• l’année dernière

Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Mais d'abord sur Europe 1 comme tous les vendredis, quel plaisir de vous retrouver Catherine Ney, bonjour !
00:04 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous !
00:07 - Catherine, le procès d'Eric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République s'est achevé hier.
00:12 Le procureur général après la Cour de cassation, Rémi Yates,
00:15 réclame un an de prison avec sursis à l'encontre du garde des Sceaux.
00:19 La décision de la CGR a donc été mise en délibéré au 29 novembre.
00:24 - Oui, et peut-être qu'un jour ce procès fera un sujet pour Netflix, mise à mort d'un ministre par les juges qui n'ont jamais accepté sa nomination.
00:33 Le 6 juin 2020, lui place Vendôme, une déclaration de guerre, dixite le syndicat USM,
00:39 et François Mollins, le procureur général à la Cour de cassation, on le sait guignet, le poste suscétait le couronnement de sa carrière.
00:46 Alors le 7 juin, il saisissait la Cour de justice suite à 9 plaintes sur la gestion du Covid.
00:52 Trois mois plus tard, huit ministres étaient perquisionnés à 6 heures du matin,
00:55 leurs ordinateurs, leurs téléphones, leurs placards étaient fouillés.
00:58 Une humiliation pour eux et une fessée pour Emmanuel Macron, coupable d'avoir nommé l'ennemi.
01:03 - Alors avant d'être nommé ministre, on s'en souvient,
01:05 Arik Dupo-Moretti avait porté plainte contre trois magistrats du parquet national financier.
01:11 - Oui, c'est que dans la fameuse affaire Bismuth-Sarkozy,
01:13 ces magistrats voulaient savoir qui avait averti l'ex-président et son avocat qu'ils étaient sur écoute.
01:18 Ils soupçonnaient une dizaine de ténors du barreau, ils avaient donc fait éplucher leur relevé téléphonique,
01:24 dont ceux d'Arik Dupo-Moretti qui dénonçaient ses méthodes de barbouze.
01:28 Devant le scandale, Mme Belloubet, la ministre, avait déclenché une enquête de fonctionnement.
01:32 - Alors ensuite, Arik Dupo-Moretti est nommé ministre de la justice, il retire sa plainte,
01:38 mais c'est lui qui reçoit les résultats du fameux rapport.
01:41 - Eh oui, lequel signalait des manquements possibles en matière de loyauté, de diligence et de rigueur professionnelle.
01:47 Alors que faire ? Sa directrice de cabinet, Mme Malbec, interrogeait François Mollins,
01:52 un ami qui lui dit "écoute, envoie-moi le rapport, je te dis ça demain".
01:56 Et le lendemain, il lui conseillait d'ouvrir une enquête administrative, ce que le ministre a fait.
02:00 - Voilà, sauf que cette enquête, ça ne passe pas du tout du côté des juges.
02:04 Le syndicat de la magistrature et Anticor porte plainte.
02:08 - Alors, première duplicité de François Mollins, le 20 septembre, il signait avec Chantal Arrins,
02:12 dans le monde d'une tribune, poussa l'armée de l'atteinte à la présomption d'innocence des magistrats par le ministre,
02:18 en cause de l'enquête administrative qu'il avait conseillée.
02:21 En juillet 2021, perquisition à grand spectacle du ministère de la justice,
02:27 après quoi le ministre était mis en examen et le procès annoncé, il risquait gros 5 ans de prison.
02:32 - Alors le procès, nous y sommes, c'est celui qui vient de se dérouler cette semaine.
02:35 Ce qui est intéressant, Catherine Ney, dites-vous, c'est l'audition de François Mollins.
02:40 - Ah oui, moi je dis que c'est un exercice de fourberie incroyable.
02:43 Il a d'abord commencé à se plaindre de ce ministre qui ne l'avait pas invité à déjeuner Place Vendôme,
02:48 comme l'avaient fait tous ses prédécesseurs.
02:50 Mais vérification faite par les avocats, les entrées et sorties étant enregistrées Place Vendôme,
02:56 on voit que le procureur y est bien entré le 16 juillet 2020, et pour y déjeuner bien sûr.
03:00 Alors, on lui demande de vérifier ses carnets.
03:03 Ah oui, j'avais oublié.
03:05 Alors a-t-il conseillé l'ouverture d'une enquête administrative ?
03:08 Réponse, on m'a téléphoné, il était 6h du matin, je ne suis pas apte à donner un avis aussi tôt.
03:13 On l'interroge encore.
03:14 Oui, j'ai donné un conseil, mais je ne suis quand même pas là pour pallier les carences du cabinet du ministre.
03:20 Puis tiens, au fil de l'interrogatoire, il a retrouvé un mail dans ses dossiers.
03:24 Les avocats du ministre demandent à voir.
03:26 Eh bien, figurez-vous que c'est un dialogue avec Jean-Paul Sud,
03:28 président suppléant du Conseil de la magistrature.
03:31 Ils ont parlé ensemble du rapport et celui-ci conclut qu'il est absolument indispensable
03:36 d'ouvrir une enquête administrative sur les trois magistrats du PNF.
03:41 Incroyable, là, Mollins vient de se piéger.
03:44 Les avocats du ministre, Émile Lorrain et Jacqueline Laffont, le disent,
03:48 si on avait eu ce document, il n'aurait jamais eu de procès.
03:51 Et là, vous dites, Catherine Ney, que c'est très grave.
03:53 Oui, parce que ce plus haut magistrat a menti sous serment.
03:57 C'est lui, François Mollins, qui a fourni au ministre le couteau
04:01 avec lequel il savait qu'il serait tué.
04:03 Monsieur Mollins a pris sa retraite, encensé par Libération et le Monde.
04:08 Signature européen Catherine Ney, que l'on retrouve demain,
04:11 comme tous les samedis sur Europe 1, autour de Pierre de Villeneuve, dans les Grandes Voies.

Recommandations