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00:00Europe 1 Soir Weekend, 19h, 21h, Pascal de la Tour du Pain.
00:04Nous sommes toujours avec le Père Vincent de Mélo-Prêtre du Diocèse de Paris qui est avec nous dans ce studio encore pour 5 minutes.
00:09C'est pas plus ça, j'ai compris mon Père !
00:12Pas plus, Adrien Bager veille sur vous et vous accompagnera dans les couloirs.
00:17Georges Fenec est avec nous, toujours, et Olivier d'Artigolle.
00:21Peut-être un mot effectivement sur le temps fort ce matin, l'Homélie, première Homélie du Saint-Père.
00:26Il a très attendu cette Homélie, il a eu des mots assez sévères sur le recul de la foi qu'il attribue notamment à la technologie, l'argent, le pouvoir, le plaisir qui prennent le pas sur la foi.
00:39Il a dressé un constat effectivement très net.
00:43Vous disiez, pendant la pause avec Olivier d'Artigolle, je vous disais arrêtez de discuter, on va faire l'interview avant l'interview.
00:48Vous disiez, il a fait une Homélie très ciselée.
00:51C'est très ciselée, comme son propos d'hier, il a eu le temps de l'écrire, il n'était pas dans l'impro.
00:56Il a commencé son Homélie sans regarder son papier en parlant en anglais, puis après il est revenu tout de suite à son papier en italien.
01:02C'est un juriste et un mathématicien.
01:04Il a d'abord fait des études de mathématiques et ensuite c'est un canoniste, un juriste, un homme qui aura une communication maîtrisée.
01:14Et son Homélie était construite avec des strates assez intéressantes.
01:17C'est-à-dire qu'il parle de l'évangile, il fait une méditation de l'évangile.
01:21Ensuite il dit, voilà, Jésus pose la question, qui dites-vous que je suis ?
01:26Très bien, il en parle.
01:28Et puis il dit, mais notre société d'aujourd'hui, il passe à la société d'aujourd'hui, après avoir fait une méditation très théologique.
01:33Le monde d'aujourd'hui, voilà ce qu'il dit sur le Christ et voilà des regards extérieurs à l'Église qui se portent sur la figure du Christ.
01:43Et il nous faut pouvoir les rejoindre parce qu'il peut y avoir des vrais malentendus sur qui est le Christ.
01:48Et notre société, aujourd'hui, a besoin d'entendre parler du Christ.
01:53Et il a emploi une expression que je trouve très frappante, qui pour le coup est très augustinienne dans sa spiritualité.
02:01Il dit, le monde nous est confié, ce monde qui nous est confié.
02:04Il a cette conscience qu'avait saint Augustin très fortement, que ce monde païen est confié à l'Église et que l'Église doit en prendre soin.
02:14Et le monde qui nous est confié, c'est des expressions qu'on entend très peu, qui est très rares.
02:20Il y a, si vous voulez, des attitudes et des postures des chrétiens vis-à-vis du monde qui peuvent être, je les caricature un peu,
02:26j'ai peur du monde donc je me claque mûr dans mes murs de sacristie et je diabolise le monde.
02:32Et il peut y avoir un tel souci de ne pas être coupé du monde à l'inverse que je me dilue dedans.
02:38Et que finalement, je fais l'éloge de tout ce que le monde porte de positif,
02:42mais je n'ai plus rien de neuf à en apporter.
02:45C'est un peu la thématique de l'Église ONG, etc.
02:48Ou des théories de l'enfouissement qu'il y avait eu dans les années 50-60.
02:53Là, il est vraiment sur cette conscience très vive que le monde est confié à l'Église.
02:59Ça veut dire, l'Église n'est pas juste là pour s'occuper d'elle-même et de ses problèmes.
03:04Elle doit bien se tourner vers le monde, mais pour annoncer le Christ.
03:08Et là-dessus, il y avait un positionnement, une sorte de ligne de crête
03:13qui était extrêmement dosée, extrêmement calibrée, très précise, très fine.
03:19Et je trouve que là, on a un style que déjà on peut détecter au travers de cette première homélie.
03:26Et un style aussi dans son rapport aux autres.
03:29Parce qu'on s'est dit, les vaticanistes ont pu, est-ce que vous partagez cette analyse,
03:35dire que si ça s'est joué aussi rapidement, c'est que le consensus, l'unité s'est faite sur ce profil-là.
03:41Très vite, oui.
03:42Et non pas sur des profils italiens qu'on avait pu évoquer.
03:46Notamment par sa connaissance très précise de la curie romaine.
03:51Et que très certainement, les rapports humains, contrairement à son prédécesseur,
03:54qui pouvait être un peu rugueux, c'est aussi l'image qu'il a donnée sur sa première apparition.
04:02C'est quelque chose de très apaisé.
04:04À son prédécesseur, parce que Benoît XVI était un homme qui, pour le coup, lui, en termes de tempérament, compte beaucoup.
04:10Ah, ça a certainement joué.
04:12Vraiment, le pape François était vraiment extrêmement autoritaire et cassant pour son entourage et pour la curie.
04:20Et de fait, blessant même, on peut le dire.
04:23J'ai eu des échos très directs de personnes qui vraiment ont souffert de cette manière.
04:28Il y avait une sorte d'étonnant d'être très différent dans le public, dans le rapport au monde, etc.
04:35Et le rapport à l'entourage.
04:37Là, je peux vous donner une anecdote sur le pape actuel qu'on m'a raconté hier.
04:42Le pape Léon XIV.
04:42Le pape Léon XIV.
04:44On a plusieurs prêtres français qui travaillent à la curie.
04:47Et l'un d'entre eux, il y a quelques mois, était assez malade.
04:50Il était hospitalisé à Rome.
04:53Et le cardinal en question, futur pape, est allé le voir tous les jours à l'hôpital.
04:58Jusqu'à ce qu'il sorte de l'hôpital.
05:01Une sorte d'attention à la personne, attention humaine.
05:04Alors qu'il n'était pas directement ce prêtre français sous son autorité.
05:09Mais il a une forme de délicatesse.
05:13Et une sensibilité qu'on a aperçue hier soir, il me semble, sur la loggia.
05:18Il me semble que, d'une manière, on a besoin d'une figure comme ça, apaisée et apaisante.
05:23Vous demandiez si...
05:24On va être obligé de...
05:25Sinon, on va se faire taper sur le doigt.
05:27Ok.
05:28Cher Georges, mon père, vous pouvez nous quitter, nous abandonner.
05:34Pardon, mais c'est une joie d'être avec vous.
05:36Bien sûr, c'était une joie de vous avoir dans ce studio.
05:38Merci infiniment d'être venu dans ce studio de Raffin, évidemment,
05:41pour nous apporter votre éclairage sur ce nouveau pape.
05:45Maintenant, peut-être question, Georges, je ne sais pas,
05:48mais le pape a aussi un rôle important au niveau de la diplomatie.
05:53ça aussi va devoir lancer des grands dossiers, travailler, ça fait partie des chantiers du pape qui l'attend.
06:03Déployer effectivement la parole de l'Église sur un plan diplomatique,
06:05puisque le pape François avait déjà appelé à la fin de la guerre en Ukraine.
06:09Bon, évidemment, ils appellent à la paix tous les papes.
06:10Ils sont dans leur rôle.
06:12Là, on a hâte d'entendre, effectivement, ces prises d'opposition, peut-être, à l'international.
06:18Oui, enfin, moi, je n'attends pas ça comme première action d'un pape.
06:23Un pape, c'est d'abord, évidemment, la théologie, c'est la chrétienté,
06:27c'est mettre de l'ordre dans l'Église, dans la curie dont on parlait tout à l'heure,
06:31qui a été un peu malmenée.
06:32C'est d'abord ça.
06:33Après, on verra, on jugera, je dirais, sur pièce, si je puis dire,
06:38lorsqu'il aura ses premiers déplacements.
06:41Mais si on se réfère, effectivement, à l'action menée par ses prédécesseurs,
06:44tous, mais tous, ont eu un impact considérable sur les affaires du monde, on peut dire.
06:51Notamment Jean-Paul II, bien sûr, qui est à l'origine de la chute du mur de Berlin, on peut le dire.
06:56Donc, il a redessiné le paysage géopolitique du monde.
07:00Et d'autres prédécesseurs, également, Benoît XVI, ont eu un impact considérable.
07:04Donc, qu'est-ce qu'on peut en attendre de ce point de vue-là ?
07:06On est dans un monde qui est, aujourd'hui, de plus en plus dangereux,
07:10avec des guerres, un peu partout, sur tous les continents,
07:13avec des pays qui sont dotés de l'arme nucléaire et qui se chamaillent.
07:18Donc, le mot n'est pas assez fort.
07:20Et donc, on attend aussi du pape ce message pacifique, évidemment.
07:23C'est ce qu'on attend, d'abord.
07:24Oui, un message pacifique qui sera peut-être écouté, Olivier D'Artigle.
07:27Georges a raison de dire que les premières initiatives seront regardées de très près,
07:31notamment le premier déplacement.
07:33On se souvient de l'Empédouza pour François,
07:38que la manière dont il pourra aborder les situations les plus brûlantes,
07:44les plus guerrières, les plus dangereuses, aura aussi un impact.
07:49Souvent, on dit qu'il a commencé à parler de paix.
07:52Il parle de paix dans le monde, mais c'est aussi la paix intérieure.
07:55Donc, des fois, il y a une surinterprétation politique de ce que peut dire le pape.
08:02Est-il conservateur ou progressiste ?
08:04Il est d'abord catholique.
08:05Il est aussi chef d'État.
08:07Et il devra donc, dans les premiers dossiers qu'il aura à gérer,
08:12très certainement, il donnera à voir sa vision du monde.
08:16Il faut savoir que dans les congrégations générales,
08:18qui ont été très importantes,
08:19parce que 80% des cardinaux ne se connaissaient pas,
08:23c'était leur premier conclave,
08:24ils ont dû faire connaissance dans le cadre de ces congrégations générales.
08:28Il y a deux questions qui se sont posées à eux.
08:30D'abord, un bilan de la situation,
08:32l'Église aujourd'hui,
08:33et la vision.
08:35C'est-à-dire, quelle feuille de route pour les années à venir ?
08:38Qu'est-ce que nos priorités ?
08:40La manière d'aborder les grandes questions de la période ?
08:43Donc, ça va être très intéressant à suivre.
08:45Vous savez, il y a toujours, me concernant,
08:49je ne suis pas de culture catholique,
08:52si ce n'est bien sûr par ma famille profonde,
08:53mais il faut bien savoir que Pépone se regarde toujours de près
08:57ce que fait dans Camillon.
08:58Ah oui, on adore, mais on adore ça, on adore.
09:01Pépone est dans Camillon, on adore.
09:02Moi, je voudrais peut-être que,
09:03avant qu'on parle d'autres choses dans l'actualité,
09:07je voudrais peut-être qu'on parte à Rome.
09:09Vous allez voir, depuis la nomination de Léon à 14,
09:12le monde catholique est marqué par une grande ferveur populaire à travers le monde.
09:15à Lourdes, à Lourdes, par exemple.
09:19Oui, il y a un flux du catholicisme en France,
09:20où 6 millions de pèlerins font le déplacement chaque année.
09:23Pardon ?
09:26Mais on va peut-être voir, non, me dis,
09:28je n'ai pas compris ce que m'a dit Adrien Bagé dans l'oreillette,
09:30mais ce n'est pas grave.
09:30Le correspondant d'Europe 1 sur place,
09:32Alexis Bourdon a rencontré justement tous ces chrétiens, ces catholiques,
09:38venus saluer cette nomination pendant un pèlerinage.
09:41Dans le sanctuaire de Lourdes,
09:4310 000 fidèles ont eu la bonne surprise
09:45de vivre la nomination du pape durant leur pèlerinage.
09:48C'est le cas d'Emmanuel,
09:50ce perpignanais très ému n'en revient toujours pas.
09:53La fumée blanche est sortie à l'issue de notre messe d'ouverture
09:56du pèlerinage diocésain de Perpignan.
09:59C'est tous ensemble que nous avons appris sur l'esplanade
10:02que donc un pape avait été nommé.
10:03C'est extraordinaire, il n'y a pas de mots,
10:05c'est beaucoup de joie et d'espérance.
10:08Au total, pas moins de 17 nationalités
10:10sont représentées dans le sanctuaire,
10:12parmi elles, une délégation irlandaise.
10:15Véronica est arrivée avant-hier avec deux amis
10:18et vivre la nomination de Léon XIV à Lourdes
10:20était un moment très spécial.
10:22Nous avons été très privilégiés
10:25et heureuses de nous trouver dans un endroit aussi béni.
10:28Cela a vraiment rendu notre pèlerinage si agréable.
10:31Nous étions ravis, nous avons regardé toutes les informations
10:34et nous étions complètement sous le charme
10:36lorsque son nom a été prononcé.
10:38Avec ce nouveau pape, une grande majorité de fidèles
10:41espèrent désormais un prolongement du pontificat
10:44de François Lourdes, Alexis Bourdon, Europe 1.
10:47Voilà, ce sont tous les deux des missionnaires
10:49qui ont vécu en Amérique latine,
10:51effectivement, dans les prolongements du pape François,
10:53mais deux papes qui vont certainement avoir
10:56un style très différent.
10:57C'est quand même surprenant ce que disait le père de Mélo.
11:00Il y a deux chances qui m'ont surprise.
11:01C'était un pape extrêmement cassant, le pape François.
11:03Oui, parce qu'un désamour est en train de...
11:06Mais c'est incroyable, ça !
11:07C'est un genre, je ne sais pas ce que tu en penses,
11:08mais qui communique beaucoup,
11:09parce que c'est la première fois qu'il y a une retranscription
11:12à la télé de l'omélie devant les cardinaux.
11:16On n'avait avant que l'omélie de la grande messe d'intonisation.
11:20Oui, d'intonisation, bien sûr.
11:21Et il y a dans la presse écrite aujourd'hui
11:23quelques cardinaux, je ne donnerai pas les noms,
11:26qui certes ne donnent pas les votes,
11:28mais qui commencent à distiller un petit parfum
11:31de la manière dont ça s'est passé.
11:33Oui, écoutez, c'est bien ça.
11:34C'est quand même deux personnalités.
11:35C'est de la pédagogie.
11:36Moi, je les trouve, on verra,
11:38mais je les trouve différentes.
11:40Il y en a un qui a une culture,
11:42on l'a dit, augustinienne,
11:44saint Augustin, thomiste, saint Thomas d'Aquin,
11:46qui est complètement différente,
11:47et très différenciée d'une culture jésuite.
11:50Et le pape François était un jésuite.
11:52Donc, vous voyez, on a déjà deux profils
11:54qui sont vraiment très, très différents.
11:56Mais quand il dit un joueur brutal,
11:58en fait, c'était un homme un peu colérique, je pense,
12:00qui devait effectivement avoir des moments
12:03où il leur donnait,
12:05il fallait l'exécuter immédiatement.
12:07Il avait un problème avec les princes de l'église.
12:09La manière dont la curie fonctionnait,
12:12lui qui venait de son Argentine,
12:15qui avait connu une construction politique
12:17très populaire,
12:20avec ce que se pouvaient donner
12:21ces mouvements politiques dans son pays,
12:23il y avait très certainement
12:24un choc de culture.
12:26Oui, c'est ça.

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