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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00 Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver en ce lundi 8 mai, jour férié mais l'heure
00:05 des pro 2 et bien là en compagnie de Véronique Jacquiez.
00:08 Bonsoir chère Véronique, Éric Revel est parmi nous également.
00:10 Bonsoir à vous, bonsoir à François Puponi et bonsoir à Olivier Dartigold.
00:15 On est ensemble évidemment pendant une heure pour décrypter l'actualité, l'actualité
00:18 marquée évidemment par ces commémorations du 8 mai et ces manifestations qui se sont
00:23 montrées, ces manifestants qui se sont montrés malgré les interdictions.
00:27 On va largement revenir sur cette séquence, Emmanuel Macron qui a rendu hommage à Jean
00:30 Moulin aujourd'hui et à la résistance, ça s'est passé à Lyon après la traditionnelle
00:35 cérémonie de la victoire à l'Arc de Triomphe.
00:37 Le chef de l'État en visite à l'ancienne prison de Montluc où Jean Moulin et d'autres
00:41 résistants furent détenus, torturés, des commémorations sous haute sécurité devant
00:45 les risques de casserolade récurrent depuis l'adoption de la loi retraite.
00:50 À Lyon, tout rassemblement était prohibé dans le périmètre autour de la prison de
00:53 Montluc.
00:54 Environ 3000 personnes ont manifesté tout de même en bordure de zone.
00:57 On va voir les images dans un instant.
00:58 Des dégradations ont été commises à la mairie du Troisième.
01:01 D'abord, je voudrais qu'on déroule le fil de la journée parce que depuis le matin
01:04 jusqu'à la fin de journée, il y a beaucoup de choses à dire et beaucoup de choses à
01:07 voir.
01:08 D'abord, ça a commencé ce matin aux alentours de midi, sur les 11h30 midi, sur les Champs-Élysées,
01:13 l'arrivée d'Emmanuel Macron, le président bien seul, bien isolé.
01:17 Regardez.
01:18 J'ai volontairement voulu jouer ça en séquence parce que je ne sais pas si vous avez entendu
01:47 Véronique Jacquier et moi ça m'a troublé.
01:49 On a même entendu, une fois que les trompettes, les instruments avant, on finit de jouer la
01:55 musique, on a entendu les corbeaux croasser.
01:57 Si vous tendez l'oreille, oui qu'est-ce qu'il y a Olivier ?
02:01 Non mais je trouve que c'était un jour comme celui-là, c'est ça le prix de la
02:05 tranquillité du chef de l'État.
02:07 C'est de l'excès de zèle où c'était nécessaire.
02:09 Vous avez raison d'avoir sélectionné cette image.
02:11 Il y en a une autre, c'est bien sûr le cortège présidentiel, la garde républicaine qui
02:15 remonte les Champs-Elysées, des Champs-Elysées déserts, avec un quartier bouclé.
02:21 C'est totalement inédit, c'est du jamais vu depuis la libération.
02:24 Ça faisait presque penser à des images de confinement.
02:28 De quelle huillemet nous parle-t-on si le peuple est tenu à distance ? Et c'est
02:34 je crois une image qui restera.
02:36 Les réactions politiques de Nicolas Dupont-Aignan d'abord pour Debout la France.
02:39 Terrible image du cortège présidentiel remontant une avenue des Champs-Elysées désertes,
02:43 le symbole d'un pouvoir rejeté par le peuple, une crise de confiance sans précédent en
02:46 ce jour de commémoration de la victoire.
02:49 Pour Clémence Guété, la députée LFI, un 8 mai crépusculaire et solitaire pour Jupiter,
02:54 les abords des Champs interdits d'accès ce matin pour le passage du président.
02:58 On ne gouverne pas contre le peuple sans lui non plus.
03:02 Le président coupé des Français un jour comme celui-là, qu'est-ce que ça vous inspire
03:05 Véronique Jacquiez ?
03:06 Moi je me demande à quoi va ressembler le prochain 14 juillet.
03:10 C'est une des questions que j'ai prévue de vous poser en effet.
03:13 C'est ce que je me suis dit aussi.
03:15 Imaginez le 14 juillet.
03:16 Déjà sur le fait que les Champs-Elysées étaient vides, on peut se poser la question
03:21 de les gens avaient-ils vraiment envie de venir et d'autre part ont-ils été vraiment
03:26 empêchés parce qu'il y avait le fameux périmètre de sécurité pour empêcher les casserolettes.
03:30 Déjà on peut se dire qu'il n'y avait pas un fort engouement pour être derrière le
03:36 drapeau et donc ça accentue encore la solitude qui l'habite.
03:40 Commémorer, ça veut dire faire mémoire ensemble.
03:44 Ça n'a aucun sens, aucun sens de remonter les seules les Champs-Elysées d'autant qu'il
03:49 s'agit d'une cérémonie militaire et que le peuple, tout le peuple, tous les Français
03:54 sont amenés quelque part symboliquement à se ranger derrière le drapeau et à faire
03:58 corps en tant que nation.
03:59 Donc là il y a un double message dans cette solitude.
04:02 J'ai pensé à deux choses en voyant ces images.
04:04 La première, on l'a évoqué ensemble, c'est ce qui pourrait arriver le 14 juillet si on
04:08 est toujours dans une situation similaire.
04:10 Et la deuxième chose à laquelle j'ai pensé, c'est au Covid, au confinement.
04:13 Ces Champs-Elysées déserts, ce président SED, ces oiseaux qu'on entend, et en l'occurrence
04:18 ce corbeau qu'on entend croasser à l'arrivée du cortège présidentiel, je trouve ça terrible.
04:24 C'est encore pire qu'au moment du Covid parce qu'au moment du Covid, il y avait un
04:28 "ennemi de l'extérieur", un virus, un virus qui voulait nous déchirer.
04:32 Un virus c'est les Français là, pour Emmanuel Macron ? Pardon de le dire comme ça.
04:35 Mais là pour Emmanuel Macron, l'ennemi est à l'intérieur.
04:38 Est-ce que l'ennemi c'est le peuple ? Que signifie ce président ?
04:42 Et il y a une double solitude.
04:43 Il y a sa solitude et je crois que là en plus on voit le bout du bout de l'hyper-présidentialisme
04:49 dans la façon dont il a vraiment tordu le bras aux institutions puisqu'elle n'a pas
04:52 été conçue comme telle.
04:53 Elle a été conçue pour que le Premier ministre joue vraiment pleinement son rôle.
04:57 Et là on voit que le Premier ministre il est moins qu'un collaborateur.
05:01 Dans cette image.
05:02 Et puis il y a cette solitude qui est celle d'un homme qui a fracturé la nation puisqu'on
05:11 ne peut plus même plus faire corps derrière lui pour être derrière un drapeau.
05:15 Voilà, symboliquement...
05:16 Après il y avait des menaces, des menaces de perturbations avérées, on le verra à
05:20 Lyon dans un instant.
05:21 Donc c'est en cela aussi qu'on peut se...
05:22 On peut peut-être accepter le bruit mais avec...
05:24 Oui mais un jour comme celui-là, non.
05:26 Je ne suis pas sûr que ce soit acceptable.
05:27 Écoutez, François Puponi et Éric Revelle qu'on n'a pas encore entendu, je vous fais
05:30 réagir tout de suite.
05:31 Je dis que vous entendiez quelques Français qui étaient d'abord du côté des Champs-Elysées
05:34 à Paris ce matin et qui faisaient part de leur déception.
05:37 C'est vrai que c'est dommage parce que là par exemple les gens sont bloqués.
05:41 On est bloqués tous à un même endroit.
05:43 Et donc le quartier de Georges V, c'est un peu bloqué.
05:47 Oui, si, c'est un peu compliqué effectivement l'accès.
05:50 C'était un petit peu labyrinthe.
05:51 On a cela nommé entre tous les...
05:53 Effectivement, on a vu un peu tout un échantillon de force de l'ordre.
05:56 On ne connaissait pas en province.
05:58 C'est un peu plus tranquille.
06:00 Effectivement, ça doit être révélateur d'une ambiance actuelle en France.
06:04 François Puponi, c'est lui mec qu'il fallait sacraliser ou c'était le chef de l'État ?
06:09 Non mais il y avait deux solutions.
06:11 Soit effectivement on garde le protocole, on va chercher le chef de l'État à l'Élysée,
06:15 il remonte les Champs-Élysées et il fallait accepter la foule avec les risques.
06:18 On accepte.
06:19 Parce que je pense que s'il y a eu des manifestations, c'est les manifestants qui auraient été
06:24 stigmatisés en disant c'est scandaleux de venir le...
06:26 Oui mais si vous avez un incident, si le chef de l'État est approché d'une manière ou
06:29 d'une autre...
06:30 Non mais ça on est capable d'assurer.
06:31 Non, ça on est capable d'assurer.
06:32 Non, le risque c'était les manifestations de méfiance, de défiance par exemple visées
06:36 du président de la République.
06:37 Si on n'est pas capable de le faire avec le peuple, il valait mieux annuler cela et
06:41 qu'il se rende directement à l'arc de triomphe sans remonter les Champs-Élysées.
06:44 C'est vrai.
06:45 Il ravivait la flamme.
06:46 Même la parade militaire.
06:47 Même pas.
06:48 Parce qu'elle n'a pas de sens.
06:49 La parade militaire n'a que du sens que si le peuple est derrière et la nation, effectivement
06:52 comme on l'a dit, fait.
06:53 Donc là je pense que c'est une erreur de l'entourage du président avec des images
06:57 qui sont catastrophiques et qui vont marquer.
06:59 Bien sûr.
07:00 Ces images-là, elles sont...
07:02 C'est du jamais vu.
07:03 C'est du jamais vu.
07:04 Elles sont terribles pour le président.
07:05 En effet.
07:06 Je voudrais juste qu'on voit le tweet d'Éric Dupond-Moretti avant qu'on passe à la séquence
07:09 lyonnaise, donc un tout petit peu plus tard dans l'après-midi.
07:11 Éric Revelle, vous allez réagir.
07:13 Jean Moulin, les enfants disent yeux, les millions de morts de la seconde guerre mondiale méritent
07:17 le silence et le respect.
07:19 Il fait donc référence aux centaines de manifestants qui étaient hors du périmètre de ce...
07:23 De cette prison de Montluc aujourd'hui à Lyon.
07:26 Pas d'indignité, il y a un temps pour tout.
07:27 Karl Marx lui-même n'écrivait-il pas que celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné
07:32 à la revivre ?
07:33 Une réaction.
07:34 Alors un mot quand même sur l'image terrible des Champs-Élysées.
07:39 Vous vous souvenez que le président de la République a dit il y a devant moi 100 jours
07:44 importants, je veux essayer d'apaiser le peuple.
07:47 En fait, on a assisté à, ce matin me semble-t-il, non pas à l'apaisement avec le peuple, mais
07:50 à l'extinction du peuple.
07:52 C'est-à-dire que...
07:53 Oui.
07:54 Mais encore une fois, nous sommes le 8 mai.
07:55 Nous sommes le 8 mai.
07:56 Attendez, attendez.
07:57 Doit-on ouvrir une parenthèse un jour comme celui-là ?
07:59 Moi, je n'ai pas pensé, si vous voulez, à...
08:01 Je n'ai pas pensé à une image de Covid, de confinement.
08:04 J'ai pensé à un président en exil dans son propre pays.
08:07 C'est l'image que ça m'a donnée.
08:09 C'est-à-dire qu'on voit le président de la République, chef des armées, seul, sans
08:14 un représentant du peuple, que les gens le sifflent ou l'acclament, peu importe.
08:18 Et ça a toujours été le cas.
08:19 Quand vous avez un défilé au 14 juillet, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François
08:24 Hollande, vous avez toujours réforme des retraites ou pas, des gens qui conspuent ou
08:28 qui sifflent.
08:29 Mais là, donner l'impression qu'il est en exil dans son propre pays, c'est une image,
08:34 oui, qui restera, qui est absolument terrifiante.
08:36 On a privatisé les Champs-Élysées ce matin pour que le président de la République puisse
08:41 aller ranimer la flamme du soldat inconnu.
08:44 Ça veut dire que l'apaisement, il est encore très loin du compte.
08:49 Et je ne vois pas comment, dans cette situation, Emmanuel Macron va pouvoir continuer à assumer
08:57 seul, dans la solitude, le pouvoir.
09:00 Je voudrais juste qu'on avance dans le terme d'image.
09:02 J'arrive tout de suite vers vous.
09:04 Je voudrais qu'on voit les images de Lyon et la visite présidentielle.
09:07 Vous disiez quel contraste avec la monarchie britannique et la liesse dans tout le pays.
09:10 Non mais quel contraste !
09:11 C'est pas la même chose.
09:12 Je ne juge pas.
09:13 Je ne juge pas.
09:14 Il fallait faire venir le carrosse.
09:15 Oui, avec le carrosse et une couronne, peut-être que ce serait mieux passé.
09:19 La visite à Lyon, je vous le disais, Emmanuel Macron à Lyon dans l'après-midi pour un
09:23 hommage à Jean Moulin, à la résistance française.
09:25 Lyon, évidemment, capitale de la résistance.
09:28 Président qui s'est rendu au mémorial de la prison de Montluc.
09:30 Donc je le disais, il a également visité la fameuse cellule où Jean Moulin a été
09:35 détenu.
09:36 Il y avait ce périmètre de sécurité tout autour, un large périmètre de sécurité.
09:39 Aucun manifestant ne pouvait approcher, autant que les bruits des casseroles ou des différentes
09:44 manifestations sonores n'étaient évidemment pas audibles depuis là où était le président.
09:49 Et puis en même temps, je vous dis, cette interdiction qui n'a pas été levée par
09:53 la justice, interdiction de manifester pour cause de troubles éventuels à l'ordre
09:57 public.
09:58 C'est pour ça qu'on interdit des manifestations.
09:59 Et les images du jour, là, que ce soit ces brouettes remplies de pavés, de pierres.
10:05 Vous allez voir ces photos de notre envoyé sur le terrain.
10:07 Donc cette brouette qui était prévue pour caillasser et jeter sur les forces de l'ordre
10:13 notamment.
10:14 Cette porte de la mairie, on voit "Servez-vous" d'ailleurs sur la brouette.
10:17 Cette porte de la mairie du 3ème arrondissement de Lyon qui a été un peu saccagée également.
10:20 On se dit, ça confirme le bien fondé de cette interdiction.
10:24 Je suis désolé, il y a toujours des individus pour casser, pour semer la violence.
10:27 Il y a une graduation.
10:29 La brouette, c'est insupportable.
10:33 Je pense que beaucoup de citoyens voulaient pouvoir commémorer dans le sens de ce qu'a
10:40 dit ce que vous dites tout à l'heure, dans le sens plein et entier.
10:43 Surtout que c'est le 80e anniversaire de la première réunion à quelques jours près
10:47 du Conseil national de la résistance.
10:49 Et puis il y a des éléments qui en effet avaient prévu des choses inacceptables, il
10:56 me semble, le 8 mai.
10:57 Mais on est quand même en situation de distinguer tous ces profils-là.
11:00 Et je crois qu'il fallait permettre les hommages les plus larges, ne pas faire de périmètre
11:08 ne permettant pas à chacun de venir commémorer le 8 mai.
11:13 Moulin, le Conseil national de la résistance.
11:15 Et puis après, si des individus…
11:17 Mais ce qui est fou, c'est que ces gens-là se réclament de la résistance d'une certaine
11:21 manière.
11:22 Mais je vous le dis, si aujourd'hui, des individus ne s'étaient pas comportés comme
11:25 on doit se comporter un 8 mai, tout en partageant, pour ce qui me concerne, la colère sociale,
11:31 ils n'auraient pas marqué de point, je vous l'assure.
11:33 Ils n'auraient pas marqué de point.
11:34 Mais il faut s'en tenir compte.
11:35 Mais ils font ça en tout temps puni de lui, encore une fois.
11:36 Aller saccager une mairie, la mairie de Lyon, un 8 mai, c'est quoi le…
11:40 Et vous savez très bien que la majorité des syndicalistes et des gens de gauche sont
11:44 dans les valeurs de la République et de la résistance.
11:46 Non mais c'est quoi le…
11:47 Ils étaient en échappe devant les monuments aux morts.
11:50 La maire écologie des Verts du 3e…
11:53 On va l'entendre tout de suite.
11:55 Quand elle dit qu'on n'a pas à récupérer les morts de Jean Boulin, c'est-à-dire
11:58 qu'elle refuse même au président de la République, le 80e anniversaire de la mort
12:02 de Jean Boulin, d'aller commémorer, d'honorer sa mémoire.
12:05 Écoutez, la maire du 3e arrondissement Lyon interrogée par nos équipes après la dégradation
12:09 de sa mairie tout à l'heure.
12:12 Nous avons reçu des messages pendant la commémoration qui nous indiquaient que la mairie était
12:18 en train d'être dégradée.
12:20 Donc voilà, dès que la commémoration est terminée, je suis venue immédiatement pour
12:25 me rendre compte des dégâts.
12:26 Donc j'allais dire, c'est des dégâts limités puisque c'est la porte qui est
12:32 abîmée et le rideau de fer de l'autre côté.
12:35 Il n'y a pas eu d'intrusion dans la mairie donc j'allais dire c'est un moindre mal
12:39 mais c'est toujours douloureux de voir qu'on s'attaque au service public de proximité
12:43 comme ça et qu'il y a un amalgame qui est fait entre la contestation nationale qu'on
12:48 peut entendre et le service public de proximité qui est attaqué.
12:52 Elle a du mal à la condamner, elle a beaucoup de mal à la condamner.
12:55 Oui, elle est de la Nupes donc elle ne va pas jouer le jeu du président de la République.
13:00 Elle est aussi dans son rôle, elle est crevelle.
13:03 Cet immense périmètre de sécurité autour de la prison, il était nécessaire selon
13:07 vous ou c'était du zèle ?
13:08 Oui, bien sûr.
13:09 Mais je vais vous dire, moi j'ai écouté avec beaucoup d'intérêt le discours que
13:12 le président de la République a lu, parce que ce n'est pas lu qu'il a écrit, à
13:17 Montluc, pour la commémoration de la disparition de Jean Moulin.
13:20 On va entendre un extrait juste après vous.
13:22 Le discours est absolument magnifique.
13:24 Je veux dire, rendre hommage à la fois au passé à Marc Bloch qui a écrit ses annales
13:27 sur l'analyse politique de la défaite, puis rendre hommage au présent finalement
13:32 en faisant vivre la mémoire de Jean Moulin qui lui avait comme mission, donnée par le
13:36 général de Gaulle, d'unifier les différentes résistances, c'est-à-dire de préparer
13:39 l'avenir.
13:40 J'ai trouvé que le discours était magnifique.
13:42 Mais ce qui cloche totalement, ce qui cloche totalement, quand on met autant de solennité
13:46 qu'il a mis pour prononcer ce discours, qui est bien écrit et qui est pas mal lu, ce
13:52 qui choque le plus, c'est de se servir de l'acronyme du Conseil National de la Résistance
13:56 pour le Conseil National de la Refondation, comme si lui était un résistant et...
14:01 Vous voyez, quand on met autant de solennité...
14:03 - CNR à politique ?
14:04 - Mais attendez, on ne peut pas jouer sur les deux tableaux.
14:07 Il y a quelque chose de méprisable.
14:08 - On ne touche pas, on ne fait pas une opération politique sur le CNR.
14:10 - En tout cas, le CNR, ça fait plusieurs mois qu'il a été lancé.
14:14 Moi, je voudrais vraiment qu'on reste...
14:15 - Non, mais c'est intéressant, vous avez raison.
14:18 Nous, ce qu'on remarque, ce qu'on traite ce soir, c'est vraiment cet appel à manifester
14:22 de la CGT un 8 mai.
14:23 Est-ce qu'il n'y a pas un moment où il faut savoir s'imposer une trêve ? Le 8 mai, le
14:27 président de la République, il est dans un rôle ultra institutionnel.
14:30 Ce n'est franchement pas le moment.
14:31 D'ailleurs, vous avez évoqué ce discours écrit ou lu par le président de la République.
14:36 Ça, c'est un autre sujet.
14:38 Écoutez un extrait de cet hommage à Jean Moulin, tout à l'heure à Lyon.
14:41 Et si Jean Moulin n'a jamais vu la publication de ce programme qui porte son empreinte, moins
14:49 encore sa concrétisation, il n'a jamais douté de l'issue du combat.
14:55 La tristesse de ceux qui n'ont pas d'espérance n'avait pas prise sur lui, car il avait la
15:03 certitude intime, indéracinable, que la France en laquelle il croyait serait victorieuse.
15:10 Que d'autres, si ce n'est lui, en cueilleraient les fruits et que la justice triompherait.
15:16 Discours sobre, concis, hommage à Jean Moulin, acte important de la part du président de
15:21 la République.
15:22 Il est vraiment dans son rôle rassembleur.
15:24 Ce qui est anormal, y compris les opposants, c'est qu'ils ne sont pas capables, sur un
15:28 jour comme ça, de dire "Aujourd'hui, non, on va respecter la mémoire des morts".
15:32 Parce que François Puponi, je me mets une demi-seconde dans la tête de ces gens qui
15:37 sont dans la contestation pure, la France grogne non pas parce qu'elle refuse un hommage
15:43 à la résistance, ces gens se réclament d'une forme de résistance, j'ai l'impression.
15:47 Ils sont entrés en résistance contre le pouvoir.
15:49 Est-ce que si on part de ce postulant, on leur jette la pierre nécessairement ?
15:52 Je ne dis pas qu'ils ont raison ou tort.
15:55 Ils résistent à leur façon, évidemment.
15:59 Mais si ils ne sont pas capables, y compris pour leur propre combat, de dire "le 8 mai,
16:07 il y a des dates sacrées dans la nation".
16:08 Le 8 mai, on ne manifestera pas contre le président parce que ce jour-là, on honore
16:13 la mémoire des morts.
16:14 Mais faites attention à quelque chose, François Puponi.
16:15 C'est qu'aujourd'hui, les parlementaires de gauche, les élus locaux de gauche étaient
16:22 en écharpe devant les monuments de la résistance.
16:25 Je parle de ceux qui veulent le meilleur.
16:27 On peut dézoomer ?
16:28 Non, mais justement, si vous voulez dézoomer, on verra l'image après la pub parce que j'ai
16:36 prévu d'en parler aussi.
16:37 Ces gens sains d'écharpe, pardon, ces gens sains d'écharpe dont vous parlez, pour certains
16:41 d'entre eux, ils étaient devant le siège de Renaissance hier pour demander à décapiter
16:45 Emmanuel Macron.
16:46 Je parle de cas individuels.
16:47 Je vous parle de l'écrasante majorité des élus de gauche.
16:49 Est-ce que ce que je dis est réel ou pas ?
16:51 Est-ce qu'ils sont en écharpe devant les monuments de la résistance dans leur territoire
16:58 et leur ville ?
16:59 Oui, bien sûr.
17:00 Mais on parle des manifestants qui veulent le 8 mai empêcher le président de se déplacer.
17:04 Le sens de l'empêcher d'aller à Lyon honorer la mort de Jean Moulin, je ne comprends pas
17:09 dans quel sens.
17:10 C'est le 8 mai et je pense qu'il est important aussi de s'arrêter un instant sur la commémoration
17:14 pure en elle-même.
17:15 On a entendu Emmanuel Macron sur Jean Moulin.
17:18 On peut aussi analyser le discours, se dire qu'il ne s'est pas égaré dans une comparaison
17:21 hasardeuse avec l'actualité.
17:23 Le discours, comme l'a dit Eric, était plutôt bien écrit, fort et à la hauteur de ce qu'était
17:28 Jean Moulin.
17:29 Je voudrais juste que vous voyez cette séquence avec Claude Bloch qui a accompagné Emmanuel
17:33 Macron dans cette prison de Montluc.
17:34 Pour ceux qui l'ignorent, c'est le dernier survivant du camp d'Auschwitz de Lyon.
17:40 Ecoutez cette séquence, regardez ce moment dans la prison avec Emmanuel Macron.
17:44 Toutes les femmes restent en cellule et avec les hommes qui étaient mis dans le barraque.
17:50 Les femmes restent toutes en cellule.
17:51 À 7 ou 8 là-dedans, je me suis toujours demandé comment elles pouvaient vivre.
17:54 Il a resté combien de temps, votre groupe ? 3 semaines.
17:59 Avant d'être transporté ? Avant d'être emmené.
18:01 On a été emmené ensemble à Drancy.
18:04 Le 20 juillet, on est allé le 22 à Drancy.
18:09 Le 21, le train s'arrête à Dijon.
18:12 Et les cheminots restent à Rennes-Vanier.
18:15 La train allait vite fermée, elle était bloquée.
18:17 Hier 20 juillet, il y avait un attentat contre l'infirmière.
18:21 Mais on ne sait pas ce qu'il y a eu.
18:24 C'est des officiers supérieurs de l'armée allemande qui avaient fomenté un attentat.
18:28 Ils ont mis une bombe qui a explosé.
18:31 Mais bon, les fenêtres étaient ouvertes, l'air est parti.
18:35 Il n'a pas été tué.
18:37 Sinon, ça aurait changé beaucoup de choses, je pense.
18:40 C'est comme ça qu'on a su qu'il y avait un attentat le 20 juillet 1944 contre l'infirmière.
18:47 Par ces officiers.
18:50 Des moments importants.
18:52 C'est l'intérêt pour Emmanuel Macron d'apparaître rassembleur, d'être le garant de cette mémoire.
18:57 Le garant de cette mémoire, c'est le premier président qui n'a pas fait son service militaire,
19:01 qui n'a pas connu la guerre.
19:03 Il est né après l'année où...
19:05 C'est marrant cette...
19:07 Non mais après, je peux parler ?
19:10 Moi, ce qui me marque dans cette séquence, la séquence d'aujourd'hui,
19:13 c'est qu'on a un président qui, effectivement, se sert toujours de la mémoire, de l'histoire,
19:16 mais qui ne parle jamais de la France et qui met toujours en avant la République française.
19:20 Donc là aussi, il y a un hiatus et il y a une ambivalence dans le personnage.
19:24 Quelle valeur exprime-t-il pour défendre sincèrement notre pays ?
19:29 Par exemple, les violences du 1er mai, le policier qui a été brûlé au deuxième degré,
19:33 on attend toujours que le président lui passe un coup de fil ou qu'il aille à son chevet.
19:36 Vous voyez, j'ai toujours l'impression qu'il y a une inversion des valeurs.
19:39 Donc là, effectivement, on est dans une séquence historique.
19:43 Mais bon, voilà.
19:45 Quand est-ce que vraiment il va défendre la France ?
19:48 Quand est-ce qu'il va l'honorer tel qu'elle le mérite ?
19:50 C'est ce qu'il fait quand même.
19:52 J'ai presque envie de dire...
19:54 Célébrer le 8 mai et scénérer les marches de Moulins, c'est aussi honorer la France.
19:58 Ça fait partie.
20:00 Sur cette séquence, elle est en forme aujourd'hui.
20:02 C'est la République française.
20:04 C'est l'heure de la pause.
20:06 On poursuit la conversation après pour quelques instants.
20:09 Je voudrais qu'on revienne juste un instant sur ce rassemblement.
20:12 Ils n'étaient pas nombreux, mais l'image dit beaucoup de choses quand même.
20:15 Ce rassemblement devant le siège de Renaissance pour les 6 ans d'Emmanuel Macron au pouvoir.
20:20 Et cette séquence où l'on appelle à décapiter Macron, comme ça a été le cas pour Louis XVI.
20:25 On en discute dans un instant.
20:27 À tout de suite.
20:29 Le rappel de l'actualité.
20:32 Le lecteur 30, l'heure des pros, revient juste après le point de Sandra Chiombo.
20:36 À Lyon, Emmanuel Macron a rendu hommage à la résistance et à son chef Jean Moulin.
20:43 Il a salué sa mémoire le décrivant comme l'enfant de la République, le soldat de la France.
20:48 Le chef de l'État a déposé une gerbe au mémorial de la prison de Montluc.
20:51 Près de 10 000 personnes y étaient incarcérées sous l'occupation.
20:55 Tableau vandalisé, Emmanuel Macron condamne une atteinte à nos valeurs.
20:59 Hier, une œuvre de Myriam Khan a été aspergée de peinture par un individu ayant agi seul.
21:04 Le palais de Tokyo va porter plainte.
21:06 Il continuera néanmoins à présenter le tableau avec les traces de la dégradation jusqu'à la fin de la saison, le 14 mai.
21:13 Des milliers évacués, des villages menacés, des installations pétrolières à l'arrêt.
21:18 L'Ouest canadien en alerte.
21:20 La province de l'Alberta lutte contre des feux sans précédent.
21:23 28 incendies dans des forêts étaient considérés comme hors de contrôle ce lundi.
21:28 En état d'urgence depuis deux jours, elle s'apprête à demander l'aide du gouvernement fédéral.
21:32 C'est intéressant parce que Véronique réagit à ce tableau qui a été aspergé de peinture.
21:39 On en parlera tout à l'heure parce que c'est vrai que c'est intéressant et ça fait débat.
21:42 C'est de l'art ?
21:44 Non, c'est pas de l'art.
21:45 C'est votre opinion.
21:46 Non mais c'est intéressant.
21:47 Je vois que le débat va être intéressant donc on va en parler tout à l'heure.
21:51 Juste, on est toujours avec Véronique Jacquier, Eric Revelle, François Puponnet, Olivier Dartigolle.
21:55 Cette semaine, il y a deux jours je crois, c'est Bruno Le Maire qui disait,
21:59 "Oui, les casserolettes ne font pas avancer le pays, ça empêche le dialogue."
22:02 Est-ce qu'il y a encore de la place pour le dialogue entre les opposants et la réforme des retraites ?
22:06 Et le chef de l'État, c'est une question qu'on peut se poser.
22:09 À l'aune de cette image qu'on vous a montrée hier, je voudrais qu'on reste un instant dessus
22:13 parce qu'elle est quand même très très forte et très importante.
22:15 Hier, 7 mai 2023, c'était les six ans jour pour jour de la première élection d'Emmanuel Macron.
22:21 Ils ne sont pas beaucoup, je vous le dis, ils étaient une trentaine.
22:25 Si on a des images un peu aériennes, on se rend compte que c'est vraiment minoritaire.
22:30 Mais vous avez Christophe Prudhomme qui est là avec son écharpe,
22:33 qui était élu de la région Île-de-France pour LFI et qui entonne, comme d'autres, ce chant.
22:38 "Louis XVI, on l'a décapité, Macron, on peut recommencer."
22:41 Regardez.
22:42 Macron, Macron, on peut recommencer.
22:47 Louis XVI, Louis XVI, on l'a décapité.
22:51 Macron, Macron, on peut recommencer.
22:54 Louis XVI, Louis XVI, on l'a décapité.
22:58 Macron, Macron, on peut recommencer.
23:01 Il n'y a pas de limite ? Ça s'appelle la liberté d'expression ?
23:05 Non, ça ne s'appelle pas la liberté d'expression.
23:07 Ils ont le droit de dire ce qu'ils sont en train de dire ?
23:08 Que des manifestants le disent, ce n'est pas ça qui me choque le plus.
23:13 C'est qu'un élu de la République, il est conseiller régional.
23:15 Ça, c'est quand même totalement...
23:17 Pardonnez-moi, mais je sais qu'on vit dans une société qui est de plus en plus violente.
23:21 Je ne le vois pas sur les images, mais il y avait le député Thomas Porte qui était présent.
23:24 On le voit, il est là.
23:25 Je ne sais pas s'il a chanté, on ne va pas accuser les gens.
23:28 Pardonnez-moi, si des élus de la République ne sont pas là pour jouer les jeux de la démocratie,
23:33 mais préfèrent une fin violente à celui qui incarne le pouvoir,
23:36 mais pardonnez-moi, mais le pays va vraiment tomber.
23:41 Maintenant, je connais aussi l'argument de dire qu'il y a de la violence sociale,
23:44 mais la violence sociale est une chose.
23:47 Souhaiter la décapitation d'un homme, quel qu'il soit, c'est un meurtre.
23:51 Mais ils vont vous dire que c'est une métaphore, que c'est un symbole,
23:54 que personne ne souhaite la décapitation.
23:56 Mais quand vous brûlez l'effigie du président, quand vous appelez à sa décapitation,
24:00 il y a une incitation pour certains à le faire concrètement.
24:03 Oui, M. Prud'homme ne va pas certainement prendre les armes pour aller décapiter le chef de l'État.
24:07 A priori, ça n'arrivera pas.
24:09 C'est M. Thomas Porte qui avait joué au football avec un tas de billets.
24:11 C'est M. Porte qui avait le pied sur un ballon à l'effigie d'Emmanuel Macron.
24:15 Oui, Véronique.
24:16 Non, mais les propos sont irresponsables parce que la violence est mimétique.
24:19 C'était Olivier Dussopt sur le ballon, pardon.
24:21 Les élus sont doublement irresponsables.
24:24 D'ailleurs, ce sont les mêmes élus qui souvent transportent la violence
24:28 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
24:31 Parce qu'au départ, ce sont finalement plus des militants
24:33 que des élus et des représentants du peuple.
24:35 Il leur manque sans doute une certaine dimension de noblesse.
24:38 On parle de décapiter le président.
24:40 Il faut savoir quand même que les prémices de cette violence...
24:42 C'est les billets qu'ils ont lancés.
24:43 On l'a vu au moment des Gilets jaunes.
24:44 Vous vous souvenez, on avait vu des marionnettes, des pantins,
24:47 un représentant d'Emmanuel Macron brûlé, guillotiné.
24:51 Je me souviens de cette image qui avait été très très forte au moment des Gilets jaunes.
24:54 Ensuite, ce que je voulais dire, c'est que la France insoumise est irresponsable
24:59 en exaltant en permanence cette violence révolutionnaire
25:03 qui n'a pas fait du bien au pays.
25:05 On peut peut-être avoir un petit peu l'humilité de remettre les choses en perspective.
25:09 La violence révolutionnaire a duré 25 ans.
25:12 Ça reste pour moi un mythe, puisqu'ensuite on a remis sur le trône, je vous le rappelle,
25:17 après un empereur, un roi, Louis XVIII et puis Charles X.
25:20 Donc il faut quand même avoir un peu l'humilité de regarder l'histoire
25:24 telle qu'elle doit être regardée et non pas l'exalter avec une furie destructrice.
25:29 Est-ce que ce genre de slogan lancé par des élus, c'est encore plus grave ?
25:33 Parce que ce sont des élus, parce que c'est un élu en l'occurrence, Christophe Prudhomme,
25:37 qui appelle à la sédition ou à l'hommeur ?
25:39 Non, je pense qu'un élu doit surveiller son comportement, ses gestes et ses paroles.
25:43 Monsieur Prudhomme, qui par ailleurs dit des choses très utiles dans le débat public sur la crise hospitalière.
25:48 Une éturgentiste, qu'on a beaucoup entendu pendant la crise de l'hôpital.
25:51 Je connais leur argument qui est de dire "mais il s'agit d'une violence symbolique
25:57 qui est moins grave que la violence faite à notre société avec la réforme des retraites".
26:01 Le problème, c'est que l'intersyndicale a montré qu'elle pouvait tenir dans la durée
26:05 sur des initiatives qui n'ont absolument pas été critiquées,
26:10 qui a proposé au mouvement social la possibilité de s'exprimer
26:13 en faisant lever le débat de contenu de société sur quelle réforme des retraites.
26:17 Il y a aussi énormément de forces politiques de gauche qui aujourd'hui aussi condamnent ça,
26:21 qui disent "non, non, il ne faut pas aller vers ça parce que de toute manière,
26:24 c'est marqué un point contre son camp en termes de communication et d'image,
26:29 on va retenir ça et c'est normal que nous puissions le traiter,
26:32 alors que moi je préférerais des initiatives qui continuent à parler
26:35 de ceux qui n'arriveront pas aux soins de 4 ans,
26:37 qui continuent à parler de l'alternative au financement pour une véritable réforme".
26:40 Mais c'est pas Hélèfique qu'il faut aller chercher dedans.
26:42 Mais oui, la gauche républicaine, qu'on voit condamner ça.
26:46 Mais c'est pas cette gauche-là qui vous répondra Olivier Dardigo à la priori.
26:49 Toi comme moi, d'une petite expérience politique,
26:51 moi j'avais jamais entendu d'élu de gauche en présence d'un député de gauche
26:57 et des syndicalistes parce que ce qu'il a demandé à couper la tête du président de la République.
27:03 Mais encore une fois, ils vont vous expliquer que c'est un slow-mo,
27:06 c'est une métaphore, ils n'ont pas l'intention de quoi que ce soit.
27:09 Allez vous amuser à dire à quelqu'un "je vais te couper la tête",
27:11 il porte plainte pour tentative de meurtre et il peut être condamné parce que...
27:15 Le chef de l'État devrait porter plainte pour ça, vous croyez ?
27:17 Non, parce qu'il a...
27:19 Je pense qu'à un moment...
27:21 Il a quand même porté plainte parce qu'on avait dit que c'était un salaud
27:24 et qu'on lui avait fait un bon honneur.
27:25 S'il ne porte pas plainte parce qu'on lui demande qu'il faut couper la tête...
27:28 À un moment, il faut aussi avoir une logique.
27:29 Ceux qui ont fait le doigt d'honneur, ils vont mal le prendre je pense.
27:31 Bon, on avance.
27:32 Voilà ce que l'on pouvait dire autour de ce 8 mai,
27:34 ces commémorations et ces manifestations ou tentatives de manifestations.
27:39 Mais on rappelle qu'il y a eu de la casse quand même à Lyon.
27:41 Autre sujet, le nombre d'atteintes à la laïcité à l'école est en hausse,
27:45 avec environ 500 cas recensés en mars, selon Pape Ndiaye,
27:49 le ministre de l'Éducation, qui explique ces chiffres en hausse
27:51 par rapport au mois précédent, par le ramadan,
27:53 qui s'est déroulé du 23 mars au 21 avril.
27:56 Quelques explications avec Valérie Labonne, on en discute.
27:58 Plus de 500 cas ont été recensés au mois de mars,
28:02 selon le baromètre des atteintes à la laïcité,
28:05 mené chaque mois par le ministère de l'Éducation nationale.
28:08 Une remontée habituelle au moment du ramadan, selon le ministre.
28:11 Comme d'habitude, Pape Ndiaye est d'abord dans la minimisation.
28:15 Il l'a déjà fait sur de nombreux sujets.
28:18 Et puis l'autre sujet, qui est celui des tenues et des vêtements religieux à l'école,
28:22 Pape Ndiaye se défausse sur les responsables d'établissement
28:26 et qu'à terme, s'ils n'ont pas le soutien de la hiérarchie et de l'éducation nationale,
28:30 ils finiront par plier.
28:32 D'après la loi de 2004, ces attaques à la laïcité se traduisent notamment
28:36 par le port de signes et de tenues religieuses,
28:38 des provocations verbales, des revendications communautaires.
28:42 Il y a aussi les contestations des valeurs républicaines
28:45 et des contenus des cours, un phénomène qui connaît un pic
28:48 au moment de la commémoration de l'assassinat de Samuel Paty au mois d'octobre.
28:52 Il y a un changement d'état d'esprit total chez les professeurs,
28:55 notamment depuis l'attentat de Samuel Paty.
28:58 Le sondage IFOP de 2022 montrait qu'il y avait un changement de comportement des professeurs
29:03 qui avaient beaucoup plus tendance à s'auto-censurer,
29:06 puisqu'ils perçoivent cet affrontement avec la religion
29:10 comme un potentiel danger pour eux.
29:12 Et malheureusement, ils ont raison, donc ils doivent avoir le plein soutien de leur hiérarchie.
29:16 D'après le ministère, ces chiffres devraient baisser au mois d'avril,
29:20 en raison des vacances de printemps.
29:22 À l'école, la progression des atteintes à la laïcité, donc rien de nouveau ?
29:27 Éric, j'ai envie de dire, puisque nombre de livres, de rapports, de notes l'ont déjà signalé,
29:31 mais ça continue encore et encore.
29:33 Moi, je trouve Pape Ndiaye dans l'exercice de ses fonctions touchant.
29:37 Vous voyez, j'ai eu beaucoup de cynisme, oui.
29:39 Parce qu'il avait dit qu'il mettrait en place ce baromètre d'atteinte à la laïcité.
29:43 Et il le dévoile chaque mois.
29:45 On a attendu plusieurs mois avant qu'il soit mis en place.
29:47 Mais là, il nous explique qu'en fait, le pic, c'est pas très grave.
29:50 Le pic, c'est pas très grave, ce serait dû au ramadan.
29:53 Mais pardonnez-moi, quand vous interrogez un peu des professeurs,
29:57 je ne vais pas dire que les chiffres d'éducation nationale sont minimisés,
30:00 mais reflètent-ils la réalité ?
30:02 Il y a le type de professeur qui fait remonter avec volonté
30:07 les chiffres d'atteinte à la laïcité.
30:09 Il y a un type de professeur qui, par crainte, ne les fait pas remonter.
30:14 Moi, je me souviens, quand j'habitais dans le sud de la France,
30:17 un prof d'éducation physique m'avait expliqué qu'il n'allait pas prévenir sa hiérarchie,
30:22 d'abord parce qu'il avait la trouille, et ensuite parce que la hiérarchie ne ferait pas grand-chose.
30:26 Et puis, troisièmement, pardonnez-moi, peut-être que ça ne plairait pas à Olivier Dardigolle,
30:30 mais je le dis quand même, il y a aussi des profs de l'ultra-gauche
30:33 qui ne voient pas...
30:36 - Mais qui ne sont pas forcément de l'ultra-gauche, je vous dis, Eric Rebelle.
30:39 - Vous avez une génération de jeunes profs qui cautionnent, tout simplement.
30:45 - D'accord, qui cautionnent.
30:48 Donc ces gens-là ne feront pas non plus remonter les chiffres.
30:51 Ce qui est vrai aussi, et ça a été très bien dit dans le sujet,
30:54 c'est que M. Papendaye s'est déporté sur les chefs d'établissement,
30:59 notamment sur ces élèves qui rentrent en habits religieux dans l'établissement,
31:05 c'est le problème du proviseur.
31:08 Alors je vais vous dire, M. Papendaye fait une démonstration absolue
31:11 depuis qu'il est dans son ministère, c'est qu'un grand intellectuel
31:15 ne fait pas forcément un bon ministre de l'Éducation nationale.
31:18 - C'est totalement désincarné, Véronique Jacquier.
31:21 - Oui, alors, quand on dit que les 400 atteintes à la laïcité...
31:26 - 500. - 500, pardon.
31:28 C'est un corollaire de la période du Ramadan,
31:31 il ne faut pas oublier que ça monte à 700 quand on arrive à l'anniversaire
31:36 du drame absolu de la perte de la vie de Samuel Paty.
31:41 Ça a été mentionné d'ailleurs.
31:44 Le spécialiste en laïcité a aussi évoqué le fait que c'était nouveau
31:49 depuis justement la mort de Samuel Paty,
31:52 de voir plus de galvanisation dans les atteintes à la laïcité.
31:56 Donc ça me paraît doublement grave.
31:58 Je vous rappelle que le ministre de l'Éducation nationale
32:01 est en train de noyer le poisson pour combattre le mal
32:04 en changeant les règles du jeu pour le Conseil national de la laïcité
32:10 au sein de son ministère.
32:12 - C'est de la poudre aux yeux.
32:14 - Voilà. Donc on ne va pas s'en sortir, mais c'est d'autant plus grave
32:18 qu'on a l'impression d'avoir un ministre qui, tous les mois,
32:21 va faire un inventaire à l'après-verre.
32:24 Voilà, ça ne va pas bien.
32:25 Et effectivement, comme a dit Éric Reuvel, il se défausse
32:28 sur les chefs d'établissement qui, à 72%, disent qu'ils ont ce sujet
32:33 à traiter et qu'ils n'y arrivent pas parce qu'ils ne sont pas soutenus
32:36 par leur hiérarchie.
32:37 Donc ça va aller de mal en pis.
32:39 Et vous allez voir, à mon avis, des tas de familles
32:41 qui vont choisir les décoller leurs contrats, qui ont fait la guerre.
32:44 - Il ne faudrait rien laisser passer, mais on laisse tout passer.
32:46 François Puponnier et Olivier Dardigolles,
32:48 le gouvernement a fait la loi séparatiste.
32:50 Le gouvernement a dit sous le CCIF, le comité contre l'islamophobie,
32:53 il y a une volonté affichée. On ne peut pas le nier.
32:55 Pourquoi on n'y arrive pas ?
32:56 - On ne peut pas dire qu'on laisse passer.
32:58 Parce qu'il y a des atteintes à la laïcité.
33:00 Et sincèrement, pour avoir bien suivi ça dans les établissements scolaires,
33:03 la plupart du temps, les chefs d'établissement font ce qu'il faut.
33:06 Par contre, il y en a qui ne font pas, effectivement.
33:09 Ça, tu l'as dit avant, il y en a qui ont peur, qui n'ont pas envie.
33:12 Il y en a qui sont complices.
33:13 Il y a toutes les raisons qui font qu'on ne fait pas.
33:15 La vraie question du ministre, ce n'est pas tellement savoir
33:18 s'il y a eu 500, 600, 700, ce qui est terrible.
33:21 Il propose quoi ? La question, combien on a été traités
33:24 et combien on a été réglés.
33:26 - Il est urgent d'attendre, M. Pépé.
33:28 - Le ministre qui, tous les mois, va nous dire, il y en a eu tant.
33:30 - C'est au chef d'établissement de juger, si tel ou tel tenu.
33:33 - Ça, quelque part, il a raison.
33:35 - Il y a moins que vous dictez des règles.
33:37 - La règle, c'est simple.
33:38 Le port d'un signe ostentatoire religieux est interdit.
33:41 Et après, c'est localement qu'on gère.
33:43 Ça, il a raison de le dire.
33:44 - D'abord, je réponds à Éric Reuvel.
33:45 Comme quoi, je ne suis pas le représentant de ce plateau d'ultra-gauche.
33:47 Sinon, il va falloir rentrer beaucoup de monde à ma gauche.
33:50 Je suis d'une gauche laïque, républicaine, sociale.
33:54 - Mais qu'est-ce que ça veut dire, la laïcité,
33:56 qu'on voyait de telles attentes ?
33:58 - Mais je peux vous répondre ?
33:59 - Oui, mais justement.
34:00 - D'abord, répondez-moi.
34:01 - Et comme ancien prof d'histoire, j'ai eu, il y a quelques années,
34:06 à devoir faire face à certaines situations.
34:09 Donc, moi, je trouve que par rapport à certaines années,
34:11 nous sommes plutôt vers quelque chose qui va dans la bonne direction.
34:15 Ça va vous étonner sur deux choses.
34:17 D'abord, Éric, moins de profs qui s'autocensurent.
34:20 C'est-à-dire qu'ils n'en parlent pas.
34:21 D'avantage, la possibilité de dire, là, j'ai un problème.
34:25 Comment je fais ?
34:26 - Non, non, non, non, c'est pas vrai.
34:27 - Bon, mais écoutez, dites-moi, c'est bon.
34:29 Je ne supporte pas que, je vous le dis, laissez-moi terminer.
34:32 - Plus personne ne veut romper dans les luttes.
34:34 - Je ne vous ai pas interrompu.
34:35 - Laissez finir, Véronique.
34:36 - Je vous interromps jamais.
34:37 - Allez-y, Olivier.
34:38 - Donc, je vous dis simplement que j'ai d'anciens collègues
34:41 et j'ai des établissements en tête.
34:43 Je ne vous dis pas que c'est partout le cas.
34:45 Ou on me dit, Olivier, la manière dont on fonctionne,
34:48 notamment rompre avec l'isolement du prof et sa classe,
34:51 la manière dont on peut en parler avec la direction, les collègues,
34:54 il y a quelque chose, il me semble, qui va dans la bonne direction.
34:57 Je ne vous dis pas que tout est réglé.
34:59 Pour que des acteurs de terrain me le disent, j'essaye d'écouter.
35:02 - Monsieur d'Artigone.
35:03 - On ne parle jamais d'étreinte carribale.
35:04 - Mais c'est rigolo.
35:05 - Donc, je termine dessus.
35:06 - Non, non, non, non, je ne vous dis pas de chose.
35:07 - Une amélioration là-dessus.
35:08 - Monsieur d'Artigone.
35:09 - Je vous dis que c'est une absence de politique gouvernementale
35:12 sur les moyens et les aides concrètes qui dépassent le discours.
35:16 Vous souriez, mais prenez contact avec des enseignants.
35:19 - Non, non, mais je vais vous donner un exemple.
35:20 - Ils vous diront ce que je vous dis.
35:22 - Mais Olivier d'Artigone.
35:23 - Éric Revel.
35:24 - Oui, je vais vous dire.
35:25 Vous me dites que ça s'améliore.
35:26 Moi, je vais vous donner un exemple.
35:28 Dans un lycée que je connais bien, il se trouve à Nanterre,
35:30 où il y a quelques mois, la police a dû intervenir officiellement
35:34 parce que, vous voyez, c'est le lycée qui est juste en face
35:37 de la mairie communiste de Patrick Jarry.
35:39 - Je vois très bien.
35:40 - Vous voyez très bien.
35:41 - Oui, voilà la...
35:42 - Non, non, ce que je veux dire, c'est que ça arrive
35:43 dans tous les établissements.
35:44 - On n'en est plus.
35:45 - Et que l'une des raisons, alors, les médias ont expliqué
35:47 que c'est parce qu'on avait supprimé des cours de soutien
35:49 à certains élèves qu'une émeute qui a failli mal se terminer
35:52 avec les policiers s'était déroulée.
35:53 En réalité, il y a eu un problème de lycéens
35:56 qui voulaient rentrer dans ce lycée.
35:58 Alors, je ne sais pas si les choses s'améliorent,
36:00 mais en tout cas, cet exemple précis vous montre
36:02 qu'elles se dégraderaient partout.
36:04 - On a pas le synonyme de vérité de tous les deux.
36:05 - Si je peux faire le juge de paix, entre guillemets,
36:07 la situation se dégrade par rapport aux atteintes
36:09 à la laïcité, il y en a de plus en plus.
36:11 Par contre, effectivement, l'éducation nationale
36:13 essaye de mieux réagir.
36:15 - Non, mais ce n'est plus une question de laïcité.
36:16 On arrive à réagir.
36:17 - C'est pas une question de laïcité.
36:18 - On doit y aller, Véronique.
36:20 - Il y a beaucoup d'angélismes, on a vu sur les réseaux sociaux
36:22 des islamistes radicaux appelés à fracturer l'école,
36:24 justement, à travers le parti.
36:26 - C'est pas une question de laïcité, c'est une question d'assimilation.
36:32 On n'en est plus à dire "on peut porter le voile
36:34 de telle heure à telle heure, ici, mais pas là".
36:36 La question c'est quel pays on veut construire ensemble
36:38 et tant qu'on ne sera pas amené par le pouvoir,
36:40 par nos gouvernants vers des questions comme ça...
36:43 - La stratégie des autres, c'est simple.
36:45 - Je vois pas.
36:46 - C'est pousser au maximum pour avoir des réactions,
36:48 pour dire aux parents d'élèves "on va créer votre école,
36:51 venez chez nous, on va s'occuper de vos gosses".
36:53 - Je voudrais qu'on ait une pensée pour Antoine
36:55 Allénaud, le fils du chef Yannick Allénaud,
36:57 qui était tragiquement fauché par un chauffard récidiviste
37:02 le 8 mai 2022, il y a un an, jour pour jour.
37:06 Interview très forte de Yannick Allénaud
37:08 à nos confrères du Parisien aujourd'hui.
37:10 Il a une colère, et sa colère, notamment, c'est de se dire
37:13 que pour l'instant, l'homme qui a fauché son fils,
37:17 déjà, il est dans la nature, enfin, il est libre,
37:19 parce qu'il est sous contrôle judiciaire,
37:21 mais il est libre de ses mouvements.
37:24 Et ce qui est insupportable, c'est que la mort de son fils
37:27 soit qualifiée d'homicide involontaire par un homme
37:30 qui avait pris le volant.
37:31 Alors, je voudrais juste vous lire ce que dit Yannick Allénaud
37:33 ce matin.
37:34 "Je n'arrive pas à admettre que ce qui est arrivé à Antoine
37:36 soit un homicide involontaire, ça ne peut pas s'appeler comme ça.
37:38 Mon fils a été tué en bas de chez moi.
37:40 Lorsque je suis sorti, j'ai découvert une scène de chaos.
37:42 Il y avait une mare de sang sur le bitume.
37:44 Mon enfant était mort.
37:45 C'était comme un attentat.
37:47 Quant à celui qui a tué, comment pouvait-il ignorer
37:50 qu'il allait donner la mort ?
37:51 Il fonçait en pleine nuit, alcoolisé, dans les rues de Paris,
37:53 à bord d'une voiture volée.
37:55 Et ce n'est pas la première fois qu'il se comportait dangereusement."
37:57 On peut comprendre, évidemment, la peine, la force des mots
38:00 de Yannick Allénaud, mais on peut aussi prendre du recul
38:04 et se dire, ce monsieur, il n'a pas tout à fait tort.
38:07 Comment parler d'homicide involontaire ?
38:09 - Il y a deux messages forts dans cet entretien.
38:11 D'abord, il évoque le parcours du combattant des familles
38:14 pour ces jeunes de moins de 25 ans, 750 sur une année,
38:17 victime de ce qui a fauché la vie à son fils.
38:21 Il dit qu'on a des réseaux, ça va, mais qu'on n'en a pas,
38:24 c'est terrible, pour différentes choses.
38:27 Il veut mettre en place, à l'image du réseau de colluges
38:32 et de bénévoles, partout sur le territoire,
38:34 un réseau de bénévoles pour aider ces familles
38:36 et les accompagner.
38:37 Et deux, c'est en effet la qualification pénale.
38:39 On a déjà eu le débat ici, on l'a eu sur l'affaire Palmade.
38:42 C'est-à-dire que pour ces familles-là,
38:45 l'homicide involontaire est insupportable.
38:49 Il y a donc une réflexion et un débat assez rugueux
38:51 parmi les juristes sur la création d'un nouveau délit
38:57 permettant d'être au plus près de la souffrance
38:59 des familles et de la réalité.
39:01 - En tout cas, Yannick Allénaud annonce aussi
39:03 avoir créé une association, l'association Antoine Allénaud,
39:06 Agir pour protéger nos enfants, une volonté un an après
39:10 que ça ne se reproduise pas, d'alerter
39:14 un maximum. Il fait des références à l'affaire Palmade
39:17 également et je vous conseille, si vous ne l'avez pas lu,
39:20 cette interview. Vous vouliez dire un mot rapidement
39:22 parce qu'il faut qu'on aborde notre dernier sujet.
39:24 - Yannick Allénaud est évidemment remarquable de dignité
39:27 et il soulève un point qui est très important
39:30 dans cette interview, c'est qu'on prend soin
39:32 des jeunes et de la jeunesse, mais qu'on ne sait pas
39:34 en prendre soin quand ils partent trop tôt.
39:36 Il souligne le drame vécu quand il faut aller reconnaître
39:40 le corps de son enfant, quand on lui remet
39:42 ses vêtements dans un sac en plastique.
39:44 Il parle de toutes ces familles démunies qui ont perdu
39:46 un être cher trop jeune, trop vite parti,
39:49 et qui ne sont pas accompagnées.
39:51 Et il souligne à juste titre qu'on a toujours trop
39:54 de complaisance pour les chauffeurs, presque trop
39:56 de complaisance et pas assez de soutien pour les victimes,
40:00 y compris un soutien financier quand il faut accompagner
40:03 des familles au procès du tueur de leur enfant.
40:07 N'oublions pas qu'une voiture peut être une arme d'ailleurs,
40:09 c'est ton sujet, on peut peut-être imaginer
40:11 un délit routier, un homicide volontaire.
40:16 Je me permets de vous soumettre cette dernière citation.
40:18 "Qui avait-il d'un volontaire chez Pierre Palmade ?"
40:20 Donc il y fait référence, lorsqu'il a pris le volant
40:22 sous l'emprise de la drogue, je pense au passager
40:24 de la voiture d'en face, ces gens doivent répondre
40:26 d'actes volontaires, la loi doit changer.
40:29 Voilà pour le combat de Yannick Allénaud,
40:32 qui on peut l'imaginer, ne fait que commencer.
40:35 Il nous reste 4-5 minutes, cher Véronique,
40:37 vous avez réagi tout à l'heure pendant le journal,
40:40 pour commencer ce petit débat.
40:42 Une œuvre dont on a beaucoup parlé ces dernières semaines,
40:44 celle de l'artiste suisse Myriam Khan,
40:46 exposée au Palais de Tokyo à Paris depuis la mi-février.
40:49 Elle a été aspergée de peinture par un individu
40:51 qui agit seul dimanche, hier.
40:53 Les polémiques qui ont entouré cette exposition
40:55 semblent être au cœur de cet acte,
40:58 parce que vous avez des associations qui jugent
41:00 qu'il représente un enfant subissant un viol,
41:02 tandis que le musée et l'artiste affirment
41:04 qu'il s'agit d'un adulte et que l'œuvre
41:06 veut dénoncer les crimes commis dans les zones de conflit.
41:08 Emmanuel Macron a réagi aujourd'hui.
41:10 En ce 8 mai, nous célébrons la victoire de la liberté,
41:12 je condamne l'acte de vandalisme commis au Palais de Tokyo
41:15 sans prendre à une œuvre cette attenté à nos valeurs.
41:18 En France, l'art est toujours libre
41:19 et le respect de la création culturelle garanti.
41:22 Je rappelle juste, avant d'avoir vos commentaires,
41:24 que l'exposition de cette œuvre
41:26 avait été dénoncée par la députée RN
41:28 du Pas-de-Calais Caroline Parmentier.
41:30 Elle avait dénoncé un tableau mettant en scène
41:32 la pédocriminalité, avait demandé qu'il soit décroché,
41:35 relayé par des associations.
41:37 Cela avait été rejeté.
41:39 La ministre de la Culture a jugé hier
41:41 que le Rassemblement national a instrumentalisé ce tableau
41:43 pour susciter la polémique et attaquer la liberté de création.
41:46 Sans cette instrumentalisation par le RN,
41:48 nous n'en serions pas là à telle estimée.
41:51 Commentaire, quel que soit ce que cette œuvre peut évoquer,
41:55 c'est de l'art et à ce titre, on ne la censure pas.
41:58 Pourquoi est-ce qu'on voit que la moitié du tableau,
42:00 si ce n'est pas choquant ?
42:02 Parce que c'est choquant.
42:04 C'est choquant, mais l'art choque.
42:07 Parce qu'on n'a pas envie de choquer nos téléspectateurs.
42:11 Vous voyez bien qu'il y a un souci majeur.
42:14 La différence, Eric, c'est que si j'affiche l'œuvre là maintenant,
42:20 je l'impose à mes téléspectateurs.
42:22 Si vous allez à l'exposition, vous faites la démarche d'aller la voir.
42:25 C'est une œuvre d'art.
42:27 L'exposition est visible pour tout public,
42:31 y compris pour des enfants.
42:33 C'est pour cela que des associations ont porté plainte.
42:36 Il y a deux choses.
42:38 Cette œuvre a été aspergée de peinture.
42:40 Est-ce qu'on doit asperger une œuvre d'art si elle ne nous plaît pas ?
42:43 Est-ce qu'elle aurait dû être décrochée ?
42:45 Bien entendu qu'on ne doit pas asperger une œuvre d'art.
42:48 J'estime que ce n'est pas une œuvre d'art,
42:50 que tout le monde n'est pas Picasso,
42:52 que tout le monde n'est pas Le Caravage.
42:54 Picasso était beaucoup attaqué à son époque.
42:56 Est-ce que c'est à vous et moi de dire si c'est de l'art ou si ça n'en est pas ?
43:00 On rentre dans des débats assez pointus.
43:03 C'est la responsabilité de la personne qui s'occupe du Palais de Tokyo
43:09 à mon avis de ne pas exposer publiquement à tout public un tableau comme celui-là.
43:13 Le Palais de Tokyo a estimé que cette œuvre était visible pour tout public.
43:23 Elle présente même un espèce de contenu pour enfants,
43:27 pour leur dire "regarde, apprends, connais ton corps" etc.
43:31 Cette exposition va très loin.
43:34 Juste un mot, juste un mot.
43:36 Juste un mot.
43:38 On voit une fellation forcée de la part d'un homme debout à un individu à genoux.
43:43 Voilà ce que l'on voit.
43:45 L'origine du monde, ça fait méchant de pas aller dans ce musée pour en voir.
43:48 J'estime que ce n'est pas de l'art.
43:50 Très intéressant François, vous avez entendu ce qu'il vient de dire ?
43:52 Pour moi, sortir l'origine du monde, ça fait un scandale.
43:54 Aujourd'hui, c'est une des œuvres les plus vues au Musée d'Orsay.
43:56 Il a raison.
43:57 Et on amène les enfants voir une femme nue, les jambes écartées.
43:59 Non mais attendez, pardonnez-moi, mais ce sont de vrais artistes.
44:02 Mais qui êtes-vous Véronique pour dire qui est un artiste ?
44:05 On parle de la même chose que c'est d'être artiste et on va dire que c'est de l'art.
44:08 Mais qui décide de dire que c'est un vrai artiste ?
44:10 Non mais quelqu'un qui...
44:11 Vous avez parlé de Picasso tout à l'heure, si vous saviez le pan de l'Europe...
44:14 S'il vous plaît, pas de cacophonie.
44:16 Le pan de l'Europe d'insultes sur Picasso.
44:18 Tout le monde n'est pas de l'art, tout le monde n'est pas de Picasso, tout le monde n'est pas bonnette.
44:20 Au panais de Tokyo, il y a des responsables, il y a des gens qui organisent des expositions, des accrochages.
44:25 Ils ont leur vision de l'art, c'est des spécialistes de cela.
44:29 Et donc ils ont décidé à un moment de faire une provocation.
44:33 Mais comme beaucoup d'artistes le font.
44:35 Mais il y a une question, on ne va pas avoir le temps.
44:37 Et si on accepte de dire...
44:39 La pédophonographie est un délire.
44:41 La pédophonographie est un délire.
44:43 Oui mais l'artiste se défend d'avoir...
44:45 Eric, écoutez-moi, s'il vous plaît.
44:47 Chut, écoutez-moi.
44:49 L'artiste se défend d'avoir peint de la pédopornographie.
44:53 Et là on ne va pas avoir le temps d'un débat quasi philosophique.
44:55 Mais est-ce que vous devez associer forcément l'art et la morale ?
45:01 La réponse est non.
45:03 Ce n'est pas un problème de morale, c'est qu'il met en action quelque chose qui est condamné par la loi.
45:07 Ce n'est pas une question d'amoralité, c'est une question d'obscénité.
45:10 Mais est-ce qu'on a le droit d'aller sacrager une oeuvre d'art ?
45:13 C'est terminé.
45:15 L'art a pour vocation de faire parler.
45:17 Et il a réussi de ce point de vue-là.
45:19 En tout cas, elle a réussi, Myriam Kaddour.
45:21 Et le tableau, ça se trouve, ça va en avoir extrêmement cher en plus.
45:23 Je ne sais pas s'ils vont réussir à le nettoyer.
45:25 En tout cas, l'artiste a demandé à ce qu'il continue d'être exposé.
45:27 Vincent Fahandez, qui remplace Olivier Benkemoun en ce 8 mai.
45:32 Comment ça va, Vincent ?
45:34 Fort bien, merci. Je sentais un petit peu de riffifi dans l'air ce soir sur votre plateau.
45:37 Vous savez, c'est l'heure des pro 2.
45:39 Il faut que ça soit un peu rythmé, un peu épicé.
45:41 Sinon l'ami Pascal Praud ne sera pas heureux.
45:43 D'ailleurs, on salue Pascal.
45:45 Et Olivier Benkemoun au passage aussi.
45:47 Vincent Fahandez, qu'est-ce qu'il y a au programme ce soir ?
45:49 On va revenir sur cette journée du 78e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
45:54 C'est cérémonie à Paris et à Lyon.
45:56 C'est quelques manifestants également à Lyon en marge de cette visite d'Emmanuel Macron.
46:02 On aura également l'occasion d'évoquer les meilleurs moments du couronnement de Charles III ce week-end.
46:07 Et puis enfin, pourquoi est-ce qu'on s'énerve au volant ?
46:09 Pourquoi ? Réponse en toute fin d'émission.
46:11 Moi, ça ne m'arrive jamais en tout cas.
46:13 Vous ne me verrez jamais énerver au volant.
46:15 Ce ne sont vraiment pas des choses dont j'ai l'habitude.
46:17 Emery Gontier à la réalisation ce soir.
46:19 À la vision Ludovic Liebhard, au son Jean-François Couvlard.
46:22 Chef d'édition Samuel Vasselin, assisté de Maxime Lavandier et de Naomi Benhamou.
46:27 Que je remercie les trois derniers cités qui m'ont aidé à préparer cette émission.
46:32 Merci, chers amis.
46:33 C'est vrai qu'on n'a pas parlé de Charles.
46:34 J'aurais pu vous demander votre avis sur ce week-end.
46:36 Oh, c'est vrai, Jean-Michel Aulas, on n'a pas eu le temps.
46:39 Je salue personnellement et au nom du football français Jean-Michel Aulas,
46:44 qui a été un merveilleux président, 7 titres avec l'OL.
46:47 Il tire sa révérence pour laisser la place à Monsieur Textor.
46:51 Il a voulu faire le casse-du-siecle.
46:52 Qui est un acharné du SMS apparemment.
46:53 Il a voulu faire le casse-du-siècle, c'est rempocher l'argent et continuer à diriger.
46:56 Il vient de la comprendre Vincent Flandes.
46:58 Il a fallu 3-4 secondes de battement.
46:59 Si chez vous, vous l'avez compris, merci de m'écrire un petit message d'encouragement.
47:03 Merci beaucoup.
47:04 Merci à tout le monde.
47:05 À demain, je vous retrouverai pour Soir Info.
47:07 Bonne soirée.
47:09 Bye.
47:10 Merci à tous !