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Télématin reçoit le comédien Jean Benguigui, à l'occasion de son retour dans un épisode de Capitaine Marleau, "La septième danse". À voir sur France 2 le vendredi 9 mai.

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Transcription
00:00Et 9h12, on ne le présente plus, bonjour Jean de Benguigui, vous allez bien ?
00:07Oui !
00:07Super, on est content de vous avoir sur notre plateau ce matin pour une actualité France Télévisions.
00:13Déjà, demain soir, on va vous retrouver sur France 2 dans un inédit de Capitaine Marlowe, la septième danse sur France 2.
00:20Ce n'est pas la première fois d'ailleurs que vous avez joué dans Capitaine Marlowe ?
00:23Non, j'ai fait le premier numéro de Capitaine Marlowe, avec une distribution incroyable, parce que José sait réunir les gens.
00:33Il y avait Depardieu, Hélène Vincent, moi, Mazirou qui débutait. C'était le premier, c'était une espèce de pilote.
00:41Et donc, là, vous revient encore dans un loros de suspect. Ça devient louche.
00:45Mais je suis un personnage très louche, vous savez. J'ai l'air comme ça, sympathique et tout, mais méfiez-vous.
00:49Attention à vous. Quelle est votre personnage ? Racontez-nous un peu pour les téléspectateurs qui vont regarder. Vous êtes un suspect.
00:57D'abord, j'ai vu. J'ai vu le film, ce qui est assez rare chez moi.
01:01Nous aussi.
01:03Et je suis un suspect parmi d'autres, parce que c'est une histoire policière très, très bien, comme on dit, comme disent les mauvais journalistes, très bien troussée.
01:12Et donc, il ne faut pas trop dévoiler les choses. Mais il y a toujours, avec José…
01:19José Daillon.
01:20José Daillon, excusez-moi.
01:21La réalisatrice emblématique de Capitaine Marleau.
01:23Avec Chris aussi.
01:23Et d'autres choses. J'ai vu son Monte Cristo, par exemple, autour de la télévision. Il était remarquable.
01:27C'était incroyable, avec Depardieu déjà.
01:29Magnifique. Et elle a, pour nous, elle a cette chose incroyable, c'est qu'elle aime les acteurs.
01:36Et ça se sent.
01:37Et ça se sent. Donc, elle peut envoyer, plâtrer n'importe qui, sur un plateau, mais l'acteur est toujours protégé.
01:43Oui, parce qu'elle a un petit caractère, quand même, José Daillon.
01:46Oui, oui, oui.
01:46Non, mais moi, j'aime beaucoup.
01:47Mais elle a beaucoup de carréisme. Elle fait venir beaucoup de personnalités extraordinaires.
01:52Et nous, on a une pensée particulière, évidemment, ce matin, pour Émilie Dequenne, sa famille, ses amis.
01:58Et vous, vous avez joué avec elle ?
02:00Non, je ne joue pas. On s'est croisés.
02:02Vous êtes sur le film.
02:03On est sur le film.
02:04On n'a pas de scène ensemble.
02:05On n'a pas de scène ensemble, comme souvent.
02:06Parce que c'est des trucs gros, comme ça.
02:09Mais c'est vrai que ça fait beaucoup de chagrin.
02:11Parce que, vous savez, comme elle assure dans le film, elle assure, parce qu'elle a des choses.
02:18Elle danse.
02:18Une danse incroyable.
02:19Elle a fait une danse incroyable.
02:22C'est très émouvant.
02:23Et en même temps, chapeau.
02:25Parce qu'elle est allée jusqu'au bout.
02:28Et cette danse dont vous parlez est juste sublime.
02:32Elle est habitée.
02:32Et c'était sa dernière danse, d'ailleurs.
02:35Parce qu'elle n'a pas joué après.
02:37Donc, c'était un moment très, très fort, en effet.
02:40On regarde quelques images ?
02:41On va regarder quelques images.
02:42C'est quoi la dernière fois que vous l'avez vue, votre fille ?
02:48Il y a mon atelier de danse.
02:51Il y en a qui l'ont belle, hein ?
02:52Puis il y en a qui bossent.
02:52Parce que moi, je cherche après votre fille, hein ?
02:54Ben oui, je sais, oui.
02:56Mais qu'est-ce qui se passe, là ?
02:57Où est Luc ?
02:58Il est boulevard des Allongés.
03:00Luc était déjà mort quand je suis allé dans la grange.
03:01Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ?
03:02Tu vas te calmer, hein ?
03:04Tu nous as fait croire que t'as été kidnappée, je sais pas quoi, alors que t'as fait qu'une fugue.
03:07Non, mais ça suffit, là, c'est bon.
03:08Pour ce soir, vous pouvez la laisser tranquille, non ?
03:09Donc, voilà, capitaine Marlowe qu'on va découvrir.
03:20Donc, vendredi soir à 21h10 sur France 2, cet épisode inédit avec vous, Jean-Benguillet.
03:27Alors, ce goût pour le jeu, Jean-Benguillet, ça commence quand et où ?
03:31Ça commence avec votre grand-mère, j'ai cru comprendre, à Oran, à l'opérette ?
03:36Ah oui, non, oui, ma grand-mère m'a mené, je suis allé au théâtre toujours, depuis très jeune.
03:41Ma grand-mère m'a mené le dimanche après-midi voir les opérettes qui passaient au théâtre d'Oran,
03:46avec des distributions générales de second ordre, comme ma diction.
03:53Et donc, j'ai vu le chanteur de Mexico, mais pas avec Luis Mariano.
03:57J'ai vu le pays de sourire avec un autre ténor.
04:01C'était des sous-trucs comme ça.
04:03Et vous avez été baigné dans cette culture, dans cet univers ?
04:06Moi, ma révélation, ça a été Tartuffe, avec Fernand Ledoux, qui passait en tournée Oran.
04:12Et j'en ai vu un tiers, parce que c'est des théâtres à l'Italienne,
04:16on n'avait pas l'argent pour être bien placé, donc sur les galeries de côté, tu voyais ça.
04:21On apercevait une partie de la scène seulement.
04:23C'est seulement une partie de la scène.
04:25Tu devinais le reste.
04:26Le hors-champ était formidable.
04:28Et il y avait des acteurs, il y avait Fernand Ledoux, Lucien Barou, Denise Gray, et j'étais fasciné.
04:34Alors, je rentre à la maison et je dis à ma mère, voilà ce que je veux faire.
04:38Je veux être acteur.
04:39Elle me regarde, Ami.
04:41Avec le physique que t'as, ça va être difficile.
04:42Eh bien, vous avez détrompé les pronostics.
04:46Alors, Camille Dahan, justement.
04:47Bonjour, Camille.
04:49On parlait d'Oran.
04:49On va emmener, justement, Jean.
04:51On va retourner sur un balcon, dans son appartement.
04:54On est au 8 de la rue d'Oma.
04:56Exactement, parce que c'est là que tout a commencé.
04:59Alors, on va se remettre dans l'ambiance.
05:00Ça sent bon l'orange amer.
05:01Il fait beau, il fait chaud.
05:03Et il y a du beau monde qui passe sous vos fenêtres.
05:05Alors, je vous propose qu'on redécouvre un petit peu tous ces souvenirs ensemble.
05:09On commence avec celui-ci.
05:11Et puis, ce jour-là, il y a du bruit dans la rue.
05:13Il y a des cris.
05:14Votre papa vous appelle au balcon pour voir ce qui se passe.
05:17Et vous voyez une foule qui s'amasse comme ça.
05:19Et quelqu'un qui fait un signe loin.
05:21Ce monsieur, c'est Marcel Serdant.
05:22C'est Marcel Serdant, oui.
05:24Je m'en souviens très bien.
05:25Et alors, il venait de gagner un match historique.
05:26Il venait d'être champion du monde.
05:28Il avait battu Tony Zell.
05:30Tony Zell.
05:30Et pour la première fois, vous voyez votre papa et votre grand-père émus aux larmes.
05:35Ah oui, oui.
05:36C'était une immense star, Marcel Serdant.
05:39Je ne me rends pas compte.
05:40À l'époque, il n'y avait pas à la télévision.
05:42On ne voyait pas les gens.
05:44On aimait des artistes, des sportifs.
05:46On entendait à la radio.
05:47On entendait à la radio, qu'on ne voyait pas.
05:48On imaginait des choses.
05:50Et là, le voir en vrai.
05:52Moi, j'ai vu comme ça en vrai.
05:54Une fois, j'ai vu en vrai, parce que j'étais collé au lycée.
05:57Il y avait une course cycliste.
05:58Il y avait le Cruterium de l'Éco-de-Rand.
06:00À la sortie de l'hôtel, j'ai vu Faustocopie.
06:03Faustocopie était un champion gigantesque.
06:05C'était le pelé du cyclisme.
06:08Il est passé en bas chez vous aussi.
06:10Non, non.
06:11Là, c'est moi, je l'ai vu.
06:12Et puis, ces gens-là, on était complètement…
06:14Les gens, d'ailleurs, allaient emmerder tous les joueurs,
06:17tous les coureurs dans les autographes.
06:18Faustocopie, tout le monde s'écartait.
06:20Parce que c'était un dieu vivant.
06:23Et ces dieux vivants, aujourd'hui, avec la télévision,
06:25ils nous sont devenus familiers.
06:27Alors que nous, on voyait les gens tomber de l'Olympe.
06:29C'est bien dit, hein ?
06:32Qu'est-ce que c'est bien dit ?
06:32C'est beau, c'est beau.
06:34Il y a un autre monsieur, plus politique, cette fois-ci,
06:37qui est passé sous vos fenêtres, c'est le général de Gaulle.
06:39Racontez-nous cette scène.
06:41Il est passé deux fois.
06:42Deux fois ?
06:43Une fois en 1958, acclamé,
06:46avec des drapeaux bleu-blanc-rouge et tout ça.
06:49Et une dizaine, une douzaine de mois après,
06:54où il commençait à négocier l'indépendance de l'Algérie,
06:56il est passé sous des sifflets.
06:57Et oui, c'est un destin.
06:59Et comment a réagi votre père, qui était là ?
07:03Mon père en 1958 ?
07:04Oui.
07:06Mon père était content parce que,
07:08pour lui, de Gaulle, c'était la République.
07:10Il me dit, vous voyez, tu vois,
07:13parce qu'on était très peu de temps après la guerre, en fin de compte.
07:15Tous les gens qui manifestaient pour l'Algérie française,
07:17je vais encore me faire des amis,
07:19beaucoup, beaucoup, beaucoup venaient de l'extrême droite
07:21et avaient été des collabos.
07:23Donc il dit, de Gaulle, sauve la République.
07:26Bien sûr.
07:27Autre personnage, un petit peu plus joyeux cette fois-ci,
07:30c'est votre chanteur préféré de tous les temps.
07:32Est-ce que vous voyez de qui je parle ?
07:34Hier encore...
07:35Ah oui, Aznavour.
07:37Et Aznavour, j'adore quand vous en parlez,
07:39parce que vous avez un peu des paillettes dans les yeux
07:42et des papillons dans le ventre.
07:43J'adore.
07:44Non mais c'est vrai, vous en parlez de façon très jolie.
07:45L'autre fois, ma femme s'est moquée de moi,
07:47parce que je regardais sur votre chaîne,
07:50il y avait un hommage au Carpentier,
07:52et c'était très bien fait,
07:54on se rend compte qu'il y avait des émissions incroyables quand même.
07:56Oui.
07:56Et je vois Aznavour, il chante.
08:00Et j'étais au bord des larmes.
08:05La femme a regardé comme ça.
08:07Je dis oui.
08:09Je n'ai vu qu'une seule fois dans ma vie,
08:10dans le studio à Abdel-Gabriel.
08:12Ah, vous l'avez rencontrée alors ?
08:13Une fois.
08:14Oui.
08:15Il avait aussi lui qui me dit vers moi,
08:19je t'aime beaucoup,
08:20alors je vais en faire, je vais en faire,
08:21je vais bien boire un coup.
08:24Alors je vais dans sa loge,
08:26et puis il est plein de bouteilles,
08:29parce que c'était le contrat.
08:31Tout est pour lui, des grands crues.
08:34Et moi je dis,
08:38c'était pas galantante,
08:39je n'étais plus un jeune homme du tout.
08:40Il me dit, tu vas boire.
08:42J'ai dit, mais non, je ne peux pas,
08:44il y a un taxi qui m'attend,
08:46un taxi moto,
08:47parce que je joue au théâtre.
08:49Il se retourne vers le mec qui l'accompagne.
08:52Allez, jeûne aujourd'hui.
08:56Allez, on va faire une petite pause avec Charles Aznavour.
08:59La musique, s'il vous plaît.
09:01Et juste après, on va parler de votre côté rock'n'roll.
09:04Parce que oui, vous avez un petit côté rock'n'roll aussi.
09:06C'est encore de la coiffure.
09:08C'est la célépi.
09:09Plein de surprises encore dans Télévataire.
09:11Allez, petite pause à tout de suite.
09:13Hier encore,
09:15j'avais 20 ans,
09:16je caressais le temps.

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