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  • il y a 3 jours
Il faut limiter les licenciements économiques dans les entreprises qui touchent des aides de l'état.
C'est ce que veut le sénateur de la Sarthe Thierry Cozic.

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Transcription
00:00Christelle Cailloux, un élu de la Sarthe, se mobilise, oui, pour lutter contre les licenciements économiques dans les grands groupes.
00:06Le sénateur socialiste Thierry Cozy qui est avec nous ce matin, bonjour.
00:09Bonjour.
00:10Vous allez présenter une proposition de loi en ce sens cette semaine au Sénat, jeudi.
00:14Ça consiste en quoi exactement ?
00:16Cette proposition de loi dite PPL vise en fait à limiter les licenciements économiques
00:21dans les entreprises de plus de 250 salariés
00:24qui à un moment donné, l'année écoulée, ont fait des bénéfices, distribué des dividendes,
00:32procédé à des mesures de rachat d'actions, ont pu toucher des aides publiques
00:35et dans le même temps font le choix de fermer des sites.
00:38Donc en fait cette proposition de loi vise en fait à réguler cette difficulté.
00:43Ça fait longtemps qu'on entend parler de ça, pas le licenciement dans les entreprises qui font des bénéfices.
00:49Ça a été un discours même de campagne présidentielle.
00:52Aujourd'hui, quel est le montant des aides allouées aux entreprises ?
00:56Aujourd'hui, sur les propositions gouvernementales, en année pleine, on est quasiment autour de 300 milliards d'euros.
01:05Donc il paraissait opportun à un moment aussi de faire des choix.
01:09Cette mesure est une mesure de bon sens, me semble-t-il.
01:11Elle permet aussi de sauvegarder la souriété industrielle de notre pays
01:15mais aussi de sauvegarder les emplois des salariés de ces grands groupes.
01:18Donc un exemple, depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron en 2017,
01:24en fait le président s'est fait le chantre de la souveraineté industrielle.
01:27Et simplement, quand on compare aujourd'hui les données à son arrivée en 2017,
01:32il y avait 16,4% d'emplois industriels, aujourd'hui on a 15,5%.
01:37Donc c'est aussi un élément qui montre que toutes ces aides telles qu'elles sont aujourd'hui distribuées...
01:42Il y a plus d'aides et il y a moins d'emplois.
01:46Comment elles sont utilisées ? Est-ce qu'on sait vraiment aujourd'hui ?
01:48Alors écoutez, ces aides, oui on le sait comment elles sont utilisées.
01:51En fait, principalement pour de la recherche et développement,
01:54pour des investissements, de la modernisation de l'outil industriel.
01:57Simplement, la difficulté que nous rencontrons en France,
02:00c'est que vous pouvez solliciter une aide,
02:03une fois que votre dossier répond aux critères tels qu'ils sont proposés,
02:08vous bénéficiez de l'aide et en fait, après vous n'avez pas de retour.
02:11Contrairement aux autres pays où en fait, vous sollicitez une aide, vous la touchez,
02:15et en fait, on contrôle a posteriori la réalité de l'utilisation de l'aide.
02:19Je crois que c'est aussi ce mécanisme à un moment qu'il faut aussi avancer,
02:22pour lequel il faut retourner, inverser la preuve de la charge, si vous me permettez l'expression.
02:26Thierry Kozyk, sénateur socialiste, ancien maire d'Arnage près du Mans,
02:29vous êtes en minorité aujourd'hui au Sénat,
02:31est-ce qu'elle a vraiment des chances de passer votre proposition ?
02:33Cette proposition de loi, elle est portée par le groupe socialiste,
02:40sur ma proposition, la gauche aujourd'hui la soutient,
02:44je crois qu'elle est aussi, c'est une mesure de bon sens,
02:46et aujourd'hui elle doit dépasser l'esprit partisan.
02:50On considère qu'à un moment, et je crois qu'il y a une commission d'enquête
02:54en cours au Sénat sur les aides aux très grands groupes,
02:59dans lesquelles je sens que la majorité sénatoriale s'interroge.
03:04En fait, il n'y a pas assez de contrôle,
03:06et je crois qu'aujourd'hui elle doit dépasser l'esprit partisan,
03:09donc je suis assez confiant pour qu'à un moment,
03:13chacun prenne ses responsabilités,
03:15et j'en appelle aussi à la majorité sénatoriale aujourd'hui,
03:18d'avancer sur cette question.
03:19La présentation c'est jeudi, le calendrier ensuite, ça pourrait être quoi les prochaines états ?
03:22Elle est présentée jeudi en séance, si elle est adoptée,
03:28ce que j'espère, c'est que derrière elle part dans la navette,
03:32et l'Assemblée nationale pourra prendre le temps de la regarder, de l'amender,
03:36et elle reviendra sur le Sénat dans ce cas-là.
03:39Mais je crois que ce qui est important, c'est qu'au-delà de cette échéance de jeudi,
03:43c'est que je crois qu'elle marque,
03:44c'est un marqueur à un moment dans le temps, dans l'histoire,
03:47même si à un moment, elle venait à ne pas être adoptée,
03:51c'est un marqueur, ce sujet reviendra pertinemment.
03:54L'actualité économique en Sartre, c'est aussi des fermetures, des délocalisations,
03:58on parle de Valeo, on parle de NTN,
04:01est-ce que vous travaillez aussi sur cette interdiction de délocaliser ?
04:06Non, aujourd'hui je ne suis pas quelqu'un qui ne croit pas dans l'entreprise,
04:11je crois que c'est aussi ça le message que je veux passer,
04:14c'est qu'à un moment, je pense qu'il y a besoin de mettre de la conditionnalité
04:17sur la distribution des aides publiques.
04:19La vie de l'entreprise, elle est faite à la fois de succès,
04:22mais aussi elle peut avoir des difficultés, des échecs,
04:24elle doit pouvoir aussi se réorganiser.
04:26Simplement, le choix que j'ai fait, c'est vraiment clairement,
04:30sur des situations bien particulières,
04:33notamment sur les plans de sauvegarde de l'emploi,
04:35de permettre à un moment d'éviter l'abus,
04:37et je crois que c'est vraiment ça, c'est-à-dire,
04:38une entreprise qui a fait des bénéfices,
04:40qui distribue des dividendes ne peut pas fermer des sites.
04:45C'est-à-dire qu'en gros, on protège l'emploi avant de rémunérer le capital.
04:48C'est-à-dire qu'avec votre proposition, il n'y aurait pas eu la fermeture de Valeo ?
04:52Valeo serait interrogé, je pense, aurait regardé avant de procéder.
04:58Après, c'est un arbitrage, c'est-à-dire que la vie économique fait que l'entreprise peut avoir des difficultés,
05:05et donc faire des plans sociaux de sauvegarde pour l'emploi.
05:09Par contre, derrière, elle doit s'interroger sur le fait de solliciter des aides publiques.
05:13Et je crois que c'est ça l'enjeu aujourd'hui, c'est un arbitrage à faire.
05:17On ne peut pas mettre le paquet uniquement sur l'actionnariat.
05:21L'actionnaire, il prend un risque, il doit être rémunéré,
05:23simplement l'aide publique ne peut pas servir à le rémunérer.
05:26Thierry Kozik, sénateur socialiste de la Sartre, était notre invité ce matin.
05:30Merci à vous pour la présentation de cette proposition jeudi au Sénat.
05:33Merci à vous.
05:34Merci à vous, 7h50.

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