Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017, la France montre des signes de troubles. En multipliant les contradictions, les provocations, et parfois même une véritable inversion des valeurs, le président a suscité une véritable défiance à l’égard des institutions.
Ses obsessions pour la guerre (de la crise sanitaire à la crise en Ukraine), pour l’euthanasie et pour une forme de symbolisme surprenant comme lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, perturbent et inquiètent les Français.
Avec sa tendance obsessionnelle pour le "en même temps", Emmanuel Macron est même parvenu à s’immiscer dans les débats sur le nouveau pape, la semaine d’un discours prononcé à la Grand Loge de France chez les francs-maçons. De même, il peut tolérer les scènes blasphématoires des JO et s’inviter pour un discours à Notre-Dame pour sa reconstruction. Un mélange des genres qui sème le relativisme et plonge dans le néant.
- Comment expliquer ce phénomène ?
- Vers quoi se tourner pour le combattre ?
- Quelle place pour l’Eglise dans ce combat ?
🎓Pour cette émission, nous recevons Jean-Pierre Maugendre, ingénieur, officier de marine et directeur général de Renaissance Catholique. Vous pouvez retrouvez les livres de Jean-Pierre Maugendre sur la boutique de TVL ici : https://boutiquetvl.fr/accueil/jean-pierre-maugendre-l-obeissance-en-question
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Ses obsessions pour la guerre (de la crise sanitaire à la crise en Ukraine), pour l’euthanasie et pour une forme de symbolisme surprenant comme lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, perturbent et inquiètent les Français.
Avec sa tendance obsessionnelle pour le "en même temps", Emmanuel Macron est même parvenu à s’immiscer dans les débats sur le nouveau pape, la semaine d’un discours prononcé à la Grand Loge de France chez les francs-maçons. De même, il peut tolérer les scènes blasphématoires des JO et s’inviter pour un discours à Notre-Dame pour sa reconstruction. Un mélange des genres qui sème le relativisme et plonge dans le néant.
- Comment expliquer ce phénomène ?
- Vers quoi se tourner pour le combattre ?
- Quelle place pour l’Eglise dans ce combat ?
🎓Pour cette émission, nous recevons Jean-Pierre Maugendre, ingénieur, officier de marine et directeur général de Renaissance Catholique. Vous pouvez retrouvez les livres de Jean-Pierre Maugendre sur la boutique de TVL ici : https://boutiquetvl.fr/accueil/jean-pierre-maugendre-l-obeissance-en-question
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NewsTranscription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouveau numéro du samedi politique.
00:19Cette nouvelle émission va un petit peu changer de celle de d'habitude.
00:23Alors euthanasie, guerre, provocation, inversion des valeurs depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron.
00:29On a le sentiment que le pays est en perte de repère.
00:32Une situation qui conduit immanquablement à une défiance grandissante de la population face aux institutions.
00:40Alors comment expliquer ce phénomène ?
00:41Vers quoi se tourner pour le combattre ?
00:44Quelle place de l'Église dans tout cela ?
00:46C'est ce que nous allons voir tout de suite dans cette émission.
00:48Mais avant toute chose, chers amis, je compte sur vous pour son succès.
00:52Alors pensez au fameux pouce en l'air, ça change tout pour le référencement.
00:56Pensez bien sûr à nous écrire dans les commentaires et puis relayer au maximum cette vidéo.
01:01C'est parti, à tout de suite.
01:02Et à mes côtés pour cette émission, Jean-Pierre Maugendre.
01:16Bonjour, monsieur.
01:17Bonjour, Élise Blaise.
01:17Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui.
01:19Vous êtes ingénieur officier de marine, ancien conseiller général du Pas-de-Calais
01:24et directeur général de Renaissance Catholique.
01:27Vous publiez aussi très régulièrement des ouvrages.
01:30J'ai celui-ci chez Via Romana, l'Obéissance en question.
01:34Et puis également un autre ouvrage qui vient de paraître,
01:36Vatican II, l'histoire qu'il fallait écrire.
01:39Bien sûr, ces deux ouvrages sont déjà disponibles sur la boutique de TVL sur TVL.fr.
01:44Alors Jean-Pierre Maugendre, je l'ai dit en introduction,
01:47on a le sentiment que les Français sont actuellement en perte de repère,
01:51chamboulés par les institutions, leur comportement
01:53et la représentation aussi de ces dernières.
01:56Dans ce cadre, Emmanuel Macron a immanquablement
01:59joué un rôle important ces dernières années.
02:02À titre d'exemple, peut-être pour commencer avec l'actualité,
02:05on a vu après la mort du pape François, Emmanuel Macron gesticuler, s'agiter.
02:10La presse italienne a fait écho d'une certaine volonté
02:15de s'immiscer à l'intérieur du conclave pour peser sur la décision.
02:20Et dans le même temps, dans la même semaine,
02:22Emmanuel Macron avait rendez-vous avec la grande loge de France.
02:26Que pensez-vous de cette concomitance originale, pour le moins ?
02:30– Eh bien, je pense que cet homme est un histrion,
02:33c'est-à-dire qu'il vit dans l'agitation permanente
02:37avec la volonté de laisser une marque dans l'histoire.
02:42– Qu'importe la marque.
02:45Comme il est difficile que cette marque soit facile à concrétiser
02:50sur les résultats économiques ou des choses de ce type,
02:54il ne lui reste plus beaucoup de possibilités.
02:57Soit d'essayer d'influer sur le cours des événements,
02:59c'est ce que vous évoquiez à l'instant,
03:01sur la manière dont il a cherché à s'immiscer dans le face-à-face
03:05Trump-Zelensky dans la basilique de Saint-Pierre-de-Rome.
03:09Ou alors, en mettant sur le devant de la scène des sujets dits de société,
03:16des avancées irréversibles.
03:18Et dans ce cadre, en s'adressant à la grande loge de France,
03:23il frappe à la bonne porte,
03:25puisqu'il est incontestable que tout ce que l'on appelle
03:29les évolutions sociétales des 60 dernières années
03:34ont d'abord été conçues, ont d'abord été élaborées
03:39dans les loges maçonniques,
03:40avant d'être proposées d'une part dans le débat public
03:44et d'autre part d'être soumises à l'autorité politique.
03:48Donc sous cet aspect, il est à la bonne porte.
03:51Alors ce que je vous propose, c'est d'écouter une petite partie de son discours,
03:54justement à la grande loge de France.
03:56En vérité, l'État républicain n'a pas vocation à laïciser la société.
04:02Ce n'est ni sa vocation ni sa fonction.
04:04Et c'est dans cet esprit qu'il nous faut commémorer la loi de 1905.
04:08Et au-delà de la faire vivre.
04:11Prenons gage, à ce titre,
04:13au piège que préparent ceux qui voudraient faire de la loi de 1905
04:17une lecture identitaire sous prétexte de laïciser la société,
04:22dans le seul but de s'attaquer à des religions ou croyances,
04:25en particulier au nom de leur prétendue incompatibilité
04:29avec les valeurs de la République.
04:32Cette lecture ne peut être celle de la République
04:36fidèle à l'universalisme des Lumières et à l'esprit de 1789.
04:43Gardons-nous tout autant de ceux qui entendent faire de la laïcité
04:46un instrument de repentance contre la République,
04:49ceux qui ciblent les excès de 1793 pour s'attaquer à l'héritage de 1789,
04:55socle de notre histoire républicaine.
04:57La loi de séparation nous protège de tous ceux
05:00qui prétendent inscrire dans la Constitution
05:02des prescriptions à vocation identitaire
05:05au nom d'une lecture univoque du passé.
05:09La France laïque est la fille naturelle de la République,
05:14fruit de cette exigence absolue de liberté qui est si française,
05:20et oserais-je dire qui commence d'avant la Révolution.
05:27Et cette fidélité est aussi à penser.
05:30Dans ce temple, dans cette maison de liberté,
05:33je souhaiterais affirmer cela.
05:35»
05:41– Alors comme d'habitude avec Emmanuel Macron,
05:43il y a beaucoup de mots, pas mal de confusion.
05:46Il a évoqué beaucoup de choses, notamment la laïcité.
05:49Il a affirmé la France laïque est la fille naturelle de la République.
05:54Alors moi je savais que la France était la fille aînée de l'Église.
05:57– Alors il y a quelque chose de vrai là-dedans.
06:01La République, donc 1789-1793, je pense,
06:07et le Président de la République le redit derrière,
06:10elle repose sur une conception tout à fait nouvelle,
06:14et c'est ce que la Révolution française apporte de nouveau
06:16dans le débat des idées, une conception nouvelle de la liberté.
06:20C'est-à-dire liberté, égalité, fraternité.
06:23Dans la pensée traditionnelle,
06:25la liberté n'est jamais une liberté illimitée.
06:28C'est-à-dire qu'il existe, au-dessus de la volonté des hommes,
06:31une loi supérieure.
06:32C'est ce que l'on voit en particulier dans l'Antigone de Sophocle,
06:37où Antigone dit qu'au-dessus des lois humaines,
06:40il y a des lois immortelles voulues par les dieux.
06:44Et ces lois immortelles en particulier,
06:45elles se transcrivent dans ce que l'on appelle les lois liées à la nature humaine,
06:51qui font que, par exemple, il est de la nature du poisson de nager,
06:58il est de la nature de l'oiseau de voler,
07:01à part le cas des poissons volants, qui n'est quand même pas le cas général.
07:06Donc notre nature humaine est limitée.
07:09Et ce qu'apporte la Révolution française,
07:11et ce que voit bien le Président de la République,
07:13c'est que la conception révolutionnaire de la liberté,
07:16c'est de dire que tout déterminisme est une atteinte à la dignité humaine.
07:21C'est-à-dire tout ce qui m'empêche de faire ce que je souhaite faire,
07:25choisir mon sexe, choisir la couleur de mes yeux,
07:28choisir ma religion, choisir ma langue, choisir mon nom,
07:32et puis on en parlera dans un instant, choisir ma mort,
07:35tout cela est attentatoire à ma liberté.
07:39Et ce que nous apporte la laïcité dans ce cadre-là,
07:42c'est le fait que tout cela se règle d'une certaine manière
07:46autour de la volonté générale, autour du choix des personnes,
07:50indépendamment, soit d'une loi divine, soit d'une loi naturelle.
07:54Et ça c'est profondément nouveau dans l'histoire des idées.
07:58– On a le sentiment finalement que si demain une carpe veut voler,
08:02on doit faire en sorte qu'elle vole.
08:03– Exactement.
08:05Et le fait qu'elle ne le puisse pas,
08:08eh bien la carpe devrait sentir un sentiment de frustration.
08:13– Et un manque de liberté donc.
08:14– Et un manque de liberté.
08:16Or ce n'est pas le cas, la carpe,
08:18je n'ai pas eu beaucoup de conversations avec des carpes sur ce sujet,
08:22mais la carpe elle ne souffre pas de ne pas voler
08:25parce qu'elle sait que ça n'est pas conforme à sa nature.
08:28– Alors vous avez parlé bien entendu de ce fameux débat sur la fin de vie,
08:31c'est comme ça qu'on la nomme pudiquement, c'est-à-dire l'euthanasie,
08:34ça a évidemment été l'objet d'une remarque d'Emmanuel Macron
08:38lorsqu'il a été à la Grande Loge de France, je vous propose qu'on l'écoute.
08:40– Le frère Montesquieu lui-même ne s'amusait-il pas
08:44à surnommer le pasteur des Aiguillers, l'un des fondateurs de la franc-maçonnerie,
08:48de grands bels débuts de tous les maçons.
08:53Alors parler devant vous et à travers vous, au fond à la nation toute entière,
09:01s'avère d'autant plus nécessaire que la franc-maçonnerie est aux avant-postes
09:05de la bataille, la bataille qui importe,
09:08si nous voulons façonner le siècle pour le bien de l'humanité.
09:14Un signe est sans doute le fait que la franc-maçonnerie a toujours été
09:20la cible des complotistes, des obscurantistes,
09:24qui lui attribuent une influence la mettant ainsi à l'honneur.
09:29Un organe de presse a récemment fait procès de vouloir peser
09:31sur les débats relatifs à la fin de vie,
09:34usant au passage une iconographie qui était oubliée depuis Vichy.
09:40Je vous le dis ici, soyez-en fiers.
09:43– Alors évidemment, il fallait évoquer Vichy,
09:51sinon tout n'aurait pas été rempli, les cases n'auraient pas été cochées.
09:54Mais ce qu'on constate là, c'est qu'on est encore dans le
09:56en même temps habituel d'Emmanuel Macron,
09:58qui explique que c'est une affaire de complotistes
10:00que de croire que la franc-maçonnerie pèse sur le débat politique,
10:03et il félicite la franc-maçonnerie de peser sur le débat sur l'euthanasie.
10:08– Vous êtes d'une logique implacable.
10:09– Bien mieux que lui, visiblement.
10:13– Vous êtes d'une logique implacable.
10:15De cela, on a les témoignages, je pense en particulier,
10:19parce que ça aussi était un des grands débats portés par la franc-maçonnerie,
10:22tous les débats autour de la question de l'avortement.
10:25Bon, le professeur Henri Simon, qui a été grand maître de la grande loge,
10:28il le dit, il le dit, tout a d'abord été travaillé dans nos loges
10:33avant que l'on en parle publiquement, etc.
10:35Et puis également, je renvoie nos téléspectateurs
10:37à un très bon livre sur le sujet, c'est le livre de Patrick Buisson,
10:41sur la fin d'un monde, dans lequel il raconte
10:43comment tout ce mouvement d'évolution des mœurs,
10:47puisque c'est de ça dont il est question,
10:49est d'abord conçu dans ces cercles restreints,
10:53ensuite diffusé dans les médias,
10:55et apparaît ensuite dans une expression politique.
10:58– Ce sont des super think tanks.
11:00– Si l'on veut, et puis, alors, en voyant à leur crédit,
11:05c'est que ce sont des gens qui travaillent,
11:07c'est-à-dire, on réfléchit, on travaille, on produit, on influence,
11:11on ne change pas les mentalités, comme ça, d'un coup de baguette magique.
11:17– Alors, on va peut-être rester quand même un petit moment
11:19sur la question de cette euthanasie
11:20qui est actuellement discutée à l'Assemblée Nationale.
11:24Peut-être qu'avant de reparler du fond du sujet,
11:27je vous propose d'écouter également Jean-Louis Touraine,
11:29donc il est médecin, bien sûr,
11:31et c'est une intervention qui date de novembre 2024,
11:34organisée par une association qui s'appelle Le Choix.
11:37– On n'obtiendra pas tout de suite dans la première loi,
11:40parce que vous avez vu la frilosité
11:42que notre pays véhicule sur ces questions-là,
11:46il faut obtenir le plus possible,
11:47et surtout, une fois qu'on aura mis le pied dans la porte,
11:50il faudra revenir tous les ans et dire, on veut étendre ça.
11:54Parce que, je ne vous apprends pas quelque chose,
11:56probablement, à la plupart d'en vous,
11:58dans la première loi, il n'y aura pas les mineurs,
12:01dans la première loi, il n'y aura pas les maladies psychiatriques,
12:03dans la première loi, il n'y aura même pas les maladies d'Alzheimer.
12:07– Alors, j'ai trouvé que cet extrait était très intéressant,
12:15notamment parce qu'il utilise lui-même ce terme de pied dans la porte,
12:20parce que ça aussi, c'est aussi une grande accusation
12:22qui est faite à l'égard des complotistes ou des réacs, n'est-ce pas ?
12:30On voit que ça fait tout à fait partie du projet, j'allais dire.
12:34– Alors, il y a une idée de fond,
12:35qu'il faut remercier le professeur Touhaine de nous la livrer,
12:39c'est qu'il y a un lien indissociable entre euthanasie et eugénisme.
12:45Euthanasie, donc « e » en grec, ça veut dire « bien »,
12:47thanatos, c'est la mort, eugénisme, « e » ça veut dire « bien », c'est pareil,
12:51et génisme, c'est la naissance, etc.
12:54Et là, le professeur Touhaine, qu'est-ce qu'il nous dit ?
12:56Il nous dit ces débats autour de l'euthanasie,
12:58de toute façon, ils ont pour finalité, d'une part,
13:02de favoriser une liberté exacerbée, une liberté limitée,
13:06c'est ce dont on parlait tout à l'heure à propos de l'autorisation
13:09donnée à des mineurs de recourir à l'euthanasie,
13:13alors que ce sont des enfants, ils n'ont pas tous les éléments du dossier, etc.
13:18Et puis, il y a quelque chose vraiment de monstrueux au sens étymologique du terme,
13:23c'est de dire « il n'y aura pas la maladie d'Alzheimer tout de suite »,
13:26c'est-à-dire que le brave professeur Touhaine, il est en train de nous dire
13:30qu'il y a des vies qui méritent d'être vécues,
13:33et ensuite, moi je décide quelles sont les vies qui ne méritent pas d'être vécues,
13:37et en particulier, si vous avez la maladie d'Alzheimer,
13:40mais ça commence par la maladie d'Alzheimer,
13:42mais dans la ligne de mire suivante, il y a évidemment la trisomie,
13:49et puis, ce que l'expérience a montré, en particulier au XIXe siècle,
13:53parce que j'ai parlé d'eugénisme,
13:55les courants eugénistes se développent à la fin du XIXe siècle,
13:58autour de deux penseurs, d'une part Darwin et d'autre part Malthus.
14:02Darwin, c'est la lutte pour la vie,
14:04c'est-à-dire que les gens qui sont mal constitués, qui sont fragiles, etc.,
14:09il faut qu'ils disparaissent,
14:11et puis Malthus, c'est « il y a trop de monde sur la Terre »,
14:14et donc il faut faire en sorte qu'il y en ait le moins possible,
14:17ou en tout cas qu'il y en ait sensiblement moins.
14:20Et les deux convergent sur des politiques eugénistes
14:23qui seront mises en pratique, en particulier aux États-Unis,
14:26et en particulier dans les pays d'Europe du Nord,
14:29dans lesquels on va supprimer, sur des critères médicaux,
14:33mais aussi sur des critères sociaux des populations.
14:38Et le summum, ce dont on parle trop peu, etc.,
14:42en termes de programme d'eugénie,
14:43c'est le fameux programme Action T4 en 1941 en Allemagne,
14:48dans lequel le gouvernement décide l'élimination des malades mentaux,
14:54parce qu'il y a Alzheimer, il y a la trisomie,
14:57mais bien évidemment derrière, il y a les malades mentaux.
15:01Et je trouve que cet aveu du professeur Touraine
15:05est sidérant et terrifiant,
15:08de dire que notre société va éliminer volontairement
15:13des gens dont on considère qu'ils ne sont pas dignes de vivre,
15:18et puis aussi, ça a été évoqué un peu dans la présentation tout à l'heure,
15:22qui coûtent trop cher,
15:24parce qu'il y a les débats philosophiques,
15:27il y a les débats de société,
15:29et puis il y a aussi des questions financières.
15:31Notre ami le professeur Jean-Claude Martinez
15:34l'a bien développé dans un livre il y a quelques années,
15:36ce qui coûte cher, ce sont les six derniers mois.
15:39Donc quel est l'intérêt d'entretenir des gens pendant les six derniers mois,
15:44alors qu'on pourrait les piquer au début et que ça ne coûte rien ?
15:47Derrière les grands principes, il y a souvent de l'argent,
15:51et je crois que c'est en particulier le cas dans cette situation.
15:54– Est-ce que vous avez…
15:55parce qu'évidemment, ce qu'on nous explique,
15:58pour des raisons diverses et variées d'ailleurs,
16:00c'est que c'est le cours du temps,
16:02j'allais dire, c'est souvent un grand argument,
16:04et également que c'est la majorité des Français
16:07qui réclament ce droit à mourir dans la dignité,
16:10parce que vous avez évoqué ce concept de dignité aussi.
16:12– Alors, je crois deux choses.
16:15La première, c'est que l'appel à l'euthanasie,
16:17l'expérience le montre, c'est toujours la réponse à une souffrance.
16:22Voilà, je souffre trop et j'attends la mort comme une libération.
16:26Je souffre trop, il y a deux aspects,
16:29il y a un premier aspect, je souffre trop physiquement.
16:32Voilà, la souffrance que j'endure dans mon corps
16:35est vraiment trop importante et je veux que ça s'arrête.
16:38Aujourd'hui, c'est le débat,
16:41François Bayrou a eu ce mérite d'essayer de le séparer de celui sur l'euthanasie,
16:46c'est le débat sur les soins palliatifs.
16:48Voilà, sur les soins palliatifs,
16:50quel en est le principe pour nos téléspectateurs,
16:53Voilà, l'issue finale de ce patient est incontournable.
16:59D'ici quelques mois, cette personne va naturellement disparaître.
17:04Eh bien, faisons en sorte que cette fin de vie
17:08soit la moins douloureuse possible.
17:11Et l'expérience montre qu'aujourd'hui, d'une part c'est possible,
17:15c'est-à-dire qu'on bénéficie de moyens techniques
17:18pour faire en sorte que les personnes cessent de souffrir,
17:22et d'autres points que dans 97% des cas,
17:26les gens qui demandaient l'euthanasie, pour ces raisons médicales,
17:29une fois qu'on s'est mis à les accompagner,
17:31à 97% ils disent bon voilà,
17:34on parlait tout à l'heure de la nature humaine,
17:36eh bien la nature humaine, le besoin de survie, il est très important.
17:40Et donc la nature reprend ses droits par rapport à la souffrance
17:44et les gens disent bon voilà, finalement je veux continuer à vivre.
17:48Ça, ce sont les souffrances matérielles.
17:51Le deuxième aspect, bien évidemment, ce sont les souffrances sociales,
17:54c'est-à-dire les gens qui sont seuls, qui sont à la rue, etc.
17:59Et là, j'aime poser la question,
18:02voilà, c'est le professeur Jérôme Lejeune qui disait
18:05la dignité d'une société se mesure à la place
18:09qu'elle réserve aux plus faibles d'entre ses membres.
18:12Voilà, quelle est cette société qui a pour principe d'éliminer les plus faibles,
18:17les plus désocialisés, plutôt que de les aider ou plutôt que de les accompagner.
18:22Voilà, on est dans un système vraiment monstrueux.
18:25– Alors, il y a quand même cette notion de démocratie, entre guillemets,
18:29puisque encore une fois, on a le sentiment que c'est ce que veulent les Français,
18:35au mépris de ce que vous venez de nous expliquer.
18:37– Alors, deux réflexions.
18:40La première, c'est ce que veulent les Français, après tout on n'en sait rien
18:43parce que les questions sont toujours mal posées,
18:45c'est-à-dire que les questions sont toujours biaisées.
18:49Si vous posez la question, voilà,
18:51est-ce que vous voulez souffrir et mourir dans d'atroces convulsions
18:56ou est-ce que vous préférez qu'on trouve un moyen, que ça se passe paisiblement ?
19:02Là, je peux vous donner les réponses de manière évidente.
19:06Et d'ailleurs, en termes de manipulation de l'opinion,
19:10il y a quand même quelque chose qui a été très fort, je ne sais pas si vous vous rappelez,
19:14c'est l'affaire Chiavo aux États-Unis, voilà.
19:17Donc, c'est les débats sur la question de l'euthanasie
19:21et l'euthanasie, à cette époque, est interdite, voilà.
19:25On n'a pas le droit pour ce malade qui est en fin de vie, etc.,
19:30on n'a pas le droit, et qui souffre, et que l'on n'arrive pas à guérir,
19:33parce qu'il y a quand même des cas où on n'y arrive pas, c'est compliqué,
19:37eh bien, la loi interdit qu'on lui donne un sédatif
19:43de manière à ce qu'il s'endorme paisiblement.
19:46La loi l'interdit. Alors, qu'est-ce que vous faites pour manipuler l'opinion ?
19:50Vous dites, la loi l'interdit, en revanche, ce que l'on va faire,
19:54comme l'alimentation, et donc la nutrition, et puis le fait de boire,
20:00ce ne sont pas des soins, je ne peux pas arrêter les soins,
20:05mais je peux arrêter de le nourrir, et de lui donner à boire.
20:09Et donc là, la personne met des semaines à mourir, parce que c'est très long, etc.,
20:14dans d'atroces souffrances, parce que vous n'avez ni à manger, ni à boire,
20:19et vous communiquez autour de ça, et vous montrez les vidéos, etc.,
20:22et vous dites aux gens, qu'est-ce qu'il faut faire ?
20:24Et là, tout le monde vous dit, eh bien, il fallait me piquer dès le début, quoi.
20:28– On se rappelle de ça avec l'affaire terrible de Vincent Lambert.
20:31– Exactement.
20:32– Ils arrêtaient, ils reprenaient, ils arrêtaient, ils reprenaient,
20:34c'était épouvantable.
20:35– C'est la manipulation de l'opinion autour, je dirais, de faits jouant sur l'émotion.
20:43Et puis, quant à la volonté générale, parce que c'est ce dont vous venez de parler,
20:51je crois qu'il y a une limite à la volonté générale,
20:53ce n'est pas parce que 95% de la population décide d'en supprimer les 5% qui restent,
21:00que ça devient légitime.
21:02Il y a une dignité ontologique de la personne humaine qui fait qu'il y a des choses,
21:10en particulier, je renvoie nos téléspectateurs à l'enseignement de Jean-Paul II,
21:14il y a des choses au-dessus de la volonté démocratique.
21:17On le rappelle, mais c'est quand même vrai,
21:19que le régime nazi, il est arrivé au pouvoir par la voix des urnes,
21:25ce n'est pas ça qui justifie la persécution des Juifs.
21:28– Alors, on a parlé tout à l'heure avec Emmanuel Macron
21:31de cette question de fin de vie,
21:34je vous ai diffusé également la déclaration du docteur,
21:38ne le montons pas là où il n'est pas, Jean-Louis Touraine.
21:41La place des médecins est très importante dans ce débat,
21:44on a vu une tribune signée par des juristes,
21:46mais aussi des tribunes de médecins qui refusent, justement,
21:50d'avancer sur ce projet de loi fin de vie.
21:54Il y a quelque chose aussi qui est très mal évoqué,
21:55c'est qu'on sacralise un peu la parole du médecin avec ce texte,
21:59puisque c'est supposé que le médecin sait
22:01quand la vie a vocation à s'arrêter ou non.
22:04– Et puis, il y a deux réflexions,
22:06la première réflexion c'est dans le projet de loi
22:09tel qu'il est discuté à l'heure actuelle,
22:11il n'y a plus qu'un médecin qui décide,
22:13alors qu'à l'origine il y avait quelque chose de collégial,
22:16ça c'est le premier point.
22:17Et puis le deuxième point aussi, c'est que dans le serment d'Hippocrate,
22:23la vocation du médecin c'est de maintenir en vie.
22:29Je crois aussi, là, c'est l'occasion de faire une distinction
22:31pour nos téléspectateurs,
22:33entre l'euthanasie et l'acharnement thérapeutique.
22:36L'acharnement thérapeutique, on sait, en particulier c'est le cas
22:40à la suite d'accidents, d'accidents de la route,
22:44on sait que la personne, on va peut-être réussir
22:48à refaire fonctionner le cœur, à irriguer le cerveau…
22:51– Mettre sous assistance de machine.
22:54– Ce ne sera pas, alors une vie méritant d'être vécue,
22:58ce n'est pas à nous d'en décider, mais voilà, l'acharnement thérapeutique,
23:02c'est-à-dire maintenir artificiellement par des machines
23:05une vie qui n'existe plus, ça c'est effectivement condamnable,
23:08mais ça n'est pas du tout le projet de loi,
23:10c'est-à-dire le projet de loi ce n'est pas du tout la lutte
23:12contre l'acharnement thérapeutique,
23:14c'est la possibilité de supprimer quelqu'un ou de l'aider à se supprimer,
23:19c'est l'affaire du suicide assisté, en particulier telle qu'il est légalisée en Suisse,
23:25voilà, en Suisse, vous pouvez demander à être assisté pour votre suicide,
23:30ce n'est pas vous qui appuyez sur la seringue, c'est quelqu'un d'autre,
23:35ou c'est vous si vous voulez, parce qu'on peut, les deux sont possibles.
23:38– Alors on a parlé tout à l'heure, on a bien vu Emmanuel Macron
23:41avec ses déclarations sur les complotistes tout en allant à la Grande Loge de France,
23:44on a vu également qu'il faisait cette référence au grand Belzébuth,
23:49Emmanuel Macron raffole des critiques à l'égard des fameux complotistes,
23:53mais on se demande en même temps s'il n'adore pas les complotistes,
23:56parce qu'on voit qu'il multiplie les déclarations,
23:59soit de provocation, soit d'agitation, en invoquant une forme d'occultisme,
24:04et parmi les déclarations qu'il a pu faire,
24:06il y a évidemment celles qu'il a faites pendant la crise sanitaire,
24:10je vous propose qu'on l'écoute tout de suite.
24:12– Je crois que notre génération doit savoir que la bête de l'événement est là,
24:21et elle arrive, et qu'il s'agisse du terrorisme,
24:25de cette grande pandémie ou d'autres chocs,
24:27il faut la combattre quand elle arrive,
24:29avec ce qu'elle a de profondément inattendu, implacable,
24:36il faut le faire en restant conforme à ses principes et n'en rien céder,
24:40mais en étant disponible à l'événement pour qu'advienne quelque chose de nouveau,
24:45c'est aussi ça.
24:45– Je suis assez concentre de moi,
24:53parce que visiblement je vous ai fait découvrir cette déclaration.
24:55– Ah oui, oui, je ne connaissais pas cette déclaration.
24:59– À quoi ça fait référence comme ça, de prime abord selon vous ?
25:02On dirait le cavalier de l'apocalypse.
25:04– Oui, le cavalier de l'apocalypse,
25:06et puis c'est aussi une manière de se défausser
25:12de ses éventuels échecs ou de ses éventuelles difficultés,
25:17parce que quand vous vous opposez au diable lui-même,
25:20vous n'êtes pas sûr de gagner,
25:22et ça met le combat que vous êtes en train de mener,
25:26vous lui donnez une dimension apocalyptique,
25:30alors qui je pense correspond bien à la mentalité du Président de la République,
25:36il se verrait bien en Saint-Michel-Archange,
25:40mais qui me paraît, alors là pour le coup, complètement décalé.
25:45– Alors on peut aussi faire évidemment un parallèle
25:48avec l'organisation de la fameuse cérémonie des Jeux Olympiques de Paris en 2024,
25:53on sait qu'Emmanuel Macron y tenait énormément,
25:56il s'est investi considérablement dans l'organisation de tout cela,
26:00on se rappelle du metteur en scène Thomas Joly,
26:02qui a beaucoup souffert d'ailleurs,
26:03puisqu'après il a déposé plainte pour harcèlement,
26:05parce que tout le monde n'a pas trouvé magistral sa démonstration,
26:09on peut dire que pendant cette cérémonie,
26:11quand même les catholiques en ont pris pour leur grade.
26:14– Alors effectivement, en particulier cette parodie
26:17qui était la parodie de la scène,
26:21alors après ils ont cherché des explications en disant
26:24non, non, non, ce n'est pas une parodie de la scène,
26:26c'est un tableau qui met en scène, c'est le cas de le dire,
26:29Bacchus, mais tout le monde l'a compris comme ça,
26:33en particulier un certain nombre de pays musulmans sont intervenus
26:36en disant, on ne passera pas ça sur nos radios,
26:40sur nos télévisions nationales, etc.
26:42Et il y a, alors là on parlait tout à l'heure de la Révolution française,
26:46puisque c'était notre sujet,
26:50puis c'était ce qu'évoquait le Président de la République,
26:53on est vraiment dans cette continuité d'hostilité au christianisme
26:58qui est quasiment sans discontinuer depuis maintenant plus de deux siècles,
27:03la position officielle des pouvoirs publics, voilà.
27:06Certains ont posé la question, est-ce qu'on aurait fait la même chose ?
27:11Est-ce qu'on aurait mis en scène Mahomet,
27:15ses multiples épouses dans un tableau de ce genre ?
27:19Bien sûr que non, parce que personne n'aurait osé,
27:22tout le monde aurait eu trop peur,
27:24mais on a le droit aujourd'hui, et puis c'est dans l'ère du temps.
27:29Je pense que ce que doivent comprendre aujourd'hui
27:32un certain nombre de nos téléspectateurs,
27:34c'est pourquoi c'est toujours sur nous que ça tombe ?
27:37Pourquoi on a le droit de se moquer que de nous ?
27:40– C'est vrai que, pardon de vous interrompre,
27:42mais on a le sentiment que les autorités publiques,
27:44les institutions réagissent plus facilement quand il y a,
27:49on va le dire, une forme de blasphème à l'égard de la religion musulmane
27:53ou à l'égard de la religion juive, alors que quand c'est le catholicisme,
27:57globalement, c'est presque un sport national.
27:59– Voilà, je pense qu'à ça, il y a deux raisons.
28:01La première raison, ils savent qu'il n'y aura pas de violence
28:06menée par les catholiques, il n'y aura pas de bombes,
28:09ça c'est une première raison, qui en soi serait suffisante.
28:14Et je pense qu'il y a une deuxième raison aussi,
28:16c'est que ça n'est pas la même chose d'être une minorité
28:19et que d'être une majorité déchue.
28:22Or, aujourd'hui en France, les catholiques sont une majorité déchue
28:25et les gens qui ne se reconnaissent pas dans cette matrice,
28:29tous, peu ou prou, estiment qu'ils ont une revanche à prendre.
28:34Les catholiques, ce n'est pas une minorité parmi d'autres,
28:37c'est cette majorité déchue dont je viens de parler,
28:42que l'on appelle en permanence, et dans un certain nombre de cas,
28:45ils cultivent elles-mêmes le style, à la repentance.
28:49Voilà, vous nous avez dominés,
28:51vous avez informé cette société pendant 15 siècles,
28:54vous avez commis un nombre d'erreurs apocalyptiques,
28:58et bien maintenant vous allez payer.
29:00Et c'est pour ça qu'à mon sens, la religion catholique
29:02vis-à-vis des médias dominants, vis-à-vis des logements,
29:05elle n'est pas traitée comme les autres minorités.
29:07– Est-ce que c'est inéluctable, on ne peut rien faire contre ça ?
29:12– Alors, on peut toujours faire quelque chose.
29:14La première chose que l'on peut faire déjà,
29:17c'est de ne pas rentrer dans ce cycle des repentances.
29:23L'Église est une institution divine, mais c'est aussi une œuvre humaine.
29:31C'est Émile Poulard, reprenant Bernanos, qui disait
29:35« L'histoire de l'Église n'est pas un reposoir de fête Dieu ».
29:38C'est-à-dire, il y a eu dans l'histoire de l'Église
29:41des événements pas obligatoirement très édifiants.
29:46Voilà, Alexandre VI et ses multiples enfants,
29:49Jules II, sa passion de la guerre, tout ce que l'on veut, etc.
29:52Ça c'est sûr, parce que c'est une œuvre humaine.
29:54Mais ne s'intéressez qu'à ça, et oubliez ce que l'Église a apporté,
29:59en particulier son rôle de civilisation,
30:02son rôle également d'apaisement et d'adoucissement des mœurs.
30:08J'y réfléchissais en venant tout à l'heure.
30:10Quelque chose dont on n'a pas idée,
30:12mais qui aujourd'hui est une résurgence de ce néo-paganisme,
30:15à Rome, au moment de la naissance,
30:17se produisait ce qu'on appelait l'exposition.
30:20C'est-à-dire que le pater familias avait droit de vie et de mort
30:23sur chacun des enfants qui naissaient.
30:26Voilà, un enfant naissait, on le présentait au père de famille,
30:30il l'acceptait, il était intégré à la famille,
30:33ou il ne l'acceptait pas, en particulier s'il était difforme,
30:38malade déjà, etc., et on laissait l'enfant mourir.
30:42Ce que l'Église a apporté, c'est la fin de ce type de pratiques,
30:46et puis quelque chose aussi que l'on oublie trop,
30:49ce que l'Église a apporté, c'est la fin de l'esclavage.
30:52Dans toutes les sociétés, dans toutes les sociétés antiques,
30:56dans l'islam de manière évidente, etc.,
30:59l'esclavage est une banalité.
31:01Alors l'Église y a mis du temps,
31:03et voilà, c'est la première société où ces conséquences logiques,
31:09en particulier avec les mouvements abolitionnistes en Grande-Bretagne,
31:13à la fin du XIXe siècle, etc., qui met fin à l'esclavage.
31:16Ça, ça n'est pas rien.
31:18Et de toujours insister sur les ombres de l'histoire de l'Église,
31:24d'une part, ce n'est pas honnête,
31:26et d'autre part, je pense, ça ne rend pas service à la cause.
31:29– Ça me rappelle également la conférence avec Louis Sepulveda,
31:35de Valladolid, pardon, où on explique systématiquement
31:38que c'est horrible puisque l'Église s'est penchée sur le sort des Indiens,
31:41sont-ils des hommes, ne sont-ils pas des hommes,
31:44alors qu'en réalité, toutes les autres religions
31:46ne se posaient pas la question de savoir,
31:47puisqu'ils avaient tous tranché sur le fait que ça n'était pas, globalement.
31:50– Oui, alors avec, puisque vous l'évoquez sur cette question
31:53de la controverse de Valladolid, quelque chose que l'on oublie,
31:58puisque c'est la conquête de l'Amérique latine par les Espagnols, etc.
32:04c'est la libération qu'a représentée pour les populations indiennes,
32:11l'arrivée des Espagnols, et d'ailleurs, ils ne se seraient pas convertis
32:16si l'Église, l'Espagne n'avaient pas apporté la fin des sacrifices humains,
32:22l'école et tout le système social, les hôpitaux,
32:26et tout ça, ça n'existait pas, dans le monde pré-colombien
32:29que découvrent les Espagnols, il y a des sacrifices humains,
32:33il n'y a pas d'école pour tout le monde, et il n'y a pas d'assistance sociale,
32:36et c'est ça, lié en particulier aux apparitions de Notre-Dame de Guadalupe,
32:40qui va faire que l'Amérique latine, en quelques décennies,
32:44devient un continent massivement catholique, unanimement catholique même.
32:49– Et on pourrait faire le parallèle évidemment
32:51avec la conquête de l'Amérique du Nord qui s'est fait passer…
32:52– Avec la conquête de l'Amérique du Nord, il faut que nos téléspectateurs
32:56lisent un livre de Marcelo Gullo, que nous avons reçu à cette antenne
33:02dans une autre omission, ce qui devrait demander, pardon,
33:04la légende noire espagnole et l'hégémonie anglo-saxonne.
33:08Le fond de la thèse est de dire, voilà, en Amérique latine,
33:12il reste des Indiens, en Amérique du Nord et au Canada,
33:15il n'y a plus d'Indiens, et puis, variante, en Nouvelle-Calédonie,
33:19il reste des Kanaks, en Australie et en Nouvelle-Zélande,
33:22il n'y a plus de population indigène, ce n'est pas le fruit du hasard,
33:27c'est le fruit d'une colonisation qui, parce que catholique,
33:31respectait les populations indigènes, et un autre mode de colonisation
33:35qui les supprimait, un bon Indien est un Indien mort.
33:38– Ce qui est amusant, c'est que ce n'est pas ce que retient l'histoire.
33:42– Ce n'est pas ce que retient l'histoire, et c'est très…
33:46voilà, alors on l'évoquait, l'histoire est écrite par les vainqueurs,
33:50et pour répondre à votre question, qu'est-ce que l'on peut faire ?
33:53La première chose, d'abord, éviter de se repentir en permanence,
33:58et puis avoir en permanence, comme saint Jean-Baptiste,
34:01la voix qui crie dans le désert,
34:03eh bien avoir la volonté de rétablir la vérité des choses, voilà.
34:08À la lumière de l'histoire, sans enjoliver un passé qui a toujours été glorieux,
34:14le paradis terrestre, ça a existé il y a bien longtemps,
34:18mais l'épisode est dépassé, voilà, la vie de l'Église,
34:23ce n'est pas une succession d'épisodes glorieux,
34:26mais en ayant la volonté de revenir à la vérité,
34:29et à la réalité des choses, de les regarder telles qu'elles sont.
34:32– Alors, j'aimerais qu'on revienne cette fois à Emmanuel Macron,
34:35on a évoqué tout à l'heure, je parlais de l'inversion des valeurs
34:38qui se distinguaient parfois de son action,
34:40on peut penser à ce fameux en même temps
34:43qu'on a à coller à sa personnalité depuis son arrivée,
34:46j'aimerais qu'on revoie une séquence assez récente,
34:48là encore, une séquence plutôt diplomatique,
34:49puisqu'il s'agit de la visite de Mohamed Al-Shara,
34:52le nouveau président syrien, président non élu, soit dit en passant,
34:56puisqu'il est intérimaire, il s'appelait avant Al-Joulani,
34:58l'officier sous d'autres couleurs, puisqu'il était à Al-Qaïda
35:02et à l'État islamique, parmi ses faits d'armes,
35:04bien sûr, c'est celui de se réjouir des attentats du Bataclan,
35:08je vous propose qu'on écoute cette conférence de presse à l'Élysée.
35:12Nous exprimons notre solidarité avec toutes les victimes du terrorisme.
35:19La Syrie a été la plus grande victime du terrorisme,
35:23nous avons été bombardés avec des armes chimiques,
35:26avec des barils d'armes chimiques,
35:27nous avons beaucoup payé,
35:34nous avons payé un prix très élevé pour ce terrorisme,
35:38des centaines et des milliers de Syriens se sont noyés en Méditerranée
35:41en fuyant ces armes chimiques et ces barils.
35:43Nous n'avons rien à voir avec les actes terroristes et criminels
35:48qui ont eu lieu en Syrie et à l'extérieur.
35:51Quelle serait la diplomatie, la force de l'Europe
35:54si son rôle consistait à donner des leçons de morale
35:57sans échanger ceux avec qui elle a des intérêts en commun ?
36:01Quelle efficacité aurait une diplomatie de la France qui dirait
36:04c'est très mal, ces gens-là ne font pas bien,
36:07il y a beaucoup d'intérêts sécuritaires qui s'y jouent,
36:08je vais leur donner toutes les leçons de la Terre.
36:11Soyez inclusifs, ne travaillez pas avec les Russes,
36:13combattez les Iraniens, ne soyez pas sous l'influence des Turcs,
36:17mais prenez mes sanctions et ne comptez pas sur ma collaboration.
36:20Donc que des gens aient des postures à des fins politiciennes
36:24pour parler à des électorats, je l'entends, c'est la vie des bêtes.
36:29Et ça continuera.
36:30Je ne suis pas sûre qu'on ait tiré le bon numéro quand même,
36:38mais il a quand même quelque chose d'unique, c'est absolument délirant.
36:42Alors on a d'abord le président qui vient d'Al-Qaïda et de l'État islamique
36:47qui nous explique qu'il déplore beaucoup le terrorisme
36:51et qu'il sera très vigilant quant à quelques actes terroristes que ce soit.
36:55Et on a derrière Emmanuel Macron qui nous explique
36:57qu'il n'est pas là pour donner des leçons
36:59et qu'on n'est pas là pour diffuser nos valeurs,
37:02ce qu'il fait absolument en permanence avec des ambassadeurs LGBT
37:06qu'il envoie sur le continent africain,
37:07ce qui fait qu'on a abouti aux résultats diplomatiques
37:11qu'on connaît sur ce territoire.
37:13Là aussi on se dit, le vrai est faux, le faux est vrai,
37:19le bien est mal, le mal est bien.
37:21– Le drame de ce garçon, un des drames de ce garçon
37:24et d'une partie de notre personnel politique,
37:27c'est qu'il ne repositionne pas les faits présents dans l'histoire longue.
37:32Voilà, les faits présents dans l'histoire longue.
37:35L'émergence d'Al-Qaïda, de l'État islamique,
37:38cette volonté hégémonique de l'islam sunnite,
37:42ce n'est pas d'aujourd'hui.
37:44C'est-à-dire les relations entre ce qui fut la chrétienté,
37:48ce qui aujourd'hui est l'Occident, depuis maintenant presque 15 siècles,
37:54ont toujours été conflictuelles.
37:55Pour deux raisons, c'est que la première raison,
37:59l'Occident, la chrétienté avant et l'islam d'autre part,
38:02ont l'un et l'autre une vocation universelle.
38:05Il y a des religions, par exemple la religion hindouiste
38:09ou le confucianisme chinois, ils n'ont pas de vocation universelle.
38:12Ils disent c'est notre religion pour notre pays, notre civilisation,
38:17mais on ne va pas embêter les autres avec ça.
38:19Donc des religions à prétention universelle
38:22ou des civilisations à prétention universelle,
38:25comme l'est par exemple le mondialisme américain,
38:28elles ne peuvent que s'affronter et cela par nature.
38:32Je crois que c'est le premier élément de réflexion
38:34et ça, je crains qu'Emmanuel Macron ne l'ait pas intégré,
38:38c'est le premier point.
38:40Et puis le deuxième point, c'est que l'histoire récente
38:45nous montre que toutes les tentatives de laïcisation,
38:50d'occidentalisation, voilà,
38:52je ne vais pas vous faire la morale sur le fait de soyez inclusifs,
38:55etc. sous-entendu de partager nos valeurs, etc.
38:59Il a raison de ne pas faire la morale
39:00parce qu'on a observé que partout où ça a été essayé,
39:03ça a été un échec.
39:05C'est-à-dire qu'à partir de la fin du 19e siècle,
39:08mettons à partir du 17e siècle,
39:11les puissances musulmanes, dont la première est bien sûr l'Empire ottoman,
39:16rentrent dans une phase de déclin
39:19par rapport à leur mode de fonctionnement,
39:21déclin qui sera enrayé par la politique de la Grande-Bretagne
39:26qui va protéger l'Empire ottoman pendant longtemps,
39:31en particulier vis-à-vis des visées expansionnistes de la Russie,
39:36de manière à ce que la Russie ne puisse pas accéder aux mers chaudes.
39:39Voilà, c'est-à-dire que les pays d'Europe centrale
39:42qui étaient sous domination ottomane
39:44seraient devenus indépendants bien plus tôt
39:46si les Anglais n'avaient pas soutenu les Turcs et les Ottomans.
39:50Donc cet empire est en déclin et à l'occasion de ce déclin,
39:55à partir du début du 20e siècle,
39:57les puissances occidentales prennent l'ascendant.
40:00Voilà, l'Égypte passe sous la domination anglaise,
40:03toute l'Afrique du Nord passe sous la domination française,
40:09ce qui deviendra le Pakistan passe sous la domination britannique, etc.
40:13Et puis également tout le Moyen-Orient
40:14qui devient partagé entre les Français et les Anglais.
40:17Et là s'opère une tentative d'occidentalisation
40:21de faire partager nos valeurs à ces pays
40:24et qui débouchera en particulier après la guerre de 40
40:28dans l'instauration de régimes laïcs.
40:29Alors la Turquie, le Kemalata turc après la guerre de 14
40:33et puis les régimes bahassistes en Irak,
40:37en Iran c'est la monarchie des palaviers, etc.
40:41Il y a une occidentalisation de tout ce monde musulman.
40:46Et bien en l'espace de 30 ans,
40:48cette occidentalisation a été rejetée.
40:51Voilà, tous ces pays qui étaient des pays
40:53dans la mouvance de l'Occident,
40:55on peut parler également à toute l'Afrique du Nord,
40:57renouent avec un fondamentalisme islamique
41:01dont le responsable actuel de la Syrie
41:03est un représentant tout à fait notable
41:07et qui vient en fait en Occident pour chercher à récupérer de l'argent,
41:10ce que l'on peut comprendre vu l'état de son pays,
41:14mais qui je pense n'a nullement renoncé
41:16à cette volonté expansionniste qui est dans la nature même de l'islam.
41:22– Alors c'est très intéressant ce que vous nous expliquez
41:24parce que finalement on a le sentiment
41:26qu'il y a une imbrication identitaire dans la religion quelque part
41:31puisqu'on essaie de transmettre des valeurs
41:34sur des territoires plutôt islamisés,
41:36on voit que c'est un échec
41:38et que cette occidentalisation ne fonctionne pas
41:41et qu'il y a une résurgence ensuite de l'islam.
41:43Comment on peut interpréter ça
41:44et comment aussi on peut interpréter
41:47cette présence du catholicisme sur tout le globe ?
41:50Est-ce que finalement on a affaire à un seul catholicisme
41:52et à une seule religion catholique ?
41:55– Alors une seule religion catholique,
41:56normalement c'est ce que nous dit le credo,
41:59une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père, etc.
42:04Il y a normalement une unité de la foi.
42:06Après, il existe, le sujet est très à la mode,
42:10une forme d'inculturation qui a été mise en exergue
42:16un petit peu ces dernières décennies
42:18puisqu'il existe un rite zaïrois,
42:21enfin ce n'est pas par étil, c'est sûr,
42:23donc pour les pays d'Afrique centrale, d'Afrique noire.
42:28Donc il y a une forme d'inculturation
42:31mais le catholicisme aussi,
42:33puisque vous en parlez un petit peu à l'échelle de la planète,
42:37là je crois qu'il faut rappeler
42:39pour que nos téléspectateurs aient une idée claire,
42:41voilà, le catholicisme aujourd'hui c'est 1,4 milliard de personnes,
42:46ces 1,4 milliard de personnes sont réparties sur les cinq continents,
42:52ça rejoint votre question,
42:54les gros bataillons étant en Amérique,
42:56voilà, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud,
42:59avec le pays le plus peuplé en termes de population catholique
43:03qui est le Brésil, voilà,
43:05donc la première puissance catholique au monde
43:08c'est le Brésil en termes de population,
43:10le Brésil, le Mexique, les Philippines
43:12et de manière très surprenante,
43:14mais c'est très important dans notre propos,
43:16les États-Unis d'Amérique
43:17qui sont une puissance historiquement protestante
43:20et qui est devenue le quatrième pays en termes de population
43:25avec une population en particulier d'origine hispano-américaine,
43:28ce sont les Mexicains, les Latinos américains qui arrivent, etc.
43:31Et donc il y a une unité du catholicisme,
43:35mais effectivement une diversité des inculturations locales,
43:42diversité qui sont quand même normalement réduites quoi,
43:46parce que la foi est unique,
43:47les liturgies, alors aussi ça c'est un...
43:50les liturgies sont très diverses,
43:52parce qu'il y a les liturgies orientales,
43:54il y a des liturgies particulières en Inde,
43:57sur les rites Malabar, Malankar, etc.
44:01Mais unité de l'Église, mais diversité des inculturations, voilà.
44:05Le catholicisme américain,
44:08ça n'est pas le catholicisme européen
44:10et c'est pas non plus le catholicisme philippin.
44:12– On pourrait peut-être s'arrêter une seconde
44:14sur la figure de J.D. Benz, le vice-président américain
44:17qui a fait ce fameux discours sur la conférence de sécurité de Munich
44:20où il dénonçait justement une forme d'inversion des valeurs de l'Europe
44:25qui avait d'ailleurs beaucoup marqué,
44:27et lui c'est un peu la figure du catholique,
44:31j'allais dire, dans l'environnement du gouvernement américain.
44:34– Alors c'est effectivement la figure de Proulx,
44:37donc il est vice-président, c'est un catholique converti,
44:42voilà, ce n'est pas sa religion de naissance,
44:45après un itinéraire personnel extrêmement chaotique.
44:50Et en fait, qu'est-ce qu'il a dit quand il est venu à Munich ?
44:53Il a dit à l'Europe,
44:57en fait vous n'êtes pas grand-chose,
44:59parce que vous n'avez pas de racines,
45:01vous avez renié vos racines.
45:04Tout à l'heure on parlait de la laïcité,
45:06au moment des débats sur la constitution européenne, etc.
45:11Jacques Chirac s'est opposé, au nom de la laïcité,
45:15au fait de reconnaître les racines chrétiennes de l'Europe,
45:19voilà, tous les autres pays étaient d'accord,
45:21il a été le seul, le poids de la France étant ce qu'il était,
45:24sa personnalité étant ce qu'elle était, finalement ça s'est fait,
45:28et en faisant ça, il fait de l'Union européenne
45:32non plus un espace civilisationnel,
45:35mais un espace commercial,
45:38qui fait que dans sa tête,
45:40la Turquie a vocation à faire partie de l'Europe,
45:43alors que clairement, manifestement, évidemment,
45:48cela participe d'un autre univers civilisationnel.
45:51Et ce que dit le président Vance,
45:53c'est de dire, on ne bâtit pas une civilisation,
45:57on n'assure pas la pérennité d'une société
46:01uniquement sur des questions économiques,
46:03et en fait, vous ne savez plus qui vous êtes,
46:05d'une part, vous ne savez plus qui vous êtes,
46:07et d'autre part, vous ne cessez de persécuter
46:11ceux qui cherchent à vous rappeler ce que vous avez été,
46:15il y a quelque chose de,
46:16on parle des racines chrétiennes de l'Europe,
46:18mais ça devrait être évident,
46:21il n'y a pas d'arbres sans racines,
46:24il n'y a pas de fruits sans racines,
46:26c'est-à-dire, comment peut-on espérer voir prospérer un arbre
46:31en lui ayant coupé les racines ?
46:32Et l'économie n'a jamais fourni de racines à qui que ce soit,
46:37je crois que c'est, enfin, ce n'est pas je crois,
46:39je suis sûr, c'est Patrick Buisson
46:42qui rappelle dans ses ouvrages
46:45à la richesse, je dirais, incontournable,
46:49voilà, que les grands mythes politiques,
46:52ce sont des mythes historiques et civilisationnels,
46:55ce ne sont pas des mythes économiques,
46:58on ne se bat pas pour défendre son pouvoir d'achat,
47:01on se débat pour un art de vivre,
47:04une manière de vivre, un héritage,
47:07pour pouvoir continuer à prier sur la tombe de ses parents,
47:11pas pour gagner un point de PIB.
47:13– On a, quelque part, on a un peu l'impression
47:17que si les peuples sont déracinés,
47:20c'est aussi parce que leurs dirigeants sont déracinés,
47:23et avec toutes ces déclarations qu'on a pu suivre là,
47:26au fil de cette émission avec Emmanuel Macron,
47:29on ne se surprend pas de ce déracinement de la population,
47:31quelque part, puisque comment voir autre chose
47:34qu'une perte de repères, une absence de repères,
47:37ou une volonté, précisément, de troubler ces repères
47:41de la part du Président de la République,
47:42et c'est loin d'être le seul en termes de dirigeants politiques.
47:45– Alors, il y a un fait d'expérience, voilà,
47:48si on regarde la manière dont s'est propagé le christianisme en Europe,
47:53et dont ensuite il s'est propagé dans le monde,
47:56d'abord en Amérique latine, en Amérique du Nord,
47:59dans sa version protestante, et puis en Extrême-Orient,
48:03avec les Philippines, l'Espagne, la France, au Vietnam,
48:06et puis à la fin du 19ème siècle, en Afrique,
48:09ce qui s'est passé, c'est que c'est toujours les autorités politiques,
48:14les classes dirigeantes, qui ont rendu l'expansion du christianisme possible.
48:20Un fait d'histoire, un compte en armes,
48:23ce que l'on appelle l'édit de 1000 ans,
48:25mais qui en fait n'est pas l'édit de 1000 ans,
48:27mais la régularisation, l'existence officielle du christianisme
48:35intervient à partir de 313, avec Constantin, puis avec Théodose, voilà.
48:39La religion catholique devient une religion
48:42à laquelle on peut appartenir publiquement,
48:46c'est la raison des catacombes à Rome,
48:47c'est le fait qu'il n'y avait pas de culte public.
48:50On estime que quand la religion catholique devient cette religion officielle,
48:5610% de la population est catholique,
48:59et puis les 90 autres sont essentiellement des païens.
49:02Et c'est à partir du moment où la tête de l'Empire
49:05se convertit au christianisme que les populations se convertissent.
49:10Et le mouvement de conversion au christianisme
49:13de l'ensemble des peuples d'Europe se fera par la tête.
49:17Le cardinal Pi, qui est l'évêque de Poitiers,
49:19qui est évêque de Poitiers à la fin du 19ème siècle,
49:22il le rappelle,
49:23les peuples ne sont entrés en masse dans l'église
49:26qu'à la suite de leur prince.
49:29La France, la Gaule, se convertit à la suite de Clovis,
49:33la Russie se convertit à la suite de Saint-Vladimir,
49:37la Pologne se convertit à la suite du roi Miesco Ier,
49:40la Hongrie se convertit à la suite du roi Étienne.
49:46En Espagne, enfin en Amérique latine,
49:48c'est l'autorité de l'Espagne.
49:50Et puis en France, c'est en Vietnam,
49:53c'est quand même la République qui va favoriser les missionnaires.
49:57Je rappelle cette phrase qui, je crois, est d'Émile Combes.
50:00Voilà.
50:04La laïcité n'est pas un article d'exportation.
50:07C'est-à-dire les lois de séparation de l'Église et de l'État
50:09n'ont pas été appliquées dans l'Empire colonial.
50:12Parce qu'il disait, c'est religieux,
50:13ils maintiennent l'affluence de la France.
50:15Et donc, par rapport à ce que vous dites,
50:17à partir du moment où aujourd'hui,
50:19nous avons des élites déstructurées,
50:22qui ne savent pas qui elles sont,
50:25qui ne savent pas quelles sont leurs missions,
50:29eh bien, du haut en bas de l'échelle,
50:32les gens sont perdus.
50:33Le rôle, alors c'est pour ça, je préfère au terme d'élite,
50:36les classes dirigeantes.
50:38Parce que ces gens-là ne sont pas des élites.
50:40On est une élite quand on donne l'exemple,
50:42quand on montre l'exemple,
50:44quand on assume ses responsabilités.
50:46Aujourd'hui, les classes qui nous dirigent
50:48ne sont pas des élites, elles sont des classes dirigeantes.
50:50Et leur relativisme moral,
50:53leur matérialisme,
50:55leur, après nous, le déluge,
50:58eh bien, par, je dirais,
51:02par capillarité, par ruissellement,
51:04eh bien, ça débouche sur les partis
51:10les plus humbles de la population
51:11qui vivent à ce diapason,
51:13avec ce drame, vous voyez,
51:14je crois que c'est une idée importante,
51:17c'est le suicide démographique
51:19de la civilisation occidentale.
51:22Mais la réflexion de fond est,
51:25pourquoi est-ce que cette civilisation occidentale
51:28mériterait de perdurer,
51:31mériterait de durer,
51:33en y contribuant modestement
51:35par les enfants que je lui donnerais,
51:38si ça se limite à moi, voilà.
51:41Moi, ce que j'ai fait,
51:43ce que j'ai à transmettre,
51:44ce n'est pas grand-chose,
51:45ça n'a peut-être pas le coup de se battre pour ça.
51:46En revanche, si je suis l'héritier
51:49d'une civilisation prestigieuse
51:51que j'ai cherché à assumer,
51:53eh bien, ça, là, mérite d'être transmis
51:56pour que d'autres en profitent.
51:57Et je crois, ce refus d'un héritage, d'une part,
52:02ce refus de la transmission, d'autre part,
52:05est au cœur de la crise identitaire, d'une part,
52:08et de la crise de la transmission,
52:10en particulier sur les questions démographiques
52:12que vivent nos sociétés aujourd'hui.
52:14Il y a une étude qui est parue
52:16il y a quelques années, ou une époque,
52:19les deux tiers des dirigeants européens
52:21n'avaient pas d'enfants.
52:23Voilà, Emmanuel Macron n'a pas d'enfant,
52:24Angela Merkel n'avait pas d'enfant, etc.
52:26Ce qui est quand même un signe,
52:28et ce qui est un exemple.
52:30– Et alors, pour conclure cette émission,
52:31peut-être, Jean-Pierre Maugendre,
52:33que penser de la future mission du nouveau pape
52:36qui a succédé au pape François,
52:38donc le fameux Léon XIV,
52:41peut-il occuper sa place dans la dynamique
52:44que vous nous décrivez ?
52:45Quels sont les défis qu'il va devoir affronter ?
52:47– Alors, je crois qu'il y a deux défis pour lui,
52:50un défi, comme on dit pompeusement,
52:52ad extra et ad intra.
52:54Donc, ad intra, c'est quoi ?
52:56C'est dans l'Église, c'est de restaurer la paix dans l'Église.
52:59Voilà, aujourd'hui, la situation,
53:02le moins qu'on puisse dire à l'intérieur de l'Église,
53:04est extrêmement complexe.
53:07En fait, normalement, il y a une unité de foi,
53:10mais dans la pratique, ça n'existe plus.
53:12Cette unité de foi a été rompue.
53:14On est dans la situation, par exemple,
53:17sur le document qui autorisait la bénédiction
53:22des couples homosexuels.
53:24Les Églises d'Afrique ont dit,
53:25à part l'Afrique du Nord avec le carnet Alvesco,
53:28nous, on n'appliquera pas ce truc-là.
53:30Et tous les autres appliquent.
53:31Il n'y a plus d'unité.
53:32Parce que ça, c'est sous-tendu par des débats théologiques, etc.
53:35Il n'y a plus d'unité de doctrine.
53:37Donc, le premier défi...
53:38– Mais il n'y a pas non plus de rejet de Rome.
53:40– Ah non ? Parce que...
53:42– En d'autres temps, ça aurait pu valoir un rejet de Rome.
53:46– Oui, ça aurait pu valoir une tentation schismatique.
53:51Ça a existé.
53:53Mais donc, voilà, rendre la paix à l'Église
53:56par l'unité de foi et puis par la paix liturgique.
53:59Voilà, ça, c'est le défi, me semble-t-il,
54:01interne du Pape à l'Église.
54:03Le défi externe, j'en vois trois.
54:06Le premier, c'est la montée de l'islam.
54:08Voilà, dont les relations, on n'a pas le temps,
54:11mais dont les relations ont été conflictuelles depuis sa fondation.
54:15Je rappelle, 632, c'est l'Égypte.
54:18638, c'est la prise de Jérusalem par les Arabes.
54:23Bon, et depuis, eh bien, c'est 732, c'est Poitiers.
54:27Et puis, 1571, c'est les Pentes, c'est le siège de Vienne.
54:31Enfin, les relations ont toujours été conflictuelles.
54:33Avec un élément nouveau, c'est qu'aujourd'hui,
54:35nous avons en Europe,
54:37donc dans le berceau historique de la chrétienté,
54:40une population musulmane
54:43qui est de plusieurs dizaines de millions de personnes.
54:45Ça, c'est un fait tout à fait nouveau.
54:46Donc, premier défi, les relations avec l'islam
54:50et la disparition en cours des chrétiens d'Orient.
54:52– On n'a pas parlé de la Syrie, bien sûr.
54:55– Il ne faut pas se la raconter, c'est en train de disparaître.
54:58Premier défi, celui-là.
54:59Deuxième défi, ce que j'appelle
55:02la montée en puissance des religions identitaires.
55:10Les religions identitaires, c'est quoi ?
55:12C'est l'hindouisme en Inde, avec le BJP,
55:16c'est 1,5 milliard de personnes,
55:19qui est une religion très violemment anticatholique,
55:22avec des persécutions aujourd'hui contre les catholiques.
55:25C'est la Chine, le national-communisme chinois,
55:271,4 milliard de personnes.
55:30Et puis, c'est l'orthodoxie en Russie.
55:32Là, c'est quelques centaines de millions de personnes,
55:34mais aussi, tout ça, ça fait du monde,
55:37dont les régimes sont opposés au catholicisme lui-même.
55:41Et puis, troisième élément, bien sûr,
55:43c'est ce que l'on pourrait appeler une forme de mondialisme ultra-libéral,
55:49c'est la civilisation du consumérisme,
55:54du libéralisme dans le domaine des sociétés.
55:57Et c'est ce que nous vivons, nous, aujourd'hui.
56:00Voilà, je crois que ce sont les trois défis.
56:02Avec un élément nouveau,
56:05c'est que, pour la première fois depuis 17 siècles,
56:10il n'y a plus de puissance catholique.
56:13C'est-à-dire qu'à partir du troisième siècle,
56:16quatrième siècle, l'Empire romain devient catholique,
56:19et puis après, toutes les puissances d'Europe sont catholiques,
56:22et puis même quand les grandes puissances ne le seront plus,
56:25il y a la France jusqu'à la Révolution,
56:27puis il y a l'Espagne, puis il y a l'Autriche-Hongrie,
56:29et puis il reste de petits pays qui restent catholiques,
56:32officiellement, comme l'Espagne, comme l'Italie, etc.
56:34Et quand les catholiques sont en péril quelque part,
56:37eh bien le pape, il peut faire appel à ces puissances.
56:40C'est à ce titre-là que la France intervient au 19e siècle
56:43pour protéger les chrétiens d'Orient,
56:46au nom de l'alliance conclue entre les maronnites et Saint-Louis, etc.
56:49Aujourd'hui, ça n'existe plus.
56:51C'est-à-dire que face à ces puissances politiques,
56:54ouvertement, manifestement anticatholiques,
56:57l'Église n'a plus d'appui.
57:00Et non seulement elle n'a plus d'appui,
57:02mais elle n'en souhaite plus.
57:04C'est-à-dire que les derniers États catholiques qui pouvaient exister,
57:09au nom de la Déclaration sur la liberté religieuse du Concile Vatican II,
57:13le Saint-Siège a dit non, non, on ne veut pas de passe-droit,
57:16nous on veut être comme les autres,
57:18et c'est ce qui se passe aujourd'hui.
57:20Et sous cet aspect, je pense que le pire reste à venir.
57:24Un exemple.
57:25Vous ne pouvez pas souhaiter la séparation de l'Église et de l'État,
57:30rompre le concordat à la demande du Saint-Siège,
57:33par exemple avec l'Espagne.
57:35Ce concordat faisait que des lois opposées à l'enseignement de l'Église
57:40ne pouvaient pas être votées.
57:42C'était interdit par le concordat, etc.
57:44Vous rompez le concordat,
57:46et après vous venez pleurer parce qu'il y a des lois
57:48qui s'opposent à la doctrine sociale de l'Église.
57:51Ben, mon ami, dans la vie, il faut choisir, quoi.
57:53C'est-à-dire qu'on a les conséquences.
57:56C'est d'ailleurs un des drames, peut-être, de la vie politique.
57:59C'est Bainville qui disait ça.
58:01On aura les conséquences.
58:03Et je pense que le brave pape Léon XIV est dans une situation pas très facile.
58:09– Je vous remercie infiniment, Jean-Pierre Maugente,
58:11d'être venu jusqu'à nous pour cette émission très riche, très diverse,
58:14que les téléspectateurs, j'espère, auront appréciée.
58:17Je rappelle quand même vos deux ouvrages, avant de se quitter,
58:20disponibles sur la boutique de TVL,
58:21L'obéissance en question.
58:23Je suis sûre qu'il y en a certains d'entre vous qui s'offraient du bien.
58:26C'était chez Via Romana.
58:28Et puis Vatican II, l'histoire qu'il fallait écrire,
58:32cette fois, c'est aux éditions Contre-temps.
58:34Chers amis, j'espère sincèrement que cette émission vous a plu.
58:37J'espère que vous avez déjà cliqué sur le pouce en l'air
58:40pour la booster sur cette fameuse plateforme YouTube.
58:42J'espère que vous allez m'écrire dans les commentaires, bien sûr,
58:45pour faire des suggestions d'autres émissions
58:47un peu différentes de la géopolitique.
58:50Et puis, bien sûr, n'oubliez pas de relayer ce lien au maximum
58:53pour assurer le succès de ce programme.
58:55À la semaine prochaine, on se retrouve pour un nouveau sujet.
58:59À bientôt.