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Transcription
00:00Et il est l'heure à présent de retrouver Alexandre Devecchio pour son édito.
00:05Bonjour Alexandre.
00:05Bonjour Lénaïque, bonjour à tous.
00:07Alors vous avez souhaité, Alexandre, revenir ce matin sur le premier tour de l'élection présidentielle en Roumanie.
00:11C'était dimanche dernier où Georges Simion, le candidat nationaliste, a obtenu 41% des voix au premier tour.
00:17Score impressionnant.
00:19Qui selon vous, Alexandre, vient répondre à l'interdiction de se présenter de Coline Georgescou ?
00:23Oui, à travers ce vote, les électeurs roumains ont voulu signifier qu'ils étaient souverains
00:29et que nul ne saurait les déposséder de leur vote.
00:32Rappelons le contexte qui a précédé cette élection.
00:35Il y a cinq mois, le premier tour de l'élection roumaine avait été annulé
00:39après que le candidat anti-système, Kala Georgescou, était arrivé en tête au premier tour.
00:45La cour constitutionnelle avait invalidé le scrutin sur fond de soupçons d'ingérence russe
00:50et sous prétexte qu'une campagne massive sur TikTok aurait influencé le résultat.
00:54Il n'y avait eu à l'époque que le vice-président américain G. Devens,
00:58pour s'indigner de cette décision.
01:01Georgescou a ensuite été carrément interdit de se présenter.
01:04La percée spectaculaire de Georges Simion est une réaction à ce que beaucoup d'électeurs roumains
01:09ont considéré comme un vol de l'élection.
01:12Pendant la campagne, Simion est le seul à avoir contesté la décision de la cour constitutionnelle
01:17et a promis de porter câlin Georgescou au pouvoir, évoquant trois options.
01:22Un référendum, des élections anticipées ou la formation d'une coalition au Parlement qui le nommerait Premier ministre.
01:29Ce résultat montre qu'il est vain de vouloir arrêter la vague populiste en tentant de verrouiller juridiquement la démocratie.
01:35Cela contribue au contraire à la faire grossir, comme on a pu le voir en Roumanie la semaine dernière,
01:41mais aussi avec l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis.
01:43Et comment risque Alexandre selon vous de le voir en Allemagne demain ?
01:46Oui, car il n'y a pas qu'en Roumanie qu'on assiste à une dérive antidémocratique.
01:51En Allemagne, l'Office de protection de la Constitution, chargé du contre-espionnage et du renseignement intérieur,
01:57vient de classer officiellement l'Alliance pour l'Allemagne comme extrémiste de droite confirmée.
02:02Depuis le 2 mai, la police secrète a ainsi le droit, et même le devoir, d'infiltrer et de mettre sur écoute l'AFD.
02:10Enfin, les parlementaires et le gouvernement peuvent désormais demander à la Cour suprême l'interdiction du premier parti d'opposition.
02:18Si l'AFD venait à être interdit, nul doute qu'un nouveau parti populiste, sans doute encore plus radical, ne tarderait pas à apparaître.
02:25Et alors, pour ce qui est de la France, Alexandre ?
02:26La peine d'inéligibilité contre Marine Le Pen, et plus encore son exécution immédiate,
02:32ont été ressenties par certains électeurs comme une intervention disproportionnée de la justice dans le processus électoral,
02:38voire comme un coup d'État de droit.
02:40Les sondages montrent déjà que si Marine Le Pen était éliminée de la course à l'Elysée,
02:44Jordan Bardella ferait aussi bien, sinon mieux.
02:47Si les partis traditionnels souhaitent réellement faire reculer les partis dits populistes,
02:51ils doivent s'attaquer aux causes profondes de leur montée en puissance.
02:54Cette bataille doit avoir lieu sur le terrain politique et non judiciaire.

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