Jean-François Colosimo, théologien et historien, était l'invité du Face à Face ce vendredi 9 mai.
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00:00J'allais y venir parce que Jean-François Colosimo, quand on regarde, c'est assez extraordinaire, c'est que ce nouveau pape, c'était un pape qui était présent sur les réseaux sociaux.
00:07Enfin, il était cardinal présent sur les réseaux sociaux. Il intervenait dans le débat public, politique.
00:13Et l'un de ses derniers textes, une forme de tribune, était intitulé « G.D. Vance se trompe ».
00:19G.D. Vance, vous l'avez dit, est catholique, catholique revendiqué.
00:23Converti récent.
00:24Converti récent et donc revendiqué très catholique.
00:27Il disait, et j'ai relu ses derniers mots, lorsqu'il s'appelait encore Robert Francis Prévost,
00:34il disait « Non, G.D. Vance se trompe, on ne doit pas classer, on ne doit pas hiérarchiser notre amour ».
00:40G.D. Vance qui avait utilisé des mots où il disait « En gros, on doit d'abord aimer sa famille, puis son voisin, puis les gens de la ville d'à côté, puis l'étranger ».
00:49Puis son compatriote surtout.
00:50Et ce que disait donc Robert Francis Prévost, et il fallait le faire tout de même, s'y opposer clairement,
00:56il a argumenté point par point, je recommande ce texte parce qu'il est assez inouï,
01:00il dit « Non, quand Jésus a demandé qui est mon voisin, alors il répond par une histoire,
01:07où il dit que justement le voisin peut être indifférent à son prochain,
01:10et qu'au contraire l'étranger, le samaritain dans l'évangile, peut y être plus attentif.
01:16C'est quand même un vrai engagement politique de la part de celui qui est devenu pape.
01:19Oui, mais c'est aussi d'abord la doctrine classique de l'Église catholique, n'est-ce pas ?
01:24Le prochain, c'est celui qui vous tombe dessus, ce n'est pas celui que vous choisissez.
01:28Il n'y a pas de hiérarchie, n'est-ce pas ?
01:30C'est donc un rapport à l'étranger, il a fait la leçon à G.D. Vance.
01:33Absolument, mais il l'a fait de façon, je dirais là aussi, tout à fait, je dirais traditionnelle,
01:40mais surtout, qu'est-ce qu'il a fait ? Il n'a pas que fait la leçon à G.D. Vance.
01:45Il a dit « Pas touche, pas de détournement de l'identité catholique,
01:50au profit de, en fait, de projets identitaires, n'est-ce pas ? »
01:56De projets politiques identitaires.
01:58Donc, il a mis un stop.
02:00Il a dit « Non, ça c'est très important, le christianisme, ce n'est pas dans ce sens-là,
02:06le catholicisme, la foi, ce n'est pas une identité.
02:09Ce n'est pas, vous n'êtes pas catholique parce que vous êtes né ici ou là
02:14et parce que vous avez 20 générations.
02:17La foi, c'est véritablement une ouverture à l'altérité.
02:23Et lui, c'est un homme, alors là, pour le coup, il a prouvé dans sa vie.
02:25Il a parlé du dialogue, il a parlé des ponts, il a dit « Nous devons être unis hier ».
02:29Est-ce qu'il le disait au nom des catholiques ou unit le monde entier ?
02:34Mais l'idée de l'Église catholique, c'est qu'elle est au service de l'humanité.
02:39C'est ça, n'est-ce pas ?
02:40Et bon, on pourrait dire que le fait qu'elle compte 1,4 milliard de fidèles
02:46réparties sur toutes les faces du globe,
02:48c'est la religion la plus déconcentrée du monde, n'est-ce pas ?
02:51Toutes les autres grandes religions sont très concentrées géographiquement.
02:54Là, le catholicisme est partout présent.
02:56Regardez, les cardinaux venaient de 70 pays.
02:59On ne peut pas faire mieux.
03:00Eh bien, cette Église catholique, elle se veut au service de l'humanité.
03:06Et l'un des titres du pape, c'est le serviteur des serviteurs de Dieu.
03:09Et l'un des titres du pape, c'est le serviteur des serviteurs de Dieu.