Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, était l’invité du Face-à-Face de ce mardi 6 mai sur BFM et RMC
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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Fabien Roussel.
00:04Bonjour Apolline de Malheur.
00:05Merci d'être dans ce studio, je vais très bien et vous-même.
00:08Fabien Roussel, vous êtes secrétaire nationale du Parti communiste français,
00:12vous êtes aussi le maire de Saint-Amant-les-Eaux, on va parler emploi,
00:15nationalisation d'ArcelorMittal, c'est l'une de vos propositions,
00:18mais aussi des emplois menacés non seulement dans l'industrie,
00:21mais aussi dans le commerce. Je voudrais d'abord vous interroger sur
00:24Jean-Luc Mélenchon, votre compagnon de la nouvelle,
00:28la nouvelle, le nouveau Front populaire.
00:30Ça fait combien de temps que vous ne lui avez pas parlé,
00:32que vous n'avez pas échangé tous les deux ?
00:34Ouh là là, je ne saurais même pas m'en souvenir,
00:36mais ça date de bien avant les dernières élections présidentielles
00:39que nous n'avons plus de relation.
00:41Plus aucune relation ?
00:42Aucune.
00:42Vous avez compris que vous n'étiez pas le seul,
00:43puisqu'il y a ce livre, Choc, qui sort aujourd'hui,
00:47ça s'appelle La Meute, et ce sont mes deux confrères
00:50du Monde et de Libération qui ont mené l'enquête.
00:53La Meute, ce livre, apparaître donc demain chez Flammarion.
00:58Il parle de la dissonance entre les prétentions démocratiques
01:01du candidat et le fonctionnement autoritaire du chef.
01:04Il parle de son goût, je cite, pour les purges.
01:07Mélenchon ne demande pas seulement la discipline de groupe
01:09et la loyauté absolue, mais la dévotion aveugle.
01:12Celui qui doute trahit.
01:14Vous êtes donc un traître.
01:15À ses yeux ?
01:17Certainement, oui.
01:19Qu'est-ce qu'on fait une fois qu'on a dit ça ?
01:21On continue comme si de rien n'était ?
01:22Franchement, d'abord, ce n'est pas du tout l'actualité
01:26de nos concitoyens, sans moque de savoir tout ça.
01:30J'ai lu quelques extraits dans la presse.
01:34J'ai cru comprendre que les comportements
01:37de la direction de la France insoumise
01:41se rapprochaient des comportements d'une secte
01:43sous l'emprise d'un couple,
01:45celui de Jean-Luc Mélenchon et de sa compagne,
01:46Sophia Chikirou.
01:47Ce n'est pas joli à voir.
01:51Après, c'est une question de démocratie
01:53à l'intérieur de ce mouvement.
01:55C'est peut-être une question de démocratie tout court, non ?
01:57Parce que si jamais il est candidat à la présidentielle,
01:59c'est une question de démocratie.
02:01Oui, ça, je suis tout à fait d'accord avec vous.
02:03C'est pour ça que c'est un vrai sujet,
02:05mais c'est la raison pour laquelle,
02:09personnellement, en 2022, nous avions fait le choix
02:10de construire une candidature à l'élection présidentielle
02:13parce qu'on n'avait non seulement pas le même programme,
02:15mais en plus parce qu'on considère que ce n'est pas
02:18un bon candidat, un bon choix pour la France.
02:20Est-ce que ça veut dire qu'aujourd'hui,
02:22vous vous dites, s'il se retrouve au deuxième tour,
02:24j'hésiterais même à voter pour lui ?
02:26Écoutez, on a vraiment...
02:28C'est la question qu'on pose le journal Libération
02:31dans son édito ce matin.
02:32Je vais vous le lire à l'instant.
02:34Le public a pu, au fil des années,
02:36être informé de ses accès de violence,
02:38de son goût pour les purges,
02:39mais l'enquête démontre qu'il ne s'agit pas
02:41de faits isolés qui peuvent s'expliquer
02:43par la violence du combat politique.
02:44Il s'agit d'un mode de fonctionnement assumé.
02:47Et le journal Libération, journal de gauche,
02:49s'interroge sur les conséquences
02:50s'il accédait au pouvoir.
02:52Que donnerait de telles pratiques
02:54si Mélenchon entrait à l'Élysée ?
02:55Je vous pose cette question.
02:57Eh bien, c'est ce que je vous dis.
02:59Il y a besoin de beaucoup de démocratie
03:01dans le mouvement de la France insoumise,
03:03mais aussi en France.
03:04Et je fais confiance aux Français
03:06sur les choix qu'ils feront
03:07aux futures élections présidentielles.
03:10Et j'ai personnellement un gros doute
03:11sur le fait que Jean-Luc Mélenchon
03:12puisse accéder au second tour,
03:14avec toutes ces révélations qui ont lieu.
03:16En fait, vous espérez que ces révélations
03:18fassent en sorte que les gens de votre parole...
03:20Ou est-ce que vous vous dites
03:22qu'il faut l'empêcher ?
03:23Non, mais je fais confiance à la démocratie,
03:25aux électeurs, aux électrices,
03:27aux Français, à ceux qui votent,
03:28justement, pour avoir la lucidité
03:30de faire en sorte qu'au second tour
03:34de l'élection présidentielle,
03:35il y ait un candidat d'une gauche sincère,
03:39démocratique, républicaine, laïque,
03:41qui portera enfin les espoirs
03:43d'un vrai changement
03:44dont on a tellement besoin
03:46pour parler, pour réparer la France,
03:48parler de services publics,
03:49d'industrie, d'Arcelor,
03:51la raison pour laquelle je suis venu ici ce matin.
03:52On va y venir, vous inquiétez pas,
03:53Fabien Roussel, mais c'est quand même
03:54extrêmement important.
03:55Vous-même, vous le dites,
03:56ça a quand même conditionné aussi vos choix
03:58pour l'élection de 2022.
04:01Ça pourrait à nouveau conditionner
04:02vos choix pour la prochaine.
04:04En gros, ça veut dire que
04:05si c'est Jean-Luc Mélenchon
04:06qui apparaît comme le candidat de la gauche,
04:08vous ferez en sorte qu'il y ait
04:08un autre candidat.
04:09Vous ne mettrez pas vos œufs
04:11dans le panier de Jean-Luc Mélenchon.
04:12Ça, c'est sûr.
04:13C'est sûr.
04:14Ah oui, ça, c'est sûr, oui.
04:15Oui, oui, je pense que nous avons
04:16un projet qui est différent.
04:19Il a décidé lui-même
04:20d'être déjà candidat
04:21à l'élection présidentielle.
04:22Donc, il a demandé son avis à personne.
04:24Et bien, c'est tout.
04:25Voilà, dont acte.
04:26Et c'est pour ça que je fais confiance
04:28à la démocratie,
04:29confiance à ceux que je croise régulièrement
04:30et qui m'interpellent
04:32et qui demandent justement
04:33à ce que l'on puisse incarner
04:34une autre gauche rassembleuse,
04:37populaire, ouverte, accueillante,
04:40qui réponde aux besoins de notre pays.
04:42– Fabien Roussel, vous voulez nationaliser
04:45ArcelorMittal.
04:46Est-ce que c'est vraiment la solution
04:48pour sauver les 600 emplois menacés ?
04:50– C'est une des solutions, en tout cas.
04:52C'est une des solutions que d'autres pays ont fait
04:55dans leur domaine.
04:56Je pense aux Britanniques
04:57qui ont nationalisé British Steel.
05:01L'Italie qui a mis sous tutelle
05:03une entreprise d'Arcelor à Torrente.
05:05Donc, ça se pratique ailleurs.
05:07Et nous, on a un enjeu important en France.
05:09C'est que la production d'acier,
05:12c'est la colonne vertébrale
05:13de l'industrie française.
05:14Les bobines d'acier qui sortent
05:16d'ArcelorMittal sont utilisées
05:19pour les voitures,
05:21sont utilisées pour un tas de filières,
05:23sont utilisées dans le bâtiment,
05:24sont utilisées dans plein de secteurs.
05:26S'il n'y a plus d'acier,
05:27si on ne produit plus d'acier en France,
05:28on va l'importer d'ailleurs,
05:30ce qui se fait déjà beaucoup.
05:31Donc, il faut nationaliser.
05:33Il faut interdire, limiter
05:35les importations d'acier venant d'Inde
05:37et de Chine qui sont les deux principaux
05:39exportateurs d'acier aujourd'hui.
05:41Ce n'est pas que la Chine,
05:42c'est surtout l'Inde
05:42qui exporte ici en Europe.
05:45La Commission européenne
05:46refuse de limiter ses importations.
05:49C'est le premier coupable.
05:51Le deuxième, c'est ArcelorMittal
05:53qui fait le choix
05:53d'investir à l'étranger,
05:55notamment aux Etats-Unis.
05:56Un milliard d'euros dans l'Alabama,
05:58dans une usine moderne,
06:00décarbonée.
06:01Nous, ce que nous demandons,
06:03c'est où ArcelorMittal
06:04fait les investissements en France
06:06pour moderniser son usine,
06:07la décarboner.
06:09S'il ne le fait pas,
06:09là maintenant,
06:10il faut nationaliser.
06:12Et ça coûtera moins cher.
06:14C'est ce que vous allez vous demander.
06:15Justement, on commence à calculer,
06:17mais entre la valeur
06:18d'ArcelorMittal, France,
06:21et les investissements
06:22qu'il faut y produire,
06:24là, dans les années qui viennent,
06:26c'est un peu plus de 5 milliards d'euros
06:28qu'il va falloir mettre sur la table.
06:31Et c'est donc étalé sur 40 ans.
06:34Vous imaginez, c'est comme ça
06:36que l'on a nationalisé des grands groupes.
06:38On échelonne le coût de cet investissement.
06:44C'est donc un peu plus d'une centaine...
06:45Vous savez, vous,
06:45où on en sera de l'acier dans 40 ans ?
06:47Mais ce que je sais,
06:48ce que je peux vous dire,
06:49c'est que si on met 100 millions d'euros
06:56tous les ans,
06:58c'est le coût de la nationalisation
06:59d'ArcelorMittal.
07:00100 millions d'euros
07:02tous les ans.
07:03Pendant 40 ans ?
07:04Pendant 40 ans.
07:05Ça coûtera moins cher
07:06qu'aujourd'hui,
07:08ce que l'on donne à Mittal
07:09pour décarboner son entreprise
07:12et que lui utilise en partie
07:14pour distribuer des dividendes,
07:15d'une part.
07:16D'autre part,
07:17nationaliser,
07:18ça veut dire que l'on va
07:19pouvoir donner
07:20aux industries françaises
07:22de l'acier qui coûte...
07:23Enfin, donner, vendre
07:25de l'acier beaucoup moins cher
07:26que ce que fait Mittal aujourd'hui.
07:28Ça veut dire que ça va être un atout
07:29pour réindustrialiser la France.
07:31Ça veut dire qu'on va pouvoir dire
07:33à Renault, à Peugeot,
07:35à des groupes industriels,
07:37relocaliser vos productions
07:38ici en France,
07:40vous aurez de l'acier moins cher
07:42et de l'électricité moins cher
07:44puisque c'est le deuxième volet,
07:45c'est la bataille de l'énergie.
07:47C'est de diviser par quatre
07:48le coût de l'électricité en France
07:50et c'est possible
07:51avec de l'électricité nucléaire,
07:54décarbonée, moins cher
07:55et de l'acier moins cher
07:56parce que nous l'aurons nationalisé.
07:58Nous avons un plan de reconquête
08:00sur la sidérurgie,
08:01sur la métallurgie en France
08:03qui va enfin pouvoir
08:04créer des emplois.
08:06Et ça va peut-être répondre
08:06aussi au cri d'alarme
08:08des patrons de Renault et de Célantis.
08:10J'y viens dans un instant,
08:11mais est-ce que vous parlez,
08:12Fabien Roussel,
08:13avec les patrons d'ArcelorMittal ?
08:15Est-ce que vous échangez avec eux ?
08:16Bien sûr,
08:17et j'ai reçu
08:18le directeur général
08:19d'ArcelorMittal, France.
08:21Je l'ai reçu
08:22pour discuter avec lui
08:24en tête à tête
08:24de la situation du groupe.
08:26Vous en êtes arrivé
08:27à quelle conclusion ?
08:27Mais d'abord,
08:28moi je l'ai interpellé
08:29sur les choix qu'il fait
08:30de supprimer
08:32plus de 600 emplois
08:33et je lui ai dit
08:35mais enfin c'est incompréhensible.
08:37Lui me certifie
08:37qu'il ne va pas fermer
08:38ses usines.
08:40Et moi je dis
08:40je le mets en doute
08:41parce que
08:41ce n'est pas cohérent
08:43avec ses choix
08:44de délocaliser
08:45notamment en Inde
08:46les bureaux d'études
08:48comme s'il ne faisait pas confiance
08:50aux ingénieurs français.
08:51Et donc je dis ça,
08:52ce sont des choix
08:53qui mettent en doute
08:54votre parole
08:55sur les investissements
08:56en France.
08:57Par contre,
08:57ce que j'entends de sa part
08:58c'est qu'effectivement
08:59la Commission européenne
09:00ne limite pas les importations
09:01et donc il faut limiter
09:02les importations
09:03venant d'Inde et de Chine.
09:05Mais avant de revenir
09:05à l'Union européenne,
09:07tout de même quand même
09:07Fabien Roussel,
09:08quand vous dites
09:08nous on peut s'engager
09:09sur 40 ans
09:10à mettre 100 millions par an,
09:12est-ce que c'est aussi
09:13la garantie
09:13de garder ses 600 emplois
09:15et est-ce que si
09:17le marché de l'acier
09:18s'écroule,
09:20vous continuerez
09:20malgré tout
09:21à mettre ces 100 millions
09:22de l'État
09:23tous les ans ?
09:24Il faut planifier
09:25la réindustrialisation
09:27de la France.
09:28C'est une stratégie
09:29de planification.
09:29qui s'appelle
09:29le commissariat au plan ?
09:31Si, mais justement
09:32M. Bérou a fait des propositions
09:33fort intéressantes
09:34là-dedans pour en parler.
09:35Mais il surgit...
09:36Pourquoi ça n'a pas été suivi ?
09:38Parce que M. Bérou,
09:39commissaire au plan,
09:40ne tient pas le même discours
09:41que M. Bérou,
09:42Premier ministre.
09:42Quand il était commissaire au plan,
09:44il proposait justement
09:45d'investir 400 à 600 milliards d'euros
09:48en 4 ans
09:49pour pouvoir produire...
09:50400 à 600 milliards d'euros ?
09:53Oui, oui, oui, oui,
09:54en 4 ans.
09:55Mais on les trouve où ?
09:56Dans les banques,
09:58la Banque Centrale Européenne,
10:00notamment,
10:01c'est de l'investissement.
10:02On investit pour...
10:04Je comprends qu'ils ne tiennent pas
10:05le même discours
10:06quand il est Premier ministre.
10:07Il s'est peut-être rendu compte
10:08qu'on ne les avait pas.
10:08C'est exactement ce que font
10:09les Allemands en ce moment.
10:11Ils mettent 400 à 500 milliards d'euros ?
10:13Il n'y a pas de problème d'argent.
10:15Il n'y a pas de problème d'argent,
10:16Mme de Malère.
10:17Mais c'est super !
10:17Vous auriez dû venir plus tôt.
10:19Il n'y a pas de problème d'argent.
10:20Mais quand l'Union Européenne
10:21dit qu'il faut produire des bombes,
10:25ils tapent deux fois,
10:25il y a 800 milliards d'euros qui tombent.
10:27Et là, il n'y a pas de problème d'argent.
10:28On sait produire des bombes.
10:29On n'a pas besoin d'usines
10:31pour produire de l'acier.
10:32On n'a pas besoin d'hôpitaux.
10:33On n'a pas besoin d'universités.
10:35Vous savez très bien, Fabien Roussel.
10:35On n'a pas tapé deux fois
10:37et 800 milliards qui tombent du ciel.
10:39Mais bien sûr que si.
10:40Et d'ailleurs, les...
10:41Mais non, ce sont des emprunts.
10:43Ce sont des emprunts
10:44que font les différents États.
10:45Eh bien, de la même manière,
10:48les Allemands, aujourd'hui,
10:49le nouveau chancelier allemand,
10:51décide d'investir 500 milliards d'euros.
10:53Ils appellent ça le bazooka monétaire
10:55pour investir dans la rénovation
10:57des infrastructures
10:58et notamment du ferroviaire.
11:00Eh bien, nous devons, nous,
11:01faire la même chose.
11:02Avoir une ambition immense
11:03pour notre pays.
11:04Faire un emprunt de la même manière.
11:07Rembourser les annuités
11:08de cet emprunt dans 10 ou 15 ans.
11:10C'est ce que nous proposons.
11:11C'est ce que proposait M. Bérou
11:13quand il était commissaire au plan.
11:15Et cela va nous permettre,
11:16non seulement,
11:17de nationaliser des entreprises stratégiques.
11:19Je pense à Vancorex pour la chimie.
11:20Je pense à ArcelorMittal
11:22pour l'industrie et de l'acier.
11:24Je pense à l'énergie.
11:26Il y a 300 milliards d'euros
11:27à investir pour le nucléaire français.
11:29Je pense aux ferroviaires.
11:31Le gouvernement lui-même dit
11:32qu'il y a besoin de 100 milliards d'euros
11:33sur 10 ans pour le ferroviaire.
11:35Ce sont non seulement
11:36des investissements stratégiques
11:38pour l'avenir,
11:38mais ce sont là les emplois
11:40pour des ouvriers,
11:41pour des métallos,
11:42pour des ingénieurs,
11:43pour notre jeunesse
11:44qui, elles, aspirent à travailler
11:46justement dans notre pays.
11:47Je vous trouve merveilleux.
11:48Mais bien sûr.
11:48Non, mais je vous trouve merveilleux.
11:49Mais moi, je suis plein d'optimisme.
11:50Parce que la vie vue par Fabien Roussel
11:53est magnifique.
11:54C'est les jours heureux.
11:54Il n'y a pas de problème d'argent.
11:56Il n'y a pas de problème d'industrie.
11:59L'acier, ça va couler à flot
12:00pendant les 40 ans qui viennent.
12:02Est-ce que malgré tout,
12:03vous n'avez pas l'impression
12:04quand même que c'est une vision
12:06un peu utopique ?
12:07Mais, madame de Malherbe,
12:08quand vous écoutez...
12:09Les Français, ils n'ont pas du tout l'impression
12:10qu'il n'y a pas de problème d'argent dans l'ordre.
12:11Quand vous écoutez les PDG
12:12de l'automobile...
12:15Les patrons de Stellantis
12:16et de Renault
12:16qui s'expriment dans le Figaro ce matin,
12:18qui disent au rythme actuel,
12:19le marché pourrait être plus que divisé par deux
12:22d'ici 2035 dans l'automobile européenne.
12:24Ce sont les deux premiers responsables
12:26de beaucoup de délocalisations.
12:27Renault, il délocalise en Chine,
12:28en Slovanie, en Terpée,
12:30en Espagne, en Roumanie.
12:32Ses moteurs sont produits là-bas.
12:33Même la dernière Twingo
12:34va être conçue en Chine.
12:36Stellantis, il fait pareil.
12:38Son moteur EP qui était fait
12:39à Douvrain dans le Pas-de-Calais,
12:41il est fait maintenant en Hongrie.
12:42La première responsabilité qu'ils ont, eux,
12:45justement, c'est de produire en France
12:47pour des voitures conçues en France.
12:48Ce sont des marques françaises.
12:49Ce sont des chefs d'entreprise françaises.
12:51Ils ont une responsabilité qui est énorme.
12:53Voilà les débouchés pour l'acier en France.
12:56Ça ne sert à rien de nationaliser Mittal
12:58si demain les bobines d'acier
13:00ne servent pas à produire en France.
13:02C'est ce que j'allais vous dire.
13:03Des voitures, des moteurs,
13:05du bâtiment, des poutres pour le bâtiment.
13:07Eux, ils demandent à l'Union européenne
13:09de desserrer les normes.
13:11Oui, il y a besoin de desserrer les normes.
13:13Mais je vais vous dire autre chose.
13:14Le premier utilisateur d'acier,
13:17c'est le bâtiment.
13:18Quand le bâtiment va, tout va.
13:20Mais alors, quand il ne va pas,
13:21c'est la catastrophe.
13:22Outil Nord, dans le Nord,
13:23à Saint-Amand-les-Eaux,
13:24120 emplois menacés
13:26parce que, justement,
13:26le bâtiment ne va pas
13:27et parce que le groupe préfère délocaliser.
13:30Mais c'est bien pour ça
13:31que nous avons une responsabilité
13:33de réindustrialiser le pays,
13:35de produire ici.
13:36Et nous avons besoin pour cela
13:37de nos filières aciers,
13:39de gagner la bataille de l'acier.
13:41Et c'est pour ça que la nationalisation
13:43est un des moyens.
13:45Nationalisation, donc,
13:45c'est l'un des moyens.
13:46Question aussi sur ces normes.
13:49Je reviens sur leur demande.
13:50Aux deux patrons,
13:51ils sont habituellement concurrents,
13:52mais ils se mettent ensemble
13:53pour dire que l'industrie automobile
13:55est menacée.
13:56Et ils demandent donc
13:56à ce que l'Union européenne
13:58allège les normes,
13:59notamment environnementales
14:00et de sécurité.
14:01Ils disent que c'est responsable
14:02de la majeure partie
14:05des hausses de prix,
14:06in fine,
14:07des hausses de prix
14:08des automobiles
14:09pour les Européens.
14:10Moi, j'entends le discours
14:11sur les normes
14:11et que pour produire
14:12des petits véhicules légers,
14:14il n'y a pas forcément
14:15besoin des mêmes normes
14:16que les gros véhicules
14:17et les grosses berlines.
14:18D'accord, dont acte.
14:19Mais ce qui pèse le plus
14:21dans la production
14:22de ces véhicules,
14:23ce sont d'abord
14:24les marges à deux chiffres
14:25qu'exigent les actionnaires
14:26de ces deux groupes.
14:27On ne compte jamais
14:29le coût des dividendes versés
14:30dans chaque véhicule acheté.
14:32Moi, j'en connais
14:33des ouvriers de chez Renault
14:34qui disent
14:35qu'on produit des véhicules
14:36qu'on ne pourra jamais s'acheter
14:37tellement ils coûtent cher
14:38et tellement les exigences
14:40de rentabilité
14:41sont élevées.
14:42Je préfère qu'on produise
14:43beaucoup
14:43avec des marges
14:44plus faibles
14:45mais qu'on produise
14:46en France
14:47et avec des voitures
14:48moins chères.
14:49Gérald Darmanin
14:50dit qu'il n'y a plus
14:51un endroit safe
14:53en France.
14:54Ce sont ses mots.
14:55Plus un endroit sécurisé.
14:56On voit bien que
14:57dans la moindre petite
14:58bourgade de ruralité,
14:59ils connaissent la coke,
15:00le cannabis.
15:01Avant, la drogue,
15:01c'était dans les grandes villes.
15:02C'était le métro.
15:04Voilà ce que dit
15:05Gérald Darmanin
15:05sur la chaîne YouTube
15:06Légende.
15:07Il ajoute
15:07que ça s'est généralisé,
15:08ça s'est métastasé.
15:10La France est devenue
15:10beaucoup plus violente.
15:12Est-ce que vous êtes d'accord
15:12avec ce constat ?
15:13Je suis d'accord
15:14sur le constat
15:15que la question
15:16de la sécurité,
15:17des trafics de drogue,
15:18des trafics d'armes,
15:19des trafics d'êtres humains
15:20ne se sont jamais
15:22autant développés.
15:24Mais il est quand même
15:25gonflé,
15:25M. Darmanin,
15:27de faire ce constat-là.
15:28Lui qui a été
15:28ministre de l'Intérieur,
15:30ministre du budget,
15:31ministre depuis
15:338 ans maintenant,
15:35on se demande
15:36quel est son bilan.
15:37C'est d'abord à lui
15:38de se remettre en cause
15:39quand même.
15:40Il est responsable
15:40de cette politique
15:41en tant que ministre du budget.
15:43Qu'est-ce qu'il a fait ?
15:44Pourquoi il n'a pas donné
15:44plus de moyens
15:45justement au ministre
15:46de l'Intérieur de l'époque
15:47pour pouvoir embaucher
15:48et former plus de policiers ?
15:48Pourquoi il ne s'est pas
15:49rendu compte comme vous
15:50qu'il n'y avait pas
15:50de problème d'argent ?
15:51Pourquoi ?
15:51Oui mais vous savez
15:53l'argent,
15:53Mme de Malherme,
15:55quand il faut reconstruire
15:56un pays,
15:57on sait le trouver l'argent.
15:59Quand la France
15:59était exsangue
16:00et en ruine en 1945,
16:02on va fêter
16:02le 80e anniversaire
16:03de la libération,
16:04il n'y avait pas
16:05de problème d'argent
16:06parce qu'on a décidé
16:06de reconstruire la France.
16:08On a su construire
16:09des usines,
16:09on a su construire
16:10des voies ferrées,
16:11on a su construire
16:12des centrales nucléaires,
16:13on a su inventer
16:13la sécurité sociale
16:14avec Ambroise Croizat
16:16et on a su redresser
16:17le pays
16:17et aujourd'hui
16:18on vit encore,
16:19on vit encore
16:20sur ces immenses investissements.
16:21C'est la même ambition
16:22qu'on doit avoir
16:23pour le pays.
16:24C'est pour ça...
16:24Il y compris sur les questions
16:25de sécurité.
16:25Il y compris sur les questions
16:26de sécurité.
16:26Pour vous aujourd'hui,
16:27ça fait partie aussi
16:28des priorités ?
16:29La question de la sécurité,
16:30c'est la question
16:31des services publics.
16:32On a besoin
16:33dans notre pays
16:33de produire
16:34mais aussi de protéger.
16:36C'est la campagne
16:36que le Parti communiste français
16:38mène en ce moment
16:39avec des affiches,
16:39des tracts,
16:40des meetings que je fais
16:41produire et protéger
16:43en France.
16:44Ça veut dire
16:44des services publics
16:45qui nous garantissent
16:46la sécurité,
16:47la tranquillité
16:48mais aussi l'accès aux soins,
16:49l'accès à la formation,
16:50à l'école.
16:51On a besoin de gamins
16:52formés, d'ingénieurs,
16:54d'ouvriers, de soudeurs.
16:55– Précisément là-dessus,
16:56il y a cette proposition
16:57de loi contre les déserts médicaux
16:59qui arrive à l'Assemblée,
17:00une proposition portée
17:01par Guillaume Garraud.
17:02Il veut réguler
17:03l'installation
17:04des médecins
17:04sur le territoire.
17:05Le gouvernement
17:06ne soutient pas
17:07cette proposition de loi.
17:08Est-ce que vous appelez
17:09les députés de gauche
17:10à voter cette proposition ?
17:12– Je suis pour pousser
17:13le débat au maximum.
17:15Nous sommes co-signataires
17:17de ce texte de loi.
17:18Il y a besoin
17:19de pousser un petit peu
17:21pour faire en sorte…
17:22– Ça va pas pousser un petit peu ?
17:23– Pousser un peu,
17:24c'est-à-dire qu'il y a le débat
17:25sur est-ce qu'il faut
17:26des mesures contraignantes
17:27pour inciter les médecins
17:28à s'installer dans des déserts médicaux
17:30ou pas.
17:31Je pense qu'il faut pousser
17:33un petit peu
17:33parce que sinon,
17:34ça ne se fait pas naturellement.
17:37Mais je crois beaucoup plus
17:38dans des mesures incitatives
17:40pour inciter les médecins
17:41à venir dans les endroits
17:44où il n'y a pas de médecin aujourd'hui.
17:46Il faut en former beaucoup plus.
17:48Il manque de place
17:48dans nos facultés,
17:49dans nos hôpitaux.
17:51C'est le numerus apertus.
17:54C'est comme ça qu'il s'appelle.
17:55Donc on a du mal
17:55à former plus de médecins
17:56et donc allons-y,
17:58on en a besoin.
17:58– Donc en l'état,
17:59vous ne le votez pas ?
18:00Vous demandez
18:00à ce qu'on continue à débattre ?
18:02– Non, on appelle
18:03à voter ce texte, bien sûr.
18:05Mais c'est parce que
18:05j'entends les doutes
18:07chez les médecins
18:09mais aussi chez les étudiants.
18:11On a besoin
18:11que nos enfants
18:12aient envie de devenir médecins
18:14et donc il faut les accompagner.
18:16– Une question aussi
18:17sur le versement
18:18d'acomptes sur salaire.
18:20L'un des députés
18:21dit que les Français
18:22aimeraient pouvoir
18:23recevoir leur salaire
18:24à mi-mois
18:26ou au moins
18:26en percevoir une partie.
18:28Est-ce que vous vous dites
18:28que c'est une bonne chose ?
18:29– Mais ça, c'est un député
18:30de la majorité,
18:31M. Macron.
18:31Ça, c'est des députés
18:32qui trouvent des solutions
18:33pour ne pas augmenter les salaires.
18:34Ce que veulent les Français,
18:35c'est avoir plus
18:35à la fin du mois.
18:36Ce n'est pas avoir
18:37toutes les semaines.
18:38Si les accomptes,
18:40ça existe.
18:40Mais d'abord,
18:41il faut augmenter les salaires.
18:42Je trouve que c'est
18:43un retour en arrière.
18:44C'est un retour en arrière.
18:45C'est dans les années 70
18:46que ça a été mensualisé.
18:48Sinon, on n'a qu'à revenir aussi
18:49au salaire à la tâche,
18:51à la journée
18:52ou même à l'heure.
18:53Non, mais on n'est pas
18:55des tâcherons.
18:56On est des salariés,
18:57on est des ouvriers,
18:58on veut gagner
18:59un salaire correct
19:00à la fin du mois
19:01après avoir bien travaillé.
19:03Et les Français,
19:04on leur demande
19:04de travailler beaucoup,
19:06même plus longtemps.
19:07Donc d'abord,
19:08payez-nous correctement
19:09et c'est ce que nous demanderons.
19:10– Un dernier mot
19:10sur le mea culpa.
19:11Vous disiez,
19:12il devrait faire un mea culpa
19:13Gérald Darmanin.
19:14Il en fait un
19:14sur le fiasco
19:16de la finale
19:16de la Ligue des Champions
19:17qui avait opposé
19:18Liverpool au Real Madrid
19:20au Stade de France
19:20en 2022.
19:21Il avait affirmé
19:23à l'époque
19:23que ce qui avait causé
19:23ce fiasco,
19:24c'était le comportement
19:25des supporters anglais,
19:26la vente de milliers
19:27de faux billets.
19:27Il reconnaît aujourd'hui
19:28que ça n'était pas le cas.
19:30Mieux vaut tard que jamais.
19:31– Oui, mieux vaut tard que jamais.
19:32Mais j'aimerais bien
19:32qu'il fasse son mea culpa
19:33sur la mauvaise politique
19:35qui est menée en France
19:36en matière de sécurité
19:38et de tranquillité publique.
19:39Donnez des moyens,
19:40donnons des moyens
19:41à nos policiers,
19:42à nos gendarmes,
19:43à nos enquêteurs
19:44pour qu'ils puissent justement
19:45lutter contre tous les trafics,
19:47s'attaquer aux gros bonnets,
19:48s'attaquer au blanchiment
19:50de l'argent.
19:51C'est ça qu'il faut.
19:52Si on ne met pas
19:53plus de bleu dans la rue
19:54mais aussi plus de moyens
19:55d'enquête,
19:56plus de moyens
19:56pour aller chercher l'argent
19:58dans les paradis fiscaux,
20:00on sera toujours gangréné
20:01par des trafics.
20:02– Merci Fabien Roussel,
20:03secrétaire national
20:03du Parti communiste français.
20:05Je recommande votre dernier livre,
20:06Le Parti pris du travail.
20:07– C'est d'actualité quand même.
20:08– On en a effectivement
20:09entendu un morceau
20:10de votre plaidoyer
20:11pour ce travail
20:12et pour l'argent,
20:13il n'y a pas de problème d'argent.
20:14Il est 8h52
20:15et vous êtes bien sur AMC BFM TV.
20:16– Sous-titrage ST' 501