• l’année dernière
A la sortie des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le président du groupe LR, Bruno Retailleau est revenu sur ses propos qui lui ont valu des critiques y compris à l’intérieur de son camp. « Êtres Français, ça n’a rien à voir avec la couleur de peau ou la religion. C’est le dépassement des communautés d’origine dans une seule communauté nationale », précise-t-il.

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Transcription
00:00 d'ailleurs on a entendu le ministre de l'éducation nationale dire qu'il avait strictement le droit d'estimer que les médias CNews et Europe 1 étaient des médias d'extrême droite.
00:07 Ça vous a choqué ce commentaire du ministre ?
00:09 Non très franchement, il n'est pas dans son rôle. Il n'est pas dans son rôle parce qu'en France on a une loi sur la liberté de la presse,
00:15 on a un pluralisme, on a une autorité de régulation qui est l'Arcom et je pense que plus le politique se mélange avec des considérations de ce type sur les médias
00:26 et plus il abîme finalement la liberté de la presse. D'ailleurs il y a une preuve qui ne trompe pas, a-t-il été soutenu par la première ministre ?
00:34 A-t-il été soutenu par un seul ministre du gouvernement ? Non, c'est le grand silence, un silence assourdissant, un silence évidemment désapprobateur.
00:43 J'imagine que s'il y avait des médias qui étaient inspirés sur une ligne franchement de gauche, ça ne lui aurait plus, il n'aurait rien dit.
00:51 Bruno Rotailleau, on va parler de votre analyse des dernières violences urbaines, une analyse qui fait des remous au sein de votre parti Les Républicains
00:59 avec le député Aurélien Pradié qui dans une interview au Monde dit qu'il n'accepte pas vos propos, je cite, sur la régression des jeunes émeutiers
01:08 vers leurs origines ethniques et selon lui c'est un dévoiement des valeurs fondamentales de la droite gaulliste. Qu'est-ce que vous voulez répondre ?
01:14 Non mais pas du tout. Qu'est-ce que le gaullisme ? Qu'est-ce que le modèle républicain français ? C'est le dépassement justement des communautés d'origine,
01:22 c'est le dépassement du communautarisme dans une seule communauté nationale. Être français, ça n'a rien à voir avec la couleur de peau, ça n'a rien à voir avec leur religion.
01:31 Mais vous savez, il y a d'un côté des apôtres du déni et certains sont à droite, lui notamment, pas pour la première fois, beaucoup sont à gauche.
01:38 Mais ça, c'est le déni. Vous savez, le peuple français, il sait parfaitement ce qui s'est passé. Le peuple français sait que ce sont les symboles de la République
01:46 qui ont été attaqués quand on attaque une mairie, quand on attaque un commissariat. Quant à Nanterre par exemple, vous en parlez peu, mais on tague par exemple un monument,
01:55 un monument dédié à la déportation, un monument dédié à la résistance, ça ne fait réagir personne. On voit bien qu'il y a malheureusement ce repli communautaire
02:04 que moi j'ai dénoncé et personne ne me fera taire, personne. Parce qu'aujourd'hui, la situation est grave. Heureusement, on a échappé à l'emploi des armes à feu.
02:13 Demain, sans doute, pour d'autres émeutes, peut-être qu'on aura la prévision de ce qu'avait dit M. Gérard Collant en partant. Aujourd'hui, on est côte à côte et demain, face à face.
02:22 Il faut absolument une réponse de fermeté. Mais pour avoir cette réponse, il ne faut pas être dans le déni.
02:28 — Alors en début de semaine, vous avez également dit, je cite, que vous en fichiez que les idées des Républicains soient proches de celles du Rassemblement national.
02:35 Ça a créé une sorte de malaise, notamment à droite, quand on interroge certains sénateurs, les Républicains. Est-ce que vous êtes en train de faire sauter cette digue idéologique
02:43 entre la droite gaulliste et le Rassemblement national ? — Mais j'ai simplement dit que les idées qui m'animaient, c'étaient les nôtres.
02:50 Les propositions sur l'immigration que nous avons faites, nous les avons travaillées depuis des années au Sénat, depuis des années et des années.
02:56 Si demain, alors que la plupart des Français... On l'a bien vu, d'ailleurs, avec deux sondages, Opinion UWay, mais surtout le sondage avec Odoxa, Le Figaro.
03:06 C'est que nos propositions sont plébiscitées par plus des deux tiers des Français et même par plus de 70% des Français qui veulent l'arrêt du chaos migratoire.
03:14 Alors cher monsieur, si vous voulez laisser Mme Le Pen comme on le fait depuis 40 ans avec son père avant elle, si vous lui laissez le monopole de toutes ces idées-là,
03:23 eh bien c'est clair qu'on va lui dérouler le tapis rouge jusqu'au présidentiel. Eh bien moi, ça n'est pas mon cas. Jamais elle n'aura le monopole
03:31 sur aucune des idées auxquelles on croit. Nous voulons faire simplement ce que les autres pays européens ont fait, ce que la France n'a pas commencé à faire.
03:39 Nous voulons simplement juguler les flux migratoires, parce que sinon, on parviendra plus à intégrer et à assimiler.
03:45 — Dernière question sur les festivités du 14 juillet, avec un dispositif sécuritaire inédit et un moyen important en termes de force de l'ordre.
03:53 Et ça vous rassure ? Est-ce que le gouvernement va être à la hauteur pour maintenir le calme ?
03:57 — Écoutez, ça peut vous surprendre. Moi, je trouve que... Je reproche au gouvernement et au chef de l'État, par exemple, aujourd'hui,
04:03 de ne pas avoir tiré les leçons des émeutes. Bon. Mais je reproche rien au ministre de l'Intérieur. Je trouve qu'il a fait son travail pour rétablir l'ordre républicain
04:12 pendant ces cinq nuits qui ont été difficiles. Et je veux surtout, surtout saluer et encourager toutes les forces de l'ordre, les policiers, les gendarmes,
04:22 les sapeurs-pompiers et puis les élus, parce qu'ils sont en première ligne. C'est nos boucliers, si j'ose dire. Donc je suis solidaire avec eux.
04:30 Et je crois que, là encore, lorsqu'il y a des troubles, il faut être à la fois solidaire du ministre de l'Intérieur, qui est chargé de faire respecter
04:38 l'ordre public mais aussi des forces de l'ordre.
04:40 Merci beaucoup Bruno Rotailleau pour votre réaction.

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