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Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.

Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00 L'héritage 33 sur Europe 1, l'heure de retrouver les signatures européennes du vendredi,
00:05 avant de retrouver Eugenie Bastier.
00:07 Bienvenue Catherine Né, bonjour Catherine.
00:10 Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:12 J'irai jusqu'au bout, j'irai jusqu'au bout.
00:15 Nicolas Sarkozy s'explique ce matin, on en a parlé dans le Figaro,
00:19 mercredi après la condamnation par la Cour d'appel de Paris,
00:22 il s'est pourvu en cassation et vous revenez sur cette affaire des écoutes Catherine.
00:27 Oui parce que les faits remontent en 2012 avec l'affaire dite du financement de sa campagne en 2007 avec l'argent libyen.
00:35 Entre les deux tours de la présidentielle, Mediapart publie deux documents dont on sait aujourd'hui qu'ils sont des faux.
00:41 Mais les juges donc sont à la recherche de l'argent, ils enquêtent à travers le monde et à grands frais
00:46 et mettent sur écoute l'ancien président et son avocat Thierry Herzog pendant 4500 heures du jamais vu.
00:52 Alors de l'argent ils n'en trouvent pas, mais ils trouvent autre chose,
00:55 de quoi nourrir leur vindicte à travers des bribes de conversation.
00:59 En 2014, après le non-lieu dans l'affaire Bettencourt, Thierry Herzog avait saisi la Chambre criminelle de cassation
01:06 en espérant que celle-ci condamnerait le juge gentil qui avait mis en examen Nicolas Sarkozy dans cette affaire
01:12 pour lui avoir confisqué ses agendas présidentiels alors qu'il était en fonction, ce qui était un acte hors la loi.
01:18 Donc à travers ces conversations, il les suspecte de vouloir corrompre Gilbert Aziber,
01:24 magistrat à la Cour de Cassation, à savoir donner nous des renseignements contre un poste à Monaco.
01:28 - Mais en fait il s'agissait de bribes de conversation qui ont suffi au juge pour dénoncer un pacte de corruption.
01:34 - Oui, en les mettant bout à bout. Alors l'intention, d'abord il n'y a jamais eu d'intervention à Monaco,
01:39 pas un centime d'argent dans l'affaire, l'intéressé Gilbert Aziber ne s'est pas renseigné,
01:44 d'ailleurs Nicolas Sarkozy ne lui a jamais parlé, et le pire c'est que lui-même n'a jamais rien demandé à l'avocat Thierry Herzog,
01:51 ça ne correspondait même pas à un souhait personnel d'aller à Monaco.
01:54 Mais en février 2021, en écartant tous les arguments de la défense, le tribunal correctionnel,
02:00 insistant sur la particulière gravité des faits, condamnait les trois hommes à trois ans de prison,
02:06 dont deux avec sursis, mais sans peine complémentaire.
02:09 - Donc Nicolas Sarkozy a fait appel et le jugement est intervenu mercredi dernier.
02:12 - Et oui, mauvaise surprise, la présidente Sophie Clément, un patrimoine pas très adéquat en l'occurrence,
02:18 se tape encore plus fort, non seulement elle maintient les peines de prison pour les trois hommes,
02:22 alors que le parquet avait recueilli un appel à un sursis total, c'est-à-dire pas de prison,
02:26 et elle y ajoutait trois ans de suppression de droits civiques et civils, seul cadeau,
02:31 elle n'ordonnait pas d'exécution provisoire, pas de bracelet électronique à la sortie du tribunal,
02:36 et Thierry Herzog peut continuer à exercer son métier d'avocat.
02:39 - Mais maintenant la question qui se pose Catherine, c'est que va décider la cour de cassation dans un an ?
02:43 - On peut être pessimiste parce que déjuger les juges c'est pas le genre de la maison, on va voir,
02:47 mais maître Jacqueline Laffont, l'avocate de Nicolas Sarkozy, espère tout de même qu'elle jugera en droit et non pas en moral.
02:54 La justicierise prudente de la Cour européenne des droits de l'homme est formelle,
02:58 en aucune façon de telles écoupes ne peuvent être opposables à son client.
03:02 - Alors revenons à cette interview du Figaro, publiée ce matin,
03:06 "Je n'ai rien fait de condamnable", martèle Nicolas Sarkozy.
03:09 - Oui, et il parle du combat de politique de certains juges, a prêté, il le dit,
03:14 ses affaires m'ont fait paire de la présidentielle de 2012 et aussi la primaire de 2016.
03:19 Alors la question, madame Clément, est-elle un magistrat impartial ?
03:23 Dans un article du Monde en juillet 2009, juge au pôle financiel s'était opposé avec virulence
03:28 au projet de réforme de Nicolas Sarkozy du juge d'instruction à la française,
03:32 celui qui instruit à charge et à décharge, qui est une anomalie contraire au principe européen.
03:37 La même personne ne pouvant pas faire les deux, on l'aurait remplacée par le juge de l'instruction nuance.
03:43 Mais elle écrivait à l'époque, "Si la réforme voit le jour, je changerai de poste
03:47 et j'irai là où je peux me lever et applaudir quand on parle d'indépendance de la justice."
03:51 Donc une opposante. Alors cette réforme, bien sûr, avait hystérisé la planète judiciaire,
03:56 qui déjà n'avait pas dégéré d'être traitée de petit poids par Nicolas Sarkozy.
04:00 Et depuis, s'agissant du président, eh bien on frôle l'irrationnel du côté de la justice.
04:05 Alors ce qui fait dire à un avocat, vous voyez, ces peines excessives, la violence de l'arrêt,
04:10 mais plus généralement, la contestation du politique qu'ont fait les perquisitions
04:15 chez les ministres chargés du Covid, la mise en examen de Madame Buzyn,
04:18 puis celle du Pontmoretti, le garde des Sceaux, et la perquisition au ministère,
04:23 eh bien tout cela traduit, dit-il, l'ère du temps, à savoir une gilet jaunisation de la justice.
04:29 – Gilet jaunisation de la justice. Merci Catherine Néon.
04:32 On vous retrouve demain, 10h, avec les Grandes Voix d'Europe, autour de Pierre de Villeneuve.

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