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00:00Et on entend beaucoup aussi que ce pape Léon XIV s'inscrit dans la suite, dans la lignée du pape François, mais est-ce que c'est vraiment le cas ?
00:07Écoutez l'historien et spécialiste du catholicisme Christophe Dickès, il était l'invité d'Europe 1, Soirière, et selon lui le nouveau souverain pontife va essayer de réunir les différentes églises.
00:18C'est un personnage qui est un augustinien, et un augustinien, toujours le souci de l'unité.
00:25Mais surtout, et je pense que c'est le plus important, c'est un homme du droit.
00:31Dans l'église, vous avez ce qu'on appelle le droit canon qui règle les choses.
00:35Et le droit canon, le pape François, je ne vais pas dire qu'il s'en moquait un peu comme de sa dernière chaussette,
00:41mais pour comprendre le pape François, il faut voir le fait qu'en Amérique du Sud, on voyait les hommes d'abord, le dogme ensuite.
00:48En Europe, c'est le contraire. On voit le droit d'abord, et après on voit les hommes.
00:52Donc lui, en quelque sorte, va essayer de concilier les deux visions.
00:57Et un homme du droit, c'est un homme qui discute exactement ce que l'on reprochait au pape François pendant son pontificat,
01:04c'est de ne pas assez écouter son entourage.
01:08Léon XIV, trait d'union, c'est ce que dit Christophe Diquès.
01:12Oui, je crois qu'on l'a même vu hier, je vais faire une remarque assez superficielle,
01:17mais d'un côté, il a remercié, salué le pape François, et de l'autre, il avait la mausette rouge,
01:23il avait tous les éléments d'apparat que ne portait pas le pape François, juste après avoir été élu.
01:30Et ça, en effet, c'était un symbole, je crois, qui était très fort.
01:33Et peut-être une remarque, parmi les hypothèses explicatives sur son élection,
01:37il y en a une, c'était que l'un des favoris était Pietro Parolin,
01:40qui était vraiment le successeur du pape François,
01:42et que manifestement, une partie des cardinaux a voulu quelqu'un qui soit dans la continuité du pape François
01:48et qui, en même temps, sur l'aspect humain, puisse montrer une forme d'autonomie,
01:53de différence de méthode, de plus de dialogue,
01:55et que c'est peut-être une des raisons pour lesquelles les votes se sont déportés de Pietro Parolin vers Léon XIV.
02:02Arnaud Allibert ?
02:03Oui, je suis tout à fait d'accord avec cette analyse,
02:04et je crois que ça souligne bien que Léon XIV n'est pas perçu comme étant un homme d'appareil.
02:10Je crois que les cardinaux du monde entier, on redit bien,
02:13133 cardinaux de 70 nationalités différentes,
02:16c'est-à-dire une diversité absolument inédite,
02:20ils n'ont pas voulu d'un homme d'appareil.
02:23Tous les cardinaux qui sont dans leur diocèse d'origine
02:26vous diront que quand ils ont affaire à Rome, c'est toujours d'une lourdeur incroyable.
02:30Donc ils ont élu quelqu'un qui lui-même avait souffert de la lourdeur romaine,
02:34et ça je pense que c'est une des caractéristiques qui a fait qu'il a pu attirer à lui
02:38la confiance des cardinaux dites des périphéries ou du sud global.
02:43Raphaël Staville ?
02:44Oui, moi je note que si hier il a fait mention au pape François dans ses premiers mots,
02:50dans son homélie aujourd'hui, dans la chapelle Sixtine,
02:54c'est bien en tant que successeur de Pierre,
02:57et s'inscrivant dans cette continuité historique qu'il a prononcée cette homélie,
03:04qui était d'ailleurs d'une profondeur, d'une richesse,
03:08non pas insoupçonnée, parce que c'est précisément peut-être ce qu'on attend d'un pape,
03:13mais en tout cas d'une vraie profondeur, d'une vraie richesse.
03:16Moi j'ai noté plusieurs choses dans cette homélie,
03:21à commencer par le fait de sa volonté de vouloir restaurer l'image du Christ.
03:2613h, 14h, Europe 1, 13h consacré à l'élection du pape Léon XIV sur Europe 1.
03:32Avec vous pour en parler, Céline Ziraud, Nathan Devers, Raphaël Stainville,
03:36et votre invité Arnaud Alibert, prêtre et rédacteur en chef du quotidien La Croix.
03:39Et avec cette question, quels seront ses défis majeurs à ce pape Léon XIV ?
03:43Je me tourne vers vous Arnaud Alibert, selon vous, les chantiers prioritaires pour ce pape ?
03:48Il y a trois catégories, il y a les chantiers qui concernent l'église elle-même,
03:54donc le pape François a lancé des réformes, la réforme de la curie,
04:00il a lancé la réforme de la méthode, des processus nouveaux comme la synodalité,
04:04c'est-à-dire le fait de marcher ensemble.
04:06Alors ça, on l'a entendu, c'est bien l'intention du pape Léon XIV de continuer sur ce registre-là.
04:13Il aura aussi à affronter la vague des scandales, des abus spirituels et abus sexuels,
04:21puisque dans tous les pays du monde, on n'est pas au même niveau.
04:25C'est que la France ou le Portugal ont déjà fait une grosse partie du chemin,
04:29d'autres pays ne l'ont pas commencé,
04:31donc à l'endroit où il est, il va récupérer des lambeaux de cette histoire-là.
04:39Et puis, dernier point qui n'est pas anodin,
04:42c'est la question de liturgique,
04:45c'est-à-dire que le pape François, pour clarifier,
04:48a quand même d'une certaine manière malmené
04:50ceux qui sont attachés au rite ancien,
04:54au rite que le Concile Vatican II avait quand même prévu
04:57qui finirait par ne plus avoir cours et qui continue.
05:02Donc là, il y a une ligne de fracture.
05:04Ça, c'est pour les dossiers internes.
05:06Dossiers externes, donc c'est l'annonce de l'évangile,
05:10ça, on est bien d'accord,
05:11ces relations diplomatiques, on va peut-être y revenir.
05:14Et puis, je rajouterai un dernier dossier,
05:16où là, on ne sait pas,
05:17on imagine sa position, mais on ne la connaît pas.
05:20Ce sont ces relations avec les autres confessions chrétiennes
05:24et les autres religions.
05:26en particulier, la question de la relation avec le judaïsme,
05:32qui est une relation qui était très bien partie dans le pontificat de François
05:36et qui, à la défaveur du conflit israélo-palestinien,
05:41a subi quelques difficultés.
05:44Donc, comment il va se situer dans cet épineux dossier ?
05:47Oui, il y a beaucoup, effectivement, de chantiers ouverts.
05:49Il va falloir, effectivement, s'y mettre rapidement.
05:52Vous vous parlez.
05:53Oui, moi, j'aimerais bien revenir sur la mission évangélisatrice.
05:59On sent ce souci chez Léon XIV de poursuivre,
06:04et c'est bien légitime,
06:06cette volonté d'apporter le Christ à l'ensemble des hommes.
06:13Et notamment, j'y reviens à cette volonté de restaurer la figure du Christ.
06:18C'est-à-dire que dans des sociétés sécularisées
06:20où Dieu a été chassé,
06:23le plus souvent, finalement, le Christ apparaît comme un homme
06:26avec un charisme.
06:28Et lui, il veut, finalement,
06:30faire la démonstration
06:32que le Christ est bien davantage que c'est Dieu.
06:36Et il l'a abordé dans son homélie.
06:38Et je pense que c'est un message qui est compliqué dans nos sociétés
06:43où Dieu est absent quand il n'est pas, tout simplement, mort.
06:47Nathan Devers, par rapport à tous les chantiers
06:49que vient d'évoquer Arnaud Libère,
06:51quel sera le plus compliqué, selon vous ?
06:52Je pense qu'il y en a deux
06:54qui sont en résonance avec ceux que vous avez mentionnés.
06:56Le premier, c'est celui de la paix, de la paix de l'Église.
06:59Je crois que c'était aussi le sens de sa première phrase hier.
07:02À savoir que si tout le monde salue
07:05le grand héritage du pape François,
07:07il est indéniable aussi
07:08qu'il a pu laisser des clivages
07:11au sein de l'Église.
07:12Et je crois que Léon XIV
07:14aura pour mission
07:16de continuer l'héritage du pape François
07:19mais en essayant aussi d'apaiser les choses.
07:21Et le deuxième combat,
07:22mais qui rejoint ce que vous disiez,
07:24c'est ce qu'on pourrait appeler au sens très large
07:25le combat contre le mal.
07:27Le mal sous toutes ses formes.
07:29Le mal d'une modernité nihiliste,
07:31celle qui a été mentionnée dans l'homélie de ce matin.
07:33De l'argent pour l'argent,
07:35de la vanité,
07:37celle qui estime que la foi ou la spiritualité
07:39c'est un truc d'abruti.
07:41C'est ce qu'a dit ce matin le pape qui l'a critiqué.
07:43Et évidemment le combat contre le mal politique,
07:45celui de l'indifférence,
07:47celui de la violence,
07:48celui de la guerre.
07:49Et je crois que dans ces deux formes de mal,
07:52la parole de l'Église
07:54et la logique de répandre l'Évangile
07:57sera évidemment centrale.
07:59Sous-titrage Société Radio-Canada

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