• il y a 9 mois
Avec Patrice Romain, ancien principal de collège, auteur de "Omerta dans l'Éducation nationale" publié aux éditions du Cherche-Midi ; Christophe Margain, chef, président des Toques blanches lyonnaises ; Jérémie Bréaud, maire de Bron ; Bruno Benoît, historien.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-03-28##

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News
Transcription
00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:05 [Musique]
00:00:06 Nous sommes en guerre.
00:00:07 Si vous cherchez la bagarre, vous êtes venus à la bonne place.
00:00:11 [Musique]
00:00:19 Je sais que vous pouvez rentrer chez vous une deuxième fois un soir,
00:00:21 et que votre appartement a encore été visité par des forces mystérieuses,
00:00:25 que vos documents ont disparu, que vos ordinateurs ont disparu,
00:00:27 mais que votre argent est resté là.
00:00:29 [Musique]
00:00:31 Nous sommes en guerre. Non, non, non, nous ne sommes pas du tout en guerre.
00:00:35 Du tout ici où nous sommes.
00:00:37 Alors si je vous dis, je vais faire les pichés au départ,
00:00:39 si je vous dis Jésus, si je vous dis Rosette, vous allez me répondre quoi ?
00:00:42 Lyon.
00:00:43 Et si je vous dis Paul Bocuse, et bien vous savez ce que nous, aujourd'hui,
00:00:46 à Sud Radio et au salon Paul Bocuse de Rexpo,
00:00:50 effectivement, pour Made in PME.
00:00:54 Oui, oui, oui, leur état américain, donc Made in PME, petites et moyennes entreprises,
00:00:59 elles sont aujourd'hui célébrées dans le salon R-Expo à Lyon.
00:01:03 Et nous allons, nous sommes là, effectivement, parce que comme vous le savez,
00:01:07 nous avons ouvert à fréquence Sud Radio à Lyon depuis déjà quelques jours,
00:01:12 et ça marche très, très, très, très bien.
00:01:14 Alors on va parler de tout, on va vous parler évidemment avec un grand gastronome,
00:01:18 un grand chef, nous allons parler avec le débuté de Bronx,
00:01:22 nous allons parler avec un historien, un grand historien.
00:01:25 Et nous allons effectivement évoquer tout cela, mais auparavant,
00:01:30 auparavant on va parler aussi de choses qui ne sont pas très heureuses,
00:01:34 mais il faut en parler, ce proviseur qui a été obligé de démissionner
00:01:37 parce qu'il a demandé à une élève de retirer son voile et qu'il a eu des menaces de mort.
00:01:41 Il faut raconter ce qu'un député dit à l'Assemblée nationale sur les menaces qu'ils ont reçues.
00:01:45 Oui, il y a ça aussi aujourd'hui en France.
00:01:48 Le formidable Art de vivre à la française qui est représenté ici avec le longue-livre PME.
00:01:56 Et puis il y a le reste, et le reste, on est là pour en parler parce qu'on parle de tout dans Mercov, dans tous ses états.
00:02:02 Sud Radio.
00:02:04 C'est Céline Alonso, 900 000 merci.
00:02:07 Vous êtes 900 000 à nous suivre sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
00:02:11 Merci à vous, merci pour votre fidélité.
00:02:13 Sud Radio, parlons vrai.
00:02:15 En direct depuis Lyon Aurexpo.
00:02:18 Ici Sud Radio.
00:02:21 Les français parlent au français.
00:02:26 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:29 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:32 Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
00:02:35 Oui, nous sommes en France.
00:02:37 En 2024, nous sommes plus précisément à Lyon.
00:02:41 En 2024.
00:02:42 Mais il se passe des choses quand même qui ne sont pas très très très très heureuses, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:02:48 Par exemple, un proviseur de la cité scolaire parisienne, Maurice Ravel, du lycée, a été obligé de démissionner suite à...
00:02:56 Il a été cible de menaces de mort.
00:02:59 Oui, il a été menacé de mort parce qu'il a demandé à une élève de retirer son voile.
00:03:04 Voilà, nous sommes en France, en 2024, et c'est devenu quotidien.
00:03:09 Comment ? Pourquoi ?
00:03:11 Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
00:03:13 Le fait du jour.
00:03:15 Le tagada gada, c'était bien, hein ?
00:03:17 Ça, c'était un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître.
00:03:20 Mais aujourd'hui, mais aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ?
00:03:22 Eh bien, c'est très simple.
00:03:23 Voilà, le proviseur d'un lycée parisien a démissionné après avoir été menacé de mort sur Internet suite à une altercation avec une élève au sujet de son voile.
00:03:32 Alors, le ministère dit, nous avons mis en place les mesures de protection nécessaires.
00:03:35 Évidemment, ces incidents ne sont pas possibles, ne peuvent pas se renouveler.
00:03:39 Toutes les mesures seront prises afin que la sécurité soit assurée.
00:03:43 Voilà, donc, on va le recevoir.
00:03:45 Simplement, il démissionne.
00:03:47 Il démissionne parce qu'il est menacé, il se sent menacé de mort, et ce n'est pas possible.
00:03:52 Voilà.
00:03:53 Il avait demandé à des élèves, effectivement, de retirer leur voile.
00:03:57 Et on vous parle de ça, et je ne parle pas de Samuel Paty décapité par un terroriste d'origine tchétchène le 20 octobre 2020 à Conflans.
00:04:07 Je ne parle pas de Bernard tué par un terroriste d'origine ingouche en 2023.
00:04:13 Je ne parle pas d'Agnès Lasalle, professeure d'espagnol tuée à Saint-Jean-de-Luz par un coup de couteau le 22 février 2003, etc.
00:04:21 Alors, qu'est-ce qui se passe ? On sait ce qui se passe.
00:04:24 Mais est-ce que ça va être quelque chose à laquelle il faut s'habituer, comme disait un certain Manuel Valls.
00:04:32 Je ne sais pas.
00:04:33 Patrice Romain, bonjour.
00:04:34 Bonjour, bonjour.
00:04:36 Bonjour Patrice Romain.
00:04:37 Vous êtes ancien principal de collège et vous avez écrit un livre.
00:04:41 Et on vous avait reçu, pour ça on avait parlé, un très très bon livre que je recommande,
00:04:45 "Omerta dans l'éducation nationale", qui était paru dans l'édition du "Charge Midi".
00:04:49 Dites-moi, c'est devenu alors principal de collège ou proviseur ou enseignant.
00:04:54 C'est un métier à risque, à vrai risque aujourd'hui ?
00:04:59 Incontestablement. Incontestablement parce que les chefs d'établissement sont seuls, désespérantement seuls, sans aucun soutien de la hiérarchie.
00:05:06 Je ne parle pas des belles paroles. Vous pensez que mon collègue, il a été reçu par le Premier ministre, par le ministre de l'éducation.
00:05:15 Ouah, super ! N'empêche que psychologiquement, je ne suis pas convaincu que ça l'ait complètement guéri.
00:05:20 Et oui, mais qu'est-ce qu'il fait ? C'est quoi en fait ? C'est recul de l'État, c'est lâcheté, c'est passivité.
00:05:29 C'est quoi ? Comment il se fait qu'on en arrive au stade où, voilà, on dit "Ah oui, c'est terrible" et qu'il soit obligé de démissionner ?
00:05:36 C'est-à-dire, c'est ça pour moi le plus, enfin je dirais le plus grave, de se dire "Attendez, vous allez me protéger à coup de coup de coup, et je tiens".
00:05:44 Et on comprend. Et on comprend, il se dit "Attendez, moi, si c'est comme ça, je m'en vais".
00:05:50 - Patrice Roland. - C'est exactement ça, vous savez, moi j'ai été menacé de mort au cours de ma carrière.
00:05:57 Lorsque je l'ai dit à ma hiérarchie, la hiérarchie m'a dit "Oh, vous savez, ce ne sont que des paroles.
00:06:05 Entre le fait de le dire et le passage à l'acte, il y a quand même une différence". Voilà comment la hiérarchie prend le désespoir des chefs d'établissement.
00:06:14 C'est uniquement un manque de courage. Il faut quand même savoir que jamais un chef d'établissement n'agira comme a agi mon collègue du premier coup.
00:06:25 Il y a une telle pression pour que, justement, il n'y ait pas de vague dans l'éducation nationale, qu'on nous demande la plus grande des bienveillances,
00:06:32 surtout à l'égard des atteintes à la laïcité. Donc mon collègue, il a certainement dû dire dix fois, vingt fois à cette jeune fille d'enlever son poil.
00:06:40 Et que, au bout d'un temps, il en a assez. Et là, ça y est, ça déborde. Mais si, dès la première remarque, la hiérarchie avait été derrière lui,
00:06:49 l'avait soutenue et donc avait sanctionné la demoiselle, ça ne serait pas allé jusque-là. Sauf que comme, justement, comme le titre de mon livre,
00:06:59 omerta dans l'éducation nationale, surtout il faut mettre toute la poussière sous le tapis, il y en a un arrivant à de telles extrémités.
00:07:05 Et après, justement, vos allusions au fait que vous m'aviez reçu pour mon livre, je vous avais dit qu'il y aurait d'autres, ça ne m'est pas dit,
00:07:13 qu'il y aurait d'autres de mes doux Bernard. Et je vous le dis, gardez l'exprès, je vous le dis, il y aura d'autres démissions de chefs d'établissement
00:07:21 qui n'auront pas envie d'être tués pour une cause qu'ils estiment juste et qui est juste, mais c'est impossible de lutter seul. Sans soutien, c'est impossible.
00:07:32 Mais alors justement, Patrice Romain, juste, vous disiez d'un d'autre, d'ailleurs une autre affaire très similaire à celle du lycée Maurice Ravel à Paris,
00:07:40 là, par exemple, à Ivry-sur-Seine, trois individus comparaîtront le 31 mai prochain, pour avoir menacé de mort, une chef d'établissement d'Ivry-sur-Seine.
00:07:47 C'est-à-dire que ça continue encore et encore. Mais dites-moi, c'est fier aussi, Patrice.
00:07:51 - Bien sûr, mais ils vont être sanctionnés, ils auront au moins un rappel à la loi.
00:07:55 - Un rappel à la loi, eux, vous dire le principal va être sanctionné ?
00:07:59 - Non, non, non, non, non, mais les... - Ah oui !
00:08:02 - Les qui ont menacé de mort, on va leur dire, ne fassez pas bien, il ne faut pas recommencer, ça fait 50 fois qu'on vous le dit, il ne faut pas recommencer.
00:08:07 - Oui, oui, et on leur fait un travail d'éducation citoyenne, bien sûr, des travaux. Mais dites-moi, que fait Patrice Romain, quand même, une chose, vous l'avez évoquée,
00:08:16 que fait la hiérarchie ? Qui décide de dire "stop, au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable" ?
00:08:23 Personne ne décide, c'est le ministre, c'est la hiérarchie, c'est le rectorat, c'est quoi ?
00:08:29 - Je ne suis même pas convaincu que le ministre soit au courant de l'étendue des dégâts.
00:08:34 Vous savez, c'était un vrai panier de crabe, la hiérarchie de l'éducation nationale.
00:08:39 Chacun veut poursuivre sa petite carrière, et pour poursuivre cette carrière, il faut qu'il n'y ait pas de vagues.
00:08:47 Donc, à tous les niveaux, on cache la vérité. Pourquoi ? Parce que, pour être bien vu à l'éducation nationale, il ne faut pas faire de vagues.
00:08:56 Donc, des menaces de mort, on étouffe. Il n'y a pas de menaces de mort, donc dans mon département, tout va bien, et donc je peux être promu et aller dans un département plus important.
00:09:07 C'est vraiment ce principe. Vous savez, normalement, un haut fonctionnaire, il est là pour faire en sorte que l'administration du pays fonctionne.
00:09:20 Mais ce n'est plus le cas, maintenant. La plupart, c'est juste leur petite carrière personnelle.
00:09:24 Ce qui est d'ailleurs extraordinaire, c'est de voir tous ces hauts fonctionnaires-là qui prônent le vivre-ensemble.
00:09:30 Ce n'est pas grave de porter le voile, ce n'est pas grave d'insulter un professeur, ce n'est pas grave de le menacer de mort.
00:09:35 Tous ces gens-là, leur progéniture, ils la mettent dans le privé ou dans des établissements d'élite.
00:09:40 Ils font en sorte de frauder, ils connaissent tous les arcades du pouvoir, ils fraudent pour que leur progéniture soit dans des établissements tranquilles.
00:09:50 Faites ce que je dis et surtout, ne faites pas ce que je fais.
00:09:53 C'est exactement ça.
00:09:55 C'est extraordinaire. On a l'impression qu'une espèce de politique, évidemment, honteuse, on ne peut pas être suivi, on ne peut pas le dire.
00:10:02 Mais en fait, on dit "je m'occupe de moi, de ma petite famille, de mon petit iglot, disons, et puis le reste, la faute n'a pas de chance".
00:10:12 A votre avis, ça ne peut que continuer comme ça, Patrice Romain ?
00:10:17 Est-ce qu'il peut y avoir un sursaut quand même ? Ou vous êtes pessimiste là-dessus ?
00:10:23 Moi, je suis très pessimiste.
00:10:25 Vous avez Mme Oudéa Kastéra, qui, lorsqu'elle était ministre de l'éducation nationale, a clairement menti.
00:10:32 Elle a dit qu'elle avait mis son enfant dans le privé parce que les enseignants étaient absents dans le public.
00:10:36 Elle a menti sans vergogne.
00:10:39 Donc le minimum aurait été qu'elle démissionne.
00:10:42 Mais non, elle est une grande pote, elle est ministre, elle a dit des choses à l'Olympique formidables, elle n'aura pas d'engouteillage, du tout, du tout.
00:10:48 Donc les gens, maintenant, n'ont aucune morale.
00:10:52 Donc il est très compliqué d'avoir une politique correcte lorsque c'est dirigé par des gens qui n'ont aucune morale.
00:11:00 Moi, je suis très pessimiste, oui.
00:11:02 En fait, ce que vous dites, c'est la garantie de l'impunité, cette espèce de garantie terrifiante d'une certaine impunité qui dit "oui, ben écoutez, je peux faire ça et ça et ça, oui, et puis voilà, on continue comme ça".
00:11:15 Ce qui est très frappant, encore une fois, Patrice Romain, les violences, on connaît, ça a existé.
00:11:20 Mais là, ça devient quotidien.
00:11:22 Quotidien avec menaces de mort et compagnie.
00:11:25 Et à un moment donné, on se dit "mais quoi faire, quoi ? Quoi faire ? On ne peut pas quand même baisser les bras".
00:11:33 Vous savez, vous avez un tas de chefs d'établissement qui ne veulent pas baisser les bras. Mais lorsque, justement, vous êtes un chef d'établissement attaché à la laïcité, que vous essayez de faire respecter la loi, la loi dit bien "pas de signes religieux sans ta loi dans un établissement".
00:11:51 Donc faites respecter la loi. Et lorsque vous avez votre propre hiérarchie qui vous dit "oui, certes, c'est la loi, mais il faut adapter", qu'est-ce que vous voulez faire ?
00:12:03 Votre propre hiérarchie ne vous défend pas. Et dit "attends, reste tranquille, voilà, dis ça".
00:12:10 Voilà, bien sûr, puisque le mantra, c'est pas de base.
00:12:13 Vous savez, mon livre "Regorge d'exemples", c'est au quotidien. Là, c'est la phase énergétique. D'ailleurs, j'ai vu, évidemment, les menaces de mort, c'est terrible.
00:12:23 Mais au quotidien, oui, les chefs d'établissement sont désavoués. Ils sont désavoués. Ils doivent se taire.
00:12:32 C'est pour ça que vous avez très peu de chefs d'établissement qui s'expriment dans les médias, sauf les représentants syndicaux qui cogèrent l'éducation nationale avec le ministère.
00:12:42 Mais les chefs d'établissement de base ne s'expriment pas dans les médias, parce que s'ils s'expriment, ça y est, leur carrière est terminée.
00:12:50 Eh oui, eh oui, c'est formidable, parce que... Enfin, c'est formidable, et voyez ce que je le dis avec des grands guillemets.
00:12:56 C'est en fait l'empire du mensonge doublé avec l'empire de la peur, quoi.
00:13:01 On dit "Voilà, Atlentur, attention, pense à ta carrière, pense à ta famille, tais-toi".
00:13:06 Vous savez, ce qui me fait penser, c'est la fable de Jean qui lèche le crocodile en espérant qu'il sera mangé le dernier. C'est un peu ça, non ?
00:13:13 Oui, oui, oui, c'est exactement ça.
00:13:17 On a une question, auditeur André, qui nous dit... Là, c'est le proviseur qui a été menacé.
00:13:23 C'est un peu le dernier rempart du collège, du lycée, parce que c'est plus haut dans la hiérarchie qu'un professeur.
00:13:28 Qu'est-ce qui se passe, là, Patrice Roux ? Là, c'est directement le chef de l'établissement qui est menacé.
00:13:33 Oui, c'est... Ce n'est pas Samuel Paty, c'est un proviseur, mais ça ne change rien. C'est ça, le problème.
00:13:39 Alors, vous savez, c'est une question très intéressante. Parce qu'effectivement, le jour...
00:13:45 Le jour, ça, je n'y avais pas pensé, mais le jour où les hauts fonctionnaires, c'est-à-dire les inspecteurs,
00:13:50 les directeurs académiques et les recteurs, seront menacés de mort, là, effectivement, ils diront "Mince, il faut d'ailleurs".
00:13:58 Oui, ça, ça arrive jusqu'à nous.
00:14:00 C'est de la petite friture, du menu frottin, ce n'est pas grave. Mais c'est intéressant, la remarque de l'auditeur.
00:14:06 C'est très intéressant. Effectivement, attendons l'étape suivante, quand justement, il y aura des menaces de mort envers les hauts fonctionnaires.
00:14:14 Oui, et...
00:14:16 Vous savez, dans leur tour d'Ivoire, ils sont tranquilles, c'est-à-dire que, dès que ça chauffe un petit peu,
00:14:22 ils demandent au chef d'établissement de céder, et eux, ils ne sont pas menacés, en fait.
00:14:27 Oui, enfin, est-ce qu'il faudra attendre que les menaces arrivent au ministre de l'Education nationale ?
00:14:31 Espérons que pas, quand même. Merci beaucoup, Patrice Romain. Merci.
00:14:35 Merci, Patrice Romain, d'avoir été avec nous. On rappelle votre livre "Omerta" dans l'Education nationale, aux éditions du Cherche Midi.
00:14:41 On va marquer une courte pause sur Sud Radio. On est toujours en direct du salon Made in PME à Lyon, à l'Euro Expo.
00:14:47 Si vous voulez nous passer, nous voir, vous pouvez venir. On est au pavillon 6.3.
00:14:52 Et puis, on rappelle cette nouvelle séquence, si vous nous écoutez dans la région lyonnaise 105.8.
00:14:57 On marque une courte pause sur Sud Radio et on revient pour les Pères, les Huées et les Bravo d'André Bercoff.
00:15:01 A tout de suite sur Sud Radio.
00:15:03 Sud Radio Bercoff dans tous ses états, midi 14h. André Bercoff.
00:15:08 En direct depuis Lyon Euro Expo.
00:15:11 Ici Sud Radio.
00:15:15 Les Français parlent au français.
00:15:19 Les carottes sont cuites.
00:15:22 Les carottes sont cuites.
00:15:25 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:15:29 C'est Radio Londres, mais c'est Sud Radio à Lyon.
00:15:32 Donc Radio Lyon, Radio Sud Radio, la voix, vous le savez, de la résistance à toutes les idées reçues et à toutes les doxas.
00:15:40 Et à tous les conformismes et à tous les passages cloutés, balisés.
00:15:45 Alors, qu'est-ce qui se passe en Europe ?
00:15:47 Alors, vous avez vu qu'apparemment, toute l'Europe, elle se dit "est-ce qu'on va faire la guerre ? Est-ce qu'on va entrer en guerre ou pas entrer en guerre ?"
00:15:55 Alors les bruits de bottes s'accumulent.
00:15:57 On a vu aussi passer l'attentat à Moscou et autres.
00:16:00 Et au fond, de temps en temps, on attend, comme ça, on entend, de la part de certains responsables, la vérité qui sort de la bouche, non des enfants, mais des institutions.
00:16:10 Comment ? Écoutez.
00:16:12 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:16:15 Les perles du jour.
00:16:17 [Musique]
00:16:33 Et vous entendez cette voix douce, cette voix divine, et bien vous savez de qui c'est ?
00:16:38 C'est Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne, en train de se laver les mains tout en chantant l'hymne européen, l'hymne à la joie, évidemment, de Beethoven.
00:16:49 Alors, ce n'est pas Ponce Pilate, c'est Ursula von der Leyen.
00:16:52 Alors, qu'est-ce qui se passe ? Au nom de l'Europe, que doit-on faire ?
00:16:56 Alors, il y a, vous savez, la polémique fait rage, certains disent "non, non, mais ça ne nous concerne pas, l'Ukraine n'est ni dans l'Union Européenne ni dans l'OTAN",
00:17:04 d'autres disent "non, mais vous êtes des égoïstes, demain ce sera notre tour si nous ne participons pas d'une manière ou d'une autre, évidemment, soldats ou pas soldats".
00:17:13 Et puis de temps en temps, de temps en temps, on entend quelque chose.
00:17:17 Notamment, alors ce n'est pas un sous-fifre, c'est le chef de la diplomatie de l'Union Européenne.
00:17:24 C'est Monsieur Borrell, Monsieur Joseph Borrell, qui a dit à CNN, la chaîne d'information américaine CNN, voici ce qu'il a dit hier. Écoutez.
00:17:36 Nous ne pouvons pas permettre à la Russie de gagner cette guerre, sinon les intérêts américains et européens seront très en danger.
00:17:43 Ce n'est pas un sujet de générosité seul, ce n'est pas un sujet de soutien à l'Ukraine parce que nous aimons les Ukrainiens.
00:17:50 C'est dans notre propre intérêt, c'est aussi dans l'intérêt des États-Unis en tant que joueurs mondiaux.
00:17:57 Quelqu'un qui doit être perçu comme un partenaire reliable, un fournisseur de sécurité pour les alliés.
00:18:04 C'est un joueur qui doit être un partenaire de l'Union Européenne, un partenaire de l'Union Européenne,
00:18:10 un partenaire de l'Union Européenne, un partenaire de l'Union Européenne, un partenaire de l'Union Européenne,
00:18:16 un partenaire de l'Union Européenne, un partenaire de l'Union Européenne, un partenaire de l'Union Européenne,
00:18:21 un partenaire de l'Union Européenne, un partenaire de l'Union Européenne, un partenaire de l'Union Européenne,
00:18:27 un partenaire de l'Union Européenne, un partenaire de l'Union Européenne, un partenaire de l'Union Européenne,
00:18:32 un acteur mondial, celui qui doit être perçu comme un partenaire fiable, un protecteur pour la sécurité de ses alliés.
00:18:39 Voilà comment la vérité sort de la bouche de Monsieur Joseph Borrell, président, enfin,
00:18:45 affaires étrangères, chef de la démocratie de l'Union Européenne.
00:18:48 Ça veut dire au fond, c'est dans l'intérêt des États-Unis que nous devons effectivement intervenir d'une manière ou d'une autre.
00:18:56 Et pas question que la Russie gagne cette guerre.
00:18:58 On est d'accord. Mais alors, attendez, la Russie ne peut pas gagner. L'Ukraine ne peut pas gagner.
00:19:03 Alors on fait quoi ? Qui gagne quoi ? Est-ce que vous avez remarqué que personne ne parle de négociation ?
00:19:09 Personne ne parle de se mettre peut-être autour de la table et d'empêcher que déjà 500 000 morts et voire 1 million de morts ou de blessés demain.
00:19:19 Non. Ah non, non, non, non, c'est pas le moment de négocier. Non, non, pour le moment, il faut être sûr que la Russie ne gagne pas la guerre
00:19:24 et que l'Ukraine en tout cas revienne dans ses frontières. Très bien. Mais peut-être qu'on peut avoir ça par la négociation.
00:19:30 Ah non, non, non, c'est pas le moment de négocier pour le moment. Il faut se rebattre jusqu'au dernier Ukrainien ou jusqu'au dernier Européen ou je ne sais pas.
00:19:38 Voilà, voilà donc un témoignage, c'est intéressant, d'un haut hiérarque de l'Europe. Voilà, je laisse ça à votre jugement.
00:19:52 Vous savez qui c'est ? C'est Johnny, bien sûr, Johnny Hallyday qui a repris le grand Elvis Presley "If you're looking for trouble, si vous cherchez la bagarre".
00:20:00 Eh bien voilà, c'est Johnny. Si vous cherchez la bagarre, la bagarre, elle est là.
00:20:05 Et il y a eu hier, à l'Assemblée nationale française, au Palais Bourbon, un témoignage tout à fait étonnant.
00:20:11 Parce qu'encore une fois, on parlait de violence et je regrette d'avoir autant de parler de violence, mais après, je vous promets, on parlera d'autres choses.
00:20:18 Mais on ne peut pas ignorer la réalité, ce n'est pas en se cachant et en disant "pas de vagues" qu'on ne parle pas de réalité.
00:20:23 Eh bien, on a écouté le député Jean-Philippe Tanguy à propos des ingérences étrangères.
00:20:29 Et voici ce qu'a dit, en plein Assemblée nationale, Jean-Philippe Tanguy, qui est vice-président de l'Assemblée nationale.
00:20:36 Voici ce qu'il a dit, écoutez bien, parce qu'on s'est dit "voilà un député, ce n'est pas un citoyen lambda, ce n'est pas un professeur, ce n'est pas un proviseur, c'est un député français".
00:20:47 Écoutez.
00:20:49 Je sais aussi les pires moyens des ingérences américaines, puisqu'on m'a lancé ce sujet, je ne vais pas m'arrêter, chers collègues.
00:20:53 Je sais aussi que vous pouvez rentrer chez vous un soir et que votre appartement a été visité par des forces mystérieuses.
00:20:59 Je sais que vous pouvez rentrer chez vous une deuxième fois un soir et que votre appartement a encore été visité par des forces mystérieuses,
00:21:04 que vos documents ont disparu, que vos ordinateurs ont disparu, mais que votre argent est resté là, que tout ce qui a de la valeur de votre amant est resté là.
00:21:10 Et quand vous allez voir la police, on vous dit "mais c'est sans doute des gitants qui sont passés dans votre appartement, bien sûr,
00:21:14 les gitants qui ont fait un feu de joie avec les documents que vous pouviez avoir".
00:21:18 Je sais aussi, qu'est-ce que ça peut faire, et mon collègue Thomas Ménager, là derrière moi, c'est lui qui m'a récupéré,
00:21:22 qu'un soir, ça peut vous intéresser peut-être, car c'est la vérité, chers collègues, qu'un soir, vous quittez le travail à 22h, un samedi soir,
00:21:28 et puis vous êtes pris dans une rue sombre, vous êtes agressé au couteau, vous êtes mis à terre,
00:21:34 quelqu'un qui parle anglais vous enfonce sa lame dans la paupière en vous disant que si vous allez voir la police, il va vous tuer.
00:21:40 Et voilà, ça vous fait rire ? C'est ce qui m'est arrivé.
00:21:44 "Ça vous fait rire, c'est ce qui m'est arrivé", alors je ne sais pas, c'est Jean-Philippe Tanguy, faut-il le croire, ne faut-il pas le croire,
00:21:52 mais je ne vois pas quelqu'un dire ça comme ça en plein assemblée nationale, s'il n'y a pas de bonne raison de le dire, et la vérité.
00:21:58 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a des gens qui arrivent et qui disent "voilà ce qui m'arrive parce que je parle d'ingérence étrangère", etc.
00:22:04 Et là, encore une fois, on ne peut que répéter, excusez-moi si je radote, dans quel pays on est.
00:22:11 On dit qu'on est en démocratie, la démocratie c'est de protéger son peuple, tous les niveaux de son peuple, à toutes les strates.
00:22:17 C'est ça ? Je veux dire, un député qui peut être menacé, qui peut être cambriolé, qui peut, sa maison peut être visitée, etc.
00:22:26 Alors on se pose des problèmes entre le fossé abyssal qui existe, entre les déclarations magnifiques, le vivre ensemble,
00:22:34 le "nous sommes tous des frères" et "nous aimons" et "Yukaidi Yukaida" et "les fleurs" et "vous n'aurez pas ma haine" et ceci et cela.
00:22:42 Et puis il y a une réalité quand même, en tout cas, heureusement elle n'est pas téléportée partout, mais elle existe.
00:22:48 Et on se dit "mais qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qui se passe ? Où sont les colonnes vertébrales ?
00:22:53 Où sont les gens qui disent "écoutez, stop" encore une fois ? Voilà, on vous a donné plusieurs exemples, à tous les niveaux.
00:22:59 Voilà ce que dit hier un député de l'Assemblée Nationale.
00:23:02 Il y a quand même un problème, et croire que ça ne peut pas nous arriver, et de dire "oui oui, mais ça, ça concerne X et Y, c'est pas notre problème".
00:23:09 Oui, c'est pas notre problème. Vous savez, la position de l'autruche, on sait très bien ce que c'est la position de l'autruche.
00:23:14 Mettre sa tête dans le sable, et si vous arrive quelque chose, il va aller mieux laisser sa tête hors du sable.
00:23:22 Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
00:23:25 Ce n'est pas... qui est hélas violente, je le dis, mais c'est une histoire qui concerne quelque chose...
00:23:34 Vous savez que le cinéma français est heureux et très aidé par, effectivement, le Centre National du Cinéma, aidé par les subventions, aidé par la Sofi-Cam, les télévisions, etc.
00:23:45 Et c'est comme ça que le cinéma français, en tout cas, subsiste, et c'est une bonne chose.
00:23:49 Encore qu'il y aurait beaucoup de choses à dire sur les critères de sélection.
00:23:52 Mais je vous raconte cette histoire d'une réalisatrice, qui est une réalisatrice très talentueuse, même si elle n'est pas très connue chez Anne-Marie Caron.
00:23:58 Eh bien, elle a fait un film, elle a fait un film en hommage au père Jacquemel.
00:24:03 Alors, je ne sais pas si ça vous dit quelque chose, le père Jacquemel.
00:24:06 Le père Jacquemel a été égorgé dans son église le 20 juillet 2016, dans son église de Saint-Étienne-d'Ouvré, en Seine-Maritime.
00:24:16 Le film va sortir le 24 avril prochain, donc elle raconte cette histoire, en même temps, le criminel Adèle Kermiche et le père Jacquemel,
00:24:27 qui a été, je rappelle encore une fois, assassiné, froidement, dans son église, au moment de la messe, en juillet 2016.
00:24:36 Alors, que dit chez Anne-Marie Caron ?
00:24:39 Elle dit que là, elle a donc soumis son scénario, elle avance sur E7, au cinéma, etc.
00:24:44 Eh bien, aucune aide de la part de Centre National de la Cinématographie, aucune aide.
00:24:48 Alors que je vous signale qu'ils aident vraiment de toute catégorie de films.
00:24:52 Et elle dit ceci, ils ne m'ont pas aidé, je ne sais pas pourquoi ils ont refusé de me donner des aides.
00:24:57 Je n'ai pas la réponse, ils ne m'ont jamais... Voilà, vous allez écouter le sonore de chez Anne-Marie Caron.
00:25:04 Dernière question, c'est un peu décalé, peut-être que vous allez la trouver un peu décalée, mais moi je trouve qu'elle a son importance.
00:25:10 Je crois que vous n'avez reçu aucune aide de la part du CNC pour faire votre film.
00:25:15 Or, c'est un film positif, c'est un film qui raconte une histoire qui est arrivée en France, qui a bouleversé les Français.
00:25:22 Pourquoi est-ce que le CNC, qui est là pour ça, surtout que vous êtes une indépendante, en plus,
00:25:27 pourquoi est-ce que le CNC ne vous a pas aidé pour faire ce film ?
00:25:30 Honnêtement, quand j'ai lu ça, j'ai fait un bond. Je me suis dit, c'est impossible.
00:25:33 Le rôle du CNC, c'est d'aider des films comme les vôtres.
00:25:36 Eh bien, je vais vous dire une chose. Non seulement ils ne m'ont pas aidée, ils ne m'ont jamais aidée sur mes films précédents.
00:25:42 J'avais fait "L'apôtre" sur la conversion d'un musulman au christianisme, qui se terminait dans la bienveillance, dans le dialogue entre musulmans et chrétiens.
00:25:52 Ils ne m'avaient pas aidée non plus. J'ai écrit un projet sur le conflit israélo-palestinien.
00:25:57 Vraiment un film fraternel entre ces deux peuples. Je ne suis ni l'un ni l'autre. Je ne suis pas juive, je ne suis pas musulmane.
00:26:04 Mais j'ai vraiment fait un film de dialogue et de fraternité. Eh bien, ils me l'ont refusé.
00:26:11 Et pour le moment, je ne parviens pas à le monter, vous voyez. Alors, je ne sais pas, je n'ai pas la réponse.
00:26:15 Je n'ai pas la réponse.
00:26:17 On a quelques idées, mais bon.
00:26:19 Oui, je n'ai pas la réponse. Effectivement, ça s'appelle les deux poids, deux mesures.
00:26:25 Comme d'habitude, nous sommes sous la loi des deux poids, deux mesures.
00:26:28 On est pour Nervy avoir un peu plus de transparence et un peu plus d'explication peut-être.
00:26:33 A tout de suite.
00:26:34 On va marquer une courte pause sur Sud Radio. On va revenir dans quelques instants.
00:26:37 On parlera gastronomie avec le chef Lyonnais, Christophe Marguin, qui est avec nous.
00:26:41 On va parler bouffe, on va parler foie gras, on va parler rosette.
00:26:45 On est en direct de Lyon.
00:26:46 Ne vous excitez pas.
00:26:47 On est en direct de Lyon. A tout de suite sur Sud Radio.
00:26:50 Eh bien, le face à face aujourd'hui, voilà, là, on va passer à un stade de plaisir, d'art.
00:27:14 Et où mieux que Lyon, on pourrait parler de gastronomie, bien sûr.
00:27:18 Avec Christophe Marguin, qui est président des Toques Blanches lyonnaises,
00:27:22 qui est propriétaire du restaurant Le Président, très, très connu, bien sûr.
00:27:27 Et vous venez de sortir un livre, un livre remarquable, je veux dire, très, très beau,
00:27:32 et sûr, sûrement, c'est Toques Blanches.
00:27:34 D'abord, c'est quoi ces Toques Blanches ? Ça a été créé comment, Christophe Marguin ?
00:27:38 C'est quoi l'histoire ?
00:27:40 L'histoire, c'est que l'association a été créée en 1936 par un très grand chef qui s'appelle Marius Vettard,
00:27:46 qui était Place Belcourt.
00:27:48 Et au départ, c'était vraiment une amicale de chefs.
00:27:51 Et c'était vraiment un rassemblement de copains.
00:27:53 Ils se retrouvaient tous les mois, ils jouaient aux boules.
00:27:55 Ça a duré pendant de nombreuses, nombreuses années.
00:27:57 Puis, fin des années 80, ça commence à se structurer.
00:28:00 Et puis, il y avait toujours ce petit casse-croûte tous les mois,
00:28:02 mais on commençait un peu plus à parler de l'ensemble des chefs.
00:28:05 Et moi, j'ai pris cette association il y a 20 ans,
00:28:08 en disant, voilà, aujourd'hui, il faut qu'on fédère encore plus.
00:28:11 C'est-à-dire qu'on est la seule association en France qui va du Bouchon lyonnais,
00:28:15 puisqu'on a cette tradition à Lyon du Bouchon,
00:28:17 au restaurant 3 étoiles.
00:28:18 Et pour nous, c'est important de fédérer.
00:28:19 À qui brille tout le monde.
00:28:20 Exactement.
00:28:21 Souvent, les associations de chefs dans les régions, on va prendre les 10, 15 meilleurs de la région,
00:28:25 et on ne valorise que l'excellence.
00:28:27 Les étoilés ou les non-étoilés, enfin oui.
00:28:29 Exactement.
00:28:30 Mais il y a des très bons petits restaurants, et nous, on est là pour valoriser tout le monde.
00:28:33 Alors, justement, donc l'histoire des Toques Blanches,
00:28:35 elles sont combien, ces Toques Blanches, aujourd'hui ?
00:28:38 Donc aujourd'hui, on est 147, mais surtout, on a eu, je pense, l'intelligence, il y a 3 ans,
00:28:43 d'ouvrir les portes aux gens du service.
00:28:45 Les associations de chefs étaient toujours un petit peu sectaires,
00:28:48 et puis, un jour, ça m'a pris, j'ai dit aux membres du bureau,
00:28:51 il faudrait peut-être qu'on se fédère un peu plus,
00:28:53 parce que sans le service, on ne serait pas là.
00:28:55 Donc, on a fait rentrer le service, la sommellerie,
00:28:58 et les métiers de bouche qui nous entourent aussi, on veut qu'ils nous rejoignent.
00:29:02 Comme par exemple ?
00:29:03 Le fromager, on a un fromager, meilleur au Nouveau-Bretagne, à Grenoble, qui nous a rejoints.
00:29:07 On a un caviste d'exception à Lyon qui nous a rejoints.
00:29:10 Donc, ces métiers nous intéressent, parce qu'on ne travaille que au quotidien,
00:29:13 et pour nous, c'est important de les valoriser tout le temps.
00:29:15 Et ce livre est né de cela ?
00:29:18 Vous vous êtes dit, on va peut-être rassembler un certain nombre de témoignages ?
00:29:21 Ce qui est important, c'est quand vous avez la chance d'avoir bientôt 90 ans,
00:29:25 je pense qu'une histoire, il est important de la raconter,
00:29:28 et surtout, important de laisser une trace.
00:29:30 Et quand vous avez cette histoire qui est là, qui fait vivre notre région,
00:29:34 parce qu'on fait vivre à travers nos métiers une filière qui est très importante,
00:29:39 qui va de l'agriculteur, aux arts de la table, à tous nos fournisseurs,
00:29:43 donc de fédérer, c'est un mot important pour moi.
00:29:46 Et à travers ce livre, on a décidé de mettre 100 chefs,
00:29:50 qui ont donné 100 de leurs recettes, et nos sommeliers,
00:29:53 on a 5 sommeliers de Mérouil et de France,
00:29:55 chacun a fait un accord mévin pour chacune de ses recettes.
00:29:58 Et on raconte notre histoire au début de ce beau livre.
00:30:01 C'est un très beau livre, il est paru sur Zéthiore Glénat,
00:30:03 vraiment je le recommande, parce qu'il est passionnant,
00:30:06 et il faut que c'est beaucoup de recettes.
00:30:08 Mais, question de Margaret, c'est une question que je pose peut-être,
00:30:11 les Lyonnais ont la réponse, mais les non-Lyonnais, nous,
00:30:14 qu'est-ce qui fait que Lyon, en fait, est-ce qu'on peut expliquer
00:30:18 pourquoi Lyon reste, demeure, et c'est très bien,
00:30:20 mais depuis, allez, j'allais dire des siècles,
00:30:22 la capitale, la question du bien manger, d'abord on pense à Lyon.
00:30:26 C'est sûr que d'autres vides existent, mais...
00:30:28 Alors, la première chose, je pense que c'est notre histoire,
00:30:30 on a eu les mères, les mères qui travaillaient chez les soyeux,
00:30:34 et un jour, les soyeux ont vécu la crise aussi,
00:30:38 à un moment de leur vie, et ils ne pouvaient pas garder leurs employés.
00:30:41 Donc, certaines femmes se sont installées,
00:30:43 comme la mère Fillou, qui a formé la fameuse mère Brasier,
00:30:46 et ces femmes, elles sont le début de notre histoire.
00:30:49 - Ah, ça a commencé par les femmes ?
00:30:50 - Oui, c'est les femmes qui ont marqué l'histoire de Lyon.
00:30:52 Ensuite, on a eu un grand chef qui était juste à côté de Lyon,
00:30:55 qui s'appelle Fernand Poin, et Fernand Poin,
00:30:58 il a formé toute cette génération de chefs, de Paul Bocuse,
00:31:00 de M. Trogo, de M. Berlin, d'Alain Chapelle, de M. Houckthier.
00:31:03 Tous ceux qui aiment nous, notre génération, sont nos maîtres.
00:31:06 Et ça a toujours duré, ça a perduré, parce que ça se transmet,
00:31:09 c'est de génération en génération, moi je suis la quatrième génération,
00:31:12 j'ai un fils qui me suit, donc j'espère qu'il y aura une cinquième génération bientôt.
00:31:15 Je pense que la force, elle est là, c'est qu'il y a une tradition,
00:31:18 et on a des fournisseurs extraordinaires.
00:31:20 On a les Halles de Lyon qui sont là,
00:31:21 on a un vivier de produits qui est autour de nous,
00:31:24 et qui nous abreuvent au quotidien, on a les vins, on a entouré des vins,
00:31:27 donc on a une richesse qui fait que je pense que le territoire,
00:31:30 les gens ont envie de rester.
00:31:32 Et maintenant, depuis quelques années, on a la chance d'avoir une école également,
00:31:35 qui s'appelle l'Institut Life maintenant,
00:31:37 qui a changé de nom il n'y a pas très longtemps, qui est à Éculy,
00:31:39 et qui forme des jeunes qui viennent du monde entier.
00:31:42 Et depuis une dizaine d'années, on se rend compte que beaucoup de jeunes,
00:31:45 ils ne repartent pas dans leur pays,
00:31:47 ils s'installent, et ils s'installent à Lyon.
00:31:49 - Ah oui, et pour nous c'est important. - Ils viennent de partout.
00:31:51 - Exactement.
00:31:52 Et c'est important parce qu'ils apportent quelque chose de différent.
00:31:55 Et justement, cette force de Lyon, elle est là,
00:31:57 c'est le fait de mélanger cette tradition,
00:32:01 cette nouvelle vision, ces nouveaux goûts qui viennent un peu d'ailleurs,
00:32:04 et qui s'implantent maintenant dans notre ville,
00:32:08 et je pense que ça va durer encore très longtemps grâce à ça.
00:32:10 - Oui, c'est formidable, on le voit, quand on vient ici, c'est vrai,
00:32:14 la qualité est là,
00:32:16 et vous avez tout à fait raison, et même plus que ça,
00:32:20 de me dire, il y a les bouchons,
00:32:22 et puis il y a les grands restaurants, et tout ça,
00:32:24 mais vous savez, moi, une de mes premières visites à Lyon,
00:32:26 je le raconte toujours,
00:32:28 c'était dans les trabous,
00:32:30 et je me rappelle, j'arrive, et je n'avais même pas d'appareil photo,
00:32:32 il y avait un restaurant, c'était marqué "Restaurant ouvrier, cuisine bourgeoise".
00:32:36 - Et il y a une chose que j'ai oublié de dire également, qui est importante,
00:32:40 c'est que le Lyonnais aime sortir.
00:32:42 C'est-à-dire que le Lyonnais, il aime aller manger au restaurant,
00:32:44 il aime aller manger au Halle de Lyon,
00:32:46 il aime aller découvrir des nouvelles tables,
00:32:48 et ça, pour nous, c'est important, parce que c'est grâce à eux qu'on vit.
00:32:50 - Oui, c'est formidable.
00:32:52 Alors, justement, il y a autre chose aussi, Christophe Marguin,
00:32:56 c'est que, comme un restaurateur tel que vous,
00:32:58 a commencé à avoir des morceaux, non seulement des bellérités,
00:33:01 mais des intentions de rentrer en politique.
00:33:04 Et de rentrer en politique, attention, par la grande porte,
00:33:06 parce que, on peut le dire, vous visez la mairie de Lyon.
00:33:09 - Oui, c'est une ambition qui me tient à cœur,
00:33:12 parce que, tout simplement, je suis amoureux de ma ville.
00:33:14 Ça fait maintenant 20 ans que je m'investis auprès des teubes blanchineuses à travers l'associatif.
00:33:19 J'ai des mandats différents à la Chambre de commerce,
00:33:21 à la Chambre Réunionnale de Commerce,
00:33:23 à la Région au Tourisme, au Conseil Économique et Social.
00:33:27 Donc, tout ça fait que je suis élu depuis 3 ans à la Métropole, maintenant.
00:33:32 Donc, je vois ma ville, je vois ma ville qui se dégrade,
00:33:35 je vois ma ville qui souffre.
00:33:37 - Qu'est-ce qui se dégrade, surtout ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
00:33:40 - Il y a une chose qui n'existe plus, aujourd'hui, à Lyon, c'est de bien vivre ensemble.
00:33:44 Aujourd'hui, on sent que beaucoup de gens ne sont pas heureux.
00:33:49 Et il y a des tensions.
00:33:51 Vous promenez la voiture, il y a des tensions.
00:33:53 Vous vous promenez dans le cœur de la Presqu'île, il y a des tensions.
00:33:56 Donc, je pense qu'il faut apporter un petit peu de sagesse
00:33:58 et qu'il faut arriver à ce que tout le monde soit heureux de revenir dans notre ville qui est extraordinaire.
00:34:02 - C'est vrai. C'est vrai qu'elle est, en tout cas, plus que séduisante.
00:34:07 Mais dites-moi, c'est un chemin, je veux dire, parsemé d'embûches, j'allais dire.
00:34:13 Et vous, en fait, vous vous dites, c'est le moment, parce que vous pouvez vous dire, c'est vrai,
00:34:19 vous quittez votre zone de confort.
00:34:21 Et heureusement qu'il y a des gens qui quittent leur zone de confort, en tout cas,
00:34:24 qui prennent aussi des distances, parce que c'est un métier à plein temps.
00:34:28 - Moi, j'ai la chance, ça fait aujourd'hui 41 ans que je travaille.
00:34:31 Donc, je pense que j'arrive au bout de mon métier.
00:34:33 Je pense qu'il faut avoir la sagesse à un moment de savoir se retirer, de passer la main.
00:34:37 Et mon fils qui est à nos côtés maintenant, je serai heureux qu'il me succède.
00:34:42 Donc, comme je suis un garçon hyperactif, je suis incapable de rester chez moi, à m'ennuyer.
00:34:47 Et je me suis dit, mais il faut que tu te consacres à ta ville.
00:34:51 Moi, je ne fais pas ça pour avoir un mandat. J'ai la chance. Je n'ai pas besoin de ça pour vivre.
00:34:55 J'ai la chance de dire, voilà, moi, si je me consacre à ça, je n'ai pas de but pécuniaire.
00:35:00 Je n'ai pas de but particulier. C'est uniquement ma ville.
00:35:04 C'est dire, voilà, aujourd'hui, le centre-ville souffre.
00:35:07 Les commerces souffrent. Les gens que je connais souffrent.
00:35:10 Les difficultés sont de plus en plus importantes, en plus de l'économie.
00:35:13 On leur met des bâtons dans les roues pour travailler.
00:35:17 - En quel sens ?
00:35:18 - Parce que, par exemple, notre mer préférée, on a un axe principal entre Auxaïde, on est entouré de deux fleuves.
00:35:26 Donc, il y a la presqu'île. Et cette presqu'île, tous les commerces, beaucoup des commerces sont dans la presqu'île.
00:35:32 Et il y a des axes traversants. Et ils décident, d'un seul coup, du jour au lendemain, sur une décision personnelle,
00:35:38 de fermer un des axes principaux.
00:35:40 Donc, c'est-à-dire que tous ces commerçants qui sont déjà en difficulté aujourd'hui,
00:35:43 risquent de se trouver dans une situation vraiment très, très critique.
00:35:46 - Oui, ou les gens peuvent faire faillite.
00:35:48 - Ah ben, il y en a...
00:35:49 - À Paris, avec la rue Rivoli, par exemple.
00:35:51 - Exactement. Et puis, il y en a déjà qui sont dans une situation très compliquée.
00:35:55 Et je pense que, malheureusement, ça ne va pas s'avancer.
00:35:57 - Mais c'est quoi, alors ? Dites-moi, juste, c'est quoi ?
00:36:00 C'est une certaine idéologie, j'allais dire, de diatola de l'écologie.
00:36:07 C'est quoi, dans le cas de Lyon ?
00:36:10 - Oui, il ne faut pas employer certains mots.
00:36:13 Il n'y a pas de discussion. Moi, je suis élu à la Métropole.
00:36:16 On est dans l'opposition, bien sûr. Je pense que, malgré que je ne sois que depuis quelques années vraiment en politique,
00:36:23 je pense que l'intelligence de la politique, c'est d'échanger.
00:36:26 Surtout quand on dirige une ville comme Lyon, un maire, il doit être élu pour tous ses administrés.
00:36:32 Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui avec les gens qui sont au pouvoir.
00:36:36 Et c'est des gens qui décident, qui font vraiment comme ils ont envie.
00:36:39 L'économie ne les intéresse pas. En fin de compte, je pense que pas grand-chose les intéresse.
00:36:44 - Est-ce que c'est la planète qui les intéresse ? Enfin, la planète abstraite ?
00:36:48 - Je ne suis même pas sûr. Je ne sais pas s'il y a quelque chose qui les intéresse.
00:36:51 J'ai un ami général qui vient de prendre sa retraite de la gendarmerie.
00:36:55 Lorsqu'il est arrivé à Lyon, malgré que Lyon soit sous contrôle de la police nationale,
00:37:01 normal, il voulait rencontrer le maire de Lyon, il a refusé de le rencontrer.
00:37:04 Comment on peut faire ça ? Et ça, c'est un exégème. Je pourrais en citer plein d'autres.
00:37:10 Nous, ce qu'on veut juste, c'est arriver à dire "voilà, notre ville, elle est extraordinaire.
00:37:14 On a eu des maires qui ont fait des travaux merveilleux pendant de nombreuses années.
00:37:18 On veut juste que ça revienne normal, que l'économie reparte, que les gens soient heureux,
00:37:23 que les gens aient envie de continuer à venir habiter à Lyon.
00:37:26 Aujourd'hui, chaque année, le nombre d'habitants de Lyon est en décroissance.
00:37:29 Ils vont autour de Lyon. Donc ça, c'est pas bon.
00:37:33 Il y a de moins en moins d'élèves dans les écoles. Et ça, c'est pas bon. Un moment, on va le payer.
00:37:38 - Et à votre avis, on peut changer la situation. Bien sûr, c'est pour ça, d'ailleurs, que vous vous présentez.
00:37:45 Mais qu'est-ce qui fait que... On le voit à Paris, très fortement.
00:37:52 Moi, je vis Paris et je vois très très bien qu'il y a des avenues qu'on ferme.
00:37:57 Il y a des gens... Or, vous n'êtes pas à Venise. C'est pas une ville musée, Lyon. C'est pas une ville musée, Paris.
00:38:03 Pourquoi veut-on empêcher les gens de travailler ? Moi, c'est une question vraiment qui me taraude.
00:38:08 - Non, mais c'est... Pourquoi on veut empêcher les gens de vivre ensemble ? Voilà, tout simplement.
00:38:13 C'est ce qu'on veut. C'est un moment où on a l'impression qu'il y a deux catégories.
00:38:17 Il y a une catégorie de gens qui aiment certaines choses et les autres, ils n'existent pas.
00:38:21 Donc, je pense que c'est pas ça. C'est quand on aime... Je vous le disais, je me répète, mais on doit faire pour tout le monde.
00:38:26 Et aujourd'hui, c'est pas le cas. - Oui. Et certains considèrent effectivement que...
00:38:32 Est-ce que ce n'est pas ça aussi, Christophe Bargain ? Certains considèrent que moi, je sais mieux que vous ce qui est bon pour vous.
00:38:39 Moi, je suis le camp du bien. Donc moi, je sais. Vous, vous ne savez pas. En fait, vous n'êtes pas conscients de ce qui est bon.
00:38:44 Donc, laissez-moi faire et vous allez voir, vous allez être contents. On a l'impression, en tout cas, et pas seulement à Lyon, mais un peu partout, qu'il y a ce camp-là.
00:38:53 - Je pense qu'on ressentait bien les choses. Il faut... Le truc qui nous bloque, c'est de ne pas pouvoir échanger.
00:39:01 De dire, voilà, à un moment, il y a un intérêt commun. Et à la fin, qu'est-ce qui est le plus important ?
00:39:07 C'est les gens qui vivent dans la ville. Donc, plus à la limite, plus il y aura... L'économie ira bien. Plus il y aura d'habitants, plus il y aura d'enfants dans les écoles.
00:39:14 Plus nos personnes âgées seront heureuses, plus la ville sera propre. La circulation sera fluide. Ce sera un monde merveilleux.
00:39:20 Mais le problème, aujourd'hui, on va dans le sens contraire. Et avant d'y arriver, on aura beaucoup de travail. Bien, on va se faire athlètes.
00:39:25 - Comme quoi, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Merci, Christophe Bargain. Je rappelle que vous êtes président...
00:39:32 Vous êtes propriétaire du restaurant "Le Président". Et je rappelle, surtout, votre livre, vraiment, à lire, à feuilleter, à s'en prendre...
00:39:39 Et à essayer de faire les recettes, donc, sur ces toques blanches, ce très beau mouvement des toques blanches.
00:39:45 Et voilà. Ça, ce serait un très bon programme, ce que vous en pensez, Victor. Vous venez à Lyon et vous faites les 140 toques blanches du livre.
00:39:52 - Ça ne sera pas facile, hein ? - Oui, ça prendra du temps, mais après tout...
00:39:55 - Et il n'y a pas que le temps, il y a également le foie. - Oui, mais nous avons la foi, donc nous tiendrons.
00:40:01 - Merci, Christophe. Merci à vous. - Merci, Christophe Bargain d'avoir été avec nous.
00:40:04 On va marquer une courte pause sur Sud Radio. Nous sommes toujours en direct de l'Aérexpo de Lyon, le salon des PME.
00:40:09 Vous pouvez nous voir. On est à l'espace Paul Bocuse, au pavillon 6.3.
00:40:13 Si vous voulez nous faire un petit coucou et écouter l'émission en direct, on revient tout de suite sur Sud Radio.
00:40:18 - À demain !
00:40:19 - Sud Radio, c'est Jacques Pessis. Vous êtes désormais 900 000 à nous suivre sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
00:40:26 Vous faites mentir le proverbe, quand on aime, on ne compte pas. On vous aime et on sait qu'on peut compter sur vous.
00:40:32 - Sud Radio, parlons vrai. En direct depuis Lyon Aérexpo.
00:40:37 - Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Les carottes sont cuites. Les carottes sont cuites.
00:40:51 - Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:40:54 - Bercov dans tous ses états, en direct de l'Aérexpo, le salon Made in PME à Lyon.
00:40:58 On était à l'instant avec le chef Christophe Marguin et désormais nous sommes avec Jérémie Bréau, le maire de Bron.
00:41:04 Bonjour monsieur le maire.
00:41:05 - Bonjour. Oui, et on n'est pas dans l'émission de Pierre Bonte, contrairement à ce qu'on pourrait penser.
00:41:11 Jérémie Bréau, c'est intéressant parce que justement, il parle de Lyon, mais parlez de Bron.
00:41:16 Bron, ville de 43 000 habitants, c'est bien ça, qui est à côté, je veux dire, mais 43 000 habitants, c'est une ville bien moyenne, etc.
00:41:27 Et je voudrais juste commencer par dire au fond, qu'est-ce que c'est qu'être maire ?
00:41:33 Surtout, je rappelle simplement que c'est une ville qui était historiquement à gauche depuis 1944, et elle est passée avec vous à droite, disons, en 2020.
00:41:44 C'est bien ça. Mais au-delà de la gauche et de la droite, aujourd'hui, qu'est-ce que c'est, ça fait donc 4 ans maintenant que vous exercez,
00:41:52 qu'est-ce que c'est que le métier de maire d'une ville moyenne, aujourd'hui, comme Bron ?
00:41:57 C'est-à-dire qu'est-ce que, au-delà de ce qu'on sait ce que fait un maire, et justement par rapport au pouvoir qu'il a aujourd'hui,
00:42:05 par rapport au pouvoir qu'il avait avant, par rapport au consensus, Christophe Marguin parlait de vivre ensemble,
00:42:10 par rapport à l'exécutif, puisque vous avez évidemment la métropole, on va en parler, la communauté de communes,
00:42:16 est-ce que c'est devenu plus difficile d'être maire d'une ville comme Bron, ou pas, où les difficultés sont les mêmes ?
00:42:23 Écoutez, c'est déjà une activité passionnante, sur le plan humain notamment, et à titre personnel, quand je me lève le matin,
00:42:32 j'ai l'impression d'aller travailler tellement que le mandat de maire vous permet de rencontrer une telle diversité de situations,
00:42:41 une telle diversité de personnes, être maire c'est quoi ? C'est à la fois gérer le problème du quotidien des habitants,
00:42:47 qui parfois, souvent même pour vous, c'est pas votre priorité, mais pour eux, ça leur mine la vie, problème de voisinage notamment,
00:42:54 problème de voirie et autres, et en même temps, c'est avoir une vision à 30, 40, 50 ans, où vous pouvez véritablement agir sur l'urbanisme,
00:43:03 sur le cadre de vie, donc c'est une activité où il faut un couteau suisse, il faut à la fois s'occuper du quotidien,
00:43:11 et en même temps, je suis un jeune maire dans le sens où j'ai été élu pour la première fois en 2020,
00:43:18 donc j'ai pas le recul de certains de mes collègues, mais ceux-ci me disent que c'est de plus en plus compliqué.
00:43:24 Mais c'est comme au niveau national, où il y a de plus en plus de normes, où il y a de plus en plus de contraintes,
00:43:28 et ce dans un contexte budgétaire de plus en plus difficile.
00:43:33 Ceci étant, Bronx est une ville de 43 000 habitants, on est la 6ème ville la plus peuplée de la métropole de Lyon,
00:43:41 on a à la fois un taux de population dit riche supérieur à la moyenne nationale,
00:43:47 et en même temps un taux de population dit pauvre supérieur à la moyenne nationale.
00:43:51 Donc on a une ville avec beaucoup de disparités, et en même temps, vous devez prendre des décisions qui engagent le plus de monde,
00:43:57 pose tout le monde, et effectivement, parfois c'est pas simple, mais il y a tellement de métiers qui sont plus compliqués que ça,
00:44:04 mais en tout cas, ça reste, déjà c'est pas un métier, c'est un mandat, mais qui est passionnant.
00:44:10 Oui, parce que j'ai commencé jeune, il y a quelques années, il y a 25 ans, quand j'avais 16 ans,
00:44:16 mais en tout cas, c'est passionnant, même si c'est compliqué, notamment dans nos rapports parfois avec l'État,
00:44:22 ou parfois également aussi avec la métropole de Lyon.
00:44:24 Justement, je voudrais vous en parler, parce qu'on a reçu beaucoup de maires, je pensais au salon des maires,
00:44:29 nous allons avec Sud Radio de temps en temps, et de façon assez régulière,
00:44:34 mais ceux qui disent beaucoup disent ça, en fait, nous avons vu le pouvoir s'éroder comme une peau de chagrin.
00:44:41 C'est-à-dire, aujourd'hui, le pouvoir par exemple par rapport au budget, etc., parlons très concrètement,
00:44:46 par rapport à la métropole, qui donc coiffe tout ça, quel est votre pouvoir, je veux dire, budgétaire,
00:44:52 qui vous alloue quoi, c'est quoi la mécanique aujourd'hui ?
00:44:57 On va dire, ce qui nous reste encore, c'est notamment le pouvoir d'instruire les permis de construire.
00:45:04 D'accord, ça c'est la mairie.
00:45:06 Ça c'est la mairie, bien que la métropole voulait nous le prendre, donc il y a eu une fronte des maires,
00:45:12 parce que ça vous donne la main, on va dire, sur le développement du cadre de vie.
00:45:16 On a encore le pouvoir de police municipale, moi par exemple, j'ai multiplié par 3 les effectifs de police,
00:45:24 je suis passé de 35 caméras à plus de 300, etc., tout ça pour réduire l'insécurité.
00:45:29 Mais par exemple, ce que l'on n'a pas, et ce qui est pour nous une aberration, c'est qu'on n'a pas la compétence voirie.
00:45:36 Vous n'avez plus la compétence voirie ou vous l'avez eue ?
00:45:39 Non, on l'a eue il y a déjà quelques années, mais maintenant on ne l'a plus, et ce qui fait que là on voit bien,
00:45:44 vous avez la métropole qui du jour au lendemain modifie son circulation,
00:45:49 ou va vous installer une piste cyclable, qu'on appelle une voie lyonnaise chez nous, sans même tenir compte des problématiques.
00:45:57 La piste cyclable chez vous s'appelle voie lyonnaise ?
00:45:59 Oui, pour info la métropole, tenue par l'exécutif écolo d'extrême gauche.
00:46:04 On met un peu de chocolat, on met la barrette de chocolat, le lié à la boutonnière.
00:46:08 C'est plus marketing, mais ça pédale pareil.
00:46:11 Ils vont mettre un demi milliard d'euros sur le plan vélo,
00:46:17 beaucoup plus que ce qui est mis sur la rénovation des collèges par exemple, ou sur la santé et le social.
00:46:24 Un demi milliard d'euros sur le plan vélo ?
00:46:26 Sur le mandat pendant 6 ans.
00:46:27 Et en ce moment les écoles vont très bien, merci. Je veux dire tout va bien. Les hôpitaux n'en parlons pas.
00:46:31 Je pense que vous avez la réponse dans vos questions.
00:46:34 D'accord, et ça donc, en fait la métropole a une politique écologique totale 100% ?
00:46:45 Oui, il y a une vraie nouveauté.
00:46:47 Jusqu'à maintenant, non, Bronf fait partie de ce qu'on appelle la métropole de Lyon.
00:46:51 La métropole de Lyon, c'est une, on va dire pour expliquer simplement aux auditeurs,
00:46:55 c'est une communauté de communes avec des spécificités.
00:47:03 Elle est unique en France, en l'état, et jusqu'à maintenant, avec les anciens présidents de la métropole,
00:47:08 je pense à Gérard Collomb, je pense à Raymond Barre ou à Michel Noir, si on remonte un peu plus loin,
00:47:13 il y avait une sorte de co-gestion entre le président de la métropole et les maires.
00:47:18 Ça veut dire qu'il y avait une sorte de consensus sur un projet, qu'est-ce que tu en penses, on fait ci, etc.
00:47:24 Il y avait toujours une réalisation commune.
00:47:27 Là, pour la première fois, ça a basculé une gouvernance écolo,
00:47:32 et là, vous avez un passage en force qui est terrible, et d'ailleurs, j'en veux pour preuve,
00:47:36 sur les 58 maires qui composent la métropole, on est à peu près une quarantaine
00:47:42 à régulièrement signer des communiqués de presse ou mener des actions communes.
00:47:46 Vous avez eu une fronte des maires, effectivement.
00:47:48 Voilà, mais c'est une fronte qui traduit un véritable ras-le-bol,
00:47:51 puisqu'en fait, nos avis ne sont absolument pas respectés,
00:47:56 et donc, à un moment, on dit stop, et à un moment, c'est plus possible de fonctionner comme ça.
00:48:01 Certes, ils ont été élus, et il faut respecter le suffrage universel,
00:48:04 mais nous aussi, dans nos communes, nous avons été élus.
00:48:07 Et la spécificité de la métropole de Lyon, qui est une aberration,
00:48:11 c'est que parfois, vous avez des maires qui ne sont pas représentés à la métropole,
00:48:14 alors que leur opposant au sein du conseil municipal est vice-président de la métropole,
00:48:18 et c'est lui qui décide à la place du maire.
00:48:20 C'est très Orwellien, en fait.
00:48:21 Vous savez, tous les hommes sont égaux, mais il y en a qui sont plus égaux que d'autres.
00:48:25 Ou il y en a qui pensent qu'ils sont supérieurs aux autres.
00:48:28 D'accord. Mais au fond, le ras-le-bol que vous exprimez,
00:48:31 en tout cas les 40 maires, les frondeurs, disons, c'est sur quoi, spécifiquement ?
00:48:35 Qu'est-ce qui vous fait réagir ?
00:48:37 C'est sur la méthode de gouvernance.
00:48:40 Notre avis ne compte pas, nous ne sommes pas écoutés,
00:48:44 et à un moment, la communication, on l'a stoppée.
00:48:47 Quand on se retrouve une fois, deux fois, trois fois, dix fois face à un mur, on s'arrête.
00:48:53 Et puis également, on va dire les choses, c'est une politique qui est menée en faveur des petits copains.
00:49:01 Il y a un clientélisme qui est assuré, ils se disent écolo,
00:49:05 mais en même temps ils sont contre le nucléaire, comme une aberration,
00:49:09 et en même temps ils sont contre le lion turin, qui est un projet d'envergure dans notre région.
00:49:15 C'est pas une aberration pour eux d'être contre le nucléaire, c'est dans leur adrénaline.
00:49:21 On ne peut pas les reprocher.
00:49:23 Non, mais en revanche, comment...
00:49:25 Comment on fait pour l'électricité ?
00:49:27 Exactement.
00:49:28 Surtout quand il y a un embargo.
00:49:30 Non mais, pour revenir à ça, ce qui est étonnant dans ce que vous dites sur cette métropole, d'ailleurs c'est formidable,
00:49:35 moi je croyais que la caractéristique de Lyon, l'unique c'était la gastronomie,
00:49:39 et vous avez la métropole.
00:49:41 Autre anomalie constitutionnelle.
00:49:43 Enfin, j'exagère.
00:49:45 Mais, ce que je veux dire, c'est qu'au fond,
00:49:48 cette chose qui a été créée aujourd'hui, vous en dépendez quand même.
00:49:52 Oui, on dépend.
00:49:54 Donc c'est pour ça qu'on est quand même, malgré tout, on est quand même obligé de faire avec,
00:49:59 parce que, notamment sur certaines compétences, on est obligé d'avancer avec eux.
00:50:02 Mais c'est pour ça qu'actuellement on est en train de travailler tous les maires frondeurs,
00:50:08 pour qu'en 2026 ça puisse cesser, et qu'on puisse retrouver une gouvernance comme avant,
00:50:14 et c'est d'ailleurs pour ça qu'on pousse la proposition de loi du sénateur Étienne Blanc,
00:50:19 qui propose justement de revoir le mode de scrutin pour éviter...
00:50:22 Alors de revoir comment, en fait ? Spécifiquement ?
00:50:25 Et bien pour éviter, déjà pour que chaque maire puisse être représenté à la métropole,
00:50:29 pour pouvoir défendre sa commune.
00:50:30 Alors que ce n'est pas le cas aujourd'hui ?
00:50:31 Alors que ce n'est pas le cas.
00:50:32 D'accord.
00:50:33 Et aujourd'hui, par exemple, alors pour... On voit très bien ce qui se...
00:50:37 Comment ça se passe sur le plan du chômage, sur le plan du vivre ensemble,
00:50:41 sur le plan des relations et des tensions ?
00:50:43 Est-ce que vous êtes un peu le miroir de ce qui peut se passer dans beaucoup d'autres villes de France ?
00:50:49 Moi j'ai été élu essentiellement sur la thématique de la sécurité.
00:50:53 La sécurité, pourquoi ? C'est la première des libertés.
00:50:55 Les premières victimes de l'insécurité et des incivilités,
00:50:59 ce sont celles et ceux qui vivent dans les quartiers difficiles,
00:51:01 et c'est pour eux qu'il faut se battre.
00:51:02 Et quand vous arrivez à obtenir des résultats,
00:51:05 vous arrivez à refaire venir des commerces de proximité qui avaient fui,
00:51:09 et également aussi vous êtes en mesure, enfin, de pouvoir organiser des événements populaires.
00:51:13 Bref, quand vous ramenez la sécurité, vous ramenez de la vie dans votre commune.
00:51:16 Ça a été chaud.
00:51:18 La première année, il y a eu une succession d'événements,
00:51:21 parce que justement, on n'a rien lâché.
00:51:25 J'ai même été sous protection pendant six mois,
00:51:27 mais maintenant, trois ans après, les résultats sont là.
00:51:29 Tous les indicateurs sont à la baisse.
00:51:32 On est passé de 130 voitures qui brûlaient en 2020 à une petite trentaine.
00:51:36 Il y a également aussi, il n'y a plus de mariages, on parlait en préparation,
00:51:40 il n'y a plus de mariages qui débordent à Bronc parce qu'on ne lâche rien là-dessus.
00:51:44 On va en parler, on va en parler tout de suite après cette petite pause,
00:51:47 parce que ça, c'est très important de savoir justement où on met le taquet,
00:51:52 où on met effectivement au-delà de cette limite le ticket les plus valable.
00:51:55 On en parle tout de suite après cette petite pause.
00:51:57 Vous restez avec nous, Jérémy Brion, maire de Bronc,
00:51:59 on marque une courte pause sur Sud Radio, on est toujours en direct de ce salon.
00:52:02 DPME Espaces, Paul Bocuse, Pavilion 6.3, si vous voulez venir nous faire un petit coucou.
00:52:07 Et puis si vous êtes dans votre voiture, peut-être que vous nous écoutez dans la région de Lyon.
00:52:10 105.8, la nouvelle fréquence en direct sur Sud Radio, à tout de suite.
00:52:15 Sud Radio, votre intention est notre plus belle récompense.
00:52:19 Je voulais vous m'inscrire d'exister, parce que vous êtes vraiment la seule radio que j'écoute,
00:52:24 et vous êtes quasiment les seuls à faire véritablement votre métier de journaliste.
00:52:28 Sud Radio, parlons vrai.
00:52:30 J'ai hâte !
00:52:31 En direct depuis Lyon Aurexpo.
00:52:33 Ici Sud Radio.
00:52:37 Les Français parlent au français.
00:52:42 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:52:45 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:52:48 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:52:52 Dans tous mes états, je ne suis pas le seul, mais insur,
00:52:55 et nous sommes toujours avec Jérémy Breau, maire de Bron.
00:52:58 Et justement, on est en train de parler de la sécurité.
00:53:00 Jérémy Breau, je voudrais vous raconter justement que vous êtes arrivé,
00:53:03 vous vous êtes occupé beaucoup, vous parlez de ce qui se passe, de la sécurité.
00:53:07 Beaucoup de gens, comme vous dites, ce n'est jamais les plus riches qui souffrent de la sécurité,
00:53:11 parce que la plupart ont des maisons protégées, etc.
00:53:14 Mais dans certains quartiers, on le sait, il y a eu des points de billes, etc.
00:53:18 Enfin, on va en parler un peu partout.
00:53:20 On sait ce qui se passe, j'ai reçu une enquête,
00:53:23 et j'ai vu qu'on arrivait dans certaines cages d'escalier.
00:53:26 Et comment vous avez réagi, qu'est-ce qui s'est passé concrètement ?
00:53:30 Vous avez tout de suite cessé de faire des choses,
00:53:33 mais j'imagine qu'il y a eu des résistances.
00:53:35 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:53:36 Oui, effectivement, j'ai été élu en juin-juillet 2020.
00:53:39 Très rapidement, on a mis en place ce pourquoi on a été élu.
00:53:42 On a été élu essentiellement sur la thématique de la sécurité,
00:53:45 donc il fallait très rapidement montrer que nous étions au travail.
00:53:48 Donc, ça a été déjà augmentation des effectifs de police,
00:53:52 ça a été plus de présence sur le terrain de la part des policiers,
00:53:55 ça a été aussi surtout la fin des mariages qui débordent.
00:53:58 Ça a été la une de l'actualité à l'époque.
00:54:00 Les mariages qui débordent, c'est-à-dire les cortèges de voitures ?
00:54:02 Exactement, ça veut dire qu'on rentre en mairie avec des fumigènes,
00:54:05 ça veut dire qu'on arrive avec 45 minutes de retard, bref,
00:54:08 qu'on fait ce que l'on veut.
00:54:10 Suite à ce dernier mariage qui avait débordé au mois de septembre,
00:54:14 je m'occupe maintenant de faire signer une charte.
00:54:18 Et depuis septembre 2020, il n'y a plus aucun mariage qui déborde.
00:54:21 Très concrètement, tous les mois, on reçoit en mairie
00:54:24 tous les futurs mariés du mois suivant.
00:54:26 On leur fait signer une charte ?
00:54:27 On leur fait signer une charte.
00:54:28 Et c'est quoi cette charte ?
00:54:29 Dans la charte, quand vous êtes maire, vous ne pouvez pas annuler un mariage.
00:54:31 En revanche, c'est clairement inscrit,
00:54:33 si vous arrivez avec plus de 30 minutes de retard,
00:54:35 le mariage est décalé au lundi 8h du matin.
00:54:38 Si vous faites du rodéo en arrivant à la mairie,
00:54:42 rendez-vous lundi 8h.
00:54:44 Si vous entrez en mairie avec des drapeaux,
00:54:47 quel que soit le drapeau, lundi 8h.
00:54:49 Si vous arrivez avec des groupes de musique, lundi 8h, etc.
00:54:52 C'est dommage d'en arriver là.
00:54:54 Vous avez l'influence sur lundi 8h.
00:54:56 Pour l'instant, il n'y a jamais eu aucun mariage qui n'a plus débordé.
00:55:00 C'est triste d'en arriver là.
00:55:02 On fait signer la charte ?
00:55:03 Si on ne signe pas, on ne marie pas.
00:55:04 On fait simple, c'est dommage.
00:55:05 On a l'impression de revenir dans une cour d'école,
00:55:07 mais c'est comme ça que ça marche.
00:55:09 On ne marie plus l'après-midi aussi.
00:55:11 On est moins excité le matin à 10h du matin
00:55:14 qu'à 3h de l'après-midi en plein canard en étant alcoolisé.
00:55:18 Ça reste encore fragile, mais depuis 3 ans et demi...
00:55:21 Ça a baisé la situation ?
00:55:22 C'est même plus que ça.
00:55:23 Ça a totalement disparu.
00:55:25 Alors qu'il y avait des mariages qui débordaient très régulièrement à mon arrivée.
00:55:29 Deuxièmement, on a multiplié les actions de terrain.
00:55:31 Police municipale, police nationale sur le terrain.
00:55:35 Ce qui fait que ça n'a pas plu à celles et ceux qui tenaient le quartier.
00:55:39 Une semaine après l'assassinat de Samuel Paty,
00:55:42 j'ai eu à 3-4 endroits de la ville des tags indiquant "Bréau, on va décapiter", "décapitation", etc.
00:55:48 Carrément.
00:55:49 Carrément.
00:55:50 Après, visite de terrain avec le président de région Laurent Wauquiez.
00:55:55 Là où nous sommes allés sur le terrain, ça a brûlé.
00:55:57 Et puis surtout, en février 2021, la voiture de mon directeur de cabinet a été caillassée.
00:56:04 Nous étions juste à côté.
00:56:05 Pendant 10 minutes, on a vu au-dessus de nous passer des projectiles, cailloux, morceaux de bois, canettes, etc.
00:56:10 Suite à ça, j'étais sous protection pendant 6 mois.
00:56:13 Donc 24-24.
00:56:14 Et le rapport de force, voyant que je n'allais pas céder,
00:56:18 et moi je considérais que c'était...
00:56:21 Malheureusement, c'est triste de dire ça, mais il fallait passer par là pour arriver après.
00:56:26 Ceux qui tenaient le quartier ont dû chiffrer la fin de la récré en disant aux petits jeunes
00:56:30 "Maintenant vous arrêtez, excusez-moi l'expression, vos conneries,
00:56:33 parce que ça fait venir les journalistes et ça fait venir la police sur le terrain,
00:56:37 donc c'est pas bon pour le business".
00:56:39 Donc effectivement, vous savez, quand vous êtes maire, vous n'êtes pas magicien.
00:56:43 Il y aura toujours des incivités.
00:56:44 Mais en tout cas, tout ce qui pourrissait le quotidien des Brondillans,
00:56:48 à savoir notamment les rodeos, les tirs de mortiers, etc., ça a quasiment disparu.
00:56:52 En revanche, le fléau que l'on a actuellement, mais comme partout en France,
00:56:56 je trouve qu'on n'en parle pas suffisamment, c'est la drogue.
00:56:59 Et quand... et quand... il faut avoir un constat lucide.
00:57:02 Au moment des émeutes de juin dernier, qui ont duré à peu près 4 jours,
00:57:07 quand le président Macron dit "C'est bon, l'État en a réglé ça en 4 jours",
00:57:12 c'est pas l'État qui a réglé ça en 4 jours, c'est dans les quartiers...
00:57:16 - Les Tillerands ont dit "Arrêtez, c'est pas bon pour l'économie, c'est pas bon pour le business".
00:57:20 - À Marseille, dans le quartier Nord, ça n'a pas duré 4 jours les émeutes.
00:57:24 Au bout du premier jour, il n'y en avait plus.
00:57:26 Moi à Brons, ça a été un peu chaud le premier soir,
00:57:29 et après ça a été extrêmement calme.
00:57:32 Et ça, le problème c'est que ça fait vivre tellement de personnes,
00:57:35 ça fait vivre parfois des allées entières dans les immeubles,
00:57:39 que c'est extrêmement compliqué, et pour l'instant, là-dessus, j'ai pas la solution.
00:57:43 - Mais alors justement, Jérémie, vous n'avez pas la langue de bois non plus,
00:57:46 parlons-en, est-ce que cette économie parallèle, l'économie de la drogue,
00:57:51 est-ce que c'est un mal, je ne dirais pas nécessaire,
00:57:54 mais c'est un mal qu'on ne peut pas éradiquer ?
00:57:56 - C'est intéressant, on a vu, dès que les réformes politiques, quelles qu'elles soient,
00:57:59 bon voilà, oui oui, il faut, il faut, il faut.
00:58:01 En fait, et vous dites vous-même, et vous n'êtes pas le seul,
00:58:04 ça fait vivre toute une partie de la population, je ne dis pas, la majorité,
00:58:08 enfin, la minorité. - La minorité, oui.
00:58:10 - La minorité, d'accord.
00:58:11 Mais est-ce que l'idée, évidemment, c'est pas de la légaliser,
00:58:15 mais est-ce qu'il faut faire avec ? Franchement.
00:58:19 - C'est compliqué pour moi de vous répondre, oui.
00:58:22 Mais on ne peut pas, le problème, effectivement, parfois,
00:58:26 il y a des opérations place net actuellement.
00:58:28 - Oui, XXL. - Voilà, XXL.
00:58:31 Pour faire court, c'est, on envoie, on envoie énormément de présences policières
00:58:37 pour nettoyer, mais sauf que derrière, il faut engager un véritable travail de fond,
00:58:40 parce que sinon, ils reviennent, peut-être pas le lendemain,
00:58:42 mais au moins le soir demain, donc il y a un vrai travail à faire avec les bailleurs,
00:58:45 il y a un vrai travail à faire aussi sur le cadre de vie,
00:58:48 mais aussi au niveau de la mixité sociale dans ces quartiers.
00:58:52 Je vais employer un mot qui était un gros mot il y a encore 4-5 ans,
00:58:56 mais maintenant, tout le monde l'emploie, il faut l'employer.
00:58:58 C'est la question du peuplement aussi.
00:59:00 À un moment, il faut éviter de refaire les erreurs du passé,
00:59:04 où on crée des ghettos en mettant uniquement des personnes
00:59:08 de même origine au même endroit.
00:59:09 Ça peut pas fonctionner.
00:59:10 Et là, on a créé, on va dire, des sortes de bonbonnières,
00:59:14 et c'est pour ça que nous avons, je vous parlais tout à l'heure
00:59:18 d'avoir une vision à 30-40 ans, l'un de nos plus gros dossiers
00:59:21 qui nous prend le plus d'argent, mais à bonne escient,
00:59:23 c'est la rénovation urbaine d'un des deux quartiers prioritaires de la ville,
00:59:27 dont l'objectif est de faire passer le taux de logement social
00:59:30 de 99% à 65%.
00:59:34 Mais ça, sauf que ça, ça prend pas un mois, on s'en engageait sur des années.
00:59:39 Non, mais c'est très important, en tout cas,
00:59:41 c'est, oui, vous allez vers, je veux dire, il faut effectivement
00:59:44 employer des idées nouvelles, une réalité nouvelle,
00:59:47 et des démarches absolument nouvelles.
00:59:51 Merci, Jérémie Breau.
00:59:53 On reviendra vous voir, on reviendra et à Lyon et à Bron,
00:59:56 et on fera des émissions, effectivement, parce que ça,
00:59:58 c'est quelque chose qu'on a très envie de faire sur le terrain.
01:00:01 Merci à vous.
01:00:02 Merci, monsieur le maire, d'avoir été avec nous.
01:00:03 On va marquer une courte pause sur Sud Radio,
01:00:05 et dans quelques petites minutes, on va parler d'histoire sur Sud Radio.
01:00:08 A tout de suite.
01:00:09 Sud Radio.
01:00:11 C'est Valérie Expert, un grand, grand merci.
01:00:13 Vous êtes 900 000, désormais, à nous suivre sur notre chaîne YouTube.
01:00:17 Merci à vous, merci d'être fidèles au Parler Vrai de Sud Radio,
01:00:21 et on vous attend encore plus nombreux.
01:00:23 Sud Radio, parlons vrai.
01:00:25 Quand on n'a pas l'air.
01:00:26 En direct depuis Lyon Aurexpo.
01:00:29 Ici Sud Radio.
01:00:32 Les Français parlent au français.
01:00:38 Les carottes sont cuites.
01:00:40 Les carottes sont cuites.
01:00:43 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
01:00:46 Et il n'était pas question de finir cette émission, ici à Lyon Aurexpo.
01:00:52 Vive les PME, sans parler d'histoire.
01:00:56 Parce que Lyon, Luc Dunhomme, c'est une histoire,
01:00:59 c'est une très longue histoire.
01:01:01 Merci d'être avec nous, Bruno Benoît.
01:01:03 Vous êtes enseignant, vous enseignez l'histoire contemporaine à Science Po Lyon.
01:01:07 Oui.
01:01:08 Et ça m'intéresse, j'ai vu que vous étiez père du concept de Lyonitude.
01:01:14 Alors expliquez-nous, c'est quoi la Lyonitude ?
01:01:17 La Lyonitude, c'est un sentiment d'appartenance à cette ville.
01:01:22 Au-delà de... on n'est pas obligatoirement mené à Lyon pour partager la Lyonitude.
01:01:31 Mais il faut en partager son histoire.
01:01:35 Et je dirais, ses identités.
01:01:39 Donc c'est-à-dire qu'il y a des non-lyonnais qui ont pu devenir des lyonnais porteurs de Lyonitude.
01:01:46 Simone de Beauvoir me disait "On ne naît pas femme, on le devient".
01:01:49 Vous dites "On n'est pas lyonnais forcément, mais on peut le devenir".
01:01:51 Tout à fait.
01:01:52 C'est ça.
01:01:53 Donc c'est pas du tout une ville qui refuse que des non-lyonnais puissent s'intégrer à sa démarche et à son existence.
01:02:02 Donc c'est une ville ouverte.
01:02:03 C'est une ville ouverte et qu'il a montré dans son histoire.
01:02:07 Vous parlez de la Romanité, mais il y a eu la Renaissance où les Italiens ont été très nombreux à Lyon.
01:02:13 Et puis à partir de l'industrialisation lyonnaise au 19ème, c'est une ville qui a accueilli énormément d'Européens et même de ressortissants de notre empire colonial.
01:02:24 Alors justement, vous parliez de ses identités.
01:02:27 Ce sont quoi alors les identités de Lyon ?
01:02:30 Il y en a trois. Il y a trois identités. Il y en a deux qui apparaissent dès l'origine de cette ville.
01:02:38 Qui t'appliquant d'ailleurs ?
01:02:40 Une identité économique par exemple.
01:02:43 Lyon est une ville qui est située sur un carrefour de route.
01:02:47 Un carrefour de route et qui a eu, dès son apparition de Luc Dunam comme capitale des Gaules,
01:02:54 elle a été une grande ville commerciale où transitaient les marchandises venues du sud de l'Empire Romain vers par exemple l'Angleterre.
01:03:08 Et c'est une ville aussi où on allait chercher l'étain en Angleterre pour faire du bronze, puisque le bronze est fondamental.
01:03:16 C'est cuivre + bronze et c'est l'Angleterre qui possédait des mines d'étain.
01:03:20 Le fameux cratère de Vix qui existe dans un musée en Bourgogne,
01:03:25 c'était offert par des grecs qui venaient en Angleterre et qui l'ont offert à ces populations pour le passage.
01:03:33 Pour le passage sur la cime.
01:03:35 Pour le passage sur la cime.
01:03:37 Ça c'est l'identité économique qui s'est développée bien sûr avec les foires de la Renaissance
01:03:44 et qui s'est épanouie au 19ème siècle et à l'arrivée avec la foire de Lyon en 1916 qui est quand même aujourd'hui,
01:03:53 parce qu'on est contemporain de cette foire.
01:03:55 La deuxième identité c'est une identité spirituelle.
01:03:59 Lyon en 177 c'est la ville où il va y avoir le premier martyrologe des chrétiens.
01:04:07 En 177. Dans l'amphithéâtre des Trois-Gaules au pied de la Croix-Rousse.
01:04:14 Puisque la ville était un carrefour aussi de population, il y avait des populations christianisées qui venaient.
01:04:22 Donc il y avait des esclaves qui étaient christianisés et il y avait même des gens d'Asie mineure comme Potin,
01:04:28 un des premiers évêques de Lyon qui va être mis à mort, pas par les Lyons,
01:04:33 parce que ça c'est sur les représentations, mais en général tué par des taureaux.
01:04:38 Tué par des taureaux qui vous envoient en l'air.
01:04:40 Cette identité spirituelle qui fait de Lyon bien évidemment en 1079 la prima des Gaules.
01:04:49 Lyon devient prima des Gaules en 1079.
01:04:52 Et donc l'archevêque de Lyon est prima des Gaules, le premier des Gaules.
01:04:57 Va aussi être je dirais grossi par ce culte de la Vierge qu'on a à Lyon,
01:05:05 avec le Vœu des Échevins en 1643 au moment où la peste rodait en France.
01:05:11 Donc ça continue encore, en tout cas la cérémonie.
01:05:14 Ah ben la cérémonie c'est en hommage, elle date de 1852.
01:05:18 Elle date de 1852 mais c'était en hommage en effet à cette Vierge,
01:05:21 la fourvière n'était pas construite encore, mais il y avait une petite chapelle à fourvière.
01:05:26 On voit encore une belle statue de la Vierge dorée, c'était en hommage de cette Vierge.
01:05:31 Et cette spiritualité, elle s'est un peu enrichie de spiritualités, je dirais marginales,
01:05:38 comme la franc-maçonnerie, qui est une des grandes spiritualités laïques, peut-on dire, de la République,
01:05:45 et qui s'est développée à Lyon à partir de la fin du XVIIIe, très fort.
01:05:52 Alors on dit que Lyon est une ville de spiritualité parce que c'est une confluence.
01:05:56 Et une confluence, ça correspond à un sexe féminin.
01:05:59 Donc une ville féconde.
01:06:02 Une ville féconde, je dirais, en culte, qui peut venir.
01:06:07 Il y a une autre ville en Europe qui ressemble à Lyon et qui est une ville aussi féconde, c'est la ville de Prague.
01:06:12 Il y a deux villes. Prague est une ville aussi très...
01:06:16 - Avec les deux... - Oui, oui. C'est une ville aussi très curieuse, Prague.
01:06:19 Et ces deux spiritualités vont aboutir, parce qu'il y a un personnage qui s'appelle Hippolyte Rivaille,
01:06:26 qu'on connaît pas bien à Lyon sous le nom d'Hippolyte Rivaille, mais qui est enterrée non pas à Lyon,
01:06:32 mais au Père Lachaise et dont la tombe est en permanence ferue, c'est le père du spiritisme.
01:06:37 Le père du spiritisme, dont le nom s'appelle en termes de spiritisme Allan Kardec.
01:06:43 - Ah oui, Allan Kardec. - Allan Kardec, mais son vrai nom c'est Hippolyte Rivaille.
01:06:48 Il est né à Langues... - Donc il y a un côté spiritisme, spiritualité, un côté du christianisme.
01:06:55 - Oui, tout à fait. Il y a ces deux spiritualités qui avancent, qui font pas bientôt bon ménage, mais qui cohabitent.
01:07:02 - D'accord. Et le troisième courant ?
01:07:04 - Le troisième, elle date d'un drame. Elle date de 1793, lors de la Révolution française,
01:07:11 quand Lyon s'est soulevée contre la Convention. Lyon s'est soulevée contre la Convention pas pour des raisons, je dirais, d'autonomie,
01:07:20 mais pour des raisons politiques. La vie de Lyon était une vie modérée, sur le plan politique,
01:07:25 et elle en voulait un personnage qui s'appelait Chalier. Chalier qui était un montagnard lyonnais,
01:07:33 et qui parlait d'établir la guillotine sur le pont Moran pour que les têtes tombent dans le Rhône, bref.
01:07:39 Et c'est contre cette sorte de, je dirais, d'extrémisme, d'exagération, voilà, d'exagération politique,
01:07:45 que les modérés lyonnais se sont soulevés, mais ça n'a pas plu du tout au comité de salut public à Paris,
01:07:51 parce que la France révolutionnaire était en guerre, et on a envoyé l'armée à Lyon, et la ville a été prise.
01:07:59 On a mis la guillotine place des terreaux, et là, ont été à peu près exécutées 1500 personnes.
01:08:08 Avec la Vendée, c'est la ville qui a le plus souffert de la révolution.
01:08:12 - La Vendée, ça a été un massacre. - Oui.
01:08:14 - C'est l'époque d'Urbespierre, ça. - Oui, oui, c'est l'époque d'Urbespierre.
01:08:18 Et cette sorte de... Il y a eu un décret qui est sorti à la Convention, au mois d'octobre 1793,
01:08:27 le décret s'appelle "Lyon n'est plus".
01:08:30 - Ah, carrément ? - Ah, Lyon n'est plus. Lyon devait être détruite.
01:08:34 - Ah, mais dès lundi, à Carthago, est-ce comme Carthage ? - Exactement.
01:08:37 Les révolutionnaires avaient une culture antique, donc...
01:08:41 - Ah oui, c'était "Lyon n'est plus". - Lyon n'est plus.
01:08:44 Alors, on a démoli les immeubles de la place Belcourt, qui était officiellement portée à la morgue aristocratique de cette ville,
01:08:51 mais vu qu'il y avait, comme d'habitude, des questions financières, et qu'il fallait payer les démolisseurs,
01:08:56 on n'a pas payé les démolisseurs, et la ville, simplement, elle a eu quelques lieux qui ont été détruits, comme les îles...
01:09:03 - Mais pas tous. - Non, pas toutes. Et elle a perdu son nom.
01:09:07 Et son nom, elle est venue "Ville Affranchie". Comme une esclave.
01:09:11 - Elle s'appelait "Ville Affranchie". - Oui, "Ville Affranchie".
01:09:13 Et il a fallu attendre la chute, en effet, d'Urbespierre, et la chute de la Terreur,
01:09:18 pour que la ville reprenne son nom, et c'est surtout Bonaparte.
01:09:23 C'est pour ça que Bonaparte a à Lyon une place un peu privilégiée,
01:09:26 parce qu'il est venu à Lyon, à Bonaparte, après la bataille de Marengo,
01:09:31 et il a posé la pierre de la reconstruction des immeubles de Belcourt.
01:09:37 Et donc, Lyon et Bonaparte, c'est un mariage un peu particulier.
01:09:42 C'est un mariage particulier, même si, une fois qu'il a quitté l'île d'Elbe, en 1814,
01:09:51 et qu'il est passé à Lyon, il s'est arrêté une semaine à Lyon, Napoléon,
01:09:57 il a refait son empire à partir de Lyon, il a reconstruit l'empire,
01:10:01 et après il est monté sur Paris, et il y a eu Waterloo.
01:10:06 Mais avant de quitter Lyon, il a fait un texte, qui est fondamental,
01:10:11 - qu'il a écrit à Lyon. - Oui, qu'il a écrit à Lyon,
01:10:14 une affiche qui a été placardée sur les murs de Lyon,
01:10:17 et il y a marqué "Lyonnais, je vous aime".
01:10:20 Ce qui, ma foi, cher monsieur, est rarement dit, car en France, on n'aime pas beaucoup les Lyonnais.
01:10:26 On n'aime pas beaucoup les Lyonnais. Regardez le club de foot, Lowell,
01:10:29 - il n'est pas un club très aimé. - Oui, non, ce n'est pas le plus populaire.
01:10:33 - Non, ce n'est pas le plus populaire. - Ni PSG, ni OM.
01:10:35 Mais dites-moi, ce "Lyonnais, je vous aime", c'était quoi ?
01:10:38 - On la voit, elle est là... - Ah oui, oui !
01:10:41 Au musée de Gadagne, qui est le musée d'histoire de Lyon,
01:10:44 vous avez les affiches, encore, de ce "Lyon, je vous aime",
01:10:47 c'est-à-dire que Napoléon, quittant Lyon pour retrouver le pouvoir à Paris,
01:10:52 fait aux Lyonnais une sorte de déclaration d'amour.
01:10:58 Surtout que dans la chapelle du lycée Ampère, en 1802, là on est en 1815,
01:11:03 je reviens en arrière, en 1802, il était à l'époque encore Premier Consul.
01:11:08 Il vient à Lyon, et dans la chapelle du lycée Ampère,
01:11:11 devant une délégation de 400 délégués italiens,
01:11:14 il se fait élire président de la république italienne.
01:11:18 Donc la république italienne est née à Lyon, la première république italienne est née à Lyon.
01:11:22 - C'est intéressant. - On appelle ça la "consulta".
01:11:24 La "consulta" pour les italiens, et c'est vrai que c'est un moment assez extraordinaire.
01:11:30 Alors, Lyon, c'est cette coalescence, quand un maire de Lyon arrive à faire la coalescence entre les trois identités,
01:11:38 la ville de Lyon va bien.
01:11:40 - Et entre l'hétéro... - Économique, religieuse, politique...
01:11:45 - Exactement.
01:11:46 Hériault a été, pour reprendre une expression gastronomique,
01:11:51 Hériault a été le grand chef de ce que j'appelle l'hériotisme,
01:11:55 il a été le grand chef de créer une identité lyonnaise,
01:12:00 qui est une sorte de plat où les trois ont été mêlés et étroitement associés.
01:12:06 Le problème c'est que Hériault a fondé l'hériotisme,
01:12:10 c'est-à-dire la ville de Lyon est forte quand il y a une forte municipalité,
01:12:14 un antiparisianisme à Lyon,
01:12:18 tout ce qu'on n'aime pas à Lyon, on le met sur la rive gauche du Rhône, la préfecture par exemple.
01:12:23 On n'aime pas tout ce qui représente l'État, parce qu'il y a le souvenir de...
01:12:27 - Ah oui, toujours le "Ossobrise, Robespierris, etc."
01:12:30 - Et puis il y a cette idée aussi d'une ville qui est toujours une ville d'entrepreneurs.
01:12:40 Et ça il faut reconnaître que l'association chef d'entreprise,
01:12:44 ici on est bien placé, chef d'entreprise et banque,
01:12:48 - Absolument, "Made in PME"
01:12:50 - Oui, "Made in PME" fait une belle association entre les entreprises et la banque.
01:12:55 Et c'est vrai que c'est ça un peu Lyon.
01:12:57 C'est pour ça que l'université à Lyon n'a jamais été très valorisée,
01:13:01 car l'université n'intéresse pas fondamentalement le monde des affaires.
01:13:06 - Très intéressant. On va reprendre tout de suite avec vous,
01:13:09 c'est absolument passionnant Bruno Benoist, c'est vrai, de montrer comment une ville s'est faite,
01:13:13 et comment on va continuer, on va d'ailleurs parler des soyeux peut-être, entre autres.
01:13:17 A tout de suite, après cette toute petite pause.
01:13:22 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
01:13:25 Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300
01:13:29 En direct depuis Lyon Aurexpo
01:13:32 Ici Sud Radio,
01:13:36 Les français parlent au français,
01:13:40 Je n'aime pas la blanquette de veau,
01:13:44 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:13:46 Sud Radio Bercov, dans tous ses états
01:13:50 Eh oui, dans tous mes états, je ne suis pas le seul,
01:13:53 nous sommes avec l'historien Bruno Benoist,
01:13:56 pays salif français de l'histoire de la ville de Lyon, il raconte ça très bien,
01:13:59 on parlait de Lyonitude, on va parler des trois grands courants quand même,
01:14:03 de cette ville de confluence,
01:14:06 le courant religieux, le courant économique,
01:14:09 le courant historique et politique, effectivement.
01:14:12 Et puis on ne peut pas ne pas parler, Bruno Benoist,
01:14:16 de soi, de soyeux, des canuts.
01:14:19 Alors la soirée, elle arrive à Lyon
01:14:22 en pleine renaissance en 1528,
01:14:25 et apportée par les florentins,
01:14:29 dont certains gadanis,
01:14:32 gadanis à l'époque, qui étaient même consuls de Lyon,
01:14:35 c'est à dire l'équivalent de, je dirais,
01:14:38 d'un maire de Lyon de l'époque,
01:14:41 ce qui montre déjà que les italiens s'étaient très bien intégrés,
01:14:44 et cette soirée va développer une activité unique,
01:14:47 on peut dire dans le royaume de France,
01:14:50 c'est à dire une activité, une mono-activité,
01:14:53 qui employait 50 000 personnes.
01:14:56 50 000 personnes, pas tellement sur la rive gauche du Rhône,
01:14:59 mais surtout dans la Presqu'île, sur les pentes de la Croix-Rousse,
01:15:02 et dans ce qu'on appelle le vieux Lyon aujourd'hui.
01:15:05 Cette soirée, elle a développé
01:15:08 ce qu'on appelle la fabrique des tissus de soie,
01:15:11 avec deux choses assez extraordinaires,
01:15:14 un capitalisme commercial et pas du tout un capitalisme
01:15:17 façon 19e, c'est à dire que
01:15:20 le chef d'entreprise, le marchand fabricant,
01:15:23 ne possède pas d'usine,
01:15:26 il ne possède que la matière première, la soie,
01:15:29 et les commandes.
01:15:32 Les chefs d'atelier, qu'on appelle canu au 19e,
01:15:35 et qui emploient des compagnons,
01:15:38 et qui bien entendu possèdent,
01:15:41 selon leurs capacités, un ou plusieurs métiers.
01:15:44 Et ces métiers, en effet, tournent,
01:15:47 et vous avez des problèmes, c'est à dire
01:15:50 quand il y a une crise, une révolution,
01:15:53 un renversement de monarchie, les commandes sont moins fortes,
01:15:56 la ville de Lyon connaît des difficultés économiques,
01:15:59 puisque c'est une mono-activité,
01:16:02 et il n'y a pas grand chose d'autre à Lyon,
01:16:05 à part des teinturiers pour les teintures de la soirée.
01:16:08 Et un peu de mécanique basique pour faire les métiers.
01:16:11 Mais bien évidemment,
01:16:14 au 19e siècle, il y a une chose qu'on appelle le tarif.
01:16:17 C'est à dire à quel tarif les marchands fabricants
01:16:20 payent les chefs d'atelier les pièces commandées.
01:16:23 Et tout ça se discute sur les pendres aquarous,
01:16:26 dans des bouchons lyonnais,
01:16:29 autour d'un pot ou d'un tablier de sapeur.
01:16:32 Et bien évidemment, en 1831,
01:16:35 lors d'un mécontentement des chefs d'atelier,
01:16:38 des canuts,
01:16:41 contre le mauvais paiement des pièces,
01:16:44 il va y avoir la fameuse révolte des canuts.
01:16:47 Qui a lieu en novembre 1831,
01:16:50 et qui est une révolte assez unique en Europe,
01:16:53 puisqu'elle secoue l'Europe, toute l'Europe est secouée par cette révolte des canuts,
01:16:56 et beaucoup de beaux esprits vont venir à Lyon
01:16:59 pour voir que c'est que cette ville qui a engendré.
01:17:02 Et avec le fameux slogan
01:17:05 "vivre en travaillant ou mourir en combattant".
01:17:08 Ils descendent des pendres de la Croix-Rousse vers l'hôtel de ville,
01:17:11 les bourgeois lyonnais, comme d'habitude, ont fui,
01:17:14 dans leur domaine, ils occupent la mairie,
01:17:17 mais vu qu'ils ne sont pas politiques, rapidement,
01:17:20 ils rejoignent leur atelier et la répression arrive en 1831.
01:17:23 Il va y avoir des arrestations,
01:17:26 des exécutions, mais il y en aura une autre
01:17:29 en 1834, qui cette fois n'est pas une seule révolte des canuts
01:17:32 sur fond salarial,
01:17:35 mais c'est une révolte républicaine.
01:17:38 Qui là, elle sera encore plus durement, je disons, réprimée
01:17:41 par la monarchie.
01:17:44 - En avançant un peu, parce que vraiment, on pourrait vous écouter pendant des heures,
01:17:47 c'est vrai que c'est une histoire passionnante.
01:17:50 Aujourd'hui d'ailleurs, il y a eu une très belle chanson sur les canuts.
01:17:53 "C'est nous les canuts, on y rentre tous nus".
01:17:56 Pour gouverner, il faut avoir...
01:17:59 Chanté, disons, sur ce toit, m'appelle. Très belle chanson.
01:18:02 Aujourd'hui, on peut parler,
01:18:05 aujourd'hui encore, parce que le moment où les identités
01:18:08 sont soumises à l'auberge espagnole
01:18:11 des fantasmes, on peut parler d'identité
01:18:14 lyonnaise, que veut-on ? Est-ce que ça a un sens
01:18:17 aujourd'hui ou pas ? - Ecoutez,
01:18:20 vous avez mis le doigt sur ce qui blesse.
01:18:23 Il est évident que l'identité lyonnaise
01:18:26 a atteint son acme
01:18:29 en 58, au moment du bimillénaire de Lyon.
01:18:32 - 1958. - Oui, 1958.
01:18:35 Là, Hériot
01:18:38 venait de mourir, c'était Pradelle qui était
01:18:41 maire de Lyon. Mais c'était Hériot qui avait préparé.
01:18:44 Pradelle, même si ce n'était pas un génie intellectuel,
01:18:47 c'était un fils, je dirais,
01:18:50 un fils adoptif d'Hériot.
01:18:53 Donc, il faisait de l'hériotisme.
01:18:56 Il est évident qu'en 58, la population n'était pas brassée
01:18:59 comme elle a été brassée par la suite. Il y a eu l'arrivée
01:19:02 des pieds noirs massifs à Lyon en 62.
01:19:05 Ils ont occupé la Duchère et Pradelle a été un maire
01:19:08 très accueillant pour les pieds noirs. Il y a eu
01:19:11 l'immigration qui est arrivée massivement.
01:19:14 Et je dirais que
01:19:17 ce qu'on appelle le fond, comme dans une casserole,
01:19:20 le fond de Lyonitude,
01:19:23 il a cessé de diminuer.
01:19:26 Et qu'aujourd'hui,
01:19:29 la Lyonitude, elle existe un peu d'une manière
01:19:32 subliminale. Quand les hommes politiques
01:19:35 l'appliquent, et le maire de Lyon actuel est parisien,
01:19:38 il n'a pas du tout la veine
01:19:41 de la Lyonitude. - Oui, il ne sait pas
01:19:44 ce que c'est que la Lyonitude. - Non, il m'a rencontré
01:19:47 pour essayer de capter
01:19:50 quelques éléments, mais il est évident
01:19:53 qu'il va y avoir un truc assez extraordinaire, c'est le fameux
01:19:56 monument à la Shoah. Il va y avoir un monument
01:19:59 à la Shoah à Lyon qui va être établi place
01:20:02 Carnot. C'est un amoncellement de rois
01:20:05 et de chemins de fer.
01:20:08 Le problème, jamais les nazis
01:20:11 n'ont embarqué les juifs à la garde pérenne.
01:20:14 Ils les ont embarqués à la garde Vénitieux.
01:20:17 Et les nazis étaient assez malins pour ne pas qu'on embarque
01:20:20 les juifs dans un lieu public fréquenté par la population.
01:20:23 Si la garde Vénitieux, vous la trouvez, c'est déjà fort,
01:20:26 parce qu'il faut la trouver la garde Vénitieux. Mais le maire
01:20:29 actuel, pour des raisons de récupération politique,
01:20:32 utilise la place Carnot qui est quand même un symbole
01:20:35 liée à la République, qui est à la garde... - Alors que ça n'a rien à voir avec l'histoire.
01:20:38 - Non, ça n'a rien à voir avec l'histoire.
01:20:41 Et on peut dire que la Lyonitude, aujourd'hui,
01:20:44 dans une population qui a été brassée par les courants
01:20:47 d'immigration, aussi bien nationaux que internationaux,
01:20:50 la Lyonitude, elle reste plutôt un élément
01:20:53 de conférence ou d'intervention
01:20:56 plutôt qu'un élément vécu.
01:20:59 - Est-ce qu'il y a encore, disons ça comme ça, mais est-ce qu'il y a encore un résiduel
01:21:02 quelque part ? Si je cherche la Lyonitude,
01:21:05 même dans des détails, est-ce que je peux la trouver ? - Oui, il y a l'Académie du Gorgillon.
01:21:08 L'Académie du Gorgillon est une académie
01:21:11 qui a été créée au XIXe siècle
01:21:15 et jamais, par exemple, Hériot
01:21:18 en était membre. Mais Hériot
01:21:21 et surtout Justin Godard. Voilà un personnage qu'on a oublié
01:21:24 à Lyon, Justin Godard. Justin Godard, c'est un fils
01:21:27 de Canut. Il est maire de Lyon à la Libération
01:21:30 parce qu'Hériot était prisonnier en Allemagne. Il était maire de Lyon.
01:21:33 C'est un personnage extrêmement
01:21:36 important. Il est un avocat, mais un homme plutôt
01:21:39 de centre-gauche. Et ce personnage,
01:21:42 il est
01:21:45 grand président de l'Académie du Gorgillon.
01:21:48 Et Hériot, ce qui est assez curieux, c'est qu'entre
01:21:51 Hériot et lui, ils ne s'entendaient pas très bien. Alors que
01:21:54 ce Godard a été ministre de la Santé.
01:21:57 - Et donc l'Académie du Gorgillon... - Oui, qu'une académie
01:22:00 qui s'en dit. - Elle existe. Elle existe.
01:22:03 - Et on ne peut pas dire qu'elle soit
01:22:06 porteuse d'un discours qui ait de la grande
01:22:09 résonance. Mais elle existe. C'est une sorte
01:22:12 d'académie qui tourne
01:22:15 un peu sur elle-même. Mais elle est porteuse de cette mémoire.
01:22:18 - Est-ce que Bruno Benoît peut dire, encore une fois, il ne s'agit pas
01:22:21 de réduire, etc. parce que c'est une histoire extrêmement
01:22:24 riche et que vous l'avez, en quelques mots, mais
01:22:27 très bien résumée. Est-ce que
01:22:30 on peut dire qu'aujourd'hui, dans cet art de vivre, cet art
01:22:33 de bien manger, parce que ça reste, est-ce qu'il n'y a pas une
01:22:36 nulitude dans cet art de bien manger, aujourd'hui, à Lyon ?
01:22:39 - Oui, c'est vrai qu'à Lyon, on me permet de dire
01:22:42 qu'on se connaît quand on a mangé ensemble.
01:22:45 - Pour se connaître, il faut manger ensemble.
01:22:48 - Il faut manger ensemble. Là, on a parlé ensemble, mais
01:22:51 ça ne veut pas dire qu'on se connaisse. - Non, non.
01:22:54 - On se mange ensemble, on se connaîtra mieux. - L'art de la table
01:22:57 reste quand même un élément fondamental.
01:23:00 Même si ce n'est pas une des identités, il est
01:23:03 je dirais un des supports d'identité. - C'est ça,
01:23:06 des supports d'identité, absolument.
01:23:09 Juste pour terminer, est-ce que vous pensez
01:23:12 que, c'est ça, entre la modernité et la tradition,
01:23:15 est-ce qu'en fait,
01:23:18 je dirais en quelques mots, il ne faut jamais oublier le passé.
01:23:21 Est-ce que ce n'est pas ça le problème ? C'est que quand on dit
01:23:24 "vous, passé, faisons table rase", on voit très bien ce que ça donne
01:23:27 d'ailleurs dans tous les domaines. - Il est évident
01:23:30 qu'en tant qu'historien, le présent,
01:23:33 quand le présent ignore le passé, il peut
01:23:36 commettre des irréparables. - Tout à fait.
01:23:39 - Il est évident qu'aujourd'hui, sans tomber dans
01:23:42 l'actualité internationale, on a ignoré le passé
01:23:45 et aujourd'hui, ça permettrait
01:23:48 de comprendre ce qui peut se passer dans certaines
01:23:51 situations internationales que je ne regretterais pas. - Bien sûr.
01:23:54 - Mais il est évident que cette ville de Lyon ne peut pas se comprendre aujourd'hui
01:23:57 si on ne la met pas en perspective
01:24:00 avec son histoire de longue durée. - Tout à fait.
01:24:03 - Même si, comme vous l'avez si bien fait remarquer, même si ça joue
01:24:06 à la marge, ça joue quand même.
01:24:09 - C'est clair, on le voit partout, comme vous dites, aussi bien
01:24:12 dans l'international que le national. Oubliez le passé,
01:24:15 c'est ce qu'on déneigne d'ailleurs, à le revivre,
01:24:18 mais pas de la façon la plus glorieuse. - Exactement. Merci.
01:24:21 - Merci beaucoup Bruno Mellois, merci pour votre intervention.
01:24:24 Et voilà, nous quittons là-dessus, nous quittons
01:24:27 le Lyonnais et nous ne quitterons pas
01:24:30 évidemment l'art de la table et l'art du bien-vivre.
01:24:33 A bientôt.
01:24:36 ...
01:24:39 - Sud Radio. - Vous êtes 900 000 à nous suivre
01:24:42 sur notre chaîne YouTube. Quel succès !
01:24:45 Merci de votre fidélité. A votre radio préférée,
01:24:48 c'est Sud Radio et c'est Judith Bélair
01:24:51 qui vous parle. - Sud Radio, parlons vrai.
01:24:54 Vrai.

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