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Transcription
00:00 L'Afrique est riche en ressources énergétiques mais la moitié de sa population, près de
00:15 600 millions de personnes, n'a toujours pas accès à l'électricité.
00:18 Pour en finir avec ce paradoxe, des investissements sont nécessaires.
00:23 Quel est le rôle du secteur privé en Afrique dans le financement de la transition énergétique
00:28 ? Pour répondre à cette question, nous sommes en compagnie de Dr Bouyer Roméo, économiste.
00:35 Bienvenue monsieur.
00:36 Merci madame.
00:37 Alors, dans le contexte dans lequel nous sommes aujourd'hui, peut-on parler de transition
00:42 énergétique en Afrique quand on sait que, comme je le disais dans l'introduction, plusieurs
00:48 personnes n'ont pas accès à l'électricité ?
00:49 D'accord.
00:50 Si bien madame, je pense que de plus en plus de gens peuvent parler de transition énergétique.
00:56 C'est vrai, d'aucuns diront que c'est un effet de mode mais quand même on voit qu'il
01:03 y a déjà une entame, même si ce n'est pas suffisant, même si c'est à l'état
01:06 embryonnaire, mais il y a déjà de la volonté.
01:08 Donc, vous convenez avec moi, même quand vous allez à l'impérial du pays, dans
01:12 certaines zones, vous avez déjà de l'énergie qui n'est pas fossile mais qui est déjà
01:20 utilisée, avec l'énergie solaire.
01:23 Donc, il y a déjà quelque chose qui est déjà fait, même si ça reste encore à
01:28 l'état embryonnaire, mais la volonté y est.
01:31 D'accord.
01:32 Alors, comment on peut expliquer le déficit d'accès à l'énergie ?
01:37 Oui, il faut dire que pour avoir l'énergie, il faut mettre en place des infrastructures.
01:41 Et donc, ça a un coût.
01:44 Donc, vous savez que nous faisons partie des pays en voie de développement.
01:48 Voilà, et donc, ce n'est pas toujours facile d'avoir des ressources financières
01:53 pour mettre en place des infrastructures pour aller à la transition énergétique.
01:59 Voilà, donc c'est ce qui explique un peu cela.
02:02 Alors, les chefs d'État africains et des représentants du secteur privé se sont réunis
02:06 à Nairobi, au Kenya, pour la toute première édition du Sommet africain sur le climat.
02:12 Et cette rencontre organisée en amont de la COP 28, qui aura lieu en décembre, s'est
02:17 clôturée par la signature d'une déclaration par laquelle l'Afrique se dote d'ambitions
02:21 communes à l'échelle du continent dans la lutte contre le changement climatique.
02:24 Alors, dans cette déclaration, les pays africains appellent à la mise en place d'une
02:28 taxe mondiale sur les émissions carbone qui pourrait être complétée d'une taxe sur
02:34 les transactions financières internationales.
02:36 Alors, est-ce que ces mesures, vous pensez que ces mesures de soutien financier pourraient
02:41 constituer le moteur de leur transition énergétique, donc à ces pays africains-là ?
02:45 D'accord, bon, je pense qu'à ce niveau, il faut dire que la fiscalité elle-même,
02:52 on se pose la question de savoir comment est-ce que ce mécanisme sera véritablement mis en
02:58 place parce que tantôt on parle d'imposer les compagnies aériennes et autres, mais
03:08 en même temps qu'on le fait, il faut dire que ça augmente aussi les coûts qui sont
03:12 toujours supportés par le consommateur, c'est celui qui est en dernier ressort.
03:16 Et donc, il faut trouver peut-être d'autres mécanismes.
03:18 Par exemple, on peut nous dire que sur les exportations de chaque pays, parce que nous
03:25 sommes plus impactés, parce que nous avons des produits primaires et donc le changement
03:30 climatique va permettre de rendre nos ressources encore plus rares.
03:35 Et donc, pour cela, il faut aller plus vite.
03:37 Donc déjà, sur nos exportations, les pays africains peuvent s'entendre et mettre dans
03:42 un fonds commun une sorte de taux d'imposition à l'exportation qui serait quand même marginal,
03:51 mais qui avec le concours de tous ces pays sur une certaine période, on peut quand même
03:56 mettre en place des infrastructures de façon commune.
03:58 Et puis bon, il y a d'autres moyens de financement, mais comme nous parlons de la fiscalité,
04:06 pourquoi je fais cette proposition ? Maintenant, en ce qui concerne les autres moyens, il faut
04:10 dire que le secteur privé en lui-même, souvent nous parlons de partenariat avec le secteur
04:16 public-privé.
04:17 Donc, je pense que déjà l'État même doit être fortement impliqué parce que l'énergie
04:26 est beaucoup utilisée par les entreprises privées.
04:29 Si on veut accroître la productivité, par exemple, on a forcément besoin de l'énergie,
04:35 de l'électricité.
04:36 Et donc, je pense que c'est pour le bien des entreprises elles-mêmes.
04:41 Donc, je pense qu'on peut avoir ce partenariat-là entre les deux agences économiques, public-privé.
04:47 Alors, quels sont les principaux défis à relever en termes de financement et d'investissement
04:52 pour favoriser le développement énergétique du continent africain ?
04:55 Voilà, déjà, il faut dire que l'État dans son rôle régalien de réallocation
05:03 des ressources doit cibler les secteurs qui sont concernés et aller avec des subventions,
05:10 mettre en place des infrastructures.
05:12 Et même déjà, à la Banque mondiale, les institutions de Bretton Woods tendent déjà
05:17 la main aux différents pays pour mettre en place ces infrastructures.
05:21 Parce qu'il faut dire qu'ici, l'idée c'est de contrer, comment on appelle, cette
05:28 avancée du changement climatique qui nous fait assez de mal.
05:31 Et donc, comment faire aller plus vite pour limiter déjà les dégâts et même en utilisant
05:38 peut-être les conséquences de ce changement climatique avec l'énergie solaire par exemple.
05:43 Et comment est-ce qu'on crée une interconnection par exemple entre les pays où il fait un
05:48 peu plus chaud, tel que le Niger, et mettre des mécanismes en place de telle sorte qu'on
05:53 puisse avoir une diffusion de cette énergie solaire-là.
05:56 Voilà, donc il faut une coopération au niveau des pays africains.
06:01 Il ne faut pas aller individuellement.
06:02 Alors, quel rôle doit ou peut jouer l'intégration africaine à travers la zone de libre-échange
06:10 intercontinentale et les différents blocs sous-régionaux ? On a par exemple la CDAO
06:15 dans le processus de transition énergétique.
06:18 Ok, moi je pense que déjà dans la zone de libre-échange, il y a déjà des soutiens
06:25 financiers qui accompagnent.
06:26 La ZLEC a fait BEMSI je crois bien, voilà.
06:31 Et donc déjà, cette banque-là peut aussi mettre en place des fonds pour déjà développer
06:39 ces infrastructures qui vont nous conduire inévitablement vers la transition énergétique.
06:45 Donc je pense que parce qu'il y a des retombées.
06:48 Il y a des retombées, donc il est important d'investir dans ce type d'infrastructures.
06:53 Et je pense que la BAD aussi est quand même brûlante pour les infrastructures qui portent
07:01 plus la croissance.
07:03 Et nous savons tous que l'énergie est vraiment très très très importante pour le développement
07:09 de nos économies.
07:10 Mais seulement, il faut de l'énergie qui ne puisse pas avoir de conséquences négatives
07:16 sur le climat et par conséquent sur nos ressources.
07:18 Alors vous avez parlé de retombées, est-ce qu'on peut savoir ce qu'il pourrait y avoir
07:23 comme retombées ?
07:24 Les retombées c'est en termes de productivité, c'est-à-dire que quand vous fonctionnez avec
07:29 l'énergie, vous devenez un peu plus productif avec les grosses machines que vous utilisez.
07:35 Et donc voilà un peu pourquoi on dit que les sociétés les plus productives ne peuvent
07:41 rien faire sans l'énergie.
07:43 Ça ce n'est pas possible.
07:44 Alors dans le rapport de l'AIE, écrit conjointement avec la Banque africaine de développement
07:49 dont on parlait tout à l'heure, les deux institutions estiment qu'il faudrait mobiliser
07:54 200 milliards de dollars d'investissement annuel d'ici à 2030 pour que l'Afrique atteigne
07:59 un accès universel à l'électricité.
08:01 Et tout en respectant bien sûr les différents objectifs climatiques.
08:06 Est-ce que vous pensez que c'est possible ça ?
08:08 Oui, je pense que c'est possible parce que quand vous regardez déjà les conclusions,
08:15 si vous voulez les débats qui se passent au niveau de la COP, vous remarquez que généralement
08:20 les pays africains réclament quelque chose parce que bon voilà ils polluent moins, ils
08:25 sont victimes et tout ça.
08:27 Donc je pense que c'est de revoir un peu cette doléance-là en termes de comment est-ce
08:33 que les institutions ou les autres nous aident à mettre en place ces infrastructures au
08:38 lieu de demander des pensions par exemple.
08:42 Donc c'est de dire que voilà…
08:45 Vous trouvez que l'Afrique demande trop ?
08:47 Non, pas comme si l'Afrique demande trop mais que l'Afrique demande juste en fait
08:51 et c'est ça que moi je parle.
08:53 Pas en termes de demandes financières mais en termes d'infrastructures, de technologies
08:59 sur tout ça.
09:00 Il faut qu'on demande la technologie pour pouvoir mettre en place ces différentes infrastructures
09:06 ici mais pas dire qu'il faut nous dédommager, voilà, etc.
09:10 Mais le financement normalement, si on reçoit de l'argent, c'est de ça qu'on parle,
09:17 on peut se doter aussi de technologies nous-mêmes, non ?
09:22 La technologie prend un peu de temps, à moins que vous n'importiez cette technologie.
09:27 Mais même quand vous importez cette technologie, il faudrait que le capital humain qui est
09:33 là puisse l'absorber.
09:34 Mais est-ce qu'on a cette capacité-là d'absorber ces nouvelles technologies ?
09:39 Je veux dire en clair, est-ce qu'on a la formation sur place ici qui peut nous aider ?
09:45 Sinon ça sera des gens qui vont venir d'ailleurs.
09:48 On va porter leur savoir.
09:50 Voilà, est-ce que c'est ce qu'on veut ?
09:52 Parce que même si c'est ce qu'on veut, c'est-à-dire qu'il faut faire un retour
09:57 parce que c'est des expertise.
09:58 Voilà, donc voilà un peu.
10:01 Très bien.
10:02 Alors pour vous, quelles sont les solutions de financement qu'il faut privilégier ?
10:06 Oui, je pense que déjà on va aller sur la base de ce que les pays africains demandent
10:13 à la COP.
10:14 C'est de dire que, bon, voilà, vous nous avez promis des trucs parce qu'à chaque
10:18 fois on attend le président, il dit vous nous avez promis ceci, cela, des montants,
10:23 etc.
10:24 Mais la solution pour moi c'est de dire que comment est-ce qu'à partir de ce qu'on
10:31 nous a promis, que ça se matérialise en termes d'infrastructures, de technologies
10:36 qu'on nous apporte pour qu'on puisse voir effectivement sur le terrain que nous sommes
10:41 en train de faire une transition énergétique véritable.
10:44 Parce que si ce n'est pas le cas, nous qui sommes des producteurs de fossiles, on ira
10:51 utiliser et puis bon voilà ce qui aura pour conséquence encore sur le globe terrestre
10:58 parce que ce n'est pas seulement là où on pollue qui est impacté.
11:02 Voilà, parce que c'est comme une externalité négative, donc tout le monde supporte le
11:08 coup.
11:09 Voilà, donc chacun a un intérêt, c'est-à-dire qu'il faut une véritable coopération des
11:13 pays.
11:14 Et donc ce n'est pas de dire qu'on est en train de tendre la main, mais c'est de
11:18 dire seulement que nous avons un retard technologique et au niveau des infrastructures également.
11:24 Donc on souhaite qu'on puisse nous aider à mettre en place des infrastructures pour
11:29 aller à la transition énergétique.
11:31 Et à votre avis, cette transition là pourrait nous prendre combien de temps ?
11:36 Ça dépendra déjà de la volonté politique et puis des moyens financiers qui seront mis
11:43 à nos dispositions.
11:44 Donc on ne peut pas de prime abord faire un calcul rapide pour voir combien de temps
11:49 cela pourrait prendre.
11:50 Peut-être techniquement les experts pourront vous dire voilà pour installer telle turbine
11:56 etc. ça peut prendre tel nombre de temps, mais tant qu'il y aura les ressources et
12:01 la volonté des États de rester dans cette coordination, je pense que ça va aller un
12:06 peu plus vite.
12:07 Alors la COP 28 en décembre prochain, ce sera l'occasion pour l'Afrique de se présenter
12:14 pour la première fois sous la bannière commune de la déclaration de Nairobi.
12:19 Quelle analyse vous pouvez faire à ce propos ?
12:24 D'accord, moi je pense qu'à ce niveau, vous voyez tel que c'est fait dans le cas
12:32 de la ZLECAF par exemple, où chaque État membre dit un peu voici ses contraintes et
12:39 voici ce qu'il est prêt à céder, on peut faire la même chose pour la COP 21, je m'explique.
12:45 Les États peuvent dire par exemple voilà nous nos besoins en termes énergétiques,
12:53 en termes de transition énergétique, voici ce que nous n'avons pas.
12:57 Donc on a besoin de tels moyens, c'est-à-dire des projets bien ficelés, bien clairs sur
13:02 lesquels les bailleurs, les partenaires peuvent vraiment nous aider.
13:09 Il faut des projets clairs, c'est-à-dire quand les présidents africains vont à la
13:13 COP 28, qu'est-ce qu'ils envoient comme projet de transition énergétique ? Parce
13:17 que c'est de ça qu'il s'agit, il ne s'agit pas de dire il faut nous indemniser parce
13:21 qu'on pollue là-bas, le tas de carbone.
13:24 Moi je pense que tout le monde doit aller à cette transition énergétique pour qu'on
13:28 évite de polluer plus la planète et de régler, comment on appelle, c'est-à-dire engendrer
13:36 des gaz à effet de serre.
13:37 Voilà, c'est ce qui nous impacte plus parce que vous voyez que nous sommes plus victimes
13:41 parce que nous sommes des pays généralement agricoles.
13:44 Donc vous voyez l'impact négatif que cela a sur nos productions.
13:48 Cela veut dire que nos ressources diminuent alors que les ressources sont déjà rares.
13:52 Donc on fait tous les efforts pour faire des arbitrages.
13:55 Donc si on laisse encore perdurer cette situation, cela veut dire que nous serons là toujours
14:01 à courir après le nécessaire alors qu'on doit passer à une autre étape aussi.
14:05 Très bien.
14:07 Alors c'était la dernière question de cet entretien.
14:11 Est-ce que vous avez quelque chose à rajouter ?
14:15 Ce que je pourrais dire sincèrement, c'est de demander au président africain quand ils
14:21 vont à cette réunion de vraiment plaider pour le cas de l'Afrique, de relever les
14:28 conséquences que nous supportons avec des faits réels et d'avoir en main des projets
14:34 où dit voilà ce que nous souhaitons dans un tel intervalle de temps et qu'il faudrait
14:39 qu'on nous aide plus à spéculer sur les dédommagements etc.
14:45 Parce que ce n'est pas ça qui est la question véritable.
14:48 Très bien.
14:49 Alors je vais revenir en fait sur votre intervention.
14:53 On parle des pays africains qui partent normalement ensemble, donc c'est d'une voix.
15:01 Mais les réalités de chaque pays diffèrent d'un pays à un autre, surtout au niveau
15:08 économique.
15:09 Comment ces pays là s'accordent pour ensuite aller d'une même voie à cette COP ?
15:14 Oui, vous voyez par exemple, toujours dans le cadre de la coopération économique, dans
15:23 le cadre de la ZLECAF, vous voyez il y a un projet qui est fait depuis l'Egypte jusqu'en
15:27 Afrique du Sud par exemple.
15:28 C'est ce genre de projet qu'il faut développer pour cette interconnection des infrastructures.
15:34 C'est ce qui est le plus important.
15:35 Parce que vous avez par exemple au Niger où il y a plus de soleil que je dirais par exemple
15:40 au sud de la Côte d'Ivoire.
15:41 Et donc c'est-à-dire que nous par exemple, tant qu'il va pleuvoir, comment est-ce qu'on
15:47 met en place notre énergie solaire ? C'est ça donc, c'est de trouver cette technologie
15:52 là pour qu'on puisse se compenser à tous les niveaux.
15:56 Donc on est obligé d'aller ensemble.
15:59 Voilà.
16:00 Très bien.
16:01 Alors merci beaucoup Dr Bouyer d'avoir répondu à notre invitation et à nos questions.
16:07 C'est moi qui vous remercie.
16:08 Je rappelle, cher téléspectateur, que nous étions en compagnie de Dr Bouyer, Roméo,
16:13 il est économiste, et nous avons parlé de la question du rôle du secteur privé en
16:19 Afrique dans le financement de la transition énergétique.
16:23 Merci de nous avoir suivi.
16:24 L'information continue sur cette info et sur cetteinfo.ci.
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