• l’année dernière
Participation parlementaire à la marche pour Adama Traoré : "C'est incroyable et inacceptable lorsqu'on est parlementaire de participer à une manifestation interdite. Ce sont des députés qui abîment l’institution de l’intérieur, qui nourrissent l’antiparlementarisme", condamne Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion.

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Transcription
00:00 – Et notre invité politique ce matin c'est Olivier Dussopt, bonjour.
00:02 – Bonjour.
00:02 – Merci beaucoup d'être avec nous, ministre du Travail, du plein emploi et de l'insertion.
00:05 On va évidemment parler de la loi sur le plein emploi qui arrive au Sénat cet après-midi.
00:09 Mais d'abord un mot de l'actualité.
00:11 Ce week-end, il y a eu une manifestation interdite pour Adama Traoré
00:15 à laquelle ont participé des parlementaires de l'ANUP, de la France insoumise, des Verts,
00:19 dont Éric Coquerel, le président de la commission des finances de l'Assemblée,
00:22 au milieu de gens qui chantent "tout le monde déteste la police".
00:25 Est-ce que ça pose la question de son maintien à la tête de la commission des finances ?
00:28 – Le seul fait que vous soyez obligé de formuler la question est une réponse en soi.
00:33 C'est incroyable et inacceptable lorsqu'on est parlementaire,
00:37 lorsqu'on a la chance de porter une écharpe tricolore de législateur,
00:40 de participer à une manifestation interdite.
00:42 – Alors ils disent que ce n'est pas illégal pour un parlementaire
00:44 de participer à une manifestation interdite.
00:45 – Mais il faut savoir qui on est et ce que l'on veut.
00:47 Lorsqu'on fait la loi, on respecte la loi.
00:49 On respecte la loi, on respecte les décisions de la justice et de l'administration,
00:53 et on ne s'affiche pas dans une manifestation interdite.
00:55 Qui plus est, une manifestation interdite qui est en réalité une manifestation contre la police.
01:00 Vous l'avez dit, manifester, entourer de gens qui scandent
01:04 "tout le monde déteste la police" est un scandale absolu.
01:07 C'est quelque chose d'inacceptable,
01:08 c'est quelque chose qui n'est pas à la hauteur d'un parlementaire
01:11 et la présidente de l'Assemblée l'a dit, elle a dit être atterrée.
01:14 Je partage le qualificatif.
01:15 – Et pour vous il ne peut plus rester à la tête de la commission des finances ?
01:17 – Ce sont les députés de la commission des finances qui décident de cela
01:19 et ce n'est pas au gouvernement de le dire.
01:21 Mais que ce soit président de la commission des finances ou député,
01:25 c'est une fonction en soi qui impose de respecter les décisions.
01:28 – Et les discrédités ? – Tous, tous, pas seulement lui, tous.
01:32 La présidence c'est la question, la responsabilité des députés.
01:35 – La semaine dernière, les députés de la France Insoumise
01:37 ont demandé au Conseil d'État l'annulation des sanctions
01:41 qui leur ont été infligées à l'Assemblée pour leur comportement
01:43 lors des débats sur la réforme des retraites.
01:44 Pas mieux, il y a Thomas Porte qui avait été exclu de l'Assemblée
01:47 parce qu'il s'est mis en scène en ayant posé le pied sur un ballon à votre effigie.
01:51 Mathilde Panot prévient que son groupe se tournera
01:53 vers la justice européenne si nécessaire,
01:55 c'est-à-dire si ces sanctions ne sont pas annulées.
01:57 Qu'en dites-vous ?
01:57 – Rien, c'est désespérant comme le reste.
02:00 Ce sont des députés qui abîment l'institution de l'intérieur,
02:03 qui nourrissent l'antiparlementarisme.
02:05 Vous avez évoqué le débat sur les retraites, j'étais en première ligne, je l'ai mené.
02:08 Vous avez un député qui a posé avec un ballon à mon effigie
02:11 "mimant une décapitation",
02:12 un autre qui m'a traité d'assassin dans l'hémicycle,
02:14 15 jours d'insultes, 15 jours d'invectives.
02:16 Ce sont les modalités d'expression.
02:19 La présidence de l'Assemblée nationale, la présidente elle-même, le bureau,
02:22 ont décidé d'un certain nombre de mesures,
02:24 le gouvernement n'a pas les commentées,
02:25 ça s'appelle la séparation des pouvoirs.
02:27 Il y a des recours, nous verrons ce que donnent les recours.
02:29 – Mais le fait qu'ils veuillent faire annuler ces sanctions…
02:31 – Mais lorsqu'on s'expose par son propre comportement,
02:34 lorsqu'on bafoue le règlement de l'Assemblée,
02:35 lorsqu'on n'est présent et qu'on ne siège que pour de l'invective
02:39 et mettre le bazar dans l'hémicycle,
02:41 il ne faut pas s'étonner lorsque le règlement est appliqué
02:43 et que des sanctions sont prises.
02:45 – C'est ça pour vous la France insoumise, ils siègent que pour l'invective ?
02:47 – C'est le cas, ce n'est pas ma vision,
02:50 c'est ce que nous voyons tous quotidiennement,
02:51 avec une volonté de blocage, avec une volonté d'insulte,
02:54 avec une volonté discrédite des institutions,
02:56 avec la volonté finalement de renverser les institutions
02:58 dans lesquelles ils se sont fait élire.
03:00 – Donc ils sont hors du champ républicain ?
03:01 – La première ministre l'a dit et leur comportement le démontre.
03:04 – Elisabeth Borne justement, qui a fait une grande interview hier au "Parisiens aujourd'hui" en France,
03:08 elle promet des moyens massifs pour protéger les Français le 14 juillet
03:11 avec notamment l'interdiction de vente et de transport de mortiers.
03:14 Est-ce que c'est le signe d'une réelle inquiétude du gouvernement
03:17 autour de ce qu'il y a des cas du 14 juillet ?
03:18 – C'est le signe d'une grande vigilance et d'une grande attention.
03:20 La première ministre l'a dit, nous prenons un certain nombre de mesures
03:22 et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est mobilisé à 100% évidemment
03:26 pour garantir le fait que les choses se passent le mieux possible.
03:29 Nous savons que les nuits du 13, du 14 juillet
03:32 sont souvent des nuits malheureusement où il se produit des incidents,
03:34 il peut y avoir des feux d'artifice clandestins avec des mortiers
03:39 qui n'ont rien à faire là où ils sont,
03:41 il peut y avoir parfois malheureusement des incendies de voitures aussi.
03:43 Et donc puisque ce sont des nuits qui sont parfois des nuits de tension,
03:47 ça nécessite après les événements des derniers jours
03:49 encore plus de vigilance que les autres années.
03:51 C'est tout le travail du ministère de l'Intérieur,
03:53 c'est tout le travail des forces de police,
03:54 les mêmes que les députés insoumis insultent
03:57 en participant à des manifestations comme on a évoqué.
03:59 – Ça veut dire que la page des émeutes n'est pas terminée pour vous ?
04:01 – Il faut être extrêmement vigilant, le président de la République l'a dit,
04:04 la mobilisation des forces de sécurité a permis de ramener le calme,
04:07 a permis de rétablir l'ordre et c'est une bonne chose,
04:10 mais il faut être extrêmement attentif comme tout le temps.
04:13 Et c'est la mobilisation des forces de sécurité qui nous le permet.
04:17 – Il y a une mobilisation dans les petites villes aussi,
04:19 que vous connaissez bien, est-ce que ça vous inquiète ?
04:21 Le fait que ça ne se soit pas cantonné au banlieu,
04:23 aux grandes villes quand il y a eu des cas passés ?
04:25 – La lecture de ce qui s'est passé nécessite un peu de temps.
04:27 Lorsqu'on regarde les choses avec un peu de précision,
04:29 un peu de distance aussi et qu'on essaye de comprendre,
04:32 d'abord ça montre qu'il faut du temps pour bien analyser,
04:34 bien savoir ce qui s'est passé,
04:36 je pense que tous ceux qui réagissent à ces événements,
04:39 à ces nuits d'émeutes avec des certitudes ou des convictions pré-établies,
04:42 celles qu'ils sortent à chaque fois qu'il y a le même type de mouvement
04:45 ou le même type d'incident, sont peut-être dans l'erreur.
04:48 – C'est-à-dire ?
04:49 – On parle beaucoup de banlieue, on parle beaucoup de banlieue,
04:51 on parle beaucoup de quartier.
04:52 Il y a un peu plus de 550 communes en France
04:54 qui ont sur leur territoire des quartiers classés quartiers politiques de la vie.
04:59 Parmi ces 550 ou 560 communes,
05:01 plus de 150 n'ont connu aucun incident.
05:03 Et à l'inverse, il y a entre 150 et 200 communes
05:06 qui n'ont aucun quartier classé politique de la ville,
05:07 qui sont considérées comme allant plutôt bien
05:10 au sens des indicateurs sociaux et économiques,
05:11 qui ont connu des incidents.
05:13 Il y a des endroits où ce sont les symboles de l'État qui ont été attaqués.
05:17 Je pense notamment à Nanterre, aux agents du ministère du Travail,
05:21 du ministère des Solidarités, dans ce qu'on appelle la DRIES,
05:23 la Délégation Régionale pour l'Emploi, l'Économie, le Travail et les Solidarités.
05:28 C'est le bâtiment et le drapeau bleu, blanc, rouge
05:30 qui ont été attaqués.
05:31 Dans d'autres endroits, ce sont des pharmacies ou d'autres commerces.
05:33 Donc soyons très vigilants.
05:35 Aucune violence n'est acceptable, on l'a dit.
05:36 Aucune violence n'est acceptable, n'est excusable.
05:39 Mais prenons peut-être un peu de temps pour bien comprendre ce qui s'est passé
05:43 avant de nous précipiter sur des explications toutes faites.
05:45 – Et vous dites que ça a eu des conséquences sur le travail,
05:47 sur les commerces, sur les salariés.
05:48 Est-ce que vous arrivez à les mesurer aujourd'hui, ces conséquences ?
05:50 – Elles sont encore en cours d'évaluation
05:51 parce qu'il y a d'abord des choses qui sont très différentes, très inégales.
05:55 Le ministre de l'Économie et la ministre des PME
05:58 ont annoncé un certain nombre de mesures.
05:59 Pour ma part, pour ce qui concerne le ministère du Travail,
06:01 nous avons indiqué à nos services déconcentrés
06:04 que les commerces, les entreprises qui, du fait de vandalismes,
06:07 d'incendies, ne peuvent pas fonctionner, sont éligibles à l'activité partielle
06:11 et que les commerces et les entreprises qui n'ont pas pu fonctionner
06:14 pendant quelques jours du fait de couvre-feu,
06:16 d'arrêt des transports en commun ou de mesures prises
06:20 par l'autorité administrative, c'est-à-dire par les préfets,
06:22 peuvent aussi être éligibles à l'activité partielle.
06:23 – Et combien ont eu recours à cette activité partielle ?
06:25 – Nous sommes en train de le mesurer
06:26 parce qu'il y a une particularité dans l'activité partielle,
06:29 c'est qu'une entreprise qui subit un préjudice de la nature que j'ai évoqué
06:32 avec les preuves nécessaires, a un an pour déclarer le préjudice.
06:36 Lorsque vous mettez votre chef d'entreprise
06:39 et que vous avez recours à l'activité partielle,
06:40 vous avez droit jusqu'à un an.
06:41 La plupart des entreprises le font très vite
06:43 parce qu'elles ont besoin de trésorerie,
06:44 elles ont besoin d'aide économique,
06:46 mais ça prend toujours un peu de temps pour les mesures.
06:47 – Et vous n'avez pas encore de premier chiffre ?
06:48 – Non, non, non, pas encore.
06:49 – Elisabeth Born, dans cette même interview,
06:51 elle est restée très floue sur le calendrier d'un texte que vous portez
06:54 avec Gérald Darmanin, c'est le projet de loi immigration.
06:56 Est-ce que ce texte sera présenté au mois de juillet ?
06:58 – Non, nous l'avons dit, et la Première Ministre l'a dit dans une autre interview.
07:01 Nous ferons un point à la rentrée, il y a des discussions,
07:04 notamment menées par le ministre de l'Intérieur,
07:06 auquel je participe aussi, sur les différents aspects,
07:08 l'aspect régalien, l'aspect travail,
07:10 pour essayer de trouver un chemin, trouver une voie de compromis
07:12 avec toutes celles et ceux qui le souhaitent.
07:14 Aujourd'hui, les choses sont encore un peu difficiles
07:16 parce que nous sommes très attachés,
07:18 les présidents des groupes de la majorité l'ont dit,
07:21 très attachés à ce que le texte soit global,
07:23 à la fois avec un volet permettant d'affermir,
07:26 de consolider les décisions de l'État, son autorité,
07:29 mais aussi un volet sur l'intégration par le travail,
07:31 parce que nous considérons que le travail et la maîtrise du français
07:34 sont les meilleurs outils d'intégration des étrangers.
07:36 – Mais il sera présenté quand du coup ce texte ?
07:37 – La Première Ministre a évoqué la perspective du mois de novembre, je crois.
07:40 – Elle parle d'un débat au Parlement à l'automne.
07:42 – Plutôt à l'automne.
07:43 – Mais du coup la présentation au Conseil des ministres,
07:45 vous tapez sur quand ?
07:46 – La date n'est pas fixée.
07:47 – Mais ce sera septembre ?
07:48 – Nous avançons dans les discussions et nous verrons au fil des discussions.
07:51 – En tout cas il n'y aura rien en juillet ?
07:52 Les discussions n'aboutiront pas à la fin de juillet ?
07:54 – Je ne crois pas que ça puisse aboutir dans les 15 jours qui viennent.
07:56 – Qu'est-ce qui bloque alors ?
07:57 – Il y a des divergences, la majorité sénatoriale et les deux groupes LR l'ont dit,
08:01 ils ont fait des propositions sans rien mettre sur la question du travail par exemple,
08:05 ils ont aussi fait des propositions qui s'affranchissent
08:07 ou obligent à sortir du cadre des traités européens,
08:09 ce qui n'est pas la position de la majorité.
08:11 Donc les discussions vont se poursuivre,
08:13 il y a dans les derniers jours des priorités un peu différentes liées à l'actualité,
08:16 mais prenons un peu de temps tout simplement.
08:17 – Ça veut dire que ce n'est plus une priorité aujourd'hui ?
08:20 – Ça reste une priorité, ça reste un besoin je crois sur les deux aspects,
08:24 mais il faut trouver une voie, il faut trouver les moyens
08:27 d'avoir une majorité dans les deux chambres, à l'Assemblée et au Sénat.
08:29 Les attentes ne sont pas forcément les mêmes.
08:31 – Non et alors ce qui bloque notamment du côté des Républicains
08:34 c'est la partie de Votex, c'est-à-dire les titres de séjour
08:36 pour les travailleurs dans les métiers en tension,
08:38 les travailleurs étrangers qui exercent dans les métiers en tension.
08:40 Est-ce que vous êtes prêts à reculer sur cette partie
08:43 pour trouver un compromis avec les Républicains ?
08:45 – Nous avons dit que nous étions ouverts à toutes les discussions,
08:47 notamment sur les questions de critères permettant l'accès à ces titres de séjour.
08:50 Mais de quoi parlons-nous ?
08:52 Nous parlons d'hommes et de femmes qui sont des étrangers non communautaires,
08:56 puisque dès lors que vous êtes étranger mais européen,
08:58 vous bénéficiez d'une liberté de travail, d'une liberté de circulation.
09:01 Donc on parle d'étrangers non communautaires
09:02 qui sont sur notre territoire depuis longtemps.
09:04 Dans le premier texte, nous avions mis trois ans
09:07 en disant que nous étions ouverts à une discussion sur ce délai-là,
09:09 qui travaillent de manière légale, c'est-à-dire qu'ils ont un contrat de travail,
09:12 mais leur situation personnelle est irrégulière.
09:15 Souvent, ce sont des hommes et des femmes qui avaient une carte de séjour
09:18 et cette carte de séjour n'a pas été renouvelée,
09:20 parfois pour des raisons liées à leur situation,
09:22 parfois pour des raisons plus administratives de délai.
09:26 Et donc ce que nous disons, c'est que dès lors que vous vous exercez
09:28 dans un métier en tension, où nous avons besoin de manœuvre,
09:30 nous avons besoin de personnel, que vous êtes là sur le territoire depuis longtemps,
09:33 que vous travaillez de manière légale, il faut sécuriser leur situation.
09:36 Nous sommes très loin de la question de l'appel d'air.
09:38 Donc nous sommes prêts à réfléchir sur les critères.
09:40 – Donc à les durcir ?
09:41 – Certains sénateurs évoquaient la possibilité de 5 ans plutôt que 3.
09:45 Pourquoi pas ?
09:46 – Ça vous êtes prêts à aller sur tout terrain ?
09:47 – Mais regardons cela, la question n'est pas de dire aujourd'hui,
09:50 ça je prends, ça je ne prends pas, c'est un ensemble.
09:52 Il y a un ensemble, le texte ne s'arrête pas à une seule mesure,
09:55 il y a un ensemble de mesures et donc c'est une discussion plus globale qu'il faut avoir.
09:58 – Mais est-ce qu'un accord vous semble possible ?
09:59 Vous discutez depuis des semaines, il n'y a toujours pas de texte.
10:01 – Nous le souhaitons à chacun de prendre ses responsabilités et de faire des concessions.
10:04 – Les Républicains aussi ? Ils sont prêts à quelles concessions ?
10:06 – C'est à eux qu'il faudra poser la question, je ne suis pas leur porte-parole.
10:10 – Mais vous êtes optimiste sur un accord ?
10:11 – Je l'espère toujours et nous nous battrons pour l'avoir.
10:14 – Et s'il n'y a pas d'accord, qu'est-ce que vous ferez ?
10:15 Est-ce que vous passerez quand même ce texte ou est-ce que vous l'abandonnez ?
10:19 – Vous voulez que je réponde à des questions qui ne se posent pas.
10:21 Pas de politique fiction et chaque chose à son temps.
10:24 – Sur les syndicats que vous rencontrez mercredi avec Elisabeth Borne,
10:28 quel est le menu de ces rencontres ?
10:29 – L'objectif c'est d'abord de faire un point sur les différentes discussions
10:32 qui ont eu lieu depuis des rencontres bilatérales
10:34 puisqu'avec la première ministre nous avons rencontré
10:36 chacune des organisations syndicales représentatives
10:38 et chacune des organisations patronales représentatives
10:40 pour entendre leurs priorités dans les semaines et les mois qui viennent.
10:43 Ils se sont vus entre eux, il y a eu un certain nombre de réunions
10:45 qui ne sont pas des secrets, des contres-entiers ont même été publiés dans la presse
10:49 et il y a eu des contacts et des échanges entre mon cabinet,
10:53 le cabinet de la première ministre, les organisations syndicales,
10:54 j'ai eu moi-même des contacts plus ou moins formels avec beaucoup d'entre eux.
10:58 L'objectif est de pouvoir voir ce qui, dans les mois qui viennent,
11:02 peut définir un agenda social qui soit le plus partagé possible.
11:05 Certains sujets sont portés par les partenaires sociaux
11:07 dans un cadre qu'on peut qualifier d'autonome,
11:09 avec, ils l'ont dit eux-mêmes, la volonté d'avancer
11:12 pour suivre un certain nombre d'accords qu'ils ont passés,
11:15 pour avancer et faire des diagnostics sur des questions liées à la prévoyance,
11:18 pour regarder comment ils peuvent améliorer la gestion
11:22 des groupes de protection sociale.
11:23 Il y a des sujets sur lesquels le débat et la négociation
11:28 sont évidemment possibles entre eux,
11:30 mais qui relèvent de ce qu'on appelle l'article L1 du Code du travail,
11:32 je pense par exemple à l'emploi des seniors,
11:34 ou encore les parcours professionnels, les reconversions,
11:37 tout ce qu'on peut faire pour améliorer la prévention de l'usure.
11:40 – Justement, un mot sur l'emploi des seniors,
11:41 parce que Bruno Le Maire hier disait sur l'emploi des seniors,
11:44 il faut arrêter le gâchis.
11:45 Est-ce que vous allez prendre de nouvelles mesures ?
11:46 – Il faut arrêter le gâchis,
11:47 parce que le plus grand des gâchis, c'est le gâchis des compétences.
11:50 Nous avons un taux d'emploi des seniors qui a augmenté,
11:53 mais qui reste très inférieur à la moyenne européenne,
11:55 et nous avons un certain nombre de dispositions,
11:57 certaines ont été corrigées par la réforme des retraites,
11:59 qui sont des incitations à sortir les seniors du marché de l'emploi.
12:02 Je prends un exemple, il est un peu technique,
12:04 mais nous l'avons corrigé avec la réforme des retraites,
12:07 il est plus intéressant, et il était plus intéressant,
12:10 de proposer des ruptures conventionnelles à des salariés
12:14 à deux ans ou deux ans et demi de la retraite,
12:16 plutôt que de leur payer une indemnité de retraite,
12:18 parce que le régime social et fiscal de la rupture conventionnelle
12:21 était plus favorable.
12:22 C'est une incitation à sortir les seniors du marché de l'emploi.
12:26 Donc nous corrigeons un certain nombre de choses.
12:28 – Ça a été corrigé, mais il y a aussi des choses qui ont été retoquées.
12:30 Est-ce que vous allez rediscuter de l'index senior par exemple ?
12:32 – Il y a deux mesures qui étaient dans la réforme des retraites,
12:34 dont le Conseil constitutionnel a considéré
12:36 que ça n'était pas leur place, sans se prononcer sur le fond,
12:39 c'est le CDI pour les demandeurs d'emploi senior
12:41 proposé par les sénateurs, c'est l'index senior.
12:43 Il y a d'autres mesures qui sont possibles.
12:45 – Mais est-ce que vous allez les remettre sur la table ?
12:46 – Laissez-moi aller au bout et je vais vous répondre.
12:48 Il y a d'autres mesures possibles.
12:50 Il faut par exemple accompagner la reprise d'emploi des seniors
12:53 qui ont perdu le leur, peut-être par des incitations.
12:55 Il y a des questions relatives à la reconversion, au reclassement,
12:58 à l'accès à la formation.
13:00 Tout cela, y compris les mesures qui ont été retoquées
13:02 par le Conseil constitutionnel, peut être discuté par les partenaires sociaux.
13:05 Nous allons voir avec eux, justement dans cette réunion,
13:08 comment est-ce qu'on procède.
13:09 Est-ce qu'ils considèrent que cette question de l'emploi des seniors
13:11 est la première des priorités, et dans ce cas-là,
13:13 il faut qu'on puisse mettre en place le cadre de discussion très vite ?
13:16 Est-ce qu'ils considèrent que cette discussion doit commencer après d'autres ?
13:20 Il y a des discussions qui relèvent de leur initiative, de leurs compétences.
13:23 Je pense notamment aux règles sur l'Agir Carco,
13:26 le régime complémentaire de retraite.
13:27 Il y a des sujets que nous devons aborder, eux et nous,
13:30 parce qu'en matière d'assurance chômage,
13:33 les règles sont fixées jusqu'au 31 décembre 2023,
13:35 et au-delà du 31 décembre, dans le cadre des lois telles qu'elles ont été votées,
13:39 il faut que les partenaires sociaux se saisissent à nouveau de ce sujet-là.
13:43 Et donc, nous allons essayer de poser,
13:45 ça ne veut pas dire trouver des points d'accord sur le fond,
13:47 mais voir quels sont les sujets qui sont prioritaires,
13:50 à quelle échéance ils sont abordés et avec quelle méthode.
13:52 – Mais est-ce que vous souhaitez que ce CDI Senior et l'Index Senior rentrent en vigueur ?
13:55 – Je souhaite qu'ils soient au menu des discussions des partenaires sociaux.
13:58 Et si les partenaires sociaux considèrent que ce sont de bonnes mesures,
14:00 et s'ils aboutissent à un accord,
14:02 parce qu'il y a plusieurs étapes interprofessionnelles,
14:04 le Président de la République, la Première ministre, moi-même,
14:06 avons dit que s'il y avait un accord dans ce cadre-là et sur ces sujets-là,
14:11 nous ferions comme sur la question du partage de la valeur,
14:14 c'est-à-dire une transposition de l'accord intégralement et fidèlement.
14:17 – Il y a trois têtes nouvelles chez les partenaires sociaux,
14:19 au MEDEF, à la CGT, à la CFDT, est-ce que c'est une chance ?
14:22 – Je ne sais pas si c'est une chance,
14:23 parce que ça n'est pas au gouvernement de choisir ses interlocuteurs.
14:26 C'est le fruit de résultats…
14:27 – Le Maire l'a déjà dit hier, c'est une chance, ça apporte un nouveau regard.
14:30 – C'est le fruit de résultats et de congrès, chacun vient avec sa personnalité,
14:34 Sophie Binet pour la CGT, Marie-Lise Léon à la CFDT, Patrick Martin,
14:38 qui a une grande qualité à mes yeux, c'est qu'il est ronalpin,
14:40 nous avons ses origines géographiques.
14:41 – Vous l'avez déjà rencontré, c'est le nouveau patron du MEDEF.
14:43 – Nous nous connaissons bien, lui et moi, et depuis longtemps,
14:45 parce qu'il a été en responsabilité dans ma région,
14:48 parce qu'il est numéro 2 de Geoffroy de Roux-de-Bézieux depuis longtemps
14:51 et que nous avons l'habitude de nous voir.
14:53 C'est un choix des partenaires sociaux.
14:54 Oui, le Maire a raison, ça apporte un nouveau regard,
14:57 ça apporte une forme de renouvellement, c'est le principe même.
15:01 Ça ne change pas les positions de fond des organisations,
15:03 et ce sont ces positions qui, à mes yeux,
15:06 sont les plus importantes au-delà des questions de personnes.
15:09 – Le Sénat entame aujourd'hui l'examen du projet de loi pour le plein emploi.
15:12 Est-ce que vous pensez toujours obtenir le plein emploi en 2027 ?
15:15 Parce qu'hier, Bruno Le Maire avait l'air assez pessimiste
15:17 sur les prévisions de croissance.
15:18 – C'est l'objectif, il y a des prévisions de croissance
15:20 qui sont impactées, qui sont touchées par les questions liées à l'inflation,
15:23 à l'énergie, à l'instabilité géopolitique.
15:25 Nous continuons à avancer.
15:27 – Mais vous pensez que l'objectif du plein emploi 2027 est tenable ?
15:30 – Je le crois, et je crois qu'il faut redoubler d'efforts.
15:32 Au premier trimestre 2023,
15:34 notre économie a créé plus de 80 000 emplois, net.
15:36 Et par ailleurs, l'emploi que nous créons,
15:39 c'était 50 000 au quatrième trimestre 2023,
15:41 nous avons créé 1 800 000 emplois depuis…
15:43 l'économie a créé 1 800 000 emplois depuis 2017,
15:46 et nous nous rapprochons du plein emploi et des 5 %.
15:49 Et il y a un point qui est intéressant et important,
15:52 c'est que lorsqu'on regarde les indicateurs
15:54 sur la qualité de l'emploi et de la nature des emplois créés,
15:57 pour la première fois depuis une vingtaine d'années,
15:59 en 2022, et ça se poursuit au premier trimestre 2023,
16:02 52 %, c'est-à-dire plus de la moitié,
16:04 ça n'était pas arrivé depuis des années et des années.
16:06 52 % des nouveaux contrats sont des CDI.
16:09 Ça signifie qu'on crée de l'emploi et qu'en plus,
16:11 cet emploi n'est pas de l'emploi précaire,
16:12 comme on l'entend souvent, mais plutôt un emploi
16:14 qui s'améliore en termes de stabilité et de durée des contrats.
16:17 C'est l'effet des réformes que nous avons menées,
16:19 notamment sur le bonus-malus,
16:20 c'est l'effet des tensions de recrutement
16:22 qui incitent aussi les employeurs à proposer plus de CDI,
16:24 et c'est une amélioration de la qualité d'emploi
16:26 dont chacun peut se satisfaire.
16:28 – La principale mesure de cec,
16:29 c'est la création du réseau France Travail.
16:30 C'est pour mieux coordonner les acteurs
16:32 du service public de l'emploi et permettre aux demandeurs d'emploi
16:34 et aux allocataires de n'avoir qu'un interlocuteur,
16:37 une porte d'entrée.
16:37 – Le plus longtemps et le plus souvent possible, effectivement.
16:39 – Les sénateurs, ils ne veulent pas que Pôle emploi soit rebaptisé.
16:41 Est-ce que vous allez l'éliminer ?
16:42 – Il y a deux sujets.
16:43 Il y a un réseau France Travail qui va réunir tous les acteurs de l'emploi
16:46 et mieux les coordonner.
16:48 C'est aujourd'hui Pôle emploi, ce sont les missions locales,
16:50 Cap emploi pour les personnes en situation de handicap.
16:52 Les sénateurs ont commission à ajouter les maisons de l'emploi,
16:54 les plans locaux d'insertion par l'économie et l'emploi,
16:57 ce qui est une bonne chose.
16:58 Donc ça c'est le réseau France Travail.
17:00 Et nous, nous pensons que l'opérateur principal,
17:02 celui qui est le plus connu aujourd'hui,
17:04 celui qui va être en charge de la production des référentiels,
17:08 des systèmes d'information, parce que c'est très technique,
17:10 mais c'est le nerf de la guerre.
17:12 Donc Pôle emploi gagnerait, gagne à transformer et à changer lui aussi de nom
17:16 pour que ce soit plus visible et devenir France Travail.
17:18 Les sénateurs disent, le réseau s'appelle France Travail,
17:21 l'opérateur va s'appeler France Travail, il y a un risque de confusion.
17:24 Nous ne partageons pas ce point de vue,
17:25 nous avons trois jours de débat devant nous.
17:27 Je pense que les travaux qui ont été faits en commission
17:30 par les sénateurs de la commission des affaires sociales
17:32 sont des travaux de bonne qualité.
17:34 Il y a quelques points sur lesquels nous avons des désaccords,
17:36 et c'est normal, ça s'appelle le débat parlementaire.
17:38 Je vais défendre le point de vue du gouvernement devant le Sénat
17:41 à partir de cet après-midi.
17:42 Et puis, nous allons continuer, le texte sera adopté à l'Assemblée Nationale,
17:45 examiné, pardon, à l'Assemblée Nationale à l'automne,
17:48 il y aura une commission mixte paritaire,
17:49 chaque chose en son temps.
17:50 Mais je suis convaincu que nous pouvons trouver
17:53 à la fois sur la question de l'organisation et de l'amélioration
17:57 du service public de l'emploi autour du réseau
17:59 et de ce projet France Travaille,
18:00 sur la question de l'accompagnement des allocataires du RSA,
18:03 avec cet objectif de 15 mètres,
18:05 et sur l'emploi des personnes en situation de handicap,
18:07 on peut trouver beaucoup plus de convergence que de différence.
18:09 – On va parler du RSA, mais sur France Travaille,
18:11 il y a un autre sujet d'inquiétude, c'est la place des collectivités.
18:14 – Elle se renforce.
18:15 – Le Sénat fait en sorte que les collectivités
18:17 conservent leurs prérogatives, par exemple Région de France
18:19 dénonce un projet recentralisateur.
18:21 Il faut nous dire en quoi, il n'y a aucune disposition,
18:24 il n'y a pas une virgule dans le texte, pas une,
18:27 qui modifie les compétences des collectivités locales.
18:30 Ni la répartition entre l'État et les collectivités,
18:32 ni la répartition entre les collectivités entre elles, pas une ligne.
18:36 Donc je veux bien qu'on nous dise que c'est recentralisateur,
18:38 mais il faut nous dire pourquoi.
18:39 Et d'ailleurs, il y a 13 régions en métropole,
18:42 et sur les 13 régions, nous en avons 6,
18:44 qui ont soit signé, soit voté, avec l'État, avec le gouvernement,
18:49 pour mettre en place des protocoles de préfiguration de France Travail
18:52 en parallèle au débat parlementaire.
18:54 C'est la preuve que ça ne va pas si mal dans les relations
18:56 avec chacune des régions sur ce sujet-là.
18:58 De la même manière, je sais qu'il y avait des inquiétudes
19:00 sur les missions locales.
19:01 Les missions locales restent les missions locales,
19:03 elles gardent leur statut,
19:04 et elles continueront à être financées par l'État,
19:06 et non pas par l'opérateur qu'il s'appelle Pôle emploi au France Travail.
19:10 Donc nous allons le faire, les collectivités,
19:12 nous leur donnons plus de place.
19:14 Parce qu'elles siégeront toutes au comité national,
19:16 elles siégeront au comité régional avec un pilotage État-région,
19:19 au comité départemental avec un pilotage État-département,
19:22 et puis nous voulons des comités France Travail par bassin d'emploi.
19:25 Et la grande nouveauté pour les collectivités,
19:27 c'est qu'en siégeant dans ces comités France Travail,
19:30 elles vont participer à définir les priorités de la politique de l'emploi,
19:33 priorités que l'opérateur, aujourd'hui Pôle emploi,
19:36 peut-être demain France Travail, sera chargé de mettre en œuvre.
19:38 Donc nous leur donnons une place dans la définition des priorités
19:41 du service public de l'emploi.
19:42 C'est plutôt une amélioration qu'un retrait.
19:44 – L'autre question, l'autre partie de ce texte, c'est la question du RSA.
19:47 Vous souhaitez une contrepartie dans une logique de droit et de devoir,
19:50 c'est ce que vous dites, et donc 15 à 20 heures d'activité hebdomadaire
19:53 pour les allocataires, sauf que ce n'est pas inscrit dans la loi.
19:55 Les sénateurs veulent que ce soit inscrit dans la loi.
19:58 Est-ce qu'il n'y a pas un manque de courage politique
19:59 à ne pas l'inscrire dans le surblanc ?
20:00 – Deux points.
20:01 D'abord, ce que nous voulons effectivement,
20:02 c'est revenir à l'esprit du RMI.
20:04 En 1988, quand le RMI a été créé,
20:06 c'était considéré à juste titre comme un revenu de subsistance,
20:09 personne n'est riche au RSA,
20:11 accompagné d'une logique d'insertion et d'un contrat d'engagement
20:14 que nous voulons rénover, parce qu'aujourd'hui,
20:16 moins de la moitié des allocataires
20:17 se voient proposer un contrat d'engagement réciproque.
20:20 Et donc, il faut réinvestir sur l'accompagnement,
20:22 parce que la meilleure des choses à faire,
20:24 quand on parle des allocataires du RSA,
20:27 c'est de considérer que la vraie solidarité,
20:29 c'est de les sortir du RSA, de les aider à en sortir.
20:32 Et nous ne sommes pas quittes de notre devoir de solidarité
20:34 quand nous avons versé 607 euros à un homme ou une femme sans revenu.
20:38 Nous en sommes quittes lorsqu'on l'a aidé à sortir du RSA.
20:42 Nous avons écrit dans la loi que ce contrat d'engagement réciproque
20:45 doit tenir compte de l'âge, du niveau de formation,
20:47 de l'endroit où on vit, des freins.
20:49 Les freins, c'est est-ce que vous avez une voiture,
20:51 est-ce que vous avez une possibilité de déplacement,
20:52 est-ce que vous avez des enfants et une possibilité de garde d'enfants.
20:55 Les sénateurs souhaitent que ces 15-20 heures,
20:58 que les 15 heures soient inscrites comme un minimum.
21:00 Je comprends la démarche,
21:03 mais j'ai deux interrogations que je partagerai avec le Sénat.
21:07 La première, c'est que nous savons qu'un certain nombre d'adhérents du RSA
21:10 sont trop éloignés de l'emploi.
21:12 Et malheureusement, on vit tellement qu'à bosser
21:14 que 15 heures d'entrée comme ça, c'est trop compliqué.
21:17 Et il faut être certainement plus progressif.
21:19 C'est d'ailleurs pour ça qu'à l'article 6 du projet de loi,
21:22 nous avons prévu que pour certains, les plus en difficulté,
21:26 il puisse y avoir un accompagnement social
21:27 avant d'envisager l'accompagnement professionnel.
21:29 La deuxième difficulté, la deuxième interrogation,
21:32 c'est que nous sommes dans une mise en place progressive.
21:34 15-20 heures d'activité, il faut pouvoir faire en sorte
21:37 qu'elle soit adaptée, personnalisée, partout sur les territoires.
21:40 Aujourd'hui, songez qu'il y a un allocataire sur 5,
21:43 presque un allocataire sur 5, 18%, qui n'a aucun suivi.
21:46 – Mais du coup, est-ce que vous êtes prêt quand même
21:48 à réfléchir là-dessus avec les sénateurs ou ça ne sera pas inscrit ?
21:51 – Dans 15 départements, c'est 1 sur 3.
21:53 Moi, je suis prêt à travailler avec les sénateurs
21:55 pour trouver une formulation qui permette à la fois
21:58 de respecter leur volonté, parce que je la partage,
22:01 et que l'objectif du gouvernement, c'est que le maximum,
22:04 et en vérité tous les allocataires puissent accéder à 15,
22:06 15 invateurs d'activités d'insertion et d'accompagnement,
22:09 tout en veillant à ce que pour celles et ceux pour lesquels
22:12 ça ne sera pas possible, parce que nous avons des hommes et des femmes
22:15 qui sont très abîmés par la vie, très cabossés, et qu'il faut respecter,
22:19 il puisse y avoir des possibilités dérogatoires,
22:22 de manière à ce que ce soit progressif.
22:23 Beaucoup de sénateurs ont été élus locaux,
22:25 ont siégé dans des départements, ont siégé dans des commissions
22:28 qui instruisent les questions relatives au RSA, ils savent cette réalité.
22:31 – Un dernier mot sur le RSA, est-ce qu'il faut le suspendre
22:33 pour les parents de mineurs délinquants, comme le demande Les Républicains ?
22:36 – Je ne suis pas persuadé que la suspension du RSA
22:40 soit une solution à un problème de parentalité.
22:44 Il y a d'autres motifs, je pense que les parents de très jeunes mineurs,
22:48 on a vu dans les derniers incidents des mineurs de 11, 12, 13, 14 ans,
22:53 doivent être mis face à leur responsabilité.
22:55 – Les papas via le RSA par contre.
22:56 – Je crois plus à la contravention, je crois plus au dédommagement
23:00 qu'à la suspension d'un minimum de subsistance.
23:03 Parce que parfois, vous savez, il y a des fratries,
23:05 il y a des frères et sœurs qui n'ont pas toujours,
23:08 qui n'ont pas commis les mêmes actes que un grand frère ou un petit frère
23:13 qui aurait fait une énorme bêtise et même commis un délit
23:16 et qui mériteraient sanction.
23:16 – Un dernier mot, lisez du SOP, il y a des rumeurs de remaniement
23:19 qui sont de plus en plus insistantes, est-ce que vous êtes inquiet ?
23:21 – Vous avez dit le mot, il y a des rumeurs,
23:22 et donc les rumeurs ça ne se commande pas,
23:24 et l'essentiel c'est d'être au travail.
23:25 Tout ça n'appartient qu'au président de la République.
23:26 – Pas d'inquiétude de votre côté ?
23:28 – La question n'est pas là, ça appartient au seul président de la République.
23:30 – Et on suivra bien sûr l'examen du projet de loi pour le plein emploi,
23:33 ce sera à partir de cet après-midi dans l'hémicycle du Sénat.
23:35 Merci beaucoup.
23:36 – Merci à vous.
23:36 – Merci Olivier Dussopt d'avoir été notre invité,
23:38 on passe au Club des territoires.

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