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Transcription
00:00Peu après leur départ de Riyad, les pilotes du vol Saudi A-163 apprennent une nouvelle terrifiante.
00:08Il y a le feu ! Il y a le feu en cabine !
00:12Un feu qui se déclare en cabine peut très vite s'étendre.
00:16Les équipes de pompiers sont déjà en place.
00:19On imagine la terreur des passagers.
00:22L'avion parvient à revenir à l'aéroport.
00:26On coupe les réacteurs et on évacue.
00:29Mais quelques minutes plus tard...
00:31A-163, vous me recevez ?
00:34Tout le monde à bord est mort.
00:36C'est incompréhensible.
00:38L'enquête révèle des indices cruciaux sur la boîte noire phonique du cockpit.
00:43Ça fume juste un peu au fond.
00:45Il n'a fait que minimiser.
00:47Et s'il avait quitté le cockpit pour constater la situation lui-même, ça se serait peut-être passé autrement.
01:00Oh, putain !
01:18Il est 21h20, mais il fait encore chaud sur l'aéroport international de Riyad, en Arabie Saoudite.
01:25Saoudia 112 au départ.
01:28Vous pouvez quitter Riyad via Durma.
01:31Suivez le cap 350 en montée.
01:33Vous virerez à gauche après le décollage.
01:37Dans la tour, les contrôleurs aériens régulent un grand nombre de vols.
01:41La plupart sont prévus après le coucher du soleil, lorsque la chaleur redescend.
01:47Tout se passe bien.
01:49Riyad de Saoudia, A-163.
01:51Jusqu'à l'appel d'un vol Saoudia parti depuis peu.
01:55Je vous écoute.
01:56163, on rentre à Riyad.
01:59Soudain, tout bascule.
02:01Autorisation de faire demi-tour vers Riyad. Quel est le motif ?
02:06Saoudia 163, il y a le feu en cabine. Alertez les pompiers.
02:11Cela est extrêmement dangereux.
02:13On ne peut pas imaginer situation plus grave qu'un feu dans l'avion.
02:17C'est le pire cauchemar de n'importe quel pilote.
02:21Vous pouvez faire demi-tour à l'altitude de votre choix.
02:25163, on choisit notre altitude.
02:29Lorsqu'un avion signale un feu à bord à la tour de contrôle,
02:32les contrôleurs écartent le reste du trafic pour lui laisser le champ libre
02:36afin qu'il puisse atterrir en priorité absolue
02:38et que l'appareil puisse être évacué une fois parvenu au sol.
02:43Parti de Karachi au Pakistan, ce vol prévu à destination de Jeddah
02:48a d'abord fait escale à Riyad, où il doit à présent retourner.
02:53Vous êtes prioritaire.
02:56163.
03:00L'appareil du vol Saoudia 163 est un Tristar L-1011.
03:07Le L-1011 est un appareil tri-réacteur à fuselage large destiné au vol en courrier.
03:13Il a été conçu pour transporter des centaines de personnes sur de très longues distances.
03:18C'est un avion très performant et d'une grande fiabilité mécanique.
03:23287 passagers sont présents à bord,
03:27dont certains à l'arrière de la cabine ont des difficultés à respirer.
03:33C'est d'abord la fumée qui pousse les pilotes à signaler un feu à la tour de contrôle.
03:39On imagine la terreur des passagers.
03:41Cet appareil doit être ramené au sol dans les plus brefs délais.
03:46Le pilote de l'appareil est le commandant de bord Mohamed Ali Koweiter.
03:50Âgé de 37 ans, il travaille depuis 15 ans pour la Saoudia
03:54et c'est à présent lui qui va devoir rapatrier l'avion et ses occupants au sol.
03:59Son copilote de 26 ans, Samy Abdullah Hassanein, échange avec la tour de contrôle.
04:05Combien de passagers à bord ?
04:08L'avion est plein.
04:12Pour moi, il y a urgence.
04:16Oui.
04:18L'américain Bradley Curtis est le mécanicien navigant.
04:23Il n'aurait pas été possible de faire voler un avion tel que le L-1011
04:27sans un mécanicien navigant pour superviser l'ensemble des équipements de bord
04:31qui sont contrôlés automatiquement sur les appareils modernes.
04:36Le vol 163 est à moins de 4 minutes de l'aéroport.
04:41Mesdames et messieurs, merci de rester assis.
04:44Au sol, les secours sont déployés.
04:51Riyad de Saoudia 163.
04:53Dynautique en approche, piste en vue.
04:55Peut-on atterrir ?
04:56163, autorisation d'atterrir.
04:582320, 5 nœuds.
05:01On atterrit.
05:02Les pompiers ont été alertés ?
05:04Affirmatif.
05:05Merci, Riyad.
05:06Saoudia 163.
05:09En cabine, la fumée se fait plus dense.
05:11Et la chef de cabine s'efforce de préparer les passagers à l'atterrissage.
05:18Placez vos mains derrière la tête, la tête entre les jambes.
05:24À bord du vol Saoudia 163, le feu est actif depuis au moins 17 minutes.
05:32Un feu qui se déclare en cabine peut très vite s'étendre.
05:36Il peut s'avérer très difficile à contenir.
05:39Cela devient une course contre la montre.
05:42Saoudia 163, les équipes de pompiers sont déjà en place.
05:46Dites-leur de se poster près de la queue de l'appareil après l'atterrissage.
05:49Entendu.
05:5430 pieds.
05:5720 pieds.
05:5930 pieds.
06:0120 pieds.
06:0210 pieds.
06:0415 minutes après le signalement du feu, le L1011 touche la piste.
06:13Tour de contrôle, est-ce que la queue de l'avion est en feu ?
06:16Un instant.
06:17La queue est-elle en feu ?
06:19Le contrôleur interroge les secours au sol.
06:23Négatif, pas de flammes en vue.
06:24Pas de feu.
06:26Ils me disent qu'ils ne voient pas de feu.
06:28163.
06:30Le Saoudia 163 rejoint une voie de circulation,
06:35puis il s'immobilise.
06:39Une fois que l'appareil est à l'arrêt,
06:42il devrait théoriquement être évacuable en un temps inférieur à 90 secondes.
06:48Saoudia 163, vous rejoignez votre air ou non ?
06:51Saoudia 163, vous rejoignez votre air ou vous coupez tout ?
06:58Un instant.
07:00On coupe les réacteurs et on évacue.
07:03Saoudia 163, vous restez sur place, compris.
07:07Affirmatif, on évacue.
07:11Quand il y a un feu en cabine, l'oxygène disponible est consommé très rapidement.
07:17Les passagers ne peuvent plus respirer.
07:19Ils se retrouvent entourés de fumée et de gaz toxiques.
07:24Les portes doivent être ouvertes et les personnes évacuées.
07:29Les portes de l'avion restent closes, tandis que le feu s'étend.
07:35La queue est en feu !
07:37Dites-lui de couper les réacteurs !
07:39Les pompiers ne peuvent pas approcher l'avion.
07:43Sur un appareil de ce gabarit, et même s'il tourne au ralenti,
07:46les réacteurs restent assez puissants pour qu'une personne se fasse aspirer à l'intérieur.
07:52Le commandant a dit qu'il coupait les réacteurs et qu'il évacuait.
07:55Éteignez le feu !
07:57On ne peut pas ! Les réacteurs tournent toujours !
08:00Ils tournent ! J'entends le bruit qu'ils font !
08:06À mesure que des substances toxiques, telles que le monoxyde de carbone, s'accumulent quelque part,
08:11les individus qui y sont exposés perdent conscience avant de finir par mourir.
08:17163, vous me recevez ?
08:20163, vous me recevez ?
08:23Si vous me recevez, coupez les réacteurs !
08:29Aucune réponse du cockpit et aucun signe d'évacuation.
08:34C'est incompréhensible.
08:37Trois minutes plus tard.
08:39Trois minutes et quinze secondes après son arrêt sur la voie de circulation, l'appareil est envahi par les flammes.
08:51Personne n'en sortira vivant.
08:56C'est une fin atroce.
09:00Le lendemain matin, l'ampleur du désastre apparaît clairement.
09:04Le feu a consumé la partie supérieure du fuselage, de la queue au cockpit.
09:13Ses 301 occupants sont morts.
09:16C'est alors la seconde catastrophe aérienne la plus meurtrière de l'histoire.
09:21Ça a été une tragédie.
09:24Personne n'avait imaginé qu'une telle chose se produirait.
09:28À présent, c'est aux enquêteurs de fouiller les paves carbonisées afin de conclure leur enquête.
09:34Pour comprendre ce qu'il s'est passé.
09:37Avec le vol 163, les enquêteurs font face à deux questions.
09:42La première est, pourquoi l'appareil, une fois immobile, n'a pas évacué ses passagers ?
09:48Quant à la seconde, c'est, pourquoi un feu s'est-il déclaré à bord de l'appareil dans un premier temps ?
09:54Le NTSB, le Conseil de sécurité des transports américains,
09:59et Lockheed, le fabricant de l'appareil, dépêchent des enquêteurs à Riyadh
10:04pour aider les Saoudiens à établir la cause de l'incendie catastrophique du vol 163.
10:11En vertu des règles internationales, les Saoudiens dirigent l'enquête.
10:16Mais n'ayant qu'une expérience limitée des accidents aériens de revergure,
10:20ils vont être assistés par le NTSB.
10:26Juste un peu de suite sur les boîtes noires.
10:31Les pilotes étaient à leur poste.
10:33Mais voici où étaient les passagers et une partie de l'équipage.
10:37Les enquêteurs découvrent que les passagers se sont regroupés vers l'avant, près des portes.
10:44Une fois l'appareil à l'arrêt, une grande confusion a dû régner à bord.
10:50Ils ont tenté d'ouvrir les portes ?
10:52On ne dirait pas. Les poignées d'urgence n'ont pas été tirées.
10:59Le fait que personne n'ait tenté d'ouvrir les portes depuis l'intérieur
11:03me conduit à penser que les passagers étaient déjà trop affaiblis pour être en état de les actionner.
11:08Ils n'ont pas réussi à le faire.
11:12Ils examinent la cabine dévastée pour comprendre comment le feu s'est déclaré.
11:17Quelqu'un a dû chercher à l'éteindre.
11:21Le toit du fuselage a disparu, de même que les parois latérales.
11:27Tout a été consommé.
11:30Hormis la structure des sièges, toutes les garnitures ont brûlé.
11:37En cabine, tout est détruit.
11:42Il y a quelque chose à l'arrière, venez voir !
11:51Wow !
11:56Qu'est-ce que c'est que ça ?
11:58Lorsqu'on arrive au niveau de l'arrière de l'appareil, dans l'allée de gauche, on découvre un trou dans le plancher.
12:06Le feu semble être venu de ce trou.
12:11Ce trou est le premier indice quant à l'origine du feu.
12:21Il faut qu'on descende voir.
12:24Cela donne l'impression que l'incendie s'est déclaré sous ce trou,
12:29parce qu'un feu se propage bien entendu du haut vers le bas, et non l'inverse.
12:33À partir de là, on veut savoir ce qu'il y a sous ce trou.
12:41Faites attention !
12:43Les enquêteurs examinent le soute à bagages, sous la cabine arrière.
12:48On dirait que le feu a fait un trou dans le plafond de la soute.
12:55Les conduites de carburant ont brûlé.
12:57Les câbles des gaz et des gouvernes aussi.
13:01Sur le Tristar, les câbles des gouvernes et des gaz ainsi que les conduites de carburant
13:06sont contenus dans un vide sanitaire situé au-dessus de la soute.
13:10Le feu a-t-il été causé par l'explosion d'une conduite de carburant ?
13:18Quand on enquête sur un incendie, on envisage d'abord les scénarios les plus évidents.
13:23On passe en revue les défaillances structurelles ou mécaniques
13:26ayant pu provoquer le départ de feux,
13:28et on tente de les éliminer une à une des causes possibles.
13:31Les enquêteurs découvrent aussi un trou créé par le feu du côté gauche de la soute.
13:38Une conduite hydraulique a cédé. Des câbles ont fondu.
13:41Peut-être un court-circuit.
13:44À moins qu'une fuite ait déclenché le feu.
13:47Une fois à l'intérieur de la soute, on se rend compte qu'il n'y a pas d'incendie,
13:51et qu'il n'y a pas d'incendie.
13:53Le feu a-t-il été causé par l'explosion d'une conduite de carburant ?
13:56Une fois à l'intérieur de la soute,
13:58on se retrouve face à toutes sortes de causes envisageables pour ce départ de feu.
14:05Les composants mécaniques calcinés sont prélevés pour de plus amples examens.
14:14Dans cette enquête, il y a plusieurs causes qu'on cherche à éliminer d'emblée,
14:18à commencer par l'hypothèse d'une défaillance électrique.
14:22Il faut aussi écarter une éventuelle défaillance des systèmes hydrauliques
14:25ou d'une autre pièce mécanique.
14:28Si cet avion a été victime d'une défaillance technique,
14:31alors le reste de la flotte mondiale des Tristars, soit 200 appareils,
14:36court aussi un risque.
14:41On a les résultats.
14:43Les circuits carburants électriques et hydrauliques du vol Saudia 163
14:48sont analysés en laboratoire.
14:53Pas d'indice de fuite dans le circuit carburant.
15:00Et le circuit électrique ?
15:02Non, pas de court-circuit.
15:05Et le circuit hydraulique n'a rien.
15:10Les analyses que nous avons effectuées indiquent que toutes les défaillances des circuits carburants
15:15ont été causées par le feu.
15:17Et que ce ne sont pas elles qui l'ont déclenché.
15:22Le feu a donc dû se déclarer dans la soute à bagages.
15:30Peut-être une bombe.
15:34On fait venir du Royaume-Uni un expert en explosifs
15:37dont le rôle va consister à établir si des explosifs
15:40ou des engins incendiaires ont été utilisés.
15:45Neuf mois plus tôt, la grande mosquée de l'Amec est tombée aux mains de rebelles
15:49appelant au renversement des dirigeants d'Arabie Saoudite.
15:53Des centaines de fidèles y laisseront la vie.
15:56Des extrémistes auraient-ils posé une bombe dans la soute de ce vol à destination de l'Amec ?
16:03Pas de trace d'incendie.
16:04Pas de trace d'un système de retardement.
16:06Pas de dommages structurels suggérant une explosion.
16:08Pas de petits fragments dans la structure.
16:12Donc, pas de bombe.
16:17L'expert en explosifs procède à un examen exhaustif de l'épave,
16:21y compris sur le plan électrique.
16:23Mais ses investigations révèlent qu'aucun explosif ni aucun engin incendiaire
16:27n'a été utilisé.
16:30Cherchons les causes des précédents feux de soute.
16:33Bonne idée.
16:35Les feux semblables à celui du vol 163 pourront-ils livrer des indices ?
16:42On étudie les précédents incendies en vol.
16:45En ce moment, on n'a pas d'information.
16:48On n'a pas d'information.
16:50On n'a pas d'information.
16:52On n'a pas d'information.
16:54On n'a pas d'information.
16:56On étudie les précédents incendies en vol,
16:59en particulier ceux survenus dans les soutes à bagages,
17:02dans l'espoir que ce qui les a causés puisse nous aiguiller dans la bonne direction.
17:09Des allumettes.
17:10Des allumettes ?
17:11Regardez.
17:13L'an dernier, les autorités britanniques ont relevé trois incidents distincts
17:16où des allumettes ont mis le feu à des bagages chargés en soute.
17:22Ça paraît impossible.
17:25Dans l'un de ces incidents, un bagage avait été jeté à l'intérieur de la soute,
17:29où il a ensuite commencé à fumer, avant de prendre feu.
17:34À l'époque, il n'y avait pas que des allumettes de sécurité.
17:38Aujourd'hui, une allumette ne prend feu que si on la frotte contre une surface spécifique.
17:44Prêts ?
17:46Les enquêteurs évaluent avec quelle facilité s'enflamment ces allumettes.
17:56Il suffisait qu'elles subissent un choc violent, et elles prenaient feu.
18:00Ce n'était pas des allumettes de sécurité.
18:02On a été surpris qu'elles puissent s'enflammer si facilement.
18:05C'était un risque majeur.
18:09L'hypothèse que des allumettes aient pu déclencher le feu semble plausible,
18:14et les passagers de l'autorité britannique se sont rendus au courant.
18:19L'hypothèse que des allumettes aient pu déclencher le feu semble plausible,
18:24et les passagers de ce vol précis étaient plus à même d'en avoir dans leurs bagages.
18:30Bon nombre des passagers de l'avion partaient en pèlerinage à la Mecque.
18:35On peut penser qu'ils avaient avec eux des réchauds pour faire la cuisine sur leur lieu de campement,
18:40et il leur fallait des allumettes pour allumer ces réchauds.
18:44C'est la cause la plus probable.
18:49On n'a retrouvé aucune trace indiquant que des allumettes ont provoqué le feu,
18:53car elles auraient été détruites.
18:56Mais on a de bonnes raisons de penser qu'on tient l'explication.
19:01Mais si des bagages ont pris feu,
19:03cela a-t-il suffi pour venir à bout d'un avion aussi sophistiqué ?
19:09Un feu en soute, c'est un feu en soute.
19:12Un feu en soute n'est pas censé pouvoir s'étendre ailleurs.
19:17La soute aurait dû se confiner et le priver d'oxygène.
19:26Peut-être une défaillance du système anti-incendie ?
19:34Contrairement aux soutes étanches à l'avant de l'avion, destinées aux conteneurs en aluminium,
19:39la soute dite VRAC est conçue à la fois pour les bagages des passagers
19:44et pour leurs éventuels animaux de compagnie.
19:49La soute VRAC était différente de toutes les autres que comportait ce modèle d'appareil,
19:54car elle avait été conçue pour accueillir des animaux vivants.
19:58À cette fin, elle était pressurisée et l'oxygène y était renouvelé.
20:03Un ventilateur de recirculation et trois clapets assurent la circulation de l'air.
20:09Mais si de la fumée déclenche l'un des détecteurs ou les deux,
20:13le ventilateur s'arrête et les clapets se ferment.
20:16La soute VRAC se confine et l'oxygène n'y est plus admis.
20:21Dans le cas du vol 163,
20:24il est clair qu'une partie du dispositif d'extinction d'incendie n'a pas fonctionné
20:29et que le feu a continué à se propager.
20:35Voyons s'il fonctionne.
20:38Les enquêteurs testent les deux détecteurs de fumée de soute pour vérifier s'ils fonctionnent correctement.
20:53Ok, celui-ci fonctionne. Et l'autre ?
21:00Les détecteurs fonctionnaient.
21:04L'oxygène a continué à nourrir le feu pour une autre raison.
21:09Peut-être à cause de la soute en elle-même ?
21:13Possible.
21:15Regardons ça.
21:17Les détecteurs de fumée ont fonctionné normalement.
21:19Pourtant, le feu s'est propagé alors que le dispositif entier incendie aurait dû l'éteindre.
21:25Mais pourquoi ?
21:27Le manuel technique.
21:30Les enquêteurs examinent les caractéristiques techniques de la soute WRAC du vol Saoudia 163
21:36afin de mieux comprendre comment il est supposé contenir les départs de feu.
21:41Selon le manuel, cette soute est considérée comme étant de classe D.
21:48D'après les certifications, une soute de classe D fait moins de 14 mètres cubes.
21:55Quelle taille a la soute WRAC du L-1011 ?
21:59La soute WRAC du L-1011 a un volume de 20 mètres cubes.
22:05La soute WRAC du L-1011 dépasse de 6 mètres cubes la limite de la certification.
22:13On parvient à établir que les certifications des soutes à bagages de classe D ont été pensées pour des appareils plus petits.
22:22Au cours des trois décennies écoulées depuis 1950, la conception des avions a évolué.
22:28Leur taille est devenue supérieure et celle des soutes de classe D aussi.
22:34Une soute plus grande contient plus d'oxygène.
22:39Ça a pu nourrir le feu au lieu de l'éteindre.
22:43Il ressort que la taille des soutes a augmenté avec celle des appareils,
22:47sans que des modifications aient été apportées à leur dispositif anti-incendie.
22:54Les enquêteurs reconstituent une soute à bagages correspondant aux caractéristiques de la soute WRAC du Saudia 163 pour tester son dispositif anti-incendie.
23:05Des allumettes et un allumeur sont placés à l'intérieur pour déclencher le feu depuis une distance de sécurité.
23:12Très bien. Voyons ce qui se passe.
23:30Est-ce que le feu va s'éteindre ?
23:34Il progresse vite.
23:36Comme les enquêteurs le pensaient, le feu ne s'éteint pas.
23:42Dans une soute de classe D normale, un feu de petite taille aurait fini par s'éteindre, faute d'oxygène.
23:49Mais dans une soute plus grande, ça ne se passe pas comme ça car il y a trop d'oxygène.
23:55Ça brûle le revêtement coup de feu.
23:57La construction du L-1011 avait prévu pour ces soutes un revêtement fait d'un matériau inifugé, semblable à celui qui équipe les tenues de pompiers.
24:06Ce revêtement était censé protéger la soute et entraîner l'extinction des départs de feu.
24:11Le feu ne s'est pas éteint. Il a traversé le revêtement.
24:15En 2 minutes et 59 secondes.
24:20Voilà pourquoi le feu s'est propagé.
24:23Le feu s'est propagé.
24:26Le feu s'est propagé.
24:29Le feu s'est propagé.
24:32Le feu s'est propagé.
24:35Le feu s'est propagé.
24:38Le feu s'est propagé.
24:42Les résultats de nos tests sur le revêtement inifugé sont une surprise.
24:47Il n'a pas du tout rempli son rôle et a permis au feu de se propager bien plus vite qu'on avait imaginé.
24:54L'excédent d'oxygène de cette soute plus grande a nourri le feu suffisamment et assez longtemps pour venir à bout du revêtement inifugé,
25:03avant de gagner les parois et le plafond, puis d'endommager la structure de l'avion.
25:07Au même moment, de la fumée s'échappe de la soute et s'insinue dans les bouches d'aération de la cabine.
25:14Des flammes finissent par surgir du plancher de la cabine.
25:22Mais pourquoi les pilotes tardent-ils ensuite à arrêter l'avion et à couper les réacteurs, ce qui aurait empêché le feu de ravager l'appareil ?
25:30C'est le plus grand mystère entourant ce vol.
25:33Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'arrêt immédiat, ni de tentative d'évacuer les passagers ?
25:39Tout cela nous est incompréhensible.
25:43Comment avez-vous compris qu'il y avait un problème ?
25:47Les enquêteurs se tournent vers le contrôleur aérien pour en savoir plus.
25:52À la douzième minute de vol, l'équipage a demandé à revenir pour un feu en cabine.
25:57Riyad de Saoudia 163.
26:01Je vous écoute.
26:03163, on rentre à Riyad.
26:06Autorisation de faire demi-tour vers Riyad. Quel est le motif ?
26:11Saoudia 163, il y a le feu en cabine. Alertez les pompiers.
26:16Et ensuite ?
26:18Leur approche a été normale. L'atterrissage aussi.
26:21Ils avaient l'air comment ?
26:22La communication semblait normale, même après leur arrêt en voie de circulation.
26:28Saoudia 163, vous rejoignez votre air ou vous coupez les réacteurs ?
26:35Un instant. On coupe les réacteurs et on évacue.
26:40Et vous n'avez pas vu le feu ?
26:42Pas avant qu'ils s'y mobilisent.
26:44Les réacteurs de l'avion sont restés allumés trois minutes.
26:48Et quand ils ont fini par les couper, il était trop tard.
26:55On ne sait pas pourquoi les réacteurs n'ont pas été coupés plus tôt.
27:00Ni pourquoi l'avion ne s'est pas arrêté sur la piste juste après l'atterrissage.
27:06En n'arrêtant pas l'avion pour l'évacuer aussitôt après l'atterrissage,
27:10le commandant s'est montré selon moi inconscient et irresponsable.
27:14Il était impératif d'évacuer les passagers de l'appareil le plus vite possible.
27:20Les enquêteurs ne sauront jamais pourquoi les réacteurs n'ont pas été coupés à temps.
27:25Mais quelque chose aurait-il empêché les pilotes d'arrêter l'avion dès son atterrissage sur la piste ?
27:32Rien d'anormal ici.
27:34Ils examinent les données de la boîte noire.
27:37Le vol semble normal.
27:40On a les données du système de frein.
27:41Ils ont pu lâcher.
27:45Les voici.
27:47Les freins hydrauliques ont-ils eu une défaillance empêchant les pilotes de stopper l'avion ?
27:52Regardez.
27:54Notre examen de l'appareil révèle que le système de freinage fonctionnait normalement
27:59et que le pilote aurait facilement pu stopper l'avion sur la piste.
28:03Ils ont piloté cet avion comme s'il n'y avait pas eu le feu.
28:08Pourquoi ont-ils laissé l'appareil avancer jusqu'au bout de la piste
28:12avant de l'engager sur une voie de circulation ?
28:15Et pourquoi ont-ils attendu plus de trois minutes pour couper les réacteurs ?
28:21Aucune de ces décisions ne correspond à la manière dont l'immense majorité des équipages aériens
28:26réagiraient dans une telle situation d'urgence.
28:31Il faut savoir ce qu'il s'est passé dans le cockpit.
28:34Je vais vous montrer.
28:36Je vais voir si l'enregistreur phonique est prêt.
28:41L'enquête repose à présent sur le contenu de l'enregistreur phonique de la boîte noire.
28:47Pourra-t-il expliquer pourquoi les pilotes ont abordé cet atterrissage comme une manœuvre normale
28:52et non comme une urgence ?
29:00Vous avez entendu la boîte noire ?
29:02Oui, mais je vous laisse écouter.
29:06Les enquêteurs vont découvrir comment l'équipage du vol Saudia 163 a réagi au feu.
29:13Commençons quand les détecteurs de fumée se déclenchent, à la septième minute.
29:27La soute arrière B ?
29:30Le détecteur de fumée vient de se déclencher.
29:36Le 1 maintenant.
29:38C'est les deux.
29:41Un instant.
29:43L'alarme se déclenche bien avant qu'ils signalent un feu.
29:49Bien que deux détecteurs de fumée se soient déclenchés,
29:52ils ont attendu 5 minutes et 30 secondes avant de faire demi-tour.
29:57Pourquoi ce délai ?
30:02On a de la fumée ?
30:03Le commandant semble sceptique.
30:06Je dirais que oui.
30:09Que dit la checklist dans ce cas ?
30:16Ça ne fait pas partie des procédures d'anomalie ?
30:23Il n'y a rien.
30:25Mettez en pause.
30:29Ils perdent du temps à vérifier la procédure.
30:31Ils perdent du temps à vérifier la procédure avant de faire demi-tour ?
30:35D'autant qu'ils regardent la mauvaise checklist.
30:37Il s'agit d'une procédure d'urgence.
30:41Il y a eu une confusion manifeste entre les checklists.
30:44Celle des procédures d'urgence requiert une action immédiate.
30:49La checklist des procédures en cas d'anomalie rassemble quant à elle des actions à effectuer
30:54pour éviter la survenue d'une situation d'urgence.
30:58Ils ne mesurent pas l'urgence.
31:02Je vais voir si ça sent la fumée en cabine ?
31:06Ouais, d'accord.
31:10Si je vois ou que je sens quelque chose, on devrait faire demi-tour.
31:15Bien sûr.
31:2340 secondes plus tard.
31:2640 secondes plus tard.
31:31Oui, il y a le feu à l'arrière.
31:33Ah oui ?
31:34Oui.
31:38D'accord.
31:40Préviens le tour qu'on fait demi-tour.
31:42Le commandant est surpris d'apprendre qu'un feu s'est déclaré.
31:46Ce n'est qu'à ce moment qu'il fait demi-tour vers Riyad, 5 minutes et demi après la première alerte.
31:53Pour moi, il y a urgence.
31:56Oui.
31:58Autorisation de faire demi-tour vers Riyad. Quel est le motif ?
32:03On déclare une urgence ?
32:07Il y a le feu ! Il y a le feu en cabine !
32:13Après le mécanicien, la chef de cabine lui confirme qu'il y a le feu.
32:17Le commandant ne déclare pas l'état d'urgence.
32:20C'est encore le cas ensuite.
32:22Reprenez la lecture à 22h50, 15e minute de vol.
32:30On est en état d'urgence ?
32:34Négatif.
32:36D'accord.
32:38Mais les camions de pompiers nous attendent.
32:40Oui.
32:41Le commandant minimise.
32:44Dans les années 1980, le commandant de bord est considéré comme un dieu quand il est aux commandes de son appareil.
32:51Il n'est en aucun moment question pour lui d'inclure le reste de l'équipage dans ses décisions.
32:58L'excès de confiance du commandant a sans doute joué un rôle important dans ce drame.
33:02C'est encore plus dérangeant quand on lui parle d'évacuation.
33:05Reprenez.
33:10Doit-on évacuer ?
33:13De nouveau la chef de cabine.
33:15Peut-on évacuer tous les passagers ?
33:17Volet à 10.
33:19Le commandant ignore la question de l'achat d'équipage.
33:23C'est la seule façon d'évacuer tous les passagers.
33:26C'est la seule façon d'évacuer tous les passagers.
33:28Volet à 10.
33:30Le commandant ignore la question de la chef de cabine.
33:35Une fois au sol, oui.
33:38Volet à 10.
33:40En tout, le commandant de bord s'est vu demander à sept reprises si une évacuation de l'appareil allait avoir lieu.
33:48Et à chaque fois, il a ignoré la requête qui lui était adressée.
33:52Et les deux autres, que faisaient-ils ?
33:55Le copilote, pas grand-chose.
33:58Pour moi, il y a urgence.
34:01Ouais.
34:03Autorisation de faire demi-tour vers Ryad. Quel est le motif ?
34:07On déclare une urgence ?
34:13Il n'a jamais tenu tête au commandant.
34:18Le copilote demeure silencieux et passif.
34:22Le commandant fait totalement abstraction de lui dans sa prise de décision et il poursuit son vol.
34:29Et le mécanicien ?
34:32Les enquêteurs sont troublés par la transcription des échanges dans le cockpit.
34:37Il a même empiré les choses.
34:39Comment ?
34:41Il ne l'a fait que minimiser la situation en répétant « pas de soucis ».
34:46Il y a moins d'une minute que le mécanicien a signalé du feu en cabine lorsque le commandant lui demande d'aller revérifier.
34:54Cette fois, son constat sera différent.
34:57Ça fume juste un peu au fond.
35:00D'accord. On rentre à Ryad.
35:02Très bien. Ça marche.
35:06À l'arrière, c'est la panique.
35:10Mais il n'y a pas de soucis.
35:13Aucun souci.
35:16Minimiser la gravité de la situation peut bien évidemment avoir pour conséquence de fausser la perception que le commandant a de la situation.
35:24De fausser la perception que le commandant de bord aura de ce qui se passe réellement dans l'appareil.
35:31Et au sol ?
35:33Dur à dire.
35:35On reprend à la phase d'approche.
35:39500 pieds.
35:40500 pieds.
35:41Frein hydraulique ?
35:44Pression basse sur le 2, mais ça va.
35:47Dites-leur de ne pas évacuer.
35:54Placez vos mains derrière la tête. La tête entre les jambes.
35:59Pas besoin. Tout va bien.
36:02Pas de soucis. Pas de soucis.
36:07Approche finale.
36:13100 pieds. 100 pieds.
36:1650.
36:1840.
36:2030.
36:2440.
36:2645.
36:29Le feu est si intense qu'il a atteint le câblage de la boîte noire.
36:35Juste avant l'atterrissage, le feu détruit le câble d'alimentation de l'enregistreur phonique.
36:41C'est un coup dur pour les enquêteurs.
36:45On se retrouve privés de tout moyen de savoir quel genre de chaos peut régner à l'intérieur du cockpit à partir de ce moment.
36:51Il a perdu cinq minutes avant de faire demi-tour.
36:55Il a refusé de déclarer une urgence alors qu'on lui avait signalé un feu en cabine.
36:59Et il n'a pas évacué les passagers.
37:01Et les autres n'ont rien fait pour le raisonner.
37:05Comment ont-ils été formés aux urgences ?
37:09Examinons leur dossier.
37:11Les enquêteurs examinent le parcours des membres d'équipage du vol 163 pour établir
37:23s'ils ont été correctement formés à réagir à un feu.
37:26Ça s'annonce mal.
37:30Le copilote a été renvoyé de l'école d'aviation avant d'y être réintégré deux
37:34ans plus tard suite à un recours en commission.
37:37Un recours ?
37:38Il y a une autre manière de parler de ses recours en commission.
37:42Ça s'appelle se faire aider par ses amis ou sa famille.
37:45Il voulait devenir pilote et pour qu'il parvienne à ses fins, quelqu'un l'a aidé.
37:52Ce n'est rien à côté du mécanicien navigant.
37:56Après avoir tenté sans succès de devenir commandant écopilote, il n'a été engagé
38:00comme technicien qu'en payant sa formation de sa poche.
38:02Le mécanicien navigant était lui aussi un compétent.
38:07Après avoir échoué à compléter sa formation, il l'a payé de sa poche pour se voir accorder
38:12le titre de technicien de bord.
38:14La formation du commandant ne vaut pas mieux.
38:17Le dossier du commandant montre que ses qualifications sont elles aussi douteuses.
38:24Lent à apprendre, a eu besoin d'une formation rallongée, peine à sortir des schémas
38:29établis.
38:31Le dossier académique du commandant indique qu'il était indécis et lent, ce qui a
38:38transparu dans la manière dont s'est déroulé cet accident.
38:41Ces trois membres d'équipage avaient en commun une grande faiblesse de caractère.
38:45Aucun d'entre eux n'aurait dû se trouver dans un cockpit, et certainement pas tous
38:51les trois ensemble.
38:52Avec un tel équipage, un accident ne pouvait qu'arriver tôt ou tard.
38:59Il était évident qu'à la première situation inhabituelle, ces trois individus allaient
39:04sombrer dans la confusion la plus totale, et c'est exactement ce qu'il s'est passé.
39:08L'enregistreur phonique ayant cessé de fonctionner juste avant l'atterrissage, le rapport d'enquête
39:18ne pourra pas établir pourquoi le commandant n'a pas ordonné l'évacuation.
39:22Mais son attitude est citée comme un facteur ayant contribué au drame.
39:27Il est possible que le commandant ait été dans le déni quant à la gravité du feu
39:34qui régnait en cabine.
39:35S'il avait quitté le cockpit pour constater la situation lui-même, ça se serait peut-être
39:42passé autrement.
39:43Il y a aussi un autre aspect à prendre en compte.
39:47Tout équipage est conscient qu'immobiliser un appareil sur une piste d'atterrissage a
39:51pour conséquence de paralyser l'aéroport.
39:56Une telle décision peut menacer la carrière d'un pilote.
40:00Et qui sait ce que cet homme a pu se dire ?
40:03Une chose est claire en tout cas, ce commandant de bord n'a en aucun cas été à la hauteur
40:09de l'urgence d'une telle situation.
40:10Bien que ne pouvant confirmer que des allumettes ont été à l'origine du feu, les enquêteurs
40:18recommandent que des améliorations soient apportées sur toutes les soutes.
40:22Pour rendre les soutes à bagages plus sûres, il fallait y intégrer des extincteurs en
40:29plus des détecteurs de fumée et c'est la recommandation qu'on a faite.
40:33Ils recommandent aussi de retirer le revêtement ignifugé.
40:38L'équipe des enquêteurs s'est tournée vers l'avionneur qui a travaillé sur une
40:43manière d'améliorer la résistance des soutes à bagages.
40:46La solution retenue a consisté à remplacer le revêtement ignifugé par un système capable
40:51de devenir activement à bout des départs de feu.
40:55L'aviation civile américaine prend acte de ces recommandations.
41:02Mais il faudra attendre 1998, soit près de deux décennies, pour qu'elle modifie ses règles.
41:09Aujourd'hui, toutes les soutes à bagages des vols commerciaux doivent être équipées
41:13à la fois de détecteurs de fumée et d'extincteurs.
41:17À la suite du drame, la compagnie aérienne saoudienne demande à Bob McIntosh de repenser
41:23ses procédures et ses formations de sécurité.
41:26On m'a engagé pour constituer au sein de la compagnie aérienne un département sécurité
41:33que j'ai eu le plaisir de mettre en place au cours des six années que j'y ai passé.
41:36On a tiré de nombreux enseignements de cet épisode en termes de conception des soutes
41:43à bagages.
41:44Et des matériaux unifugés bien plus efficaces sont en outre désormais employés dans toute
41:50la cabine.
41:51Cet accident a rendu l'aviation civile bien plus sûre.
41:55Toutes ces avancées sont une conséquence très positive d'une situation terriblement
42:05tragique.

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