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  • 22/11/2023
Une marche blanche silencieuse a réuni quelque 6000 personnes à Romans-sur-Isère (Drôme) pour rendre hommage à Thomas, tué dans la nuit de samedi à dimanche en marge d'un bal dans le village de Crépol.

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Transcription
00:00 Ça va peut-être paraître tellement naïf ce que je vais dire,
00:02 mais avant d'être mère, je suis père de famille.
00:04 Et Thomas pourrait être mon fils.
00:05 Donc bien évidemment, je salue la dignité de la manifestation
00:09 qui a eu lieu aujourd'hui.
00:11 Voyons bien ces images,
00:13 comment effectivement le deuil est vécu au niveau localement.
00:16 On a vu des situations tout autres.
00:18 Maintenant, on a l'affaire Nael.
00:19 - Vous faites référence aux émeutes
00:20 parce que votre ville a été particulièrement touchée par les émeutes.
00:23 - Moi, j'ai confiance dans les équipes de la gendarmerie
00:25 qui sont en train de faire, on est dans le temps de l'enquête.
00:27 C'est très bien.
00:28 Par contre, demain, il y aura le temps de la justice.
00:31 Et vous sentez bien, nous sommes aujourd'hui en plein congrès
00:35 de l'Association des maires de France,
00:36 qui a une colère sourde, transpartisane,
00:40 de toutes celles et ceux qui, dans le quotidien,
00:43 subissent ce que David Lyssenaar a appelé le délitement régalien.
00:47 Perde de l'autorité, plus de repères.
00:49 Moi, vous me parliez de ma ville.
00:51 Au mois de juin, 300 individus, une ville de 90 000 habitants,
00:56 10 millions de dégâts uniquement par 300 individus,
00:59 alors que j'ai plus de 40 % de la population qui a moins de 30 ans.
01:03 Donc, ce n'est pas les jeunes, ce n'est pas les banlieues.
01:06 Et malheureusement, au jour d'aujourd'hui, réponse pénale,
01:09 affreux mot parce que je devrais dire sanction, peine, rien.
01:14 La semaine dernière, un gardien d'immeuble qui avait osé,
01:18 pendant les émeutes, 35 ans, refuser à deux voyous
01:22 d'enlever l'électricité pour faire ensuite leur méfait.
01:27 Ils l'ont tabassé plus de 30 jours d'arrêt.
01:30 Il reconnaît les deux agresseurs.
01:32 Il y a 15 jours, le tribunal de Bobigny,
01:35 parce que lui a porté plainte nominativement contre ces agresseurs.
01:42 Deux gardiens voisins disent ne plus se souvenir
01:45 exactement des visages des agresseurs,
01:48 parce que c'est la loi du quartier.
01:49 Eh bien, relaxe.
01:51 Le parquet demande 18 mois de prison.
01:53 Donc, le procureur fait son travail.
01:55 Et donc, on voit bien qu'il y a cette coulère sourde en disant
01:58 moi, je ne peux pas vous assurer ici que demain,
02:01 on n'aura pas à nouveau des émeutes parce qu'il y a ce délit.
02:04 Donc, je pars loin de ce mouvement parce que je vous dis,
02:06 en ce moment, on est dans la tristesse, dans le deuil.
02:09 On est dans l'enquête pour les gendarmes.
02:11 Mais un élu local ne peut pas s'empêcher de se dire
02:14 ça peut arriver, ça pourrait être mon gosse,
02:16 ça pourrait être quelqu'un de ma ville.
02:17 Et en plus, peut-être que dans un an, il n'y aura rien.
02:20 Et ça, ça n'est plus supportable.
02:21 - Vous n'êtes pas sûr de la réponse judiciaire ferme ?
02:23 - Je ne suis pas.
02:25 - Pourtant, là, il y a la mort d'un jeune de 6 ans.
02:26 - Je le dis au effort, compte tenu du quotidien
02:29 que nous vivons dans nos villes, malheureusement,
02:32 et ce n'est pas les magistrats, c'est le système pénal
02:35 qui est ainsi.
02:36 Ça ne sert à rien d'inventer de nouveaux textes.
02:38 Les peines ne sont pas appliquées.
02:39 Il n'y a pas d'effectivité de la sanction.
02:41 Il n'y a pas de la rapidité de la sanction.
02:43 Il y a encore moins d'application des sanctions.

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