• il y a 2 ans
Alexandre Kantorow joue, avec l'Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Franck, le 2e concerto pour piano et orchestre de Dimitri Chostakovitch.

ALEXANDRE KANTOROW piano
CHRISTOPHE GAUGUÉ alto
MATHILDE CALDERINI flûte
NICOLAS TULLIEZ harpe
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE
MIKKO FRANCK direction




Chostakovitch compose son Deuxième concerto pour piano à l’intention de son fils Maxime, près d’un quart de siècle après le Premier concerto (1933). La jeunesse du soliste, qui le créa le jour de son dix-neuvième anniversaire, l’a-t-elle incité à écarter l’ironie grinçante et l’atmosphère oppressante qui lui sont coutumières ? La clarté et l’exubérance dominent en effet dans les deux mouvements extrêmes, tandis que l’Andante, certes mélancolique, reste dépourvu des accents tragiques qui résonnent dans la Symphonie n° 11, créée quelques mois plus tard.
Le premier Allegro commence dans l’esprit d’une comptine, avant un épisode martial où les scansions de la caisse claire accompagnent le piano claironnant. Le soliste expose ensuite un nouvel élément : une mélodie claire et ingénue dans le registre aigu, qui réapparaît plus loin avec un tout autre caractère, lorsque l’orchestre la clame en tutti. Dans la dernière partie du mouvement, l’effervescence s’accroît encore, accompagnée d’un déferlement de virtuosité.
L’Andante au rythme de sarabande contraste avec ces pages bouillonnantes : pas de clavier percussif, ni de bois stridents, mais un lyrisme à la nostalgie poignante qui regarde vers le piano postromantique (on songe inévitablement à Rachmaninov). L’expression reste intériorisée, telle une confidence où le musicien dévoilerait son intimité. Le finale interrompt cette émouvante cantilène. Il rappelle l’esprit du premier mouvement, mais avec davantage de vivacité primesautière. Dans la partie de soliste de cet Allegro, sorte de polka bousculée par des contretemps, des traits vifs-argents alternent avec des octaves ou des accords martelés. Le piano atteint des sommets de virtuosité, Chostakovitch pastichant avec humour les études (notamment celle de Hanon) travaillées par son fils pour parfaire sa technique.

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