Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE
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00:00Il est midi, bonjour, soyez les bienvenus, on est très heureux de vous accueillir avec Félicité Kignokian ce samedi.
00:06Bonjour Félicité.
00:07Bonjour Thierry.
00:0812h, 13h, c'est votre rendez-vous d'information de la mi-journée.
00:11Je vous présente nos invités dans quelques instants, mais on commence, c'est la tradition, par un tour d'horizon de l'information avec vous, Félicité.
00:16Merci Thierry.
00:17TikTok vit ses dernières heures aux Etats-Unis.
00:20Après des années de débat et des mois de bataille judiciaire, l'application devrait disparaître dès demain et priver 170 millions d'utilisateurs américains.
00:29Hier, la Cour suprême américaine refusait à l'unanimité de suspendre une loi l'interdisant Donald Trump pourrait intervenir dans cette affaire.
00:38Après son voyage au Liban qui s'est achevé hier, Emmanuel Macron souhaite accélérer l'application de l'accord de cesser le feu dans le sud du Liban qu'il doit évoquer avec le secrétaire général de l'ONU.
00:48Il a par ailleurs annoncé la prochaine tenue d'une conférence internationale à Paris pour aider le Liban à la reconstruction sortant de sa guerre avec Israël.
00:56Dans le Doubs, un homme de 36 ans qui venait d'être condamné s'est évadé ce jeudi.
01:01Alors que l'individu était exporté par des agents pour rejoindre la maison d'arrêt de Lyon, il a demandé à se rendre aux toilettes sur une aire d'autoroute.
01:08C'est à ce moment-là qu'il en a profité pour s'échapper.
01:11Au cours de l'après-midi, il avait été copié d'une peine de 8 ans de prison pour menace, détention non autorisée de matériel de guerre et extorsion.
01:18Merci beaucoup Félicité.
01:20Notre équipe de ce samedi, Karim Abrik, journaliste.
01:23Soyez les bienvenus.
01:24Bonjour.
01:25Bonjour.
01:26Harold Imane, notre spécialiste des questions internationales.
01:29Bonjour Harold.
01:30Hello.
01:31Caroline Pilas, éditorialiste.
01:33Soyez les bienvenus.
01:34Bonjour Thierry.
01:35J'accueille avec beaucoup de plaisir Rina Bassiste, correspondante pour la radio israélienne à Paris.
01:39Soyez les bienvenus.
01:40On va commencer par la trêve de Gaza.
01:42Évidemment, la trêve de Gaza.
01:44Le gouvernement israélien a donné ce samedi le feu vert final à l'accord de se cesser le feu avec le Hamas dans la bande de Gaza.
01:51La trêve, vous le savez, a sorti de la libération des tout premiers otages israéliens en échange de détenus palestiniens.
01:57Libération de 33 otages.
01:59En contrepartie, 737 prisonniers palestiniens vont être libérés par l'État hébreu.
02:03Ce sera la première phase de cet accord.
02:05Dans quelques instants, nous aurons eu place en Israël avec nos équipes.
02:08Mais tout d'abord, le rappel des faits.
02:10Michael Dos Santos, Noemi Hardy.
02:13Sur le papier, l'écart est disproportionné.
02:16Israël s'apprête à libérer environ 1000 prisonniers palestiniens.
02:20Contre 33 otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza.
02:24Pour Claude Moniquet, ce rapport de force est somme toute logique.
02:27C'est le preneur d'otages qui a l'écart en main.
02:29C'est lui qui fixe les règles.
02:31On a beaucoup reproché au gouvernement israélien d'avoir traîné les pieds, mais c'est faux.
02:36En fait, c'est le Hamas qui systématiquement avait ralenti les négociations et avait à plusieurs reprises rompu les négociations.
02:43Des terroristes du Hamas aux comportements imprévisibles.
02:46Impossible d'exclure une volte-face.
02:48Des exigences revues à la hausse, voire même qu'ils jouent la montre avec des otages.
02:53Ce dimanche, trois soldats d'Israélienne de moins de 30 ans vont être échangés contre 95 détenus palestiniens.
03:00Parmi eux, 70 femmes et 25 hommes, dont 9 mineurs âgés de 16 à 18 ans.
03:06Des prisonniers souvent au profil inquiétant.
03:09Des gens qui ont été arrêtés par les autorités israéliennes pour avoir été mêlés à la préparation ou à la commission d'attentat.
03:16Ceux qu'on a pu arrêter, qui avaient commis des attentats de masse, ne sont pas repris dans les libérables.
03:24Et puis, il y a des membres du Hamas qui ont été capturés le 7 octobre et dans les jours qui suivaient.
03:30En novembre 2023, lors d'un premier cessez-le-feu, 240 Palestiniens avaient déjà quitté les prisons israéliennes.
03:37Une opération qui avait permis la libération de 105 otages.
03:42Direction Israël, on va retrouver Juliette Sadat et Thibaut Marchoteau, nos envoyés spéciaux.
03:47Bonjour Juliette, merci d'être avec nous.
03:49Quel est vraiment le climat sur place à la veille de cette rêve, Juliette ?
03:57Comme vous pouvez le voir derrière moi, la bande de Gaza est calme.
04:00Aujourd'hui, à la veille de ce cessez-le-feu, on aperçoit quelques nuages de poussière.
04:05Témoins de la présence encore de chars au sol.
04:08Des chars israéliens qui se déplacent toujours dans cette bande de Gaza.
04:12Car les soldats de Tssahal sont encore présents dans l'enclave.
04:16Ils se retireront lors de la dernière phase de ce cessez-le-feu.
04:20Alors ici, à Sderot, tout est également très calme.
04:23Les habitants sortent, la vie a bien repris son cours.
04:26Même si on l'a vu sur la route en arrivant, beaucoup de chars, des bulldozers acheminés sur des camions.
04:33Comme ça, l'aller-retour entre la bande palestinienne et Israël.
04:37On entend aussi constamment une espèce de vrombissement.
04:41Ce sont en fait des drones de surveillance qui survolent la zone.
04:45On ne les distingue même pas au-dessus de nos têtes.
04:47Mais ils sont là, évidemment, restent sur le qui-vive.
04:50Mais aucune détonation ne s'est faite entendre pour l'instant.
04:55Mais là, ce n'est pas le seul front dont Israël doit se méfier.
05:00Ce matin, les sirènes ont bien retenti dans la zone de Jérusalem.
05:04Une roquette a été interceptée, elle n'a pas fait de blessés.
05:07Cette roquette a été tirée depuis le Yémen par les rebelles Houthis.
05:11C'est un signe que cette trêve, ce début de cessez-le-feu dans cette guerre au Moyen-Orient est encore extrêmement fragile.
05:19Merci beaucoup Juliette Salatte, avec Thibaut Marche-Soto de Sderot.
05:23On vous retrouvera tout au long de cette journée sur l'antenne de CNews, évidemment.
05:27Rina Abassist, je me tourne vers vous.
05:30On le voit, le sentiment est partagé.
05:33Il y a de la joie, évidemment, et on la comprend cette joie.
05:36Mais il y a également aussi un sentiment d'inquiétude avec un grand nombre de questions qui se posent.
05:41Dans quel état seront ces otages, etc., etc.
05:44Exactement, je crois que vous avez bien décrit la joie, l'optimisme à côté d'une angoisse absolument terrible.
05:52Parce que Hamas, et ça fait sûrement partie du terror psychologique qu'on a vu depuis le 7 octobre,
05:58n'a jamais dévoilé en fait sur cette fameuse liste de 33 otages qui sont vivants, qui sont morts.
06:04Les familles qui attendent d'abord, personne ne sait exactement quel otage va sortir quel jour.
06:10En Israël, on aurait bien aimé avoir tous les 33 otages libérés au même jour.
06:16Là, ça va s'étaler sur 42 jours.
06:19Trois otages chaque fois, chaque semaine.
06:22Donc d'abord, les familles qui vont attendre de savoir est-ce que leur proche va arriver ou pas.
06:27Est-ce que leur proche va arriver vivant.
06:30C'est une situation absolument intenable.
06:33Surtout qu'on se souvient comment c'était passé en novembre 2023.
06:38Il fallait attendre jusqu'à la dernière minute que Hamas délivre les noms des personnes qui doivent être relâchées le lendemain.
06:48Ça arrive vraiment à la dernière minute, même une demi-heure avant la libération.
06:53On peut s'attendre aussi à un tel exercice cette fois-ci.
06:56Donc ça ne va pas être facile demain.
06:58Et on peut s'attendre à une opération de communication du Hamas avec les images qu'on avait pu voir déjà auparavant.
07:03Exactement. Hamas a essayé de profiter jusqu'à la dernière minute,
07:07habillant la façon dont les personnes étaient habillées, la façon dont ils étaient livrés.
07:14Là quand même, je crois que ça sera plus compliqué pour Hamas.
07:17Parce que ces gens-là, ça fait 15 mois.
07:20Ceux qui sont vivants, qui sont dans les tunnels, dans des conditions terribles.
07:24Donc essayer de cacher tout ce qu'ils ont vécu, tout ce qu'ils ont souffert, ça sera plus compliqué cette fois-ci.
07:31Mais sans doute le Hamas va essayer d'étirer les profits qu'il peut au niveau de la communication.
07:37Et Karim Pilas, c'est un véritable marchandage parce que là on va libérer des terroristes dans cette histoire.
07:43C'est ça qui est terrible aussi.
07:44Émotionnellement, c'est plus un soulagement que de la réjouissance.
07:48Je ne veux pas parler au nom des familles des victimes, à qui je pense en priorité,
07:52ainsi qu'aux otages qui vont être libérés, aux Israéliens et aux Juifs du monde entier
07:56qui sont accrochés à ce qui est en train de se passer.
07:59Si ça se passe dans des conditions qui sont respectées par le mouvement terroriste islamiste,
08:03qui est le Hamas, on ne le signalera et on ne le dira suffisamment jamais assez.
08:08Mais effectivement, je me mets également à la place de la famille de victimes
08:13dont les terroristes vont être relâchés.
08:16Et c'est terrible parce que c'est une terreur, évidemment à proprement parler en termes de terrorisme,
08:21mais c'est aussi une terreur psychologique, une terreur affective qui ne s'arrête jamais.
08:26Donc ce rapport de force, ce bras de fer entre le fait de devoir libérer,
08:30et là-dessus c'est une bonne chose.
08:32Les gens normalement constitués qui sont pour la paix et pour la démocratie
08:36ne peuvent qu'être heureux, c'est un bien grand mot, mais satisfaits si je puis dire,
08:41parce que tous les mots ont un sens et ça a encore plus de poids dans ce genre de situation.
08:46Simplement, que va-t-il advenir de la suite pour Israël, pour les otages ?
08:53Parce qu'il faut également penser, en dehors de ceux malheureusement qui sont décédés,
08:58qui ont été assassinés par ces terroristes,
09:00tous ceux qui vont ressortir vivants entre guillemets vont être des survivants.
09:04Des survivants psychologiques ?
09:06Oui, comme le dit Julien Balloul, ça va être sans doute psychologiquement
09:10des gens qui vont ressortir en tant que zombies.
09:13Il faudra les prendre en charge psychologiquement durant sans doute toute leur vie
09:17parce que ce qu'ils ont vécu à n'importe quel âge est quelque chose d'innommable
09:22pour la majorité d'entre nous.
09:24En dehors des enfants, où on attend également évidemment la libération.
09:28Donc en fait, c'est un sentiment très partagé.
09:32C'est un sentiment qui est évidemment réjouissant dans un sens
09:37parce qu'ils vont sortir de ces geôles abominables
09:40et des mains de ces terroristes qui le sont tout autant,
09:44mais en même temps, dans quelles conditions et que va-t-il se passer par la suite ?
09:48Karim Abrika, dans quelques instants, on saura que Freddy Ettan,
09:51ancien ambassadeur d'Israël, qui est déjà en ligne avec nous.
09:55Un mot sur ce climat et ce que décrit Juliette Saadat, évidemment,
09:59ce sentiment mitigé, la joie mais l'inquiétude.
10:04Oui, je pense qu'il y a ce sentiment qui est à la fois un peu amer aussi.
10:09Pourquoi ? Parce qu'il y a un espoir.
10:11On se dit, bon, il y a eu cette entente de libération des otages,
10:15mais comme on le disait, dans quel état ?
10:17Et c'est aussi le supplice de la goutte
10:19parce que chaque jour, on va retenir notre souffle.
10:22On va se dire, OK, il y a 33 otages qui doivent être libérés.
10:27Sur 42 jours, on sait que parfois, ces ententes de cesser le feu, ça peut être fragile.
10:32Donc, on retient notre souffle, mais c'est un supplice aussi
10:36de savoir est-ce qu'on va y arriver jusqu'au bout.
10:38On pense aussi, il y a près de 100 autres otages aussi
10:43dont le sort reste totalement incertain.
10:46Il y a cette incertitude sur des otages.
10:48Sont-ils morts ? Sont-ils vivants ?
10:51Et aussi, dans quelles conditions psychologiques, physiques,
10:54vont-ils ressortir après 15 mois de captivité ?
10:57Et aussi, bon, quand je disais que ce sentiment aussi un peu difficile, mitigé,
11:05on est à la fois soulagé, en même temps, il y a une grande angoisse.
11:08Donc, c'est des sentiments qui sont très partagés.
11:10Rappelez-vous, le cerveau du 7 octobre, Yaya Sinoir qui a été tué finalement,
11:16mais c'est quelqu'un qui avait été emprisonné pendant des années.
11:19Il avait été libéré aussi dans un contexte comme ça
11:23où on avait libéré plus de 1000 prisonniers.
11:27Alors, on se pose aussi ces questions-là dans les personnes qui vont être libérées.
11:31Le profil.
11:32Le profil.
11:33Il y a toutes ces interrogations aussi, mais en même temps, on se dit,
11:37après 15 mois, il y a vraiment ce sentiment très partagé de se dire que finalement,
11:43des milliers de vies finalement ont été bousculées, ont été traumatisées.
11:50Et donc, avec ce qui s'en suit aujourd'hui.
11:53Et on suivra avec attention sur CNews cette journée de demain.
11:56Bonjour, Freddy Ettan.
11:58Vous êtes ancien ambassadeur d'Israël.
12:00Merci d'avoir accepté, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
12:03J'en profite pour dire que vous êtes auteur du livre
12:05Adama, Israël, hier et aujourd'hui, aux éditions Ballant,
12:08que vous inspire cet accord signé que nous commentons.
12:13Et je le disais, avec ce sentiment, effectivement, de joie,
12:16mais également d'inquiétude pour toute la raison que l'on vient d'évoquer, Freddy Ettan.
12:21Évidemment, il faut dire que cet accord est vulnérable.
12:28Il est semé d'obstacles, mais est douloureux, vous l'avez mentionné.
12:33Mais je dirais que dans le contexte actuel, dans la donne géopolitique nouvelle,
12:40il faut se réjouir d'abord que l'État d'Israël emploie tous les efforts possibles
12:47pour libérer ses otages.
12:50On n'abandonne pas un camarade régiment ou un citoyen israélien sur le champ de bataille.
12:58Donc, c'est la devise de Tzahal et c'est la devise de l'État d'Israël
13:02et du peuple juif depuis des millénaires.
13:05Et donc, dans ce contexte-là, je crois que nous devons voir les choses
13:10au-delà de l'humanitaire et au-delà de la libération des otages,
13:15car nous allons tourner une page.
13:19L'Amérique, donc, va tourner la page au Proche-Orient
13:23avec l'installation de Donald Trump à la Maison-Blanche.
13:29– Selon vous, c'est un accord fragile ?
13:33– Il est fragile, il est semé d'obstacles, d'embûches,
13:36parce qu'on a affaire, il faut comprendre,
13:39parce qu'on n'a pas affaire à un échange entre des prisonniers de guerre,
13:45entre des États souverains.
13:47L'échange avec des terroristes, avec des barbares,
13:51qui le 7 octobre ont assassiné, ont tué, massacré
13:56des enfants, des femmes, des vieillards
13:59et ont pris en otage plus de 250 otages.
14:04Donc, c'est là la différence,
14:05parce que ces terroristes bafouent les traités internationaux,
14:09ces terroristes se moquent éperdument des gouvernements
14:16et surtout, ce sont des terroristes religieux
14:19et qui, pour eux, Allah est grand
14:22et donc rien n'empêche pour eux de poursuivre leur combat.
14:27Et c'est là aussi qu'il faut dire, parce que l'Iran est derrière.
14:30Et c'est là, parce que l'Iran a ses proxys,
14:33a ses satellites au Moyen-Orient.
14:35Et on l'a vu ce matin, votre correspondante l'a mentionné,
14:39ce n'était pas une roquette qui était lancée,
14:41c'était un missile balistique qui a été intercepté
14:46au-delà donc de l'atmosphère.
14:48Pour vous dire que s'il tombait,
14:50et heureusement que notre défense aérienne
14:55a pu intercepter au-delà des frontières d'Israël en mer rouge
14:59pour ne pas arrêter.
15:00Mais il y avait un million d'Israéliens
15:03qui ont couru vers les abris, qui ont couru un peu partout.
15:07Et vous savez, aujourd'hui en Israël,
15:09le temps est magnifique, il fait très beau et le soleil brille
15:13et les gens étaient à la plage.
15:15Et qu'est-ce qui s'est passé ?
15:16Les Israéliens ont couru parce que les outils,
15:19qui sont je dirais même des antisémites,
15:22car leur devise est là, c'est contre les Juifs,
15:25ce n'est pas seulement contre Israël.
15:27Et donc ils vont continuer.
15:29Et nous espérons que d'une part la France,
15:32puisque la France a accès aussi à la mer rouge,
15:36a accès donc à ce qu'on appelle le détroit d'Aden,
15:40et donc doit aussi, parce qu'il ne s'agit pas seulement d'Israël,
15:44il s'agit de mettre en péril
15:46le commerce international dans cette région.
15:49Et Israël n'est pas le seul,
15:51et donc on ne peut pas combattre seul.
15:53Et il faut une coalition qui combattrait donc très fort
15:57et on espère avec Donald Trump que cela va changer.
16:01Dernière question, Frédéric Nettan,
16:03que pensez-vous de la visite d'Emmanuel Macron à Beyrouth ?
16:05Je suppose que vous auriez préféré qu'il se déplace en Israël.
16:10Oui, je suppose, parce que vous savez,
16:13Emmanuel Macron préfère évidemment le cérémonial
16:18et les coups un peu médiatiques.
16:21Il a envoyé Barreaux à Damas,
16:24il a rencontré donc celui qui a été le terroriste notoire,
16:29Mohamed El-Dioulani, qui est d'Al-Qaïda.
16:33Et on ne peut pas aussi aider et financer.
16:38Vous savez que l'Union Européenne va investir,
16:42va donner donation de 325 millions d'euros à Damas,
16:47un régime précaire,
16:49un régime où on ne sait pas comment ça va évoluer.
16:53Et en plus, essayer par tous les moyens
16:56de montrer par là que le Hezbollah ne fait rien,
16:59il faut savoir aussi qu'une conférence internationale
17:03qui ne concerne pas Israël,
17:05puisqu'Israël ne sera pas invité,
17:07donc c'est une conférence qui s'agit seulement des pays arabes,
17:10comme on l'a fait en Arabie Saoudite.
17:13Je suppose qu'Emmanuel Macron,
17:16hélas, malheureusement,
17:20plusieurs fois essaye par tous les moyens
17:23d'avoir un crédit international,
17:26mais dont le fond est un peu ignorant
17:29et ne connaît pas préalablement la situation sur le terrain.
17:33Merci beaucoup Frédéric Ettan, ancien ambassadeur d'Israël.
17:36Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
17:39Harold Dimane, je me tourne vers vous.
17:41On l'a évoqué avec Frédéric Ettan,
17:43on voit que cet accord demeure assez fragile.
17:47Est-ce que c'est néanmoins, on peut l'espérer,
17:50un chemin vers la paix ?
17:52C'est le seul, et n'oublions pas que c'est le projet
17:55qu'avait avancé Joe Biden il y a pratiquement un an
18:00et qui a capoté.
18:02Et qu'est-ce qui a changé depuis ?
18:04Deux choses.
18:06La première, Israël-Hezbollah,
18:09qui a débouché sur une défaite tactique lourde du Hezbollah
18:15et un cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël.
18:19Et la restauration d'un minimum d'États libanais
18:24qui pourraient vaguement contenir le Hezbollah.
18:28Et d'après moi, c'est un peu pour ça
18:30qu'Emmanuel Macron s'est rendu là-bas.
18:32C'est le seul endroit où la France a un peu d'influence
18:34au Moyen-Orient, c'est bien le Liban.
18:36Et donc il y a eu ça, et puis il y a eu l'arrivée de Donald Trump
18:39qui a dit « je veux que vraiment tout soit réglé avant le 20 janvier,
18:43sinon ce sera un déferlement de l'enfer ».
18:48En anglais, ça veut dire « tout le monde aura à rendre des comptes, sévèrement ».
18:54C'est ça qu'il a dit. « Held to pay ».
18:56Et donc cette pression de Trump,
18:59la fin de l'option Biden pour le Hamas,
19:02parce qu'ils jouaient un peu avec Joe Biden quand même,
19:05ils ne vont pas pouvoir jouer aussi facilement avec Donald Trump,
19:08eh bien ça, ça a précipité une issue.
19:12Mais le Hamas veut survivre,
19:14et donc tout ce qu'il fait, c'est de rendre aussi peu d'otages qu'il peut,
19:19de la manière la plus prolongée possible,
19:23pour voir s'il n'y a pas une espèce d'issue
19:26pour maintenir une espèce d'allure de victoire dans la défaite.
19:31La victoire du faible contre le fort, c'est comme ça qu'ils l'ont raisonné.
19:36Rina Bassist, votre regard sur le rôle de Donald Trump sur cet accord ?
19:42Je crois que son rôle était absolument extraordinaire.
19:46Il faut dire, l'administration Biden a beaucoup travaillé pour cet accord.
19:50Ça fait des mois et des mois qu'on voit le secrétaire d'État,
19:54Antony Blinken, se déplaçant dans la région.
19:58Il a fait, je crois, 12 voyages.
20:01Il y avait le chef de la CIA, William Burns,
20:04qui a fait autour de 20 voyages dans la région.
20:07Donc vraiment, ils ont impliqué tout ce qu'ils pouvaient,
20:12en fait, pour essayer d'arriver à un accord.
20:15Mais l'effet T est, et l'histoire, ce n'est pas une question de qui a tort ou qui a raison.
20:20Il y a une guerre entre Joe Biden et Donald Trump.
20:25Et à la fin, c'était cette pression, c'est incontestable, je pense,
20:30cette pression de M. Trump, qui a forcé tous les partis, Hamas,
20:35mais aussi Israël, aussi M. Netanyahou, à arriver à un accord.
20:39Il faut dire qu'il a mis aussi la pression sur le médiateur.
20:42Les Qatar, l'Égypte, les encourageant à déployer de plus en plus d'efforts,
20:47de plus en plus d'engagement, de plus en plus de pression sur Hamas
20:52pour y arriver.
20:54Et donc, je pense que quand il dit que c'est lui qui a amené l'accord,
20:58peut-être à 100%, mais pour 80%, il a raison.
21:01Pour 80% sur vous, Caroline, on sent le poids de Trump.
21:04Oui, et puis c'était même une de ses propositions de campagne,
21:07si vous vous en souvenez.
21:08Oui, il avait dit avec moi, tout serait résolu.
21:10Il a aussi capitalisé là-dessus, évidemment, parce qu'on sait très bien
21:13que les Américains, pour la plupart, voulaient évidemment qu'un accord
21:17soit fait rapidement, soit trouvé idéalement avant l'investiture
21:21du prochain président.
21:22Mais lui, il avait dit, si j'arrive à la Maison-Blanche,
21:25c'est une des choses avec l'Ukraine que je prendrai à bras-le-corps,
21:28si je puis dire.
21:29Donc, effectivement, c'est lié à sa personnalité, c'est lié à son envie,
21:33c'est lié aussi à sa vie personnelle, parce qu'il a toujours été très proche
21:38d'Israël, de Netanyahou, il ne s'en est jamais caché.
21:41Donc, là-dessus, il est très clair, il a toujours été très tranché
21:43vis-à-vis du Proche-Orient et de ce qui se passait en Israël.
21:46Bien évidemment, pour qu'il y ait un accord, il faut que d'autres personnes
21:50en amont aient travaillé sur cet accord.
21:52Et donc, vous n'arrivez pas comme ça en disant, c'est moi le super-héros
21:55qui ai réussi à faire que nous arrivons à libérer les otages.
21:59Mais il faut reconnaître que les Israéliens, et une fois de plus,
22:02les Juifs du monde entier, qu'ils apprécient, M. Trump ou pas,
22:06reconnaissent qu'il a quand même joué un rôle majeur dans la libération
22:10des otages.
22:11Et espérons, évidemment, que cela se déroule comme cela a été dit,
22:14parce qu'on est quand même face, vous l'avez tous bien dit sur ce plateau,
22:18à des terroristes qui jouent la guerre psychologique en permanence.
22:22Et Karima, on ne vous a pas ressorti de cette séquence,
22:25mais on vous l'a montrée sur Cineau cette semaine,
22:27où Joe Biden était interrogé, et on voit bien cette guerre
22:31de communication entre Joe Biden et Donald Trump.
22:35Vous attribuez le mérite de mon côté, de vos côtés.
22:38Oui, de mon côté, et on voit cette séquence où Biden se retourne
22:42et vous plaisantez.
22:44On voit bien le climat, Karima Boyka.
22:46Oui, n'empêche que son investiture, ça va se passer lundi.
22:50Elle vit sur CNews à partir de lundi.
22:53Donc cet accord s'est quand même produit quelques jours
22:57avant son arrivée officielle.
22:59Donc on voit que, oui, l'administration Biden, évidemment,
23:02a travaillé sur l'accord, mais on voit que l'arrivée de Trump,
23:06la pression avec Donald Trump, en fait, il ne s'encombre pas
23:09dans les détails. Il arrive, il met cette fameuse pression.
23:13Il y a aussi une pression économique, et M. Donald Trump,
23:17lui, il use du langage, en fait, c'est la force,
23:20c'est les rapports de force.
23:22Et juste l'idée qu'il arrive, on voyait déjà qu'il y avait
23:25un impact, les choses bougent sur le plan géopolitique,
23:29et on reparlera éventuellement, bien sûr, de ce qui se passe
23:31en Ukraine, mais ça, c'est fondamental dans les prochaines
23:34heures, les prochaines journées.
23:36Mais encore là, comme on le disait, ça reste quand même,
23:39c'est le supplice de la goutte parce qu'on va retenir
23:42notre souffle jour après jour.
23:44Et on suivra ça avec grande attention demain.
23:46Exactement.
23:47Sur notre antenne, on marque une pause pub et justement,
23:49on parlera de Donald Trump.
23:50Investiture à vide sur notre antenne, lundi,
23:54avec toutes nos équipes, nos envoyés spéciaux sur le terrain,
23:57et Harold, je vous attends parce que vous allez nous raconter
23:59le programme, comment les choses vont se dérouler ce lundi.
24:02Allez, restez avec nous, on a encore beaucoup de choses
24:04à vous raconter, à tout de suite.
24:08Il est 12h30, merci de nous accueillir pour votre rendez-vous
24:10de la mi-journée sur CNEWS.
24:12Je vous présente nos invités du jour.
24:13Dans quelques instants, on met tout de suite nouveau tour
24:15dans l'information avec vous.
24:16Félicité Kindoky.
24:17Merci Thierry, rebonjour à tous.
24:19L'accord de Trèves à Gaza débutera demain,
24:22dès 8h30 en Israël, 7h30 heure française,
24:25après 15 mois d'une guerre dévastatrice.
24:28Dans cette première phase de cesser le feu entre Israël
24:30et le Hamas, 33 otages israéliens seront libérés
24:33dans les six prochaines semaines.
24:35En contrepartie, ce sont 737 prisonniers palestiniens
24:38détenus par l'État hébreu qui doivent être libérés.
24:41En Ukraine, quatre personnes ont été tuées
24:43dans une attaque russe à Kiev sur un site militaire.
24:46Au moins trois autres personnes ont été blessées
24:48durant cette attaque, qualifiée d'odieuse
24:50par le chef de la diplomatie ukrainienne.
24:52La Russie déclare avoir frappé en représailles
24:54à l'utilisation par l'Ukraine de missiles américains.
24:57Trois personnes ont été mises en examen
24:59et placées en détention provisoire hier à Paris.
25:02Elles sont soupçonnées d'être impliquées
25:04dans un cambriolage en bande organisée
25:06par un magasin Louis Vuitton.
25:07L'automne dernier, le magasin avait subi
25:09deux attaques à la voiture Bélier.
25:11Le 30 septembre et le 11 novembre,
25:13de la maroquinerie avait été dérobée.
25:15Merci beaucoup, félicité pour ce nouveau point.
25:18Nos invités du jour, félicité.
25:19Karim Abouaï toujours avec nous,
25:20Caroline Pilas toujours avec nous,
25:21Rina Bassiste toujours avec nous
25:23et Harold Iman toujours avec nous.
25:24On va commencer avec vous dans quelques instants Harold
25:26puisqu'on parlait de Donald Trump.
25:28On va parler de son investiture.
25:30Ce sera lundi à vivre évidemment avec toutes nos équipes
25:32sur le terrain toute la journée de lundi.
25:35Et elle aura finalement lieu à l'intérieur du Capitole.
25:38La raison, un froid glacial qui est annoncé ce lundi.
25:41On voit tout cela avec Noémie Hardy
25:43et Harold va nous détailler le programme très précisément.
25:49Il fait même chaud je trouve.
25:51Venu du Montana où il peut faire moins 40 degrés,
25:54cette fan incontestée de Donald Trump
25:56était plus que prête.
26:00Je suis déçue mais je dois dire que la sécurité
26:02est primordiale et que le froid est une source
26:04d'inquiétude.
26:08J'avais des billets pour assister de très près
26:10à l'investiture et maintenant je n'y serai pas.
26:13Moins 12 degrés le matin, moins 6 à midi,
26:16les températures annoncées ce lundi à Washington
26:19ont refroidi Donald Trump.
26:21Son investiture se fera au chaud,
26:23sous la rotonde du Capitole.
26:25220 000 billets avaient déjà été distribués
26:27pour y assister.
26:29Compréhension ou déception,
26:31ce changement de programme fait réagir.
26:35On est très fiers de lui
26:37et on pense que le changement de programme
26:39est nécessaire à cause du froid
26:42et que ça serait une situation dangereuse
26:44pour beaucoup de gens.
26:47Je suis déçue parce que c'est un grand voyage pour nous.
26:50C'est historique, je veux voir ça.
26:5320 000 personnes pourront suivre en direct cet événement
26:56depuis la capitale ou en aréna.
26:58Donald Trump a promis de rejoindre le public
27:00après sa prestation de serment.
27:02Harold Iman, on veut tout savoir
27:04sur le déroulé de cette journée.
27:07Je le rappelle, à vivre en direct
27:09sur l'antenne de CNews
27:11avec toutes nos équipes dès lundi matin.
27:14Évidemment, 200 000 billets vendus.
27:16Ce sera un peu plus intimide,
27:18mais il y a quand même 900 personnes
27:20sous le Capitole.
27:21La dernière fois que ça s'est produit,
27:23c'était avec Ronald Reagan, si je m'abuse.
27:25Oui, en 1981, à cause d'un grand froid également.
27:29Alors, le programme.
27:31Le couple, le futur couple présidentiel
27:34va à l'église épiscopale Saint John
27:38et ensuite, ils vont à la Maison Blanche
27:41où ils sont accueillis par le président sortant
27:44et normalement, son épouse.
27:46Les deux présidents s'enferment
27:48pour prendre le thé ensemble
27:50et là, il y a un échange qui est
27:52une espèce d'oracle grec.
27:54On suppose toujours ce qu'ils se sont dit.
27:56Oracle grec ?
27:57Oui, enfin, c'est comme Delphes, vous voyez.
27:59D'accord.
28:00On ne sait pas ce qu'ils se sont dit.
28:01J'avais pas imaginé comme ça, moi, l'échange.
28:03Un effet un peu mystique.
28:06Et ensuite, les deux présidents sortent ensemble
28:11et montent dans une voiture
28:15et vont ensemble jusqu'au Capitole.
28:18Et ils s'installent à leur place
28:22derrière le podium
28:24et là, il y a une bénédiction
28:28et ensuite, il y a la prise de serment
28:34de Donald Trump avec la Bible de son choix
28:38et je précise qu'aux États-Unis,
28:40on n'est pas obligé de jurer sur la Bible.
28:43On peut jurer sur un livre de philosophie si on veut
28:46et on n'a même pas besoin de dire je jure.
28:48On peut dire je déclare sur l'honneur.
28:51I affirm.
28:52Mais pour un président, ce n'est jamais arrivé
28:54mais pour des postes plus bas, c'est arrivé.
28:56Il y a une séparation de l'Église et de l'État,
28:58c'est une option.
28:59Ensuite, il y a le discours inaugural
29:04et le dernier de Donald Trump,
29:07on l'a appelé par la suite le carnage américain
29:10parce qu'il a dit à Chicago, il y a un carnage.
29:12Ça avait étonné tout le monde
29:13parce qu'on ne savait pas de quoi il allait parler
29:15et puis il a avancé ce sujet-là,
29:17la criminalité galopante à Chicago.
29:20Et ensuite, il y a de la musique,
29:24il y aura Carrie Underwood qui va chanter
29:28God Bless America.
29:30Et ensuite, il y a la revue des troupes.
29:33Ensuite, le vice-président fait son serment à lui
29:36mais il n'y a pas de discours.
29:38Ça sera donc Janey Vance.
29:40Et ensuite, petit passage en revue des troupes
29:43et on déjeune sous le Capitol.
29:45Et après, on fait le déplacement vers la maison.
29:50Ça va durer combien de temps Harold, tout cela ?
29:538h15 du matin à 22h du soir.
29:56Ça finit avec les balles, les divers balles.
29:59Mais là, au lieu de faire un grand défilé,
30:05on va ramener tout le monde à le Capitol Arena
30:10à cause du froid, encore une fois.
30:13Il y aura 20 000 personnes.
30:14Merci beaucoup, mon cher Harold.
30:16L'Arena Abbasis, c'est une page importante
30:19pour les États-Unis et notamment, on l'a vu,
30:21sur le conflit entre l'Israël et le Hamas
30:23pour la politique internationale aussi.
30:26Oui, c'est aussi une page importante pour l'Israël
30:28parce que, vous le savez très bien,
30:30c'est notre plus grand allié.
30:31Évidemment.
30:32La personne qui est dans la Maison de Blanche,
30:34ça compte énormément pour les Israéliens.
30:37On a tout à l'heure parlé de l'accord
30:39pour la libération des otages.
30:41Donc, d'une certaine façon,
30:42M. Trump aura une certaine photo de victoire
30:46même quelques heures avant la réinvestiture.
30:49Je veux dire qu'en Israël, on va bien écouter
30:52Harold a parlé des discours du président.
30:55Est-ce qu'il va parler des otages ?
30:57Est-ce qu'il va parler, par exemple,
30:59des otages américains ?
31:00Il va peut-être les mentionner, on ne sait pas.
31:02Et après l'investiture, bien sûr,
31:04il y a énormément de dossiers.
31:06Il y a les dossiers iraniens,
31:07il y a les dossiers de l'Arabie saoudite.
31:10Est-ce qu'il va pousser des normalisations
31:12entre Israël et Riyad ?
31:16Il y a les dossiers de l'armement
31:19parce que l'administration Biden
31:21a bloqué à un certain moment
31:22l'importation en Israël de certaines armes.
31:26Donc, tout ça, les Israéliens,
31:28ils vont bien écouter les discours,
31:31ils vont bien regarder qui sont les gens
31:34qui vont être à côté de M. Trump
31:37pour savoir qui va finalement décider
31:40dans les prochains jours
31:41quelle sera sa politique étrangère.
31:43On va changer de sujet, si vous le voulez bien,
31:45une question.
31:46Faut-il restreindre les critères
31:48d'exhibition du droit d'asile en France ?
31:50On sera dans quelques instants
31:51avec Pierre-Jean Doriel, que je salue,
31:53qui est directeur général
31:54de l'Institut des Français de l'Étranger,
31:56que je vais interroger.
31:57Bonjour Pierre-Jean Doriel.
31:58C'est le dernier rapport
31:59de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démocratie
32:02qui nous donne un chiffre vertigineux.
32:04Aujourd'hui, 580 millions de personnes au monde
32:07sont éligibles au droit d'asile dans notre pays.
32:09Les détails, Augustin Donat-Dieu.
32:11Ensuite, on commencera notre débat
32:13avec Pierre-Jean Doriel qui nous écoute.
32:17Le droit d'asile, autrefois destiné
32:20à une poignée de persécutés,
32:21serait devenu une voie majeure
32:23de l'immigration en France
32:24selon un rapport de l'Observatoire
32:26de l'Immigration et de la Démographie.
32:28Aujourd'hui, près de 600 000 personnes
32:30bénéficient déjà de ce statut.
32:32Mais selon le rapport,
32:33il serait jusqu'à 580 millions dans le monde
32:36à être potentiellement éligibles en France.
32:39Ce constat s'explique
32:40par une définition élargie de l'asile,
32:42la notion de persécution s'est aujourd'hui
32:44étendue aux violences liées au genre et au sexe,
32:46par exemple.
32:47Le rapport de l'OID pointe également
32:49un système qui aujourd'hui
32:50échappe totalement au contrôle de l'Etat
32:52à cause de l'autonomie accordée à l'OFPRA
32:54en matière d'asile.
32:56L'Observatoire de l'Immigration et de la Démographie
32:58préconise de limiter l'attractivité de l'asile
33:00et de rendre plus étanches les frontières européennes
33:03en renforçant la coopération avec les pays de départ,
33:05sans quoi la France devra affronter
33:07une crise migratoire ingérable
33:09dans les prochaines années.
33:11Pierre-Jean Dorial,
33:12merci d'avoir accepté notre invitation
33:14avant de vous interroger.
33:15J'aimerais vous faire écouter
33:17ce que déclarait ce matin Nicolas Pouvreau-Monti,
33:19qui est le directeur, vous le savez,
33:20de l'Observatoire de l'Immigration,
33:21qui était interrogé dans la matinale de CNews.
33:24Écoutez ce qu'il disait justement
33:26sur cette évolution.
33:28Aujourd'hui, en France,
33:29il y a environ 600 000 personnes
33:31qui vivent sous le régime du droit d'asile,
33:33donc statut de réfugié, protection subsidiaire.
33:35Ce qui est frappant, c'est la dynamique,
33:37c'est-à-dire que le nombre annuel
33:38de premières demandes d'asile en France
33:40a plus que triplé depuis la fin des années 2000.
33:42Aujourd'hui, c'est une part importante
33:44des dépenses liées à l'immigration,
33:45c'est-à-dire que si vous regardez
33:47le budget immigration, intégration, asile de l'État,
33:49vous avez à peu près deux tiers des dépenses
33:51qui ont trait à l'hébergement
33:53et à l'allocation versé aux demandeurs d'asile.
33:55C'est le canal migratoire qui est à la fois
33:57celui qui est en plus forte croissance
33:59et celui sur lequel le politique a le moins de prise.
34:01Quelle est votre réaction,
34:02Pierre-Jean Dorial, sur ce chiffre ?
34:04600 000 personnes vivent sous le régime
34:06du droit d'asile chez nous
34:07et 580 millions de personnes dans le monde
34:09sont éligibles au droit d'asile dans notre pays.
34:11Ça veut dire quelque chose quand même ?
34:13Ça veut dire surtout que la notion
34:15de droit d'asile a été tellement étendue
34:17qu'en fait on peut tous quasiment
34:19prétendre à demander l'asile dans un pays
34:21pour une raison X ou Y,
34:23que ce soit à titre personnel ou politique
34:25ou que sais-je encore.
34:27C'est une problématique
34:29qui est analysée dans beaucoup
34:31de pays de la planète et qui concerne
34:33pas uniquement la France et l'Europe,
34:34mais beaucoup de pays.
34:35La grande spécificité européenne,
34:37c'est qu'elle est un cas tout à fait original
34:39sur la planète,
34:41puisque c'est probablement la porte d'ouverte
34:43la plus généreuse qui existe
34:45et la plus ouverte sur à peu près
34:47tout et n'importe quoi.
34:49Pourquoi justement ?
34:51On a fait un choix,
34:53il faut revenir un petit peu en arrière.
34:55La notion de droit d'asile est une notion
34:57qui date du début de la guerre froide,
34:59qui était destinée à accueillir un certain nombre
35:01de réfugiés essentiellement politiques
35:03du Bloc de l'Est ou de certains autres pays,
35:05qui s'élargit de plus en plus
35:07pour finir par, en 1971, en France,
35:09considérer que le droit d'asile
35:11pouvait s'étendre à l'intégralité du monde,
35:13alors que c'était essentiellement
35:15européen avant.
35:17Et donc ça a été une ouverture complète
35:19et une appropriation
35:21de certaines...
35:23j'ai envie de vous dire,
35:25du fruit de certains groupes de pression
35:27qui ont travaillé plus particulièrement
35:29au sein de l'Union européenne après,
35:31afin de faire garantir ces droits
35:33pour des cas qui n'étaient pas
35:35prévus initialement.
35:37J'ouvre le débat rapidement avec nos invités.
35:39Vous réagissez quand vous le voulez, Pierre-Jean Doriel.
35:41Quelle est votre réaction, Karine Pilastre ?
35:43Ma réaction, en dehors des personnes
35:45évidemment à qui...
35:47Les portes ouvertes chez nous.
35:49Je fais le distinguo, comme beaucoup d'entre nous,
35:51entre les personnes qui vivent dans des pays en guerre,
35:53qui subissent la discrimination, du sexisme
35:55et qui doivent évidemment être
35:57prises en charge parce que leur vie
35:59est
36:01mise en danger, mise en péril
36:03dans leur pays d'origine, avec
36:05toute l'immigration clandestine
36:07qui n'a pas lieu d'être et qui devrait
36:09actuellement être régulée.
36:11Beaucoup parlent également de devoir
36:13remettre à plat le regroupement familial
36:15parce que c'est aussi une piste d'entrée
36:17qui fait venir le reste, par exemple,
36:19des familles. Et moi, je
36:21pars aussi du postulat
36:23que beaucoup de Français, je parle
36:25pour nous, mais je pense que c'est également le cas
36:27dans les autres pays européens, vous disent
36:29écoutez, nous on a déjà du mal à se loger
36:31quand on y arrive,
36:33on a du mal à se nourrir, on a du mal à trouver
36:35un travail, donc la générosité
36:37fait partie de notre nation
36:39puisque c'est ancré dans notre solidarité
36:41nationale, mais on ne peut plus,
36:43vu la crise que nous vivons depuis des années,
36:45et recevoir ces personnes en dehors
36:47de l'idéologie, en dehors de la religion,
36:49en dehors de la culture
36:51ou de la question civilisationnelle,
36:53comme beaucoup le disent également,
36:55ça n'est plus possible financièrement et budgétairement
36:57parlant. Donc moi, j'aimerais bien
36:59à un moment donné aussi qu'on écoute toutes ces personnes
37:01de manière transpartisane
37:03parce que c'est ça qui craque.
37:05Et je rappelle toujours, comme Michel
37:07Enfray, que beaucoup aussi
37:09vous parlent de guerre civile, pour laquelle
37:11je ne suis absolument pas, parce que c'est dramatique
37:13bien évidemment, que les populations
37:15s'opposent, mais avec l'entrée
37:17de toutes ces populations, sans faire le
37:19distinguo en fonction des situations et des événements
37:21géopolitiques,
37:23c'est une possibilité, parce que
37:25l'Europe ne peut plus accueillir
37:27malheureusement toute la misère du monde
37:29et quand elle la reçoit, dans quelles conditions
37:31la reçoit-elle également?
37:33C'est énorme quand même ce chiffre,
37:35580 millions de personnes dans le monde
37:37se rédigent, c'est incroyable.
37:39C'est ça, c'est qu'on voit aussi que les
37:41critères aujourd'hui,
37:43ça s'est littéralement élargi
37:45cette possibilité pour
37:47prétendre aux droits d'asile.
37:49Et effectivement, je pense qu'en tout respect
37:51pour les personnes,
37:53tout est une question
37:55de nombre, de capacité d'accueil
37:57et ça n'a plus à voir
37:59nécessairement avec des bons sentiments, ça n'a pas
38:01un rapport avec ça, c'est-à-dire que
38:03par respect même, je vous dirais
38:05respect et responsabilité pour les
38:07migrants, pour les accueillir
38:09dignement et par respect et
38:11responsabilité pour les populations locales aussi
38:13où on voit que si vous dépassez
38:15les capacités
38:17d'accueil, les capacités d'intégration,
38:19il y a une pression qui va se faire sur les services,
38:21sur le système de santé,
38:23le système d'éducation et aussi
38:25sur l'aspect économique et
38:27budgétaire. Vous savez, dans des pays peut-être terminés
38:29là-dessus, par exemple au Canada qui est considéré
38:31comme un pays extrêmement accueillant, qui a la
38:33doctrine même du multiculturalisme au sein
38:35même de sa constitution, on parle de quotas.
38:37Il y a un quota pour l'immigration économique
38:39et il y a des quotas pour l'immigration réfugiée
38:41ou entre ce qu'on appelle le droit d'asile.
38:43Dernière question, Pierre-Jean Doriel.
38:45Quand on a été aussi
38:47généreux, je serais tenté de dire,
38:49en ouvrant nos portes, qu'est-ce qu'on fait
38:51aujourd'hui maintenant pour réguler
38:53tout cela ? C'est compliqué quand on a dit,
38:55regardez, venez chez nous. Alors, justement
38:57je voulais rebondir sur l'intervention
38:59qui vient d'avoir lieu. La France
39:01a une qualité
39:03si j'ose dire assez unique, c'est
39:05que nous n'avons aucune limite dans l'accueil de
39:07réfugiés. L'OFRA est
39:09totalement libre et indépendante
39:11d'accueillir 100, 200, 250
39:13000, alors évidemment sous réserve de ses possibilités,
39:15réfugiés. Il n'y a aucun
39:17contrôle, absolument aucun contrôle. Si vous appelez
39:19le ministère de l'Intérieur pour vous dire comment
39:21ça se passe, il vous répond, nous avons
39:23délégué la gestion auprès de l'OFRA, nous vous
39:25recommandons de vous retourner vers elle.
39:27C'est quelque chose qui est unique en Europe
39:29et unique au monde. On a fait
39:31une étude... Donc quand on entend les membres du gouvernement dire qu'on va
39:33régler le problème, ben en fait la réponse
39:35c'est non, ils n'ont pas les moyens quoi.
39:37C'est ça que vous êtes en train de dire ? Ils n'ont pas les moyens parce qu'il n'y a
39:39aucune limite puisque l'OFRA est définitivement
39:41indépendante. Elle est sous tutelle mais elle est
39:43indépendante. Donc en fait, l'essentiel
39:45des pays de la planète, et on a fait une étude sur
39:47le modèle migratoire australien
39:49qui n'est pas indépendant,
39:51ont repris en main directement
39:53et j'ai envie de vous dire, ils ont fait des quotas pour
39:55dire très précis, mais ils ont fait aussi
39:57un vrai travail de communication
39:59auprès de la population. L'Australie est un pays d'immigration,
40:01continue à l'être d'ailleurs de plus en plus,
40:03sans qu'il n'y ait de problème de cohabitation.
40:05Pourquoi ? Parce que la population locale
40:07est réellement informée des quotas
40:09prévus par l'État. Pourquoi
40:11ces gens là viennent ? En ce qui concerne les réfugiés,
40:13dans quel cadre ils sont acceptés,
40:15pour quelles raisons précises, etc.
40:17Il y a donc un, des limitations,
40:19et deux, une transparence vis-à-vis de la population.
40:21Ce qui permet à une personne
40:23qui voit quelqu'un s'installer à côté de vous,
40:25qui n'arrive pas de votre pays, qui arrive d'une autre culture
40:27ou dans un cadre spécifique, de dire
40:29si il est là, c'est qu'il y a une bonne raison.
40:31C'est que l'État, je lui fais confiance et donc
40:33s'il est là, c'est qu'il a bien été contrôlé.
40:35Et ça c'est quelque chose en France qui est,
40:37j'ai envie de vous dire, quasi inimaginable.
40:39Merci pour cet éclairage
40:41Pierre-Jean Doriel, directeur général
40:43de l'Institut des Français de l'Étranger. Merci.
40:45En tous les cas, c'était très intéressant.
40:47On comprend mieux la problématique. C'est pas réglé.
40:49On va terminer avec
40:51ce sondage CNews
40:53CSA CNews Europe 1
40:55LJDD avec cette question. Faut-il faire
40:57appel à l'armée pour lutter contre
40:59le trafic de drogue dans les quartiers
41:01difficiles ? Voici votre réponse.
41:03La réponse est
41:05oui à hauteur de 72%,
41:07non à hauteur
41:09de 28%. Invité de ce
41:11mini-news Bruno Bartocitti, secrétaire national
41:13de l'Unité Sud. Merci Bruno d'avoir
41:15accepté notre invitation. Je voulais avoir votre
41:17réaction à ce que
41:19effectivement vous comprenez, je suppose que oui,
41:21cette réaction des Français. Mais deuxième
41:23question, ou deux questions en une
41:25si vous préférez. Est-ce que c'est la bonne solution ?
41:29Oui, bonjour. Alors bien sûr que je comprends
41:31les réponses
41:33qui sont
41:35sur 78% je crois
41:37de oui.
41:39Seulement je crois qu'il faut
41:4172%, pardon.
41:43C'est déjà pas mal. Je crois
41:45qu'il faut réfléchir autrement, c'est-à-dire que pour
41:47lutter contre les trafics de stupéfiants,
41:49il faut aussi avoir un cadre juridique.
41:51Ceux que n'ont pas, les militaires, sauf les
41:53gendarmes. Parce que quand on parle de l'armée, on a déjà
41:55les gendarmes qui sont concernés
41:57aussi dans le milieu rural par tout ce qui est
41:59trafic de stupéfiants, même si ce n'est pas à la hauteur
42:01des quartiers sensibles des
42:03grandes villes de France. Donc déjà l'armée
42:05elle le travaille, si on regarde bien.
42:07En revanche, quand on parle de l'armée dans les
42:09quartiers, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on va mettre
42:11des
42:13plans Vigipirates avec des militaires devant
42:15chaque entrée d'immeuble. C'est malheureusement
42:17pas concevable. C'est pas comme ça qu'on va pouvoir
42:19lutter. Nous ce qu'on demande, c'est à la
42:21limite qu'il y ait un raffort
42:23comme dans le cadre justement du plan Vigipirate
42:25sur les attentats
42:27terroristes. Pourquoi pas ?
42:29Ça doit pas être un sujet tabou. Mais
42:31la force doit rester à la police
42:33républicaine ou à la gendarmerie qui ont ce cadre
42:35juridique pour travailler. Et nous ce qu'on demande au lieu
42:37d'employer des militaires
42:39pour aller dans les quartiers, employons des policiers.
42:41Il nous en manque, tout le monde le sait.
42:43Donc c'est pas la bonne idée, Wino Bartocetti.
42:45Mais vous comprenez cette...
42:47Je comprends
42:49la réaction, mais je pense que
42:51l'idée elle doit être approfondie,
42:53elle doit pas se résumer
42:55avec un oui ou un non, mais forcément
42:57puisque quand on regarde
42:59on se dit mais de toute façon nous sommes impuissants
43:01face à ce phénomène
43:03de trafic de stupéfiants. Autant
43:05ils proposaient l'armée
43:07mais ce n'est pas là la solution. Je ne le
43:09pense pas. En tout cas c'est pas
43:11la priorité pour lutter contre les trafics
43:13de stupéfiants. Le problème c'est que
43:15ce trafic augmente.
43:17On évoquera aujourd'hui
43:19la situation de Rennes, mais bon
43:21Marseille également, mais d'autres villes, des villes
43:23moyennes. Donc on peut comprendre
43:25cette inquiétude et cette
43:27volonté qui est de l'action de la part des Français
43:29Bruno Bartocetti.
43:31On peut la comprendre, surtout que
43:33cette inquiétude, elle n'est pas
43:35d'aujourd'hui. Vous savez quand on tirait
43:37la sonnette d'alarme il y a
43:39une vingtaine d'années, on disait mais vous
43:41syndicalistes, vous
43:43confondez insécurité et sentiment
43:45d'insécurité. Sauf que nous sommes des professionnels,
43:47nous sommes policiers, nous sommes syndicalistes
43:49certes, mais nous avons passé un concours de flics
43:51et nous avons passé beaucoup de temps sur le terrain.
43:53Et on a bien vu tout doucement comment
43:55on pouvait dériver. Et tout
43:57gouvernement confondu. On a pris un énorme retard
43:59et aujourd'hui on essaie de trouver des solutions
44:01à court terme. Il va falloir se donner
44:03les moyens sur du long terme. On pense à la
44:05sécurité autour des prisons, la sécurité
44:07pour mes collègues lorsqu'ils
44:09travaillent. C'est ainsi qu'on doit regarder
44:11et la vie du budgétaire doit être une priorité.
44:13Je n'ai pas entendu beaucoup de propositions
44:15ces derniers jours sur ce thème-là.
44:17Et si on ne réagit pas maintenant,
44:19alors bien sûr, dans 20 ans
44:21malheureusement, et même avant d'ailleurs,
44:23dans 5-10 ans, on nous donnera
44:25la raison. On dira, ah oui, c'est vrai, vous avez dit
44:27que ça pouvait aller encore plus loin. Oui, ça peut aller encore plus loin.
44:29Parce que quand j'entends parfois sur le plateau
44:31certaines personnes qui disent, mais on ne peut pas
44:33comparer la France au Mexique,
44:35eh bien, continuons à être dans l'angélisme
44:37et on se dirige tout droit, tout droit,
44:39vraiment, sur la
44:41grande problématique que l'on peut vivre
44:43dans des pays d'Amérique latine sur
44:45le trafic de stupéfiants.
44:47Merci beaucoup Bruno Bartocchetti, secrétaire
44:49national de l'Unité Sud. Merci d'avoir été notre
44:51invité à Systamine. Votre rendez-vous
44:53de la mi-journée. Merci
44:55à l'équipe qui nous a entourés pour préparer
44:57cette émission. David Bouinet, Maxime Davandi,
44:59Anne-Isabelle Tellet, Arthur Bastide. Merci à la
45:01programmation, Stéphane Fatoretto et Francis
45:03Clair. Bâme mêlée, tout de suite, c'est
45:05Michel Enfray, Laurence Ferrey
45:07et on se retrouve à 14h
45:09pour
45:11180 minutes Info Weekend. Vous serez là aussi.
45:13Absolument. Harold,
45:15vous serez là aussi. Si vous voulez.
45:17Oui, je le souhaite. Merci Caroline
45:19et merci Rinaldo à participer
45:21à notre émission. Merci. A tout à l'heure.
45:23Bye bye.