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France 3 a diffusé ce mercredi France 3 diffuse mercredi un documentaire en trois parties sur le procès du haut fonctionnaire français, responsable de la déportation de plus de mille personnes de confession juive entre 1942 et 1944.

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Transcription
00:00En fait, il y a bien une trilogie logique.
00:02Eux, ils ont diffusé Barbie, Papon, Touvier.
00:06Mais l'ordre, c'est Barbie, Touvier, Papon.
00:09Et cet ordre est extrêmement important.
00:11Je l'ai annoncé à la fin du procès Barbie.
00:14Le nazi, c'était facile.
00:16C'était l'ennemi, c'était le nazi,
00:19représentant totalement le nazisme, c'était facile.
00:23Ensuite, on est rentré dans le dur, la France.
00:26Et on a commencé par le simple, le militien.
00:28Le militien, c'était le salaud.
00:31Ce n'était pas la collaboration d'État.
00:33Ce n'était pas Papon.
00:34C'était juste un salaud qui était un supplétif de l'armée.
00:39N'oublions jamais que le chef de la milice a prêté serment à Hitler,
00:41ce qu'on n'a pas fait Papon, évidemment.
00:43Papon, c'était beaucoup plus compliqué.
00:45Parce que c'est pour ça qu'il y a un ordre logique.
00:48Il n'était pas possible de passer directement à Papon.
00:50Il fallait passer par la case Touvier.
00:52Parce qu'il fallait réécrire, plutôt écrire, cette page de l'histoire.
00:56Et Papon, c'est la collaboration d'État.
00:59Papon n'a pas de sang sur les mains.
01:01Le procès qui manque dans la collaboration d'État, c'est Bousquet.
01:04Papon a servi un peu, si j'ose dire, de procès de rattrapage.
01:06Racontez-nous, qui c'est Bousquet ?
01:08René Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy, l'organisateur de la rafle du Veldiv,
01:12devait passer en justice.
01:13Il a été assassiné.
01:15Son assassin s'appelait Christian Etienne, je crois, chez lui.
01:17Et on sera toujours privé de ce procès.
01:20Qu'aurait été le procès de la collaboration d'État au sommet, quand même,
01:22l'organisation de la rafle du Veldiv.
01:25Et après, de l'épuration ratée, de l'amnistie, du recyclage.
01:28Évidemment, l'amitié qui perdurait entre Mitterrand et Bousquet.
01:32C'est Bousquet qui décide de donner aux Allemands les enfants qui n'étaient pas demandés.
01:37Il y a un moment dans le procès de Papon qui est glaçant.
01:40C'est pour ça qu'il faut le regarder.
01:41Mais allez-y, racontez-nous.
01:42C'est ce moment où Papon dit, oui, les enfants sont partis,
01:46mais j'ai sauvé, moi, tant d'enfants.
01:49Et d'ailleurs, que devais-je faire lorsque les enfants,
01:52parce que les parents étaient partis en déportation,
01:54les enfants avaient été épargnés dans un premier temps.
01:57Et ensuite, il a donné les enfants.
01:58Et il dit, c'est parce que les parents réclamaient les enfants.
02:02Et là, le président Castagnède, qui est mort le même jour que Maurice Papon,
02:06c'est incroyable, ils sont morts le même jour.
02:08Le président Castagnède, lui, non, monsieur Papon, non, non.
02:12Parce que le jour où vous avez fait revenir les enfants,
02:14les parents, ils étaient morts.
02:16Parce qu'ils étaient partis à Auschwitz et ils avaient été gazés.
02:20Donc vous ne pouvez pas dire ça.
02:21Et là, il y a un vide.
02:23Il y a Papon qui, là, ne peut plus rien dire, quoi.
02:25Je veux dire, c'est saisissant.
02:27Et ça, c'est la justice en direct.

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