• il y a 2 ans
Louis Hausalter, journaliste politique chez Marianne, est le coauteur avec Agathe Lambret de BFMTV de L’Etrange victoire, un récit de la deuxième campagne présidentielle d’Emmanuel Macron (Editions de l’Observatoire). « Une victoire claire et nette, avec 58% des voix. Mais il y a tout un contexte : le record d’abstention, le record de 13 millions de voix pour Marine Le Pen, explique-t-il. On a aussi eu une drôle de campagne car les événements comme la Covid ou la guerre en Ukraine l’ont reléguée au second plan. Ensuite, on se souvient de la célébration du Champ de Mars qui n’en était pas une. On était très loin de la cérémonie triomphaliste au Louvre il y a cinq ans. Emmanuel Macron se veut très humble, avec un discours pas très inspiré et minimaliste (…). Son attitude ce soir-là montre qu’il sait qu’il y a un gros risque que cette élection se soit faite par défaut. »

Au-delà de la campagne, les anecdotes qui ponctuent le récit en disent beaucoup sur la façon dont Emmanuel Macron dirige son équipe. Le Président fonctionne par cercles, mais ces cercles ne communiquent pas entre eux. « C’est un grand classique de pas mal de présidents, confirme le journaliste, pour essayer de se ménager de la liberté. En parlant à différentes sources de ces différents cercles, on peut voir qu’ils disent des choses différentes au Président, et c’est presque comme si Emmanuel Macron accentuait cette rivalité pour ne pas être entre les mains d’une seule équipe. »

Louis Hausalter et Agathe Lambret racontent aussi comment, durant son premier quinquennat, Emmanuel Macron a continué à débaucher à droite. Le Président a notamment fait contacter Bruno Retailleau, en 2018 : « Gérard Collomb claque la porte du ministère de l’Intérieur juste avant les Gilets jaunes, Emmanuel Macron se met en quête d’un ministre de l’Intérieur, rappelle notre invité. Et comme d’habitude, cela prend beaucoup de temps, il est très lent à se décider. Et à ce moment, l’écrivain François Sureau, qui correspond souvent avec le Président, se rend au Sénat pour demander à Bruno Retailleau, au nom d’Emmanuel Macron, si le ministère de l’Intérieur pouvait l’intéresser. Est-ce que le Président joue alors à faire mine de débaucher ses adversaires pour déstabiliser le camp adverse ? En tout cas, Bruno Retailleau n’a pas donné suite. »

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