sous la direction de Mikko Franck, l'Orchestre philharmonique de Radio France joue le Chant funèbre, op.5 d'Igor Stravinsky.
La rencontre avec Rimski-Korsakov en 1902 fut décisive pour le jeune Stravinsky à un moment où ce dernier n’était pas encore assuré dans sa vocation de compositeur et venait de perdre son père d’un cancer de la gorge. Rimski-Korsakov le prit comme élève, et lui ouvrit son salon où l’on se réunissait une fois par semaine pour écouter les oeuvres de ses disciples. Ce fut pour Stravinsky l’ouverture au monde intellectuel et artistique de la capitale. Le point de départ de l’épanouissement de celui qui allait bouleverser la musique par son Sacre du printemps onze ans plus tard.
Lorsque Rimski-Korsakov meurt en 1908, Stravinsky interrompt la composition de Feux d’artifice pour écrire un Chant funèbre à la mémoire de son professeur. L’oeuvre est créée en avril 1909, lors d’un grand concert d’hommage au compositeur disparu. Stravinsky décrit sa partition en ces termes dans ses Chroniques de ma vie : « C’était comme un cortège de tous les instruments de l’orchestre, venant tour à tour déposer, en guise de couronne sur le tombeau du maître, chacun sa mélodie, et cela sur un fond grave avec des murmures en trémolo à l’instar des vibrations des voix de basse chantant en choeur. » Description faite au passé, car, singulièrement, la partition s’était perdue. Elle ne fut retrouvée qu’en 2015, par hasard, dans la bibliothèque du Conservatoire de Saint-Pétersbourg, lors des premiers travaux de restauration de l’établissement depuis sa création.
D’une grande expressivité, le Chant funèbre annonce les ballets à venir. L’Oiseau de feu s’y profile : son début sombre, et le solo de cor de la « Soudaine apparition du prince Igor ». La partition se déploie en une lente procession de douze minutes, dans un climat de recueillement solennel, pour s’achever sur une série frappante d’accords mineurs. L’empreinte de la liturgie orthodoxe est évidente, et bien sûr celle de Rimski-Korsakov. Elle porte aussi la marque de Wagner dont on entend, peu avant la fin, comme une réminiscence somptueuse de Parsifal.
La rencontre avec Rimski-Korsakov en 1902 fut décisive pour le jeune Stravinsky à un moment où ce dernier n’était pas encore assuré dans sa vocation de compositeur et venait de perdre son père d’un cancer de la gorge. Rimski-Korsakov le prit comme élève, et lui ouvrit son salon où l’on se réunissait une fois par semaine pour écouter les oeuvres de ses disciples. Ce fut pour Stravinsky l’ouverture au monde intellectuel et artistique de la capitale. Le point de départ de l’épanouissement de celui qui allait bouleverser la musique par son Sacre du printemps onze ans plus tard.
Lorsque Rimski-Korsakov meurt en 1908, Stravinsky interrompt la composition de Feux d’artifice pour écrire un Chant funèbre à la mémoire de son professeur. L’oeuvre est créée en avril 1909, lors d’un grand concert d’hommage au compositeur disparu. Stravinsky décrit sa partition en ces termes dans ses Chroniques de ma vie : « C’était comme un cortège de tous les instruments de l’orchestre, venant tour à tour déposer, en guise de couronne sur le tombeau du maître, chacun sa mélodie, et cela sur un fond grave avec des murmures en trémolo à l’instar des vibrations des voix de basse chantant en choeur. » Description faite au passé, car, singulièrement, la partition s’était perdue. Elle ne fut retrouvée qu’en 2015, par hasard, dans la bibliothèque du Conservatoire de Saint-Pétersbourg, lors des premiers travaux de restauration de l’établissement depuis sa création.
D’une grande expressivité, le Chant funèbre annonce les ballets à venir. L’Oiseau de feu s’y profile : son début sombre, et le solo de cor de la « Soudaine apparition du prince Igor ». La partition se déploie en une lente procession de douze minutes, dans un climat de recueillement solennel, pour s’achever sur une série frappante d’accords mineurs. L’empreinte de la liturgie orthodoxe est évidente, et bien sûr celle de Rimski-Korsakov. Elle porte aussi la marque de Wagner dont on entend, peu avant la fin, comme une réminiscence somptueuse de Parsifal.
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