Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE
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00:00:00 Il est midi, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver.
00:00:05 12h, 14h, vous connaissez rendez-vous par cœur, c'est Midi News,
00:00:08 le week-end, deux heures d'informations non-stop avec des témoignages
00:00:11 et dans cette édition, beaucoup de témoignages, des reportages et des débats,
00:00:14 beaucoup de débats. Présentation de l'équipe de grands témoins
00:00:17 qui m'entoure dans quelques instants, mais tout de suite, le sommaire
00:00:20 de notre première heure qui sera quasiment le sommaire de notre deuxième heure.
00:00:24 A la une, bien sûr, deux titres, oui deux titres, la colère des agriculteurs,
00:00:28 une journée cruciale pour le mouvement, nous serons sur le terrain
00:00:31 avec toutes nos équipes sur les lieux de blocage, le Premier ministre
00:00:34 Gabriel Attal doit annoncer des mesures à effet rapide, nous dit-on,
00:00:38 il doit se rendre lui-même sur le terrain, on suivra tout cela avec une grande attention
00:00:42 sur l'antenne de C News, évidemment, vous vous en doutez.
00:00:45 Deuxième titre aussi, la loi immigration, les sages, oui, les sages ont tranché
00:00:51 le Conseil constitutionnel, a supprimé les mesures de fermeté ajoutées
00:00:55 à la loi par les Républicains, on va y revenir largement dans cette première partie,
00:00:59 réaction et analyse sur notre plateau avec nos grands témoins et bien sûr
00:01:02 avec Thomas Bonnet, notre spécialiste politique.
00:01:05 Voilà, vous savez tout, ou presque, voici le menu, et tout de suite,
00:01:09 l'autre menu, c'est le reste de l'information avec Mickaël Dorian
00:01:11 qui est fidèle au poste, bonjour Mickaël.
00:01:13 - Bonjour Thierry, bonjour à tous, les agriculteurs continuent
00:01:16 de faire pression sur le gouvernement, regardez tout de suite la carte
00:01:19 des différents points de blocage de ce vendredi des agriculteurs
00:01:23 qui se rapprochent, vous le voyez, de plus en plus de Paris,
00:01:26 avec toujours la menace d'un éventuel blocage de la capitale.
00:01:28 Deux syndicats ont d'ailleurs appelé à se rendre sur les principaux axes
00:01:32 qui mènent à Paris.
00:01:34 Des agriculteurs très largement soutenus dans tout le pays,
00:01:38 certaines professions ont d'ailleurs décidé de se joindre au mouvement,
00:01:41 c'est le cas des pêcheurs et des travailleurs du BTP, notamment à Rennes,
00:01:45 ils se sont rendus devant la préfecture pour obtenir un rendez-vous
00:01:48 et des réponses concrètes, comme nous l'explique ce sujet de Maxime Lavandier.
00:01:53 Des marins pêcheurs aux côtés des agriculteurs, pancartes en main,
00:01:58 ils sont venus en soutien pour exprimer leur colère.
00:02:01 A Rennes, les agriculteurs ne sont pas seuls, dans la mobilisation
00:02:05 se trouvent également des travailleurs du BTP, leurs revendications
00:02:08 sont similaires comme l'affirme ce patron d'une entreprise.
00:02:11 On est là en soutien au milieu agricole parce qu'on a les mêmes revendications
00:02:15 donc au niveau des charges administratives, au niveau des charges sur le GNR, le gasoil.
00:02:20 Les pêcheurs se retrouvent aussi dans le mouvement, depuis lundi,
00:02:24 leurs bateaux sont taqués pour 4 semaines dans le cadre de la préservation des dauphins.
00:02:29 Ce jeune pêcheur confie son inquiétude quant à son avenir.
00:02:32 Je viens d'acheter un bateau, j'ai 28 ans, je viens d'acheter un bateau,
00:02:35 on se pose des questions à mon âge, qui va racheter le bateau dans 10 ans ?
00:02:39 Un soutien important dans cette mobilisation à Rennes,
00:02:42 organisée par le syndicat agricole coordination rurale,
00:02:45 une mobilisation qui pourrait se poursuivre selon le président
00:02:48 de la coordination rurale du Calvados.
00:02:50 Il n'y a pas de prise de conscience de la part de nos responsables politiques
00:02:54 que l'agriculture est en danger et que ça peut très mal finir.
00:02:58 Le mouvement peut durer.
00:03:00 Une délégation du syndicat agricole a été reçue en début d'après-midi,
00:03:04 sans pour autant obtenir de mesures concrètes.
00:03:07 Et dans ce contexte, la réunion qui se tient en ce moment même
00:03:11 au ministère de l'Agriculture s'annonce électrique.
00:03:14 Une réunion sur le thème des négociations commerciales
00:03:17 avec la grande distribution.
00:03:19 Vous voyez ici l'arrivée des ministres de l'Agriculture et de l'Economie,
00:03:22 Marc Fesneau et Bruno Le Maire.
00:03:24 Ils devraient s'exprimer cet après-midi aux alentours de 12h45.
00:03:27 Prise de parole à suivre en direct sur CNews.
00:03:30 Dans l'actualité également, censurés mais vite promulgués.
00:03:34 Après un long feuilleton politique, le gouvernement souhaite
00:03:37 pouvoir appliquer les premières mesures de la loi immigration
00:03:40 dès ce week-end.
00:03:42 86 articles du texte ont été retoqués totalement ou partiellement
00:03:45 par le Conseil constitutionnel.
00:03:47 Un coup de force des juges, selon Jordan Bardella,
00:03:50 qui estime que la loi immigration est morte-née.
00:03:53 Ecoutez ce qu'en disait hier soir Gérald Darmanin
00:03:56 chez nos confrères de TF1.
00:03:58 - M. Bardella raconte n'importe quoi.
00:04:00 Je ne suis pas là pour faire une campagne électorale permanente
00:04:03 ou jouer le jeu du petit politique.
00:04:05 Je suis là pour protéger les Français en tant que ministre de l'Intérieur.
00:04:08 C'est un travail sérieux.
00:04:10 Le Conseil constitutionnel a validé le travail
00:04:12 qu'a fait le gouvernement pour protéger les Français.
00:04:15 - De son côté, Laurent Wauquiez plaide pour un référendum
00:04:19 sur l'immigration après la large censure du texte.
00:04:22 Le président de la région, Vernier-Rhône-Alpes,
00:04:25 estime que la loi a été "vidée de sa substance".
00:04:29 Résultat, selon lui, du dévoiement de notre démocratie.
00:04:33 Et puis à Rennes, il y a eu de la casse hier soir
00:04:36 après la décision du Conseil d'Etat
00:04:39 d'une manifestation contre la loi immigration.
00:04:42 450 personnes se sont spontanément retrouvées dans le centre-ville.
00:04:46 Une mobilisation qui a donné lieu à de nombreuses dégradations.
00:04:50 Voilà Thierry ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi.
00:04:54 - Oui, à tout à l'heure dans 15 minutes pour être très précis.
00:04:58 Je vous présente l'équipe de grands témoins
00:05:01 qui m'entourent durant ces deux heures d'information.
00:05:04 J'accueille avec beaucoup de plaisir
00:05:06 le président de la région, Thierry Bouchier.
00:05:09 Vous serez notre grand témoin.
00:05:11 Une journée cruciale pour le monde agricole.
00:05:14 - Le monde agricole est en souffrance.
00:05:17 Il exprime son ras-le-bol et ses difficultés
00:05:20 de pouvoir produire des produits de qualité.
00:05:23 Nous sommes dans l'attente de réelles propositions concrètes
00:05:27 et pas seulement des effets d'annonce.
00:05:30 Il va falloir des choses très concrètes
00:05:33 et avec des retombées sur le terrain
00:05:36 pour que nos conditions de travail s'améliorent.
00:05:39 - Merci.
00:05:40 On est très heureux de vous avoir à nos côtés
00:05:43 pour commenter cette actualité.
00:05:45 Fidèle de l'équipe, Naïma M. Fadel, essayiste.
00:05:48 Soyez la bienvenue.
00:05:50 - Bonjour Thierry.
00:05:51 - Amine Elbaïe, un fidèle, juriste en droit public.
00:05:54 - Bonjour Thierry.
00:05:55 - Céline Pina, fidèle aussi, politologue,
00:05:57 journaliste à cause d'heures.
00:05:59 - Bonjour Thierry.
00:06:00 - Caroline Pilastre, fidèle aussi, chroniqueuse.
00:06:02 - Oui.
00:06:03 - Et Thomas Bonnet, je compte sur vous
00:06:05 durant ces deux heures, puisque les deux sujets
00:06:07 vous concernent au combien, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:06:10 On va donc commencer cette première par le dossier agriculture.
00:06:14 Je vous propose de voir tout de suite notre dispositif,
00:06:17 le dispositif de CNews.
00:06:19 Vous le savez, au plus près des agriculteurs,
00:06:21 nous serons partout.
00:06:22 Oui, nous serons partout durant ces deux heures d'émission.
00:06:25 Nous, on sera avec Mathilde Ibanez et Laurent Cellerier
00:06:28 sur l'autoroute A16 dans l'Oise.
00:06:30 On sera avec Stéphanie Rouquier et Nathan Thémine à Carbone,
00:06:33 là où tout a commencé.
00:06:35 On sera également avec Antoine et Stève à Agin.
00:06:38 On sera aussi avec leur para à Salon de Provence.
00:06:41 Je vous l'ai promis, durant ces deux heures,
00:06:43 on va être un maximum au plus près des préoccupations
00:06:46 des agriculteurs avec eux à leur côté.
00:06:49 Premier direct, on va aller sur l'autoroute A16
00:06:51 à Meru dans l'Oise.
00:06:52 On est avec Mathilde Ibanez et Laurent Cellerier.
00:06:56 Il semblerait qu'il y ait un petit problème de direct,
00:06:58 mais qui va être résolu.
00:07:00 C'est bon, Mathilde est avec nous ?
00:07:01 Oui, Mathilde est avec nous.
00:07:03 Bonjour Mathilde.
00:07:04 Je le disais pour commencer cette émission,
00:07:06 journée ô combien cruciale pour les agriculteurs.
00:07:09 Sur place, là où vous vous trouvez,
00:07:11 la situation de blocage est bien installée
00:07:13 et prête pour durer.
00:07:14 Vous avez à vos côtés un ou deux agriculteurs,
00:07:16 me semble-t-il, Mathilde ?
00:07:18 Exactement, vous l'avez dit,
00:07:21 c'est une journée déterminante pour les agriculteurs.
00:07:24 Savoir si oui ou non, ils vont aller jusqu'à Paris,
00:07:28 tout dépendra en tout cas des annonces du gouvernement.
00:07:31 Moi, je suis en tout cas avec Pascal.
00:07:33 Bonjour Pascal, merci à vous.
00:07:35 Justement, là on attend des annonces du gouvernement.
00:07:38 Qu'est-ce que vous vous attendez concrètement ?
00:07:40 Concrètement, actuellement, l'Etat ne nous respecte pas.
00:07:43 La première des choses, c'est que l'Etat nous respecte.
00:07:45 Bien évidemment, nous avons toute une succession de revendications,
00:07:49 mais l'Etat doit assumer, l'Etat français doit assumer,
00:07:52 notamment au niveau des trésoreries.
00:07:54 Par exemple, je sais qu'il y a plein de jeunes agriculteurs
00:07:56 qui ont eu une aide pour démarrer leur première année,
00:07:59 ce qu'on appelle la DGA,
00:08:00 ils attendent un an, ils ne sont toujours pas payés.
00:08:02 Après, bien évidemment, nous avons tout un tas de revendications,
00:08:05 comme la taxation sur le gasoil routier,
00:08:08 la surtransposition des normes,
00:08:11 c'est-à-dire qu'en fait on a des normes franco-françaises
00:08:14 qui viennent s'ajouter aux normes européennes,
00:08:16 qui font que, clairement, en termes administratifs,
00:08:20 nous sommes un peu perdus.
00:08:21 Et clairement, par exemple, on n'a pas le droit d'utiliser
00:08:24 des produits en France qui sont utilisés de l'autre côté
00:08:26 de l'ensemble des frontières,
00:08:27 qui font une distorsion de concurrence énorme.
00:08:29 Justement, vous me disiez que vous vous attendiez du respect
00:08:32 du gouvernement, en tout cas des actes concrets,
00:08:35 c'est ce qui fera en tout cas que votre colère diminue un petit peu ?
00:08:39 Il faut surtout que toutes ces mesures-là nous permettent
00:08:41 d'avoir de la simplification et surtout de retrouver du revenu.
00:08:45 Parce que la particularité d'une exploitation agricole,
00:08:47 c'est de faire beaucoup d'heures de travail,
00:08:50 mais d'être très peu rénumérées à l'heure.
00:08:52 Et tout ça, par rapport à un certain nombre de causes,
00:08:55 dont l'État est en partie responsable.
00:08:57 Et donc, justement, là, c'est dire stop,
00:09:00 on veut vivre d'essament, on veut vivre de notre travail.
00:09:03 Stop. Aujourd'hui, l'agriculteur moyen en France a plus de 51 ans.
00:09:07 On a des jeunes motivés derrière, mais ils vont embrasser notre métier
00:09:11 que si notre métier est vivable,
00:09:13 c'est-à-dire qu'économiquement, ils puissent en tirer un salaire.
00:09:15 Et aujourd'hui, dans bon nombre de nos exploitations,
00:09:17 ça n'est pas possible.
00:09:18 - Écoutez, merci beaucoup, Pascal.
00:09:20 Et justement, en parlant des jeunes,
00:09:22 moi, je suis avec Théo et Émilien.
00:09:25 Merci à vous deux.
00:09:27 Justement, on voit que vous êtes des apprentis,
00:09:30 donc pas totalement encore agriculteurs,
00:09:33 et vous êtes déjà mobilisés tous les deux sur le terrain.
00:09:37 - Oui, c'est ça. Ça devient un peu compliqué.
00:09:39 Nous, on fait ça par passion.
00:09:41 Et on voit que rien que nos patrons,
00:09:43 ils ont du mal à finir sereinement.
00:09:46 Parce que dans une ferme, il y a beaucoup d'investissements,
00:09:49 et on voit qu'on n'est pas assez rémunérés.
00:09:52 - Et justement, l'avenir, comment vous le voyez ?
00:09:55 Comment vous le présentez ?
00:09:57 Ça a l'air compliqué, en tout cas.
00:09:58 - En ce moment, oui, c'est compliqué.
00:10:00 On donne tout pour que ça s'améliore.
00:10:02 On donne tout.
00:10:03 Et si on arrive à faire ce qu'on veut,
00:10:05 comme là, on est en train de faire,
00:10:07 espérons que ça va changer,
00:10:08 que ça va s'améliorer par l'avenir.
00:10:11 Donc...
00:10:12 - En tant que jeune, vous êtes démotivé, déjà ?
00:10:16 - On reste motivé quand même,
00:10:17 parce qu'on aime travailler dans l'agriculture.
00:10:20 Avoir ça, c'est sûr, c'est un peu démotivant parfois.
00:10:23 Dans les jours où on est un peu moins motivé,
00:10:25 parce qu'on a du mal, c'est comme ça.
00:10:27 - Il faut, d'un côté, rester motivé,
00:10:30 parce que nous, c'est sûr, tous les matins, on se lève.
00:10:33 On a quand même notre ferme,
00:10:35 notre patron à s'occuper, tout ça.
00:10:38 Puis après, on décolle ici pour remplacer des gens,
00:10:41 pour qu'ils se reposent, tout ça.
00:10:43 Mais c'est vrai que, à des moments,
00:10:44 c'est un peu démoralisant.
00:10:46 - Merci à vous deux.
00:10:48 Une chose est sûre, c'est qu'ici,
00:10:49 tout est installé pour ne pas quitter le blocage.
00:10:55 Des nourritures sont données bénévoles,
00:10:58 ont été largement données.
00:11:01 Ici, un repas est en train d'être organisé
00:11:04 pour reprendre un petit peu de courage.
00:11:08 - Merci beaucoup pour tous ces témoignages, Mathilde Ibanès.
00:11:11 Je rappelle que vous êtes accompagnée par Laurent Célarié.
00:11:13 On voit, le mouvement est fait pour durer
00:11:16 et on attend beaucoup, beaucoup, mais beaucoup,
00:11:19 je parle sur le gouverne de Tony Ouboussier,
00:11:22 de Gabriel Attal, cet après-midi,
00:11:23 qui devrait se rendre sur le terrain, évidemment.
00:11:25 - Oui, on voit que les agriculteurs
00:11:26 sont suspendus aux lèvres de Gabriel Attal.
00:11:28 La question, en fait, c'est
00:11:30 que peut annoncer le Premier ministre cet après-midi ?
00:11:32 Alors, il va se déplacer sur le terrain.
00:11:34 Ça avait été une demande, d'ailleurs,
00:11:35 des fédérations agricoles qui avaient été reçues à Matignon,
00:11:38 de voir aussi le Premier ministre aller à leur rencontre.
00:11:42 Les marges de manœuvre, en fait, sont assez limitées.
00:11:44 Je parle sous votre contrôle, Anthony,
00:11:46 mais on verra ce que peut annoncer le Premier ministre.
00:11:48 Ce que l'on croit comprendre,
00:11:49 c'est qu'il y aura sans doute deux trains de mesures.
00:11:51 D'abord, des mesures d'urgence pour un effet très immédiat.
00:11:55 On parle, par exemple, du gazole non routier.
00:11:57 Il pourrait y avoir des annonces dans ce sens,
00:11:58 sur le revenu des agriculteurs.
00:12:00 Et puis, dans un deuxième temps,
00:12:01 des annonces plutôt à moyen terme,
00:12:03 peut-être par le biais d'une loi
00:12:05 qui serait discutée encore avec les interlocuteurs du monde agricole.
00:12:09 Mais voilà, la question, c'est de savoir
00:12:11 quelles annonces concrètes peut faire le Premier ministre.
00:12:13 Et surtout, est-ce qu'il y aura une volonté de la part du gouvernement
00:12:17 de revenir sur les traités de libre-échange,
00:12:19 parce que c'est quelque chose qui revient énormément
00:12:21 dans les revendications des agriculteurs,
00:12:22 ne pas importer en France des produits
00:12:24 que l'on n'est pas autorisés à produire nous-mêmes.
00:12:27 Et sur ce sujet, on n'a pas eu visiblement l'impression
00:12:30 qu'il y a une inflexion de la part du gouvernement.
00:12:32 Effectivement, ce qu'on attend déjà de façon...
00:12:34 et ce qui peut être mis en place de façon très rapide et concrète,
00:12:37 c'est notamment sur les taxes liées au GNR,
00:12:40 qui est le gasoil non routier qu'on utilise pour nos tracteurs.
00:12:44 Et ça, ça va jouer directement sur les charges
00:12:46 qui pèsent sur nos exploitations.
00:12:48 C'est-à-dire que quand on parle de coûts de production,
00:12:50 c'est ce que nous coûte à produire, par exemple,
00:12:52 soit un kilo de blé, soit un kilo de pêche, par exemple.
00:12:55 Nous, on a des charges qui ne font qu'augmenter.
00:12:58 Donc, ça peut être des charges liées au GNR,
00:13:00 à l'électricité, aux intrants qu'on est amenés à utiliser
00:13:03 pour que nos cultures poussent correctement.
00:13:05 Je pense là aux engrais, je ne pense pas aux produits phytosanitaires,
00:13:08 par exemple, je pense là à l'eau d'irrigation.
00:13:10 Tout ça fait que l'augmentation de tous ces coûts-là cumulés
00:13:13 fait qu'on a un coût de production qui ne fait qu'augmenter aujourd'hui.
00:13:16 Ça, c'est une chose.
00:13:18 Sauf que le prix de vente en face de nos produits, lui, stagne.
00:13:22 Il est linéaire, voire même pire que ça, il arrive à baisser.
00:13:25 Comment voulez-vous qu'une exploitation agricole aujourd'hui
00:13:28 arrive à se constituer non seulement un revenu pour vivre,
00:13:31 faire vivre sa famille, etc.
00:13:33 Mais en plus de ça, avoir le minimum de trésorerie nécessaire
00:13:36 sur les exploitations pour faire face aux factures,
00:13:39 pour faire face aux investissements.
00:13:42 Une exploitation agricole aujourd'hui doit sans cesse investir
00:13:45 pour se protéger contre les aérées climatiques, par exemple,
00:13:48 pour pouvoir mettre en place de nouvelles cultures,
00:13:51 renouveler son verger.
00:13:53 On peut déjà espérer au minima ça sur une annonce
00:13:56 dès cet après-midi, ce serait le minimum.
00:13:59 Après, ce qu'on attend aussi, c'est l'arrêt complet,
00:14:02 stop aux surtranspositions réglementaires.
00:14:05 Pour faire simple, l'Europe pose un cadre réglementaire
00:14:09 à tous les pays membres de l'Union européenne.
00:14:12 La plupart des pays disent "Ok, ce cadre réglementaire,
00:14:15 on le respecte, ça nous va, on n'ira pas plus loin".
00:14:18 Il est déjà suffisamment contraignant.
00:14:20 Sauf que nous, en France, vu qu'on recherche toujours l'excellence
00:14:23 et qu'on veut faire toujours mieux que les autres,
00:14:26 on rajoute des réglementations et des normes en plus
00:14:30 qui viennent se rajouter à ce cadre européen.
00:14:33 C'est impossible, c'est impossible.
00:14:35 On nous demande toujours plus des choses
00:14:37 qui concrètement, sur le terrain, on n'arrive pas à appliquer
00:14:40 ou alors de façon très restrictive.
00:14:42 Ce n'est plus possible de continuer comme ça.
00:14:44 - Allez, tour de table de grands témoins du journal.
00:14:47 - Vous venez de le dire, on veut faire mieux que les autres,
00:14:50 on va être plus royaises que le roi.
00:14:53 On fait du zèle jusqu'à interdire l'utilisation de certains pesticides
00:14:59 qui mettent à mal les récoltes.
00:15:03 Je veux parler par exemple de la betterave.
00:15:05 Comme on a parlé tout à l'heure, la betterave,
00:15:08 vous savez que je suis d'une région qui cultive la betterave.
00:15:12 La betterave ne fait pas de fleurs, par exemple.
00:15:16 Pourtant, on a interdit un pesticide,
00:15:19 ce qui fait qu'on met à mal toute la filière sucrière
00:15:22 et on a été obligé de fermer les usines.
00:15:25 C'est-à-dire que dans ce cadre-là, on importe aussi, par exemple,
00:15:29 de pays qui ne respectent absolument pas les normes européennes.
00:15:33 Vous voyez l'aberration du truc.
00:15:35 On marche effectivement sur la tête.
00:15:37 On importe de pays qui ne respectent pas,
00:15:40 alors que nous, on oblige nos agriculteurs
00:15:42 à respecter ces interdictions.
00:15:44 C'est ça qui est aberrant.
00:15:46 Vous voyez quand on importe, par exemple, de la Turquie,
00:15:49 on va parler de la cerise, je pense que vous allez en parler,
00:15:52 parce que je crois que vous produisez de la cerise.
00:15:54 On importe de la Turquie qui ne respecte pas l'interdiction,
00:15:57 alors que nos agriculteurs sont en train d'être mis à mal
00:16:00 et qu'ils sont obligés d'arracher leurs arbres.
00:16:03 Vous imaginez le truc incroyable ?
00:16:06 C'est pareil pour la Chine, c'est pareil pour le Brésil.
00:16:08 Actuellement, par exemple, le Mercosur qui vient d'être voté,
00:16:12 ça c'est quand même kafkaïen.
00:16:14 C'est-à-dire qu'au moment où on a les agriculteurs
00:16:16 de tous les pays européens qui sont en train de se mobiliser,
00:16:19 l'Union européenne vient de voter le Mercosur
00:16:22 qui va impacter clairement sur, notamment,
00:16:26 avec l'importation de bovins, de viande, de volailles.
00:16:30 100 000 tonnes de viande, 180 000 volailles.
00:16:35 Vous imaginez ?
00:16:37 De pays comme le Brésil, comme le Chili, etc.
00:16:40 Donc on marche sur la tête, effectivement.
00:16:42 Il est à l'heure, il est 12h15.
00:16:44 Il est bien présent, c'est Mickaël Dorian.
00:16:46 On fait un point sur l'information et on reprend le débat juste après.
00:16:49 Les agriculteurs vont-ils bloquer Paris ?
00:16:51 La FDSEA et les jeunes agriculteurs ont appelé à des blocages
00:16:56 sur les principaux axes qui mènent à la capitale.
00:16:58 Des actions ont d'ailleurs commencé ce matin sur la N118
00:17:02 et un pic de ralentissement est attendu entre 14h et minuit.
00:17:05 Le prix des péages autoroutiers n'augmentera pas de plus de 3%
00:17:10 cette année pour la plupart des réseaux.
00:17:13 C'était la promesse de Clément Beaune,
00:17:14 ancien ministre des Transports, en novembre dernier.
00:17:17 Comme chaque année, les tarifs augmenteront dès le 1er février,
00:17:20 c'est-à-dire jeudi prochain.
00:17:22 Et puis la Colombie emploie aux flammes depuis plusieurs jours.
00:17:25 Au total, une trentaine d'incendies de forage dans plusieurs régions.
00:17:29 Des incendies attisés par la chaleur et la sécheresse
00:17:32 en raison du phénomène climatique El Niño,
00:17:34 auquel le pays est confronté depuis plusieurs jours.
00:17:38 - Merci beaucoup, Mickaël.
00:17:40 Donc émission un peu spéciale en ce vendredi, évidemment.
00:17:43 On va beaucoup parler d'agriculture.
00:17:45 On va y revenir dans quelques instants,
00:17:47 mais je voulais parler de l'autre sujet du jour avec vous
00:17:49 et notamment avec vous, Thomas Bonnet.
00:17:51 C'est la loi immigration, je dirais, le jour d'après.
00:17:54 On peut dire ça comme ça ?
00:17:55 On vous le disait dès hier, les sages du Conseil constitutionnel
00:17:58 ont un peu beaucoup censuré les textes
00:18:01 et ça ne fait pas plaisir à la droite, Thomas.
00:18:03 - Alors, je crois qu'il y a trois fautifs et un perdant dans cette affaire.
00:18:06 Les trois fautifs, d'abord, c'est le gouvernement
00:18:08 parce qu'on a eu un jeu de dupe de la part du gouvernement
00:18:11 qui a fait croire à une alliance avec la droite pour faire passer un texte.
00:18:14 Puis, finalement, on a un retour en arrière.
00:18:16 Donc, ce n'est pas très compréhensible pour les Français.
00:18:19 L'autre responsabilité, l'autre fautif, c'est sans doute les Républicains
00:18:23 parce qu'ils ne pouvaient pas ignorer que ces dispositions dans la loi immigration
00:18:28 allaient être censurées par le Conseil constitutionnel.
00:18:30 Donc, là aussi, il y avait une forme de jeu de dupe.
00:18:32 Et le troisième fautif, c'est le Conseil constitutionnel
00:18:34 parce que c'est assez commode, finalement, pour eux
00:18:37 de dire qu'il y a 32 cavaliers législatifs dans la loi immigration.
00:18:40 Ça leur permet de ne pas avoir à se prononcer sur le fond de ces mesures
00:18:43 parce qu'on explique, pour bien expliquer aux gens, cavaliers législatifs.
00:18:47 Ça veut dire qu'on estime que les mesures, les articles dans la loi
00:18:50 n'ont pas de lien avec l'objectif initial du texte.
00:18:53 En clair, il faudrait un deuxième projet de loi
00:18:55 qui porterait uniquement sur les mesures d'immigration.
00:18:58 Le grand perdant dans cette affaire, ce sont les Français, en fait.
00:19:00 - Ah oui.
00:19:01 - Eux soutiennent très majoritairement...
00:19:02 - Ils auront envie.
00:19:03 - Ils ont des mesures de fermeté en matière d'immigration.
00:19:05 Ils assistent à un spectacle qui, d'une part, n'est pas très lisible
00:19:08 et qui se fait au détriment de leur volonté.
00:19:11 Alors maintenant, on a des demandes de référendum,
00:19:14 de révision de la Constitution, voire de nouvelle loi.
00:19:16 Et ce que l'on entend dans la sphère du gouvernement,
00:19:19 c'est que ce n'est pas prévu qu'on revienne sur ce sujet.
00:19:22 - Évidemment.
00:19:23 - Voilà. Donc, on reste à un statu quo assez dommage
00:19:25 et dommageable pour les Français.
00:19:27 - Amine, c'était le scénario d'un film annoncé, quoi.
00:19:30 - Oui, c'est le scénario d'un film annoncé depuis maintenant très longtemps.
00:19:34 Le logiciel politique sur lequel s'accordent les partis de droite
00:19:40 pour lutter contre l'immigration est périmé.
00:19:42 Il est périmé.
00:19:44 Bien plus qu'un référendum sur l'immigration,
00:19:47 bien plus qu'une modification simple de la Constitution,
00:19:50 il faut également, je crois, remettre en cause
00:19:53 la place prépondérante du droit de l'Union européenne.
00:19:55 Personne n'en parle.
00:19:57 Et vous savez qu'au-dessus des lois, il y a les traités européens.
00:20:01 Les traités européens.
00:20:03 Et aujourd'hui, en France, vous ne pouvez pas expulser
00:20:06 un certain nombre d'étrangers qui représentent une menace grave
00:20:09 à l'ordre public parce que la vie privée et familiale,
00:20:11 l'article 8 de la CEDH prime aujourd'hui sur la sécurité des Français.
00:20:16 Et on assiste, depuis maintenant 30 ans, les LR le savent,
00:20:19 ça fait 30 ans qu'ils sont au pouvoir,
00:20:21 on assiste à une décadence intellectuelle, politique et morale
00:20:25 sans précédent.
00:20:27 Et aujourd'hui, force est de constater, malheureusement,
00:20:31 que l'opposition, l'ERN comme LR, ont contribué, indirectement,
00:20:37 à voter une loi qui, chaque année, va permettre
00:20:40 de régulariser 10 000 clandestins.
00:20:42 10 000 clandestins. Voilà.
00:20:44 Donc on en est là aujourd'hui.
00:20:46 Je trouve d'ailleurs que c'est un échec politique majeur
00:20:50 également pour l'opposition
00:20:54 parce que le Conseil constitutionnel a priorisé
00:20:58 la préférence étrangère par rapport à la préférence nationale.
00:21:01 Tout le monde a parlé de victoire idéologique.
00:21:03 Force est de constater qu'aujourd'hui, on fait face
00:21:06 à une décadence politique et intellectuelle sans précédent.
00:21:09 Sans précédent. Et c'est ça qui met cœur aujourd'hui.
00:21:12 Céline et Caroline, je voulais vous entendre sur le sujet.
00:21:14 On va poursuivre après la pause pub, évidemment.
00:21:16 Votre réaction ? Scénario d'un échec annoncé ?
00:21:19 Oui, bien sûr que c'est la chronique d'un échec annoncé.
00:21:22 Mais dans le fond, tout le monde s'en moque un petit peu
00:21:25 parce que ça rebat malgré tout les cartes.
00:21:27 Autrement dit, tout le monde se doutait qu'à partir du moment
00:21:30 où le gouvernement demandait au Conseil constitutionnel
00:21:33 d'examiner la loi, en fait, il lui demandait une censure.
00:21:36 Ce qu'a répondu très vite Laurent Fabius, ça a été de dire
00:21:39 "je ne suis pas là pour vous sauver quand vous faites des conneries".
00:21:42 Mais il l'a fait quand même.
00:21:45 Il l'a fait de façon hypocrite et pas très courageuse
00:21:48 en disant "ok, je vous rends le service, je vous donne la loi
00:21:51 que vous désirez, mais je vous laisse malgré tout le merdier
00:21:55 parce que je dis très clairement...
00:21:57 C'est un festival là !
00:21:59 Mais parce qu'en fait je dis très clairement...
00:22:01 C'est assez cash !
00:22:03 C'est pas lié au fond, c'est lié à l'histoire des cavaliers législatifs.
00:22:06 Donc il ne lui donne pas un quitus moral, loin de là.
00:22:09 Et qu'est-ce qui se passe en fait ?
00:22:12 Le gouvernement en face a pris les Français pour des imbéciles
00:22:15 mais le problème c'est qu'il l'a fait ouvertement et dans un délai très court.
00:22:19 Donc tout le monde l'a vu.
00:22:21 Et qu'est-ce qu'il a donné comme cadeau à son opposition ?
00:22:24 Une ligne politique claire et lisible.
00:22:27 Autrement dit aujourd'hui, vous avez le RN et LR qui disent
00:22:30 "écoutez, les Français veulent de la fermeté sur les questions d'immigration,
00:22:34 on n'a que deux solutions, c'est revoir la Constitution
00:22:37 et aller vers le référendum".
00:22:39 Exactement ce que veulent les Français.
00:22:41 Donc le gouvernement les a pris pour des imbéciles,
00:22:44 les autres se sont fait peut-être rouler dans la farine,
00:22:47 à la limite se faire avoir une fois, c'est de la faute du gouvernement.
00:22:50 S'ils se font avoir une deuxième fois, à ce moment-là ce sera leur faute.
00:22:53 Mais pour l'instant, ils sont victimes dans cette histoire.
00:22:56 Donc à mon avis, celui qui s'est tiré une balle dans le pied
00:23:00 en croyant faire le malin, comme d'habitude, c'est notre président.
00:23:04 Caroline, vous savez quoi ? On va partir en publicité
00:23:06 et je vous donne la parole juste après, si vous me l'accordez.
00:23:09 Avec grand plaisir, bien sûr, vous êtes le chef.
00:23:11 Si je puis me permettre.
00:23:13 On a beaucoup de choses à évoquer ensemble, évidemment,
00:23:15 avec les deux thèmes, la colère et les attentes du monde agricole
00:23:19 avec notre invité exceptionnel Anthony Aubussier.
00:23:22 Et puis évidemment, on reviendra très rapidement sur cette loi immigration
00:23:24 avec notre grand spécialiste.
00:23:26 Plein de choses encore à nous dire là-dessus, Thomas Bonnet.
00:23:28 Allez, à tout de suite.
00:23:29 Il est pratiquement 12h30, vous êtes bien sur Minilews Weekend.
00:23:35 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:23:37 Je vous présente l'équipe de Grands Témoins dans quelques instants.
00:23:40 L'équipe de Grands Témoins qui m'entoure.
00:23:41 Je mets tout de suite un point sur l'information avec Michael Dorian.
00:23:44 Censurés, promulgués dans les heures qui viennent.
00:23:46 Après un long feuille-temps politique, le gouvernement souhaite pouvoir
00:23:49 appliquer les premières mesures de la loi immigration dès ce week-end.
00:23:53 Pour rappel, 35 des 86 articles du texte ont été retoqués totalement
00:23:58 ou partiellement par le Conseil constitutionnel.
00:24:01 À Rennes, il y a eu de la casse hier soir après la décision justement
00:24:04 du Conseil constitutionnel lors d'une manifestation contre la loi immigration.
00:24:08 450 personnes se sont spontanément retrouvées dans le centre-ville.
00:24:12 Une mobilisation qui a donné lieu à de nombreuses dégradations.
00:24:15 Et puis, Laurent Wauquiez plaide pour un référendum sur l'immigration
00:24:19 après la large censure du texte.
00:24:22 Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes estime que la loi a été, je cite,
00:24:26 "vidée de sa substance", résultat selon lui, du dévoiement de notre démocratie.
00:24:31 Merci beaucoup, Michael.
00:24:34 On retrouve dans 15 minutes.
00:24:35 Je vous présente l'équipe qui m'entoure avec notre invité exceptionnel,
00:24:38 Anthony Auboussier, agriculteur dans la Drôme, que je suis ravi d'accueillir évidemment.
00:24:42 Naïma M. Fadel, Céline Pina, Caroline Pilastre, Amine Elbaïy.
00:24:46 Dans la deuxième heure, on aura Joseph Thounel qui prendra votre place, mon cher Amine.
00:24:50 On continue très rapidement sur la loi immigration qui a été un petit peu retoquée,
00:24:55 c'est le moins qu'on puisse dire par les sages.
00:24:57 Je ne vous ai pas posé des questions, ma chère Caroline Pilastre.
00:24:59 Ensuite, on aura un certain nombre de réactions que je voudrais vous faire écouter.
00:25:03 Caroline.
00:25:04 Je rejoins votre analyse à tous.
00:25:05 Évidemment que cette loi a été expurgée de son fond, mais ça a leuré qui à l'arrivée ?
00:25:09 Personne.
00:25:10 Je pense que M. Macron se réjouit de l'abrogation.
00:25:13 Les sages ont fait de la politique.
00:25:14 Il y a une idéologie, c'est de la politique pure et dure.
00:25:17 L'idéologie est à gauche et/ou à l'extrême gauche.
00:25:20 Mais moi, ce qui m'étonne le plus, c'est la déconnexion entre la réalité que vivent les Français
00:25:26 et ces politiques qui sont dans leur tour d'ivoire.
00:25:28 Quand vous demandez, et vous le rappeliez tous, à la majorité silencieuse, qui n'est pas malhonnête intellectuellement,
00:25:35 extrémiste pour être extrémiste, ce qu'il pense de l'immigration,
00:25:39 il réclame tous une loi, un référendum sur l'immigration, beaucoup plus ferme.
00:25:45 Ça ne veut pas dire que nous sommes des méchants fachos.
00:25:47 Ça veut dire que l'on veut savoir qui on accepte sur notre sol.
00:25:51 On veut de la régulation.
00:25:53 Parce que sinon, on ouvre les vannes et ça n'est plus possible et ça risque de se finir mal,
00:25:57 comme c'est le cas déjà dans certaines zones en Italie ou dans le reste de l'Europe.
00:26:01 Donc moi, je suis toujours vraiment attristée de voir qu'on nous prend pour des lapins de six semaines,
00:26:07 alors que cette loi a quand même été menée depuis des mois.
00:26:10 On en parle, on nous fait des grandes leçons de morale qui sont quand même à l'arrivée très techno,
00:26:14 pour que ça fasse "pshit".
00:26:16 J'aime bien l'expression "pshit", c'est le moins qu'on puisse dire.
00:26:18 Thomas Bonnet, Laurent Wauquiez, vous voulez dire quelques mots peut-être à Minel Bay ?
00:26:23 Oui, peut-être.
00:26:25 Juste après, parce que Laurent Wauquiez s'est exprimé ce matin chez nos confrères du Parisien,
00:26:29 suite à cette décision des sages du Conseil constitutionnel,
00:26:32 et lui, il demande carrément un référendum.
00:26:34 Oui, vous avez eu plusieurs réactions à droite.
00:26:36 Beaucoup ont donc demandé, comme Laurent Wauquiez, un référendum, une révision de la Constitution.
00:26:42 Et vous avez aussi, par exemple, Bruno Retailleau,
00:26:44 qui lui demande qu'une deuxième loi soit proposée, présentée.
00:26:48 Une loi qui en fait reprendrait les mesures qui ont été censurées par le Conseil constitutionnel.
00:26:53 Donc il y a plusieurs stratégies de la part de la droite,
00:26:57 mais pour eux, il faut évidemment continuer à aller sur ce chemin de durcissement de l'immigration.
00:27:03 À mon sens, le fait de demander une autre loi,
00:27:07 qui reprendrait les mesures qui ont été censurées hier par le Conseil constitutionnel,
00:27:10 c'est assez malin politiquement, parce que ça mettrait le gouvernement à ses responsabilités,
00:27:14 placait le gouvernement face à ses responsabilités,
00:27:16 parce que ce serait véritablement un choix politique, de ligne politique.
00:27:20 Est-ce que le gouvernement veut durcir les conditions, les mesures en matière d'immigration ?
00:27:25 La réponse serait oui ou non, parce que sur la question du référendum,
00:27:28 ou sur la question de la révision de la Constitution,
00:27:30 il y a tout un tas d'arguments que peut mettre en avant le gouvernement pour ne pas y aller.
00:27:34 Hamid.
00:27:35 Bien plus qu'un référendum sur l'immigration, je le disais tout à l'heure,
00:27:38 les Français aussi attendent des mesures fortes.
00:27:40 Au mois de juin prochain, vous allez avoir des élections européennes,
00:27:42 avec un débat européen extrêmement important.
00:27:44 Dénoncer des accords Schengen, ça ne nécessite pas un référendum,
00:27:47 il faut simplement du courage politique,
00:27:49 et que le président de la République soit capable de dire non à Bruxelles,
00:27:52 et de dire non aux lois qui sont votées par des autocrates,
00:27:54 par des fonctionnaires qui n'ont aucune légitimité démocratique.
00:27:57 Mais là où j'attire votre attention, M. Cabane,
00:28:00 c'est que le président de la République avait promis, avec le gouvernement, une nouvelle loi.
00:28:04 Et souvenez-vous laquelle ? C'était l'AME, l'Aide médicale d'État.
00:28:08 Et là, où est-on fin à cette injustice, qui coûte plus d'un milliard d'euros chaque année, par an,
00:28:12 alors que deux Français sur trois n'ont pas les moyens pour se soigner ?
00:28:15 Et je me souviens très bien d'ailleurs des travaux qui avaient été exposés
00:28:18 ici même sur ce plateau de télévision par Patrick Stefanini,
00:28:21 un éminent cadre de la droite, qui a été missionné...
00:28:24 - Avec Claude Évin. - Avec Claude Évin.
00:28:27 Pour effectivement démontrer ce que représente le poids de l'immigration sur les finances publiques.
00:28:34 Et peut-être un dernier point, c'est qu'effectivement rien n'empêche demain,
00:28:37 si le gouvernement et si le président de la République tient sa parole,
00:28:40 s'ils ont du courage politique, de revoter une loi qui reprend exactement
00:28:44 toutes les mesures qui ont été écartées pour des raisons de forme par le Conseil constitutionnel.
00:28:48 Je vous interromps, priorité au direct, on retrouve Bruno Le Maire, depuis le ministère de l'Agriculture.
00:28:52 Et les agriculteurs, pour faire le point sur la situation et apporter des réponses
00:28:59 aux inquiétudes, aux angoisses et à la colère des agriculteurs.
00:29:03 Le Premier ministre aura l'occasion, dès cet après-midi, de présenter des solutions plus globales
00:29:10 sur la crise agricole que nous traversons.
00:29:13 La question centrale, c'est le revenu des producteurs.
00:29:17 Quand j'occupais les fonctions de Marc Fesneau comme ministre de l'Agriculture,
00:29:22 je l'ai fait pendant trois ans, j'ai toujours mis le revenu des producteurs
00:29:26 au cœur de mes préoccupations.
00:29:28 Il n'y a pas de souveraineté alimentaire sans juste revenu des producteurs.
00:29:34 C'est donc bien le cœur de la question.
00:29:37 Et la réponse, elle porte un nom, c'est Egalim.
00:29:41 Egalim est une singularité française.
00:29:43 Aucune autre nation en Europe ne protège par la loi le revenu des producteurs.
00:29:49 Et nous voulons, avec Marc Fesneau, veiller au respect strict et rigoureux
00:29:56 de toutes les dispositions de la loi Egalim.
00:30:00 Parce que c'est une singularité française, parce qu'elle protège le revenu des producteurs,
00:30:05 le revenu dessant des producteurs, et parce qu'elle permet donc de garantir
00:30:09 la souveraineté alimentaire qui est fondamentale pour notre nation,
00:30:12 fondamentale pour notre pays.
00:30:14 Nous voulons produire de quoi nous nourrir, nous nourrir bien avec des produits de qualité.
00:30:19 J'ai donc pris la décision, depuis plusieurs jours,
00:30:22 de multiplier les contrôles de la Direction Générale de la Consommation et de la Répression des Fraudes
00:30:28 sur la juste application de la loi Egalim.
00:30:31 Nous doublerons les contrôles de la DGCCRF sur l'application de la loi Egalim.
00:30:37 Ces contrôles que j'ai lancés il y a plusieurs jours ont fait apparaître
00:30:42 un certain nombre d'infractions de la part des industriels,
00:30:46 en aval de la formation du prix,
00:30:50 comme de la part de certains distributeurs en amont de la formation du prix.
00:30:56 Dès la semaine prochaine, j'enverrai à tous les industriels
00:31:00 et à tous les distributeurs qui sont en infraction,
00:31:04 des injonctions de se conformer à la loi.
00:31:08 Je ne leur laisserai que quelques jours pour se conformer strictement et rigoureusement à la loi Egalim.
00:31:14 Tous les distributeurs et tous les industriels qui auront reçu une injonction
00:31:17 auront quelques jours pour se conformer à la loi Egalim,
00:31:21 faute de quoi ils seront sanctionnés à hauteur de 2% de leur chiffre d'affaires.
00:31:28 Je serai intraitable sur le respect strict, plein et entier
00:31:33 de toutes les dispositions de la loi Egalim.
00:31:36 Qu'il y ait encore des contrats dans lesquels il n'y a pas de transparence,
00:31:39 qu'il y ait encore des accords qui soient conclus sans contrat
00:31:42 ou sans clause de révision des prix, c'est totalement inacceptable.
00:31:46 Les sanctions tomberont, elles tomberont vite,
00:31:49 elles iront jusqu'à 2% du chiffre d'affaires des distributeurs et des industriels
00:31:53 qui ne se seraient pas conformés à l'application de cette loi Egalim.
00:31:58 Il y a également encore trop d'infractions sur l'origine des produits,
00:32:03 avec de la fabrication en France qui en réalité n'est pas de la fabrication en France,
00:32:08 ou des produits qui sont affichés comme ayant été produits en France
00:32:11 et qui n'ont pas été produits en France.
00:32:13 C'est là aussi intolérable et inacceptable, les sanctions tomberont.
00:32:18 Nous avons passé des messages, je crois, extrêmement clairs
00:32:21 avec le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau,
00:32:24 pour que distributeurs et industriels se conforment à la loi,
00:32:29 qu'il n'y ait plus aucune infraction constatée
00:32:32 et que l'origine France garantisse bien aux consommateurs
00:32:35 comme aux producteurs que le produit qui est acheté a bien été produit sur notre territoire.
00:32:41 Nous continuerons dans les jours qui viennent
00:32:43 à veiller avec la même fermeté à la stricte application de la loi.
00:32:48 Merci beaucoup, cher Bruno.
00:32:51 Merci de t'être venu ici au ministre de l'Agriculture, que tu connais bien,
00:32:53 pour évoquer avec les distributeurs, les transformateurs et les agriculteurs
00:32:56 la question de la rémunération.
00:32:58 Vous voyez bien que la crise qui est face à nous est une crise de rémunération
00:33:02 et donc une crise de revenus des agriculteurs.
00:33:04 Une crise aussi sur un certain nombre de sujets autour des normes,
00:33:08 françaises ou des normes européennes, des surtranspositions de normes européennes
00:33:12 qui peuvent être mal comprises ou qui posent des difficultés réelles à nos agriculteurs.
00:33:17 Et puis, évidemment, un sujet de "est-ce qu'on veut ou pas la souveraineté
00:33:20 au niveau national comme au niveau européen",
00:33:22 c'est quand même une crise aussi de ce qu'est la philosophie générale
00:33:25 de nos politiques publiques en direction de l'agriculture.
00:33:27 Juste un mot donc sur la question de la rémunération,
00:33:29 puisque c'était ça le sujet de ce matin.
00:33:31 Qu'est-ce qu'on constate ?
00:33:32 On constate que l'ensemble des opérateurs salue ce qu'ont été les dispositions des Galimes,
00:33:37 sauf que qu'est-ce qu'on constate ?
00:33:39 C'est des contournements.
00:33:41 C'est du non-respect de la loi, aussi du double discours.
00:33:45 Les contournements, c'est parfois d'avoir créé des centrales d'achat
00:33:49 à l'extérieur de nos frontières qui permettent de déroger
00:33:51 ou d'essayer de déroger à la loi quand on ne devrait pas le faire.
00:33:54 Les doubles discours, c'est de dire "je prends la matière première agricole"
00:33:57 quand au fond, ce n'est pas ce qui se passe concrètement.
00:34:00 C'est valable dans la grande distribution quand c'est valable dans la transformation.
00:34:03 On a besoin de faire respecter la loi, d'où le sens des contrôles
00:34:06 qui ont été évoqués par Bruno Le Maire.
00:34:09 C'est un élément. Faire respecter la loi, c'est d'abord ce qui a été demandé à tous.
00:34:13 C'est la lettre. Et puis c'est après l'esprit.
00:34:15 Mais quand vous avez aujourd'hui sur du port des produits qui sont proposés
00:34:18 à moins de 2 euros le kilo, c'est-à-dire moins que le coût de revient initial,
00:34:23 ça veut dire que quelqu'un soit n'a pas respecté la loi, soit a contourné la loi.
00:34:27 Et le contournement qui consiste à aller chercher des produits
00:34:29 à l'extérieur de nos frontières pour s'affranchir de la loi française
00:34:32 est un comportement totalement inacceptable.
00:34:34 Et donc c'est là-dessus qu'on travaille, à la fois sur le respect de la loi
00:34:37 et puis à l'esprit de la loi. Je l'ai rappelé dans mon propos liminaire.
00:34:40 Egalim, ça a été fait pour trouver une juste rémunération
00:34:43 qui permette de répondre à l'exigence de souveraineté.
00:34:46 Parce que le double discours où on dit "j'aime les agriculteurs,
00:34:50 j'aime les produits français, j'aime la qualité des produits français"
00:34:54 quand on va chercher une grande part de ces produits à l'extérieur de ses frontières,
00:34:59 c'est insupportable et ça suffit. C'est ce que disent aussi les agriculteurs.
00:35:02 Et donc de la souveraineté, il faut en faire tous les jours.
00:35:05 Et moi j'en appelle aussi à une forme de patriotisme agricole.
00:35:09 C'est pas un gros mot. La responsabilité de chacun, c'est de faire en sorte
00:35:14 si on veut de la souveraineté, c'est d'avoir une rémunération.
00:35:17 Ça a un coût. Ça a un coût parfois parce que nous avons des exigences
00:35:20 qui sont élevées au niveau européen. Et comme ça a un coût, ça a un prix.
00:35:23 Et je le dis, vous le savez d'ailleurs pour un certain nombre d'entre vous,
00:35:26 j'ai parfois eu des propos virulents à l'endroit de certains
00:35:28 qui m'ont été reprochés par ceux-là même d'ailleurs, en disant
00:35:31 "Vous ne nous respectez pas, vous êtes en train avec vos manœuvres,
00:35:34 si je peux dire, et vos pratiques de mettre en cause la souveraineté française.
00:35:38 J'aimerais que ceux-là aujourd'hui prennent conscience de ce que j'avais dit
00:35:40 il y a plusieurs semaines ou plusieurs mois."
00:35:42 Parce que c'est ça la réalité qu'on a face à nous.
00:35:44 Et donc on a besoin d'avoir des opérateurs qui soient responsables économiquement
00:35:48 et patriotes de l'agriculture française. Parce qu'aller dire ça sur les plateaux
00:35:52 et ne pas le respecter, ça n'est pas acceptable.
00:35:55 Voilà ce qu'on a dit ce matin. Je pense que les messages,
00:35:57 comme l'a dit Bruno Le Maire, ont été très clairs.
00:35:59 Le Premier ministre annoncera une panoplie de réponses sur ce registre
00:36:03 comme sur les autres registres en complément de ce qu'on a dit
00:36:06 pour être au rendez-vous de cette crise qui est une crise lourde.
00:36:09 Il faut entendre ce que font et ce que disent les agriculteurs.
00:36:12 Nous l'entendons côté gouvernement, mais c'est la responsabilité aussi
00:36:15 de l'ensemble des acteurs de la filière et c'est ce qu'on est venu rappeler ce matin.
00:36:18 Merci à toutes et à tous.
00:36:20 Voilà, c'était la priorité au direct. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie
00:36:27 et Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture.
00:36:30 Depuis le ministère de l'Agriculture, où se déroulait ce matin,
00:36:33 c'est le hasard du calendrier, Thomas, je parle sous votre gouverne,
00:36:36 où se déroulait le suivi des négociations commerciales
00:36:38 avec la grande distribution. Parfois le hasard fait bien les choses
00:36:41 ou mal les choses, j'en sais rien. On va peut-être d'abord poser la question
00:36:45 à Anthony, qui est notre grand, grand, grand, grand témoin.
00:36:49 Bon, je n'ai pas 50 000 questions à vous poser, Anthony.
00:36:52 Ils vous ont convaincu ou pas ?
00:36:54 Vous êtes satisfait ?
00:36:58 Non, mais écoutez, quand j'entends des mots comme "inquiétude" ou "angoisse"
00:37:02 déjà sortir de la bouche de M. Le Maire, j'ai envie de lui dire
00:37:05 "mais M. Le Maire, venez voir un petit peu".
00:37:07 Quel féminisme de l'agriculture, comme l'a dit Marc Fesneau.
00:37:09 M. Le Maire, vous descendez un petit peu sur les points de blocage
00:37:12 à différents endroits et vous verrez que "inquiétude" et "angoisse",
00:37:15 mais ce sont des mots sous-pesés. On se moque de nous en disant ça,
00:37:18 ce n'est pas possible. On est face à un gouvernement qui est complètement
00:37:21 hors sol, complètement déconnecté et qui n'a aucunement conscience
00:37:25 de la gravité de la situation "inquiétude" et "angoisse".
00:37:29 Non, mais ce n'est pas ça la réalité.
00:37:31 Je l'entends parler de la loi EGALIM.
00:37:33 Aujourd'hui, clairement, M. Fesneau, s'il nous dit "ah ben oui, la loi EGALIM",
00:37:36 on se rend compte qu'elle n'est pas respectée.
00:37:38 Bien sûr, elle n'a jamais été respectée.
00:37:40 Depuis que cette loi a été promulguée, elle n'a jamais été respectée.
00:37:44 Le seul mérite qu'elle a, c'est d'être inscrite quelque part dans un texte.
00:37:47 C'est tout. Elle n'a jamais été respectée.
00:37:50 On découvre aujourd'hui que oui, il y a certaines entreprises
00:37:52 qui ont trouvé des moyens de contourner la loi, mais ça a toujours existé.
00:37:56 Toujours. Donc, doublement des contrôles de la DGCCRF depuis quelques jours.
00:38:02 Mais ce n'est pas depuis quelques jours qu'il fallait les doubler,
00:38:04 voire même les tripler, les contrôles. C'est depuis bien plus longtemps que ça.
00:38:07 Là, ils ont un peu la pression, parce que des agriculteurs
00:38:10 prennent la direction de la capitale.
00:38:12 Ah ben oui, bien sûr, là, ils commencent à sentir l'odeur du fumier arriver.
00:38:15 En fait, ce n'est pas ça. C'est comme tout, en fait.
00:38:18 C'est comme tout. C'est désespérant.
00:38:20 Venir là, nous dire tout à coup qu'ils se sont réveillés
00:38:24 pour se rendre compte qu'effectivement, EGalim n'était pas respecté,
00:38:28 tout à coup nous dire "on va faire des contrôles, vous allez voir ce que vous allez voir",
00:38:33 et puis nous parler effectivement de la détresse de nos agriculteurs,
00:38:37 comme s'ils ne le savaient pas. Mais vous vous rendez compte ?
00:38:40 Ils se réveillent maintenant. Mais c'est terrible.
00:38:42 Nous, ce qu'on attend de nos politiques, comme de nos parlementaires,
00:38:46 c'est qu'ils soient en responsabilité, c'est qu'ils répondent
00:38:49 quand ils sont au courant de problèmes, de sujets qui concernent les Français en général,
00:38:54 et on peut parler aussi de ce qui se passe avec la loi sur l'immigration,
00:38:57 qu'ils soient en responsabilité et qu'ils rendent compte à la nation
00:39:01 et qu'ils fassent ce qu'il y a à faire. Là, vous vous rendez compte
00:39:04 qu'ils nous parlent notamment du port, mais vous savez qu'on importe du port de Chine
00:39:08 qui est élevé dans des immeubles, dans des immeubles à étage.
00:39:12 Vous vous rendez compte alors qu'aujourd'hui, on met au désespoir nos agriculteurs
00:39:17 avec ces normes autour effectivement de cet élevage.
00:39:20 Moi, je veux vous dire, c'est un gag ce qu'on vient de voir là.
00:39:24 C'est un gag et c'est du foutage de gueule.
00:39:26 On retournera sur le terrain également, prendre la température,
00:39:28 savoir un petit peu quelles sont les réactions en plus de celles
00:39:30 qu'on a pu vivre avec vous, mon cher Anthony.
00:39:33 Thomas, c'est vrai que cette réunion était prévue,
00:39:35 ils n'avaient pas prévu qu'il y ait une grogne qui s'installe comme ça.
00:39:38 D'ailleurs, la communication autour de cette réunion,
00:39:40 elle a lieu parce qu'il y a la crise à l'école.
00:39:42 Sans quoi on n'en parlerait pas.
00:39:44 Je ne vous cache pas que je suis assez inquiet quand j'entends Bruno Le Maire et Marc Reynaud
00:39:47 parce qu'on en est encore au stade du diagnostic là ce matin.
00:39:50 Alors qu'on attend des réponses à 17h de Gabriel Attal.
00:39:52 On attend des réponses dès cet après-midi.
00:39:53 Alors la primeur des réponses va être donnée au Premier ministre, forcément.
00:39:57 Et là, on en est au diagnostic.
00:39:58 Les panneaux retournés dans les villes, ça ne date pas d'il y a deux semaines.
00:40:01 C'était déjà à l'automne dernier, si je ne me trompe pas, ou à l'hiver dernier.
00:40:04 Tout au long de l'automne dernier, avec pour mot d'ordre, on marche sur la tête.
00:40:09 C'est ça. Cette crise, elle vient de loin.
00:40:11 Marc Reynaud n'a pas été nommé au ministère de l'Agriculture lors du dernier remaniement.
00:40:14 Il était déjà ministre de l'Agriculture.
00:40:16 Donc, il aurait pu anticiper, voir venir cette colère.
00:40:18 Et là, on en est aujourd'hui encore à un diagnostic.
00:40:21 C'est assez inquiétant.
00:40:23 On est face à un gouvernement qui apparemment découvre les mots de l'agriculture.
00:40:27 Il y a un problème sur le mot.
00:40:29 Les précédents, sinon.
00:40:30 C'était spectaculaire dans le cas de Marc Reynaud.
00:40:34 Il y avait un côté "retenez-moi où je fais un malheur".
00:40:37 On voyait le mec tout vigrichon devant la Crosse-Bretagne en train de dire "non, mais je n'y vais pas parce que moi j'ai de la dignité".
00:40:42 C'était surréaliste.
00:40:44 On avait l'impression que c'était lui le syndicaliste.
00:40:46 Et que c'était lui qui était là en train de dire "oui, de toute façon, les industriels trafiquent, les distributeurs ne sont pas honnêtes, etc."
00:40:54 Sincèrement, la question des marges arrières sur les distributeurs, on en parle depuis combien de temps ?
00:40:58 Des décennies.
00:41:00 Donc on se moque de tout le monde.
00:41:03 Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui le gouvernement réagit ?
00:41:05 Parce qu'il a peur.
00:41:07 C'est le gouvernement.
00:41:11 Celui qui a peur des gilets verts, qui seraient des gilets jaunes bis, mais peut-être mieux organisés et mieux structurés, c'est le gouvernement.
00:41:19 Quel roi est nu aujourd'hui ? C'est le gouvernement.
00:41:23 Et quand il est nu, au lieu d'agir, il fait croire que lui aussi est indigné et dit "je suis à vos côtés".
00:41:29 On a envie de dire "on ne te demande pas d'être à nos côtés".
00:41:33 Mais agis, dis les choses et de les voir comme ça.
00:41:40 Nous livrer cette sinistre comédie.
00:41:42 Mais honnêtement, ils prennent les agriculteurs pour qui ? Les Français ?
00:41:46 Si je puis me permettre, ils mettent tous les deux la pression encore plus importante sur les épaules de Gabriel Attal.
00:41:51 Panoplie de réponses. C'est ça qu'a dit Marc Fesneau.
00:41:55 On va voir maintenant quelle sera cette panoplie.
00:41:58 Intéressant.
00:41:59 J'imagine.
00:42:00 Nous sommes un petit peu en retard. Désolé mon cher Michael, on fait un point sur l'information avec vous.
00:42:04 Et on continue le débat.
00:42:05 Les normes européennes sont mal comprises.
00:42:08 Les mots de Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, qui vient de s'exprimer depuis son ministère,
00:42:13 alors qu'une réunion se tenait aux côtés de Bruno Le Maire sur le thème des négociations commerciales avec la grande distribution.
00:42:20 Les agriculteurs qui pendant ce temps continuent de faire pression sur le gouvernement.
00:42:24 Des agriculteurs qui se rapprochent de plus en plus de Paris avec toujours la menace d'un éventuel blocage de la capitale.
00:42:30 Deux syndicats ont d'ailleurs appelé à se rendre sur les principaux axes qui mènent à Paris.
00:42:35 Et puis dans le reste de l'actualité, le prix des péages autoroutiers n'augmentera pas plus de 3% cette année pour la plupart des réseaux.
00:42:41 C'était la promesse de Clément Beaune, ancien ministre des Transports, en novembre dernier.
00:42:45 Comme chaque année, les tarifs augmenteront dès le 1er février, c'est-à-dire jeudi prochain.
00:42:50 Merci mon cher Michael. Un dernier mot avant de marquer une pause dans ce Midi News Week-end.
00:42:57 Quel est un peu votre situation, Anthony, vous personnellement ?
00:43:00 Quand j'entends des mots comme « souveraineté alimentaire » par exemple prononcés par le ministre.
00:43:05 C'est l'intitulé du ministère désormais. Ce que disait très justement Thomas de la Ville Culture, c'est la souveraineté alimentaire.
00:43:11 Alors déjà, le mot « souveraineté » c'est un mot qui ne me plaît pas bien. Il ne me parle pas énormément.
00:43:16 Ça dépend en quelle échelle en fait.
00:43:18 On peut être souverain en allant chercher de la nourriture aux quatre coins du monde.
00:43:21 On apportera quand même de la nourriture à la population française comme ça, peu importe d'où elle provienne.
00:43:26 En fait, l'idée de la souveraineté alimentaire, c'est défini, ça veut dire que vous produisez, vous êtes autonome alimentairement.
00:43:32 Le problème est quand même le même.
00:43:38 L'autonomie alimentaire, aujourd'hui, on en est loin. On va même à contre-sens de l'autonomie alimentaire en parlant de tous les paysans de jour après jour.
00:43:51 Dans les années 50, c'était 2,5 millions d'agriculteurs en France. En 2010, c'était 500 000. Aujourd'hui, c'est 400 000.
00:43:58 On les perd à vue d'œil. Comment voulez-vous parler d'autonomie ou de souveraineté alimentaire si on veut,
00:44:03 quand le nombre d'agriculteurs se fond comme neige au soleil jour après jour ? Ce n'est pas possible.
00:44:09 C'est vraiment pour prendre conscience qu'il y a une réelle crise agricole et qu'il faut des propositions concrètes pour donner de la visibilité sur l'avenir à tous les agriculteurs.
00:44:17 Comme ça, on va pouvoir effectivement continuer à produire de bons et beaux produits à proposer tous les jours dans les assiettes de nos Français.
00:44:25 Pour vous, c'est un modèle économique qui ne fonctionne plus ?
00:44:35 On parlera de la cerise en deuxième heure, puisqu'on consacrera notre deuxième heure avec tous nos envées spéciaux.
00:44:40 C'est promis, ma chère Naïma. Il me reste à remercier notre amie Amine Elbey. Merci mille fois de votre participation.
00:44:47 Joseph Touvenel va nous rejoindre et évidemment nous sommes avec Anthony Auboustier, agriculteur dans la Drôme.
00:44:54 Nous sommes au plus près des préoccupations agricoles avec tous nos envées spéciaux sur les points de blocage.
00:45:00 Attention, les agriculteurs montent à la capitale. Ça se sent, ça s'entend.
00:45:04 On retrouvera Éric de Rigmaten également depuis le ministère de l'Agriculture.
00:45:08 Allez à tout de suite, c'est sur CNews que ça se passe et nulle part ailleurs.
00:45:15 Il est 13h, rebonjour, ravi de vous retrouver. Merci de nous accueillir.
00:45:19 C'est BD News The Weekend, partie 2, évidemment.
00:45:21 Je vous présente l'équipe de Grand Témoin dans quelques instants.
00:45:24 L'équipe de Grand Témoin qui m'entoure évidemment à la une de cette deuxième partie.
00:45:27 La colère des agriculteurs encore et encore et les attentes évidemment,
00:45:32 puisqu'on sait que Gabriel Attal devrait annoncer un certain nombre de choses, mais quoi, aux alentours de 17h.
00:45:36 Mais tout de suite, on fait un point sur l'information avec Michael Dorian.
00:45:40 Rebonjour Thierry, bonjour à tous. Gabriel Attal attendu.
00:45:42 En effet, en Haute-Garonne, il doit se rendre dans une exploitation agricole bovine conventionnelle
00:45:47 de la petite commune de Montastruc de Saly, où il doit échanger avec une quarantaine d'agriculteurs.
00:45:52 Le Premier ministre annoncera une panoplie de réponses à assurer Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture.
00:45:58 Le mouvement de blocage des agriculteurs se propage dans le sud-est, comme sur l'autoroute A54.
00:46:06 Au niveau de Salon de Provence, les agriculteurs des Bouches-du-Rhône ont passé leur première nuit dans ce secteur.
00:46:11 Écoutez Romain Blanchard, le président de la FNSEA des Bouches-du-Rhône.
00:46:14 Il répondait tout à l'heure au micro de l'Orpara.
00:46:17 Le mouvement lancé par la FNSEA et l'EGA, c'est un mouvement des agriculteurs pour les agriculteurs par les agriculteurs.
00:46:24 On veut éviter toute récupération politique. Nous sommes des mouvements apolitiques, nos syndicats.
00:46:30 On sait qu'on s'est découvert beaucoup d'amis ces 48 ou 72 dernières heures,
00:46:34 mais si on avait eu des amis depuis 30 ans, on n'aurait pas eu à se mobiliser aujourd'hui.
00:46:38 Si M. Attal arrive à régler en 4 jours les problèmes sur lesquels nous alertons à corps et à cri depuis 30 ans,
00:46:44 ça nous posera quelques questions, soit sur son talent, soit sur le manque de conviction de ses prédécesseurs.
00:46:52 Une cagnotte a été créée pour la famille d'Alexandra Sonnac.
00:46:56 Plus de 11 000 personnes ont déjà participé.
00:46:59 L'agricultrice de 36 ans laisse derrière elle son mari Jean-Michel et sa fille cadette.
00:47:04 Sa deuxième fille Camille a été également tuée dans le même accident.
00:47:08 Une marche blanche aura lieu demain à proximité du lieu du drame à Pamier.
00:47:12 Brigitte Macron a d'ailleurs rendu hommage à cette agricultrice et à sa fille.
00:47:18 La Première Dame s'est exprimée ce matin chez nos confrères d'Hertel. Je vous propose de l'écouter.
00:47:22 Solidarité, mon émotion aussi face à ce qui s'est passé à Pamier.
00:47:27 Véritablement, c'est abominable ce qui s'est passé à Pamier.
00:47:32 Cette jeune agricultrice et sa fille.
00:47:34 J'ai rencontré aussi à d'autres occasions des agricultrices ou des femmes d'agriculteurs.
00:47:39 Il faut voir leur vie.
00:47:41 Ce sont parce que leur mari travaille énormément, les revenus sont très insuffisants.
00:47:46 Et elles sont complétées par un autre travail, plus le travail à côté de leur mari.
00:47:51 Il faut parler d'elles, parce que c'est énorme ce qu'elles font à côté d'eux.
00:47:56 Leur travail c'est 365 jours sur 365.
00:47:59 On en a bien conscience.
00:48:01 Ça fait partie des préoccupations du président Salin qui a su ce mouvement ?
00:48:05 Non, complètement.
00:48:06 Il sait très bien ce qui se passe. Je l'ai eu au téléphone tout à l'heure.
00:48:08 Il sortait de l'avion, il savait exactement ce qui était en train de se passer.
00:48:11 Et il suit de très près. Tout le préoccupe.
00:48:13 Rien n'est anodin. Rien.
00:48:15 Non, non, tout le préoccupe.
00:48:17 Et franchement, ce n'est pas la présidente du fan club qui...
00:48:21 Dans le reste de l'actualité, la suite du feuilleton autour de la loi immigration
00:48:25 et la grosse déception des Républicains qui ont vu une grande partie de leurs amendements censurés
00:48:29 par le Conseil constitutionnel.
00:48:32 Leur patron ne cache pas sa colère.
00:48:34 Éric Ciotti dénonce, je cite, "un hold-up démocratique".
00:48:37 Aujourd'hui, c'est un échec pour la France.
00:48:41 C'est surtout un hold-up démocratique qui prive le peuple français de sa souveraineté.
00:48:48 La collusion entre M. Macron et M. Fabius est très grave.
00:48:52 Je veux dire ce matin ma colère.
00:48:54 Je veux dénoncer cette collusion entre M. Macron et M. Fabius.
00:48:59 Cette complicité pour faire obstacle à la volonté du peuple français qui veut moins d'immigration.
00:49:06 Voilà donc Thierry ce qu'il fallait retenir de l'actualité à 13h sur CNews.
00:49:11 A tout à l'heure.
00:49:12 A tout à l'heure dans 15 minutes très précisément.
00:49:14 C'est la dernière ligne droite pour Mini-News Week-end.
00:49:16 Je vous présente mes grands témoins du jour avec notre grand, grand, grand témoin du jour.
00:49:19 Avec beaucoup de plaisir, Anthony Auboussié.
00:49:22 Ravi de vous accueillir.
00:49:23 Vous êtes, je le rappelle encore une fois, agriculteur dans la Drôme, membre de la FNSEA et producteur de cerises.
00:49:28 Comme le disait Naïma M. Fadel.
00:49:30 On parlera des problèmes de cerises tout à l'heure évidemment.
00:49:33 Naïma M. Fadel qui nous accompagne depuis une heure déjà.
00:49:36 Joseph Touvenel qui nous a rejoint.
00:49:38 Ravi de vous accueillir.
00:49:39 Directeur de la direction des Vitals Social.
00:49:41 Fidèle de l'émission.
00:49:42 Toujours en pleine forme Céline Pinard, Caroline Pilaste et Thomas Bonnet.
00:49:46 Alors CNews vous le savez est au plus près de nos agriculteurs évidemment.
00:49:50 Nous sommes à côté des agriculteurs.
00:49:52 On va retrouver tout de suite sur le terrain Stéphanie Rouquier qui est accompagnée par Nathan Thémin.
00:49:58 Qui est à Carbone là où tout un peu a commencé.
00:50:01 Bonjour ma chère Stéphanie.
00:50:03 Alors évidemment pression maximale sur les épaules de Gabriel Attal.
00:50:08 Puisque à vos côtés je suppose que les agriculteurs attendent avec impatience que Gabriel Attal va leur annoncer aux alentours de 17h.
00:50:14 Puisqu'on sait maintenant à peu près l'horaire prévu.
00:50:19 Oui effectivement ces agriculteurs ne parlent que de ça ici.
00:50:23 Vous pouvez bien imaginer ils sont toujours mobilisés, motivés en plein milieu de cette autoroute à 64.
00:50:30 Qui bloque maintenant depuis plus d'une semaine.
00:50:32 Et aujourd'hui c'est une journée cruciale pour eux.
00:50:35 Car les annonces qu'ils attendent elles vont enfin tomber.
00:50:38 Donc selon nos informations Gabriel Attal va se rendre dans une ferme un peu plus au sud de Carbone.
00:50:45 Où nous nous trouvons. Et bien il va rencontrer dans cette ferme l'exploitant de la ferme.
00:50:49 Bien sûr plusieurs autres agriculteurs.
00:50:51 Mais également Jérôme Bail qui est l'éleveur bovin à l'origine de ce mouvement.
00:50:57 Jérôme nous a confirmé qu'il avait bien sûr reçu l'invitation.
00:51:01 Il a même pu échanger par téléphone avec des conseillers du Premier Ministre.
00:51:05 Alors ces agriculteurs nous disent tous qu'ils espèrent du gouvernement des annonces extrêmement fortes.
00:51:12 Ils nous disent tous que ce sera pour eux hors de question d'avoir des petites mesurettes à court de chèques ou à coup de prime.
00:51:19 Ils veulent de vraies belles annonces.
00:51:21 Ou sinon ils nous ont déjà prévenu.
00:51:23 S'ils estiment que ces annonces ne sont pas à la hauteur.
00:51:25 Et bien ils sont prêts à rester ici sur l'autoroute plusieurs semaines.
00:51:28 Merci beaucoup ma chère Stéphanie Rouquet.
00:51:31 Je rappelle que vous êtes accompagnée donc par Johan Demarle et non pas par Nathan Thémine.
00:51:35 Merci pour ces précisions.
00:51:37 Pression maximale sur les épaules de Gabriel Attal mon cher Anthony.
00:51:43 Effectivement.
00:51:44 Comme je l'ai dit tout à l'heure, le monde agricole dans son ensemble, toutes filières confondues.
00:51:49 Et ça c'est vraiment historique.
00:51:51 C'est que là toutes les filières sont touchées par cette crise.
00:51:55 Par des contraintes de production, par des accumulations de charges etc.
00:52:01 Ça peut toucher aussi bien les céréaliers que les producteurs de fruits et légumes.
00:52:05 Que les viticulteurs, que les éleveurs.
00:52:08 C'est vraiment toutes filières confondues.
00:52:11 Et ça c'est assez remarquable pour le signaler.
00:52:13 Quand je vois les points de blocage.
00:52:15 Alors moi j'étais sur un point de blocage à Bordepeyages dans la Drôme.
00:52:19 Où j'ai passé 48 heures jusqu'à hier soir.
00:52:22 Je les ai quittés aujourd'hui pour pouvoir être avec vous.
00:52:24 Merci en tous les cas. C'est important.
00:52:27 Je vais exprimer un petit peu la colère et la gronde qu'il y a actuellement dans les campagnes.
00:52:32 C'est 55 000 agriculteurs qui étaient de partout en France sur les blocus.
00:52:38 Pareil c'est énorme.
00:52:40 On a souhaité bloquer les axes autoroutiers ou les axes de communication.
00:52:45 Pour la simple et bonne raison.
00:52:47 C'est que le relais médiatique a été très très bon en fait.
00:52:51 Ça a été vraiment une décision, un choix des différents syndicats.
00:52:56 Pour que vraiment le relais médiatique soit le plus important possible.
00:52:59 Qu'on puisse nous entendre, nous comprendre.
00:53:02 Et que le gouvernement puisse prendre un petit peu l'ampleur de ce qui se passe dans les campagnes.
00:53:08 Tous les messages que l'on entend sur les médias, sur les réseaux sociaux de la part des producteurs.
00:53:15 Ont aussi pour but de faire comprendre au grand public, à la population dans son ensemble et aux consommateurs.
00:53:24 Un petit peu tout ce qui nous touche et tout ce qui nous contraint dans notre travail de tous les jours.
00:53:28 Et tout ce qui fait qu'on n'arrive plus à le faire correctement et plus à en vivre correctement.
00:53:32 On a écouté tout à l'heure Marc Fesneau et Bruno Le Maire qui se sont exprimés.
00:53:37 On a compris un peu votre réaction et les réactions de nos grands témoins sur ce plateau.
00:53:42 On va retrouver tout de suite Eric de Rigmatin.
00:53:45 Puisque vous le savez il y avait le comité de suivi des négociations commerciales avec la grande distribution.
00:53:51 Mon cher Eric, que fait-il ou plus précisément qu'avez-vous vous retenu de l'intervention de Marc Fesneau et de Bruno Le Maire ?
00:54:01 Bonjour Eric.
00:54:03 Bruno Le Maire a pris la parole. Bonjour, bonjour.
00:54:05 Bruno Le Maire a pris la parole en premier.
00:54:08 C'est clair, en fait la grande distribution et les grandes marques agroalimentaires ne jouent pas le jeu.
00:54:14 Vous savez il y a une loi qui s'appelle la loi Egalim.
00:54:17 On est très fort en France pour faire des lois. Sur le texte c'est toujours parfait mais elles ne sont jamais respectées.
00:54:22 En fait c'est ça qu'on a compris ce matin de la voix de Bruno Le Maire qui a dit tout simplement qu'il y avait des abus.
00:54:27 Alors qu'est-ce qu'il va faire Bruno Le Maire ?
00:54:29 Il va multiplier par deux les contrôles dès lundi matin et si les entreprises ne jouent pas le jeu,
00:54:33 c'est-à-dire si les grandes marques agroalimentaires, les industriels comme on les appelle, ne jouent pas le jeu,
00:54:38 ils vont avoir une amende, 2% du chiffre d'affaires.
00:54:41 2% ça c'est énorme pour les grandes entreprises.
00:54:44 Est-ce que ce sera vraiment le cas ? Est-ce qu'il aura les moyens ? Est-ce qu'il ira jusqu'au bout ?
00:54:47 Ça c'est la grande question.
00:54:49 Puis Marc Faino, ministre de l'agriculture, a pris la parole.
00:54:52 Qu'est-ce qu'il a dit lui ?
00:54:53 Ben lui sa priorité c'est que le revenu des agriculteurs progresse.
00:54:56 On est en plein dans cette question, cette priorité.
00:54:58 Et pour cela il y a deux choses.
00:55:00 D'abord que ces grandes entreprises agroalimentaires n'aient plus leurs sièges ou leurs centrales d'achat à l'étranger
00:55:06 parce qu'elles contournent la loi française.
00:55:08 Donc la loi Egalim ne peut pas être appliquée.
00:55:10 Et que deuxièmement, on arrête une fois pour toutes de transformer la nourriture en France alors qu'elle est achetée à l'étranger.
00:55:17 Donc vous avez un rôti de porc qui est vendu 2 euros le kilo ou 3 euros parfois,
00:55:21 il est en dessous du prix de vente en fait de l'agriculteur, du producteur ou de l'éleveur.
00:55:26 Donc c'est ça le problème.
00:55:28 Aujourd'hui donc il faut que cette viande qui est marquée "Made in France",
00:55:32 fabriquée en France, soit vraiment faite en France.
00:55:34 Et non plus élevée à l'étranger avec des EGM.
00:55:36 Et ensuite on la rapatrie dans le pays et hop on la transforme et elle prend le label France.
00:55:40 Ça c'est faux, c'est une escroquerie.
00:55:42 Voilà, donc cette loi Egalim, elle a prévu ça mais elle n'est pas appliquée.
00:55:45 Donc dès lundi, il y aura des pénalités.
00:55:48 Et je peux vous dire que ça peut barder, si vous ne permettez l'expression,
00:55:51 ça va barder pour les hypermarchés et aussi pour les industriels de l'agroalimentaire.
00:55:56 Ça va barder s'ils ne respectent pas cette loi.
00:55:59 En tout cas on verra si elle est suivie des faits.
00:56:01 Merci pour cette synthèse mon cher Eric de Rigmaten.
00:56:04 Ça va barder Anthony ?
00:56:06 Bah écoutez, effectivement, je pense que si le monde agricole n'est pas entendu, encore une fois,
00:56:11 et qu'on a plus des choses qui ressemblent à des mesurettes ou alors à des effets d'annonce,
00:56:16 je pense que les blocus vont perdurer dans le temps, oui.
00:56:20 Après barder, écoutez, je ne pense pas ou je ne sais pas ce que vous entendez par le mot barder,
00:56:24 mais je sais...
00:56:25 C'est l'expression d'Eric de Rigmaten, c'est pas la mienne mais je ne faisais que relier.
00:56:28 Je sais que la plupart des blocus, en tout cas ceux qui sont sous l'égide FNSEA, sont pacifiques.
00:56:38 Il n'y a eu aucun débordement, on est là juste pour bloquer, immobiliser,
00:56:43 mais il n'y a aucun débordement.
00:56:45 Au contraire l'ambiance est très bonne, très souvent il y a des riverains qui nous rendent visite,
00:56:49 qui nous apportent de quoi manger ou de quoi boire.
00:56:51 Vous sentez cette solidarité française, tout le monde est derrière vous.
00:56:54 C'est l'argent soutenu par les gens.
00:56:56 Les gens passent à côté de nous, nous félicitent, nous disent "Allez les gars, lâchez rien, ça va aller pour vous".
00:57:02 Effectivement quand on regarde les sondages, l'opinion est exceptionnelle envers les agriculteurs aujourd'hui.
00:57:07 Et ça, ça vous fait chaud au cœur je suppose, évidemment.
00:57:09 Oui, ça nous fait chaud au cœur, et effectivement on a le ressentiment que la population est derrière nous
00:57:14 et comprend ce qu'on est en train de vivre.
00:57:15 Joseph Touvenel, petite réaction, vous venez juste d'arriver et de participer à ce Midi News Week-end.
00:57:20 Je trouve que Montesquieu avait raison, comme il disait "J'aime les paysans,
00:57:24 ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers".
00:57:27 On a l'impression que le monde paysan raisonne juste, concurrence déloyale évidente dans beaucoup de domaines,
00:57:33 et ça ne touche pas d'ailleurs que le secteur agricole.
00:57:35 La concurrence déloyale, c'est toute la France qui l'a subie en matière sociale, environnementale et fiscale.
00:57:42 Et c'est le cœur du problème qu'on a.
00:57:44 Les paysans, eux, ils le prennent de plein fouet depuis des années, ça fait des années qu'ils le disent,
00:57:50 et on a une classe politique qui tout d'un coup se réveille, "oui les amis, il y avait un problème".
00:57:54 Ils sont en train de se décrédibiliser complètement.
00:57:56 Alors, ils ont intérêt à réagir, et à réagir concrètement, parce que le pays ne supporte plus ça.
00:58:02 Mais ce qui m'inquiète derrière cette révolte paysanne, que je comprends et que je soutiens,
00:58:06 tant qu'elle reste pacifique comme elle est.
00:58:08 Mais elle pourrait faire domino, on l'a vu, on en parlera peut-être tout à l'heure,
00:58:11 à Rennes où les pêcheurs également sont à quai pour d'autres problématiques.
00:58:15 On a vu que certaines entreprises aussi, Thomas, se mobilisent.
00:58:19 Parce que nous sommes dans l'empire des mots.
00:58:21 Quand j'entends le ministre qui nous dit "j'appelle au patriotisme agricole".
00:58:26 Vous le faites très bien.
00:58:27 Très bien, très bien, monsieur le ministre.
00:58:29 Ça s'appelle parler un peu de la préférence nationale.
00:58:31 Que vont nous dire les deux anciens premiers ministres, Fabius de gauche,
00:58:35 et puis celui de droite qui sont au Conseil constitutionnel ?
00:58:38 Ils vont nous dire "c'est pas bien".
00:58:40 Alors, il faudrait mettre les choses une fois pour toutes sur la table.
00:58:42 Oui, le patriotisme, l'économisme, c'est une bonne chose.
00:58:44 Oui, la nation existe.
00:58:46 Oui, on doit se protéger.
00:58:47 Oui, la concurrence est loyale.
00:58:48 On doit la refuser.
00:58:49 Les paysans ont raison.
00:58:50 Après, c'est une très bonne idée par exemple par rapport à ce qui existe déjà,
00:58:54 c'est-à-dire l'exception culturelle française.
00:58:57 Aujourd'hui, elle existe.
00:58:58 Il faudrait peut-être décréter l'exception agricole française.
00:59:03 Tout simplement, c'est du patriotisme et c'est normal.
00:59:05 Et ça nous garantit aussi à nous que les produits que nous mangeons
00:59:09 sont réellement cultivés en France, suivant les normes.
00:59:13 Et souvent aussi, la pratique de nos agriculteurs,
00:59:16 qui sont vraiment dans la majorité dans une pratique vertueuse.
00:59:21 Et moi, je pense qu'il faudrait décréter ça.
00:59:23 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
00:59:24 Vous savez déjà que chaque année, l'agriculture française
00:59:27 est élue comme étant la plus vertueuse au monde.
00:59:30 La plus vertueuse au monde.
00:59:32 Et ça, il y a pour nous, en tant qu'agriculteur,
00:59:35 il n'y a pas besoin d'avoir des normes en plus, des réglementations en plus.
00:59:38 Nous sommes les premiers conscients de ça.
00:59:41 C'est nous qui prenons soin de notre environnement,
00:59:43 qui prenons soin de la biodiversité.
00:59:45 C'est nous qui façonnons les paysages.
00:59:48 C'est nous qui faisons vivre tout un tissu économique dans la ruralité.
00:59:53 Parce qu'il y a les exploitations agricoles,
00:59:55 mais il y a tout ce qui gravite autour des exploitations agricoles.
00:59:57 Tous les fournisseurs, etc.
00:59:59 Quand on fait appel à de la main d'œuvre,
01:00:01 cette main d'œuvre qui vient loger dans les régions dans lesquelles elle travaille,
01:00:05 convivre tous les petits commerces aux alentours,
01:00:07 ça ne s'arrête pas là.
01:00:08 C'est un impact qui est vraiment beaucoup plus large.
01:00:10 Vous êtes écolos, contrairement à ce que disent les activistes écolos.
01:00:12 Vous êtes les premiers écolos.
01:00:14 Et ce qui est toujours surprenant, en fait,
01:00:16 c'est une fois de plus, je m'auto-soule, pardonnez-moi de rabâcher,
01:00:20 mais c'est vraiment le côté antinomique
01:00:24 entre ce que la majorité des Français vivent sur le terrain et les politiques.
01:00:28 On a l'impression qu'ils se réveillent du coma.
01:00:30 C'était des gens comateux qui n'ont rien anticipé,
01:00:32 mais on pourrait projeter ça pour plein d'autres secteurs.
01:00:35 Pourquoi vous avez un consensus au sein de la population française ?
01:00:38 Parce qu'on a tous des ancêtres qui étaient paysans,
01:00:41 en fonction des territoires dont nous étions originaires à la base.
01:00:45 Mais vous nous nourrissez, et puis on peut se retrouver en vous.
01:00:49 Évidemment que ce que vous vivez est un scandale à tout point de vue.
01:00:52 J'ai toujours l'habitude de dire que vous êtes entre le RSA,
01:00:55 pour la majorité d'entre vous, et l'allocation aux adultes handicapés.
01:00:57 Et je le redis, moi qui suis handicapé visuel, qui défends cette cause,
01:01:01 il y a également une grogne énorme dans le milieu du handicap
01:01:05 pour plein de raisons au niveau de l'injustice sociale.
01:01:07 Et en fait, il y a des parallèles qui sont faits, au niveau sociétal actuellement,
01:01:11 par rapport à vos difficultés, à vos souffrances.
01:01:13 Et c'est pour ça que vous avez notre soutien, évidemment, si cela reste pacifique.
01:01:17 Mais de toute manière, c'est votre leitmotiv, vous le dites depuis le départ sur les plateaux télé,
01:01:21 et même sur le terrain, que vous voulez être entendus.
01:01:24 Alors j'espère que les éléments de langage et les effets d'annonce vont s'arrêter,
01:01:27 et que vous allez obtenir gain de cause, parce que c'est simplement une justice sociale, ce que vous demandez.
01:01:31 Bien sûr, nous ce que l'on demande aujourd'hui, c'est simplement de pouvoir continuer à travailler,
01:01:35 dans de bonnes conditions, et pouvoir fournir à la population française une nourriture de qualité.
01:01:41 Une nourriture de qualité.
01:01:43 Aujourd'hui, c'est l'inverse qui se passe.
01:01:45 On va parler un petit peu de l'exemple de la cerise.
01:01:47 Alors, vous savez quoi ? On va en parler juste après, parce que Michael Dorian,
01:01:51 il est 13h16, nous avons une minute de retard, mais on va parler de la cerise juste après.
01:01:55 Michael Dorian, on fait un point sur l'information.
01:01:57 Les agriculteurs vont-ils bloquer Paris ?
01:01:59 La FDSEA et les jeunes agriculteurs ont appelé à des blocages
01:02:03 sur les principaux axes qui mènent à la capitale.
01:02:05 Des actions ont d'ailleurs commencé ce matin sur la N118,
01:02:08 et un pic de ralentissement est attendu entre 14h et minuit.
01:02:12 Le prix des péages autoroutiers n'augmentera pas plus de 3% cette année pour la plupart des réseaux.
01:02:17 C'était la promesse de Clément Beaune, ancien ministre des Transports, en novembre dernier.
01:02:21 Comme chaque année, les tarifs augmenteront donc dès le 1er février, c'est-à-dire jeudi prochain.
01:02:26 Et puis la Colombie emploie aux flammes depuis plusieurs jours au total une trentaine d'incendies de forêts,
01:02:31 forages dans plusieurs régions, des incendies attisés par la chaleur et la sécheresse
01:02:35 en raison du phénomène climatique El Niño auquel le pays est confronté depuis plusieurs jours.
01:02:40 Merci beaucoup mon cher Michael.
01:02:44 Page un peu spéciale aujourd'hui évidemment.
01:02:46 C'est les news au plus près des préoccupations de nos agriculteurs et de nos accoignants.
01:02:50 Avec beaucoup de plaisir Anthony Auboutier, je vous ai coupé dans votre élan.
01:02:54 On aime être très pédagogue en BiliNews Weekend.
01:02:57 Vous êtes producteur de fruits et notamment de cerises.
01:02:59 Très concrètement, c'est quoi votre problématique justement ?
01:03:02 Alors, la cerise est un produit emblématique, produit phare de l'été.
01:03:06 Généralement, il est attendu par le consommateur avec impatience, non seulement parce qu'il est bon,
01:03:11 mais en plus de ça, il annonce l'arrivée des vacances.
01:03:14 Vous savez que chez mon fruitier, il y a déjà des cerises, mais qui ne viennent pas de chez vous.
01:03:19 Elle doit venir du Chili en tout cas, c'est l'hémisphère sud.
01:03:22 Mais il y a déjà des cerises, mais qui ne sont pas françaises.
01:03:24 Oui, effectivement.
01:03:25 Alors ça, c'est encore une fois le respect des saisons en termes de produits, des fruits et des légumes.
01:03:28 Mais c'est important de le dire parce que c'est aussi une concurrence par rapport à vous.
01:03:31 Oui, tout à fait.
01:03:32 Donc aujourd'hui, la culture de la cerise française est en réel danger,
01:03:36 si bien que le verger régresse, diminue, des vergers entiers sont arrachés et ne sont plus replantés
01:03:42 parce qu'il devient quasiment impossible de continuer à produire de la cerise.
01:03:46 Pour la simple et bonne raison que depuis les années 2010 environ,
01:03:49 un ravageur très agressif qui s'appelle la Drosophile Suzuki est arrivé en France,
01:03:54 une petite mouche de pas grand chose, elle n'est pas grande, mais elle est super efficace.
01:03:58 Et elle nous arrive droit de l'Asie.
01:04:01 Et donc au départ, jusqu'il y a encore quelques années, nous avions les produits phytosanitaires
01:04:06 avec les matières actives efficaces pour arriver à lutter contre ce ravageur.
01:04:11 Ces matières actives nous ont été retirées.
01:04:14 Aujourd'hui, nous sommes complètement démunis face à ce ravageur.
01:04:18 Et pour autant, on vient importer des cerises de l'étranger.
01:04:22 C'est ce que je vous disais.
01:04:23 Qui n'ont pas les mêmes réglementations que nous et qui contiennent ces matières actives.
01:04:28 Vous voyez un petit peu l'aberration ?
01:04:30 Imaginez un petit peu l'aberration, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:04:32 sur des étals en France, dans les magasins, vous pouvez trouver des fruits et des légumes
01:04:36 qui contiennent des matières actives qu'on nous interdit chez nous.
01:04:40 Voilà. Donc aujourd'hui, le verger de la cerise est clairement en danger.
01:04:44 On est sans solution face à ce ravageur qui décime toutes les cultures.
01:04:49 Parce qu'une fois que cette mouche a pondu son œuf sur la cerise,
01:04:52 la larve se développe et grignote l'intérieur du fruit.
01:04:55 Et c'est un fruit qui est complètement inconsommable, impropre à la consommation.
01:04:59 Donc aujourd'hui, la seule solution qui s'offre à nous,
01:05:03 c'est d'arriver à protéger le verger avec des filets anti-insectes,
01:05:07 avec des mailles suffisamment fines pour que l'insecte ne pénètre pas à l'intérieur.
01:05:11 On est sur des investissements à l'hectare qui vont de l'ordre de 80 000 à 100 000 euros.
01:05:16 Qui peut mettre ce prix-là pour un hectare ?
01:05:19 Rendez-vous compte, un hectare, c'est 10 000 m².
01:05:22 C'est un carré de 100 m par 100 m. Ce n'est pas énorme.
01:05:25 On est entre 80 et 100 000 euros de protection à l'hectare.
01:05:28 Vous voyez un petit peu ? Je vais essayer d'imaginer un petit peu ça
01:05:32 pour que ce soit peut-être plus clair pour certaines personnes.
01:05:34 Imaginez, monsieur, vous arrivez un matin sur le plateau et votre direction vous dit
01:05:37 « Alors, nouvelle réglementation qui vient de tomber.
01:05:40 Aujourd'hui, vous allez faire le journal sans micro. »
01:05:43 Vous allez dire « Ok, alors super, comment je vais faire ? »
01:05:46 Pas de solution. Vous vous débrouillez comme vous pouvez.
01:05:49 Je vais parler fort.
01:05:50 Vous allez parler fort. C'est exactement ce que vous allez faire
01:05:52 parce que vous êtes passionné par votre métier et qu'en plus de ça, il vous fait vivre.
01:05:55 Vous allez parler fort. Au bout de quelques jours, vous allez avoir les cordes vocales
01:05:58 qui vont commencer à s'abîmer un petit peu.
01:06:00 Je vous confirme.
01:06:01 Et petit à petit, vous allez baisser les bras et abandonner.
01:06:03 C'est exactement ce qui se passe dans nos champs à nous.
01:06:06 Je suis très confus en tous les cas.
01:06:07 Ce que nous dit Anthony, c'est que l'agriculture française, c'est la plus vertueuse au monde.
01:06:11 Oui, mais visiblement, il y a des vertus dont on meurt.
01:06:14 Et le pire, j'allais dire, c'est que pourquoi est-ce que les Français soutiennent à ce point-là le mouvement paysan ?
01:06:19 C'est qu'ils se reconnaissent dans chacune des villes.
01:06:21 Autrement dit, aujourd'hui, le fait qu'il y ait des activités qui sont plus qu'utiles,
01:06:27 indispensables et nécessaires, mais qui ne sont plus vivables.
01:06:31 Autrement dit, le modèle économique s'est effondré.
01:06:34 Malgré tout, on a besoin de l'agriculture et tout le monde s'en moque.
01:06:38 Les politiques se sont lavé les mains alors que leur travail, c'est de garantir un environnement.
01:06:43 Ils ne peuvent pas sauver individuellement chaque exploitant.
01:06:46 En revanche, garantir un environnement qui lui permette aux gens de travailler et de vivre de leur travail, ça c'est leur job.
01:06:54 Donc ça, c'est déjà la première donnée.
01:06:56 Et deuxième donnée, pourquoi est-ce qu'ils sont dans cette situation-là ?
01:06:58 À cause de réglementations absurdes sur lesquelles nous rajoutons encore une couche.
01:07:03 Les Français, on est encore plus pointillés que les autres.
01:07:05 Oui, mais qu'est-ce que ça signifie ?
01:07:07 On est les premiers élèves de l'Europe.
01:07:09 Qu'est-ce que ça signifie, à part finalement un mépris complet pour le travail des gens sur le terrain ?
01:07:16 Parce que quand vous vivez dans ces représentations-là, ça veut dire que vous ne regardez pas les gens réellement.
01:07:22 Ça veut dire que vous ne les écoutez pas.
01:07:24 Ça veut dire que pour vous, ce sont des entités.
01:07:27 En fait, monsieur n'est pas un agriculteur, c'est un équivalent de temps plein producteur de légumes, de fruits.
01:07:33 C'est absolument lamentable ce qui est en train de nous arriver.
01:07:36 Et pourquoi on en est là ?
01:07:38 On en est là alors que les situations sont connues, alors que le fait que les lois ne sont pas respectées est su.
01:07:44 Parce que tout le monde s'en lave les mains, parce qu'à la fin, sans se préoccuper, prend du temps et demande de l'énergie.
01:07:51 Mais c'est le boulot des politiques.
01:07:54 C'est une question de volonté politique.
01:07:56 Thomas, vous savez quoi ? Je vous donne la parole juste après, parce qu'on va marquer une pause, si vous me l'autorisez.
01:08:00 Édition un peu spéciale dans MiniNewsWeekend, évidemment.
01:08:02 Et on est très heureux de vous avoir à nos côtés pour comprendre effectivement la problématique.
01:08:07 Si même nous, on la comprend, on la partage en tous les cas, il semblerait que ce soit un petit peu plus difficile du côté de nos politiques, me semble-t-il.
01:08:14 Mais ça, on marque une pause.
01:08:16 On se retrouve tout de suite pour cette page spéciale consacrée à nos amis agriculteurs.
01:08:20 A tout de suite sur CNews.
01:08:21 Merci de nous accueillir chez vous pour cette page spéciale MiniNewsWeekend consacrée à nos amis agriculteurs.
01:08:29 Évidemment, on retrouve nos grands témoins dans quelques instants.
01:08:32 Mais tout de suite, on fait un point sur l'information avec Michael Dorian.
01:08:35 Le ministre de l'Actualité appelle à, je cite, "une forme de patriotisme agricole".
01:08:40 Marc Fesneau s'est exprimé depuis le ministère de l'Agriculture, alors qu'une réunion se tenait aux côtés de Bruno Le Maire sur le thème des négociations commerciales avec la grande distribution.
01:08:49 Censuré mais promulgué dans les heures qui viennent.
01:08:52 Après un long feuilleton politique, le gouvernement souhaite pouvoir appliquer les premières mesures de la loi immigration dès ce week-end.
01:08:59 Pour rappel, 35 des 86 articles du texte ont été retoqués totalement ou partiellement par le Conseil constitutionnel.
01:09:06 Et puis à Rennes, il y a eu de la casse hier soir après la décision justement du Conseil constitutionnel.
01:09:11 Lors d'une manifestation contre la loi immigration, 450 personnes se sont spontanément retrouvées dans le centre-ville.
01:09:18 Une mobilisation qui a donné lieu à de nombreuses dégradations.
01:09:22 Merci beaucoup Mickaël. Je vous présente mes grands témoins du jour avec Anthony Auboussier, agriculteur dans la Drôme, membre de la FNSEA, producteur de cerises.
01:09:32 Beau département avec ses spécialités, on en parlait hors plateau, la cahiette de la Drôme.
01:09:36 Très beau département, c'est important, il y a tellement de belles choses.
01:09:39 On en a l'eau à la bouche Anthony.
01:09:40 Pas que dans la Drôme, mais il faut bien reconnaître que vous habitez un très beau département et on est très heureux de vous avoir à nos côtés.
01:09:46 Naïmem Fadel, Céline Pinac, Auréline Pilaste, Joseph Touvenel sont avec moi évidemment.
01:09:51 Alors, coup de projecteur évidemment, on est présent aux quatre coins de France auprès de vos collègues agriculteurs.
01:09:58 Je vous propose de prendre la direction du Rhône, à Limonnet très précisément.
01:10:02 On va retrouver Olivier Madinier. Bonjour mon cher Olivier.
01:10:06 Merci d'être avec nous.
01:10:08 Ce qui est important de dire, c'est que vous avez à vos côtés également Arnaud Rousseau qui est président de la FNSEA et qui est sur place aussi.
01:10:14 Racontez-nous, il y a des attentes énormes évidemment du côté de Limonnet.
01:10:20 Absolument, Arnaud Rousseau qui est là depuis 10 heures ce matin.
01:10:27 En fait, il est venu assister au congrès annuel de la FDSEA du département du Rhône.
01:10:33 Un congrès prévu de longue date et vu les circonstances, ce congrès s'est tenu ici sur cette portion d'autoroute bloquée depuis 48 heures.
01:10:42 Et que vous voyez derrière moi.
01:10:44 Alors Arnaud Rousseau était aussi très occupé au téléphone en train d'échanger sur les mesures du gouvernement à venir dans l'après-midi.
01:10:55 En tout cas, Arnaud Rousseau a affirmé devant les agriculteurs que si le compte n'y était pas, le mouvement était possiblement en capacité de se durcir.
01:11:05 Arnaud Rousseau qui a martelé ce message devant les agriculteurs et il va reprendre la route vers Paris.
01:11:13 C'est là qu'il prendra connaissance des mesures annoncées par Gabriel Attal et il devrait donner la position de la FNSEA en début de soirée.
01:11:20 Merci beaucoup mon cher Olivier.
01:11:22 En direct de Limonnet dans le Rhône, on va beaucoup voyager dans cette émission évidemment.
01:11:27 On va prendre la direction maintenant des Bouches du Rhône.
01:11:29 On va retrouver L'Or-Para depuis Miramas, autre belle région évidemment.
01:11:35 L'Or-Para, là aussi les attentes sont énormes évidemment on l'imagine.
01:11:38 Et le rendez-vous est fixé à 17h, 17h30.
01:11:41 Je parle sur les gouvernements de Thomas Bonnet, notre spécialiste politique.
01:11:44 L'Or.
01:11:45 Écoutez Thierry, là ce que vous voyez à l'image c'est l'entrée de la zone d'activité de Clés-Sud.
01:11:52 Alors Clés-Sud, c'est une des plus grandes zones d'activité de l'Europe du Sud.
01:11:58 Ici par jour des milliers, alors pas des milliers mais au moins 1000 voire 1500 camions
01:12:04 rentrent dans cette zone pour charger ou décharger.
01:12:08 Et les agriculteurs ont décidé de la bloquer puisque dans l'esprit ils veulent bloquer l'économie
01:12:12 pour montrer leur capacité de nuisance, pour mettre la pression au gouvernement.
01:12:16 Et vous voyez ils ont déversé des déchets de végétaux ou encore des pneus.
01:12:21 Ils sont installés juste là devant la caméra.
01:12:25 Voilà vous voyez, ils sont installés là, un petit peu en amont il y a un rond-point
01:12:29 où tous les poids lourds qui arrivent font demi-tour.
01:12:32 J'en ai discuté avec quelques-uns d'entre eux.
01:12:34 Ils semblent vouloir s'installer ici dans la durée.
01:12:38 Ils ne croient pas, en tout cas ceux avec qui j'ai parlé justement ce duplex,
01:12:42 ils ne croient pas aux déclarations à venir de Gabriel Attal.
01:12:46 Ça fait 20 ans qu'on les balade, m'ont-ils expliqué pour employer un terme un peu familier.
01:12:51 Ils comptent bien rester ici aujourd'hui, demain et s'il faut rester plus longtemps,
01:12:55 ils s'organisent, ils ont leur exploitation qui est à peu près 2-3 km des lieux.
01:13:00 Donc ils peuvent se relayer pour à la fois maintenir le point de blocage
01:13:04 et à la fois continuer à s'occuper de leurs exploitations.
01:13:07 Merci beaucoup Laure Parra depuis Miramas dans les bouches du Rhône.
01:13:12 Tony, la détermination est là, c'est le moins qu'on puisse dire.
01:13:16 Effectivement, on voit que la détermination est là.
01:13:18 Je pense que le monde paysan n'est pas prêt à décolérer si effectivement...
01:13:24 Et de lâcher.
01:13:25 Et de lâcher si le Premier ministre cet après-midi ne fait pas d'annonce à la hauteur de nos attentes.
01:13:30 Je me tourne, vous êtes membre de la FNSA, c'est bien cela.
01:13:33 Thomas, je me tourne vers vous parce que ce qui est important de dire,
01:13:36 c'est qu'il y a une grande harmonie entre les différentes instances syndicales du monde agricole,
01:13:42 ce qui n'est pas toujours le cas.
01:13:43 Je parle sur votre gouverne, Anthony.
01:13:45 Mais là, il y a harmonie.
01:13:46 Oui, il y a cinq grands syndicats agricoles et tous participent de près ou de loin au mouvement.
01:13:51 Ils ont d'ailleurs tous été reçus aussi à Matignon cette semaine par le Premier ministre Gabriel Attal.
01:13:56 Donc vous avez la FNSEA qui est le plus grand syndicat agricole.
01:14:01 Si on ajoute les jeunes agriculteurs, ils représentent 55%.
01:14:03 Ils ont eu 55% en dernières élections professionnelles en 2019.
01:14:07 Donc c'est le syndicat qui pèse le plus.
01:14:09 Vous avez ensuite la Coordination rurale qui est le deuxième syndicat.
01:14:12 Il y a quelques différences qui ont opposé dans le passé ces différentes organisations.
01:14:18 En fait, la Coordination rurale s'est créée en 1991 par rapport à la PAC qui avait été votée l'année suivante, en 1992.
01:14:25 Il y avait eu des dissensions à ce moment-là entre les syndicats.
01:14:28 Ce qui est vrai, et vous l'avez dit, c'est que cette fois-ci, ils sont tous partis prenant de ce mouvement.
01:14:33 On peut quand même noter une petite différence avec la Confédération paysanne,
01:14:37 qui est un syndicat plutôt marqué à gauche, qui dénonce l'ultralibéralisme
01:14:42 et qui au départ n'a pas vraiment pris part au mouvement, qui s'est un peu tenu éloigné
01:14:46 et qui désormais a été sans doute rattrapé aussi par sa base et par la réalité,
01:14:50 et donc participe à quelques actions.
01:14:52 Mais c'était un peu le seul syndicat qu'on peut mettre à part dans cette harmonie des cinq grands syndicats agricoles.
01:14:57 Vous êtes d'accord, Anthony ?
01:14:58 Oui, tout à fait.
01:14:59 Alors, hormis le fait qu'on voit par-ci par-là, sur différents points de blocage,
01:15:03 des drapeaux affichés FNSEA ou des bonnets affichés coordination rurale,
01:15:08 aujourd'hui, il n'y a pas de guéguerre entre aucun des syndicats.
01:15:12 Le but, ce n'est pas d'aller rejeter une faute sur l'autre,
01:15:14 de dire "lui, il revendique ça, moi je revendique ça, non, pas ci, pas ça".
01:15:17 Non, là, c'est au contraire, c'est l'union fait la force.
01:15:19 Et ça, tout le monde l'a très bien compris aujourd'hui.
01:15:22 Et c'est pour ça que tout se passe très bien et la main dans la main.
01:15:26 Je voulais vous faire écouter Romain Blanchard, qui est membre de votre syndicat,
01:15:30 qui est président de la FNSEA des Bouches du Rhône.
01:15:33 Je trouve que sa réaction est très limpide et pleine de bon sens.
01:15:38 Je vous dirais ce que vous en pensez les uns et les autres.
01:15:40 On écoute Romain Blanchard.
01:15:42 Le mouvement lancé par la FNSEA et les GIA, c'est un mouvement des agriculteurs,
01:15:47 pour les agriculteurs, par les agriculteurs.
01:15:50 On veut éviter toute récupération politique.
01:15:52 Nous sommes des mouvements apolitiques, nos syndicats.
01:15:55 On sait qu'on s'est découvert beaucoup d'amis ces 48 ou 72 dernières heures.
01:15:59 Mais si on avait eu des amis depuis 30 ans, on n'aurait pas eu à se mobiliser aujourd'hui.
01:16:03 Si M. Attal arrive à régler en 4 jours les problèmes sur lesquels nous alertons à corps et à cri depuis 30 ans,
01:16:09 ça nous posera quelques questions, soit sur son talent, soit sur le manque de conviction de ses prédécesseurs.
01:16:17 Je trouve cette réaction extraordinaire.
01:16:19 Elle reflète bien la situation quand même.
01:16:21 Ils se sont découverts plein d'amis.
01:16:23 C'est vrai, il y a un marquage à la culotte entre Gabriel Attal, évidemment, dont on attend,
01:16:27 on ne cesse de le dire depuis le début de cette émission.
01:16:29 On a vu Jordan Bardella également sur le terrain.
01:16:31 C'est vrai que là, ils se sont fait pas mal de copains, les agriculteurs.
01:16:33 Quand vous avez 85 % des Français qui soutiennent un mouvement,
01:16:37 tout homme politique normalement constitué s'intéresse de près à ce qui se passe.
01:16:43 Donc, ce n'est évidemment pas surprenant.
01:16:45 Ils ne sont pas dupes. Je parle sur la gouverne d'Antony.
01:16:47 Ils ne sont pas dupes. Il y a un jeu politique.
01:16:49 C'est intéressant ce que disait cet agriculteur par rapport à Gabriel Attal.
01:16:52 Gabriel Attal doit mettre fin, cet après-midi, s'il le peut,
01:16:55 la ligne de l'absurde qui est en vigueur dans le monde agricole.
01:16:58 Je prends deux exemples. J'étais dans le Nord cette semaine.
01:17:00 Vous avez des normes qui sont différentes et des règles qui sont différentes
01:17:03 entre la France et la Belgique.
01:17:05 Vous avez donc des agriculteurs, notamment des personnes qui travaillent dans la pomme de terre,
01:17:09 qui vont en Belgique, à quelques kilomètres seulement de la frontière,
01:17:12 pour produire des pommes de terre parce que c'est plus facile.
01:17:14 On ne parle même pas des règles fiscales, mais bon, c'est nettement plus simple.
01:17:18 L'autre exemple, et je rebondis sur ce que disait Eric Derry de matin tout à l'heure,
01:17:21 on nous dit que la loi EGalim, sur le papier, est plutôt convenable,
01:17:25 mais elle n'est pas respectée parce qu'il n'y a pas assez de contrôle.
01:17:28 Et dans le même temps, vous avez des agriculteurs qui se plaignent
01:17:31 des normes et des règles qui, elles, pour le coup, sont très respectées.
01:17:34 Vous avez des satellites qui contrôlent presque en temps réel
01:17:37 les cultures et les champs des agriculteurs.
01:17:39 Donc, en fait, on a les moyens, si on veut, de faire des contrôles.
01:17:41 C'est simplement qu'on ne les fait pas, sans doute, à l'endroit qu'il faudrait.
01:17:44 Donc, vous n'êtes pas dupe, évidemment.
01:17:46 Je vous pose la question, mais j'ai déjà la réponse en vous regardant.
01:17:49 La récupération politique, bien évidemment, comme à chaque fois qu'il y a un événement dans ce pays,
01:17:53 les responsables politiques...
01:17:55 Tout le monde se presse, là.
01:17:56 ...aux différents partis, tout le monde se presse, en disant, bien évidemment,
01:17:59 on soutient aussi le monde paysan.
01:18:01 On aime les agriculteurs. On est avec vous.
01:18:03 Tout le monde aime les agriculteurs dans ce cas-là.
01:18:05 On mange français.
01:18:06 Sur le fait que Gabriel Attal arrive à régler tous les problèmes de l'agriculture en quatre jours,
01:18:11 non, il ne faut pas rêver, ça n'arrivera pas.
01:18:14 Par contre, le gouvernement actuel peut s'engager sur des...
01:18:19 Ça serait quoi, justement, la mesure la plus symbolique pour vous ?
01:18:24 Parce que vous le dites et on entend depuis le début de cette émission...
01:18:27 Écoutez, on va déjà commencer par arrêter ce phénomène de surtransposition des réglementations.
01:18:32 Déjà, soyons tous sur le même pied d'égalité.
01:18:35 Tout pays, membre de l'UE, soyons tous au même niveau.
01:18:38 Déjà, commençons par ça.
01:18:39 Ça paraît être pas mal.
01:18:40 Après, on a parlé de distorsion de concurrence.
01:18:42 Effectivement, arrêtons de faire entrer des produits dans notre pays
01:18:46 que nous-mêmes, on ne veut pas produire.
01:18:48 N'importons pas l'agriculture que nous ne voulons pas chez nous.
01:18:51 Et puis après, des soucis, il y en a plein.
01:18:54 On parle de surcharge administrative.
01:18:57 Alors aujourd'hui, effectivement, un agriculteur...
01:18:59 Il ne faut pas que l'US 25 là, maintenant.
01:19:01 Il n'est pas seulement agriculteur, il est donc chef d'entreprise.
01:19:04 Ça veut dire qu'il faut être bon techniquement, dans ses champs, d'accord,
01:19:08 de produire le mieux possible, avec un rendement qui soit convenable
01:19:12 pour essayer d'arriver à en retirer un revenu,
01:19:15 faire face à toutes les réglementations et les normes qui font face à nous.
01:19:19 Des fois, il faut de l'intellect pour arriver à comprendre
01:19:21 un petit peu toutes les lois qui sont au-dessus de nous.
01:19:24 Il faut être comptable, il faut être DRH.
01:19:28 Bien souvent, sur les exploitations, c'est de la gestion des ressources humaines aussi.
01:19:31 Ce n'est pas évident de gérer des équipes.
01:19:34 Il faut être tout ça à la fois.
01:19:36 Et quand on a face à nous une administration qui est d'une lenteur extrême
01:19:41 et avec des couches administratives qui s'accumulent,
01:19:45 aujourd'hui, je veux planter un hectare de pêcher, par exemple,
01:19:48 j'ai droit à obtenir des aides qui vont de 20 à 30 % suivant certains cas.
01:19:55 Pour déposer un dossier de demande d'aide pour ma nouvelle plantation,
01:20:00 mais c'est un parcours du combattant.
01:20:03 Il faut que je coche différentes cases avec un tas de critères.
01:20:08 Si jamais je ne réponds pas à un critère, c'est dehors.
01:20:12 Ce n'est plus possible.
01:20:14 Josette Ouvnelle.
01:20:15 À la décharge de Gabriel Attal, s'il en a le courage et la volonté,
01:20:19 il pourra régler un certain nombre de choses,
01:20:21 notamment les normes administratives délirantes.
01:20:23 Mais le règne de l'absurde, il vit en partie de l'Europe.
01:20:26 Et ça, il ne va pas pouvoir le faire cet après-midi.
01:20:29 Regardons ce qui se passe en Allemagne,
01:20:31 regardons ce qui se passe aux Pays-Bas.
01:20:33 Si les paysans allemands et aux Pays-Bas sont révoltés,
01:20:35 c'est parce qu'ils ont des normes absurdes.
01:20:37 Et donc, il faut s'intéresser à l'Europe, aux accords dits de libre-échange,
01:20:42 qui sont des accords, mais d'une concurrence déloyale absolue.
01:20:45 Et ça, ça ne va pas se régler du jour au lendemain.
01:20:48 Par rapport à ce qu'a dit notre ami agriculteur, j'ai une petite différence.
01:20:52 Il a dit qu'on est là, c'est des agriculteurs, par les agriculteurs,
01:20:55 pour les agriculteurs.
01:20:57 Non, non, c'est pour tous les Français et pour notre pays qu'il le fait.
01:20:59 Parce que l'exemple de l'agriculture, c'est ce que l'on vit tous,
01:21:03 à des degrés peut-être moindres,
01:21:06 mais si on règle le problème des agriculteurs,
01:21:08 on sera peut-être dans une façon de régler l'ensemble des problèmes
01:21:12 de concurrence déloyale, encore une fois, fiscale, environnementale et sociale.
01:21:16 Parce que vous ne le savez peut-être pas, mais en Roumanie et en Bulgarie,
01:21:19 aujourd'hui, vous avez des Chinois, des ouvriers chinois qui viennent,
01:21:22 qui cassent les prix du travail en Roumanie et en Bulgarie,
01:21:26 et ensuite, ça exporte chez nous.
01:21:28 Il nous reste quelques minutes,
01:21:30 puisque je vous ai promis, je vous ai dit qu'on serait aux quatre coins de France,
01:21:33 auprès de nos agriculteurs, je voulais qu'on prenne la direction de la Corse,
01:21:37 parce que les agriculteurs corse sont mobilisés depuis 48 heures.
01:21:40 On va retrouver tout de suite, Christina Jolzi.
01:21:42 Une nouvelle mobilisation a lieu aujourd'hui en Corse.
01:21:45 Le rendez-vous a été donné ce matin à la Chambre d'agriculture de Haute-Corse
01:21:49 pour partir en convoi escargot avec des tracteurs et des bétaillères
01:21:52 vers l'Office de développement agricole et rural de Corse,
01:21:55 où les agriculteurs sont actuellement reçus.
01:21:57 Et puis, ils partiront en convoi pour la préfecture,
01:22:00 où ils rencontreront pour la seconde fois cette semaine le préfet de Haute-Corse.
01:22:04 Alors, du côté des revendications, elles sont identiques à celles de leurs homologues européens.
01:22:09 Hausse des coûts de production, normes nationales ou européennes jugées excessives,
01:22:13 manque de considération.
01:22:15 Et puis, il y a aussi ici des revendications plus spécifiques liées à l'insularité,
01:22:20 comme nous l'explique Cyril, un éleveur bovin.
01:22:23 Oui, dès aujourd'hui, il faut revoir la continuité territoriale,
01:22:27 qui est censée avoir les mêmes prix que sur le continent.
01:22:30 On a des produits qui rentrent en Corse, qui sont subventionnés,
01:22:33 c'est-à-dire que le transport est subventionné sur les produits de première nécessité,
01:22:36 le lait et la viande, donc on est directement touché par une concurrence déloyale.
01:22:39 Et nous, de notre côté, on n'a pas d'aide pour faire entrer les matières premières,
01:22:43 le foin, la céréale, tout ça.
01:22:44 Comme l'ensemble des agriculteurs, tous ici attendent beaucoup
01:22:47 de la prise de parole du Premier ministre, tout en réaffirmant leur détermination.
01:22:51 Un éleveur nous disait tout à l'heure "on n'a plus rien à perdre,
01:22:53 on ne lâchera rien tant que nos doléances n'auront pas été prises en compte dans leur intégralité".
01:22:58 Le mouvement touche également la Corse. Thomas Bonnet.
01:23:01 Oui, Joseph, tu nous disais que tous les Français étaient concernés
01:23:04 par les mêmes difficultés, les mêmes problématiques que les agriculteurs,
01:23:07 ce qui explique aussi le soutien très large de l'opinion à ce mouvement,
01:23:10 c'est le fait qu'il n'y ait pas de débordement, pas de violence.
01:23:12 Tout à l'heure, on montrait dans le journal de Michael Dorian,
01:23:15 cette manifestation contre la loi Immigration à Rennes.
01:23:17 450 personnes, vous avez des dégâts.
01:23:19 55 000 agriculteurs mobilisés depuis plus d'une semaine,
01:23:22 vous n'avez pas eu énormément de dégâts jusqu'à présent et c'est tant mieux d'ailleurs.
01:23:25 Et vous avez raison d'apporter cette précision ô combien, ô combien importante évidemment.
01:23:28 Il est là, et vous parlez de Michael Dorian, ça tombe bien, il est là,
01:23:31 il est à l'heure, il est 13h44, c'est Michael Dorian.
01:23:33 La suite du facton autour de la loi Immigration et la grande déception des Républicains.
01:23:38 Leur patron a réagi, il ne cache pas sa colère.
01:23:40 Eric Ciotti dénonce, je cite, "un hold-up démocratique".
01:23:44 De son côté, Laurent Wauquiez plaide pour un référendum sur l'immigration
01:23:48 après la large censure du texte.
01:23:50 Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes estime que la loi a été vidée de sa substance.
01:23:55 Résultat selon lui, du dévoiement de notre démocratie.
01:23:58 Et puis dans l'actualité également, Charles III a hospitalisé Buckingham Palace,
01:24:03 précise dans un communiqué, que le monarque a été admis pour une opération de la prostate.
01:24:08 Il a été aperçu ce matin lors de son arrivée à la London Clinic,
01:24:11 accompagné de la Reine Camilla.
01:24:13 Merci beaucoup mon cher Michael.
01:24:15 On arrive à la fin de cette émission.
01:24:17 Le mot de la fin à Anthony Boussier, si vous me le permettez, les uns et les autres.
01:24:21 On laisse la parole à Anthony.
01:24:23 Quel est le message que vous avez envie de faire passer ?
01:24:25 Si vous avez Gabriel Althaus à face à vous par exemple,
01:24:29 qu'est-ce que vous avez envie de lui dire ?
01:24:30 Monsieur le ministre ou Gabriel, je ne sais pas.
01:24:32 Écoutez, monsieur le ministre, j'espère que vous avez maintenant pleinement pris conscience
01:24:37 de la crise que traverse le secteur agricole.
01:24:40 Pleinement pris conscience du mal-être dans lequel nous nous trouvons.
01:24:46 Et qu'il va falloir répondre à la hauteur de ce mal-être.
01:24:50 Aujourd'hui, il y a un rat de bol qui est vraiment au plus haut.
01:24:54 Donc vraiment, soyez bons et faites en sorte que vous répondiez à nos attentes,
01:25:00 sur du court terme, mais surtout sur du long terme,
01:25:02 parce qu'on a besoin d'avoir de la visibilité sur les années à venir.
01:25:06 Pour créer de l'envie et surtout favoriser l'installation des jeunes qu'il y a derrière nous.
01:25:13 Parce que si le nombre d'agriculteurs en France continue à s'effondrer,
01:25:18 comme ça a été le cas depuis pas mal d'années,
01:25:22 il ne faudra plus venir parler de souveraineté alimentaire, il sera trop tard.
01:25:25 Voilà, donc juste un dernier mot, je souhaite beaucoup de courage, de force, de résilience
01:25:30 à tous les agriculteurs qui sont encore présents sur les blocages.
01:25:34 Il faut tenir bon.
01:25:36 J'espère que le Premier ministre sera à la hauteur de nos attentes
01:25:39 pour qu'on puisse enfin lever le camp.
01:25:41 Parce que croyez-moi qu'au bout d'un moment,
01:25:43 ce n'est pas très drôle de rester inactif sur une autoroute.
01:25:46 On a tous du travail sur les exploitations en plus de ça.
01:25:48 - En tous les cas, vous avez dit à Gabriel Attal, soyez bons.
01:25:51 Moi je peux vous le dire, vous avez été très bons pour comprendre vos préoccupations.
01:25:54 C'était un plaisir de vous avoir.
01:25:55 Merci mes amis, évidemment.
01:25:57 Assistamin, Mini-News Weekend.
01:25:59 Merci à l'équipe qui m'entoure, à Benjamin Naud,
01:26:01 qui a remplacé au pied levé Benjamin Bouchard, que je salue évidemment,
01:26:05 qui est au fond de son lit, le pauvre.
01:26:07 Cynthia Pina, que je remercie.
01:26:08 Antoinette de La Roulière, merci à la programmation.
01:26:10 Nicolas Nissim et Louis Lallement, merci aux équipes en régie.
01:26:13 Vous pouvez évidemment revivre cette émission sur notre site cnews.fr.
01:26:16 Tout de suite, c'est 180 minutes info avec l'ami Néli Denac.
01:26:20 Moi je vous dis bye bye, à demain midi.
01:26:23 La lumière sera allumée, on sera là pour Mini-News Weekend.
01:26:25 Bonne journée sur CNews.
01:26:27 ...