Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Marine Tondelier, secrétaire générale des Écologistes.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Bonjour Marine Tordelier, bienvenue dans les 4V.
00:04Bonjour, merci de votre invitation.
00:05Je vais d'abord vous faire réagir à cette chronique, cette proposition d'Elisabeth Borne qui se dit donc qu'il faudrait peut-être mettre des quotas pour inscrire les filles dans les études scientifiques face aux chiffres qui sont évidemment pas très bons.
00:15On sait que les femmes sont largement sous-représentées dans ces filières. La discrimination positive, c'est une solution dans ce cas de figure ?
00:21C'est un mot qui fait peur parce qu'on entend discrimination, on se demande comment la discrimination peut être positive.
00:27Mais ce qu'il faut quand même dire, c'est que ça commence bien avant la classe prépa. Dans son interview aux Echos que j'ai lu avec un grand intérêt, elle explique que, c'est vrai, que quand les enfants rentrent au CP, il y a un goût similaire entre les garçons et les filles pour les mathématiques et qu'à la fin du premier trimestre de CP, déjà les filles ont commencé à décrocher et que ça ne fait que s'accroître tout au long de la scolarité.
00:48Donc, il y a plusieurs mesures qui sont présentées par Elisabeth Borne. Elle dit aussi qu'avant la rentrée, les instituteurs, y compris en primaire, seront formés aux stéréotypes de genre.
00:59Parce qu'elle dit, par exemple, les enfants garçons lèvent plus la main que les filles, donc ils vont plus souvent au tableau, etc.
01:05Elle dit aussi que dans les bulletins scolaires, on va plus facilement qualifier une fille de consciencieuse, là où on dira pour un garçon qu'il est brillant.
01:12Donc, il faut un peu forcer le destin, changer les filles en mentalité.
01:14Oui, mais je ne dis absolument pas que c'est la faute des instituteurs. Je le dis aussi parce que les stéréotypes de genre, ils ne sont pas véhiculés qu'à l'école.
01:20C'est partout, tout le temps, dans la famille, à la télé, tout le temps. Et puis, quand les gens regardent la télé, ils voient qu'il y a moins de femmes politiques, qu'il y a moins de femmes ingénieures, qu'il y a moins de femmes chefs d'entreprise, partout.
01:29Donc, il y a ce syndrome de l'imposteur dont on vient de parler. Il vient aussi de ça. Il vient aussi de ce qu'on voit partout, tout le temps.
01:35Et donc, c'est compliqué de se sentir légitime quand la société nous rappelle à chaque moment qu'on l'est un peu moins.
01:39Donc, éventuellement, mettre des quotas pour forcer le destin ?
01:42Écoutez, on l'a fait en politique. Je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas dans d'autres milieux. Mais j'invite d'ailleurs aussi les femmes à s'engager en politique. Nous ne sommes pas assez.
01:49Un mot d'ArcelorMittal. Vous étiez présente à Dunkerque jeudi dernier aux côtés des salariés. L'actionnaire qui confirme que 295 postes vont être supprimés rien qu'à Dunkerque.
01:57Et une nouvelle réunion a eu lieu hier entre les partenaires sociaux et le ministre de l'Industrie qui écarte toujours la piste de la nationalisation. Est-ce que vous pensez qu'on pourra trouver une solution dans ce problème ?
02:3770% de l'acier utilisé en Europe. Et donc, si ce qu'on se dit, c'est que ce n'est pas grave de les fermer et qu'on peut dépendre exclusivement de la Chine et des États-Unis,
02:45en termes y compris de souveraineté industrielle, ça pose un problème énorme. Donc oui, il faut agir. Et je ne comprends pas pourquoi on m'explique en France que ce n'est pas possible,
02:52c'est que c'est trop compliqué. Alors qu'au Royaume-Uni, en Angleterre, ils l'ont fait pour sauver leurs deux hauts fourneaux que l'actionnaire chinois avait décidé de mettre à l'arrêt.
03:00Mais l'État a pris le contrôle de l'entreprise. Et quand je vois le pognon de dingue, pour reprendre les termes de Macron, qu'on a mis dans Arcelor,
03:07de 2013 à 2023, 392 millions d'euros de subventions publiques à Arcelor, je sais, j'en ai voté une partie en tant qu'aux conseillers régional des Hauts-de-France.
03:15Là, on parlait de 800 à 850 millions d'euros pour aider à décarboner l'acier français, ce qu'il faut faire.
03:20Ce qu'il faut faire.
03:22Donc, quel message vous lancez au gouvernement ?
03:23Ce que je veux dire, c'est que quand on met de l'argent dans ce type d'entreprise, pas de problème à ce qu'on fasse,
03:28mais ça doit être en fait des entrées au capital.
03:30Ça doit se traduire par le fait que l'État est pris sur les décisions.
03:34Parce que quand je vois qu'un groupe qui fait plus d'un milliard trois de profits l'année dernière licencie pour raisons économiques,
03:41moi j'ai un peu de mal quand même.
03:42Marine Tordelé, ce mercredi sort donc le livre La Meute sur les méthodes au sein de la France insoumise.
03:46Il est signé par deux confrères, Charlotte Belaïche et Olivier Perroux, qui compilent plus de 200 témoignages.
03:50Il y a plein d'extraits, notamment un qui vous concerne directement.
03:54Ce serait un texto envoyé le 21 octobre 2024, quand vous sortez du plateau de France 3.
03:58Vous dites qu'il faut arrêter les querelles à l'intestine à gauche, en gros, et Jean-Luc Mélenchon.
04:01Je dis qu'il faut arrêter les méthodes de Bourrin.
04:03Je ne parle pas spécifiquement, je parle à l'époque de Lucie Casté,
04:07dont des partis ne veulent pas à Grenoble pour la législative partielle.
04:09Et vous receviez ce texto, je vais te mettre la dose que tu mérites.
04:15Il y a un mot qui n'est pas le bon.
04:17Lequel ?
04:17Ce n'est pas la dose que tu mérites, ce qui n'est pas le bon.
04:19C'était quoi ?
04:20On va te renvoyer la dose que tu mérites, de mémoire.
04:24Bon, écoutez, moi, si ce que vous voulez que je vous dise ce matin,
04:27c'est que j'ai un problème, parfois, avec Jean-Luc Mélenchon,
04:30avec les méthodes et avec la manière dont fonctionne la France insoumise,
04:34je ne trouve pas que c'est comme ça que devrait fonctionner un parti politique.
04:37Je peux vous le dire.
04:37Et d'ailleurs, je suis à la tête d'un parti qui fonctionne d'une manière très, très différente.
04:42Et donc, voilà, il est net que les écologistes ont fait un choix différent de fonctionnement,
04:47de méthode, de style, d'état d'esprit, qu'on le revendique.
04:50Et c'est pour ça que les gens qui viennent chez nous, viennent chez nous.
04:53Donc, voilà, c'est très clair.
04:53Mais quand vous dites ça, quand vous recevez ce genre de slogan,
04:55vous ne vous dites pas que vous ne pouvez plus travailler avec ce parti, avec Jean-Luc Mélenchon ?
05:00On n'a pas eu beaucoup d'échanges depuis ce texto, si vous voulez savoir.
05:04Moi, j'avais répondu, évidemment.
05:06Il y a tout un échange, parce que ça se passe souvent comme ça avec Jean-Luc Mélenchon.
05:10Voilà, ce qu'il faut quand même dire, c'est qu'on est dans un monde où tout glisse très vite.
05:16Donc, oui, il faut se battre sur les valeurs.
05:17Et en politique, pour moi, la forme fait partie du fond.
05:20Donc, je le dis et je le redis.
05:22Après, je vois bien, dans le monde politico-médiatique dans lequel on est,
05:25on va parler pendant des jours et des jours de ce livre de la France insoumise,
05:28dans lequel, moi particulièrement, je ne l'ai pas lu, je vais le lire ce week-end,
05:32parce qu'il est sorti ce matin, de ce que j'ai vu dans la presse, dans les avant-papiers,
05:35je n'apprends rien de nouveau sous le soleil.
05:38Ce que je veux vous dire, par contre, c'est que ce que je vois chaque jour,
05:41c'est un monde qui dérape complètement.
05:44Aujourd'hui, les démocraties en Europe sont menacées.
05:47Les personnes décrochent socialement en France.
05:49L'habitabilité même de la planète est remise en question.
05:51Et ça, que je sache, ce n'est pas de la faute de Jean-Luc Mélenchon.
05:54Non, mais quand vous voyez vos partenaires de gauche, Fabien Roussel qui dit,
05:56c'est une secte, il faut arrêter avec effectivement ce parti,
06:00une partie du PS qui a coupé les ponts.
06:01En fait, il n'y a que vous qui continuez de dire,
06:03il faut continuer de travailler à se parler avec la France insoumise et toute la gauche.
06:06Alors, Fabien Roussel, comme souvent, il utilise des mots dont je lui laisse le choix,
06:11ça lui appartient, ce ne sont pas les mots que moi j'emploierais.
06:13Ensuite, il y a des conflits politiques à gauche comme partout.
06:17On n'est pas d'accord sur tout et c'est logique.
06:19Mais vous pouvez continuer de parler avec ce parti et la France insoumise ?
06:21C'est que le fascisme, non pas est à nos portes, il a déjà passé le seuil.
06:26Et que ce qui nous attend dans les mois et dans les années qui viennent,
06:28c'est les fascistes au pouvoir en France.
06:30Et donc, je veux bien que certains ne voient les problèmes qu'à leur gauche.
06:33C'est une maladie très courante en France, en politique.
06:37Ce que je dis, c'est qu'il faut faire attention à ce relativisme
06:40où l'EFI serait accusé de tous les mots.
06:43Parce que Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas toute la France insoumise.
06:45Les électeurs de la France insoumise, ce n'est pas juste ce livre non plus.
06:49Ils votent pour la France insoumise pour des raisons qu'il faut entendre aussi.
06:52Et donc, je trouve que ce jeu qui consisterait à dire
06:55« Alors, la France insoumise ne sont plus du tout fréquentables,
06:57il ne faut plus travailler avec eux. »
06:57Puis surtout, à mon avis, après, il ne faudra plus travailler avec les écolos,
07:00il ne faudra pas travailler avec les communistes.
07:02Même une partie des socialistes sont infréquentables.
07:05Et à ce petit jeu-là, les gens qui disent ça,
07:07eux, ils ne voient jamais le problème avec le Rassemblement national.
07:10Donc, je pense qu'il y a aussi une stratégie de diversion
07:11qui consiste à dire, voilà, le mal incarné en France maintenant,
07:15c'est Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise.
07:16La France insoumise a une responsabilité là-dedans.
07:18Il doit faire attention.
07:19Jean-Luc Mélenchon particulièrement ?
07:20Il a fait un livre qui s'appelle « Faites mieux de mémoire ».
07:23On doit tous faire mieux, tout le temps.
07:24Parce qu'on voit bien que quand...
07:26Moi, je regardais bien les sondages d'opinion sur la NUPES
07:29ou sur le nouveau fond populaire,
07:30ils étaient indexés sur la plus mauvaise image des partis la composant.
07:35Et donc, on voit bien que ça dessert tout le monde à la fin.
07:38Donc, il faut se ressaisir.
07:39Et pour la question qui est de savoir
07:40si nous, on veut travailler avec la France insoumise,
07:42nous, nous voulons travailler avec tout le monde.
07:43C'est notre ligne stratégique.
07:45Parce que si on ne le fait pas,
07:46il n'y a pas de victoire possible pour la gauche et les écologistes en 2027.
07:49Par contre, moi, c'est plutôt à eux que je pose la question.
07:52Est-ce qu'ils veulent travailler avec nous ?
07:53Parce qu'aujourd'hui, quand on propose un cadre commun
07:56pour l'élection présidentielle
07:57qui est une condition nécessaire
07:59pour que la gauche soit présente au deuxième tour
08:01et pour qu'on évite un deuxième tour droite-extrême droite,
08:04quand la France insoumise dit
08:05« Nous, ça, on ne répond pas à cette question.
08:07Nous, quoi qu'il en coûte, quoi qu'il arrive,
08:08on aura un candidat assoumis ? »
08:10Je suis en désaccord avec cela.
08:11Donc, aujourd'hui, vous voyez bien,
08:12c'est plutôt eux qui ne veulent pas bosser avec nous pour 2027
08:14que l'inverse.
08:15Et donc, vous ne pouvez pas avoir de candidat unique à gauche
08:18pour toute la gauche à l'élection présidentielle.
08:19C'est une utopie.
08:21Un candidat unique,
08:22si Jean-Luc Mélenchon veut à tout prix y aller,
08:24lui ou un autre insoumis,
08:26ça n'existera pas.
08:27Une candidature commune, oui, c'est possible.
08:29Et ce que les sondages démontrent,
08:30c'est qu'une candidature commune
08:32avec un à gauche,
08:33Jean-Luc ou quelqu'un d'autre qui désire,
08:34il y a tout seul,
08:35et tous les autres ensemble,
08:36peut accéder aussi au deuxième tour.
08:37C'est le sondage.
08:38Donc, c'est ça qu'on regarde.
08:39On ne dépend pas que d'une seule personne.
08:40Et c'est heureux,
08:41c'est dans nos valeurs aussi à gauche.
08:43Maintenant, il faut que les autres travaillent ensemble.
08:45J'ai entendu qu'il n'y avait pas que Jean-Luc Mélenchon
08:46qui avait envie d'y aller tout seul.
08:47Donc, voilà, je tire la sonnette d'alarme ce matin.
08:49Les écologistes restent
08:51et seront fidèles à la promesse de cet été.
08:53La question que j'adresse à mes partenaires,
08:54c'est « et vous ? »
08:55Et on a écrit en début de semaine
08:57à l'intégralité de nos partenaires politiques
08:59en tant que direction écologiste,
09:01puisqu'on a eu un congrès,
09:01qu'on a une nouvelle direction,
09:02pour leur proposer des rencontrés
09:03un par un,
09:05un par un,
09:06pour examiner avec eux
09:07comment on fait pour les municipales
09:08pour qu'un maximum de villes écologistes
09:11restent écologistes,
09:13les villes de gauche restent de gauche
09:14et que les villes de droite
09:15basculent au maximum à gauche.
09:16Vous avez une réponse ?
09:17Ça va venir.
09:18J'imagine que là,
09:18mon téléphone est en train de sonner dans la loge,
09:20donc je vais m'empresser de le retrouver.
09:21Mais ce que je peux vous dire,
09:22c'est qu'on ne peut pas aujourd'hui
09:23expliquer à des gens qui vivent en France
09:24qu'on va les priver de politiques progressistes
09:27de gauche écologistes
09:27parce qu'on n'est pas capable
09:28de discuter ensemble.
09:29Ça, ce serait vraiment être très déconnecté.
09:31Je pense qu'entre les appareils politiques
09:33d'un côté et la base,
09:35les électeurs,
09:35les habitants de l'autre,
09:37il y a un fossé qui se creuse aussi pour ça.
09:38Ils disent, attendez,
09:39vous portez des programmes,
09:41mais vous nous interdisez
09:42de pouvoir en bénéficier
09:44parce que vous n'êtes pas capable
09:44de discuter.
09:45C'est incompréhensible.
09:46Donc nous, on dit stop
09:47et on continuera là-dessus
09:48d'être très véhéments.
09:49Marine Tandelier
09:50qui a été réélu à la tête des écologistes
09:51les Verts le 19 avril dernier largement.
09:53Merci d'avoir été l'invité des 4V.
09:54Bonne journée.
09:55Merci beaucoup.