Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 Bonsoir à tous, ravie de vous retrouver place à l'heure des Pro 2 du vendredi.
00:05 On se retrouve dans une poignée de secondes, juste après le rappel de l'actualité.
00:07 Isabelle Piboulot, il est quasiment 20h.
00:09 Emmanuel Macron a réuni son conseil de la politique nucléaire à l'Elysée.
00:16 Le chef de l'État souhaite tenir le cap de la relance accélérée de la filière,
00:21 un chantier prioritaire face aux crises énergétiques et climatiques.
00:25 Pour l'heure, la présidence n'a pas fait d'annonce sur le calendrier de construction de 6 nouveaux réacteurs EPR2.
00:31 Les premières mises en service doivent avoir lieu d'ici 2035 au plus tard.
00:36 2,2 milliards de dollars à l'Ukraine de la part des Etats-Unis,
00:40 une nouvelle aide militaire incluant des roquettes,
00:43 ce qui pourrait quasiment doubler la portée de la force de frappe ukrainienne contre les Russes.
00:48 Par ailleurs, la France et l'Italie livreront au printemps un système de défense sol-air
00:53 pour aider l'Ukraine face aux attaques de drones, de missiles et d'avions russes.
00:58 Et puis le monde de la mode en deuil, Paco Rabanne est mort à l'âge de 88 ans,
01:03 le couturier espagnol s'est éteint dans le village de Porzal, près de Brest, où il vivait.
01:08 Homme d'affaires, parfumeur, le créateur était connu pour son excentricité et sa vision audacieuse,
01:14 il avait commencé sa carrière en créant des accessoires pour Dior, Saint Laurent ou encore Cardin.
01:21 L'heure des pro 2 du vendredi en compagnie de Judith Vainthrope.
01:25 Ce soir, bonsoir chère Judith, grand reporter au Figaro Magazine.
01:29 Patrick Roger nous accompagne, directeur de Sud Radio, directeur général de Sud Radio bien sûr.
01:34 Comment ça va monsieur Frédéric Durand, directeur de l'immigration politique,
01:37 ravi de vous accueillir tout comme Kevin Bossuet, professeur d'histoire géographique.
01:41 Les présentations sont faites, on a beaucoup de choses à évoquer ensemble ce soir jusqu'à 21h en direct.
01:47 Évidemment d'abord la famille de Siyem qui s'est exprimée aujourd'hui devant la presse,
01:53 au lendemain de la découverte du corps de la jeune femme tuée par un proche,
01:56 ce multirécidiviste de 39 ans dont on parlera également dans un instant.
02:01 Sachez qu'une autopsie était réalisée aujourd'hui, elle permettra peut-être certainement dans les jours qui viennent
02:06 d'en savoir plus sur les circonstances qui ont amené à ce passage à l'acte du principal suspect
02:11 qui a reconnu les faits en garde à vue.
02:13 Mais avant de s'intéresser à son profil, à ce qui aurait pu probablement être évité également, ce drame,
02:20 écoutez une première réaction de son cousin, donc le cousin de Siyem et sa cousine également,
02:25 ses deux cousins germains en état de sidération totale encore évidemment.
02:29 Siyem c'était quelqu'un d'adorable, vraiment, vous avez pu le voir, ça se réflétait sur son visage dans les photos.
02:37 Elle avait de la lumière, elle gardait des enfants comme elle pouvait garder sa grand-mère,
02:43 comme elle pouvait aider son frère quand il travaillait au snack,
02:48 elle était entre guillemets polyvalente, elle était aimante, voilà, on l'aimait, on l'aimait.
02:56 Je ne pourrais pas vous en dire plus, excusez-moi.
02:58 Juste que voilà la famille, on puisse se retrouver nous, juste nous, et faire notre deuil comme il se doit,
03:05 et qu'on enterre ma cousine comme il se doit.
03:07 Les mots manquent forcément dans un cas comme celui-là, on peut l'imaginer, c'est épouvantable pour la famille.
03:13 Oui, famille, c'est tout le village, un gardon de salle dans le Gard qui a été sous le choc,
03:18 qui connaissait parfaitement aussi les antécédents de l'accusé aujourd'hui,
03:23 qui est passé aux aveux avant-hier, parce qu'il était connu comme quelqu'un étant de violent,
03:29 alors on en parlera peut-être tout à l'heure, mais il était connu comme quelqu'un de violent,
03:32 donc le choc a été encore plus fort quand on a su qu'elle avait disparu, qu'elle était avec lui,
03:39 qu'il y a eu donc ensuite différentes spéculations sur relation amoureuse, pas amoureuse,
03:46 puisque lui c'est ce qu'il avait invoqué en tout cas,
03:50 et donc évidemment la disparition de cette jeune fille de 18 ans qui était vive, qui était alerte,
03:55 qui était connue de tout ça, c'est absolument, effectivement, terrible.
04:00 – Justement, il a été question de cette prétendue relation, pour l'instant seul l'accusé,
04:05 le présumé meurtrier de Siyem évoque une relation amoureuse entre lui et la jeune femme,
04:13 écoutez ce qu'en dit son cousin justement aujourd'hui.
04:15 – Personne n'a la moindre indication comme quoi il y a la moindre relation entre elle et ce monsieur,
04:21 le crime passionnel ça coûte moins, on sait tous que en faisant ça,
04:27 le gilet guillemet on va dire, il essaye d'enfouir la vérité,
04:32 mais on a confiance en la justice, on a confiance aux enquêteurs,
04:36 on nous a dit que c'est les meilleurs de France qui ont été mis sur cette affaire,
04:39 et on a confiance que la vérité ressortira tôt ou tard.
04:43 – Judith Vaintrobe, on est évidemment qu'au début de l'enquête,
04:46 mais c'est vrai que cet homme a donné d'emblée cette explication,
04:51 de dire "j'entretenais une relation sentimentale, je l'ai tuée par accident,
04:56 c'est un multirécidiviste qui a eu de nombreuses fois affaire à la justice",
04:59 on peut se dire aussi qu'il tente un peu d'atténuer son geste
05:03 à travers cette relation passionnelle qui aurait mené à ce drame.
05:07 – D'après ce qu'on sait, grâce aux témoignages notamment,
05:11 cet homme faisait peur à tout le monde,
05:14 donc vraiment imaginer qu'il ait eu une relation amoureuse,
05:19 je ne vais pas l'exclure, je ne mène pas l'enquête, je n'en sais rien,
05:22 mais ça paraît fort peu probable et c'est tellement évident
05:27 qu'il en tirerait un bénéfice sur le plan de la condamnation,
05:31 que forcément on est méfiant et puis on aimerait avoir des éléments supplémentaires,
05:37 ce n'est pas ça qui compte, la question qui compte c'est qu'est-ce qu'il faisait dehors ?
05:40 – C'est ça, émotion collective, car si elle m'a été tuée par une personne
05:43 qui n'aurait pas dû être en liberté, c'est ça vraiment qu'on retient
05:47 ces dernières heures, Kévin Bossuel.
05:49 – Mais c'est évident et moi il y a quelque chose qui m'a marqué
05:52 dans le témoignage de ce membre de la famille 2e, c'est "j'ai confiance en la justice",
05:56 comment peut-on encore avoir confiance en la justice quand on sait…
05:59 – C'est une famille qui est admirable, encore une fois j'ai envie de dire
06:02 une famille qui est d'une résilience, d'une dignité depuis 2-3 jours maintenant.
06:06 – Parce que sans vouloir m'avancer, on peut dire que la justice a quand même fauté,
06:10 parce que cet individu n'avait rien à faire dehors,
06:13 il y a toujours des aménagements de peine qui font que finalement,
06:17 les juges qui sont condamnés ne font pas la totalité de leur peine.
06:21 Et moi j'aimerais qu'un jour les juges rendent des comptes,
06:24 parce qu'il n'est pas normal que finalement les juges soient la seule corporation
06:28 qui n'ait pas à rendre des comptes, la justice est rendue au nom du peuple français,
06:33 ce juge est payé par le fruit de nos impôts, donc il est normal qu'on puisse lui demander
06:38 pourquoi vous avez pris telle ou telle décision.
06:42 Et de manière générale, moi j'en ai marre aussi d'entendre une partie de la gauche
06:46 de manière générale nous raconter qu'il faut penser aux coupables,
06:49 il faut penser à la réinsertion, certes, mais il faut aussi penser à protéger la société.
06:54 On sait que cet individu était dangereux, d'ailleurs il devait être jugé,
06:59 il aurait dû être jugé encore pour séquestration,
07:02 qu'est-ce que cet individu fait dans la nature ?
07:05 Je crois qu'on peut dire très clairement que si la justice avait fait son travail,
07:08 CM serait encore en vie aujourd'hui.
07:10 – Et ça, ça fait très mal à la famille, écoutez ce dernier extrait de son cousin
07:13 aujourd'hui justement à ce propos.
07:15 – Ce qui nous touche c'est qu'il était sous liberté,
07:18 il comparait ses livres aux assises, après ce qu'il a fait,
07:21 c'est un étonnement de savoir que monsieur comme ça pouvait voyager dans toute l'Europe
07:24 et ce monsieur se baladait, il n'avait ni besoin de pointer un gendarmerie,
07:29 ni besoin de rendre quelconque compte à l'État.
07:32 Si il y aurait eu, entre guillemets, des moyens mis de l'État à disposition
07:39 du service de justice, afin que ce monsieur puisse être jugé plus tôt,
07:44 on aurait pu éviter le drame.
07:46 – Frédéric Durand, je rappelle ce récent sondage CSA pour CNews,
07:50 87% des Français estiment que la justice est trop laxiste avec les multirécidivistes,
07:55 ce n'est pas ce énième fait d'hiver qui va faire changer l'opinion d'avis,
07:58 ça c'est une certitude.
08:00 C'est vrai, Kevin a débuté, a commencé à le dire,
08:03 on a un système d'érosion des peines qui font que des multirécidivistes
08:07 ne font quasiment pas de détention et ça crée ce sentiment d'impunité.
08:11 Les bras nous en tombent à chaque fois, mais on a l'impression que l'histoire
08:14 se répète sans cesse, c'est insupportable.
08:16 – Là pour le coup, si on a bien compris, il a été condamné à 12 ans,
08:18 il en a fait 3. Donc là il ne s'agit pas de la justice.
08:21 – En gros, si je veux résumer encore plus rapidement,
08:23 il aurait dû être en prison jusqu'en 2024.
08:25 – Voilà, donc il en a fait 3.
08:28 Donc on se demande, là, la question, ce n'est pas la question de la peine elle-même,
08:31 c'est la question du juge d'application des peines,
08:33 puisque c'est l'exécution de la peine qui est un juge, c'est pas la condamnation.
08:37 Donc si au sein même de la justice, on condamne de telle sorte
08:40 et que derrière, effectivement, le juge d'application des peines,
08:43 parce que c'est à lui de rendre des comptes à ce stade-là,
08:45 de dire "mais pourquoi on a réduit à tel point la peine ?"
08:48 On peut comprendre qu'on réduise des peines en fonction des comportements, etc.
08:51 Ce n'est pas exclu, mais là c'est totalement ridicule.
08:55 C'est-à-dire qu'on refait un procès dans le procès en vérité.
08:58 Le juge d'application des peines, finalement, refait un procès
09:01 dans le procès qui n'est pas du tout contradictoire en l'espèce,
09:03 même si on peut faire appel à une décision du juge d'application des peines.
09:06 - On a l'impression que la justice n'est pas du tout concernée
09:09 par la dangerosité potentielle de l'individu.
09:12 C'est ça qui est, encore une fois...
09:14 - C'est vrai, il y a eu des détestations de la part des juges de la prison.
09:17 Il y a plusieurs raisons.
09:19 Une des raisons, c'est que les prisons sont surremplies en France.
09:22 C'est comme ça, c'est la vérité.
09:24 Et la deuxième raison, c'est qu'il y a toujours l'espoir d'une réinsertion.
09:27 Mais là, pareil cas. Vu le profit de cet individu,
09:30 effectivement, je comprends que tout le monde ait eu peur.
09:32 - La première mission de la justice, c'est de protéger la société.
09:35 Protéger la société des individus dangereux.
09:38 Et il y a eu une faillite, encore une fois.
09:40 - Complètement. Ensuite, la justice, et c'est vrai aussi, il faut le dire,
09:43 ceci n'excusant pas cela, on est les clochards de l'Europe
09:46 en termes de justice en France.
09:48 On est les grands clochards.
09:50 C'est-à-dire qu'il y a des tas de tribunaux qui sont complètement débordés.
09:53 Et donc, il faudrait un...
09:55 Alors vous savez que Dupond-Moretier a obtenu 8% sur le dernier budget,
09:58 la vingt dernier budget d'augmentation, mais ça ne suffit pas en vérité.
10:01 Donc, d'une part, il y a un manque de moyens qui est évident.
10:04 Et d'autre part, je pense que là, il y a un vrai problème.
10:07 Pourquoi les juges ne rendent pas des comptes ?
10:09 Alors, il y a les dépanneurs de la justice, on est tous d'accord pour la respecter.
10:12 Mais à un moment donné, quand il y a des erreurs de telle nature,
10:17 je pense que tous dans nos métiers respectifs,
10:19 moi je suis directeur de la publication, si je publie quelque chose qui ne fonctionne pas,
10:22 je vais aller à procès.
10:24 - C'est incompréhensible. Une erreur de diagnostic à ce point
10:27 doit amener à identifier des responsabilités.
10:29 On ne peut pas vivre autrement dans ce pays.
10:31 Il n'y a jamais de responsable, jamais d'explication.
10:33 Et surtout, jamais d'excuses.
10:35 Le juge d'application des peines qui a fait sortir cet homme de prison,
10:38 il a un moment, il devait se regarder dans un miroir,
10:40 s'adresser à cette famille et ne serait-ce que prononcer des excuses envers eux.
10:44 - Oui, mais il y a plusieurs choses.
10:46 C'est vrai qu'il avait fait de la détention provisoire avant aussi l'exécution de sa peine.
10:49 Ce qui fait qu'il a fait quand même un peu plus de prison.
10:51 - Sauf que là, il était libre comme l'air.
10:52 - Là, il était libre parce que c'était pour un autre procès.
10:54 Vous imaginez qu'il y avait des faits qui avaient eu lieu en 2011,
10:58 du cardjacking, etc.
10:59 Parce qu'il était un peu spécialisé, entre guillemets, de l'enlèvement de séquestration.
11:04 D'ailleurs, dans cette affaire de Chiem, on a dit qu'à un moment donné,
11:06 on a retrouvé, alors l'enquête le dira,
11:08 on a retrouvé sur son ordinateur des mails parlant de séquestration.
11:13 Est-ce qu'il avait une volonté d'enlèvement ou quoi que ce soit ?
11:16 - De monter un coup.
11:17 - Bref, monter quelque chose.
11:19 Ce qui est possible derrière.
11:21 Mais c'est vrai qu'il existe tout de même des procédures
11:23 pour des gens qui ont été condamnés à plusieurs reprises,
11:26 qui ont effectué de longues peines de prison,
11:28 qui ensuite sont dans l'attente d'un nouveau procès,
11:31 puisque là, il devait avoir son nouveau procès cette semaine, me semble-t-il.
11:36 Ces gens-là, à partir du moment où ils ont eu autant de condamnations
11:39 pour des faits d'une extrême violence,
11:41 il existe des procédures.
11:43 Mais il y a malheureusement, c'est vrai, une idéologie,
11:46 une philosophie de la justice en France,
11:49 où, comme le disait Kevin tout à l'heure,
11:52 on va davantage vers une réinsertion plus qu'autre chose.
11:57 - Que quelqu'un qui a été condamné une, deux, trois fois
12:00 bénéficie de remises de peine, d'aménagement
12:03 pour une bonne conduite ou pour des raisons qu'on peut imaginer,
12:08 très bien.
12:09 Mais là, on parle de quelqu'un qui a 14 condamnations à son actif
12:12 et on les voit sous nos yeux.
12:13 Est-ce qu'on ne pourrait pas se dire
12:15 qu'après un certain nombre de condamnations,
12:17 on arrête les remises de peine et les aménagements
12:19 parce qu'on est face à des individus qui, de toute évidence, sont irrécupérables ?
12:23 - On parle beaucoup des juges, on a raison.
12:26 Mais il n'y a pas que, il y a aussi le politique.
12:28 Or, c'est le politique qui, depuis des années et des années,
12:31 depuis Christiane Taubira et depuis tous ses successeurs,
12:35 considère qu'il faut à tout prix éviter la prison.
12:40 Le Figaro a publié une enquête réalisée par l'Institut pour la Justice
12:45 d'où il ressort que 59% des condamnés à la prison n'en feront jamais.
12:53 - De la prison ferme en plus.
12:56 C'est pas parce qu'il y a la prison avec sursignes, mais de la prison ferme.
12:59 - C'est ce rapport qui se base sur les condamnations
13:02 et les incarcérations entre 2016 et 2020.
13:04 - Détail accablant, ça n'est pas un chiffre sorti
13:08 par un horrible institut de droite qui raconte n'importe quoi.
13:11 La chancellerie confirme.
13:13 Elle dit oui, ça correspond à une proportion normale
13:15 étant donné le dispositif de texte législatif ou réglementaire
13:20 qui nous permettent d'aménager...
13:22 - C'est même plus cocasse que ça.
13:25 La chancellerie ne confirme pas, mais elle n'infirme pas.
13:29 Elle dit "vous avez sans doute raison".
13:32 - Et à l'arrivée de toutes les semaines, vous avez quelqu'un qui décède ou qui est agressé.
13:37 - Depuis le 1er janvier, c'est-à-dire tout récemment,
13:42 les condamnés à deux ans de prison qui n'ont pas eu d'aménagement de peine,
13:46 précisément parce que le juge d'application des peines a dit
13:50 "celui-là, on ne le fait pas sortir, c'est trop dangereux",
13:53 vont sortir automatiquement avant sa peine,
13:58 trois mois avant la fin de sa peine.
14:00 C'est une mesure qui est entrée en vigueur au 1er janvier.
14:03 - Et ça, les gens ne peuvent plus accepter ça.
14:05 Il y a un décalage total entre l'attente de la population et...
14:08 - Avant la fin de la peine, vous sortez automatiquement.
14:10 - Il y a quand même une idéologie qui est en train de gangréner notre société.
14:16 - Non, mais ça, c'est politique.
14:18 - L'idéologie est quand même surpuissante.
14:20 Moi, j'en ai marre de cette culture de l'excuse,
14:22 toujours "mais regardez le pauvre, regardez d'où il vient,
14:25 c'est normal qu'il commette ce genre de choses,
14:27 ou même si ce n'est pas normal, il faut excuser, regardez son parcours".
14:30 Mais c'est insupportable pour les victimes.
14:32 Ce n'est plus compréhensible, en effet, pour les gens.
14:35 Et concernant l'idéologie, moi, j'ai déjà vu des décisions de justice.
14:38 J'ai eu l'impression qu'il y avait des décisions
14:40 qui culpabilisaient les victimes et qui victimisaient les coupables.
14:44 Comment voulez-vous qu'il y ait dans ce pays
14:46 une forme d'harmonie sociale,
14:48 une forme de consensus autour de notre justice
14:50 quand certains juges rendent des décisions
14:52 qui ne sont pas acceptables pour les Français ?
14:54 - Parce que vous dévitalisez des sanctions.
14:55 - Et dernière chose, on l'a vu au cours de la présidentielle,
14:57 vous avez eu quand même des juges qui se sont immiscés
14:59 au cours d'une présidentielle et qui ont fait ouvertement perdre
15:02 François Fillon, sans doute parce qu'il était de droite.
15:04 - C'est un autre sujet.
15:05 - C'est un peu marrant.
15:06 - Non, mais là, on extrapole.
15:07 - Ça reste quand même à travers de la gorge.
15:09 Non, ça ne l'extrapole pas, ça reste l'idéologie de la vie de certains.
15:11 - C'est un peu comme le drame, on est sur l'assassinat d'une gamine,
15:14 on n'est pas sur un chef d'état en puissance, en péché.
15:17 - On est allé à l'extrême de ça et c'est pour ça que ça ne fonctionne plus.
15:22 Je donnais l'exemple tout à l'heure de l'indépendance de la justice.
15:24 Oui, on est tous d'accord pour que la justice soit indépendante,
15:27 ne soit pas sous pression ni de politique, etc.
15:29 Sauf qu'en allant au bout, on peut se permettre de faire à peu près tout
15:32 sans jamais rendre de compte.
15:33 Deuxième chose, la question de l'individualisation de la peine.
15:36 C'est pour ça que certains se posent aux peines planchées
15:38 parce qu'il y a en France, et dans beaucoup de pays aussi,
15:40 individualisation de la peine, c'est-à-dire on prend en compte le parcours.
15:43 Ce qui peut se comprendre aussi si on reste raisonnable avec ces notions-là.
15:49 On comprend qu'on puisse individualiser.
15:51 - Mais même en termes d'individualisation, vous avez 14 condamnations.
15:54 D'où, à quel moment, vous aménagez la peine de quelqu'un qui a 14 condamnations ?
15:58 - Dans ce cas-là, c'est plus un cas bien acheté.
15:59 - Mais moi, c'est ce cas qui m'intéresse.
16:01 - Tout à fait d'accord.
16:02 On est allé complètement au bout d'une logique qui, à mon avis,
16:05 desserre la société tout-à-dire et le peuple français n'en veut plus.
16:09 Maintenant, pour autant, est-ce qu'il ne faut pas se poser la question de la réinsertion ?
16:12 Bien sûr que oui !
16:13 On ne peut pas évacuer comme ça la réinsertion après avoir réglé ces questions-là.
16:18 - Mais personne ne l'évacue.
16:19 C'est juste qu'il y a un moment, je vous dis, vous avez 14 condamnations.
16:22 Quel sens ça a, Kévin ?
16:24 Quel sens ça a pour des délinquants, des criminels,
16:26 d'être condamnés à des peines qui ne sont pas totalement exécutées ?
16:28 Ça nourrit forcément cette impunité.
16:32 - 59% seulement des condamnés vont en prison.
16:36 - Mais bien sûr !
16:37 Le terreau de l'un des délinquants, c'est le lâcher le feu de la justice.
16:41 - Vous créez l'impunité.
16:42 - D'un délinquant qui se dit "de toute façon, si je commets tel ou tel acte, je peux,
16:46 je vais avoir une petite peine et puis après je serai à nouveau relâché".
16:49 14 condamnations, pour moi, c'est la prison à vie.
16:51 À partir du moment où on représente un danger pour le reste de la société,
16:55 on est enfermé.
16:56 La justice doit protéger. Point.
16:58 - Après, on ne peut pas aller uniquement dans ce sens, enfermer des gens à vie,
17:03 ça n'a aucun sens non plus.
17:04 - Ah bah si, ça a un sens.
17:05 - Non mais je ne dis pas ça et c'est terrible parce qu'il y a évidemment cette histoire
17:09 et donc là on se dirait "oui, cette personne doit être enfermée à vie aujourd'hui".
17:13 Mais pour les faits précédents, la prison ne doit pas être pour ça.
17:16 La prison, ça doit être une punition et ensuite une réinsertion.
17:20 Et on en vit bien sûr.
17:21 - Sauf que si la punition n'est pas effectuée jusqu'au bout,
17:24 vous créez ce sentiment d'impunité.
17:26 - Et une protection de la société.
17:27 - Laissez finir.
17:28 - Vous oubliez l'élément le plus important.
17:30 - On oublie bien souvent ce terme de punition.
17:33 La punition doit être là et il doit y avoir dans le même temps une forme de réinsertion derrière.
17:38 Parce que sinon ce sont des fabriques.
17:40 Les prisons deviennent des fabriques de quoi aujourd'hui ?
17:42 - Moi je préfère.
17:43 - Des fabriques à criminels.
17:44 - C'est d'abord une protection.
17:45 - Et bien sûr.
17:46 - Pardon, c'est d'abord une protection.
17:47 - Moi je préfère.
17:48 - Attendez, juste la protection, je suis d'accord avec vous Judith.
17:50 C'est d'abord une question de protection.
17:52 Mais justement, le travail qui va devoir être fait en prison auprès de ces gens-là,
17:56 c'est aussi une protection pour nous.
17:57 Parce que sauf à les mettre tous à...
17:59 Donc pour nous protéger, il faut qu'il y ait les moyens qui soient mis.
18:02 Parce que ou on les met en prison à vie pour ceux qui doivent y rester à vie,
18:05 c'est la vie, ou dans un hôpital psychiatrique.
18:07 Parce que vous savez que vous avez 45% des détenus qui sont en réalité psychiatriquement touchés.
18:13 Mais ou on les met à vie, ou alors ceux qui ont vocation à ressortir, il faut aussi les accompagner.
18:17 Parce que pour notre propre bien, pour protéger les Français.
18:20 - Sauf que, encore une fois, allez, y a des peines, effectuez les peines.
18:24 - Et puis après, s'il y a vocation à sortir, en effet, évidemment, la prison doit réinsérer.
18:28 - Et chacun a droit, en effet, à une chance, après avoir purgé sa peine.
18:34 Aujourd'hui c'est 6ème.
18:35 Hier c'était Lola, pour ne pas en citer d'autres.
18:38 Demain, il y en aura forcément une autre.
18:40 C'est ça qui est terrible à dire.
18:41 Il y en aura, il y en aura d'autres.
18:43 Régulièrement, des jeunes femmes sont victimes
18:45 parce que notre société n'est pas capable aujourd'hui de les protéger.
18:50 - Et parce que là, on parle d'un drame terrible avec cette jeune fille.
18:53 Mais il y a beaucoup d'autres faits dans la société
18:56 qui bien souvent pourrissent la vie des quartiers.
19:00 On en parle avec des gens qui sont condamnés,
19:02 qui n'effectuent pas, comme le disait Judith, leur peine.
19:04 Et qui continuent de pourrir jusqu'au jour où il y a un fait beaucoup plus grave.
19:08 - Et en conclut, je voudrais rappeler encore une fois
19:11 à quel point cette famine est digne et exemplaire.
19:13 On a vu d'ailleurs, sur le premier extrait d'interview,
19:16 on a vu ce jeune homme qui était sur la gauche du cousin,
19:19 qui est le petit frère de Siyem, qui était dans un état évidemment terrible,
19:24 qui n'a pas voulu s'exprimer, mais qui était présent, qui est très digne.
19:28 La famille qui reçoit de nombreux messages de toute la France,
19:31 même de l'étranger, qui a même eu des propositions de cagnottes,
19:35 de dons d'argent pour les aider à surmonter cette épreuve.
19:39 Et qui a refusé toute forme d'argent ou d'aide financière.
19:43 Ça dit encore une fois beaucoup sur cette famille
19:46 et l'aspect absolument exemplaire qu'ils ont d'aborder ce drame.
19:50 On suivra évidemment l'enquête et notamment les résultats de l'autopsie
19:53 qui en diront plus et qui certainement mettront à mal
19:57 la version du principal accusé.
20:00 On enchaîne avec nos grèves qui nous sont chères, chers amis.
20:05 Cette réforme des retraites qui continue de crisper un maximum.
20:09 Faut-il interdire les grèves des transports pendant les vacances ?
20:12 C'est ce soir, vous le savez certainement, vous qui êtes peut-être en famille,
20:16 le début des congés d'hiver pour la zone A, des vacances qui arrivent
20:20 au même moment que la mobilisation sociale contre la réforme des retraites.
20:23 Deux dates à retenir si vous avez un train à prendre.
20:26 Le 7 février, mardi, grosse perturbation après avoir dans les transports.
20:30 Le samedi 11 février, là s'il y a des grèves c'est plus embêtant
20:33 car c'est au moment vraiment des départs en vacances.
20:36 Le ministre des Transports qui a commencé à évoquer l'éventualité,
20:39 pourquoi pas, d'une obligation de continuité de services.
20:43 C'est possible, ça existe chez certains de nos voisins,
20:46 notamment chez les Italiens. Écoutez Clément Beaune aujourd'hui.
20:49 Moi je veux qu'on ait des réponses concrètes et pas des slogans.
20:53 Le service minimum, si c'est un pourcentage de services,
20:55 on sait que c'est extrêmement difficile à faire.
20:57 Parce que soit vous mettez un très haut pourcentage de services,
20:59 et là c'est une atteinte au droit de grève,
21:01 qui est protégée heureusement par notre Constitution.
21:03 Soit vous mettez des taux de services, 10%, 20% des trains qui sont très bas.
21:07 En réalité ça n'améliore pas vraiment la situation
21:09 par rapport à ce qu'on connaît même les jours de grève.
21:11 Donc ce qu'on regarde, il faut le regarder sérieusement
21:14 pour avoir des vraies réponses pratiques pour les usagers.
21:16 C'est la question des mobilisations au sein des entreprises publiques.
21:19 Quand il y a des salariés grévistes par exemple,
21:21 il y a d'autres volontaires qui peuvent remplacer, rendre service.
21:24 Il y a la question aussi des délais.
21:26 Parce que quand il y a une grève, parfois c'est un peu moins grave
21:29 si on s'organise à l'avance, si on sait à l'avance.
21:31 Aujourd'hui il y a un délai de 48 heures qui est fixé par la loi.
21:34 La loi d'ailleurs dite sur le service minimum.
21:36 On peut regarder, mais ce sera un débat législatif
21:38 qui prendra un petit peu de temps,
21:40 si ces délais ne peuvent pas être aménagés ou complétés.
21:42 C'est une piste de réflexion aussi.
21:44 Et puis je crois que par le dialogue social,
21:46 on peut d'abord éviter les grèves.
21:48 Là il y a la question de la réforme des retraites qui est particulière.
21:51 Mais quand il y a du dialogue social sur les salaires,
21:53 sur les conditions sociales, c'est comme ça en réalité qu'on évite les conflits.
21:56 C'est vrai que c'est très encadré chez nos voisins italiens.
21:58 On a regardé de près ça tout à l'heure avec Benjamin Manon.
22:01 Regardez cette infographie.
22:03 Vous avez des dates pendant Pâques, les vacances d'été,
22:06 la Toussaint, l'Épiphanie, lors d'élections également.
22:09 Interdiction de faire grève à ces dates.
22:12 Pourrait-on s'en inspirer, Judith ?
22:14 Oh oui !
22:15 Et comment ? Il y a encore plus fort.
22:17 Vous allez en fâcher beaucoup là.
22:19 Tant pis.
22:20 En Allemagne, les fonctionnaires n'ont pas le droit de faire grève du tout.
22:24 Quand on rentre dans la fonction publique allemande,
22:27 on sait qu'on n'aura pas le droit de faire grève.
22:29 C'est une contrepartie, une obligation.
22:31 Mais là on parle d'une tradition française.
22:33 Il y a des traditions qui peuvent changer.
22:35 Vous voulez vous convertir aux traditions italiennes et pas aux traditions allemandes ?
22:38 Je ne me convertis à rien.
22:40 Je suis là juste pour recueillir vos avis.
22:42 On a un service minimum qui a été instauré,
22:45 en tout cas sous ce nom-là, par Nicolas Sarkozy en 2007,
22:48 qui n'assure pas de service minimum.
22:50 Pourquoi ? Parce que le droit de réquisition qui existe,
22:53 les juges peuvent réquisitionner,
22:56 obliger des agents à assurer le service public dont ils sont chargés,
23:01 à assurer la liberté de circulation,
23:03 parce que c'est de ça qu'on parle.
23:05 C'est juste une liberté fondamentale.
23:07 Ils ne le font pas vraiment à reculons.
23:11 On l'a vu avec les raffineries,
23:13 où il a fallu attendre des jours et des jours
23:15 pour que des juges se prononcent pour des réquisitions
23:18 et qu'enfin elles aient lieu.
23:20 Ils ne le font pas parce qu'ils ont peur de la réaction,
23:24 de l'opinion, et ils ont peur de la majorité.
23:28 La majorité des Français est attachée au droit de grève.
23:32 Ils ont peur surtout des réactions de la minorité agissante.
23:36 Vous avez des politiques qui sont transies de peur,
23:39 en disant "si on utilise le droit de réquisition,
23:42 ça va être une catastrophe",
23:44 et on se retrouve complètement bloqués.
23:46 Regardez ce sondage qu'on vous montrait depuis hier.
23:48 43% des Français sont favorables à l'interdiction des grèves
23:51 pendant les vacances scolaires.
23:53 57% sont défavorables.
23:55 L'hostilité à la réforme est plus forte
23:59 que les menaces de blocage dans notre pays.
24:01 Oui, vous connaissez les Français.
24:03 On ne changera évidemment pas les Français,
24:06 cette culture de la contestation,
24:08 cette culture de la révolution.
24:10 C'est notre identité, Kevin, soyez fier.
24:13 Il y a une partie de notre identité que j'aimerais bien liquider.
24:16 Moi, je suis d'accord avec le calmant.
24:18 Je suis fonctionnaire d'État,
24:21 je n'ai jamais fait grève et je ne ferai jamais grève.
24:25 J'ai l'amour du service public chevillé au corps.
24:29 Mais c'est par amour du service public qu'ils font grève.
24:31 Non, ce n'est pas vrai.
24:32 Et pour moi, faire grève,
24:34 ce serait finalement renoncer à ma vocation première.
24:37 En outre, je trouve que les gens qui font grève,
24:40 qui empêchent les gens de circuler,
24:42 qui empêchent les gens d'aller travailler,
24:44 c'est juste une honte.
24:45 On peut protester, on peut contester une réforme,
24:47 mais sans empêcher les autres de mettre en avant leur liberté.
24:52 À un moment donné, ça va bien.
24:54 Il y en a marre que dans ce pays,
24:55 il y ait une minorité qui fasse la loi
24:57 et que les politiques soient plavants devant cette minorité.
25:00 - Kevin, là, je parle de la réforme des retraites.
25:02 70 % des Français sont contre,
25:04 93 % des actifs.
25:06 Les Français sont avec les grévistes.
25:08 Les Français valident le blocage.
25:10 - Moi, je vous dis, on peut manifester,
25:12 être contre une réforme sans bloquer tout un pays.
25:14 - Kevin Bossuet, c'est la théorie du passager clandestin.
25:17 - C'est-à-dire ?
25:18 - C'est-à-dire qu'en fait, il bénéficie de beaucoup de choses
25:21 que les grévistes lui ont obtenues.
25:23 Parce qu'évidemment, quand ça se débloque au niveau des salaires,
25:26 il ne dit pas "non, je ne veux pas"
25:28 parce que je ne suis pas allé manifester.
25:30 Je dirais "toi, tu n'as pas manifesté pour ça,
25:32 mais toi, tu n'auras pas."
25:34 Je vais finir.
25:35 Déjà, en soi, c'est tellement facile.
25:38 Quand on peut se dire "je ne ferai jamais grève",
25:40 si vous pouvez la faire un peu moins...
25:42 - Je ne sais pas quelle grève récente,
25:44 pour conséquence de monter mon salaire.
25:46 - Vous êtes où contre cette réforme des retraites ?
25:48 - Moi, je ne suis pas forcément contre cette réforme des retraites.
25:51 - Ah, vous n'êtes pas forcément contre.
25:53 - Une autre chose.
25:54 - Réponse de Norman.
25:55 - Moi, je pense que si on veut être cohérent jusqu'au bout,
25:57 tous les acquis de la fonction publique jusqu'à vous,
26:00 parce que c'est une histoire, la grève aussi,
26:02 c'est une histoire de combat sociaux.
26:04 C'est trop facile de la limiter juste à des gueulards alcooliques
26:07 qui vont manifester.
26:08 Non, ce n'est pas ça dans l'histoire.
26:10 - C'est un peu de la vie, ça ?
26:11 - C'est un peu de la vie, ça.
26:12 - C'est-à-dire qu'à un moment donné, ce ne sont que des gueulards.
26:14 D'ailleurs, on parle de grogne, comme s'il s'agissait d'animaux,
26:16 parce que ce sont les animaux qui grognent, ce ne sont pas les êtres humains.
26:18 - Ce n'est pas faux.
26:19 - Moyennant quoi, moi, je pense que si on ne veut pas de grève,
26:22 il ne faut pas profiter des avantages que vous a fait obtenir la grève.
26:25 Ensuite, oui, la majorité des Français sont d'accord...
26:28 - Et on va conclure.
26:29 - Parce que c'est universel, ce problème-là des retraites.
26:32 Ils ne sont pas d'accord, les Français,
26:33 quand ça concerne les corporations, pour les régimes spéciaux,
26:35 vous ne pouvez jamais autant de gens dans la rue.
26:37 - Là, ça dépasse les corporations, c'est vrai.
26:38 - Quand ça concerne tout le monde, ils sont d'accord.
26:39 Et dernier rechange, il faut les interdire pendant les vacances.
26:41 Mais alors pourquoi il ne faut pas les interdire pendant le travail ?
26:43 Parce que vous voulez empêcher les gens d'aller travailler.
26:45 - C'est pour ça qu'on est pour la mécanique.
26:46 - Parce que c'est ce qu'il veut dire, donc on les interdit complètement.
26:48 C'est-à-dire pas dans les vacances, pour que les gens partent à vacances,
26:50 et pas dans le travail, pour qu'ils puissent aller travailler.
26:52 Donc on interdit la grève.
26:53 - On va redire un mot, parce que Patrick n'a rien dit,
26:55 et que j'ai encore une ou deux questions à vous poser.
26:59 On va parler aussi de ces obstructions de la NUPES,
27:02 et ça se tend également avec la gauche,
27:04 cette histoire de motion référendaire.
27:06 On entendra Sandrine Rousseau,
27:07 qui nous en a fait une très très belle encore.
27:09 Restez avec nous rien que pour l'entendre.
27:10 A tout de suite.
27:11 L'heure des pro 2 revient juste après le rappel de l'actualité.
27:18 Il est quasiment 20h30.
27:19 Isabelle Piboulot.
27:21 Adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
27:25 Volodymyr Zelensky juge possible d'engager les discussions cette année.
27:29 Lors d'un sommet à Kiev,
27:31 le président du Conseil européen a affirmé son soutien.
27:34 "L'Ukraine c'est l'UE, l'UE c'est l'Ukraine",
27:36 a déclaré Charles Michel.
27:38 Mais le processus d'adhésion, ardu, nécessite des réformes
27:41 et pourrait prendre des années.
27:43 Le réalisateur iranien Jafar Panahi libérait sous caution.
27:47 Il était emprisonné depuis près de 7 mois en Iran.
27:50 Le cinéaste de 62 ans avait entamé une grève de la faim
27:54 il y a deux jours pour protester contre ses conditions de détention.
27:57 Jafar Panahi avait été arrêté le 11 juillet pour propagande contre le système,
28:02 soit deux mois avant le début de la vague de contestation en Iran.
28:06 Et puis en Formule 1, Ford fera son retour en 2026.
28:10 Le constructeur automobile s'associera à l'écurie Red Bull en tant que motoriste.
28:15 La marque américaine s'était retirée du championnat de F1 en 2004.
28:19 Le retour de Ford en F1 coïncidera avec la mise en place du règlement sur les nouveaux moteurs,
28:24 comprenant l'utilisation des carburants 100% durables.
28:28 Patrick Roger, elle n'est pas compliquée la question qu'on se pose depuis quelques minutes
28:35 qu'on a entamé avant la pause ?
28:36 Est-ce qu'il faut revoir le droit de grève dans ce pays ?
28:38 Oui, mais c'est une vraie question.
28:40 Non mais c'est une vraie question.
28:41 En revanche, ce que fait Clément Bohn, c'est qu'il est en train de mettre de l'huile sur le feu.
28:46 On ne la pose pas en plein conflit.
28:47 Pourquoi ?
28:48 Ce n'est pas en plein conflit.
28:49 Il est ministre depuis un petit bout de temps.
28:51 Oui, mais il s'adresse aux Français qui vont prendre le train et qui vont voyager pendant les vacances.
28:55 C'est le bon moment aussi d'entrer dans cette brèche.
28:57 Mais vous n'allez pas légiférer à ce moment-là.
29:00 Il veut retourner l'opinion.
29:01 Il veut retourner l'opinion.
29:02 Il redonne de la vigueur aux grévistes, potentiellement bien sûr.
29:05 Il voit qu'il y a ce sondage qui est favorable.
29:07 Pourquoi ?
29:08 Parce qu'aujourd'hui, beaucoup de gens sont derrière les grévistes contre la réforme des retraites.
29:15 Et pas seulement d'ailleurs.
29:16 Vous avez vu que c'est un ensemble.
29:18 Ce n'est pas uniquement contre la réforme des retraites.
29:20 Bien sûr.
29:21 C'est contre la chère.
29:23 Franchement, je vais vous dire, j'ai l'impression qu'on est en train de voir naître une sorte de mouvement des gilets jaunes 2.0, mieux encadré.
29:29 Totalement.
29:30 Et qui est en train de prendre de manière populaire dans les villes, les sous-préfectures, les villes moyennes.
29:35 Rien n'est audible, j'allais dire l'inverse.
29:38 Rien n'est audible en ce moment.
29:39 Et je pense que plutôt que d'inspirer des exemples à l'étranger, c'est très bien.
29:43 Mais si on regarde en France, il y a des choses qui sont intéressantes, qui sont faites.
29:46 Quand on voit le fonctionnement depuis les années 60 dans les hôpitaux, où il y a un vrai service minimum,
29:52 qui est, contrairement au transport, est assuré.
29:55 C'est-à-dire que sinon, il y a une mise en danger.
29:57 Donc, on doit s'inspirer de ce qui se fait le week-end, pendant les jours fériés.
30:01 On pourrait très bien le faire dans les transports.
30:03 Et ça fonctionnerait, bien sûr.
30:04 Le gouvernement malmené par la rue, par les syndicats, malmené par l'opposition.
30:09 Également, les débats à venir à l'Assemblée risquent d'être musclés ces prochains jours.
30:14 C'est avec 20 000 amendements qui ont été déposés.
30:18 Plus de la moitié par la France Insoumise, ce qui risque de compliquer évidemment les discussions
30:23 et l'avancée des débats sur les différents articles de ce projet de loi.
30:26 Écoutez, alors qu'on voit les chiffres, c'est hallucinant.
30:30 C'est de l'obstruction pour Elisabeth Borne.
30:34 J'entends, et on l'a vu aussi dans l'examen en commission, que tout le monde n'est pas dans le débat.
30:40 Vous savez, quand on a des invectives en commission,
30:43 quand on a des milliers d'amendements qui sont présentés,
30:47 on n'est pas en train de vouloir modifier le projet, construire un projet.
30:52 On n'est pas en train non plus de dire aux Français ce qu'on leur propose en alternative.
30:58 Qu'est-ce qu'on propose pour assurer l'avenir de notre système de revenu ?
31:01 Si vous étiez à ma place, encore faut-il que vous laissiez le temps au Parlement de débattre.
31:05 Je pense qu'il y a du temps.
31:07 C'est vrai que quand on voit qu'il y a 20 000 amendements,
31:10 c'est sûr que je pense que ça ferait 4 mois de débat au Parlement.
31:14 Réaction de Marine Le Pen aujourd'hui.
31:16 En déposant des milliers d'amendements, la NUPES va permettre au gouvernement
31:18 de faire passer la réforme des retraites en première lecture, sans vote.
31:21 Nous avions la possibilité de rejeter ce texte,
31:23 mais leur stratégie stupide d'obstruction va nous en empêcher.
31:26 Frédéric Durand, 20 000 amendements, l'attitude de la gauche est non compréhensible.
31:30 Où est-ce qu'il faut la déplorer ?
31:32 Darmanin dit donc que la NUPES bordélise l'Assemblée.
31:35 Macron bordélise le pays.
31:37 Je dirais que ce qui se passe à l'Assemblée, je ne défends pas l'idée de déposer…
31:40 Sur les 20 000 amendements ? Et l'obstruction au débat ?
31:42 Non, je ne défends pas ça.
31:44 Après, il faut mieux connaître le règlement de l'Assemblée, avec les articles, etc.
31:49 pour savoir que c'est un jeu de chat et la souris,
31:51 que de toute façon ils vont bloquer les débats à un moment donné,
31:53 et qu'ils vont obliger, et que si ça ne passe pas par le 49-3,
31:56 de toute façon ça passera, parce que l'objectif aujourd'hui de Macron,
31:59 ce n'est pas de débattre, ce n'est pas d'amender sa réforme, ce n'est pas vrai.
32:02 On le sait très bien, puisque la CFDT elle-même,
32:04 qui est le syndicat le plus réformiste en France,
32:06 a le sentiment d'avoir été écoutée sur à peu près rien.
32:10 Donc il n'y a pas l'idée d'une concession faite à faire à l'opposition.
32:14 C'est ce que demandera LR, qui sera peut-être,
32:17 qui fera pencher le gouvernement en pesquise, ils ont besoin de la droite.
32:20 Je ne sais pas ce qui… et encore ce n'est pas fait,
32:22 parce que moi je ne sais pas comment ça se passe à l'intérieur de la droite,
32:24 mais tous ne sont pas d'accord.
32:26 Certainement des régions stratégiques…
32:27 Ce n'est pas gagné du tout.
32:28 Si on donne la main à Macron pour cette réforme,
32:30 alors que 75% des Français sont contre, on ne se fait quand même pas du bien.
32:34 D'autres peut-être qui sont honnêtement d'accord avec cette réforme,
32:38 qui vont peut-être la voter.
32:39 Enfin voilà, Macron il bordélise le paysage politique depuis un bon moment.
32:43 On le voit avec LR, le PS, etc., il a tout fait exploser.
32:47 Donc moi je pense que ce n'est pas simplement les amendements de la NUPS
32:50 qui créent cette situation.
32:52 Très vite Kevin.
32:53 Les Insoumis prétendent être la première force d'opposition dans notre pays,
32:57 alors que ce sont les idiotitudes d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne.
33:01 Parce que la vérité, avec cette obstruction,
33:03 il n'y aura pas de véritable débat au sein de l'Assemblée nationale.
33:06 Ce qui intéresse les Français, ce sont les 64 ans,
33:10 et ce sont également les 43 annuités, c'est dans l'article 7.
33:13 C'est-à-dire qu'avec l'obstruction parlementaire…
33:15 Vous n'allez même pas arriver à l'article 7.
33:17 De l'article 7, donc moi j'ai regardé un petit peu les amendements.
33:21 C'est du copier-coller, c'est du n'importe quoi.
33:23 Les mêmes députés ont les mêmes amendements.
33:25 C'est de l'obstruction.
33:26 C'est une volonté d'obstruction.
33:28 C'est une volonté d'empêcher tout débat démocratique.
33:30 C'est pour moi une forme de totalitarisme.
33:32 Alors autre sujet autour de cette réforme d'Air Trade,
33:35 vous savez qu'il y a quelques jours, le groupe RN à l'Assemblée a obtenu
33:38 de la conférence des présidents par tirage de sort
33:41 que ce serait la motion référendaire du RN et pas celle de la nuppes
33:45 qui serait étudiée.
33:47 Résultat, psychodrame à gauche.
33:49 On a vécu ça donc dans la semaine, notamment avec Sandrine Rousseau
33:51 qui a assuré que l'Union de Gauche refuserait de voter
33:54 une motion portée par un mouvement fascisant, je la cite.
33:57 Elle va encore plus loin ce matin, chez nos confrères de France Bleu Gare.
34:01 Écoutez, regardez.
34:03 Alors c'est une motion référendaire et oui, nous ne la voterons pas
34:06 parce que le Front National est un parti politique
34:11 qui fricote avec le fascisme, qui est fascisant.
34:15 Et il n'est pas question, il n'est vraiment pas question
34:18 d'aucune manière que nous transisions avec cela.
34:21 Ce sont des mouvements qui sont violents pour certaines parties de la population.
34:27 En l'occurrence, les immigrés, moi je ne veux pas.
34:30 Il est hors de question que je travaille avec ces gens-là, d'aucune manière.
34:33 - Sandrine Rousseau, vous êtes en train d'expliquer aux Gardois
34:36 qui ont élu quatre députés RN sur six, qu'ils ont participé à mettre en place
34:42 un régime fascisant, comme vous dites ?
34:45 - Eh bien je dis que quand on vote RN, on a une complicité avec ça, oui.
34:50 Et oui, et c'est un problème.
34:52 Et ce n'est pas vrai que le vote n'implique pas de responsabilité.
34:55 Aujourd'hui, les personnes qui votent pour le RN ont une responsabilité
35:00 dans la montée de ce mouvement et dans la haine qu'il diffuse,
35:03 notamment vis-à-vis des personnes étrangères.
35:05 Et ce n'est pas possible en fait.
35:07 Voilà, nos valeurs démocratiques ne sont pas celles-ci.
35:10 - Et elle persiste et signe sur son réseau social favori.
35:13 Oui, les électeurs du RN sont complices d'un parti fascisant.
35:17 Combien de millions de Français sont disqualifiés
35:20 avec un seul mot de la part de Sandrine Rousseau ?
35:23 Judith et Frédéric.
35:24 - Ce qui est formidable, c'est que là, c'est la vieille stratégie
35:26 de la diabolisation qui a été mise en œuvre dans les années 40.
35:30 - Ça a fonctionné il y a 40 ans, mais...
35:32 - Ah non, ça a bien bien fonctionné.
35:34 Ça a permis au RN, au Front National d'abord, et au RN d'abord,
35:38 d'en être là où ils en sont.
35:40 Ça a très très bien fonctionné pour le RN.
35:45 Donc visiblement, Sandrine Rousseau trouve qu'il n'y a pas assez
35:48 de rassemblements nationaux dans le pays, qu'il n'est pas assez puissant.
35:51 Elle en remet une louche.
35:52 - Le RN et ses électeurs sont fascisants ?
35:54 On disqualifie des millions de Français ?
35:56 - Sur la motion référendaire elle-même, deux secondes,
35:58 parce que le pouvoir est assez pervers, l'espèce.
36:00 Normalement, l'Assemblée n'a le droit d'accepter qu'une motion référendaire.
36:04 La gauche l'avait déposée en premier, et si on suit le règlement de l'Assemblée,
36:07 ils ne devaient pas accepter celle du RN, puisqu'elle a été déposée plus tard.
36:10 Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont tiré au sort pour en arriver,
36:12 évidemment, à ce résultat, c'est-à-dire entendre Sandrine Rousseau.
36:15 Je rappelle quand même que les écologistes et la gauche,
36:17 et cette gauche-là, est élue, je le dis chaque fois,
36:20 là où le mètre carré est le plus cher.
36:22 Donc les classes populaires ne savent pas ce que c'est.
36:24 Ils ne comprennent pas.
36:25 - C'est ça, oui.
36:26 - Mais restons sur le...
36:27 Enfin, vous êtes sur le sujet, mais restons encore plus précisément sur le sujet, Frédéric.
36:31 - Parce qu'on traite les classes populaires de fascistes, d'alcooliques,
36:34 de tout ce que vous voulez aujourd'hui.
36:35 Cette gauche-là, qu'est-ce qu'elle fait ?
36:36 Elle est dans un mépris, mais phénoménal.
36:38 Plutôt que de se dire, bon, essayons de comprendre pourquoi les voix qui allaient hier à gauche voient aujourd'hui.
36:43 Parce que normalement, si tu es constitué normalement, intellectuellement,
36:46 tu te poses cette question.
36:47 Tu as un peu d'humilité quand tu as trahi le peuple de gauche pendant autant d'années.
36:50 Tu as un peu d'humilité et tu te poses cette question.
36:52 - D'autant que...
36:53 - Elle le dit.
36:54 Elle a réglé le problème.
36:55 Elle dit qu'ils sont fascisants, qu'ils sont complices d'un futur régime fasciste,
36:58 et elle a réglé son problème.
36:59 - Et d'autant que...
37:01 - Encore une fois, si on prend un petit peu plus de hauteur par rapport à ces déclarations,
37:05 je rappelle que ce sondage qui nous disait il y a quelques jours aussi
37:08 que 69% des Français sont pour un référendum sur la réforme des retraites,
37:12 quand on regarde le détail, on voit que 77% des électeurs de gauche
37:17 sont pour ce fameux référendum sur la réforme des retraites.
37:20 Ça veut dire quoi ?
37:21 Ça veut dire que le plus important pour Sandrine Rousseau n'est pas de servir ses électeurs,
37:27 mais de ne pas se mêler aux voix du RN fascisant, selon elle.
37:31 - C'est ça, elle est dans une zone noire.
37:32 - C'est ça, elle est dans une zone noire.
37:33 - C'est ça, elle est dans une zone noire.
37:34 - Les propos de Madame...
37:36 - Non mais il y a un moment, vous êtes là pour servir vos électeurs,
37:38 elle est élue de la République.
37:39 - Les propos de Madame Rousseau sont débilisants.
37:42 Comment on peut dire que le RN est un parti fascisant ?
37:47 Ça n'a strictement aucun sens.
37:49 Moi, je pense aux victimes du fascisme, et notamment du fascisme italien,
37:53 c'est même indécent pour ces derniers.
37:55 - Non mais, Kevin, on peut discuter...
37:57 - Ah mais pourquoi ?
37:58 - On peut discuter de l'histoire du RN,
38:01 notamment au moment de sa création du Front National,
38:04 mais c'est vrai que 50 ans après, est-ce que ça a encore du sens ?
38:07 Est-ce que Marine Le Pen n'a pas clairement rompu avec son père ?
38:10 - Cela n'a plus aucun sens.
38:11 - C'est en cela qu'on se pose la question.
38:12 - Aujourd'hui, Jordane Bardella n'a rien à voir avec Jean-Marie Le Pen,
38:15 et tous les députés, comme par exemple Jean-Philippe Tanguy,
38:18 n'ont plus rien à voir avec Jean-Marie Le Pen.
38:20 La vérité, c'est que le Rassemblement national s'inscrit dans la démocratie,
38:24 le Rassemblement national sollicite le vote des électeurs,
38:28 je ne vois pas de milices Rassemblement national dans la rue,
38:32 ils respectent évidemment les institutions,
38:35 donc à un moment, il faut arrêter de dire n'importe quoi.
38:37 Et je dirais même qu'aujourd'hui, ceux qui luttent le plus, par exemple,
38:41 contre l'antisémitisme, c'est au Rassemblement national.
38:44 Sur la question du nouvel antisémitisme,
38:46 je trouve l'extrême-gauche et la gauche bien timorées.
38:49 - Patrick, pour conclure là-dessus...
38:51 - Non mais bien sûr, et puis elle oublie qui sont les électeurs aujourd'hui
38:54 du Rassemblement national.
38:55 Ce sont beaucoup des gens qui...
38:56 - C'est la France populaire, c'est des gens qui se sont détournés de la gauche,
38:59 comme l'a rappelé Frédéric.
39:00 - Qui viennent des classes populaires de la gauche,
39:02 qui ont été oubliées, qui se sentent abandonnés,
39:05 qui ont peur effectivement de l'avenir.
39:07 Et c'est pour ça qu'elles se sont tournées vers ce parti
39:09 qui, je ne le pense pas, et aujourd'hui n'a plus les origines
39:12 et les racines du fascisme.
39:14 Et le fascisme, en plus, il n'est pas forcément de droite,
39:17 il est aussi de gauche.
39:18 Elle n'a pas défini ce qu'était le fascisme.
39:20 Le fascisme, c'est un système d'opinaires autoritaires,
39:24 et elle, elle fonctionne de manière autoritaire.
39:26 Je n'irai pas plus loin, mais simplement ça.
39:29 Elle a toujours dit qu'elle est quelqu'un de radical,
39:32 qu'il faut véritablement être dans une position très tranchée.
39:37 - Elle a des lois qui va voir dans les couples.
39:40 Si l'homme fait pareil que la femme,
39:42 on peut être plus intrusif et totalitaire.
39:47 - En parlant de la gauche, je voudrais qu'on avance le temps file.
39:50 Qu'on revienne un instant sur ce tweet polémique de Clémentine Autain
39:54 que vous avez peut-être vu passer également aujourd'hui.
39:56 Je vous fais le contexte d'abord rapidement.
39:58 Aujourd'hui, vous avez le député de la 8e circonscription
40:01 des Français de l'étranger, Meier Habib,
40:03 que vous voyez à l'image qui a perdu son siège à l'Assemblée
40:05 après l'annulation de sa victoire au législatif
40:07 par le Conseil constitutionnel.
40:09 Une nouvelle accueillie avec satisfaction par Clémentine Autain
40:12 qui s'est fendue, vous le voyez en haut de l'écran,
40:14 d'un Mazel Tov en reprenant la célèbre formule
40:17 utilisée en guise de félicitation dans la communauté juive.
40:20 Face à une avalanche de commentaires indignés,
40:23 Clémentine Autain a rapidement rectifié le tir.
40:25 "Mon propos a heurté certains d'entre vous de bonne foi.
40:28 Je préfère retirer mon tweet et éviter toute polémique inutile."
40:32 Un commentaire ironique qui passe mal.
40:34 Certains ont évoqué un antisémitisme décomplexé,
40:38 dérapage ou pas dérapage ?
40:40 - Moi, le Mazel Tov ne me choque pas.
40:43 En revanche, tout le reste de l'œuvre...
40:46 - C'est déjà, dans un premier temps,
40:48 ce n'est pas très courtois de se réjouir du malheur des autres.
40:50 - Non, c'est très inélégant, mais on n'attend pas d'élégance
40:53 de la part de Clémentine Autain.
40:55 Ce n'est pas son registre, elle ne l'a jamais revendiqué.
40:57 L'ensemble de son œuvre et l'ensemble de son discours,
41:00 son antisionisme, sa haine d'Israël, jamais démentie.
41:06 Elle qui s'est présentée et a obtenu la vice-présidence
41:11 en plus du groupe d'amitié franco-israélien
41:15 France-Israël, à l'Assemblée nationale.
41:18 Pourquoi ? Précisément pour continuer
41:21 ses campagnes anti-israéliennes.
41:23 - Là où Maïr Habib est ouvertement soutien de l'État israélien.
41:27 - Par exemple, en essayant d'aller voir Marouane Barghouti,
41:32 l'ex-secrétaire général du FATA,
41:37 qui a emprisonné Avi en Israël pour participation
41:41 à plusieurs actions terroristes et violentes,
41:45 plusieurs attentats meurtriers.
41:48 Elle trouve que ce n'est pas un prisonnier droit commun,
41:52 c'est un prisonnier politique.
41:54 - Le mazel tov, comment on l'interprète ?
41:56 C'est de l'ironie, du sarcasme mal placé ?
41:59 - C'est une forme de provocation.
42:01 Il y a sans doute un peu de maladresse,
42:03 mais je pense que le message est quand même passé.
42:05 Il était destiné à passer véritablement,
42:08 même si elle l'a retiré par la suite sous la pression.
42:10 - Elle ironise plus sur le lien de Mayer Habib
42:14 avec l'État d'Israël que sur son judaïsme ?
42:17 - Oui, probablement.
42:19 - Je ne sais pas, c'est la lecture que j'en fais,
42:21 mais la vérité, c'est qu'on n'est pas dans la tête de Clémentine Autain.
42:24 - Avec ce genre de déclaration, on ne parle de la gauche
42:27 qu'au travers de cette bourgeoisie urbaine.
42:29 Que ce soit Rousseau, que ce soit Autain,
42:31 ce ne sont pas pour moi,
42:33 ce n'est pas la gauche la plus populaire dans laquelle je me reconnais.
42:36 Mais il y a sans arrêt des raisons de faire parler...
42:39 - On peut aussi être urbain et populaire.
42:42 - Oui, il n'y a plus beaucoup de quartiers populaires dans la métropole,
42:45 mais oui, on peut l'être dans l'esprit au moins.
42:47 Mais là, ce n'est pas le cas.
42:49 On n'a pas à faire pour moi l'affaire des bobos de la bourgeoisie urbaine.
42:54 On ne voit de la gauche plus que ça parce qu'ils s'en veulent.
42:56 Moi, je me demande parfois si ce genre de provocation,
42:58 quitte à le retirer, ça fait toujours parler de soi.
43:01 Et bien, ça m'épuise parce que pour moi, la gauche, ce n'est pas ça.
43:04 - Et puis, il y a peut-être aussi, pour conclure, un petit deux poids, deux mesures.
43:07 Parce que si un élu RN avait tweeté Mazel Tov, on serait en guerre nucléaire.
43:11 - Ça, c'est évident. Moi, je ne trouve pas que cela soit antisémite,
43:14 mais c'est sans doute un signal envoyé à une partie d'électorat de Mme Autain.
43:19 Et quand Frédéric parle de bobos, la vérité, c'est que Clémentine Nottas,
43:23 son électorat, c'est un électorat en partie issu de l'immigration.
43:28 Et cette volonté de surfer sur l'antisionisme,
43:31 qui n'est que le fauné de l'antisémitisme et qui fait des ravages,
43:34 notamment dans nos banlieues, c'est une stratégie qui est bien ficelée.
43:38 Vous savez, quand vous êtes en banlieue, vous avez beaucoup de gens d'extrême gauche
43:42 qui, devant la caméra, tiennent un discours plutôt soft.
43:45 Et dès qu'il n'y a plus de caméra, sont profondément antisionistes,
43:49 nous racontent qu'Israël, c'est l'horreur, que même les Juifs massacrent des enfants palestiniens.
43:54 Donc, évidemment, moi, les gens qui disent qu'on peut être antisioniste sans être antisémite,
43:58 je n'y crois absolument pas.
44:00 - Bon, il nous reste un peu moins de trois minutes.
44:02 Mais je voudrais juste qu'on évoque rapidement, parce que c'est quand même très étonnant,
44:06 cette affaire, le Pentagone qui a révélé hier qu'il suivait la trace depuis plusieurs jours,
44:10 à la trace, pardon, les mouvements de ce ballon chinois
44:13 volant à très haute altitude au-dessus des territoires des États-Unis,
44:16 des sites militaires sensibles.
44:18 Que sait-on de ce ballon espion ? Direction New York, Elisabeth Guedel,
44:21 notre correspondante, nous en dit un peu plus.
44:24 - L'affaire du ballon espion tourne à la crise diplomatique entre Washington et Pékin.
44:28 Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a annulé à la toute dernière minute son voyage en Chine,
44:33 censé justement apaiser les tensions entre les deux pays.
44:37 Preuve que la Maison-Blanche n'est pas convaincue par les explications de Pékin
44:41 au sujet de ce ballon géant repéré depuis plusieurs jours au-dessus du Canada et des États-Unis,
44:46 notamment au-dessus de sites militaires américains,
44:49 et présenté par le Pentagone comme un outil d'espionnage.
44:54 Les autorités chinoises parlent de ballons météo chargés de collecter des données à très haute altitude
45:00 et qui auraient dérivé au gré des vents et des courants atmosphériques.
45:04 En gros, un accident que Pékin dit regretter,
45:07 une façon de s'excuser, ce qui est plutôt rare de la part du régime chinois.
45:11 En tout cas, Joe Biden, le président américain, veut marquer le coup.
45:15 Il veut surtout éviter, comme le souligne la presse américaine,
45:18 de passer pour trop conciliant, trop naïf vis-à-vis de la Chine,
45:23 même si tous les experts le disent, ce type de ballon a des capacités finalement limitées
45:28 de collecter des informations sensibles, contrairement aux satellites espions que possède la Chine.
45:35 Ça laisse songeur tout ça, quand même, sur le système de défense aérien de la première puissance mondiale.
45:41 Ça ravive les tensions entre deux superpuissances rivales.
45:44 D'ailleurs, le chef de la diplomatie américaine a annulé sa visite en Chine, M. Blinken, qui dit ce soir d'ailleurs,
45:50 et vous le voyez en bas de votre écran, c'est un acte irresponsable.
45:54 Non, mais on voit qu'il y a du test en ce moment, et du bras de fer entre la Chine et les États-Unis.
46:00 C'est vrai que nos regards sont beaucoup portés sur la guerre en Ukraine avec la Russie,
46:05 mais de l'autre côté, il y a cette guerre économique et il y a cette guerre d'espionnage qui n'est pas nouvelle.
46:10 Là, c'est quand même assez étonnant, ce ballon qui ne pouvait pas échapper à l'ensemble des radars américains.
46:15 On a du mal à comprendre. Je pense qu'on connaîtra un petit peu la fin de l'histoire dans quelques temps.
46:19 La Chine fait passer un message. Vous n'êtes pas un vulnérable, messieurs les Américains.
46:24 Voilà le message que fait passer la Chine. Kevin, en deux mots ?
46:28 Je suis d'accord avec ça. Je suis d'accord avec ce qu'a dit Patrick. Je suis d'accord avec ce que vous dites, Julien.
46:32 La Chine fait passer un message. En effet, la Chine est la principale menace pour les États-Unis dans les années à venir.
46:38 Elle le fait savoir.
46:40 Bon, là encore, vous vouliez dire quelque chose, Frédéric ?
46:44 Non, je vous écoute.
46:45 Non, vous m'écoutez et vous me souriez. Ça me fait plaisir.
46:48 On ne va pas se quitter sans rappeler et rendre hommage au créateur Paco Rabanne, qui nous a quittés aujourd'hui à l'âge de 88 ans.
46:55 C'est sa maison, son site qui l'annonce. Il avait fondé en 1966 cette entreprise à l'identité bien singulière.
47:03 Synthèse de styles contemporains avant-gardistes, savoir-faire novateur.
47:07 Ce créateur audacieux qui avait été surnommé le métallurgiste de la mode par Coco Chanel.
47:12 plus qu'un créateur, c'est un personnage.
47:13 On a tous en tête, évidemment, les présages.