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00:0018h19 sur CNews et Europe 1, Punchline, Laurence Ferrari.
00:1918h18 de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1, on va évoquer cette tentative de kidnapping en plein Paris, en plein jour dans le 11ème arrondissement.
00:26Deux personnes qui ont été visées par une tentative d'enlèvement. La vidéo est absolument glaçante. On entend, et je le dis pour nos auditeurs, la femme qui hurle, qui est au sol, allongée, qui tente de ne pas se laisser embarquer par des hommes tout de noir vêtus qui ont un van blanc à proximité.
00:46Ils se sont tellement débattus, cet homme et cette femme, qui sont donc la famille du PDG d'une société de crypto-monnaie, qu'ils ont réussi à ne pas être enlevés.
00:55Mais c'est vrai que c'est un véritable traumatisme. On fait le point avec Marie-Victoire Dieudonis.
00:59La vidéo est impressionnante. On y voit un homme et une femme se débattre pour tenter d'échapper à un enlèvement.
01:07Ce matin à Paris, nous sommes à l'angle d'une rue dans le 11ème arrondissement.
01:12C'est trois personnes habillées en noir, le visage caché qui s'en prenne à un couple.
01:17Le premier individu se tient sur la gauche. Il est à proximité d'un fourgon utilitaire flanqué d'un logo chronoposte.
01:26Les deux autres individus mettent des coups aux personnes au sol, à terre, ces victimes.
01:32Parmi elles, il y a une femme qui va parvenir à s'emparer d'une arme de poing factice.
01:37On l'entend crier et jeter cette arme au loin.
01:40Les agresseurs vont finalement prendre la fuite dans un certain chaos.
01:44Certes, dans la fin de la vidéo, on voit un individu jeter un extincteur rouge sur l'arrière du camion.
01:51En attendant, la plus grande prudence est de mise. L'enquête ne fait que débuter.
01:56Il s'agira bien sûr de comprendre le déroulé précis des faits, mais aussi les motifs, le profil des agresseurs,
02:02mais également des victimes.
02:04Selon des sources policières, c'est la fille et le petit-fils du PDG d'une société de crypto-monnaies
02:10qui ont été visés dans cette tentative d'enlèvement.
02:13Merci Marie-Victoire Dieudonné.
02:14Un professionnel de santé a été le témoin de cette scène d'enlèvement à Paris.
02:18Il a prodigué les premiers soins à la victime.
02:20Un homme qui gisait à terre dans une mare de sang.
02:22Il avait une crâne fracassée.
02:24Écoutez ce que dit le témoin et ce que disait aussi cet homme à terre.
02:28Il y a plein d'enfants qui allaient à l'école.
02:31J'entendais crier, j'arrive, j'entends crier, appeler la police, attention et tout.
02:35Et des gens qui hurlaient dans ce coin là-bas, on voyait une bagarre.
02:39Des gens aux fenêtres qui disaient lâchez la dame, lâchez la dame.
02:42Donc j'ai cru que c'était un couple qui se bagarrait ou pas quoi.
02:46Et en fait, en deux secondes, une camionnette démarre avec des gens cagoulés qui partent à toute allure.
02:53Et donc moi je vois un homme par terre gisant dans une mare de sang.
02:56Donc comme je suis professionnel de santé, j'ai couru lui donner les premiers soins jusqu'à ce que les pompiers arrivent.
03:02Parce qu'il avait le crâne fracassé quoi.
03:03Apparemment il s'est fait m'attraquer la tête quoi.
03:05Et donc il avait le crâne complètement ouvert.
03:07J'ai fait ce que j'ai pu pour limiter les dégâts et voir tout ce qui allait au niveau des symptômes de première urgence.
03:13Sa nuque, ses bras, le fait qu'il parle.
03:16Sa seule phrase c'était où est ma femme, où est ma fille, où est ma femme, où est mon enfant.
03:20Et cet homme a réussi à protéger sa femme et sa fille de cet enlèvement Louis Dragnet.
03:23Le pire c'est que c'était sur le chemin de l'école, ils emmenaient leur enfant à l'école.
03:28Donc c'est en plein jour, en pleine journée.
03:30Sur le chemin de l'école.
03:30Un couple sans histoire, pas connu en réalité du grand public.
03:33Et là ce qui est intéressant c'est de savoir pourquoi est-ce que les gens qui sont supposés avoir une fortune dans la crypto-monnaie
03:39attisent autant l'intérêt des malfaiteurs et des voyous.
03:44C'est tout simplement parce que quand vous dérobez de la crypto-monnaie,
03:47vous imposez en fait à quelqu'un de faire un virement.
03:50Et souvent ces transferts d'argent ne sont pas traçables.
03:53Donc pour les escrocs, pour les ravisseurs,
03:57ils avaient l'intention en tout cas de les prendre en otage,
04:01l'avantage c'est d'avoir un gain immédiat,
04:04d'avoir de l'argent qu'on peut virer ensuite sur un compte en banque
04:06sans possibilité pour la police de remonter jusqu'à eux.
04:10De le tracer, c'est ce que nous disait Éric Revelle.
04:11On ne peut pas tracer cet argent de crypto-monnaie, c'est ça ?
04:13C'est pour ça que ça attire tant les ravisseurs ?
04:16Alors le plus connu c'est le Bitcoin, vous avez l'Ethereum, vous avez le Polkado, vous avez le Ripple.
04:21Il y a une catégorie, un grand nombre de crypto-monnaies et Louis Dragnet a raison.
04:26En fait, vous enlevez des gens, c'est pour demander une rançon.
04:29Et évidemment, si vous demandez en liquide, les billets sont traçables.
04:32Et la crypto-monnaie par définition, elle les peut ou pas du tout.
04:35Et parfois, il y a même des plateformes qui vous garantissent l'anonymat si vous achetez de la crypto-monnaie.
04:40Donc ça devient un sujet facile, vous enlevez des gens qui sont liés à des crypto-monnaies,
04:44qui sont censés avoir des fortunes en crypto-monnaie,
04:46vous demandez la rançon aux crypto-monnaies et vous vous faites virer sur un compte de manière aménuelle.
04:50Et ce qui est sidérant dans cette histoire, c'est que vous avez ça comme ça vraiment en plein jour,
04:55avec un commando qui est organisé.
04:57Bon, ils sont aussi un peu des pieds nickelés dans leur manière de faire et à la limite, tant mieux.
05:02Mais ce qu'il faut bien avoir en tête, c'est que c'est une nouvelle tendance.
05:04Chaque semaine ou toutes les deux semaines.
05:06Une semaine, c'est un doigt qui est coupé.
05:09Une séquestration, il y a un monsieur qui fait construire plusieurs jours.
05:12À chaque fois, il y a des négociateurs du RAID ou du GIGN qui viennent en appui pour négocier avec les ravisseurs.
05:18Et puis, il y a quand même, là aussi, en pleine rue, un pistolet, certes factice, qui est brandi.
05:23Mais vous savez, un pistolet factice, tant qu'on ne sait pas qu'il est factice,
05:26tout le monde pense que c'est une vraie arme à feu.
05:28Aujourd'hui, la ressemblance est telle entre les armes factices et les armes à feu
05:31que si on vous braque avec un pistolet, même si c'est un pistolet à billes,
05:34à aucun moment, vous vous dites que ce sont peut-être des billes et que vous allez rester en vie.
05:39Donc, la violence est encore montée d'un cran.
05:42Et on sait que les services de police, de gendarmerie et de la justice investissent maintenant ce nouveau secteur.
05:47Et je sais que vous aviez sur votre plateau, Laurence, la semaine dernière,
05:50le patron de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris
05:53qui disait qu'il oriente l'action de ces hommes, de la police judiciaire,
05:58vers cette nouvelle mode terrible, cette nouvelle tendance abominable.
06:02On voit dans la scène, c'est terrible, parce qu'on voit bien qu'il y a un monsieur relativement caucho
06:06qui essaie de protéger, je ne sais pas si c'est sa femme, sa fille,
06:08ils se tiennent en fait, pour éviter d'être emmenés.
06:10Il la tient, sinon les ravisseurs la prenaient.
06:12Et on voit un des ravisseurs venir lui taper sur la tête avec...
06:16Est-ce que c'est un couteau ? Est-ce que c'est une machette ? Je ne sais pas.
06:18Et c'est là qu'il ouvre la tête.
06:20C'est-à-dire qu'en fait, à la fois, c'est bien entendu des gens qui ne sont pas forcément organisés,
06:24mais qui sont d'une violence sans...
06:25Et qui font ça en plein jour.
06:28J'espère qu'on va les retrouver assez vite, parce qu'ils ont dû laisser de l'ADN un peu partout,
06:31mais ils font ça en plein jour, presque à visage découvert.
06:34Donc, on verra bien comment ça va finir.
06:36Mais ça veut dire que tous ceux qui sont dans la crypto-monnaie sont potentiellement...
06:39ou les proches, ça ne peut pas être les parents, les cousins...
06:41Alors, souvent, c'est des gens assez discrets.
06:43Non, mais ce ne sont absolument pas des gens qui se volent à l'héros.
06:46Là, si on va chercher leurs enfants, leurs parents, leurs cousins, leurs grands-parents,
06:49un peu partout en France...
06:51Quel pays ? Gautier.
06:52Quand je pense qu'il y a certains politiques, certains commentateurs
06:55qui ont glosé pendant des jours,
06:57parce que Bruno Rotaillot avait utilisé le terme de mexicanisation,
07:01c'est-à-dire qu'au lieu de s'intéresser au phénomène,
07:03à l'en sauvagement, à ce qui se passe autour des crypto-monnaies,
07:06on fait des polémiques sur le vocabulaire utilisé par le ministre de l'Intérieur
07:10pour perdre des heures d'antenne sur le champ lexical de l'insécurité
07:17plutôt que de s'intéresser à ce qui se passe là.
07:19Ce qui se passe là est tout simplement effrayant.
07:22C'est juste effrayant.
07:23C'est en plein jour, en plein Paris, devant tout le monde.
07:26Ça dit l'impunité dans laquelle ils sont.
07:29Et comme le disait très justement Louis, il y a des phalanges qui tombent.
07:33C'est-à-dire qu'on, comme le baron en peint,
07:35on vous rapte et on vous coupe des phalanges
07:37et on l'envoie à vos familles pour qu'il y ait des transferts de fonds
07:41et des transferts de crypto-monnaies.
07:43Donc c'est tout simplement effrayant.
07:44On s'en prend à une femme, on massacre le visage d'un homme,
07:47tout ça devant tout le monde avec un pistolet factice.
07:49Et si les passants ne bougent pas, ils sont probablement enlevés.
07:53Et si l'homme ne se défend pas et n'agrippe pas encore une fois la femme qui l'accompagne,
07:57elle part dans le van.
07:58Et on ne sait pas ce qui se passe pendant des jours et des jours.
08:00On peut deviner ce qui va se passer.
08:01Rapidement, oui, malheureusement.
08:02Rapidement, Jean-Sébastien.
08:04Effectivement, je pense que la sud-américanisation, nous y sommes.
08:07Et quand on regarde aussi ce qui s'est passé en Amérique du Sud,
08:09les pays qui ont réussi à enrayer des spirales de violence de cet ordre-là,
08:12vous évoquiez Medellin, mais Medellin, c'est maintenant une ville relativement sûre.
08:16Il n'a plus rien à voir avec ce qu'était Pablo Escobar,
08:18mais parce qu'ils ont pris des mesures absolument drastiques.
08:20Regardez ce qui se passe au Salvador aussi.
08:22Le président salvadorien est allé d'ailleurs jusqu'à dégager des magistrats de la Cour suprême
08:27pour pouvoir appliquer des réformes qui étaient d'ailleurs validées par la population.
08:32Mais moi, je ne trouve pas ça souhaitable en soi,
08:34parce qu'il y a de vraies atteintes aux libertés publiques.
08:36Le problème, c'est que si nous ne prenons pas les mesures avant,
08:39nous finirons immanquablement par en arriver là,
08:42parce qu'on voit l'apparition de gangs,
08:44et ce qui a pourri la vie d'un certain nombre de pays en Amérique latine,
08:47ce sont précisément les gangs.