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Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, était l'invité de C’est pas tous les jours Dimanche, ce dimanche 4 mai

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Transcription
00:00Mon invité de la semaine, c'est le premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure.
00:04Merci d'être avec nous, député de Seine-et-Marne, premier secrétaire du PS.
00:08Vous publiez cette semaine, on va y revenir.
00:11Je reviens te chercher un livre très intime, on peut le dire, dans lequel vous évoquez notamment
00:15le parcours de votre père, qui est, si j'ose dire, né à l'extrême droite,
00:20qui est passé à gauche ensuite et qui est revenu à l'extrême droite à la fin de sa vie.
00:24On va revenir sur ce que ça vous donne comme vision peut-être de l'extrême droite
00:28et la façon de la combattre que vous pouvez développer.
00:31Mais avant cela, on va évoquer cette idée avancée ce matin par le Premier ministre François Bayrou,
00:37dont le casse-tête, c'est de trouver 40 milliards d'euros d'économie pour l'an prochain.
00:40Il met sur la table la piste d'un possible référendum sur un plan de réforme et un plan d'économie à faire.
00:48Est-ce que vous seriez favorable à un tel référendum ?
00:51Écoutez, ça me paraît assez farfelu en réalité.
00:55D'abord parce que le Premier ministre n'a pas le pouvoir de convoquer un référendum.
00:58C'est le Président.
00:59Je n'ai pas compris que le Président avait en tête ce type de référendum.
01:04Et par ailleurs, sur la loi de finances, qui est une loi très compliquée,
01:07où il faut regarder thème par thème, éducation, justice, police, tout ce que vous voulez,
01:13tous les sujets sur lesquels un budget doit apporter des réponses.
01:18Et vouloir le faire adopter d'un bloc me paraît assez peu sérieux.
01:22Maintenant, moi je n'ai jamais peur de ce que peuvent dire les Françaises et les Français.
01:27Et s'ils veulent aller au référendum, qu'il y aille.
01:29Pourquoi pas ?
01:29Chiche, vous dites ça.
01:30Mais il y a d'autres sujets qui mériteraient d'y figurer avant.
01:34Je pense notamment aux retraites, qui est une exigence posée depuis maintenant près de trois ans.
01:39Et je vois que le gouvernement a toujours aussi peur du suffrage des Français.
01:44Et donc j'aimerais que cette voie-là soit éventuellement empruntée par le gouvernement.
01:50Et que si François Bayrou a des fourmis dans les jambes,
01:53et s'il souhaite se confronter aux Françaises et aux Français,
01:56qu'il le fasse aussi sur les sujets qui ne l'arrangent pas.
01:59Un référendum sur le budget ou sur un plan de réforme d'économie ?
02:01Vous posez quelles questions concrètement ?
02:03Mais je ne sais pas.
02:04Tout ça me paraît assez hubesque en réalité.
02:07Je ne crois pas que ce soit autre chose qu'une façon pour lui d'expliquer qu'il entend durer
02:12et qu'il entend redonner la parole aux Françaises et aux Françaises sur un grand sujet.
02:15Vous diriez que c'est un écran de fumée ?
02:17Je crains que ce soit un écran de fumée et que ce soit très difficile de voter par oui ou par non
02:21un projet de budget qui engage l'ensemble des secteurs,
02:26donc vraiment de la défense jusqu'à l'éducation,
02:29en passant par tout ce que comprend un budget, c'est-à-dire la vie de la nation.
02:34Alors en revanche, il semble écarter la suppression de l'abattement de 10% pour les retraités
02:37et il écarte aussi l'idée de François Horeb Samen d'une contribution des Français
02:41pour financer les collectivités locales.
02:44Est-ce que ça, ça vous rassure ?
02:45Je vois qu'il a compris au moins une chose,
02:48c'est que quand on dit qu'on ne veut pas de nouvel impôt pour les Français,
02:52ce qu'il dit,
02:53et que ces ministres les uns après les autres viennent expliquer ce qu'ils veulent faire,
02:57c'est-à-dire prélever sur les classes populaires, sur la classe moyenne,
03:01je vois qu'il n'a pas non plus démenti celles et ceux qui parlent de revenir sur l'assurance chômage.
03:05Et que donc, la réalité, c'est que quand on veut prélever 40 milliards,
03:09ce qu'il entend faire,
03:11et qu'on ne veut pas prendre un centime sur les grandes fortunes
03:15ou sur les très grandes entreprises,
03:16forcément, l'argent, on le cherche ailleurs.
03:19Et ailleurs, c'est les prestations sociales,
03:21c'est l'accès aux soins,
03:23c'est aussi nos services publics,
03:26c'est tout ce qui, aujourd'hui, permet de vivre bien ensemble.
03:29Et donc, ce que je vois, c'est qu'il y a là une grande hypocrisie
03:33et que, malheureusement, François Bayrou n'a pas encore trouvé la piste
03:37qui nous permettrait de cheminer ensemble,
03:40parce que les économies, on peut en faire,
03:42mais pas à n'importe quelles conditions et pas sur n'importe qui.
03:44S'il veut économiser sur les aides qui sont accordées aux grandes entreprises
03:47et qui sont des effets d'aubaine chaque année,
03:49grand bien lui fasse, nous le suivrons.
03:51S'il veut dire qu'on peut économiser sur les niches fiscales,
03:55qui sont un scandale pour une part d'entre elles,
03:57parce qu'elles permettent à des gens qui sont très riches
03:59de défiscaliser une part de leurs revenus.
04:01Donc, s'il veut revenir sur une part de ce qu'on appelle les niches sociales,
04:05c'est-à-dire les exonérations de cotisations,
04:07qui sont le salaire différé qui permet de payer notre protection sociale...
04:10Donc, c'est une mauvaise idée de demander aux Français leur avis sur ce sujet-là ?
04:13Mais ça dépendrait de la question qu'ils poseraient.
04:16Mais si c'est pour nous dire, je vais vous faire très peur,
04:18on est dans une situation difficile, c'est vrai,
04:21mais si c'est pour nous dire que c'est à prendre ou à laisser
04:23et qu'il n'y a qu'une seule solution, la sienne,
04:25alors, effectivement, il prend un gros risque
04:27parce que nous dirons dans cette campagne-là,
04:29si elle existait un jour, ce que je ne crois pas,
04:31si elle existait un jour, nous expliquerions
04:33quelles sont les autres voies de passage possibles
04:35et qui sont des voies de passage solidaires
04:36et qui permettent de ne pas prélever sur l'immense majorité des Français,
04:40mais sur la petite partie qui s'enrichit crise après crise.
04:43Ça veut dire quoi ?
04:44Et qui a la possibilité de le faire grâce à un gouvernement
04:47qui a les yeux de chimène pour les plus...
04:50pour les dominants, pour celles et ceux qui ont déjà trop
04:53et qui veulent n'avantage encore.
04:53Olivier Faure, est-ce que quand on vous entend
04:55et on sait que vous êtes durci à l'égard du gouvernement,
04:57est-ce que ça veut dire que ce soir, vous nous dites
04:59que vous, les socialistes, vous n'avez finalement jamais été aussi proche
05:02de censurer François Bayrou et son gouvernement ?
05:05Mais je vous rappelle que nous avons censuré Michel Barnier,
05:09que nous avons ensuite accepté, dans une forme de deal avec le gouvernement,
05:13de négocier avec lui parce que nous voulions
05:15qu'il y ait un budget pour la France en échange de concessions.
05:18Des concessions, notamment sur les retraites, sur l'école,
05:22sur un certain nombre de sujets qui ont permis d'éviter le pire.
05:25Ça n'était pas la panacine.
05:26Mais le compte y est aujourd'hui ?
05:27Le compte n'y était pas.
05:28Déjà, mais nous avions aussi, en échange de ce bon procédé,
05:32si j'ose dire, il y avait aussi l'idée de ce qu'il a appelé
05:34un conclave sur les retraites pour revenir sur la réforme de Borne.
05:38Et dans tous les cas de figure, la possibilité que le Parlement
05:41soit in fine décisionnaire sur la réforme des retraites.
05:43Il a dit que les 62 ans, c'est impossible.
05:45Eh bien, ça, ce n'est pas possible.
05:46On ne peut pas convoquer des partenaires sociaux
05:48qui négocient encore actuellement
05:50et qui négocient toujours sur l'âge légal de départ à la retraite.
05:55J'ai eu tout à l'heure l'une des négociatrices,
05:57l'une des grandes négociatrices,
05:59qui m'a rappelé, qui m'a confirmé le fait que tout était sur la table
06:02et que tout allait y rester.
06:03Donc, vous dites quoi aujourd'hui ce soir ?
06:05La censure de François Bayrou est sur la table ?
06:07Si le gouvernement ne veut pas entendre
06:10ce que les syndicats ont à lui dire,
06:12s'il ne veut pas entendre ce que les Français lui ont déjà dit
06:14dans la rue et dans le vote,
06:16dans le vote qui est intervenu après la dissolution,
06:19eh bien, s'il n'entend pas,
06:20nous saurons nous rappeler à lui.
06:22Et effectivement, la censure, elle est sur la table.
06:25Et s'il ne respecte pas l'engagement qu'il a pris par écrit
06:27de faire en sorte que le Parlement soit le dernier décisionnaire
06:30sur la question des retraites,
06:31alors, moi, j'appellerais à la censure.
06:33On disait, Olivier Faure, qu'au cours de la manif du 1er mai,
06:36il y a des militants de votre parti, des militants socialistes,
06:38qui ont été pris à partie, justement,
06:41par des débordements en marge, effectivement,
06:44du défilé parisien.
06:46Il y en a même qui ont été frappés.
06:47C'est ce que nous disait Emma Raffovitz,
06:48qui est une députée européenne de votre parti,
06:50qui était sur ce plateau avec nous le soir du 1er mai.
06:52Parmi eux, il y a eu aussi Jérôme Guedj, député socialiste,
06:55qui a été chahuté pour la deuxième fois en une semaine.
06:57C'était le cas la semaine dernière
06:58lors du rassemblement contre l'islamophobie.
07:01Chahuté deux fois dans des rassemblements dits de gauche.
07:05Alors, Jérôme Guedj a déploré sur les réseaux sociaux,
07:07je cite, qu'il n'y ait pas eu un appel de votre part
07:09pour le porte-parole du PS.
07:12Est-ce que vous avez retrouvé son numéro de téléphone ?
07:14Mais oui, je lui ai même écrit, il ne m'a pas répondu.
07:16Donc, c'est pour vous dire qu'en fait, c'est assez malheureux.
07:20Et j'aimerais qu'on n'instrumentalise pas ces moments
07:21qui sont des moments difficiles.
07:22Vous les instrumentalise ?
07:24Moi, Jérôme Guedj, je l'ai défendu à chaque reprise.
07:26Je l'ai défendu publiquement.
07:28Après la première manifestation dont vous dites
07:30qu'il a été chahuté, dans la seconde,
07:32c'est-à-dire celle du 1er mai,
07:33où j'ai encore rappelé qu'il était insupportable
07:35de voir Jérôme Guedj et tous les autres,
07:38parce qu'en l'occurrence, ce n'était pas Jérôme Guedj seulement.
07:39Il y a des images, il a été chahuté.
07:41Bien sûr qu'il a été chahuté,
07:42comme tous ceux qui ont pris des tirs de mortier,
07:45qui se sont fait taper dessus,
07:46qui ont été chargés par les blackbuff.
07:49Vous dites, je ne veux pas qu'on instrumentalise ça.
07:51C'est-à-dire quoi, que Jérôme Guedj instrumentalise cela ?
07:53Je veux dire que quand il dit que je ne l'ai pas appelé,
07:56je dis que moi, je lui ai écrit,
07:58je dis aussi que je l'ai défendu à chaque reprise
08:01et que ce n'est pas, en fait, de bonne manière
08:04que d'expliquer que je serais indifférent à son sort.
08:07Alors pourquoi est-ce qu'il fait ça, monsieur ?
08:08Mais je n'en sais rien.
08:08Il y a des congrès qui viennent peut-être,
08:10on n'en sait rien.
08:10Peu importe.
08:11C'est un petit jeu politique ?
08:12Ce que je dis là...
08:13C'est une manœuvre contre vous.
08:14Non mais dites-nous franchement.
08:15C'est une manœuvre contre vous
08:16qui êtes candidat à votre reconduction à la tête du PS ?
08:18Non, je ne veux pas rentrer dans cette polémique.
08:23Ce que je dis, c'est que je défendrai toujours
08:25le droit à manifester de toutes celles et ceux
08:27qui ont leur place dans ces manifestations.
08:30Et quand Jérôme Gage vient saluer la mémoire
08:33de Boubacar Sissé,
08:35de Boubacar Sissé,
08:36eh bien, il est normal qu'il soit présent
08:39et c'est bien qu'il soit là.
08:40Quand il est là le 1er mai
08:41pour défendre les travailleuses et les travailleurs de ce pays,
08:44défendre leur droit à la retraite,
08:46défendre leur droit à des salaires décents,
08:48défendre leur droit à une vie au travail
08:50qui soit une vie digne,
08:52eh bien, sa place est là aussi.
08:54Et je le dis avec force
08:55parce que je ne comprends pas
08:57qu'on puisse à chaque étape tout mélanger.
09:00Et alors, pourquoi c'est lui qui est pris pour cible ?
09:01Mais il n'est pas le seul à avoir été pris pour cible
09:03ce dimanche, ce jeudi, pardon.
09:05Les deux fois ?
09:07Eh bien, il a été pris pour cible
09:08pour ses prises d'opposition
09:09parce que parfois, il est assimilé à tort
09:12à la politique que mène le gouvernement
09:16de Benyamin Netanyahou
09:17alors que Jérôme Gage ne s'est jamais prononcé
09:20en faveur de Benyamin Netanyahou.
09:22Et pourquoi c'est lui qui est pris à partie ?
09:23Mais je crains qu'il ne soit assimilé,
09:26mais pas que lui.
09:27Malheureusement, je vois qu'Ema Raffovitch
09:29est assis sur les réseaux sociaux
09:30très souvent pris à partie parce que...
09:33L'année dernière, c'était Raphaël Glucksmann, rappelez-vous.
09:34Raphaël Glucksmann l'a été aussi, bien sûr,
09:36et qu'ils sont à chaque fois assimilés
09:38à la politique de Benyamin Netanyahou.
09:40Et pourquoi ce sont eux qui sont assimilés ?
09:41On va se dire franchement les choses.
09:42Ceux qui confinent à l'antisémitisme parce que...
09:44Qui confinent ?
09:45Je ne peux pas dire que ça l'est.
09:47Pour vous, ce n'est pas de l'antisémitisme ?
09:49Je ne sais pas qui sont ces gens.
09:50Je ne sais pas ce qu'ils pensent.
09:52Je ne sais pas...
09:53Vous avez parlé, je cite,
09:54de la violence de fanatiques qui ne servent aucune cause
09:56et détruisent les combats collectifs.
09:57Oui, absolument.
09:58Qui sont ces fanatiques ?
09:59C'est des Black Blocs ou c'est des militants de gauche ?
10:01Pour moi, ce sont des Black Blocs.
10:02C'est ce qu'on m'a dit.
10:03Je n'y étais pas.
10:03J'étais à Dunkerque au même moment.
10:05Et Marafovitch, votre députée européenne
10:06qui était à votre place, dit
10:07c'était la France insoumise.
10:09Pour vous, non.
10:10Mais je n'en sais rien.
10:11Je n'y étais pas.
10:11Ce que je dis, c'est que ceux qui ont chargé
10:13et ceux qui ont été violents vis-à-vis du stand du Parti Socialiste...
10:19Il n'y avait pas de Black Blocs à la manif contre l'islamophobie, par exemple ?
10:22Je ne sais pas s'il y avait des Black Blocs à la manif...
10:25Je ne suis pas le ministre de l'Intérieur.
10:28Je ne peux pas vous dire tout ça.
10:29Ce que je vous dis, c'est que là,
10:30il y avait des Black Blocs qui se sont regroupés
10:32et qui ont chargé.
10:33Et donc, ce sont ces Black Blocs
10:35qui ont été les auteurs d'un assaut
10:37contre celles et ceux qui, militants,
10:40ont été, pour certains d'entre eux,
10:42victimes de coups, de blessures.
10:44J'ai téléphoné à une part d'entre eux.
10:46Certains sont devenus, en fait,
10:47ont maintenant des vrombissements dans l'oreille
10:49parce qu'ils ont reçu des pétards.
10:52D'autres ont reçu des coups.
10:55Rien de grave, fort heureusement.
10:57Mais la réalité, c'est qu'il y a eu
10:59une manifestation de violence
11:00qui est insupportable, indigne
11:02et qui détruit les combats collectifs.
11:04Olivier Faure, est-ce qu'il y a un antisémitisme de gauche ?
11:07Bien sûr qu'il y a l'antisémitisme de gauche.
11:08L'antisémitisme, il traverse toutes les classes
11:10de population et qui est parfois visible
11:14contre Jérôme Gage, contre Raphaël Glucksmann,
11:16contre Imarafowicz, contre toutes celles et ceux
11:18qui portent un patronyme
11:20qui les renvoie à l'idée de leur judéité.
11:23Mais bien sûr que cet antisémitisme,
11:24il existe partout.
11:26Il existe depuis toujours, à l'extrême droite,
11:28comme à gauche.
11:29Même si, je regrette que l'extrême gauche,
11:32pendant longtemps, elle était dirigée par qui ?
11:34Elle était dirigée par Daniel Ben Saïd,
11:35par Alain Krivine, par Henri Weber.
11:38Justement parce que, pendant longtemps,
11:40l'extrême gauche a été le refuge d'une part
11:42des Juifs de France qui considéraient
11:44que l'extrême gauche était la puissance antifasciste
11:47qui devait permettre de repousser
11:49le plus loin possible le fascisme.
11:50Et je regrette qu'aujourd'hui,
11:52malheureusement, il y ait une partie d'entre eux
11:54qui bascule dans l'antisémitisme.
11:55Une partie, citons-les clairement, pour vous,
11:57c'est qui ? C'est des partis politiques ?
11:58Une partie, il y a des gens, des individus,
12:00qui s'expriment et qui, malheureusement,
12:02sont antisémites.
12:05Que voulez-vous que je vous dise ?
12:06En fait, je ne peux pas vous lancer de nom
12:10ni même d'organisation,
12:11parce que je ne connais pas d'organisation
12:13qui revendique l'antisémitisme.
12:15Mais ce que je vous dis, c'est que, bien sûr,
12:16qu'il y a des antisémites dans toutes les couches
12:18de la société, et y compris à gauche.
12:20Olivier Faure, est-ce que vous êtes favorable,
12:22je cite, à la mise en place d'un cordon sanitaire
12:24autour de la France insoumise,
12:25comme le demande Laurent Wauquiez,
12:26ce matin dans les colonnes du JDD ?
12:28Aucun accord n'est possible, dit-il,
12:30avec un parti qui attaque les fondements
12:31même de la République.
12:33Non, mais je ne sais pas qui attaque
12:34les fondements de la République,
12:35mais Laurent Wauquiez est assez bien placé
12:37pour en parler.
12:38Enfin, franchement, celui qui,
12:41parce qu'il est en Congrès,
12:42se sent obligé à une surenchère permanente,
12:45celui qui, dans l'heure actuelle,
12:46annonce tout simplement qu'on va mettre
12:47maintenant les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon
12:50pour ouvrir un nouveau bagne.
12:51Enfin, franchement, qui est contre la République ici ?
12:54Moi, ce que je vois, c'est qu'il y a des excès
12:55à la France insoumise.
12:56J'ai des sujets de divergence nombreux avec eux.
13:00Mais enfin, je sais que c'est un parti
13:02qui, dans la tranchée, défend la République.
13:05Alors que je vois qu'en face,
13:06il y a des gens qui, aujourd'hui,
13:07sont prêts à tout s'aborder
13:09de tous les principes.
13:09Un cordon sanitaire autour de l'EFI,
13:10vous dites quoi ?
13:11Mais je dis non, évidemment.
13:12Ce parti-là ne mérite pas un cordon sanitaire.
13:14Et je vois qu'aujourd'hui,
13:16M. Wauquiez,
13:17comme ses amis de la droite
13:19dite républicaine,
13:20qu'est-ce qu'ils font ?
13:21Ils reviennent sur tous les principes
13:23qui sont les principes
13:23qui vont de la République.
13:24Et je vois aussi que, pour le coup,
13:27pour l'extrême droite,
13:28ils n'ont plus rien à dire.
13:29Parce qu'en réalité,
13:30ils leur font les yeux doux
13:31en permanence et reprennent
13:33chacun de leurs slogans,
13:34chacun de leurs thèmes,
13:35chacune de leurs propositions.
13:36Et c'est, en réalité,
13:38une dérive continue
13:39vers l'extrême droite de la droite.
13:40Olivier Faure, j'évoquais cet ouvrage
13:41que vous publiez,
13:42« Je reviens te chercher ».
13:44Vous évoquez plus particulièrement
13:45votre père, justement,
13:47né à l'extrême droite,
13:48qui est passé à gauche,
13:49qui est revenu ensuite
13:50à l'extrême droite.
13:51Vous évoquez votre parcours,
13:52vos relations avec la gauche,
13:54vos relations notamment aussi
13:55avec Jean-Luc Mélenchon.
13:57Il est incapable,
13:58dites-il,
13:58dites-vous,
13:59de conduire la gauche
14:00à la victoire
14:01du fait de ses choix politiques.
14:03C'est ce que vous dites
14:03dans votre livre.
14:04Est-ce que ça veut dire
14:05que plus jamais,
14:07il n'y aura d'alliance
14:08avec Jean-Luc Mélenchon ?
14:10Mais vous avez une obsession
14:11pour la France insoumise.
14:13Je comprends.
14:13Non, mais ça,
14:14c'est vous qui l'écrivez.
14:15Mais oui, mais je crois avoir écrit clair.
14:16Il est incapable
14:16de conduire la gauche
14:17à la victoire
14:18du fait de ses choix politiques.
14:18Ce que je vous dis,
14:20c'est qu'en réalité,
14:21Jean-Luc Mélenchon
14:22est un candidat de premier tour
14:23qui a, à plusieurs reprises,
14:25fait la démonstration
14:26de sa capacité
14:26à attirer à lui
14:27un grand nombre
14:28d'électrices et d'électeurs.
14:29Même s'il n'a pas passé
14:30le cap du premier tour,
14:32imaginez que demain,
14:33il le passe.
14:34Que se passerait-il,
14:38ce que tout le monde peut craindre,
14:40c'est qu'il coagule
14:42la droite à l'extrême droite
14:43et que, tout ensemble,
14:45eh bien,
14:46elles se mettent
14:46à voter pour l'extrême droite.
14:48Pour vous, ça ne fait aucun doute
14:49qu'en cas de second tour
14:49entre Jean-Luc Mélenchon
14:50et l'extrême droite,
14:51c'est l'extrême droite
14:51qui l'emporte.
14:52Je crains effectivement
14:53que l'extrême droite
14:54l'emporte,
14:55et même largement
14:55parce qu'aujourd'hui,
14:56dans ce pays,
14:57vous avez des rapports de force
14:58que chacun connaît
14:59et dont tout le monde sait
15:00ce qu'ils sont.
15:02Et donc,
15:02Jean-Luc Mélenchon,
15:03au second tour,
15:04est incapable
15:08dans un front républicain
15:10pourrait éviter
15:11la victoire de l'extrême droite.
15:11Mais ça veut dire
15:12plus jamais d'alliance avec lui
15:13ou une alliance
15:14est toujours possible ?
15:15Mais je viens de vous répondre,
15:16je viens de vous dire
15:17que je ne souhaite pas
15:18que Jean-Luc Mélenchon
15:19soit le candidat de la gauche.
15:20D'ailleurs, lui-même
15:21a expliqué Urbi et Torbi.
15:24Personne ne peut dire
15:25qu'il ne parle pas assez fort.
15:26Il a dit qu'il voulait
15:27un candidat
15:28et que ce serait un candidat
15:29qui porterait son projet.
15:31Tout le monde a compris
15:31qu'il pensait beaucoup
15:32à lui-même.
15:33Et moi, je plaide
15:34pour un candidat
15:35qui puisse rassembler
15:36un espace
15:36qui va de Ruffin
15:37à Glucksmann.
15:38Mais quand on vous entend,
15:39c'est que c'est donc juste
15:40pour des raisons électorales
15:41parce que vous dites
15:42qu'il ne gagnera pas
15:42au second tour.
15:44Ce n'est pas pour des raisons
15:45idéologiques.
15:46Sur le plan idéologique,
15:46vous êtes sur la même ligne
15:47que lui.
15:48Mais je crois que vraiment...
15:49Je sais bien que vous voulez
15:51penser à chaque fois...
15:51Puisque vous évoquez la question,
15:52vous dites,
15:53c'est parce qu'il ne peut pas
15:53l'emporter au second tour.
15:54Mais je vous dis qu'effectivement,
15:55il ne peut pas l'emporter
15:56au second tour.
15:56En revanche, sur le plan idéologique...
15:58Mais à l'Assemblée,
15:59tous les jours,
15:59il y a des points d'accord
16:00avec l'AFI.
16:02Tous nos députés votent
16:03chaque semaine
16:03des amendements communs
16:04avec la France Insoumise.
16:06Il y a donc des points
16:07de convergence qui existent
16:08sur notamment
16:09la question sociale,
16:10sur la question fiscale.
16:11Mais il y a aussi
16:12des points de désaccord
16:12qui existent aussi
16:13et qui font que nous ne sommes
16:14pas candidats ensemble
16:15et que je ne souhaite pas
16:16que nous soyons candidats ensemble
16:17à la prochaine présidentielle.
16:18Alors, vous évoquez
16:19cette primaire de la gauche
16:20qui, à vos yeux,
16:21vous le souhaitez,
16:22irait de Ruffin à Glucksmann.
16:24Dans votre livre,
16:25je disais,
16:25donc, vous évoquez votre père
16:26et vous dites
16:27qu'à la différence de votre père,
16:28je vous cite,
16:29je veux le pouvoir,
16:31celui de changer
16:32le cours des choses,
16:33je veux cette revanche.
16:34Est-ce que, donc,
16:35vous souhaitez être
16:36le candidat du PS
16:37à la prochaine élection présidentielle ?
16:39Vous avez l'air
16:39de tout ramener
16:40à des questions.
16:40Mais non, mais j'ai bien lu.
16:42Est-ce que j'ai bien lu ?
16:43C'est bien vrai.
16:43Est-ce que Olivier Faure
16:44j'ai bien lu ?
16:45Je veux le pouvoir.
16:46Pourquoi je dis ça ?
16:46Est-ce que j'ai bien lu ?
16:47Oui, bien sûr,
16:47vous aviez bien lu.
16:48Ce que je dis,
16:49mais il faut l'expliquer avant,
16:50c'est que mon père a fait,
16:52enfin, d'abord,
16:57très classique.
16:58Mon arrière-grand-père
16:58était à l'action française
17:00et donc, on était au cœur
17:02de ce qu'est l'extrême droite française.
17:02Mais il n'y a pas de honte
17:03à vouloir le pouvoir
17:04et à l'exercer
17:04pour changer son pays.
17:05Mais non, j'y viens.
17:06Ce que je dis simplement,
17:07c'est que mon père
17:08est passé par la gauche.
17:09Et c'est ce que j'écris
17:10dans le livre.
17:11Et qu'il a,
17:12malheureusement ou heureusement,
17:13je ne sais pas,
17:14en tout cas,
17:14il a très vite quitté
17:15les organisations syndicales
17:16et politiques
17:16dans lesquelles
17:17il ne se retrouvait pas
17:18très vite lassé
17:21par les guerres internes,
17:22etc.
17:22Et donc,
17:23mon père a continué
17:25dans une forme
17:26d'autogestion,
17:27écris-je dans le livre,
17:29à vivre selon les principes
17:31qu'il avait amené à la gauche.
17:32à réparer des vélos
17:33pour les plus démunis.
17:34Exactement,
17:34à faire en sorte
17:35de s'occuper
17:36des enfants du quartier,
17:37etc.
17:37Et je dis que,
17:38contrairement à lui,
17:40moi, je n'ai pas voulu
17:40me limiter
17:41à ce qu'on pourrait considérer
17:43comme étant de l'ordre
17:43de l'action individuelle,
17:45mais de chercher
17:46à prendre le pouvoir
17:47pour pouvoir,
17:48effectivement,
17:48à une échelle
17:49qui est celle d'un pays
17:50et même demain
17:51à l'échelle d'un continent,
17:52faire en sorte
17:53que le monde puisse changer.
17:55Et Olivier Faure,
17:55l'élection qui structure
17:57tout en France,
17:58on peut le déplorer,
17:59mais c'est comme ça.
18:00Celui qui a le plus de pouvoir,
18:01c'est le président de la République.
18:02Si vous dites,
18:03donc vous me confirmez
18:04que j'ai bien lu
18:04« je veux le pouvoir »,
18:06pourquoi vous nous dites,
18:07pourquoi vous semblez,
18:08comme le dit parfois
18:09Jean-Luc Mélenchon,
18:10avoir des pudeurs de gazelle,
18:11de dire « oui,
18:12je me prépare
18:13à l'élection présidentielle ».
18:14Je n'ai aucune pudeur,
18:15mais je vais vous répondre.
18:18Je n'ai aucune pudeur,
18:19mais ce que je crois,
18:20c'est qu'il y a aujourd'hui
18:22un nombre de candidats à gauche
18:24qui se multiplient chaque jour
18:26et qui est inversement proportionnel
18:30à nos chances de victoire.
18:32Et donc ce que je dis,
18:33c'est qu'avant que chacun
18:35se proclame candidat
18:36à l'élection présidentielle,
18:37et j'envoie beaucoup trop,
18:38mais laissez-moi finir,
18:40je vous dis simplement
18:41qu'il y a des gens
18:42qui se proclament tous les jours,
18:44mais qu'aucun d'entre eux
18:45n'est capable de faire
18:46la démonstration
18:47qu'ils pourraient être
18:47au second tour.
18:48Moi, ce que je veux,
18:49c'est d'abord réussir
18:50le rassemblement
18:51de cette gauche
18:52qui va de Ruffin à Glucksmann
18:53et que nous puissions ensuite
18:55choisir au sein de cet espace
18:57celui ou celle
18:58qui est le plus à même
19:00de nous conduire
19:01au second tour
19:01et de l'emporter.
19:02Si j'étais celui-là,
19:04Guillaume Daré,
19:05je ne me déroberais pas
19:06et j'irais jusqu'au bout.
19:08Mais s'il y a quelqu'un
19:09qui est mieux placé que moi,
19:11qui me donne davantage
19:12de raisons de penser
19:13que nous pourrions gagner
19:14avec lui ou avec elle,
19:16alors je le soutiendrai
19:17de toutes mes forces.
19:17Donc, si j'ai bien compris.
19:19Parce qu'à un moment,
19:20quand on a de vrais enjeux,
19:21de vrais défis,
19:22et les défis,
19:22ce n'est pas seulement
19:23l'extrême droite au pouvoir,
19:24c'est aussi le réchauffement climatique,
19:25c'est aussi ces gens
19:26qui n'arrivent pas
19:26à finir leur fin de mois,
19:27c'est aussi tout ce que nous vivons
19:29avec des gens qui nous disent
19:31à quel point ils vivent mal,
19:32eh bien, je ne peux pas prendre,
19:34je ne veux pas prendre en otage
19:35qui que ce soit
19:36avec des ambitions démesurées.
19:36Vous ne vous défilerez pas,
19:37donc on peut se le dire franchement.
19:39Est-ce que vous vous préparez
19:40à l'élection présidentielle ?
19:42Mais je souhaite
19:42que toutes celles et ceux
19:43qui ont des responsabilités
19:44aujourd'hui...
19:45Vous ne répondrez pas, hein ?
19:46Mais non, je vous ai répondu,
19:48je vous ai dit.
19:48Donc oui ou non ?
19:49Si je suis celui-là,
19:50à un moment donné,
19:51j'irai,
19:52je ne me déroberai pas.
19:53S'il y a quelqu'un
19:53de mieux placé que moi
19:54et qui me garantit
19:56qu'il mènera
19:56à une politique de gauche,
19:57effectivement,
19:58je le choisirai
19:59et je le défendrai
19:59de toutes mes forces.
20:01Voilà ce qu'est mon engagement.
20:03Si j'ai écrit ce livre,
20:04c'est parce que je crois
20:05que la menace est réelle
20:06aujourd'hui
20:06d'avoir une extrémate
20:07au pouvoir.
20:08Et ce n'est pas seulement
20:08en France que ça se passerait.
20:10C'est-à-dire que ce serait
20:10un jeu de domino.
20:11D'abord la France,
20:12puis d'autres pays,
20:13comme ça a été le cas déjà,
20:14en Hongrie, en Italie,
20:15en Autriche, aux Pays-Bas.
20:16Bref, aux Etats-Unis,
20:18on pourrait continuer
20:19le tour du monde.
20:20En Argentine,
20:20on peut le dire aussi
20:21de la Russie.
20:22Moi, je ne veux pas de cela.
20:23Et je sais que l'hiver
20:25peut venir
20:25et qu'il peut nous saisir.
20:28Et donc,
20:28plutôt que de chercher
20:29à jouer aux petits chevaux
20:30comme beaucoup d'autres le font,
20:32eh bien moi,
20:33je souhaite jouer
20:33l'équipe de la gauche
20:35qui gagne
20:36et non pas celle
20:37qui se complaît
20:37dans le témoignage
20:38et dans les égaux démesurés,
20:41ce qui me paraît insensé
20:43et inapproprié
20:44dans un moment
20:44comme celui que nous traversons
20:45où le monde bascule.
20:47Olivier Faure,
20:47il y a un débat sémantique
20:48au sein du gouvernement.
20:49D'un côté,
20:49François Bayrou
20:50qui assume d'utiliser
20:51le terme d'islamophobie
20:52et qui dit
20:53qu'il faut avoir le courage
20:54de dire les choses
20:54telles qu'elles sont.
20:55Et celle de Bruno Rotaillot
20:56qui juge que c'est un terme
20:57qui est forgé
20:57par les frères musulmans.
20:59Vous, on vous a entendu
20:59employer le terme
21:01d'islamophobie.
21:02Est-ce que vous êtes
21:02instrumentalisé
21:03par les frères musulmans ?
21:04D'abord, c'est faux
21:05que historiquement,
21:05ce soit les frères musulmans
21:06qui les lancez,
21:07mais peu importe.
21:08Moi, je n'aimais pas ce terme
21:09parce qu'il donnait
21:10le sentiment
21:10qu'il y avait
21:12la possibilité
21:13de considérer
21:15que la critique
21:16d'une religion
21:17était une forme
21:19de racisme.
21:20Donc ça,
21:20vous partagez ça
21:21avec Bruno Rotaillot ?
21:22Avec beaucoup d'autres.
21:24Or, je considère
21:25qu'on peut critiquer
21:27la religion chrétienne,
21:28la religion juive,
21:29la religion musulmane,
21:31la religion bouddhiste.
21:32En fait, on peut critiquer
21:32toutes les religions
21:33et c'est ce que permet
21:35une société laïque.
21:37Mais ce que j'observe aussi,
21:39c'est que d'abord,
21:40le crime qui s'est commis
21:41dans une mosquée
21:42et qui est en fait filmé
21:45fait apparaître clairement
21:46une dimension
21:47qui est là,
21:48islamophobe.
21:49Et je remarque aussi
21:50que toutes les grandes
21:51institutions internationales
21:52utilisent le terme
21:53qui est devenu
21:54le terme consacré
21:55pour dire que
21:55quand on attaque
21:56les musulmans,
21:57eh bien, il y a là
21:58une forme d'islamophobie.
21:59Donc, plutôt que de jouer
22:00sur les mots
22:01et de ne pas vouloir...
22:03Enfin, moi,
22:03ce qui me...
22:04Enfin, toujours pareil,
22:05on est toujours dans un...
22:06Enfin, on est en France,
22:07je sais bien,
22:07mais enfin,
22:08arriver à polémiquer
22:09pendant trois jours
22:09sur un mot
22:11et pendant ce temps-là
22:12à terre,
22:12le crime odieux
22:13qui a été celui
22:15qui a mis fin
22:17au jour à Boubacar Sissé,
22:18franchement,
22:19je trouve que là aussi,
22:19on est à côté de la plaque.
22:20Il y a un moment
22:21où on arrête
22:21avec les polémiques inutiles
22:23et qu'on dise les choses.
22:24Dans notre pays,
22:25il y a un problème
22:26avec antisémitisme,
22:27on en a parlé.
22:28Il y a un problème aussi
22:29avec, appelez-le comme vous voudrez,
22:31la haine anti-musulmans
22:33ou l'islamophobie.
22:34Il y a un problème
22:35de racisme généralisé
22:36et de gens qui sont...
22:37Question courte.
22:37Réponse courte, Olivier Faure.
22:38Justement,
22:39le ministre de l'Intérieur,
22:40Bruno Rotailleux,
22:40a annoncé chez nos confrères
22:41de RMC
22:42qu'il souhaite interdire
22:43le voile à l'université,
22:43ce qui n'est pas le cas actuellement.
22:45Pourquoi vous y opposez ?
22:47Parce que je suis un laïc.
22:49Et que la laïcité,
22:51c'est l'État qui est laïc.
22:52La seule exception,
22:53ce sont les élèves mineurs
22:54qui sont donc
22:56les élèves maternelles
22:57jusqu'au lycée.
22:58Parce que c'est
22:58le sanctuaire républicain
23:00pendant lequel
23:01on apprend aux enfants
23:03à s'émanciper
23:04de leurs propres conditions
23:05personnelles, familiales,
23:06où on leur donne
23:07à voir l'étendue
23:09de ce qui existe,
23:10y compris en termes
23:10d'idées et de religions.
23:12Mais quand vous êtes majeur,
23:13vous faites vos choix vous-même
23:14et si vous voulez faire
23:15le choix d'être musulman
23:16et voilé,
23:17vous faites le choix
23:17d'être musulman et voilé.
23:18Ça ne veut pas dire
23:19qu'on accepte,
23:19ça ne veut pas dire
23:20qu'on trouve ça génial,
23:20ça veut dire que chacun
23:21est libre dans ce pays
23:23de vivre selon ses convictions.
23:24Olivier Faure,
23:25dans votre ouvrage,
23:25vous dites donc
23:26l'extrême droite,
23:26je la connais de l'intérieur,
23:27je ne la fantasme pas,
23:29j'en ai appris
23:29les ressorts profonds.
23:30Est-ce que l'extrême droite
23:31de votre père,
23:33c'est la même aujourd'hui
23:33que celle de Marine Le Pen
23:34et Jordan Bardella ?
23:35Oui.
23:36Oui, bien sûr.
23:37Bien sûr,
23:38parce que cette extrême droite-là,
23:39elle n'a pas disparu.
23:40Elle a euphémisé les mots,
23:43elle a retourné les concepts,
23:44elle est devenue
23:45par opportunisme laïque,
23:47mais laïque pour qui ?
23:48Laïque uniquement
23:49par rapport aux musulmans,
23:50elle est féministe
23:51mais uniquement
23:51par rapport aux musulmanes,
23:53elle est pour la souveraineté populaire
23:56mais uniquement
23:57pour défoncer l'état de droit,
23:59elle est en fait
24:00à chaque fois
24:00à retourner les principes
24:02que nous avons patiemment construits
24:03pendant plus d'un siècle,
24:04elle les retourne
24:05contre les républicains eux-mêmes.
24:06Voilà ce que l'on peut observer,
24:07mais elle n'a pas changé.
24:09L'extrême droite,
24:09sa matrice originelle,
24:12c'est forcément,
24:13c'est l'idée
24:13d'une France éternelle
24:14qui n'a besoin de personne,
24:16qui ne s'enrichit de personne
24:17et qui déteste
24:18tout ce qui n'est pas elle.
24:19Jordan Bardella avance ses pions,
24:20on l'a vu,
24:20Marine Le Pen
24:21dans l'État
24:21ne peut pas être candidate.
24:22Est-ce que vous vous dites,
24:23on sait qu'il a une ligne
24:24plus libérale,
24:24entre guillemets,
24:25moins adressée aux classes populaires,
24:26est-ce que vous vous dites
24:27que c'est l'opportunité
24:28pour la gauche
24:29d'essayer d'aller recongruire
24:30une partie des classes populaires
24:37que j'ai écrites ?
24:38C'est que moi,
24:38je ne me résous pas.
24:40Parce que vous avez parlé
24:41beaucoup de mon père,
24:42mais j'ai aussi une mère
24:43que j'adore
24:44et qui peut-être
24:45ce soir me regarde.
24:46Et donc,
24:47qui est elle
24:48qui vient du Vietnam.
24:50Et le miracle
24:51de ma naissance,
24:52c'est l'histoire
24:53d'un père
24:53qui vient de l'extrême droite
24:54et qui se marie
24:55avec une Asiatique
24:56et qui ont vécu ensemble
24:58toute leur vie.
24:59Et ça a été une histoire
25:00d'amour exceptionnelle
25:01et y compris
25:02mon grand-père
25:03qui avait accueilli
25:04ma mère
25:05peut-être un peu froidement,
25:07tout ça est raconté
25:08dans le livre,
25:09a fini par l'aimer.
25:11Et moi,
25:11j'ai grandi avec cette idée-là
25:12que même l'impossible
25:14pouvait devenir possible
25:15à la condition de l'amour,
25:17parfois,
25:18mais à la condition
25:19du combat politique aussi.
25:20Et ce que je voudrais
25:21expliquer à nos concitoyens
25:22aujourd'hui,
25:23c'est ce que je fais
25:23longuement dans ces pages,
25:24c'est d'expliquer aussi
25:26ce qu'est notre histoire,
25:28celle du colonialisme,
25:29celle d'un empire,
25:30deuxième empire mondial
25:31après les Britanniques
25:32et qui s'est forgé
25:34aussi comme cela,
25:35mais qui a aussi
25:36beaucoup de problèmes
25:37à régler avec son histoire
25:37et qui doit maintenant
25:39faire un retour
25:40sur son passé
25:40et avancer
25:41dans une société
25:42qu'il faut accepter
25:43comme métissée,
25:44comme pluriculturelle,
25:46plurireligieuse
25:47et qui s'est beaucoup,
25:49beaucoup enrichie
25:50de celles et ceux
25:50qui sont venus,
25:52couche après couche,
25:53de population,
25:54vivre dans nos quartiers
25:57et tout ça
25:58avec la plus grande
25:59grande sérénité
26:02la plupart du temps.
26:03et qui sont en colère
26:08et qui ont besoin de
26:10être un soutien
26:11de d'oublim,
26:11de smartphone,
26:12de l'écrivain,
26:12donc il y en a
26:13que elle a fait
26:13un soutien de l'écrivain,
26:15de l'écrivain,
26:15d'adamné,
26:16d'écrivain,
26:17d'où
26:17et qui ont un soutien,
26:18de l'écrivain,

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