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00:00Je suis très très heureux de recevoir celui qu'on appelle souvent professeur,
00:03mais qui est un comédien, un humoriste, un amoureux de la langue française
00:07et du non-sens qui fait sens.
00:10Bonjour François Rollin.
00:11Bonjour.
00:12Merci d'être avec nous ce matin.
00:14Avant de parler du film avec Juliette Armanet,
00:17qui fera l'ouverture du Festival de Cannes,
00:19partir un jour, qu'on a beaucoup aimé ici,
00:21et qui sortira mardi partout en France,
00:23d'abord on va dresser votre portrait sonore des petits sons
00:26pour mieux vous connaître, et voici le premier.
00:30Évidemment.
00:34Vous vous souvenez de ce générique de Merci Bernard ?
00:36Merci Bernard, réalisé par Jean-Michel Ribes,
00:39où au départ vous étiez juste scénariste, c'est ça ?
00:41Vous écriviez pour les autres ?
00:43Alors dans Merci Bernard, j'ai un petit peu écrit et un petit peu joué,
00:46et c'est dans Palaz, j'ai un petit peu joué et beaucoup écrit.
00:50C'est ça, parce qu'au départ vous participez à quelques sketchs comme comédien,
00:53avec des pointures quand même, dans Merci Bernard,
00:55il y avait Jacques Villeray, Pierre Desproges, Daniel Prévost,
00:58qui n'était pas encore pas, quoi.
01:02Et dans Palaz, il y avait encore plus de stars,
01:04même on nous l'a même reproché.
01:06C'est vrai qu'il y avait des guests tout le temps, quoi.
01:09Et dans Palaz, vous jouiez, évidemment, c'est là qu'est né, même,
01:13le professeur Rollin.
01:14Le professeur Rollin a eu toujours quelque chose à dire.
01:18La dernière fois que j'ai bouffé du phoque, c'était en 1947,
01:22et j'ai tout gerbé dans l'évier.
01:24Dans l'évier ?
01:26Oui, enfin, c'était une espèce de grand lavabo que j'avais installé.
01:29Bonsoir !
01:30Le professeur Rollin, Palaz, vous avez développé ce personnage.
01:35Et alors, évidemment ça, on s'en souvient tous,
01:38mais moi j'aimerais que vous nous parliez d'une autre émission,
01:39arrivée plus tard, François Rollin, moi j'en loupais pas une,
01:43et on n'était pas si nombreux.
01:44Comme prévu, je suis en duplex,
01:47comme on dit dans le jargon technique, en duplex ici.
01:50Quel est l'avantage pour moi que vous soyez en duplex ?
01:52Eh bien, je suis entouré d'une foule compacte,
01:54je dis bien entouré, d'une foule compacte.
01:57Est-ce que vous êtes...
01:58Vous m'entendez ?
02:00Vous m'entendez ?
02:01François ?
02:01Oui, je vous entends, il se voit un petit peu.
02:03Est-ce que vous êtes avec ce qu'on appelle les gens de la rue,
02:05qui est une chose qu'on cherche depuis des années ?
02:07Tout à fait, c'est tout à fait la situation
02:09dans laquelle je suis, c'est ce duplex
02:11qui nous permet de nous rapprocher des gens.
02:13François, vous pourriez vous arrêter là,
02:15que ce serait déjà une réussite.
02:16J'en suis conscient, Édouard.
02:20Ne surjouez pas vos réponses, François.
02:23C'était exceptionnel, vous vous souvenez ou pas de quelle émission ?
02:26Ça c'est, on est sur Nova ?
02:29Ah non, on est sur France 2.
02:30Ah oui, Le Grand Plongeoir.
02:32Le Grand Plongeoir.
02:33J'ai fait beaucoup de choses avec Édouard Berre,
02:36qui est beau.
02:39C'est un grand coup de talent.
02:41Et notamment en radio,
02:42c'est pour ça que j'ai pensé d'abord à tout ce qu'on a fait à Nova.
02:46En radio, il est absolument sidérant.
02:48Pour moi, pardon Thomas,
02:49mais c'est vraiment un des champions nationaux de la radio.
02:53Juste derrière, il y a tout.
02:55Mais loin derrière.
02:56Mais là, c'était une émission qui était génialement foutrac, diffusée.
03:02Donc, vous remplacez, en fait, tout le monde en parle, d'Ardisson.
03:05Un été, vous l'avez fait.
03:07Alors, ça n'a pas eu un succès fou, je me souviens de ce Grand Plongeoir.
03:10Mais moi, je trouvais ça très audacieux de la part de France 2,
03:13de diffuser ça, parce que ça partait dans tous les sens, cette émission.
03:16Oui, alors c'est aussi une des qualités, si on peut dire, d'Édouard.
03:19C'est qu'il a un crédit, une entre-jean, il a la carte depuis très longtemps.
03:24Ça ne me dérange pas.
03:26Tant mieux pour lui, et tant mieux pour moi quand je suis avec lui,
03:28parce que c'est comme ça qu'il a réussi à s'infiltrer dans la grille assez grillagée de France 2.
03:36Tout le monde est tellement timoré, tout ça.
03:39Et lui, on lui a fait confiance.
03:41Et ce que j'aime bien aussi chez Édouard, décidément, je veux dire,
03:43c'est que quand on lui donne de la liberté, il s'en sert.
03:47Parce que souvent, il y a des gars qui sont un petit peu foufous,
03:50et puis on leur donne une case,
03:51et puis ça se met à ressembler à une émission de Stéphane Bern, comme une autre.
03:56Non mais voilà, c'est-à-dire, on l'embrasse très standard, bien sûr.
03:59Et là, bon, c'est sûr, Édouard, quand on le laisse en liberté,
04:04il gambade, et il laisse tout le monde gambader.
04:07Mais la question que je me pose à chaque fois quand je regardais ça,
04:09c'est à quel point est-ce que c'est improvisé, à quel point est-ce que c'est préparé ?
04:13Alors, non, non, c'est vraiment ce que j'en sais.
04:16Je ne suis pas dans son cerveau, mais...
04:17Et vous, là, par exemple, ce sketch qu'on vient d'entendre.
04:19C'est improvisé, tout ça, c'est improvisé.
04:21Moi-même, je ne fais que de l'improvisation,
04:23et justement, c'est bien, par exemple,
04:25j'ai fait beaucoup d'improvisation au Festival de Montreux,
04:27où j'ai fait beaucoup de prestations tout seul,
04:29et plein de fois, on m'a demandé le texte,
04:31et j'ai dit, mais non, il n'y a pas de texte, c'est une improvisation.
04:33Et les gens ne le croient pas.
04:34Mais non, c'est dingue, parce que c'est d'une fluidité.
04:36Alors, une improvisation seule de vous, déjà, c'est très fluide,
04:39mais que vous deux, vous soyez tous les deux en impro,
04:42et que ça soit fluide, et que ça fonctionne,
04:44c'est quand même assez incroyable, ça.
04:45Oui, mais ça, c'est justement la bonne qualité d'une impro,
04:48c'est que ça va vite, c'est qu'on se connaît bien,
04:51et puis ça, là-dessus, Edouard, oui, c'est un partenaire formidable.
04:55Avec qui vous avez fait beaucoup de spectacles, aussi, et de cinéma.
04:57Et l'immense Grand Medze, qui, malheureusement, s'est arrêté un peu brusquement,
05:03mais pendant quatre ans, on a fait des Grands Medze.
05:06Et ça, beaucoup de gens s'en souviennent,
05:08beaucoup de spectateurs, et aussi beaucoup de gens qui ont participé,
05:11parce qu'on a...
05:12Et ça, c'était aussi un espace de jeu, un espace de liberté,
05:16dont on a profité.
05:18Comme des films aussi un peu foutraques,
05:20mais que moi, j'ai adoré, comme La Bostella, ou Aquabon.
05:23Voilà, on s'est régalé aussi.
05:25Allez, un dernier extrait.
05:26S'il y a un artiste, mais qu'il n'y a pas de public,
05:30on ne peut pas dire qu'il y ait véritablement spectacle.
05:33C'est le cas, notamment, d'un artiste seul dans sa salle de bain.
05:38À l'inverse, s'il y a un public, mais qu'il n'y a pas d'artiste,
05:42on ne peut pas dire non plus qu'il y ait à proprement parler spectacle.
05:45C'est le cas, en particulier, d'un public seul dans sa salle de bain.
05:49Donc, pour qu'il y ait effectivement spectacle,
05:52il faut que tout le monde aille à la salle de bain.
05:56Ça, c'est un extrait de votre tout premier spectacle, François Rollin.
06:02C'était « Hirondelle de saucisson ».
06:03Ah oui, d'accord.
06:04En 1990, déjà, le titre est formidable.
06:06« Hirondelle de saucisson » mis en scène par Jean-Michel Rime, déjà.
06:10Et c'est vrai que vous avez inspiré, mis en scène,
06:12ou co-écrit beaucoup de spectacles pour plein d'artistes,
06:16comme Chantal Latsou, comme Bigard,
06:18mais aussi des plus jeunes comme Arnaud de Samer, Vincent Dedienne,
06:20qui sont un peu vos héritiers, quelque part, aujourd'hui, on peut dire ça.
06:23Oui, Pierre Palmade aussi.
06:26Oui, j'ai écrit vraiment pour beaucoup, beaucoup.
06:29Non, je ne sais pas s'ils sont mes héritiers,
06:31mais moi, je suis un bon équipier pour écrire en groupe,
06:35ou pour écrire à quatre mains,
06:37parce que quand je veux dire des trucs à moi tout seul,
06:40j'ai des espaces.
06:42Donc, quand je travaille avec quelqu'un,
06:44je ne suis pas là pour vendre une camelote
06:45et puis qu'il lui dise « Ah ben non, tu prends trop de place ».
06:47Non, non, je me glisse dans son costume et je me mets au service de ça.
06:51C'est ça même qui est agréable.
06:52Donc, quand j'ai travaillé avec Jean-Jacques Vannier
06:54ou avec Jean-Marie Bigard,
06:56j'écris du Jean-Jacques Vannier et j'écris du Jean-Marie Bigard.
06:58C'est ça, vous adaptez très bien.
06:59Voilà, et après, d'ailleurs, c'est comme pour la proie,
07:02après les gens, ils disent « Ah, on reconnaît vraiment ta plume, Jean-Marie ».
07:05Et puis, il lui dit « Non, non, mais ça, ce bout-là, c'est Rolin qui a écrit,
07:08il dit « Non, non, ben attends, c'est ton copain,
07:10mais toi, on reconnaît ta plume, c'est agréable ».
07:13Allez, on va parler dans un instant de ce très beau film « Partir un jour »
07:16qui explore notamment le thème de la relation père-fille
07:20qui sera diffusé en ouverture du Festival de Cannes
07:22et en salle dans toute la France.
07:24On revient dans deux minutes sur Or.

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