• l’année dernière
Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers, était l'invité de BFMTV ce lundi soir pour parler de la saturation des services d'urgences cet été.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 -Vous aviez déjà réalisé cet après-midi que votre profession était en grande difficulté.
00:04 Il y a énormément de postes vacants, près de 60 000 postes vacants.
00:08 C'est dû à quoi ? Au manque d'enthousiasme ? Au manque de moyens ?
00:13 -C'est dû au fait que les soignants ont été broyés par le système, très clairement.
00:21 C'est-à-dire qu'on a un métier formidable, mais on nous fait travailler dans des conditions déplorables.
00:27 Les normes internationales, c'est 6 à 8 patients par infirmière. En France, c'est le double.
00:32 Alors ça veut dire quoi ? Que vous passez votre temps à courir d'un patient à l'autre
00:37 pour effectuer des actes techniques de soins, injections, perfusions, pansements,
00:42 mais vous n'avez pas assez de temps pour prendre en soin correctement la personne,
00:46 parce que la personne soignée, elle n'attend pas simplement un agent d'exécution.
00:53 Elle a besoin que l'infirmière décode un peu le discours médical.
00:58 Le médecin a annoncé un diagnostic, un traitement, mais la personne n'a pas forcément tout compris.
01:04 Il y a une période où il faut absorber le choc pour avoir le temps de pouvoir poser les questions.
01:10 Tout ce travail d'accompagnement, de relations d'aide, d'éducation à la santé, d'éducation thérapeutique,
01:16 on n'a plus assez de temps de le faire.
01:18 Donc du coup, il y a une perte de sens chez les soignants.
01:20 Ils s'en vont.
01:23 À côté des postes supprimés, il y a également des départs volontaires.
01:28 Oui, il y a 60 000 postes vacants dans les établissements de santé publics et privés,
01:33 mais parce que les gens ont été dégoûtés, ils ont sous-payé en sous-effectif.
01:38 Donc ils n'ont plus envie de rester dans des conditions indignes.

Recommandations