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Louise Aubery arrive sur France Inter avec un nouveau podcast, « Adulescence », disponible dès le mercredi 7 mai sur l’application Radio France et le site de France Inter.

Retrouvez « Nouvelles têtes » présenté par Mathilde Serrell sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes

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Transcription
00:00Il est 9h50, les Nouvelles Têtes, Mathilde Serrel.
00:03Ce matin, votre invitée a 27 ans et elle se demande comment on devient adulte
00:07quand on n'a pas le mode d'emploi, l'autrice, entrepreneuse, podcasteuse.
00:13Louise Aubéry est dans notre studio.
00:15Je me suis toujours demandé comment je serais une fois adulte.
00:17Tu devais quel âge ?
00:1825 ans.
00:18Ouh là !
00:19Tous les adultes sont des pirates !
00:21Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants.
00:24Cap ou pas cap !
00:24Mais peu d'entre elles s'en souvient.
00:26Sois jeune, étais toi.
00:27Être un adulte, définition.
00:28Avoir une cravate.
00:29Stop ! C'est nul !
00:31J'étais content quand j'avais une machine à rêver.
00:32Ok, pas mal.
00:33Je ne sais pas si je me sens vraiment adulte.
00:34Je pense que je ne serai jamais adulte.
00:35Pour moi, adulte, ça veut dire responsable de ses actes.
00:38Il s'agirait de grandir.
00:40Bonjour Louise Aubéry.
00:41Bonjour.
00:42Et bienvenue.
00:43On vient d'entendre le générique d'Adulescence, votre premier podcast sur France Inter
00:47qui sera disponible demain et diffusé cet été.
00:50Comment on sait qu'on n'est pas encore un ou une adulte ?
00:53C'est marrant parce que juste avant, j'entendais du coup Clémentine en parler.
00:56Elle disait à 67 ans qu'elle-même ne se sentait pas adulte.
01:00Et je pense finalement que c'est plutôt l'idée qu'on nous vend qui est à démystifier.
01:06Mais c'est vrai qu'à mon âge, et je pense entre 20 et 30 ans,
01:09quand on sent que la société attend de nous de devenir adulte,
01:12on est vraiment face à ce que Sartre appelait le fait que l'homme est condamné à être libre
01:16et qu'on ne sait finalement comment affronter cette liberté.
01:19Tous ces possibles qui vous attendent et aussi ces feuilles signées République française apparemment
01:24qui vous donnent toujours des sueurs froides quand il s'agit de faire de la paperasse.
01:27Et aussi à ça, peut-être qu'en mesure qu'on n'est pas encore adulte,
01:29la question du passage à l'âge adulte, c'est une crise existentielle qui est sous-estimée pour vous ?
01:34En fait, je pense qu'elle est surtout invisibilisée
01:36parce qu'on a encore peut-être honte de reconnaître qu'on ne sait pas être adulte.
01:42Comme on voit tout le monde autour de nous faire semblant de réussir à l'être,
01:46on a envie finalement de nous aussi le devenir,
01:50on a envie de se calquer, de renvoyer cette image.
01:52Et je pense qu'on gagnerait vraiment à finalement partager
01:57et peut-être vivre ce moment de manière plus collective.
02:00En fait, je pense que l'individualisme nous a vraiment conduit à vivre ce changement,
02:05ce passage à l'âge adulte de manière, vraiment d'une solitude qui pourrait être évitée.
02:11Alors, vous allez recevoir qui pour en parler ?
02:13Est-ce que vous allez avoir des conseils, des tips pour vous aider dans ce grand passage à l'âge adulte ?
02:18C'est le but.
02:19Je me suis dit qu'autant demander à des personnes
02:22qui ont l'air de s'y connaître.
02:24Donc, je vais recevoir des philosophes comme André Consponville.
02:27Je vais recevoir des journalistes aussi comme Salomé Sacquet.
02:31Voilà, Sophie Galabrou aussi.
02:33Elle est adulte, Salomé Sacquet, ça y est ?
02:34Eh bien, elle va avoir 30 ans.
02:36Je me demande si ce n'est pas aujourd'hui son anniversaire, d'ailleurs.
02:38Il faudrait vérifier.
02:39Et elle sent elle-même qu'elle devrait avoir coché certaines cases.
02:42Et je pense que le différentiel vient vraiment de l'idée
02:45qu'on renvoie du fait d'être adulte et de ce qu'on vit en fait.
02:49Jusqu'ici, vous avez bien mené votre barque, comme on dit.
02:52Vous avez publié deux livres, dont un sur les injonctions de la beauté.
02:55On en reparlera.
02:56Pionnière du body positive et aussi de la devée des tabous sur la santé mentale.
03:00Vous questionnez l'inégalité homme-femme sur le plan des libertés.
03:03Vous êtes très présente sur les réseaux.
03:04600 000 abonnés Instagram.
03:05300 000 YouTube.
03:06150 000 TikTok, allez, les compteurs.
03:08500 000 auditeurs mensuels pour votre podcast InPower.
03:12Vous avez reçu votre modèle.
03:13Léa Salamé, ici présente, femme puissante.
03:16Alors, je l'ai revue, cette interview.
03:18Et il y a un moment extraordinaire.
03:19Vous lui faites un petit tuto 2.0.
03:21On écoute.
03:22Je fais pas mal de petits reels.
03:23Tu vois ce que c'est les reels ou pas ?
03:24Oui.
03:25Ok.
03:25Donc, tu vois, tu connais un peu.
03:26Oui.
03:27Les petites vidéos sur Instagram.
03:28C'est la petite vidéo qui se barre au bout de 24 heures.
03:30Ah non, ça, c'est les stories.
03:33Mais il y avait l'idée.
03:34C'était une vidéo.
03:35Je suis tellement nulle en Instagram.
03:38Je t'apprendrai à faire des reels.
03:39C'est une petite vidéo, en fait.
03:40C'est une petite vidéo.
03:41Exactement.
03:41Pourquoi on appelle ça reels ?
03:42Parce que c'est un peu une nouvelle fonctionnalité qu'ils ont voulu pousser pour montrer que,
03:46regardez, on fait un peu comme TikTok.
03:47Je trouve que de ma gueule, là, il est mort de rire le cadre.
03:49C'est pas possible.
03:51Pourquoi on parle, quoi ?
03:52Il y a besoin d'un tuto Instagram, la pauvre.
03:54Je suis sûre que t'es pas la seule à ne pas encore connaître.
03:57Je suis sûre que ça y aura plein de gens.
03:59C'est de l'autocensure.
04:01Alors, au début de ce podcast, vous avez demandé à Léa de se présenter,
04:04puisque c'est le rituel.
04:06Vous vous présenteriez comment, vous, Louise Aubéry ?
04:08Je crois qu'aujourd'hui, j'aime bien me détacher, justement, des cases qui mènent
04:14à ces angoisses.
04:16Donc, je crois que je dirais juste que je suis quelqu'un qui aime apprendre.
04:19Ça, c'est votre définition ultime ?
04:21En tout cas, c'est aujourd'hui, c'est comme j'ai envie de me définir.
04:24La vocation, on l'apprend aussi dans ce podcast, puisque finalement, c'est Léa qui vous fait
04:27l'interview.
04:28Ça, il fallait s'y attendre.
04:29Elle vient avec un cadeau d'anniversaire à 12 ans.
04:32On vous offre une journée pour devenir apprenti journaliste et un dictaphone que vous avez
04:36eu à 10 ans.
04:37Donc, aussi longtemps que vous vous en souvenez, vous avez voulu apprendre des gens ?
04:41Oui, je crois qu'il y avait cette...
04:43Enfin, je crois que j'étais vraiment l'enfant relou qui posait beaucoup de questions.
04:46Et d'ailleurs, j'encourage tous les adultes qui nous écoutent à honorer les questions
04:52de ces enfants, parce que voilà, parfois, ça peut être complètement balayé.
04:56Et finalement, moi, on me répondait, plus j'avais envie d'en savoir plus.
04:59Donc, c'est là où je suis aujourd'hui.
05:02Vous avez su que vous étiez journaliste, à ce moment-là, en tout cas, que c'était
05:04votre vocation ?
05:06Journaliste, est-ce que c'est le mot, d'ailleurs, que vous...
05:08Oui, je crois que j'avais déjà conscience de ce mot, parce que c'est un métier, quand
05:12on est enfant, qu'on visualise, qu'on voit représenter.
05:15Je ne sais pas si je me disais que j'allais faire ça toute ma vie, et d'ailleurs, je
05:18ne le sais toujours pas.
05:19Mais en tout cas, je sais que j'avais vraiment cette volonté de raconter et de partager
05:24les sujets qui me tiennent à cœur.
05:25Alors, depuis, vous êtes devenue une créatrice de contenu important.
05:28Vous êtes allée à la Maison Blanche pour la sortie du livre de Michelle Obama.
05:31Vous avez fait des interviews pour L'Oréal pendant le Festival de Cannes.
05:34Vous faites des masterclass de coaching pour les femmes dans le business.
05:38Vous avez même lancé votre marque de lingerie.
05:41Ce qui est étonnant, parce que parfois, vous n'en portez pas, comme ce matin.
05:45Et cette marque s'appelle « Je ne sais quoi », un titre yankelevitchien.
05:50Oui, vous êtes fan de Vladimir Yankelevitch.
05:52On va écouter le philosophe.
05:53Oui, le genre des femmes.
05:54Décidément, ça exerce sur vous une fascination extraordinaire.
05:56Oui, parce que c'est très caractéristique dans ce cas-là.
05:58Quand elle n'a rien pour plaire, n'est-ce pas ?
06:01Rien de canonique.
06:02Canon au sens de règles, n'est-ce pas ?
06:04Les canons, en anglais.
06:06Ne tentons pas les bons pères.
06:07Oui, elle n'a rien pour vous plaire.
06:09Et qu'en même temps, vous êtes mystérieusement subjugué.
06:13Ça arrive.
06:14Ensorcelé.
06:15Et même le monde n'est pas bon, parce qu'il y a trop de sorcellerie là-dedans, dans l'ensorcellement.
06:19Mais envoûté par quelque chose qui n'est pas dans les traits, que vous ne pouvez pas désigner.
06:25Est-ce que c'est ce grain de bonté qu'elle a à gauche ?
06:28On n'en sait rien.
06:30Et puis c'est tout et c'est rien.
06:31C'est tout et c'est rien.
06:33Jacques, programme interview Vladimir Jean-Kélévitch en 1980 sur France Culture.
06:37Qu'est-ce qui vous dit ce titre « Je ne sais quoi » de Jean-Kélévitch et pourquoi c'est le nom de votre marque de lingerie ?
06:42C'est ce charme.
06:43C'est amusant.
06:44Oui, en fait c'est amusant.
06:46Moi je n'avais pas pensé à ce philosophe quand j'ai nommé la marque.
06:50En fait c'était plus le fait de rappeler que ce qui nous singularise,
06:55et plutôt ce qui donne notre valeur, c'est notre singularité,
06:58et non pas la conformité à des standards.
07:00À des canons.
07:01À des canons de beauté.
07:02Et donc c'est vraiment ce que je voulais partager.
07:04Je voulais que les femmes se réapproprient ce je ne sais quoi qui les rend uniques,
07:08et ne pas tomber dans le piège que les réseaux sociaux malheureusement créent,
07:11de vouloir ressembler à une autre, ou de vouloir se conformer à ce qu'on n'est pas.
07:16Vous avez dit aussi que l'idée n'était pas de se conformer à une forme de beauté,
07:20mais que c'était un modèle à créer.
07:22Et qu'à partir du moment où on renverse cette idée,
07:23c'est-à-dire qu'on se dit « quand est-ce que je vais me trouver moi ?
07:26Que je vais créer ma beauté ? »
07:27Qu'on est sur le bon chemin.
07:28Vous avez aussi levé les tabous, je le disais, sur la santé mentale.
07:31Il y aura un documentaire sur M6, avec des révélations de Yannick Noa, c'est incroyable.
07:36Vous, vous souffrez d'une maladie dont vous parlez parfois.
07:38Vous êtes en ébullition.
07:40Qu'est-ce que c'est comme syndrome ?
07:42En fait, déjà, j'ai vécu vraiment une longue année d'errance médicale.
07:47J'envoie beaucoup de soutien à toutes les personnes qui pourraient vivre la même chose,
07:50parce que c'est très difficile déjà d'admettre qu'on va mal,
07:54et encore plus quand personne n'a l'air de comprendre ce que vous avez vraiment.
07:58Et donc, au final, au bout d'une année, j'ai été diagnostiquée d'ébullition mentale,
08:03qui est un trouble, entre un trouble anxieux et un trouble de l'humeur,
08:06et qui fait que si je ne prends pas certains médicaments, mon cerveau est en surchauffe de telle manière à ce que j'ai vraiment envie de le débrancher.
08:16De vous arracher la tête.
08:17De m'arracher la tête, oui.
08:18Et voilà, c'était vraiment, finalement, ça m'a rendue très humble de réaliser que, déjà, je ne maîtrisais pas tout.
08:27Donc, c'est pour ça que j'ai changé mon nom sur les réseaux.
08:29Avant, c'était My Better Self.
08:30Maintenant, je ne pense plus qu'on doit devenir la meilleure version de soi-même,
08:35mais simplement essayer d'être, et c'est déjà suffisant.
08:37Si vous aimez Louise Aubéry, la philosophie, l'anti-développement personnel, vous écouterez Adulescence.
08:42Il faut voir ses interviews où elle a une manière d'interroger qui est franche et déstabilisatrice assez rare.
08:49Elle dit ce qu'elle pense sans filtre.
08:52A écouter sur France Inter, et à revoir.
08:54Je vous conseille l'interview de Léa dans InPower.
08:57Bonne route, Louise Aubéry.
08:58Merci.

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