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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Nathalie Loiseau, députée européenne Renew.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bonjour Nathalie Loiseau, je ne résiste pas vu votre spécialité, on est le jour de l'Europe, vous êtes députée européenne.
00:10Que pensez-vous de ces taxes que va mettre l'Europe sur des produits américains tels que, je reprends ce qui a été dit dans la chronique,
00:19les chameaux, les autotamponneuses, le bourbon, on va faire peur aux Etats-Unis avec des taxes comme ça ?
00:23D'abord, l'idée ce n'est pas forcément de mettre des taxes, l'idée c'est de négocier et d'empêcher les Etats-Unis d'en mettre eux-mêmes au bout des 90 jours.
00:33On est dans une partie de poker, on est dans une négociation entre les Etats-Unis et l'Union Européenne,
00:40on a entendu de Donald Trump tout et le contraire de tout, que l'Union Européenne avait été créée pour emmerder les Etats-Unis,
00:46ce qui évidemment est une vraie culture de l'histoire, qu'il ne voulait pas voir Ursula von der Leyen.
00:52Hier, il a dit qu'il était pressé de la voix, il a dit deux fois que c'était une femme formidable.
00:57Donc souvent Donald Trump varie, ce qu'il faut c'est éviter cette espèce d'escalade absurde, cette guerre commerciale.
01:03On a vu grâce à Donald Trump que tous ceux qui en Europe nous expliquaient que le protectionniste était une idée géniale sont bien embarrassés aujourd'hui.
01:12Le protectionniste c'est de l'inflation, c'est des tensions entre des pays qui sont très liés, on va essayer de l'éviter.
01:17– Donald Trump, le numéro un américain, le président américain, tout comme le nouveau pape, Léon XIV.
01:23Est-ce que vous avez été surprise par cette nomination ?
01:27C'est un profil plutôt progressiste comme son prédécesseur François.
01:31Vous êtes, je le précise, une femme politique catholique, vous ne vous en cachez pas.
01:36Quel regard vous portez ? Qu'est-ce que vous attendez de ce nouveau pape ?
01:39– D'abord c'est une élection, et je rappelle à tous ceux qui aujourd'hui critiquent la démocratie que l'église pratique l'élection du pape.
01:47Alors l'élection, il manque quand même la moitié du monde, il manque les femmes.
01:51Et en tant que progressiste, évidemment, ça me chagrine.
01:54D'abord en tant que responsable politique, je suis très attachée à la laïcité en France,
01:58donc il y a la place pour l'église, pour les religions, et puis il y a la place pour l'État.
02:02Et je considère que ce sont deux choses différentes, complémentaires,
02:07il y a un besoin spirituel comme un besoin temporel, mais à chacun ses affaires.
02:13– Mais de ce qu'on sait de lui ?
02:14– Après, comme tout le monde, j'ai été surprise, en dehors de l'église, c'est un inconnu.
02:20Visiblement, les cardinaux le connaissaient très bien, puisqu'ils s'occupaient notamment de nomination d'évêque.
02:26C'est la preuve que le pape François avait beaucoup changé la composition du conclave.
02:33C'est un pape de la mondialisation, français, italien, américain, péruvien.
02:40Je n'ai pas le sentiment à lire les tweets qu'il a pu faire,
02:45que ce soit un fort soutien pour Donald Trump.
02:49C'est la preuve.
02:49– Les félicitations et le fait, c'est ce que Donald Trump a dit, qu'il était honoré,
02:55que c'était un honneur pour les États-Unis, finalement c'est une réaction complète.
02:57– C'est des paroles diplomatiques, et pour une fois il en a, écoutez, on ne va pas lui reprocher.
03:02C'est en tout cas la preuve que les chefs d'État n'ont pas eu d'influence sur le choix du pape.
03:08Vous vous souvenez qu'on a lu et entendu des choses délirantes jusqu'à la semaine dernière,
03:12reprochant à Emmanuel Macron d'avoir réuni les cardinaux français ?
03:16– Il n'y a pas d'influence des chefs d'État ?
03:18– Il n'y a pas d'influence, vous-même vous avez rencontré, des cardinaux ?
03:21– Il y a une curiosité, moi j'étais allée au Vatican pour la canonisation d'un Français
03:26quand j'étais ministre, j'avais eu l'honneur, le privilège de rencontrer le pape François,
03:31et j'avais organisé un déjeuner avec les cardinaux français, c'est une tradition.
03:35Et puis on sait très bien que l'Église, le Vatican sont quand même des structures assez secrètes,
03:40donc quand on a la chance de rencontrer des responsables,
03:43on le fait pour s'informer, pas pour influer ou pour peser.
03:47– Est-ce que l'Église doit avoir un rôle dans les tourments que le monde connaît aujourd'hui ?
03:52Le pape François notamment se prononçait pour un accueil supplémentaire des migrants,
03:58est-ce que l'Église a un rôle ? Est-ce qu'elle influe finalement aujourd'hui ?
04:02– Qu'on le veuille une heure, le pape a un rôle géopolitique.
04:07Vous vous souvenez de Jean-Paul II, qui venait de Pologne,
04:10et l'impact qu'a eu son élection et son pontificat sur l'espérance
04:16de ceux qui étaient encore sous le joug communiste à l'est de l'Europe.
04:20Moi j'ai été frustrée en tant que catholique
04:24et en tant que défenseur par exemple de l'Arménie ou de l'Ukraine
04:29de ne pas entendre le pape François prendre partie de ces chrétiens-là
04:34qui étaient agressés, qui subissaient la guerre.
04:36– Donc vous attendez que le pape Léon XIV…
04:38– Il le fera ou il ne le fera pas, j'ai aucun conseil à lui donner,
04:42mais lorsqu'on parle au nom non seulement des catholiques mais des chrétiens,
04:46on doit se souvenir qu'il y a des chrétiens qui sont persécutés.
04:49– On parlait de Donald Trump au début de cette interview,
04:53il semble aujourd'hui mettre une pression supplémentaire sur la Russie
04:57en demandant un cessez-le-feu immédiat.
04:59Est-ce que pour vous cela peut avoir un impact ?
05:01Et je vous pose cette question, en ce jour du 9 mai,
05:05ou au lendemain des célébrations du 8 mai,
05:06où on en a parlé de la fin de la Seconde Guerre mondiale,
05:08la Russie de Vladimir Poutine va faire une véritable démonstration de force,
05:12un défilé militaire en présence de plusieurs chefs d'État
05:15dont le président chinois ?
05:17– Il y a beaucoup de questions dans la question.
05:19Le 9 mai après le 8 mai, le 8 mai en Europe,
05:22on célèbre la fin d'une boucherie,
05:24on célèbre aussi la réconciliation entre la France et l'Allemagne.
05:29Friedrich Merz, le nouveau chancelier, est venu à Paris
05:31et on dit plus jamais ça.
05:34Le 9 mai à Moscou,
05:36Vladimir Poutine, lui, il célèbre la guerre.
05:38Il célèbre non pas le patriotisme, l'amour des siens,
05:42mais le nationalisme, la haine des autres.
05:44Ce n'est pas de moi, c'est de Romain Garry,
05:45qui lui a connu la Deuxième Guerre mondiale.
05:48Quel contraste !
05:48– Officiellement, c'est aussi quand même la capitulation de l'Allemagne nazie
05:51qui est cédérée.
05:52– C'est évidemment la capitulation de l'Allemagne nazie,
05:55avec comme 20 heures…
05:56– Grâce à l'armée rouge, en partie.
05:58– Grâce aux États-Unis, grâce aux Britanniques,
06:01grâce aux résistants de l'intérieur,
06:03et grâce à l'Union soviétique,
06:04qui ne se résume pas à la Russie,
06:06il y avait des Ukrainiens dans ceux qui nous ont défendus.
06:08– Mais dans ce que vous voyez aujourd'hui, en ce 9 mai 2025,
06:11est-ce que vous, on vous avait reçu il y a deux mois,
06:13vous étiez assez pessimiste,
06:14est-ce que vous avez des raisons d'espérer,
06:16notamment sur le conflit en Ukraine ?
06:17– Alors, je rends hommage au travail qui a été fait
06:20par Keir Starmer, par Emmanuel Macron,
06:22avec beaucoup de patience et de persévérance auprès de Donald Trump,
06:25pour lui faire comprendre qu'il avait pris
06:27la question russo-ukrainienne à l'envers,
06:30qu'il donnait des gages à la Russie
06:32et qu'il faisait pression sur l'Ukraine,
06:34alors que la Russie était l'agresseur,
06:36et l'Ukraine l'agressait.
06:37– Il a bougé, et je le disais tout à l'heure,
06:40souvent Donald Trump varie, bien folle qui s'y fie.
06:43En tout cas, nous, Européens,
06:45n'ayons pas la folie de nous reposer intégralement sur les États-Unis.
06:51Faisons ce que nous avons à faire pour aider l'Ukraine,
06:53pour aller vers une vraie paix, vers un vrai cessez-le-feu.
06:56Si les États-Unis sont avec nous, c'est un plus,
07:00mais habitions-nous à faire ce que nous avons à faire,
07:02sans regarder vers les États-Unis.
07:03– C'est dans ce contexte qu'aujourd'hui va avoir lieu une rencontre,
07:06la signature d'un traité entre la France et la Pologne.
07:09Expliquez-nous en quoi c'est important.
07:11Le président français, Emmanuel Macron,
07:12va rencontrer son homologue Donald Tusk à Nancy.
07:15Un nouvel accord, France-Pologne.
07:17– C'est une très bonne nouvelle.
07:18C'est une très bonne nouvelle que nous, Français, regardions vers leur Pologne.
07:23Vous vous souvenez qu'au moment où ces pays de l'Europe centrale
07:26ont rejoint l'Union européenne,
07:28Jacques Chirac avait eu cette parole malheureuse
07:30parce qu'il était agacé contre des pays
07:32qui soutenaient la guerre américaine en Irak,
07:33et ce pays avait tort.
07:35Il avait dit que ces pays ont perdu une bonne occasion de se taire.
07:39Nous, on a perdu beaucoup d'occasion de les écouter sur la menace russe.
07:42C'est bien qu'on se parle aujourd'hui avec la Pologne,
07:44avec l'Allemagne de Friedrich Merz,
07:46avec le Royaume-Uni, bien qu'il ne soit plus dans l'Union européenne.
07:49Vous avez des dirigeants européens
07:51qui sont dans ce qu'on appelle cette coalition de volontaires,
07:53qui veulent travailler ensemble,
07:55qui veulent répondre aux besoins de sécurité,
07:58de défense européenne.
07:59Ça, c'est une très bonne nouvelle.
08:01Après, on verra ce qui en découlera.
08:02Mais ça, ça rend, non pas optimiste,
08:05parce que l'État du monde ne rend pas optimiste,
08:07mais en tout cas, ça permet d'être déterminé,
08:10d'avoir un chemin.
08:10– Et vous pensez que c'est un message qu'entend le numéro 1 russe,
08:13alors que, je le répète,
08:14qu'il va être aujourd'hui entouré de nombreux chefs d'État,
08:17même le président brésilien aussi sera là,
08:19en plus du président chinois.
08:21– Alors, ce que ça dit,
08:23ces 20 chefs d'État qui sont présents à Moscou,
08:26il y a ceux qui n'ont pas le choix,
08:27parce que ce sont les clients ou les vassaux de la Russie.
08:31Il y a ceux dont la Russie est devenue le vassal,
08:34c'est la Chine.
08:35La Chine vient voir son client
08:36et vient lui dire ce qu'elle doit faire.
08:38Et puis, vous avez Lula,
08:40pour lequel on a une espèce de sympathie romantique en France.
08:44C'est quand même quelqu'un
08:45qui a toujours fait campagne
08:48sur un esprit très anti-occidental.
08:50Nous n'avons pas réussi à convaincre
08:52des grands pays du Sud
08:53que ce qui se passait en Ukraine
08:54concernait le monde entier.
08:55C'est vrai que c'est d'abord
08:57une préoccupation des Européens.
08:59Alors, il faut qu'il y ait une réponse européenne d'abord.
09:00– Eh bien, vous l'avez dit ce matin.
09:02Merci beaucoup Nathalie Loiseau,
09:03députée européenne, présidente,
09:05notamment vice-présidente du groupe Horizon,
09:07présidée par Edouard Philippe.
09:09C'est la suite de Télématin.
09:11Merci, bonne journée.
09:12– Merci Jeff.
09:12– Merci Jeff.
09:12– Merci Jeff.
09:12– Merci Jeff.

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