Stéphane Simon avec Claire Koç, auteur du livre "Le jour où je me suis convertie" (Plon - 2023) et Razika Adnani, philosophe et islamologue. .
Retrouvez L'Heure libre, en partenariat avec Factuel Média (https://factuel.media/), tous les samedis de 10h à 11h sur les ondes de Sud Radio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : / www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : / www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : / https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
##L_HEURE_LIBRE-2023-12-23##
Retrouvez L'Heure libre, en partenariat avec Factuel Média (https://factuel.media/), tous les samedis de 10h à 11h sur les ondes de Sud Radio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : / www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : / www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : / https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
##L_HEURE_LIBRE-2023-12-23##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Sud Radio, l'heure libre, 10h11 à l'heure.
00:04 Bonjour à tous, bienvenue dans l'heure libre, une heure d'analyse et de décryptage des
00:07 affaires qui font l'actualité avec factuel.média.
00:10 Alors aujourd'hui, au sommaire, on va vous parler d'assimilation, d'intégration, de
00:15 conversion et on va en étudier les bienfaits, les pièges, les tabous, les interdits avec
00:20 l'auteur d'un livre très intéressant, "Le jour où je me suis converti" chez Plon,
00:25 elle s'appelle Claire Kos, je lui demanderai si je prononce bien son nom, car O, C, c'est
00:31 dit, mais je dis bonjour à mon complice également, Jean-Marie Bordry, bonjour Jean-Marie.
00:35 Bonjour mon cher Stéphane.
00:36 Donc je le disais, nous accueillons Claire Kos, auteure du livre "Le jour où je me suis
00:39 converti", bonjour Claire Kos, faut-il prononcer Claire Kos ou Claire Coque ? C'est la première
00:45 question, vous voyez qu'elle est d'une grande ampleur.
00:46 Oui, mais je vous remercie de la poser parce que en français, en bon français, ce serait
00:51 Claire Kos puisqu'il ne s'est dit, mais Claire Coque, ça ne me dérange pas non plus,
00:55 ça évoque le coq gaulois.
00:57 Vous allez voir que la référence au coq gaulois n'est pas tout à fait fortuite.
01:01 Claire, en revanche, ce n'est pas votre prénom de naissance ?
01:05 Absolument, mon prénom de naissance c'est Chidem, ce qui veut dire crocus en français,
01:10 c'est une fleur du printemps, et Claire c'est le prénom que j'ai choisi quand j'ai été
01:15 naturalisée.
01:16 Et bien bonjour Claire, bonjour Razika Anani, vous êtes philosophe, islamologue et vous
01:20 allez accompagner cette discussion tout d'abord autour de ce livre dont j'aimerais détailler
01:26 le récit parce qu'il est très original.
01:28 Ce livre est atypique, c'est celui où vous racontez votre conversion au catholicisme,
01:33 la décision de vous faire baptiser et tout ce qui en a découlé, car vous êtes d'un
01:37 milieu turc me semble-t-il, d'origine turque, et ça n'a pas été très simple.
01:41 Vous racontiez ça déjà dans votre précédent ouvrage et on va y revenir.
01:46 Ça me paraissait important de parler de façon très concrète d'intégration, d'assimilation,
01:51 même je dirais loin du discours victimaire.
01:56 Vous avez décidé de devenir française, c'est-à-dire d'en épouser la culture, la mentalité, l'histoire
02:01 et même la religion, j'allais dire majoritaire, si tant est qu'elle soit encore majoritaire,
02:07 et on va le voir, ça n'a pas été simple du tout.
02:09 D'abord, dites-nous un mot sur vos origines pour que les gens comprennent d'où vous venez,
02:14 d'où votre famille vient.
02:15 Alors, juste pour recontextualiser avant de répondre à votre question, moi je ne dis
02:20 pas que je suis un exemple à suivre et que tout le monde doit faire comme moi, évidemment,
02:22 là c'est mon histoire personnelle, c'était dans ma quête personnelle, dans mon accomplissement
02:28 personnel, je voulais devenir française et en plus je voulais me convertir au catholicisme.
02:34 Alors pour revenir à ma famille, je suis ici d'une famille de bergers anatoliens, arrivée
02:40 en France dans les années 80, je suis arrivée à l'âge d'un an, et ma famille était
02:44 de confession à Lévis, elle est de confession à Lévis.
02:47 C'est une minorité religieuse en Turquie, c'est la deuxième croyance en Turquie.
02:52 On connaît mal la religion à Lévis.
02:54 On connaît mal, ils ont une pratique différente de l'islam, dans ma famille.
02:58 C'est une branche dissidente de l'islam on va dire, enfin, il y a une branche de l'islam.
03:02 Voilà, c'est une pratique différente de cette foi.
03:06 Moi je n'ai pas reçu d'éducation religieuse à proprement parler.
03:10 Le soir, ce que je voyais à la maison c'était le jeudi soir, ma maman allumait des cierges
03:17 au moment du coucher du soleil et elle priait le soleil pour demander la protection de ses
03:22 enfants et de sa famille.
03:24 Et sinon voilà, je n'ai pas eu d'éducation religieuse à proprement parler et c'est en
03:29 cela que je dis que la foi chrétienne est ma première foi.
03:32 Alors c'est très intéressant, c'est le début de votre livre, on est convié à votre
03:39 baptême et vous avez choisi d'être baptisée au Seychelles, ça aussi ce n'est pas commun.
03:44 Dans une France aux 50 000 clochers, vous n'en aviez pas trouvé un qui vous convienne.
03:50 Alors je ne les ai pas toutes faites évidemment, mais c'est vraiment le hasard dans le sens
03:53 où j'avais entamé mon catechuménat évidemment et en fait, après je suis partie en vacances
04:01 au Seychelles en famille avec mon mari et mon fils et le Covid est arrivé à ce moment-là,
04:06 on a été confinés, si je puis dire, au paradis.
04:09 Ah oui incroyable, confinés au Seychelles, c'est assez peu commun aussi.
04:13 Vous ne faites rien comme les autres Claire j'ai l'impression.
04:17 Et en fait, un avion a été apprêté pour que l'on puisse rentrer plus tôt, notre
04:22 séjour a été écourté.
04:23 Mais avant de partir, comme tout était à l'arrêt en France, les baptêmes, etc.,
04:30 les cours de catechuménat, l'initiation au christianisme dans beaucoup d'églises,
04:35 presque toutes j'imagine, étaient à l'arrêt en fait.
04:39 Pendant nos vacances, je passais régulièrement devant une paroisse et un jour, j'ai pris
04:47 mon courage là, demain, je suis entrée dans la paroisse et je n'avais jamais vu ça,
04:51 une ferveur incroyable, les personnes étaient endimanchées, il y avait la joie, ça chantait,
04:57 il y avait des enfants qui couraient partout et je me suis dit, allez, faut y aller.
05:00 Je suis allée voir le curé à la fin de la messe et je lui ai demandé s'il voulait
05:02 bien me donner le baptême puisque j'avais déjà entamé mon catechumé.
05:06 - Et ça n'a pas été simple.
05:07 - Absolument.
05:08 Mais juste avant, le curé, le père Martial, c'est comme ça que je l'ai appelé, ce n'est
05:12 pas son vrai nom bien sûr, me demande de revenir deux jours plus tard.
05:15 Et deux jours plus tard, nous on devait rentrer.
05:17 Donc très vite le matin, avant de prendre l'avion, on s'est précipité avec mon mari
05:21 et mon fils dans les bras, je me présente au curé et il me dit "Où est l'enfant ?"
05:27 Et là, une émotion qui me prend, je lui dis "L'enfant c'est moi".
05:32 Il ouvre grand ses mains, il dit "Venez mon enfant" et il me donne le baptême.
05:35 - Voilà, incroyable.
05:36 - Par athée.
05:37 - Vous vous êtes donc baptisé à l'âge de 36 ans.
05:41 Vous avez ressenti, vous dites, une émotion incroyable, ce qui est assez rare puisque
05:46 la plupart des catholiques sont baptisés à la naissance.
05:48 Donc vous, vous pouvez nous raconter ce qu'a été cette cérémonie pour vous.
05:52 - Ecoutez, c'était merveilleux.
05:53 Déjà le lieu en lui-même, sur cette plage de sable blanc, face à ce ciel céruléen,
06:00 vraiment je crois que c'est important pour moi de préciser aussi la couleur du ciel.
06:05 Je ne sais pas si j'y voyais un signe particulier mais tout était à ce moment-là magnifié
06:11 pour moi, ce ciel marial.
06:12 En fait, je me suis sentie appartenir vraiment à une communauté, à la communauté catholique.
06:21 - Ça vous l'expliquez très bien.
06:22 - Absolument.
06:23 - C'est l'aboutissement d'un chemin qui est très personnel, c'est celui de l'adhésion
06:28 à une communauté nouvelle.
06:29 Vous êtes née en France, vous d'ailleurs ?
06:31 - Non, je suis arrivée à l'âge d'un an.
06:32 - Vous êtes arrivée à l'âge d'un an.
06:34 Vous avez donc choisi d'adhérer à cette communauté nationale et vous écrivez "en
06:40 me convertissant au catholicisme, j'étais persuadée de m'extraire d'une certaine minorité
06:46 pour entrer dans la norme".
06:47 - C'est ce que je pensais absolument.
06:49 C'est pour cette raison que j'ai écrit ce livre.
06:51 J'ai l'impression aujourd'hui qu'en France, être catholique, c'est mal.
06:54 Tout comme être français, c'est mal.
06:56 Je ne sais pas pourquoi qui a décrété ça, mais vous voyez, lorsque j'ai été convertie,
07:01 lorsque je me suis convertie, lorsque j'ai reçu le baptême, après il y a eu le déconfinement
07:06 et avec, comme beaucoup de Français, j'imagine, on a eu le besoin, l'envie de se retrouver,
07:11 de discuter, de nous confier sur nos vies personnelles et raconter ce qui s'est passé
07:15 pendant tout ce confinement.
07:16 Et en fait, je me suis confiée un peu sur cette vie qui est très intime.
07:22 La foi, c'est quelque chose de très intime.
07:23 J'en parle presque jamais dans la vie personnelle.
07:26 Et là, j'en ai parlé à une amie qui m'a dit tout de suite "c'est une très mauvaise
07:32 idée de t'être convertie".
07:34 Comme si c'était quelque chose, qu'on avait eu l'idée comme ça, comme quand on aurait
07:38 envie d'acheter une robe.
07:40 Et ça m'a assez refroidie, même sur...
07:43 J'étais surprise, je ne m'attendais pas du tout à cette réflexion.
07:45 Et puis je lui ai dit, pour décoincer un peu la situation, je lui ai dit "et si je
07:48 m'étais convertie au bouddhisme, t'aurais trouvé ça cool ?" Et elle m'a dit "oui,
07:52 mais un oui glacial".
07:53 Oui, le catholicisme, curieusement, n'a pas toujours très bonne presse en France.
07:58 C'est quand même assez incroyable puisque c'est la religion, on va dire, historique
08:02 de la France depuis plus de 1500 ans.
08:05 Et vous dites d'ailleurs, c'est amusant, vous pensiez donc vous extraire d'une certaine
08:13 minorité pour rentrer dans la norme, et vous dites "j'avais tort sur toute la ligne car
08:17 le catholicisme est devenu une croyance minoritaire et en plus les églises sont vides".
08:22 Oui, en tout cas elles se vident.
08:24 Moi je n'ai pas fait toutes les églises, évidemment, mais quand j'allais, je faisais
08:30 mon catechuména, ou quand j'entrais dans les églises qui étaient sur mon chemin,
08:34 puisque j'avais pris cette habitude d'aller allumer un cierge, et comme les portes sont
08:38 grandes ouvertes, c'est un symbole, un signe très fort d'accueil, et bien je voyais qu'il
08:43 y avait très peu de personnes.
08:46 Et des personnes souvent âgées d'ailleurs.
08:47 Oui, des personnes âgées, c'est vrai.
08:49 Je pense que c'est peut-être dû aussi au fait que lorsqu'on parle du christianisme,
08:53 c'est toujours sous un prisme négatif.
08:55 Et puis dans mon livre, je cite par exemple le mouvement CCBF, qui est la Conférence
09:01 catholique des baptisés francophones, qui a publié une enquête en mars 2023, et dans
09:05 laquelle elle révèle que le sentiment d'appartenance au catholicisme est passé de 89% en 1960
09:13 à 39% chez les sondés en 63 ans.
09:16 C'est très intéressant.
09:17 Je vous propose qu'on continue à parler d'assimilation, de conversion, d'intégration avec vous et
09:24 avec notre autre invité, Razika Adnani, qui est avec nous et qui va prolonger la discussion.
09:32 A tout de suite sur Sud Radio.
09:34 Sud Radio, l'heure libre, 10h11.
09:38 De retour dans l'heure libre.
09:40 Je suis toujours avec Jean-Marie Bordry et nous retrouvons Claire Causs, auteure du livre
09:45 "Le jour où je me suis converti aux éditions Plon".
09:47 Avec nous également Razika Adnani, philosophe, islamologue.
09:51 Claire, vous nous racontez votre baptême, c'est l'objet de votre livre, à l'âge
09:56 de 36 ans, vos espoirs de rejoindre une communauté toute entière.
10:00 Et en fait, vous vous êtes rendu compte qu'être catholique, quand on est d'origine turque,
10:04 ce n'est pas si facile.
10:05 Et être catholique d'une manière générale, ce n'est plus si simple non plus.
10:12 Il y a beaucoup de glisses vides.
10:14 Ce n'est plus exactement la religion majoritaire que vous pensiez rejoindre.
10:21 En tout cas, dans les réactions que j'ai observées, que je soulève, que je rapporte
10:28 dans mon livre, et ce que j'ai vécu absolument, mais je dirais même plus loin, être français
10:32 et catholique aujourd'hui, c'est la croix et la bannière.
10:36 C'est compliqué.
10:37 En fait, si vous voulez, depuis la nuit des temps, l'humain croit, a besoin de croire
10:43 en quelque chose, en Dieu, en des pierres énergétiques, en son café le matin, dans
10:47 son journal, parce que d'autres croient, d'autres croyances, les nouvelles normes
10:52 de croyances, le chamanisme, etc.
10:54 Et moi, je me rends compte que quand la question se pose sur le christianisme, du christianisme,
11:01 c'est épidermique.
11:02 En tout cas, je n'avais personne que j'avais en face de moi.
11:04 Et c'était en plus des amis, si je puis dire, de françaises de longue date, de souche.
11:10 Je vous ai parlé de ma première amie qui m'a dit que c'était une mauvaise idée.
11:15 Qui aurait préféré que vous vous convertissiez au bouddhisme.
11:18 Absolument.
11:19 Elle a trouvé ça plus cool.
11:20 Et la seconde, pareil, elle me raconte ce qu'elle avait fait pendant le confinement,
11:26 etc.
11:27 Et qu'elle s'était découverte une passion pour les pierres énergisantes.
11:29 Donc, elle me raconte que chaque pierre apporte quelque chose.
11:31 Alors moi, je ne suis pas dans le jugement.
11:33 Je suis ouverte.
11:34 Je suis pour l'épanouissement de tout le monde.
11:39 Voilà.
11:40 Et en revanche, quand moi, pour rire, je lui ai dit, moi, j'ai choisi Saint-Pierre.
11:43 Moi, j'ai découvert Saint-Pierre pendant le confinement.
11:46 Alors là, tout de suite, pareil, elle a eu un rejet physique.
11:54 Et je me suis dit, c'est incroyable.
11:56 Et vous allez jusqu'à dire que de même qu'il existe un antisémitisme rampant, de
12:01 plus en plus visible, il y a une christianophobie assumée et décomplexée.
12:05 Oui, vous le voyez sur les réseaux sociaux.
12:07 Vraiment, c'est assez troublant.
12:09 Je ne sais pas si vous vous souvenez d'Henri Danselme, le héros au sac à dos.
12:13 Lorsqu'il a sauvé ses enfants de cet acte de terrorisme.
12:18 On peut le rappeler, c'était à Annecy, dans un jardin d'enfants, un homme qui avait commencé
12:21 à poignarder des gosses.
12:23 Voilà.
12:24 Il a commencé avec son sac à dos.
12:25 Et ensuite, lorsqu'il a commencé à parler de sa foi chrétienne, mais tout de suite,
12:30 il a eu le droit soit d'être taxé d'illuminé au mieux et au pire d'intégriste.
12:36 C'est vraiment les deux choix possibles.
12:39 C'est assez terrible dans cette société qui se dit progressiste, moderne.
12:42 Eh bien, lorsque vous ne correspondez pas aux nouvelles normes de croyance, par exemple
12:47 l'ésotérisme, la sorcellerie 2.0, eh bien, vous êtes mis au banc.
12:51 C'est assez terrifiant.
12:53 Et là, le pas d'amalgame, on ne l'entend pas chez ces personnes qui n'ont que ce mot
12:56 à la bouche.
12:57 Vous, c'est la figure de la Vierge Marie que vous avez découvert à l'âge de six ans,
13:02 qui vous a révélé la foi.
13:04 Absolument.
13:05 C'est le mystère de la foi.
13:06 Vous savez, la foi, c'est quelque chose d'irrationnel.
13:08 C'était le premier jour de la rentrée et j'étais au CP, premier jour du CP.
13:16 Et dans la cité pauvre où j'habitais, en fait, on était peu nombreux à être accompagnés
13:22 par nos parents.
13:23 On était autonome pour aller à l'école et rentrer.
13:24 Et le soir, en rentrant de l'école, je n'ai pas fait attention au chemin que j'ai emprunté.
13:30 Je cueillais des fleurs et j'ai pris le chemin opposé de la maison de mes parents.
13:36 Et quand j'ai levé les yeux, j'ai vu qu'il y avait cette bâtisse en face de moi.
13:40 C'était une église avec les portes grandes ouvertes.
13:43 Évidemment, j'étais loin d'imaginer le symbole que ça représentait.
13:46 Bien sûr.
13:47 Donc, j'entre tout naturellement.
13:48 Je fais quelques pas.
13:50 Je lève les yeux au ciel.
13:52 J'ai encore l'émotion.
13:53 Mais oui, c'est ce que j'allais dire.
13:54 Vous êtes encore émue par votre révélation.
13:57 J'en ai des frissons.
14:00 Et je vois le visage de la Vierge Marie.
14:03 C'est la phrase que je dis toujours, mais c'est vrai.
14:05 Je n'ai pas d'autre explication.
14:07 Elle m'a transpercé le cœur.
14:08 Oui, ça s'entend à vos mots que vous choisissez de tenir ici sur Sud Radio.
14:15 Alors, vous vous rendez compte dans votre histoire que finalement, l'histoire aussi
14:20 entre la France et l'Église catholique est très liée.
14:23 Vous vous êtes rendu compte que pendant longtemps, les grands saints canonisés par l'Église
14:28 étaient français.
14:29 Sainte Thérèse d'Elysieux, etc.
14:31 Et bien d'autres.
14:32 Curé d'Ars, Jean d'Arc.
14:33 Bien sûr, bien sûr.
14:34 Mais néanmoins, votre conversion, elle se fera contre vos parents.
14:39 Je ne dirais pas ça comme ça, mais juste pour revenir sur les...
14:43 Comment vous le diriez justement ? Parce que ce n'est pas simple d'expliquer à ces parents
14:47 qui n'ont pas la même religion qu'on a envie de faire un pas de côté.
14:51 J'aurais aimé m'en dire, aller dans votre sens, mais si vous voulez, mes parents m'ont
14:57 renié avant même que je me convertisse.
15:00 C'est-à-dire qu'on n'a même pas pu leur parler de votre projet de conversion ?
15:03 Je ne sais même pas s'ils sont courants.
15:04 Tout d'abord, paix à son âme, mon père est mort du Covid avant la sortie de mon premier
15:08 livre en janvier 2021.
15:10 Donc je l'ai appris par SMS par une tante, par ma tante, la soeur de ma mère qui vit
15:15 en Turquie.
15:16 En fait, ce qu'ils me reprochaient, ils m'ont renié le jour où j'ai annoncé que j'avais
15:22 rencontré mon mari, qui est de culture chrétienne.
15:25 Et en fait, je leur annonce la bonne nouvelle et je leur dis par téléphone que je vais
15:32 venir leur présenter mon futur mari, que je suis heureuse.
15:36 Et mon père m'a demandé si c'était un Français.
15:39 Donc j'ai souri.
15:40 Évidemment, j'ai dit bien sûr.
15:41 Et puis ta fille, elle est française.
15:42 En élevant tes enfants en France, ils sont français.
15:45 Ils deviendront forcément français.
15:47 Et il me dit non.
15:48 Est-ce que c'est un vrai Français ?
15:49 Évidemment, j'ai compris ce qu'il voulait dire.
15:51 Un vrai Français, c'est de culture chrétienne.
15:54 Donc je dis oui.
15:55 Et parce que aussi, j'aime la transparence et je n'avais pas envie de vivre caché,
16:00 en fait.
16:01 Et il m'a, je ne vais pas répéter les mots qu'il a employés, évidemment, mais voilà,
16:05 il m'a insulté de tous les noms.
16:07 Il m'a dit qu'il était un gling.
16:08 Vous racontez tout ça dans votre livre "Clair, le prénom de la honte" qui est le précédent
16:10 livre.
16:11 Absolument.
16:12 Là, je n'avais plus de famille.
16:13 Alors justement, je voudrais profiter de votre présence, Radhika Nani.
16:18 Vous êtes philosophe, islamologue.
16:20 Vous êtes membre du Conseil d'orientation de la Fondation de l'Islam de France.
16:23 C'est intéressant que vous commentiez la réaction de ses parents par rapport au désir
16:29 qu'a eu Clair.
16:30 Qu'est-ce que ça vous inspire ? Cette forme de non-acceptation de son choix personnel
16:36 finalement ?
16:37 Parce que l'apostasie n'est pas encore reconnue par les musulmans.
16:42 Expliquez bien pour nos auditeurs l'apostasie.
16:45 L'apostasie, tel qu'elle est définie par les musulmans, les juristes musulmans, si
16:50 je peux dire, c'est le fait de quitter publiquement sa religion pour appartenir à une autre
16:59 religion ou n'appartenir à aucune religion.
17:01 Bien que plusieurs versets coraniques peuvent nous permettre de déduire que le Coran accepte
17:09 la liberté de conscience, donc la liberté de quitter sa religion.
17:12 Et il n'y a aucun verset coranique qui dit qu'il faut empêcher quelqu'un de quitter
17:18 sa religion.
17:19 Donc tous les versets qui parlent de l'apostasie ou de l'apostat montrent que Dieu n'aime
17:24 pas l'apostat, c'est clair.
17:26 Mais c'est le seul qui a le droit de le punir quand le jour du jugement dernier.
17:31 Donc sur cette terre, il reste libre à l'individu d'appartenir à l'islam ou de le quitter.
17:37 Sauf que les religieux, les juristes, les politiques dans le monde musulman n'ont jamais
17:42 choisi la liberté individuelle, qu'elle soit religieuse, politique, sociale, morale.
17:48 Donc on a plutôt opté pour l'obéissance comme principe d'organisation sociale et
17:54 politique.
17:55 À ce moment-là, on a mis des règles qui disent quitter sa religion, c'est grave et
18:01 la personne peut même être exécutée.
18:03 Et il faut savoir qu'aujourd'hui, dans 12 pays musulmans, l'apostasie est passible
18:10 de la peine de mort, même si elle n'est pas forcément appliquée, comme c'est le
18:15 cas en Arabie Saoudite, au Qatar, en Afghanistan.
18:18 Dans les pays du Maghreb, la peine de mort pour apostasie n'est pas inscrite dans la
18:24 loi, mais d'autres règles, d'autres punitions sont prévues qui montrent aussi que l'apostasie
18:31 n'est pas acceptée.
18:32 La Turquie n'est pas un pays arabe.
18:35 Oui, les pays musulmans.
18:38 J'aimerais ajouter une chose importante, c'est qu'au début du XXe siècle, puisque
18:43 vous parlez de la Turquie, au début du XXe siècle, la Turquie et d'autres pays musulmans
18:48 tels que l'Irak, la Syrie, l'Egypte, le Liban, ces pays-là ont accepté la liberté
18:53 de conscience ou de croyance dans leur constitution.
18:57 Dans la constitution d'Atatürk de 1924, c'est la liberté de conscience qui est inscrite.
19:02 En Algérie, la liberté de conscience a été inscrite en 1976, mais à tour de rôle, ces
19:10 pays ont renoncé à cette liberté de conscience ou de croyance parce que dans les textes en
19:15 arabe, on écrit plutôt de croyance.
19:17 Et l'Algérie est le dernier de ces pays qui ont renoncé à cette liberté et elle
19:23 l'a supprimée de sa constitution en 2020.
19:27 Pour vous dire que la liberté de conscience, l'accepter ou la renier, est également liée
19:34 au conservatisme, le degré du conservatisme.
19:37 Quand le pays, ces pays se sont ouverts sur la modernité, ils ont accepté la liberté
19:42 de conscience et quand le conservatisme est revenu, il y a un retour du religieux, ils
19:49 ont renoncé à cette liberté.
19:50 C'est très important cet éclairage.
19:52 C'est intéressant parce que vous savez, moi, j'ai grandi dans une famille turque.
19:56 Le jour où la parabole est arrivée dans la maison, en fait, on vivait dans notre cité
20:02 HLM.
20:03 On ne vivait plus à l'heure française, mais à l'heure turque.
20:05 C'est-à-dire que Belmondo, Delon, qui était à table, qui nous accompagnait à table au
20:09 moment du dîner, ont disparu.
20:11 Et il y a eu des conséquences, effectivement, en tant qu'enfant et en tant que femme.
20:15 C'était une circonstance aggravante dans ma famille d'être une femme.
20:18 Eh bien, lorsque vous avez un président turc, ça c'est bien des années plus tard, mais
20:25 lorsque vous avez un président turc qui dit que l'assimilation est un crime contre l'humanité,
20:29 il y a évidemment des conséquences terribles parce qu'il dit quoi ? Il dit que s'assimiler
20:33 à la culture turque, c'est très bien.
20:35 Ça, il n'y a pas de souci.
20:36 Mais en revanche, s'assimiler à la culture occidentale, ça c'est interdit.
20:39 C'est problématique.
20:40 - Alors, on va continuer cette conversation absolument passionnante et très originale,
20:45 très intéressante.
20:46 Deux paroles de femmes qui pensent chacune la manière de vivre le collectif, l'assimilation,
20:53 l'intégration.
20:54 On continue ensemble.
20:55 Vous nous direz pourquoi vous avez eu l'amour de la République avant de devenir l'envie
21:00 de devenir chrétienne.
21:01 Allez, à tout de suite sur Sud Radio.
21:03 - Sud Radio, l'heure libre, 10h11.
21:07 De retour dans l'heure libre, le rendez-vous sur Sud Radio pour parler de faits de société,
21:12 de faits de civilisation.
21:13 Nous parlons de destin individuel, de destin politique.
21:16 Nous sommes toujours avec Jean-Marie Bordry et nous retrouvons notre invité du jour,
21:21 Claire Kos, auteure du livre "Le jour où je me suis converti", paru chez Plon.
21:24 - Paru chez Plon, décidément, je bafouille.
21:26 - Et vous êtes avec nous aussi Razika Anani, philosophe, islamologue, écrivaine franco-algérienne,
21:32 membre du conseil d'orientation de la Fondation de l'Islam de France.
21:35 C'est très intéressant les éclairages que vous pouvez apporter.
21:37 On continue de vous entendre, Claire Kos, nous parler de votre vie.
21:41 C'est celle d'une jeune femme qui va aller très loin dans son chemin, finalement, pour
21:45 s'intégrer, même mieux que ça, s'assimiler à la société française.
21:50 Et vous nous racontiez que ça n'a pas été sans heure, avec votre famille et de nombreuses
21:56 difficultés.
21:57 Est-ce que lorsqu'on est une jeune femme, c'est pas un peu fatigant de devoir être
22:03 sans arrêt obligé de rendre des comptes, comme vous l'avez fait ?
22:05 - C'est même l'histoire de l'émancipation d'une femme, je pense que c'est vraiment
22:10 le cœur.
22:11 - Un peu plus près de votre micro, s'il vous plaît.
22:13 - C'est tellement d'actualité, en plus, quand on entend ce qui se passe en Iran, par
22:16 exemple, avec les femmes iraniennes qui veulent leur émancipation aussi, au-delà de la liberté
22:20 de conscience.
22:21 C'est aussi ça le fond du sujet, en réalité, de mon livre.
22:26 C'est vraiment mon émancipation.
22:27 Moi qui pensais qu'une fois que j'avais réussi à imposer mon existence au sein de
22:35 ma propre famille, je pensais en fait que tout était gagné.
22:38 Une fois que j'avais réussi à faire les études que je voulais, je voulais devenir
22:41 journaliste.
22:42 Mon père, quand il m'avait accompagnée pour passer mes concours, il l'avait dit à un
22:48 des membres du jury, "mon fille nulle, elle bête".
22:52 Ça c'est terrible.
22:54 En plus, il voulait m'accompagner parce qu'il voulait être sûr que je passais bien un
22:58 entretien pour une école de journalisme.
23:00 Il me soupçonnait d'aller voir un garçon.
23:05 J'étais au milieu de ça déjà.
23:07 J'avais qu'une envie, c'était de m'émanciper, de devenir journaliste, qui pour moi était
23:11 le symbole de la femme française libre, intelligente.
23:16 C'était l'image de Claire Chazal.
23:17 Moi j'ai grandi avec Claire Chazal, la grand-messe de 20 heures.
23:21 Je pensais qu'une fois que j'avais réussi ça, que le reste allait être...
23:25 Aller passer.
23:26 Aller passer, absolument.
23:27 Mais en fait, je me suis rendue compte que...
23:29 Et la nouvelle épreuve, ça a été votre mariage avec un homme qui n'était pas...
23:34 Oui, oui, oui.
23:35 Mais même avant cela.
23:36 Mon livre en quoi il était intéressant, le premier si je puis dire, c'est qu'une partie
23:42 de l'immigration, je ne fais pas de généralité, évidemment, une partie de l'immigration ne
23:46 veuille pas s'intégrer.
23:47 Ça, on le sait depuis longtemps.
23:49 En revanche, moi, ce qui m'avait choqué, c'était mes amis d'origine française qui
23:53 tenaient les mêmes discours que mes parents.
23:55 Ils se disaient progressistes, mais ils me disaient "je ne t'appellerai jamais Claire.
23:59 Pour nous, pour moi, tu seras toujours Chidem jusqu'à la fin de ta vie".
24:02 Ce refus de me voir comme une française à part entière, me faire un procès en assignation
24:09 à résidence identitaire perpétuelle, ça c'était violent.
24:12 Ça, ça m'a suivi longtemps.
24:13 Un jour, j'ai même une ancienne amie qui m'a dit "Claire, à moi tu ne la fais pas,
24:18 c'est quoi ton vrai prénom ?"
24:19 Ça, c'est violent.
24:20 C'est en cela que ce livre, je parle en tout cas de cet aspect dont on ne parle jamais
24:27 dans la société aujourd'hui.
24:29 Certains Français, je ne vais pas faire de généralité, certains Français qui se présentent
24:34 comme progressistes, ouverts d'esprit, qui n'ont que le mot "anti-racisme" et "vivre
24:38 ensemble à la bouche", et en fait qui n'ont que des discours communautaristes.
24:42 - Alors, Razika Adnani, vous devez trouver le témoignage de Clercosse très original,
24:49 très singulier, et qu'est-ce que cela vous inspire ?
24:51 - Si vous permettez, j'aimerais revenir sur l'idée de tout à l'heure pour dire qu'il
24:58 y a des versets qui...
24:59 - Alors attendez, tout à l'heure pour les auditeurs, c'est lorsqu'on parlait de l'apostat,
25:04 c'est-à-dire le fait de pouvoir renoncer à sa religion, et vous nous expliquez que
25:09 c'était...
25:10 - Je disais que dans le Coran, il y a des versets qui nous permettent de dire, d'ailleurs
25:14 je les ai comptés 28, qui permettent de dire que le Coran reconnaît la liberté de conscience.
25:21 Mais il faut quand même que je souligne que les juristes ont pris d'autres versets, car
25:25 dans le Coran, on peut aussi trouver d'autres versets qui permettent de dire aussi qu'il
25:30 n'y a pas de liberté de conscience, ou de liberté en tout court, comme le verset qui
25:35 dit que les musulmans doivent obéir à Dieu, aux prophètes et à ceux qui détiennent
25:39 l'autorité parmi eux, parmi vous.
25:41 Je ferme la parenthèse, je reviens à votre question.
25:45 - C'est un destin singulier, c'est très minoritaire, d'ailleurs on voit rarement
25:51 des destins comme celui-ci, comme celui de Claire.
25:54 - Je pense qu'il y en a quand même, et beaucoup le font dans les pays musulmans.
26:00 Et c'est encore plus...
26:01 Ça demande peut-être plus de courage encore de le faire quand on habite en Algérie ou
26:05 au Maroc, en Tunisie.
26:07 Et je pense qu'il y a des jeunes qui quittent aussi la religion musulmane et qui deviennent
26:13 athées, parce qu'il y a certains qui font des statistiques, je ne sais pas quel est
26:17 le degré de leur validité, mais quand même, je sais qu'il y a des jeunes qui ne veulent
26:25 appartenir à aucune religion dans les pays musulmans.
26:28 Et tout à l'heure vous disiez que les églises sont vides.
26:33 Moi, comme vous, j'ai visité beaucoup d'églises, ici en France notamment, et ailleurs, de toute
26:39 manière, là où je vais, j'aime visiter les églises.
26:43 Mais en France, personnellement, quand je rentre dans une église, je trouve qu'il
26:47 y a très peu de personnes, c'est sûr, par rapport aux mosquées qui sont pleines dans
26:51 les pays musulmans.
26:52 Mais je me dis, ceux qui sont là, ce sont de vrais croyants.
26:56 Ils le font parce qu'ils ont la foi.
26:58 Ils le font pour personne d'autre.
27:01 - Pas pour la pression sociale.
27:02 - Pas pour la pression sociale ni politique.
27:04 - Pas pour être vu à la mosquée ou vu à la synagogue.
27:07 - Alors que dans d'autres pays, les gens, ils y vont pour la société.
27:12 Parce que s'ils ne le font pas, ils vont être peut-être jugés.
27:17 Je ne sais pas ce qu'ils peuvent avoir peut-être comme problème.
27:21 Donc, pour moi, c'est ça la foi, c'est de croire d'une manière sincère, uniquement
27:27 pour Dieu et pour soi, et pas pour quelqu'un d'autre.
27:30 - Et pas pour les apparences.
27:31 - Pour moi, je me dis en France, peut-être les églises ne sont pas pleines, mais ceux
27:34 qui sont là, ce sont des vrais croyants.
27:36 - Si j'ose dire, et vous me pardonnerez Claire, j'espère, Claire a un chemin où elle aggrave
27:44 son cas.
27:45 Elle épouse un Français catholique, également chrétien d'ailleurs.
27:51 Je ne sais pas s'il est catholique, peu importe, ce n'est pas le propos.
27:54 Vous décidez de vous convertir.
27:57 - Il est de culture catholique.
27:58 - Il est de culture catholique.
27:59 - Donc tout ça pour dire que, est-ce que le mariage mixte c'est déjà bien vu ?
28:02 - En Islam, un homme peut épouser une non musulmane, mais c'est la femme qui n'a pas
28:12 le droit d'épouser un non musulman.
28:15 Et je ne sais pas ce que dit la loi turque sur le sujet, mais en tout cas, dans les pays
28:19 musulmans comme l'Algérie, la Tunisie, je crois qu'ils l'ont accepté.
28:23 Le Maroc et d'autres pays, de toute manière, la femme n'a pas le droit.
28:27 - N'a pas le droit d'épouser un non musulman, comme vous l'avez dit tout à l'heure, vous
28:32 l'avez bien exprimé.
28:33 Et l'excuse que les juristes donnent, c'est le fait que la femme, elle est toujours guidée
28:38 par son mari et que les enfants suivent toujours la religion du père.
28:43 Donc cette domination de l'homme sur la femme qui fait que la femme, si elle épouse un
28:47 non musulman, elle deviendra non musulmane.
28:49 Donc oui, votre cas, déjà quitter sa religion est un problème.
28:55 Une femme qui épouse un non musulman, c'est encore un problème.
28:59 - Donc au quotidien, vous devez faire preuve de beaucoup de courage, Claire.
29:03 - Merci, mais alors moi, je vis en France.
29:05 - Oui, vous n'avez pas envie de vous poser même ces questions, si j'ose dire.
29:09 - Non, mais voilà, si je m'étais sentie turque, j'irais vivre en Turquie.
29:12 C'est ce qui est normal, en fait.
29:14 Et moi, je ne rejette pas mes origines.
29:16 La Turquie, je l'aime, mais c'est le pays de mes ancêtres.
29:18 Moi, j'ai un pays, c'est la France.
29:19 Et moi, tout ce que je fais, c'est m'enraciner dans cette France que j'aime.
29:24 Même si mes ancêtres n'ont pas labouré ces terres,
29:27 moi, je me sens appartenir.
29:29 J'ai envie de m'agréger à ce pays et je revendique l'assimilation.
29:34 D'ailleurs, c'est une notion de gauche, l'assimilation.
29:37 "Nos ancêtres les Gaulois", c'est une formule de gauche.
29:40 Ça voulait dire, peu importe d'où vous venez, peu importe votre croyance,
29:44 à partir du moment où vous avez...
29:46 Regardez, on vous offre nos ancêtres les Gaulois comme ancêtres en commun,
29:49 comme histoire commune.
29:50 Moi, je trouve ça formidable de pouvoir se dire,
29:52 eh bien, on a un pays qui accueille et qui accepte l'autre
29:57 et qui accepte que l'autre s'approprie son patrimoine historique et culturel.
30:03 Et je voulais faire une distinction, que ce soit bien clair,
30:05 entre l'identité et l'origine.
30:07 L'origine, c'est quelque chose avec laquelle on est.
30:09 On ne peut pas influer dessus.
30:10 Et je trouve que ce serait même insensé.
30:12 Biologiquement, ce n'est pas possible.
30:13 Vous voyez les traits de mon visage.
30:14 On voit très bien que je suis un petit peu basanée.
30:16 Je suis bronzée.
30:19 Et l'identité, c'est quelque chose qui s'additionne au fil du temps.
30:23 Je suis une femme, je suis devenue journaliste,
30:25 je suis devenue épouse, je suis devenue maman,
30:27 je suis devenue catholique, je suis devenue française.
30:29 C'est quelque chose qui s'additionne.
30:31 - C'est une addition, oui.
30:32 Absolument, c'est très intéressant.
30:35 Razika Adnandi, vous trouvez pas...
30:37 Vous avez écrit d'ailleurs à de nombreuses reprises
30:41 qu'il faudrait peut-être envisager une réforme de l'islam
30:43 pour davantage de...
30:45 Vous dites qu'il y a un certain nombre de versets coraniques
30:49 qui sont frappés un peu d'obsolescence
30:51 par rapport au destin de Claire,
30:55 mais d'une manière générale peut-être au monde moderne
30:57 tel qu'on le vit ici.
31:00 - Oui, cela fait déjà maintenant plusieurs années
31:03 que je pense et je le dis
31:06 que la solution pour sortir de tous ces problèmes
31:09 qui se posent dans les sociétés musulmanes,
31:12 c'est de réformer l'islam.
31:13 Et je pense que c'est une nécessité
31:15 et même un acte de responsabilité.
31:18 Il faut le faire et on peut le faire
31:21 parce que vous avez souligné qu'il y a des versets
31:25 qui sont frappés d'obsolescence.
31:28 Les musulmans eux-mêmes les ont considérés comme abrogés,
31:33 comme les versets qui nous permettent de déduire
31:37 que le Coran reconnaît la liberté de conscience.
31:39 Ces versets-là n'ont pas été pris en compte
31:43 par les religieux, par les juristes.
31:45 Donc eux-mêmes, dès les premiers siècles de l'islam,
31:50 ont considéré que ces versets-là
31:52 ne devaient pas être pris en compte.
31:55 Donc si à ce moment-là,
31:57 ils ont eu le droit de choisir certains versets
32:01 et de négliger d'autres versets,
32:04 pourquoi aujourd'hui les musulmans ne feraient pas la même chose ?
32:07 Négliger les recommandations de certains versets
32:10 qui posent problème aujourd'hui.
32:12 Comme par exemple, le verset 105 de la Sorate 5
32:17 qui reconnaît clairement la liberté individuelle.
32:20 Mais dans les juristes musulmans,
32:23 on dit clairement que ce verset n'est pas pris en compte.
32:26 Pourquoi ? Parce que pour la société au fait...
32:30 - Alors excusez-moi, on va poursuivre dans un instant cette conversation.
32:33 On va se demander aussi pourquoi sondage après sondage,
32:35 on voit autant de musulmans qui ne veulent pas considérer
32:38 les lois de la République au-dessus de la charia.
32:41 Et comment on pourrait faire pour améliorer la situation ?
32:44 Intégration, immigration, assimilation,
32:46 on continue d'en parler tout de suite sur Sud Radio.
32:48 - Sud Radio, l'heure libre, 10h11.
32:52 - De retour dans l'heure libre,
32:54 nous sommes toujours avec Jean-Marie Bordry
32:56 et nos invités du jour sont Claire Coss,
32:58 auteure du livre "Le jour où je me suis converti",
33:01 quelque chose de très autobiographique, paru chez Plon.
33:04 Et Razika Adnani, philosophe, islamologue et écrivaine.
33:07 Alors Razika, vous me disiez hors antenne
33:09 que vous vouliez revenir sur un point qui vous a frappé
33:11 dans l'histoire de Claire, c'est quand on lui dit
33:15 "toi tu t'appelles Claire avec la tête que tu as,
33:17 allons, allons pas à moi".
33:20 - Au fait, je voulais revenir sur ce point
33:22 parce que cela me rappelle un peu le terme arabe
33:29 avec lequel on s'adresse quand on parle des Maghrébins.
33:34 Des Maghrébins qui vivent en Maghreb
33:36 ou des Français d'origine maghrébine.
33:39 On sait très bien qu'au Maghreb,
33:40 la population maghrébine est berbère, elle n'est pas arabe.
33:44 Et donc je ne vais pas détailler le sujet,
33:49 mais pour moi, le fait qu'une partie de ces populations
33:53 se disent arabes, c'est qu'il y a un problème identitaire énorme.
33:57 D'ailleurs, j'ai travaillé beaucoup sur ce problème identitaire
34:00 au Maghreb et ses répercussions au Maghreb
34:03 et en dehors des frontières maghrébines.
34:05 Mais ce qui m'intéresse ou ce que je veux plus souligner aujourd'hui,
34:11 c'est qu'en France, on continue,
34:14 quel que soit le travail que certains Maghrébins font
34:18 pour qu'on reconnaisse leur identité,
34:20 on continue de leur dire les Arabes
34:21 et on continue de leur dire les Arabes, y compris en France,
34:25 alors qu'ils sont français de deuxième ou de troisième génération.
34:29 Quand on va, par exemple, dans les dictionnaires,
34:31 dans certaines personnes qui essayent d'expliquer
34:34 pourquoi on les appelle les Arabes alors qu'ils ne sont pas arabes,
34:37 ils nous diront parce que ces populations-là,
34:40 on les appelle les Arabes parce qu'ils parlent en général l'arabe.
34:45 Mais dire aux Français qui vivent dans les quartiers,
34:48 qui sont de deuxième et troisième génération,
34:50 les Arabes sous prétexte qu'ils parlent l'arabe,
34:54 donc on leur nie le droit de parler le français alors qu'ils parlent le français.
34:59 - C'est vrai que c'est une histoire, je vais dire,
35:03 c'est le négatif de votre histoire.
35:04 - Exactement, c'est comme si on leur niait le droit
35:08 de parler le français comme les autres.
35:09 - C'est la soumédiation à résidence identitaire.
35:11 - Si le terme arabe vient du fait qu'ils parlent l'arabe comme on l'explique.
35:15 Sinon, j'aimerais souligner un autre point important.
35:18 Vous savez que Napoléon III avait un projet de construire un empire
35:26 dans lequel il y aurait des Français et des Arabes.
35:29 - Le royaume d'Algérie.
35:30 - Et quand il est arrivé à Alger le 17 septembre 1860,
35:34 il a dit que son rôle en tant que représentant de la France
35:39 et le rôle de la France, c'était de rendre heureux les 3 millions d'Arabes
35:44 et parler des Algériens.
35:46 Donc la question que je me pose,
35:47 est-ce que cette vision de la société française
35:51 qui est constituée de deux populations,
35:53 une française et l'autre arabe, persiste après tant d'années ?
35:57 - C'est aussi lié à peu près.
35:59 - C'est aussi intéressant, mais il ne faut pas juger l'histoire
36:03 avec nos lunettes d'aujourd'hui.
36:04 Il y a peut-être un travail à faire absolument,
36:06 mais surtout toute l'histoire.
36:07 C'est un cercle aujourd'hui.
36:08 On est tout le temps collé au rétroviseur,
36:11 à regarder derrière, à juger le passé tout le temps,
36:13 tout le temps, au lieu de regarder devant.
36:15 C'est comme quand on est dans une voiture,
36:17 si on regarde le rétro, on peut prendre le mur devant.
36:19 - Vous pensez clair qu'on ne peut pas regarder devant
36:21 si on est sans arrêt ramené à ses origines.
36:25 Ça, c'est la première des conditions,
36:26 c'est de pouvoir se projeter dans la communauté nationale.
36:28 C'est juste d'être capable de comprendre d'où on vient,
36:33 mais pour autant ne pas sans arrêt mettre en bannière
36:35 d'où on vient, d'où et qui on est.
36:37 - Moi, je ne porte pas mes origines en bandoulière.
36:40 Je n'y pense pas toutes les secondes.
36:42 Moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas d'où je viens,
36:44 c'est où je vais.
36:44 Comment on fait pour faire un pays, pour faire une nation ?
36:47 Aujourd'hui, apparemment, c'est un gros mot de dire "faire nation".
36:49 Comment on fait pour faire nation quand on vient
36:52 des quatre coins du monde et certains n'ont pas d'origine étrangère ?
36:55 Comme si c'était mal d'être un Français pure souche.
36:58 Non, ce n'est pas mal.
36:59 Je veux dire, comment on fait tous ensemble pour s'unir
37:01 et trouver notre point commun, la République française ?
37:04 On est français, justement, pour retrouver cet amour de la France.
37:07 Moi, je crois que ce qui manque terriblement aujourd'hui,
37:09 c'est le sentiment d'appartenance à la France.
37:12 De dire qu'on aime la France aujourd'hui, c'est mal vu.
37:14 Quand moi, je parle du catholicisme, c'est mal vu.
37:17 Vous savez, j'ai écrit un premier livre où je raconte mon assimilation
37:20 que j'assume. C'est mon histoire personnelle.
37:22 Je ne fais pas de généralité.
37:22 Je ne parle de personne d'autre.
37:24 Je parle de moi.
37:25 Et bien, pour ça, des jeunes issus d'immigration turque et maghrébide
37:31 et même africaine, de manière générale, m'ont menacé de mort, m'ont insulté.
37:35 J'étais harcelée sur les réseaux sociaux.
37:37 Ils m'ont fait des procès en...
37:41 Je ne sais pas comment on peut dire...
37:42 En trahison.
37:42 En trahison, oui, certainement.
37:44 On m'a traité de harkis.
37:44 Je ne savais même pas que c'était une insulte, harkis.
37:46 Je ne savais même pas que c'était une insulte.
37:47 Et de la francophobie terrible.
37:50 C'est ça qui est fou aujourd'hui dans notre société.
37:52 Ce qu'ils vous reprochent très certainement, c'est d'avoir...
37:55 On m'a dit aussi, excusez-moi, "sale Alévie".
37:57 C'est parce que c'est une sale Alévie qu'elle aime la France et qu'elle s'est convertie.
38:01 Il faut rappeler d'ailleurs, parce qu'on ne l'a pas évoqué,
38:02 c'est une minorité religieuse voltigier en Turquie.
38:05 C'est la deuxième croyance qui est vue comme hérétique, très mal vue.
38:10 Beaucoup d'Alévies sont vues comme des secondes, voire trois...
38:13 Pardon, des citoyens de seconde zone.
38:18 Mais bien sûr, je crois que ce qu'on vous reproche,
38:20 ce que ces gens vous reprochent avec beaucoup de haine finalement,
38:23 c'est d'avoir sacrifié vos origines pour l'intégration, pour l'assimilation.
38:29 Razika, vous, vous avez un parcours différent.
38:31 Vous êtes une intellectuelle brillante, je rappelais.
38:34 Vous êtes islamologue, vous êtes philosophe, vous êtes écrivaine.
38:38 Vous avez écrit de nombreux livres que je vous engage à découvrir.
38:41 Vous pensez que dans l'esprit de nombre de personnes,
38:46 il ne faut pas autant sacrifier ses origines pour arriver à s'assimiler.
38:50 - Je n'ai pas sacrifié mes origines.
38:52 - Non, mais quand même, quelque part, vous faites l'acte de vous assimiler.
38:57 - Mais parce que je vis en France.
38:59 - Voilà, c'est ça.
39:01 Mais c'est peut-être ce que les gens vous reprochent.
39:03 - Mais ils n'ont pas compris.
39:04 C'est-à-dire qu'ils ne m'ont pas lu.
39:05 D'abord, j'ai écrit deux fois 200 pages où j'explique mon cheminement.
39:10 Je pense qu'un peu de tolérance, ce serait pas mal.
39:12 Et c'est un livre sur la tolérance et sur la liberté de conscience.
39:15 J'explique moi comment ça se passe.
39:18 - Justement, c'est un pont que je jette.
39:20 - Absolument.
39:21 C'est un pont que je voulais que nos auditeurs découvrent.
39:24 - Elle est arrivée en France, elle avait un an.
39:26 Je crois que c'est normal.
39:28 Vous avez vécu toute votre vie en France.
39:30 Donc, se sentir française dans ce cas est tout à fait naturel, tout à fait normal.
39:35 Même si pour moi, l'identité, la naissance, nos parents font partie aussi de notre identité.
39:42 Après ce que nous faisons, notre vie familiale,
39:46 tout ça constitue notre identité.
39:49 Il y a des éléments qui sont plus constants que d'autres dans notre identité.
39:53 Mais le tout est important à souligner.
39:57 Je pense que dans le monde musulman,
40:00 quand les islamistes et les conservateurs ont voulu mettre fin au processus de modernisation
40:11 qui a commencé à se mettre en place dans le monde musulman,
40:14 qui a commencé en Turquie avec Atatürk qui a été jusqu'au point d'abolir le califat.
40:21 Cette modernisation a fait réagir les islamistes et les conservateurs.
40:26 Mais pour lutter contre cette modernisation, ils ont diabolisé l'Occident.
40:31 Ils ont décrit l'Occident comme un monde de dépravation,
40:38 un monde où le sacré est mort, un monde où il n'y a plus de morale.
40:41 Malheureusement, beaucoup de jeunes portent ça au fond d'eux.
40:45 Ils sont marqués par cette histoire de diabolisation de l'Occident
40:50 qui fait qu'aujourd'hui, s'assimiler à l'Occident ou s'intégrer dans la culture occidentale,
40:57 c'est comme quelque part, nous aussi, on a perdu,
41:00 vous avez perdu tous vos repères de morale, de sacré, etc.
41:05 - C'est très intéressant ce que vous soulevez parce que lorsque je disais à mes parents
41:08 "si vous ne vouliez pas que nous devenions français, en tout cas moi, que je devienne française
41:13 et que je veuille trouver ma place au sein de la société française",
41:16 eh bien il fallait repartir.
41:19 Parce que c'est compliqué pour un enfant de dire
41:23 "tu n'as pas le droit de devenir française" en élevant son enfant en France.
41:27 Donc élever ses enfants comme des étrangers en France, c'est terrible pour des enfants.
41:31 - C'est terrible, oui. Je pense sur le plan psychologique, c'est terrible.
41:35 - C'est terrible, mais même pour tous les aspects.
41:37 Moi, vous savez, mes références culturelles, à partir du moment où je dis
41:40 "la parabole est arrivée dans les années 80 dans notre maison",
41:43 eh bien moi, le cinéma, la culture, le sport, tout ça, je connais tout.
41:47 Mais côté turc, en revanche, quand j'allais ensuite à l'école avec mes copines
41:52 qui me parlaient du film qu'elles avaient vu la veille avec des références,
41:55 elles rappelaient des phrases de dialogue, des dialogues de cinéma
41:59 et que moi je ne comprenais pas, elles se disaient "elle est bizarre, elle n'est pas comme nous, elle est bizarre".
42:03 C'était pas de la xénophobie, c'était étrange pour eux que je n'ai pas les mêmes références culturelles.
42:10 - Évidemment, on en vient à se demander si une société communautarisée
42:14 où les minorités font entre guillemets la loi,
42:17 les minorités, pas une minorité, les minorités, ça peut être un modèle de société épanouie.
42:24 C'est compliqué, ça.
42:25 - Moi, je pense qu'une société où il y a des minorités qui vivent en parallèle
42:30 mais pas l'une avec l'autre, je pense que c'est une société qui est fragilisée.
42:35 - Voilà, qui est en train de se disloquer.
42:37 - C'est sûr, elle se fragilise.
42:39 J'ai écrit sur le séparatisme islamique, qu'en est-il réellement de ce...
42:47 Comment l'expliquer et pourquoi je dis qu'il existe ?
42:53 Eh bien, j'ai expliqué comment on ne peut pas avoir dans un pays un État dans un État.
43:01 Parce que s'il y a une communauté qui veut s'organiser selon ses règles,
43:07 selon sa culture, selon sa langue,
43:09 eh bien, c'est tout simplement avoir un État dans un État.
43:12 Et un État qui est un État à l'intérieur de lui-même est un État fragilisé.
43:16 - Oui, c'est terrible parce que, encore une fois, ça pose la question de ce que c'est que la France.
43:21 - Absolument, merci beaucoup.
43:22 Je pense que votre témoignage, Claire, fera beaucoup réfléchir.
43:26 Chacun peut se positionner en conscience.
43:29 Je vous remercie, Razika Adnani, aussi de nous avoir apporté votre hauteur de vue.
43:36 C'était une conversation à la fois originale et, je crois, passionnante.
43:40 Je rappelle vos actualités éditoriales.
43:44 Vous êtes auteur de "La géopolitique au défi de l'islamisme" chez Ellipse, Razika Adnani.
43:49 Et puis, Claire Causs, vous venez de le dire, vous êtes l'auteur du livre "Le jour où je me suis converti",
43:55 paru chez Plon.
43:56 Je vous remercie d'avoir été avec nous.
43:57 Vous pouvez retrouver l'émission sur les réseaux sociaux et notamment la chaîne YouTube de Sud Radio.
44:01 Tout de suite, on parle auto, évidemment.
44:03 - Jean-Luc Moreau, et Laurence Perrault, 0826-300-300, si vous prenez la route
44:08 et que vous avez un conseil à demander, on vous répond jusqu'à 13h.
44:12 - Merci, Jean-Marie.
44:12 - A bientôt.