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Alain Jakubowicz, avocat, président d'honneur de la LICRA, est l'invité d'Apolline de Malherbe sur RMC et BFMTV, ce vendredi 15 novembre. Il réagit aux réquisitions du parquet à l'encontre de Marine Le Pen.

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Transcription
00:00On ne s'en porte pas, on reste prudent, c'est pas une présidente qui rend une décision, c'est une collégialité.
00:06C'est trois magistrats avec une excellente présidente, elle a entendu le parquet, elle a suivi les débats, elle a mené les débats,
00:13elle va entendre la défense et une décision...
00:15Et elle prendra en liberté de juge ?
00:17En liberté totale, je vais vous dire, si j'avais un doute sur cette liberté totale, je prendrais ma robe et je l'arrangerais.
00:25Non, je ne veux pas y croire et je ne peux pas y croire.
00:29En revanche, il s'est produit au cours de ces débats, une chose qui est absolument scandaleuse, c'est le propos de la représentante du parquet.
00:35Un avocat ne peut pas accepter que cela soit dit et que cela soit dit.
00:41Alors vous faites référence, vous faites révérence.
00:43On reviendra peut-être sur le sujet de l'égibitude.
00:45Tout à fait, mais là c'est très important ce que vous dites parce qu'effectivement c'est aussi l'un des points sur lequel le RN s'offusque.
00:51La même qui, le soir, faisait ce réquisitoire, dans la journée a évoqué l'un des dossiers pour lesquels semble-t-il l'un des prévenus,
01:01pour lesquels semble-t-il les faits ne sont pas suffisamment constitués pour lesquels il pourrait donc y avoir la relaxe.
01:07Et elle aurait marmonné, mais la salle et tous ceux qui y étaient, y compris les journalistes l'ont bien entendu,
01:13ça me fait mal de le dire.
01:15Ça me fait mal.
01:17Je pourrais prononcer la relaxe, mais ça me fait mal.
01:20Le RN avait initialement dit qu'elle avait entendu ça me fait mal au cul.
01:24Pardon, je le dis avec beaucoup de guillemets.
01:26Elle a dit ça me fait mal, mais enfin on entend tous effectivement cette expression.
01:28Ça vous paraît, à vous, un aveu insupportable ?
01:32C'est terrible. C'est terrible.
01:34Par rapport à la perception que nos concitoyens peuvent avoir de la justice,
01:38cette magistrate que je ne connais pas, moi je n'y étais pas,
01:40j'entends ce qui a été rapporté et il semble que ses propos aient effectivement été tenus.
01:44Ça veut dire qu'elle fait passer son point de vue personnel avant les intérêts de la société.
01:49Elle représente la société.
01:51Ce n'est pas rien de représenter la société.
01:53Et là elle vient faire son petit commentaire personnel,
01:55venir dire qu'il n'y a rien dans le dossier,
01:57il n'y a pas suffisamment,
01:59mais moi ça me fait mal.
02:01Effectivement, ça vous fait mal où ?
02:03Et ça vous fait mal pourquoi ?
02:05Je rappelle que le parquet est indivisible.
02:07C'est-à-dire qu'en tenant ce propos,
02:09ça veut dire qu'en tenant ce propos,
02:11cette magistrate a engagé la parole du parquet.
02:13Pour moi, c'est quelque chose qui est absolument terrible.
02:18Moi je monte sur la table si j'entends ça à l'audience.
02:20Je fais un incident de tous les liens.
02:22Ce n'est pas acceptable.
02:24Ça n'entache en rien l'impartialité des juges.
02:26Ça n'a pas de conséquences sur le procès lui-même,
02:28mais ça a des conséquences sur le principe même.
02:32Ça veut dire qu'effectivement le conseil supérieur de la magistrature,
02:34pour moi, doit être saisi
02:36et moi j'aurais aimé entendre le procureur de la République de Paris sur ses propos.
02:39Parce que d'une certaine façon, c'est en son nom que ses propos ont été tenus.
02:43Je veux dire que ce n'est pas quelque chose d'indifférent.
02:45Ce n'est pas une anecdote.

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