• il y a 10 mois
Au cours de l'audition d'Eric Woerth ce matin, chargé par Emmanuel Macron de conduire une mission sur la décentralisation, la présidente de la délégation aux collectivités territoriales du Sénat s'est alarmée du "délitement de la société" et appelle à davantage de "confiance" envers les élus et d'"efficacité" pour les collectivités.

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Transcription
00:00 dire, non pas parce que nous radorions, mais parce que nous avons des convictions et que
00:06 nous pensons, et je crois qu'aujourd'hui chacun peut le partager après la crise sanitaire
00:11 que l'on a vécue, la crise des gilets jaunes, que nous voyons qu'il y a dans notre pays
00:18 un délitement de la société, une perte de confiance et en même temps une exigence
00:23 folle de nos concitoyens et qu'en tout cas, quand la ministre Madame Gourault était
00:27 venue devant le Sénat avec la loi qui s'appelait 3DS, Différenciation, Déconcentration, Décentralisation,
00:37 nous lui avions dit très aimablement qu'on l'encouragait à poursuivre sa lecture de
00:41 l'alphabet pour aller jusqu'à la lettre E, celle de l'efficacité de l'action publique
00:46 jusqu'au dernier kilomètre, parce que je pense qu'aujourd'hui il ne faut plus qu'on
00:49 se paye deux mots, l'enjeu il est là et que nous n'avons pas besoin de faire de
00:54 big bang territoriaux ou de big bang législatif, je n'ose pas dire que nous avons l'essentiel
01:01 des ingrédients qu'il nous faut, il nous faut juste la volonté partagée et la détermination
01:07 d'avancer.
01:08 Et puis à la lettre E, il y a aussi la lettre C, on l'a dit, j'ai pris le mot de confiance,
01:14 on a un vrai sujet de doute de nos concitoyens mais aussi aujourd'hui de doute de ce que
01:21 j'appelle les vigies de la démocratie et les garants de la proximité et de l'efficacité,
01:27 c'est un doute de la part des élus locaux qui sont condamnés à être des inventeurs
01:33 de solutions, c'est-à-dire chaque jour quand un maire se lève et va à la mairie, il ne
01:39 sait pas ce qui peut lui arriver, en tout cas il sait qu'il va avoir une succession
01:43 de problèmes et de questions qu'il doit transformer en solution.
01:46 Et on a vu, et tout le monde l'a vu pendant la crise sanitaire, que les élus locaux sont
01:52 ce que j'appelle des inventeurs de possibles qui font que grâce à eux, la confiance,
01:59 elle reste, elle est tenue.
02:00 Alors moi je donnerais juste quelques points dont on a parlé tout à l'heure.
02:03 Il me semble d'abord que les élus, ils ont besoin d'une manière générale de visibilité,
02:08 de stabilité.
02:09 Je veux parler notamment des finances mais quand je parle de finances, je parle de financement
02:14 de leurs projets.
02:15 Vous ne pouvez pas aujourd'hui décider de projeter la construction d'une école quand,
02:22 lorsque vous allez poser la première pierre, les règles de financement ont changé ou
02:26 sont incertaines et que je pense que l'État doit être dans une logique de contractualisation
02:32 avec les collectivités mais pas à la mode de l'ondam.
02:36 C'est vraiment dans cette idée d'un préfet ou d'un sous-préfet qui va à la rencontre
02:41 des élus, qui regarde quel est le projet porté par les élus, projet qui a fait que
02:46 ces élus ont été élus par leurs concitoyens, donc à partir de projets de territoire.
02:53 La deuxième chose c'est qu'il faut que l'État se détende, c'est-à-dire que l'État continue
02:58 à vouloir porter des choses qu'il ne peut pas porter parce qu'il est trop lourd, trop
03:03 loin etc.
03:04 Donc c'est cette idée, faisons confiance au sens de la responsabilité des élus et
03:10 donnons-leur dans un cadre d'unicité de la République la capacité à agir.
03:16 Finissons-en par les petits points de décentralisation.
03:19 Je prends toujours l'exemple, aujourd'hui assez fascinant, des décennies après la
03:25 décentralisation, qu'un gestionnaire de lycée qui exécute des tâches qui sont sous
03:31 la responsabilité du président de région continue à être un fonctionnaire de l'État
03:38 et que tout dépend de sa bonne volonté pour que le président du département de la région
03:44 puisse exécuter les responsabilités qu'on lui a données.
03:47 Un mot sur la subsidiarité, c'est-à-dire nous nous pensons que l'efficacité de l'action
03:53 publique elle se base sur la subsidiarité, c'est-à-dire permettre que le meilleur niveau
03:59 fasse les choses.
04:00 Parfois il faut être à deux et parfois le niveau est différent.
04:04 Et puis un sujet majeur, alors on a eu des collègues, je pense Agnès Canailler et Eric
04:11 Quérouche qui ont fait un rapport sur les services déconcentrés de l'État parce que
04:15 je pense qu'un sujet dont on parle très peu, parce qu'on parle différenciation, décentralisation,
04:20 c'est la déconcentration.
04:21 C'est-à-dire que l'État, il doit être au plus près des territoires, le préfet
04:26 doit être le chef d'orchestre des services et des agences qui dépendent de l'État,
04:32 l'État doit parler d'une voix et moi j'ai encore un exemple récent d'une ARS où il
04:36 y a des gens extrêmement compétents qui ont une manière de voir les choses dans l'ignorance
04:43 des élus sans coordination avec le préfet et que ça crée des difficultés à tous et
04:49 que les préfets doivent être, comment dire, ils doivent assurer un service après vente
04:55 de la loi et faire connaître aux élus les possibilités qui existent parce que ici même
05:01 nous avons réalisé que les maires ne connaissaient pas les libertés que nous avions données,
05:07 n'est-ce pas Mathieu, dans la loi 3DS et que les rescrits que nous avons rendus possibles,
05:15 je crois qu'il n'y en a pas eu 10 de fait, parce qu'un préfet n'a pas de liberté
05:20 sur le pouvoir réglementaire, puisqu'il ne peut le faire qu'à partir d'une autorisation
05:25 de son administration centrale et je pense que l'administration centrale aime assez
05:31 l'uniformité et n'aime pas s'aventurer dans des choses un peu à risque.
05:36 [Musique]

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