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00:00La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde.
00:05Alors on vient de l'apprendre à l'instant, le nouveau pape Léon XIV va accorder sa première audience à la presse depuis le Vatican à 10 heures.
00:12Donc on le vivra très probablement en direct sur Europe 1.
00:16Évidemment, cet homme fait la une de toute la presse aujourd'hui.
00:18La pièce soit avec vous, Dimitri !
00:23Ce furent les premières paroles de Léon XIV, qui est donc effectivement à la une de tous les journaux, même l'Humanité.
00:28Le journal de Jaurès et de Lénine se réjouit en première page que le nouveau pape s'inscrive dans les pas de François.
00:35Staline doit se retourner dans son mausolée, car dans ses colonnes,
00:38Pierre Barbancet n'ironise plus comme le petit père des peuples sur le nombre de divisions que compte le Vatican,
00:44mais explique doctement à ses lecteurs, gentiment bouffeurs de curés,
00:48que dans ces périodes marquées par les guerres, la parole d'un pape reste importante.
00:52Alors revenons à Rome, Olivier.
00:54Place Saint-Pierre, il est 18h07, raconte Michael Gore, correspondant de La Croix au Vatican.
01:00Une Italienne, les yeux rivés sur la cheminée de la chapelle Sixtine, saisit son téléphone.
01:04« Elle est blanche ! Elle est blanche ! » s'époumonne-t-elle.
01:08À côté d'elle, Nick Thaïlandais, bras levés au ciel, en signe de victoire, crie « Yes ! Hallelujah ! »
01:13Un groupe de jeunes saute de joie, « Nous avons un pape ! »
01:16« De tout Rome, la foule afflue, raconte-t-il. »
01:2019h14, la double porte-fenêtre de la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre s'ouvre enfin.
01:25« Abemus papam » puis ce texte rituel en latin datant du XVe siècle,
01:30calqué sur les mots de l'évangile selon Saint-Luc, précise La Croix.
01:33« Je vous annonce une grande joie, nous avons le pape, c'est le très éminent et révérend Mgr Robertus,
01:41cardinal de la Sainte-Église Prévost, qui a choisi le nom de Léon XIV. »
01:45Et là, dans la foule, les journalistes de La Croix saisissent au vol les propos d'un religieux espagnol
01:50qui interroge autour de lui « Robertus ? Qu'est-ce qu'ils ont dit ? Qui est-ce ? »
01:55Et le père Pedro Barallon n'est pas le seul à se gratter la tête à ce moment-là.
01:59Les plus éminents vaticanistes sont eux aussi stupéfaits.
02:03Jean-Marie Guénois du Figaro, par exemple, le reconnaît humblement ce matin.
02:07La surprise est de taille.
02:09Puis se frappant sans doute le torse avec le poing de la main gauche, il écrit de la main droite.
02:13Robert Francis Prévost ne figurait pas dans la liste des papabilés.
02:18Mais faisant contre mauvaise fortune de vaticaniste, bon cœur de chrétien, il finit par se réjouir.
02:24C'est le signe de la liberté de l'Église catholique,
02:26d'aller oser chercher un inconnu, les 133 cardinaux ayant discerné qu'il était l'homme de la situation.
02:32Eh oui, pour une surprise, c'est une surprise.
02:35On prédisait un Italien pour succéder à François, rappelle Marie-Christine Thabet, du Parisien Aujourd'hui en France.
02:40On prédisait un cardinal plus traditionnel et central.
02:43C'est un Américain, du Nord cette fois, mais qui connaît très bien la rive sud du continent.
02:49Bref, la périphérie chère à feu, François.
02:52Une fois cela posé, vous lirez partout de longs portraits de celui qui est devenu le chef du plus petit état du monde,
02:58mais qui règne sur 1,4 milliard de conscience.
03:02Mais ne l'ayant pas vu venir, les commentateurs se font plus prudents au moment de prédire ce que sera son pontificat.
03:10Qui est Léon XIV ?
03:11Que sera-t-il ? Se demande ainsi Étienne de Montétier à la Lune du Figaro.
03:15Chaque pape a sa propre personnalité, mais s'inscrit aussi dans une longue ligne et qui l'oblige.
03:21Pasteur, administrateur, homme d'intériorité plutôt que meneur charismatique, s'interroge-t-il.
03:27Léon XIV va se révéler.
03:29Nolins, Volins, conclut-il.
03:31Bon gré, mal gré.
03:32N'y a-t-il pas quelques leçons que nous pouvons déjà tirer de cette élection, Olivier ?
03:36Eh bien si, et c'est Jacques Attali qui, dans les échos, a observé ce conclave avec l'œil du politologue.
03:43L'élection d'un pape donne-t-elle des leçons aux institutions démocratiques ?
03:46S'interroge-t-il a priori aucune.
03:48Une élection secrète d'un homme obligatoirement célibataire par d'autres hommes pour diriger seul un pays jusqu'à sa mort ?
03:55Ça ressemble à ce qui se passe dans les pires dictatures.
03:57Alors c'est à l'évidence totalement contraire à tous les principes démocratiques, et pourtant, cela mérite que l'on s'y intéresse, écrit-il.
04:07D'abord, dans cette élection, la campagne électorale sert d'abord à faire le bilan de l'institution, puis à choisir les orientations que les électeurs veulent lui donner.
04:16Enfin, seulement, on passe au vote secret, sans influence extérieure et sans que personne ne soit candidat.
04:23Et on peut avoir à voter un nombre très élevé de fois, jusqu'à ce que se dégage une majorité qualifiée sur un non.
04:30Voilà, Attali nous laisse méditer sur ces systèmes difficilement reproductifs, mais politiquement intéressants,
04:36et de rappeler que cette élection est celle de la plus ancienne institution humaine encore existante au monde.
04:42Ce qui nous amène à la politique.
04:44Et l'élection de l'ayon 14 aura donc fait une victime.
04:47Catherine Ney nous en parlait à l'instant.
04:49Emmanuel Macron, qui au même moment prenait la parole à l'occasion des cérémonies du 8 mai.
04:53On l'accusait de vouloir intervenir dans l'élection du pape.
04:56Eh bien là, ce sont les cardinaux qui ont fait passer son discours à Patresse.
04:59Mais aujourd'hui sera un autre jour, avec un autre discours en l'honneur de l'amitié franco-polonaise.
05:06Aujourd'hui sera signé à Nancy un accord de partenariat entre les deux pays.
05:10Et ce n'est pas anecdotique, signale Adansaku dans le Figaro.
05:13La France n'a signé que trois traités bilatéraux de ce calibre, avec des puissances européennes.
05:19La Pologne rejoint ainsi l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.
05:22Mais, à la différence de nos trois voisins, la Pologne a la particularité de ne n'avoir jamais été en guerre contre la France.
05:30Un dernier mot est-il bien utile ?
05:32Pourquoi est-ce que ce traité sera signé à Nancy ?
05:35Eh bien, en l'honneur, bien sûr, de Stanislas Lezinski, roi déchu de Pologne,
05:40mais beau-père de Louis XV, qui lui offrit le refuge en France.
05:45Il fut le dernier duc de Lorraine, le Stanislas de la place Stanislas.
05:50C'est lui, formidable destin que celui de ce prince humaniste et philosophe,
05:54et donc père de la célèbre Marie Lezinska.
05:56Mais, je m'égare et je ne veux pas vous faire du Stéphane Bern,
06:00je vais vous faire du Charlie Oleg pour finir.
06:02Un peu plus classe que Charlie Oleg, quand même.
06:09Oui, un peu d'orgue, pour conclure.
06:11Parce qu'il y a des organisateurs d'événements qui ont quand même le sens du timing.
06:15À partir d'aujourd'hui, et durant tout le week-end, se déroulent les jours de l'orgue.
06:19Thierry, il est rito, il consacre un long papier dans le Figaro.
06:23C'est très sérieux, mille organistes vont se produire dans toute la France.
06:26Et l'idée, c'est aussi de ne pas jouer que du bac,
06:29de dépoussiérer, peut-être désacraliser un peu.
06:31C'est un instrument merveilleux.
06:34Si Djoul veut un jour expérimenter l'orgue,
06:37nous sommes prêts, promet ainsi un professeur du conservatoire à Marseille.
06:43Marseille reste qu'au lendemain de l'élection d'un nouveau pape,
06:45c'est quand même un peu particulièrement de circonstance.
06:48Bon, là, ce n'est pas du Djoul.
06:49Est-ce que vous reconnaissez ça ?
06:52Oui, c'est...
06:53Madonna.
06:53Non, non, c'est...
06:54Bonne M.
06:56Non, je ne suis pas loin.
06:57Gimmy.
06:59Un guppe.
07:00Oh, bon, bref.
07:01C'est disco.
07:02Ah, c'est Gimmy, Abba.
07:03Merci, oh là là.
07:04Gimmy, Gimmy.
07:05Heureusement que Pascal Pauela...
07:06Bon, Abba, c'est pas mal.
07:07Bon, Abba, on pourrait juste exceptionnellement
07:10rebaptiser ce morceau
07:11« Give me a pop after midnight ».
07:14Il a osé.
07:17Ah, ça y est, on reconnaît Abba, oui.
07:19Vous savez ce que signifie Abba ?
07:21Ça veut dire père.
07:23Et bien voilà, vous n'étiez pas si loin, finalement.
07:24Vous n'avez pas totalement désacralisé.
07:26Il faut parler le suédois aussi.
07:27Mais non, mais dans la Bible, Abba, Abba, c'est le père.
07:29Voilà, bien sûr.
07:30Merci en tout cas pour votre revue de presse.
07:32On en a appris des choses grâce à vous.
07:34On avait appris.
07:34Eh bien, écoutez, chacun son tour.
07:37Merci beaucoup, Olivier Delag.