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Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00 mais d'abord, plaisir d'accueillir Catherine Ney également. Bonjour Catherine.
00:03 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 Alors vous revenez ce matin sur les relations entre Emmanuel Macron et sa première ministre Elisabeth Borne.
00:10 Qui aurait pu imaginer, Catherine, que Philippe Pétain soit entre eux une pomme de discorde ?
00:15 Peut-être reste l'annonce d'un prochain départ de la première ministre de Matignon.
00:19 Dans le couple exécutif, les rapports peuvent être rugueux. Vous nous décryptez tout ça ce matin.
00:24 Oui, Madame Borne était l'invité de Radio J, interrogée par notre confrère Frédéric Aziza
00:29 sur la montée du RN. Elle a répondu "sa victoire est possible en 2027 alors que ses idées sont toujours les mêmes".
00:35 C'est une idéologie dangereuse.
00:38 Question. Le RN est héritier de Pétain ? Sa réponse.
00:43 Héritier de Pétain ? Absolument.
00:46 Là, on voit que le journaliste est venu la chercher.
00:48 Question suivante. Qu'en est-il de Marine Le Pen ?
00:52 Réponse de Madame Borne.
00:53 Je ne l'ai jamais entendu dénoncer les positions historiques de son parti.
00:56 Ce n'est pas parce qu'on change de nom qu'on change d'idée.
00:59 En vérité, Marine Le Pen a rompu avec son père, l'a exclue du parti en raison de ses positions à ses yeux inacceptables
01:07 et ils ne se sont plus guère parlé. Il était antisémite, elle ne l'a jamais été.
01:12 Mais Madame Borne a un contentieux personnel avec ce passé-là.
01:15 Son père était à rescapé de la Shoah, une épreuve dont il ne s'est jamais remis.
01:19 Et femme de gauche, elle était conseillère chez Jospin Matignon et elle n'a pas oublié
01:24 ce terrible 21 avril 2002 quand Jean-Marie Le Pen l'a empêchée de se qualifier au deuxième tour.
01:30 Pour elle, un double traumatisme.
01:32 Alors, pour avoir tenu ses propos sur le RN et Pétain, Catherine, Emmanuel Macron
01:38 a donc recadré Elisabeth Borne en plein conseil des ministres.
01:41 Oui, à cause du contexte.
01:42 Après la victoire de Giorgia Melloni en Italie, voilà que la droite s'allie à l'extrême droite en Espagne.
01:47 Attention, danger ! Comment barrer la route au Rassemblement national ?
01:50 Le président y a réussi deux fois, mais le RN est aujourd'hui à 22% dans les sondages.
01:56 D'où sa tirade en conseil.
01:57 Il est inutile d'attaquer le Rassemblement national avec des mots des années 90,
02:01 des arguments historiques et moraux.
02:03 Ça ne fonctionne plus.
02:04 Vous n'arriverez pas à faire croire que les millions de Français qui ont voté pour ce parti sont des fascistes.
02:09 Et il a raison.
02:10 Ces Français-là se contrefichent du passé.
02:12 Pétain, c'est loin.
02:14 Mais ce scud du président, Catherine, est-ce le signe que Madame Borne est en fin de bail ?
02:19 En tous les cas, le président s'est vite dépêché de dire qu'elle avait toute sa confiance.
02:23 C'est que la gauche de la Macronie a félicité la première ministre d'avoir tenu ses propos-là.
02:28 Le ministre Clément Borne, aussi Bruno Le Maire, et tout.
02:32 Tandis que l'aile droite de la Macronie juge que la première ministre ramat contre courant
02:37 des attentes de 75% des Français sur l'immigration
02:40 et qu'elle tient des propositions de gauche inadaptées et préjudiciables à la majorité déjà relative.
02:46 Qu'il l'aurait cru, exhumé Pétain, est une nouvelle illustration que lui en même temps,
02:51 présidentiel est un handicap majeur puisque ceux qui ont été élus sur son nom se divrisent sur ce qu'il dit.
02:57 On ne sort de l'ambiguïté cassée des pans, mais n'en pas sortir empêche tout autant.
03:02 Ce n'est pas nouveau, ceci dit Catherine, qu'il y a des différents au sein du couple exécutif.
03:06 C'est un grand classique.
03:07 Le général se plaignait en privé de Georges Pompidou qui refusait d'instaurer la sélection à l'université
03:13 ou la participation qui donnerait le pouvoir aux ouvriers dans les usines.
03:16 Mais il n'imposait rien à son premier ministre, président, il respectait l'article 20 de la Constitution.
03:23 Bon, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Gérard, on sait que leur duo exécutif fut un western,
03:27 Mitterrand exécré au quart, enfin les exemples abondent.
03:30 Mais aujourd'hui, la difficulté pour Emmanuel Macron, c'est qu'il aimerait bien changer de premier ministre,
03:35 mais il ne sait pas par qui.
03:36 Et alors que l'international lui prend tant de temps, il aurait besoin d'un premier ministre très politique,
03:42 qui a de la bouteille et les mains dans le cambouis, à vide recherche.
03:47 Le président n'est pas un manager, il n'a pas confiance en ses ministres,
03:50 d'où sa propension à parler de tout comme si son verbe était autoréalisateur.
03:56 — Merci Catherine. Et on retrouvera demain sur Europe 1 entre 10h et 11h.

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