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Transcription
00:00Au-dessus de la mer du Nord, un avion vieillissant chute dans les airs.
00:09Les journaux titraient « Sabotage ».
00:11Les enquêteurs ne rejettent aucune éventualité.
00:14Et il leur faudra deux ans pour identifier la cause de l'accident.
00:18Et ce qu'ils découvrent est sans précédent.
00:22Quand on a trouvé, on n'en revenait pas nous-mêmes.
00:26L'affaire mènera à des arrestations à l'autre bout du monde.
00:29Et remettra même en question la sécurité des avions réputés les plus sûrs.
00:35C'est allé jusqu'aux avions du président des États-Unis.
00:598 septembre 1989, 16h30.
01:10« Attendez. »
01:21Knut Weitem et Finn Peterberg pilotent un charter assurant une liaison Oslo-Hambourg.
01:30« Partner 394, service Fadar terminé. »
01:33L'avion se trouve à une centaine de kilomètres de la côte danoise.
01:36« Partner 394 à 124, 55. »
01:40« Au revoir. »
01:43« Bien ce déné ? »
01:45« Délicieux. »
01:47« Un peu cher ? »
01:49« Mais délicieux. »
01:53Les deux amis ont sillonné le monde ensemble, notamment des régions reculées d'Afrique.
01:59Ils sont tous deux très expérimentés et à quelques mois de la retraite.
02:03« Copenhague, bonjour. Ici Partner 394. Niveau de vol 2-2-0. »
02:11« Partner 394, bonjour. Contact radar avec Copenhague. 394. »
02:17L'avion est à 22 000 pieds au-dessus de la mer du Nord.
02:22C'est un bimoteur Convert 340-580.
02:26Un avion courant sur les moyens courriers.
02:33Il a été affrété par la compagnie maritime norvégienne Wilhelmsen
02:39pour 50 employés gagnant d'une loterie.
02:43Ils partent à Hambourg pour assister au baptême d'un navire.
02:51Certains avaient sans doute déjà assisté à des baptêmes.
02:56Mais ces cérémonies sont très plaisantes
02:58et l'atmosphère était excellente au moment du départ.
03:03Une des meilleures employées de la compagnie
03:05a été choisie pour faire un discours.
03:09« Il y a toujours un discours.
03:12Il est plutôt rare qu'un employé lambda ait l'honneur de baptiser un navire.
03:18Mais on trouvait qu'elle le méritait. »
03:22Tandis que le Convert traverse la mer du Nord,
03:28il croise un F-16 de l'aviation norvégienne qui rejoint sa base.
03:31« Regarde ça, à 11h. »
03:41« 1 et 16. »
03:43Soudain, le Convert encaisse un choc violent.
04:02L'équipage est pris par surprise.
04:04L'avion se met à vriller.
04:16Le contrôle aérien remarque qu'il a perdu son cap et chute.
04:20Les pilotes luttent pour sauver leur avion et la vie de leurs passagers.
04:36Il a disparu des écrans.
04:52Apparemment, il s'est abîmé en mer.
05:02Le partenaire 394 Bourrembourg a disparu du radar.
05:10Des équipes de sauvetage se précipitent sur les lieux du crash,
05:31une vingtaine de kilomètres au nord des côtes danoises.
05:33Ils ne trouvent que des débris et des cadavres.
05:42Les 55 personnes présentes à bord sont mortes.
05:44Je les connaissais tous.
05:53Certains étaient des amis, d'autres m'étaient moins proches,
05:56mais je les connaissais tous.
06:00Et ça a rendu les choses doublement pénibles.
06:05La compagnie maritime est anéantie.
06:09La moitié du personnel de son siège social a péri.
06:14C'est la plus grande catastrophe aérienne de l'histoire de la Norvège.
06:24Le pays est en état de choc.
06:29Jan Ovind est un jeune reporter du plus grand quotidien norvégien.
06:34Il va assurer la couverture de l'affaire.
06:36Un inspecteur de la direction de l'aviation civile norvégienne
06:40a hâtivement conclu qu'il s'agissait d'un sabotage.
06:43C'était aussi le point de vue d'un des chefs de l'équipe de sauvetage danoise.
06:47Selon lui, comme il n'y avait pas eu d'appel de détresse
06:50et que l'avion était tombé comme une pierre,
06:52il devait s'agir d'une bombe.
06:54Et quelqu'un a fait un parallèle avec l'attentat de Lockerbie.
07:00Moins d'un an plus tôt, en décembre 1988,
07:03le vol 103 de la Paname a explosé au-dessus de Lockerbie en Écosse.
07:07Dans cette affaire, la présence d'une bombe a été avérée.
07:10La presse norvégienne relaie une information troublante
07:15au sujet de l'avion de la partenaire.
07:19Notre premier ministre de l'époque,
07:22Madame Gro Harlem Brundtland,
07:23l'avait utilisé lors d'un déplacement de campagne dans le nord du pays.
07:27Et Agassi l'avait utilisé deux ou trois jours avant le crash.
07:30La nation s'interroge.
07:34La tragédie serait-elle la conséquence d'une tentative d'assassinat raté ?
07:38Les journaux ont titré « Sabotage ».
07:42Une bombe expliquerait le plongeon soudain de l'avion.
07:47Les 55 occupants de l'avion ont peut-être été les victimes innocentes d'un meurtrier.
07:51Parmi les pistes qui s'offrent aux enquêteurs chargés du dossier,
07:59le sabotage s'impose comme l'une des plus sérieuses.
08:07Le bureau d'enquête norvégien recrute un enquêteur de l'armée de l'air,
08:11Finn Heimdahl, pour se joindre à son équipe.
08:15Ses qualités de limier vont être mises à rue d'épreuve.
08:18J'avais passé de nombreuses années dans l'armée de l'air
08:23et j'avais vu des enquêtes menées n'importe comment.
08:30Je pensais qu'on pouvait faire mieux que ça.
08:37Les enquêteurs auditionnent plusieurs témoins qui semblent étayer la thèse du sabotage.
08:48Un jeune homme a entendu un bruit ressemblant à un coup de canon
08:52en provenance du lieu du crash.
08:57Il pourrait s'agir de l'explosion qui a fait chuter l'avion de la partenaire.
09:03En mer, les recherches de débris et de victimes se poursuivent.
09:08Seuls cinq corps ne seront jamais retrouvés.
09:10Les autres sont envoyés au Danemark pour autopsie.
09:18Un mois après le crash, les enquêteurs commencent à récupérer les débris qui ont coulé.
09:25Ils ont localisé l'épave sur le sol marin à l'aide d'un sonar latéral.
09:31Cet appareil envoie des ondes sonores qui se réfléchissent lorsqu'elles rencontrent des objets.
09:36Le résultat donne une image extrêmement précise de l'épave sous-marine.
09:48Les débris de l'avion sont disséminés sur un secteur large de deux kilomètres.
09:56C'est une indication capitale.
09:57Il était clair que l'avion s'était disloqué dans les airs.
10:04Il n'avait pas frappé la mer en un seul morceau.
10:07C'était certain.
10:09Cela confirme qu'une bombe pourrait avoir détruit l'avion.
10:13Mais il faudra encore attendre des semaines avant de pouvoir le prouver.
10:20En attendant, les enquêteurs espèrent que les boîtes noires apporteront des réponses plus immédiates.
10:27L'enregistreur phonique et l'enregistreur de paramètres sont récupérés sur le sol marin et envoyés au laboratoire pour analyse.
10:37Les deux boîtes ont été endommagées.
10:43Les enquêteurs croisent les doigts pour que les données n'aient pas été altérées.
10:48Voyons ce qu'on a.
10:48L'enregistreur phonique a pris la conversation des pilotes.
10:52Elle devrait permettre d'en savoir plus sur ce qui s'est passé à bord.
10:56Enregistreur phonique ?
10:57Comme requis.
10:59Pas ce thème de mise en drapeau ?
11:01Normalement, le dispositif enregistre les dernières minutes d'un vol.
11:05Mais ici, il a fait l'inverse.
11:07Voyons bétain éteint.
11:09Mise en puissance.
11:10Il a enregistré le début du vol, puis s'est mystérieusement coupé juste avant le décollage.
11:19Il a pris leur conversation au sol, mais dès que les moteurs ont été lancés pour le décollage, il a cessé de fonctionner.
11:28Ça a été une déception pour nous.
11:29Mais l'enregistreur défectueux a tout de même gardé la trace d'un échange troublant entre les pilotes.
11:39Quel temps fait-il à Hombourg ?
11:40C'est le dégagé, bonne visibilité.
11:42C'est dur.
11:44L'enregistreur révèle aux enquêteurs que le vol 394 a commencé avec un problème insolite.
11:49Partner avait des problèmes financiers.
11:56Et on a découvert que quelques heures avant le décollage,
11:58les autorités aériennes norvégiennes avaient envoyé un T-Lex à tous les aéroports de Norvège
12:03pour leur dire de ne pas laisser décoller les avions de la Partner,
12:06car ils croulaient sous les factures et les charges impayées.
12:10Ils ne nous laisseront pas décoller tant qu'on n'aura pas payé les repas.
12:16Tu as combien sur toi ?
12:17T'es sérieux ?
12:18Ouais.
12:19Ça devrait faire l'affaire.
12:30Je m'en occupe.
12:31Le copilote a dû quitter le cockpit pour payer les repas servis à bord.
12:38Les enquêteurs examinent les carnets de maintenance
12:40pour comprendre pourquoi l'enregistreur a uniquement pris les conversations au sol.
12:44Il découvre que l'enregistreur phonique a été modifié plus de dix ans plus tôt.
12:53Modifié pour passer sur l'alternateur primaire ?
12:56L'enregistreur a été modifié pour qu'au moment où les moteurs seraient lancés à plein régime,
13:07il bascule automatiquement des batteries de l'avion vers son propre alternateur.
13:11Sur cet avion, la modification ne fonctionnait pas.
13:21Aucun des deux pilotes ne s'est rendu compte qu'au moment où il parait le moteur au décollage,
13:27l'alimentation de l'enregistreur se coupait.
13:29Chaque fois que des éléments clés de l'enquête,
13:35tels que les enregistreurs phoniques ou les enregistreurs de paramètres,
13:38ne fonctionnent pas correctement,
13:40cela remet en cause la qualité de la maintenance
13:42et tout le bon fonctionnement de l'avion.
13:48L'enregistreur défectueux et la facture impayée
13:51amènent les enquêteurs à se pencher de plus près
13:53sur l'historique de l'avion et de la compagnie partenaire.
13:59Partenaires possèdent une flotte d'avions généralement anciens
14:06qui desservent l'Europe du Nord.
14:13Le Convert qui s'est abîmé en mer du Nord
14:15était l'une de ses plus récentes acquisitions.
14:21Mais il était vieux de 36 ans
14:23et traînait une histoire complexe de changements de propriétaires
14:26et de modifications, en particulier au niveau des moteurs.
14:35Les anciens moteurs avaient été remplacés par des moteurs à turbine.
14:40Sur un avion à hélice, l'hélice déplace l'air vers l'arrière,
14:44ce qui propulse l'avion vers l'avant.
14:46Les anciens avions utilisaient des moteurs à pistons
14:48pour faire tourner leurs hélices.
14:50Mais les moteurs à turbine,
14:52qui utilisent une série de ventilateurs
14:53pour comprimer l'air et non plus des pistons,
14:56génèrent beaucoup plus de puissance.
14:57Heimdall apprend qu'en 1960,
15:05des turbomoteurs puissants
15:07furent fixés aux ailes
15:08en remplacement des moteurs à pistons.
15:11Modification qui accroît certes la puissance,
15:13mais peut aussi représenter un danger.
15:18La puissance avait énormément augmenté
15:20avec le passage aux turbomoteurs,
15:22mais je me demandais
15:23quelles avaient été les conséquences
15:24sur la structure de l'avion.
15:27Heimdall est chargé de l'analyse
15:31des moteurs de l'avion.
15:37Il veut savoir
15:38si ces turbomoteurs
15:39pourraient être en cause.
15:43Je me demandais
15:44ce qui pouvait désintégrer
15:45un avion entre la vol.
15:46L'enregistreur de paramètres
15:53devrait fournir aux enquêteurs
15:55des informations sur les instants
15:56qui ont précédé le crash.
15:58Mais c'est un modèle analogique
16:04très ancien.
16:11Il utilisait une feuille métallique
16:12qui tournait
16:13et des pointes
16:14enrayées la surface.
16:15C'est une nouvelle déception
16:21pour les enquêteurs.
16:22L'enregistreur
16:26n'a relevé
16:26qu'une faible partie
16:27des paramètres.
16:32Et mystérieusement,
16:33l'aiguille semble avoir
16:34enregistré deux fois
16:35certains signaux.
16:39Cette double ligne
16:40laisse les analystes
16:41perplexes.
16:41Les paramètres de vol
16:57n'apportent aucune révélation
16:58aux enquêteurs.
17:00Mais Heimdall
17:01commence à se demander
17:02si le dysfonctionnement
17:03de l'enregistreur
17:04ne constitue pas
17:05un indice en soi.
17:11Il décide d'envoyer
17:14l'instrument
17:15à son fabricant américain
17:16pour analyse complémentaire.
17:26Méticuleusement,
17:26les enquêteurs
17:27reconstituent l'avion
17:28de la partenaire.
17:30À mesure que le fuselage
17:32prend forme,
17:33il apporte son lot
17:34d'indices.
17:35La seule chose
17:42susceptible de détruire
17:43un avion
17:43à altitude de croisière,
17:45c'était une explosion.
17:46Et certaines parties
17:47pouvaient sembler suspectes.
17:51Suspectes
17:52à cause de ce que l'on y trouve.
17:55Des rumeurs
17:57concernant la présence
17:58d'explosifs
17:58ont commencé à circuler.
18:02Des traces
18:02d'un puissant
18:03explosif militaire
18:04sont relevées.
18:06Les quantités
18:06sont faibles,
18:07mais la presse
18:08s'engouffre
18:08dans la brèche.
18:15Les résidus
18:16d'explosifs
18:16pourraient provenir
18:17d'une bombe
18:18placée à l'intérieur
18:18de l'avion
18:19ou d'une autre source.
18:22Une manœuvre
18:23de l'OTAN
18:23baptisée
18:24Operation Sharp Spear
18:25a eu lieu
18:26le même jour,
18:27à proximité
18:28de la route
18:28empruntée
18:29par le vol 394.
18:31J'ai parlé
18:35à un pilote
18:35qui m'a dit
18:36qu'il était possible
18:37qu'une roquette
18:37d'essai
18:38ait frappé
18:38une des ailes
18:39ou le fuselage.
18:43De plus en plus
18:44de gens
18:44commencent à se demander
18:45si un missile perdu
18:46ne serait pas en cause.
18:47Mais après analyse
19:00des résidus,
19:01il apparaît
19:01qu'ils ne viennent
19:02ni d'une bombe
19:02ni d'un missile.
19:05Il n'y en a
19:06tout bonnement
19:06pas assez.
19:09Il y avait
19:10des petites traces
19:11d'explosifs
19:11mais en quantité
19:12si faible
19:13que ça ressemblait
19:14plus à une souillure
19:15qu'à autre chose.
19:17De nombreuses batailles
19:23ont eu lieu
19:23au large du Danemark.
19:25La mer est jonchée
19:26de vieilles munitions.
19:28Les enquêteurs
19:29concluent que l'avion
19:30a capté des résidus
19:31de poudre
19:31alors qu'il était
19:32sur le sol marin.
19:34La piste
19:34des explosifs
19:35est écartée.
19:40Le métallurgiste
19:41Terry Islip
19:42examine l'empennage
19:43de l'appareil,
19:44les surfaces placées
19:45à l'arrière de la queue.
19:46Par endroits,
19:48le revêtement
19:49présente
19:49des traces
19:49de surchauffe.
19:54Ça voulait dire
19:55qu'il y avait eu flexion.
19:57Quand on tord
19:57un cintre
19:58à plusieurs reprises,
19:59si on pose la main
20:00à l'endroit
20:00où il va se briser,
20:01on se brûle
20:02car de la chaleur
20:03se développe
20:03à cet endroit.
20:04C'est la même chose
20:05sur un avion.
20:08Face à ces indices
20:09suggérant un problème
20:10au niveau de l'empennage,
20:12les enquêteurs
20:12veulent examiner
20:13un générateur
20:14qui se trouvait
20:14à l'arrière
20:15de l'avion.
20:16Le groupe auxiliaire
20:22de puissance
20:23est logé
20:24à l'intérieur
20:24de l'empennage
20:25du convert.
20:27C'est un générateur
20:27de réserve
20:28normalement utilisé
20:29lorsque l'avion
20:30est au sol.
20:33Heimdall
20:33inspecte le mécanisme
20:35et à l'intérieur
20:36de la turbine,
20:37il découvre
20:37des bouts
20:38de plastique fondu
20:39issus de la cabine.
20:41Il lui offre
20:41des informations précieuses
20:42sur ce qui se passait
20:43dans l'avion
20:44au moment
20:44où il a cédé.
20:49Ça signifiait
20:50que la cabine
20:51avait cédé
20:51alors que le groupe
20:52auxiliaire
20:53fonctionnait encore.
20:57Le groupe auxiliaire
20:58de puissance
20:58n'aurait pas dû
20:59être en marche
21:00alors que l'avion
21:00était en vol.
21:02Il pourrait y avoir
21:02un lien
21:03avec l'accident.
21:03Les enquêteurs
21:09veulent en savoir
21:10plus sur ce qui
21:11s'est passé
21:11le jour du crash.
21:14Ils interrogent
21:15le mécanicien
21:15qui a procédé
21:16à l'inspection
21:16de l'appareil
21:17ce matin-là.
21:19Il explique
21:20qu'un des deux
21:21générateurs principaux
21:22ne fonctionnait pas
21:22et qu'il n'était pas
21:23en mesure
21:24de le réparer.
21:24La réglementation
21:30exige
21:30qu'un avion
21:31dispose
21:31de deux blocs
21:32d'alimentation
21:32avant d'être
21:33autorisé
21:34à décoller.
21:35Mais le copilote
21:36trouve une solution.
21:40En remplacement
21:40du générateur
21:41principal défectueux,
21:43il propose
21:43à la compagnie
21:44d'utiliser
21:44le groupe auxiliaire
21:45de puissance
21:46durant le vol.
21:51Notez ceci
21:52dans le registre.
21:53Autorisation de vol
21:53avec groupe auxiliaire
21:54de puissance
21:55en fonctionnement.
21:56On va utiliser
21:56l'auxiliaire
21:57pour alimenter
21:57le système gauche.
22:01Groupe auxiliaire
22:02en marche.
22:08Voyons Béta
22:09éteint.
22:18Mise en puissance.
22:24Au cours de son
22:28inspection
22:29du groupe auxiliaire,
22:30Heimdall
22:31fait une découverte.
22:33Quand j'ai vu
22:35la pièce,
22:36j'ai tout de suite
22:37remarqué
22:37qu'elle n'était pas
22:38aux normes.
22:41C'était du bricolage,
22:42un bout de fer
22:43qui avait été soudé.
22:46Un des supports
22:47qui attachait
22:47le groupe auxiliaire
22:48à l'avion
22:49est brisé.
22:50Or,
22:51un générateur
22:51contient une turbine
22:52qui tourne à haute vitesse
22:54pour générer
22:54de l'électricité.
22:56S'il n'était pas
22:57correctement maintenu,
22:58il est possible
22:59qu'il ait causé l'accident.
23:05Les enquêteurs
23:05doivent déterminer
23:06si cette défaillance
23:07est bel et bien en cause.
23:10Mais ils ne vont pas
23:11tarder à découvrir
23:12que ce n'est qu'une
23:13des pièces du puzzle.
23:14Le support défectueux
23:19pourrait être
23:20à l'origine
23:20de tout.
23:30Le métallurgiste
23:31Terry Islip
23:32procède à des examens
23:34approfondis
23:34de la pièce.
23:36Ma première constatation,
23:38ça a été que la soudure
23:39était mauvaise
23:40et inadaptée.
23:41Islip
23:44veut déterminer
23:44à quel moment
23:45le support s'est cassé.
23:47S'il prouve
23:47que c'est arrivé
23:48pendant l'ultime vol
23:49de l'avion,
23:50il tiendra peut-être
23:51la clé de l'énigme.
23:53Les marques de choc
23:54et les marques
23:55de progression
23:56montraient
23:57qu'il n'avait pas cédé
23:58sous l'effet
23:58d'une seule surcharge
23:59survenue
24:00lors du dernier vol.
24:03Et l'usure
24:04du support brisé
24:05montre qu'il ne s'est pas
24:07cassé le jour
24:07de l'accident.
24:09Il avait déjà cédé
24:10bien avant le décollage
24:11du vol 394.
24:16La question est maintenant
24:17de savoir
24:17quelles incidences
24:18ce support endommagé
24:20a pu avoir
24:20sur le vol.
24:2240 000 rpn,
24:23ça peut faire du dégât.
24:27Le groupe auxiliaire
24:30est un gros gyroscope
24:31qui renferme
24:31une énorme quantité
24:32d'énergie
24:33quand il tourne.
24:33et si cette énergie
24:37est transmise
24:38aux alentours,
24:39dans le fuselage,
24:40la structure,
24:41elle peut engendrer
24:42des problèmes
24:42de vibrations
24:43dans tout l'empêonnage.
24:48Les enquêteurs
24:49veulent savoir
24:49si des vibrations
24:50inhabituelles
24:51avaient déjà été ressenties
24:52sur cet avion.
24:54Ils interrogent
24:54des personnes
24:55qui ont voyagé
24:56à son bord.
24:56Merci beaucoup
24:57de vous être déplacés.
24:58Merci beaucoup.
24:58Vous avez déclaré
25:05qu'il y avait
25:06un ronflement,
25:07c'est bien ça ?
25:08Un passager déclare
25:12que l'avion
25:13qui s'est craché
25:14vibrait beaucoup plus
25:15que les deux autres
25:15converts de la compagnie.
25:19Il y avait-il
25:20quelque chose
25:21d'inhabituel ?
25:22Mais d'autres
25:22n'ont rien remarqué.
25:26Tout allait bien ?
25:27Le casse-tête
25:28reste entier.
25:30Les enquêteurs
25:31savent que le support
25:32du groupe auxiliaire
25:33était cassé
25:33avant le vol.
25:34Mais ils ignorent
25:35toujours s'il a joué
25:36un rôle dans le crash
25:37ou s'il a affecté
25:38l'empêonnage de l'avion.
25:41La reconstitution
25:42va permettre
25:42d'y voir plus clair.
25:55Heimdall remarque
25:56que deux trappes
25:56situées sur l'empêonnage
25:57de l'avion
25:58n'ont pas été retrouvées.
26:00En réassemblant
26:02l'empêonnage,
26:03on a constaté
26:03que la gouverne
26:04avait été brisée
26:05en deux morceaux principaux
26:06et que des parties manquaient.
26:11Notamment,
26:11les trappes situées
26:12entre la dérive
26:13et la gouverne.
26:19La dérive verticale
26:20de l'avion
26:21est munie
26:21de deux trappes
26:22qui permettent
26:23aux mécaniciens
26:24d'accéder au poids
26:25qui contrôlent
26:25les mouvements
26:26de la gouverne.
26:31Heimdall fait une découverte
26:32capitale sur ces trappes.
26:35Elles avaient un revêtement
26:36alvéolaire en aluminium.
26:38Dans l'armée de l'air,
26:39Heimdall a appris
26:40qu'il a une propriété
26:41très spéciale.
26:42C'est une fine feuille
26:48d'aluminium.
26:49Elle est dotée
26:49de bonnes propriétés
26:50de réflexion des radars
26:52et elle est très légère.
26:55Dans l'armée,
26:56on s'en sert
26:56pour perturber
26:57les signaux radars.
26:58On appelle ça
26:58des leurs.
27:01L'objet non identifié
27:03que le radar militaire
27:04suédois avait repéré
27:05était sans doute
27:07un morceau
27:07des trappes arrières.
27:08Quand on a fait
27:12le lien entre
27:12les trappes manquantes
27:13et les données radars,
27:14on a su que ça s'était
27:15passé en altitude
27:16de croisière.
27:18Car l'objet
27:18qui était lentement tombé
27:20venait de très haut,
27:21presque de l'altitude
27:21de croisière.
27:26Les enquêteurs
27:27établissent que
27:28l'empennage a commencé
27:29à se disloquer
27:30à 22 000 pieds
27:31juste avant
27:32le grand plongeon.
27:34Mais pourquoi
27:34les trappes
27:35se sont-elles décrochées
27:36au milieu des airs ?
27:38Ce qui a provoqué
27:41la rupture des trappes
27:42a certainement
27:43provoqué le crash.
27:48Les contrepoids
27:50de la gouverne
27:50sont logés
27:51derrière les trappes.
27:55Lorsqu'une gouverne
27:56se balance trop violemment,
27:58les poids en font autant.
28:01Nous avons trouvé
28:02suffisamment d'éléments
28:03pour affirmer
28:04qu'ils cognaient
28:04sur les trappes
28:06et que les premiers
28:06composants
28:07à s'être décrochés
28:08avaient été
28:09les revêtements
28:10alvéolés
28:10de ces portes.
28:11Les enquêteurs
28:12concluent qu'autour
28:13du moment de l'accident,
28:14quelque chose a provoqué
28:15un violent balancement
28:16de la gouverne.
28:18Reste à savoir quoi.
28:20Le groupe auxiliaire
28:23et son support brisé
28:24à eux seuls
28:25n'ont pas pu provoquer
28:25la dislocation
28:26de l'avion
28:27ou de l'empennage.
28:30Il y avait forcément
28:31d'autres facteurs
28:32enjeux.
28:35Les enquêteurs
28:36se lancent
28:37à la recherche
28:37de ces autres facteurs.
28:40La compagnie
28:41Partner propose
28:42alors une piste.
28:45Il pointe du doigt
28:46le F-16
28:47qui a croisé
28:48l'avion de ligne
28:48quelques minutes
28:49avant qu'il ne perde
28:50son cap.
28:52Regarde ça,
28:53à 11h.
28:54Un F-16.
28:57Partner déclare
28:58qu'il volait plus vite
28:59qu'il n'aurait dû.
29:00De plus,
29:05ils sont convaincus
29:06qu'il est passé
29:07plus près de leur avion
29:08que ne le prétendent
29:09les rapports officiels.
29:11Partner a contacté
29:14un enquêteur suédois
29:15et ses conclusions
29:17étaient que le F-16
29:18pouvait avoir franchi
29:19le mur du son
29:19au moment où il passait
29:21juste au-dessus
29:21de l'avion.
29:27Quand un chasseur
29:29ou n'importe quel avion
29:30passe le mur du son
29:31il y a une onde
29:32de pression
29:33et leur théorie
29:34c'était qu'à cause
29:35de cette onde
29:36de pression
29:36l'avion s'était
29:37désagrégé en plein vol.
29:42Mais le pilote
29:43norvégien du F-16
29:44affirme qu'il était
29:46à plus de 1000 pieds
29:47au-dessus du convert
29:48lorsqu'il l'a croisé.
29:50Les enquêteurs
29:51calculent
29:52à quelle distance
29:52le F-16
29:53aurait dû passer
29:54pour perturber
29:55sérieusement
29:55le vol 394.
29:58Leur résultat
29:59établit
30:00ce qu'il aurait dû
30:00se trouver
30:01à quelques mètres.
30:07Aucune preuve
30:08ne corrobore
30:08un passage
30:09aussi rapproché.
30:10D'accord,
30:11bon boulot.
30:11L'épave
30:16a été récupérée
30:17à 90%.
30:19Mais les enquêteurs
30:22ignorent toujours
30:22pourquoi l'empennage
30:24s'est désagrégé
30:24en plein ciel.
30:30Au cours
30:31de l'enquête
30:31Heimdall
30:32reçoit une promotion
30:33mais il ne sait
30:35toujours pas
30:35comment résoudre
30:36l'énigme
30:36qui hante sa nation.
30:38Ils m'ont demandé
30:41de superviser
30:42la suite
30:42de l'enquête
30:43sur le matériel.
30:45Je me suis retrouvé
30:46face à une montagne
30:47de débris
30:47et je me disais
30:49que je n'en verrais
30:49jamais le bout.
30:55Mais les enquêteurs
30:57vont recevoir
30:57un coup de pouce.
30:59L'analyse
30:59de l'enregistreur
31:00de paramètres
31:01va se révéler
31:01fructueuse.
31:04Le fabricant américain
31:05a demandé
31:05à son meilleur expert
31:06de suspendre
31:07sa retraite
31:08pour examiner
31:08l'instrument.
31:10Le fabricant
31:10Fairchild
31:11nous a renvoyé
31:12à un ancien employé
31:13et on l'a contacté
31:16en Californie.
31:17Il explique
31:18aux enquêteurs
31:19que l'aiguille
31:19censée enregistrer
31:20l'altitude
31:21de l'avion
31:21vibrait tellement
31:22qu'elle laissait
31:23une seconde marque
31:24sur la feuille métallique.
31:30Mais ce n'est pas tout.
31:33L'enregistreur
31:34était capable
31:34de compiler
31:35des centaines
31:36d'heures de données.
31:37En déroulant
31:38la totalité
31:38de la feuille métallique,
31:40l'expert
31:40découvre
31:41que l'enregistreur
31:42vibrait fortement
31:43depuis des mois.
31:49On a pu constater
31:50que ça s'était déjà produit
31:51bien avant l'accident.
31:56Je n'avais encore
31:57jamais vu
31:58d'anomalies
31:58de ce genre
31:59et on a mis un moment
32:00avant de comprendre
32:00ce qui s'était passé.
32:01apparemment le groupe
32:07auxiliaire
32:07n'était pas
32:08la seule chose
32:08à vibrer
32:09dans cet avion.
32:14Les enquêteurs
32:15dressent un récapitulatif
32:16chronologique
32:17de l'historique
32:18des vibrations.
32:21Ils remarquent
32:22une évolution frappante.
32:26Deux mois
32:26avant le crash,
32:27de façon soudaine,
32:29les vibrations
32:29disparaissent
32:30pendant plusieurs semaines.
32:33Quasiment
32:34aucune vibration
32:35pendant une quinzaine
32:36de vols.
32:39Les vibrations
32:39augmentaient
32:40en intensité
32:41et en fréquence
32:41jusqu'à l'été 89.
32:44Il a tendance
32:45à changer.
32:48Après cette amélioration,
32:50les vibrations
32:50reprennent de plus belles
32:52et augmentent
32:52jusqu'au crash.
32:54Que s'est-il passé ?
32:57Les enquêteurs
32:58doivent maintenant
32:59découvrir
32:59ce qui a changé
33:00sur l'avion
33:01pendant la période
33:02de deux semaines
33:02où les vibrations
33:03se sont arrêtées.
33:06Pourquoi était-il
33:07leur service ?
33:09Qui a fait
33:09les réparations ?
33:11La compagnie aérienne
33:12explique qu'à cette période
33:13une révision complète
33:15a eu lieu au Canada.
33:17Merci,
33:17à plus tard.
33:18Le travail a été effectué
33:24par l'ancien propriétaire
33:25de l'avion,
33:26une société canadienne
33:27spécialisée dans la maintenance
33:29des converts.
33:34Pendant les vols d'essai
33:35effectués là-bas,
33:36l'enregistreur de paramètres
33:37n'a recensé
33:38presque aucune vibration excessive.
33:41Ce bon fonctionnement
33:42s'est poursuivi
33:42pendant plusieurs vols
33:43une fois l'avion
33:44revenu en Norvège.
33:45Les enquêteurs
33:50passent les carnets
33:51de maintenance
33:51au crible.
33:53Heimdall découvre
33:54qu'au cours
33:54de la révision,
33:56les mécaniciens
33:56ont relevé
33:57des signes d'usure
33:58sur un des quatre boulons
33:59qui maintiennent
34:00l'empennage
34:00avec le fuselage.
34:05L'assemblage
34:06repose entièrement
34:07sur ces quatre boulons.
34:15Pendant la révision
34:15la révision du Convert
34:16en juillet 1989,
34:18un mécanicien
34:19a remplacé
34:20un des boulons.
34:29L'enregistreur
34:30de paramètres
34:31montre que les vibrations
34:32ont cessé
34:33après le remplacement
34:34de cette pièce.
34:43Par miracle,
34:44les enquêteurs
34:45arrivent à mettre
34:46la main
34:46sur les quatre boulons.
34:47Terry Hisslip
34:57les examine.
34:58Ce qu'ils découvrent
35:00est ahurissant.
35:01Les trois boulons
35:02qui n'ont pas été remplacés
35:03n'étaient pas aux normes.
35:04On a fait des tests
35:08métallurgiques
35:09et des tests mécaniques.
35:14Et ces analyses
35:16ont démontré
35:17que trois des boulons
35:18n'étaient pas
35:18de la qualité requise.
35:20C'étaient des contrefaçons.
35:25Son analyse démontre
35:27que lors de leur fabrication,
35:29les boulons défectueux
35:29n'ont pas été trempés
35:30correctement.
35:31En conséquence de quoi,
35:33ils n'ont que 60%
35:34de la résistance
35:35qu'ils devraient posséder.
35:37Les enquêteurs
35:38savent enfin
35:38pourquoi l'empennage
35:39vibrait depuis des mois.
35:41Vous les avez trouvés ?
35:42Trois des boulons
35:45censés le maintenir
35:46étaient trop fragiles.
35:49Ils n'étaient pas
35:49assez solides.
35:51Incroyable.
35:52La découverte
35:53de ces habiles contrefaçons
35:55est une avancée majeure
35:56et un choc
35:58pour l'opinion publique.
36:00Mais une question
36:04cruciale
36:05reste en suspens.
36:08Pourquoi l'empennage
36:09n'a-t-il pas cédé
36:10pendant l'un des 16 vols
36:11précédents
36:11où il vibrait excessivement ?
36:13Pourquoi cette fois-là ?
36:15Les enquêteurs
36:15savent déjà
36:16que le jour de l'accident,
36:17un générateur
36:18était en panne
36:19et les pilotes
36:20ont dû improviser.
36:26Notez ceci
36:27dans le registre.
36:28Autorisation de vol
36:29avec groupe auxiliaire
36:29de puissance en fonctionnement.
36:31On va utiliser l'auxiliaire
36:32pour alimenter
36:33le système gauche.
36:37Groupe auxiliaire en marche.
36:39Les pilotes ignoraient
36:40que le support
36:40du groupe auxiliaire
36:41était cassé
36:42et que son moteur
36:43vibrait énormément.
36:44En décidant
36:45de le faire tourner
36:46pendant le vol,
36:47ils ont fait empirer
36:48une situation déjà précaire.
36:49La raison pour laquelle
36:52les choses se sont mal passées
36:54c'est que le groupe auxiliaire
36:55n'avait plus que deux supports
36:56au lieu de trois.
37:01Ce support manquant
37:02s'est associé
37:03au boulon défectueux
37:04pour faire augmenter
37:05les vibrations.
37:07Si les deux vibrent
37:09et entrent en résonance
37:10l'un avec l'autre,
37:10c'est la catastrophe.
37:11Les enquêteurs
37:19commencent à y voir clair.
37:21Les vibrations
37:22de l'empennage
37:23et celles du groupe auxiliaire
37:24se sont combinées
37:25pour générer
37:25une force destructrice.
37:29Voilà ce qu'ont dit
37:31les gars du MIT.
37:33Techniquement,
37:34les vibrations
37:34pouvaient briser l'avion.
37:38Si les deux
37:38objets desserrés
37:42se mettent à vibrer
37:43dans la même fréquence
37:44ou dans des multiples
37:45d'une fréquence,
37:46on obtient ce qu'on appelle
37:47des harmoniques couplées.
37:50Chaque vibration
37:50nourrit l'autre.
37:52Elles se font empirer
37:53mutuellement.
37:57La plus célèbre
37:58manifestation de ce phénomène
38:00s'est produite
38:01sur le pont de Tacoma
38:02dans l'état de Washington
38:03en 1940.
38:05Le pont d'acier
38:06et de béton
38:06nouvellement construit
38:07se mit à osciller
38:09dans le sens
38:09de la longueur
38:10avant qu'un vent latéral
38:12ne le fasse se balancer
38:13de gauche à droite.
38:15Ces deux différentes
38:16vibrations se combinèrent
38:17pour générer
38:18un violent mouvement
38:18de torsion
38:19qui brisa le pont.
38:25Les calculs
38:26des enquêteurs
38:26les amènent à penser
38:27que le même phénomène
38:28a détruit
38:29le vol 394.
38:31On s'est dit
38:32bon sang,
38:33c'est exactement
38:34le même phénomène.
38:35Cette redoutable
38:36combinaison de vibrations
38:37fait osciller
38:39l'empennage
38:39avec une telle violence
38:40que la gouverne
38:41se coince à gauche.
38:44L'avion
38:45vire de façon abrupte.
38:47Au-dessus
38:47de l'aile droite,
38:48le flux d'air augmente.
38:50L'avion gite
38:50de plus en plus
38:51puis se met à vriller.
38:54L'avion
38:55se rétablit brièvement
38:56mais la gouverne
38:57se coince de nouveau
38:58à gauche
38:59et les trappes arrières
39:00explosent.
39:02Il vrille
39:03une seconde fois.
39:04l'empennage
39:05commence à se disloquer.
39:07C'est sans espoir.
39:12L'enquête
39:13conclut que
39:14les trois boulons
39:15contrefaits
39:15sont à l'origine
39:16du crash.
39:23Je me suis demandé
39:25comment c'était possible
39:26trouver des pièces
39:27pareilles
39:28sur une partie
39:29aussi importante.
39:29C'était incroyable.
39:34Le rapport
39:35d'accident
39:36répand
39:36une onde
39:36de choc
39:37dans l'ensemble
39:38de l'industrie
39:38aéronautique.
39:40C'est la première fois
39:41qu'un crash meurtrier
39:42est lié
39:43à des pièces
39:43détachées
39:44non conformes.
39:46Une question
39:47angoissante
39:48émerge alors.
39:49Quelle est la proportion
39:50de pièces
39:50contrefaites
39:51sur les avions
39:52qui circulent
39:52à travers le monde ?
39:54Le crash
39:57du partenaire
39:58a été
39:58l'événement
39:59qui a obligé
40:00les gens
40:00à reconnaître
40:01le problème
40:02des pièces
40:03non conformes.
40:06Et le fait
40:06qu'à travers
40:07le monde
40:07les stocks
40:08de pièces
40:08détachées
40:09étaient contaminés.
40:14Rien que
40:15dans un Boeing 747
40:16il y a
40:176 millions
40:17de pièces mobiles.
40:19L'industrie
40:20des pièces
40:20détachées
40:21pèse
40:2145 milliards
40:22de dollars.
40:22Et à l'époque
40:24du crash
40:25elle était
40:25très peu
40:26réglementée.
40:33Mary Chiavo
40:34était inspecteur
40:35général
40:35du département
40:36des transports
40:37qui chapeaute
40:37la direction
40:38de l'aviation
40:38civile.
40:41Personne
40:41ne connaissait
40:41l'ampleur
40:42du problème.
40:43On savait
40:44qu'il y en avait
40:45un depuis le crash
40:45mais on ignorait
40:46son étendue
40:47aux Etats-Unis.
40:48On a commencé
40:49par un audit
40:50des stocks
40:50usagés
40:51de la direction
40:51de l'aviation
40:52civile
40:52et déjà là
40:54on trouvait
40:5439%
40:55de contrefaçons.
40:57On s'est rendu
40:58compte que
40:58lorsque les pièces
40:59avaient été achetées
40:59à des revendeurs
41:00ce qui représentait
41:01un fort pourcentage
41:02du marché
41:0395%
41:04étaient fausses.
41:09Les services
41:10de l'aviation
41:11civile
41:11vont même
41:12trouver
41:12des pièces
41:12contrefaites
41:13sur l'avion
41:14considéré
41:14le plus sûr
41:15de la planète.
41:15Il y a 5000
41:24revendeurs
41:25de pièces
41:25détachées
41:26aux Etats-Unis.
41:28Beaucoup
41:28sont basés
41:29à Miami.
41:34Ces entreprises
41:34n'étaient soumises
41:35à aucune réglementation.
41:37Un téléphone
41:37et un fax
41:38suffisaient
41:38pour devenir
41:39revendeurs.
41:40Du jour au lendemain,
41:41vous étiez dans le commerce
41:42de pièces détachées
41:43et vous pouviez
41:44les acheter
41:44où vous vouliez.
41:45Vous pouviez
41:46vous les procurer
41:46chez des ferrailleurs,
41:47dans des casse,
41:48sur de vieux avions,
41:50sur des avions accidentés
41:51et vous pouviez
41:52aussi les acheter
41:53à des fabricants
41:53qui se moquaient
41:54de la loi.
41:55Les pièces d'avion
41:56sont chères.
41:58Un boulon
41:58comme celui
41:59qui maintenait
41:59l'empennage
42:00peut coûter
42:00jusqu'à 250 dollars.
42:04Sa contrefaçon
42:05peut revenir
42:05à seulement 30 dollars.
42:08C'est bon marché.
42:11Dans des périodes
42:12comme celles
42:13que nous connaissons
42:13avec des compagnies
42:15qui ont la tête
42:16sous l'eau
42:16et près d'une dizaine
42:18de grandes compagnies
42:19américaines
42:20qui sont au bord
42:21de la banqueroute,
42:23on cherche
42:23à minimiser les coûts.
42:26L'aviation civile
42:28lance une vaste enquête
42:29sur les pièces détachées
42:30illégales
42:31et monte des opérations
42:32d'infiltration
42:33pour trouver
42:34les revendeurs
42:34peu scrupuleux.
42:38Les enquêteurs
42:39lèvent le voile
42:39sur un marché noir
42:40qui donnent
42:41un aspect
42:41rutilant
42:42à des milliers
42:43de pièces usagées
42:43et de mauvaise qualité.
42:47Ce sont de bonnes
42:48contrefaçons.
42:49Elles sont très difficiles
42:50à repérer.
42:52A l'époque du crash,
42:53il existait
42:54certains garde-fous
42:55censés empêcher
42:56les pièces contrefaites
42:57de finir
42:57sur les avions de ligne.
43:01Par exemple,
43:02chaque pièce détachée
43:03a besoin
43:03d'un certificat
43:04prouvant son authenticité.
43:06Il faut un document
43:10attestant
43:11que la pièce
43:12est en état
43:12de navigation.
43:16Il faut qu'un contrôle
43:18soit assuré
43:19par une organisation
43:20reconnue.
43:23Mais les enquêtes
43:24révèlent qu'en plus
43:25des pièces détachées,
43:26il existe aussi
43:27un marché florissant
43:28pour les faux certificats
43:29de la direction
43:30de l'aviation civile.
43:31Lors de nos perquisitions,
43:39nous sommes tombés
43:40sur des gens
43:41qui avaient imprimé
43:41des piles de faux certificats
43:43qu'ils signaient souvent
43:44du nom d'un véritable inspecteur.
43:49Dans ce trafic,
43:51le certificat
43:52vaut plus
43:53que la pièce elle-même.
43:54Au début,
43:55les enquêteurs
43:55croient que le phénomène
43:56concerne surtout
43:57les petites compagnies aériennes.
44:00Les opérateurs
44:00et les réparateurs
44:02modestes
44:03sont souvent ceux
44:04qui sont le plus touchés
44:05par ce problème
44:05de pièces de rechange.
44:09Pourtant,
44:09à la surprise générale,
44:11on va découvrir
44:12que l'avion le plus sécurisé
44:13de la planète
44:14possède lui aussi
44:15des pièces contrefaites.
44:17C'est allé jusqu'aux avions
44:19qui transportent
44:20le président des Etats-Unis,
44:22ce que beaucoup de gens
44:22considèrent comme le plus
44:23haut niveau de l'aviation.
44:26Même dans ce circuit
44:27d'approvisionnement
44:28supposé hermétique,
44:29il y avait des contrefaçons.
44:40La direction
44:41de l'aviation civile
44:42réagit rapidement.
44:44Plus d'une centaine
44:45de revendeurs
44:45sont arrêtés.
44:48Chaque nouvelle condamnation
44:50était un pas de plus
44:51vers une prise de conscience
44:53de ce problème
44:53et de ses possibles conséquences
44:56en vie humaine.
44:56Et je pense que la chose
44:59la plus importante
45:00que nous ayons accompli,
45:02ça a été d'obtenir
45:03des condamnations au pénal.
45:05Suite à ces enquêtes,
45:07la direction de l'aviation civile
45:09met en place
45:09un système de certificat
45:11beaucoup plus rigoureux
45:12et menace les compagnies
45:14de poursuites criminelles
45:15si elles acceptent
45:16sciemment des pièces contrefaites.
45:17Les choses sont différentes
45:21aujourd'hui.
45:21Notre réglementation
45:22est beaucoup plus apte
45:23à traiter le problème
45:24que dans les années 80 et 90.
45:26Il faut amener le mécanicien
45:34qui a la clé anglaise en main
45:36jusqu'à un niveau d'expertise
45:38très élevé.
45:40Il doit être capable
45:41de repérer les mauvaises pièces,
45:43de repérer les mauvais documents
45:46et c'est faisable.
45:48Les nouvelles réglementations
45:53ont atteint leur but.
45:54Au cours des deux décennies
45:56qui ont suivi le crash
45:57du partenaire 394,
45:59aucun accident meurtrier
46:00n'a été attribué
46:01à des pièces contrefaites.
46:08Quelques années après le crash,
46:10Finn Heimdall est passé
46:11à la tête du bureau norvégien
46:13d'enquête sur les accidents.
46:15Au revoir Jimmy.
46:16C'était un mystère opaque.
46:22Sans raison apparente,
46:23un avion, c'était pour ainsi dire
46:24désintégré dans les airs.
46:27Son rapport d'enquête
46:28a entraîné des changements
46:30qui ont probablement
46:31sauvé des vies.
46:36Ça, c'est l'aspect positif.
46:38Mais il reste la terrible tragédie
46:40qui a frappé tous ces gens.
46:42En 1989,
46:44une des plus petites pièces
46:46d'un charter norvégien
46:47provoquait une catastrophe.
46:49Grâce aux enquêteurs
46:50qui ont identifié
46:51la cause de l'accident,
46:52les passagers sont désormais
46:53plus en sécurité
46:54et moins susceptibles
46:55de voyager dans des avions
46:57équipés de pièces contrefaites.
46:59de la vie.
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