• il y a 6 mois
Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti Socialiste et député sortant de Seine-et-Marne, était l’invité du Face-à-Face sur BFMTV - RMC.

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Transcription
00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Olivier Faure.
00:04Bonjour Apolline de Malheur.
00:05Vous êtes le premier secrétaire du Parti Socialiste et donc membre désormais de ce nouveau Front Populaire.
00:11Front Populaire qui, pour la première fois hier soir, tenait meeting commun.
00:15Ça se passait à Montreuil, à côté de Paris. Vous étiez tous ensemble.
00:19On va voir si, au-delà de l'image, il n'y a pas quand même quelques désaccords.
00:24On essaie de comprendre aussi ce que vous allez faire ensemble.
00:27Pas seulement pour gagner, mais peut-être pour gouverner.
00:30Même si on a du mal à suivre tous les partis en ce moment, je ne sais pas vous,
00:33mais enfin globalement quand on voit que tous les jours il y a effectivement des nouveautés.
00:38Mais le programme est arrêté et on va pouvoir rentrer dans le dur de ce programme
00:42et des propositions, y compris des propositions de plus en plus chiffrées,
00:45même si dans la journée vous donnerez un chiffrage plus précis.
00:48Vous n'avez pas l'impression de vous être fait un peu avoir quand même ?
00:50Par quoi ?
00:51Globalement et notamment par LFI.
00:53Mais c'est tout l'inverse. Je pense que nous avons au contraire réussi...
00:56C'est tout l'inverse ? C'est vous qui les avez eus ?
00:58Non, ça veut dire que nous étions dans une situation il y a un peu plus d'une semaine maintenant, le 9 juin,
01:04où nous avions le sentiment qu'il y avait quelque chose d'inéluctable.
01:08L'extrême droite devait l'emporter de manière assurée.
01:11Et aujourd'hui, grâce à ce rassemblement de toute la gauche et les écologistes,
01:16il y a un espoir qui s'est levé.
01:18Alors il est encore fragile.
01:20Évidemment, rien n'est assuré pour nous et nous n'avons pas gagné.
01:24Et il faut être extrêmement vigilant.
01:26Mais il y a quelque chose qui se crée, qui naît et qui...
01:29Je le vois, c'était le cas le week-end dernier...
01:31Et les sondages d'ailleurs montrent une dynamique, comme disent les sondeurs,
01:35une dynamique du côté de la gauche puisque vous gagnez des points dans ces premiers jours de campagne.
01:40Quand je dis que vous n'avez pas l'impression de vous faire avoir,
01:42c'est que parfois on a l'impression que vous avez signé avec quelqu'un qui,
01:46comme dans les dessins animés, aurait la main derrière le dos avec les doigts croisés,
01:50qui signe d'une main mais qui de l'autre dénonce ce qu'il signe.
01:53Je voudrais comprendre, par exemple, sur cette histoire de Premier ministre.
01:56Je n'ai toujours pas compris.
01:57Quand Jean-Luc Mélenchon dit, si vous ne voulez pas que je sois Premier ministre, je ne le serai pas.
02:01Mais qui va décider à la fin ?
02:03C'est simple.
02:04Moi, je souhaite que ce soit l'ensemble de celles et ceux qui formeront cette nouvelle majorité,
02:09qui puissent se retrouver au lendemain du 7 juillet
02:12et qui puissent ensemble désigner celui ou celle qui sera le mieux placé
02:16pour répondre à une situation qui sera si important.
02:18Comment prendrez-vous la décision ?
02:19Est-ce qu'il y aura un vote ?
02:20Oui, moi je souhaite un vote.
02:21Vous souhaitez un vote ? En avez-vous eu la garantie ?
02:23Mais il y aura un vote parce que de toute façon, c'est la seule façon d'arbitrer.
02:26Moi, je ne connais pas d'autre façon d'arbitrer.
02:28Parce qu'au sein de la France Insoumise, et ils l'ont toujours revendiqué comme tel,
02:31et quelqu'un comme Mathilde Panot l'a déjà dit à mon micro,
02:34il n'y a pas de vote.
02:35Ils disent qu'ils ne sont pas un parti traditionnel.
02:39Avec des votes, il y a des désignations qui sont parfois un peu opaques.
02:42Vous l'admettrez ?
02:43Oui, mais là, vous comprendrez qu'il s'agit d'une majorité.
02:46Ce n'est pas la France Insoumise toute seule.
02:48Si vous faites des calculs assez simples, vous avez en fait,
02:51même dans la situation actuelle,
02:53vous avez une voix de plus pour les socialistes, les communistes
02:57et les écologistes rassemblés.
02:59C'est dire qu'il n'y a pas un bloc insoumis qui s'imposerait
03:03au reste de la gauche et des écologistes.
03:05Et moi, je souhaite non pas dire que les insoumis n'ont pas leur mot à dire,
03:09mais ça ne peut pas être l'alignement sur tel ou tel.
03:12Et je le dis de manière très ferme,
03:14la seule façon de faire fonctionner cette nouvelle majorité,
03:18ce sera d'avoir un fonctionnement démocratique.
03:21En l'absence de fonctionnement démocratique,
03:23les choses ne dureraient pas.
03:25Je me permets de vous reposer la question.
03:26Avez-vous eu des garanties là-dessus
03:28ou est-ce que c'est simplement un souhait que vous émettez ce matin ?
03:31Avez-vous, vous êtes-vous mis d'accord avant sur la méthode ?
03:34Mais la garantie, Apolline de Malherbe, c'est tout simplement
03:36que pour être Premier ministre,
03:38pour pouvoir avoir la confiance du Parlement,
03:40il faut avoir une majorité.
03:41Cette majorité, vous ne pouvez l'avoir qu'à une condition,
03:43c'est qu'elle adhère à ce que vous êtes et à votre projet.
03:47Et donc, ça ne peut pas être le fait d'un seul parti
03:50ou même de deux partis, c'est le fait de la coalition.
03:54Moi, je ne peux pas imposer un Premier ministre socialiste.
03:56Personne ne peut imposer un Premier ministre insoumis.
03:59La seule façon d'y arriver, c'est de faire en sorte de voter
04:03et de s'accorder sur celui ou celle qui correspond le mieux à la situation.
04:06Nous sommes dans un pays qui est ultra fracturé.
04:09Nous avons une situation de crise politique qui, aujourd'hui,
04:13est impuissante, y compris le pouvoir d'État.
04:16Eh bien, nous devons chercher celui ou celle qui a le profil,
04:19qui connaîtra, de faire en sorte à la fois de rassembler cette majorité
04:22et de fédérer le pays sur une vision.
04:24Vous étiez hier à Montreuil pour ce premier meeting commun.
04:27Est-ce que vous avez regardé, j'imagine, la foule ?
04:30Vous vous êtes parlé les uns avec les autres,
04:32les dirigeants sur la scène,
04:35mais vous regardez ces images de la foule
04:38et les images aussi qui étaient juste derrière la tribune.
04:41Il n'y a pas quelque chose qui vous a frappé ?
04:43Qu'est-ce qui vous a frappé ?
04:44Il n'y avait pas du tout de drapeau français.
04:46Il y avait des drapeaux palestiniens, il y avait des drapeaux du Fond populaire,
04:49il y avait des drapeaux de la France insoumise,
04:51mais il n'y avait aucun drapeau français.
04:52En tout cas, moi, je n'en ai pas vu.
04:54Ça ne vous a pas manqué ?
04:56Moi, ce qui m'a beaucoup ému, c'est le fait que,
04:58quand nous avons terminé ce meeting,
05:00la foule a entonné la Marseillaise
05:03et a rappelé qu'elle était justement cette France,
05:06cette France diverse, cette France métissée,
05:08cette France qui se refuse au Front national.
05:11Et vous étiez notamment sur scène entre Raquel Garrido et Alexis Corbière.
05:15Alors là, il y avait quand même une petite confusion,
05:17il faut quand même le dire,
05:18puisque eux-mêmes n'ont pas reçu l'investiture,
05:21ils se sont un peu incrustés.
05:23Ils ne se sont pas incrustés.
05:24Alexis Corbière était dans sa propre circonscription.
05:26Donc, il est candidat, il adhère au Congrès du Front populaire.
05:29Et vous soutenez sa candidature à lui,
05:32contre celle qui est soutenue par Alexis.
05:34On ne va pas continuer très longtemps à parler uniquement des sujets internes.
05:37J'en parle parce que vous étiez avec eux hier soir.
05:39Oui, parce qu'il y a des sujets internes à la France insoumise
05:43qui, en réalité, intéressent assez peu de monde.
05:45Mais effectivement, moi, j'accorde tout mon soutien à Alexis Corbière,
05:49à Raquel Garrido,
05:50parce qu'ils ont été des parlementaires particulièrement efficaces.
05:53Ils sont des voix fortes au sein de la gauche.
05:56Et nous avons besoin de toutes ces voix
05:57parce qu'aucun ne sera de trop dans une situation
06:00où nous avons à faire face, à faire front à l'extrême droite.
06:03Ils vous ont un peu fait la leçon, quand même,
06:05ceux qui étaient à la tribune.
06:07Leçon quasiment d'intimidation de Manes Nadel,
06:10qui est dans l'union des lycéens,
06:11qui disait « si le nouveau Front populaire au pouvoir nous trahit,
06:14nous serons derrière chaque barricade pour lui rappeler pourquoi nous l'avons élu ».
06:18Rima Hassan, qui est revenue également,
06:21alors qu'on ne l'avait pas entendu depuis l'élection européenne,
06:24qui prévient que l'union de la gauche doit être à la hauteur.
06:29Mais elle laisse déjà entendre qu'il y a une forme de trahison.
06:31Quelle vous en veut ? Je voudrais que vous l'écoutiez.
06:33L'union ne peut pas tenir, toutefois, avec le poison distillé de la trahison.
06:38Pour la génération à laquelle j'appartiens et qui est intransigeante,
06:42il n'y a pas de gauche sans lutte antiraciste et décoloniale.
06:45Ce silence dont nous avons été trop nombreux à en subir les conséquences
06:50et qui ennuie à l'avancée de nombreuses de nos luttes
06:52est bien plus qu'une omission.
06:54Bien plus qu'une omission, ça veut dire que c'est une faute.
06:57Elle estime que vous avez fauté.
06:59Je laisse à Rima Hassan ses propres appréciations.
07:02Moi, ce que je sais, c'est que gouverner, c'est toujours difficile,
07:04que nous n'avons pas tout réussi.
07:06Si nous avions tout réussi, nous serions encore au pouvoir
07:08et qu'il y a évidemment aujourd'hui une attente très forte.
07:11Et j'entends dans les manifestations, tous ces gens qui crient
07:14« ne nous trahissez pas ». Cette parole, elle est forte.
07:16Mais elle ne dit pas « ne nous trahissez pas »,
07:18elle dit « vous nous avez trahis avant ».
07:19Oui, et bien écoutez, moi, ce que je vous dis,
07:21c'est que les gens qui disent « ne nous trahissez pas »,
07:23au fond, considèrent que parfois, nous avons été en dessous
07:26de ce qu'étaient leurs espérances.
07:28Et donc, nous devons nous mettre à cette hauteur-là.
07:30Le racisme systémique, puisque c'est de cela notamment dont elle parle.
07:34Elle parle ensuite d'un racisme systémique qu'il faudra nommer.
07:36Est-ce que vous êtes d'accord avec cette expression ?
07:38Il y a un racisme aujourd'hui qui est endémique, qui est systémique,
07:41qui, évidemment, aujourd'hui réapparaît.
07:44Racisme, antisémitisme, qui sont aujourd'hui extrêmement…
07:48qui sont effectivement un poison dangereux pour la démocratie.
07:51Elle ne parle pas de l'antisémitisme, elle parle du racisme.
07:54Moi, je vous parle des deux, parce que l'un et l'autre…
07:56et moi, je n'oppose pas les victimes, je n'oppose pas les douleurs.
08:01Et donc, je le dis, ces deux combats-là sont les combats historiques de la gauche
08:06et personne ne peut les abandonner.
08:08Et sur ces combats-là, c'est important aussi de comprendre
08:10où vous en êtes maintenant, une semaine après les élections européennes.
08:13On se souvient que dans la dernière Ligne droite, Jean-Luc Mélenchon
08:15avait parlé d'un antisémitisme résiduel,
08:17une forme de relativisation d'un antisémitisme.
08:20Il a eu tort, mais il est revenu.
08:22Je l'ai entendu ce week-end et il a expliqué que cette expression-là n'était pas la bonne.
08:25Est-ce que Gérard Filoche aussi est revenu sur ces propos ?
08:28Depuis dix ans, c'est près de 800% d'augmentation des délits antisémites
08:34et donc, il y a là une attention particulière à accorder.
08:36Il s'était juste trompé, Jean-Luc Mélenchon, dans les chiffres.
08:39Il n'avait pas les bons chiffres.
08:40Je ne sais pas pourquoi il a eu cette expression.
08:42Il a essayé ensuite de trouver une explication sémantique
08:45en donnant le double sens du mot « résiduel ».
08:48La réalité, c'est qu'il y est revenu et il a eu raison d'y revenir,
08:50parce que personne ne peut considérer que l'antisémitisme,
08:53aujourd'hui en France, est résiduel.
08:55Il est évidemment en explosion et il y a une attention très particulière.
09:00Et dans le projet que nous avons signé les uns avec les autres,
09:03et tout le monde était d'accord là-dessus,
09:04il faut évidemment protéger nos concitoyens français juifs,
09:08comme nos concitoyens d'ailleurs français musulmans,
09:10qui sont l'objet aujourd'hui d'agressions,
09:13et même parfois, ça peut aller jusqu'au crime, comme vous le savez.
09:17On vous a vu serrer la main de Gérard Filoche,
09:20que vous aviez vous-même exclu du Parti Socialiste,
09:23parce qu'il avait eu des propos que vous aviez jugés antisémites.
09:28C'était Emmanuel Macron qui était entouré de juifs
09:31qu'il aurait manipulés, Patrick Drahi, Jacques Attali,
09:34Georges Soros, avec un drapeau israélien derrière.
09:37Vous aviez jugé que c'était suffisamment grave
09:38pour l'exclure du Parti Socialiste.
09:40Aujourd'hui, il a l'investiture ?
09:42Non. Ce qui s'est passé à l'époque,
09:45c'était qu'il avait tweeté une photo de manière un peu rapide,
09:49et c'est une photo qui avait effectivement un montage,
09:52qui avait un caractère antisémite.
09:54Vous aviez jugé à l'époque qu'il fallait l'expulser du Parti ?
09:58On avait jugé qu'il fallait l'expulser.
10:00Ce que je veux croire, c'est que ce geste-là
10:03avait été commis par inconscience,
10:07et depuis, jamais personne n'a repris Gérard Filoche
10:11dans ses propos ou dans des propositions,
10:15des considérations qui seraient antisémites.
10:17Donc, je ne veux pas non plus que l'on puisse laisser penser
10:21que désormais, il y aurait des gens qui seraient bannis à vie
10:24pour un geste ou pour une parole déplacée,
10:27ou pour, en l'occurrence, un tweet plus que maladroit, coupable.
10:31Sur le programme, vous avez commencé à donner
10:34les mesures sur lesquelles vous vous êtes mis d'accord,
10:36notamment sur des mesures fiscales,
10:38retour de l'ISF, suppression du prélèvement forfaitaire unique,
10:42une exit-tax, c'est-à-dire une taxe pour les exilés fiscaux,
10:46une CSG progressive, taxer davantage les gros héritages,
10:51et même instaurer un héritage maximum,
10:54c'est-à-dire à partir duquel l'État prendrait 100%
10:57au-delà d'un certain montant.
10:59Est-ce que vous avez plus de précisions là-dessus ?
11:01Retour de l'ISF, ça pourrait rapporter combien ?
11:03D'abord, l'ISF, combien ça a coûté de le transformer
11:07en IFIM ? C'était 3,2 milliards.
11:11Il faut quand même qu'on comprenne qu'aujourd'hui,
11:13on nous dit que les caisses sont vides.
11:15Mais les caisses sont vides. Pourquoi elles sont vides ?
11:17Parce que c'est Emmanuel Macron et son gouvernement qui les a vidées.
11:21C'est depuis 2017, 450 milliards d'euros
11:25qui ont disparu des caisses de l'État
11:28au profit essentiellement des plus riches.
11:30Et donc, ce que nous disons, il ne s'agit pas de dire
11:32que nous allons faire la révolution,
11:33que nous allons commencer à tailler les gens en pièces, etc.
11:36Je vois bien la peur que cherche à inspirer le gouvernement,
11:38que les familles modestes, moyennes et même au-delà
11:42se sentent parfaitement sécurisées.
11:45La réalité, c'est que nous voulons revenir
11:47sur les grands cadeaux fiscaux qui ont profité aux plus riches.
11:50Est-ce que vous trouvez logique que les grands profits,
11:54les grands profiteurs, les super profiteurs,
11:56aient vu leurs dividendes et leurs rachats d'actions
11:59passer de 50 milliards en gros à 100 milliards ?
12:03Est-ce que vous considérez logique que toutes les crises
12:05qu'elles soient sanitaires, géopolitiques, énergétiques,
12:08profitent toujours aux mêmes qui ont réussi,
12:11par le biais de ce gouvernement,
12:14à avoir des fortunes qui au grand de manière exponentielle
12:17pour l'un contre l'autre étaient en train de se serrer la ceinture ?
12:20Vous m'avez donné un chiffre à l'instant, environ 3 milliards.
12:22Bercy, alors on peut mettre en doute le chiffrage de Bercy,
12:26parce que dans le contexte actuel, évidemment,
12:28on imagine qu'ils font campagne aussi,
12:29mais enfin, globalement, ils estiment que c'est 100 milliards supplémentaires
12:32si c'est le programme du RN,
12:33300 milliards supplémentaires si c'est vous.
12:35Encore une fois, ce retour de l'ISF,
12:37si j'en crois le chiffre que vous venez de me donner,
12:39c'est à peu près 3 milliards de recettes que vous récupérez.
12:42On est loin des 300 milliards.
12:44Mais d'abord, ce chiffrage, il est complètement fantaisiste.
12:46Il est fantaisiste.
12:47Vous aurez dans la semaine un chiffrage précis du projet,
12:50les étapes aussi avec lesquelles nous devons franchir
12:53les différents paliers,
12:54et il faut aussi raisonner de manière dynamique.
12:57Si vous rendez du pouvoir d'achat aux Français,
12:59ce que nous voulons faire, ça veut dire quoi ?
13:01Ça veut dire quoi ?
13:02Ça veut dire qu'ils vont consommer davantage,
13:04qu'il y aura davantage de rentrées fiscales aussi,
13:06et donc il ne faut pas regarder les choses de manière statique,
13:08mais penser de manière dynamique
13:11et se dire qu'aujourd'hui, la vraie question qui est posée,
13:14c'est de savoir si vous avez des Français qui peuvent
13:17encore finir leur fin de mois,
13:19qui peuvent encore manger à leur faim,
13:21ou si vous êtes encore dans une situation où on va continuer à dire
13:24il faut que les plus riches s'enrichissent
13:26et peut-être que par ruissellement, un jour,
13:28quelques gouttes parviendront aux plus pauvres.
13:29Ça n'est pas normal de penser ainsi.
13:31Quand vous avez un pays où vous avez 10 millions de personnes
13:35qui vivent sous le seuil de pauvreté,
13:37il y a quand même une urgence à s'inquiéter.
13:39Et ce que je trouve absolument effarant,
13:41c'est de voir que ce gouvernement,
13:43alors même que l'alerte lui est donnée,
13:44qu'il voit bien qu'il est aujourd'hui délégitimé
13:47par les élections européennes,
13:49eh bien continue sur la même voie
13:51et prévoit que le 1er juillet,
13:53il va encore maintenant arriver à faire une 3e réforme de l'assurance chômage
13:57en durcissant les règles.
13:59Avec une durée d'indemnisation qui va encore baisser à 15 mois.
14:02Mais ça d'ailleurs, que ce soit vous ou l'ORN,
14:04vous promettez tous les deux que cette mesure,
14:07ce décret sera rendu inapplicable dès que vous aurez le droit.
14:10Oui, la différence entre nous et l'ORN,
14:11c'est que l'ORN, à chaque fois qu'il a été question
14:13de mesures sociales pendant la législature qui vient de s'écouler,
14:16eh bien ils ont à chaque fois voté avec Emmanuel Macron
14:20contre l'augmentation du SMIC,
14:21contre le gel des loyers,
14:22contre toutes les mesures qui étaient de nature
14:24à faire en sorte que les Français les plus modestes puissent vivre mieux.
14:29La réalité, c'est que Jordan Bardella,
14:31et on le voit encore ce matin,
14:33il nous avait expliqué qu'il voulait baisser la TVA
14:36sur les produits de première nécessité.
14:37Et il annonce finalement que ce ne sera pas la priorité
14:39et qu'il baissera les taxes sur l'énergie,
14:41mais pas sur les produits de première nécessité.
14:42Parce que la priorité pour lui,
14:43c'est surtout de donner des gages aux puissants
14:46et de laisser penser qu'il ne va rien bouleverser.
14:49Eh bien, moi ce que je prône,
14:51ce que je prône avec l'ensemble du Front populaire,
14:53c'est évidemment de changer, de braquer,
14:55d'être dans une logique de rupture par rapport à l'existant.
14:58Parce que ce n'est plus possible d'avoir un pays
15:00qui est l'une des sept plus grandes puissances mondiales
15:03dans laquelle il y a autant de gens qui vivent mal.
15:06Voilà ce que je crois,
15:07voilà ce pour quoi je me bats,
15:09voilà ce pour qui je me bats.
15:11– Sur les questions, les mesures de sécurité,
15:15les mesures d'immigration que propose l'URN,
15:17vous à l'inverse, sur les OQTF par exemple,
15:20quelle est votre position ?
15:21Est-ce que vous estimez que les OQTF doivent être appliquées
15:24et appliquées rapidement comme le promet,
15:26à la fois d'ailleurs le gouvernement et l'URN ?
15:29– Oui, bien sûr qu'elles doivent être appliquées.
15:31Maintenant, la question elle est plus compliquée que ça,
15:33parce que vous savez très bien
15:34que c'est parce que nous n'avons pas les laissés passer consulaires
15:36que les OQTF ne sont pas exécutés.
15:38Ça suppose quoi ?
15:39Ça suppose qu'il y ait aussi une logique
15:41qui change sur la question migratoire.
15:43Pourquoi les gens se déplacent ?
15:45Pourquoi les gens viennent dans notre pays ?
15:47On nous raconte que c'est parce qu'ils veulent venir toucher l'URSA.
15:50Ce sont des fadaises.
15:51Jamais vous ne quittez votre pays, votre village, vos amis,
15:54votre histoire, votre culture, votre langue,
15:57simplement parce que vous voulez toucher quelques euros en France.
16:00La réalité c'est qu'il faut aujourd'hui se poser les bonnes questions.
16:03Si nous luttons contre le réchauffement climatique,
16:05pour prendre cet exemple-là,
16:07nous avons effectivement une chance
16:10de pouvoir conjurer ces grands mouvements migratoires
16:13qui nous sont promis dans le siècle.
16:15Parce qu'autrement, si vous avez la famine,
16:18si vous avez les guerres,
16:20si vous avez l'impossibilité de continuer à vivre
16:23et de nourrir votre bétail, de nourrir vos enfants,
16:25de nourrir votre famille,
16:27l'évidence c'est que depuis que le monde est monde,
16:29quand il fait trop froid, trop chaud, quand il y a la guerre,
16:31les gens se déplacent.
16:32Et c'est à la racine qu'il faut traiter ces questions-là,
16:35et non pas simplement à l'arrivée.
16:37Parmi les promesses, il y a aussi le fait de revenir sur la loi
16:40sur le séparatisme qui avait été voté et adopté.
16:43Vous êtes à l'aise avec ça ?
16:45Il y a des choses dans cette loi qui ne vont pas.
16:47Je suis contre le séparatisme, mais la loi...
16:50Mais est-ce qu'il y a des choses qui vont dans cette loi ?
16:52Je pense par exemple aux certificats de virginité
16:55qui ont été supprimés par cette loi,
16:57qui sont désormais interdits.
16:58Ça veut dire que finalement, vous remettriez la possibilité
17:00des certificats de virginité, je précise,
17:02ça veut dire que ce sont quand même des jeunes femmes
17:05qu'on emmène ou qui vont d'elles-mêmes voir un gynéco
17:08pour faire des certificats, pour prouver qu'elles sont vierges,
17:10pour être acceptées pour un mariage.
17:12Ça vous met à l'aise, ça ?
17:13Non, pas du tout.
17:14Mais quand on dit qu'on abroge une loi,
17:16on abroge l'essentiel.
17:18Ça ne veut pas dire qu'il y a des dispositions...
17:19Donc ça, par exemple, vous vous battez pour que ça reste ?
17:21Bien sûr, absolument.
17:22C'est une disposition qu'on avait votée.
17:23Et donc, il s'agit de ne pas tout mélanger
17:26et donc simplement de ne pas...
17:27Enfin, cette loi, elle est en réalité...
17:29Qu'est-ce qu'elle a changé en termes de séparatisme ?
17:31Est-ce que quelqu'un a le sentiment qu'elle a permis
17:33de changer quoi que ce soit ?
17:34Quand elle a été pointée du doigt, par exemple,
17:37les familles qui font ce qu'on appelle l'IEF,
17:40l'instruction en famille,
17:41qui permettait à des familles dont les enfants
17:43avaient besoin d'être sortis du système scolaire
17:46et plutôt de rester à la maison
17:47et d'apprendre chez eux avec leurs parents,
17:50ça a été pointé du doigt comme un risque
17:52qui était un risque séparatiste.
17:55La réalité, c'est que ça n'a jamais été prouvé.
17:56On a bien compris.
17:57Sur la liberté des femmes, vous ferez attention.
18:00Sur la liberté d'enseigner, vous y reviendrez.
18:04Est-ce que vous avez vu les propos
18:06d'une des candidates qui a reçu l'investiture
18:09du Front populaire, Amal Bentoussi ?
18:12Elle est candidate LFI Front populaire
18:14dans la sixième circonscription de Seine-et-Marne.
18:16Elle est également fondatrice du collectif,
18:18je cite, Urgence, notre police assassine.
18:21Et elle dit refuser de se positionner
18:23dans des échanges qui ont eu lieu
18:25sur le site de Urgence, notre police assassine.
18:27Elle dit refuser, je cite, de se positionner
18:29sur l'homosexualité d'une manière ou d'une autre.
18:31Elle ajoute, on ne peut pas reprocher
18:33à un croyant d'être homophobe
18:34si sa religion le lui commande.
18:37Je découvre ces propos que je trouve aberrants.
18:40En fait, la question n'est pas de savoir
18:42ce qu'un croyant ou un non-croyant pense.
18:45La question, c'est de savoir si tout le monde
18:47peut vivre selon ses propres désirs,
18:50sa propre sexualité.
18:51Et évidemment, il n'y a à aucun moment
18:54l'intention chez qui que ce soit
18:55de revenir là-dessus.
18:56Le Front populaire, c'est au contraire
18:59le front des libertés.
19:01Et des libertés absolues.
19:03Personne ne peut, moi je suis un laïc convaincu,
19:06et personne ne me fera jamais dévier de ma route.
19:08Jamais je n'imposerai à quiconque
19:10sa façon de penser.
19:11Si les gens veulent croire, ils croient.
19:13S'ils ne veulent pas croire, ils ne croient pas.
19:15Et nous devons toutes et tous vivre ensemble.
19:17Et le terme même, urgence notre police assassine,
19:19ou alors Philippe Poutou qui dit la police tue,
19:22vous êtes d'accord avec ça ?
19:23Oui, il n'est pas le seul à l'avoir dit.
19:26Mais effectivement, ces formules
19:28qui sont des formules à l'empreinte aux pièces,
19:30vont un peu rapidement.
19:31Si c'est pour dire qu'il faut alerter
19:33sur le fait qu'il y a aujourd'hui
19:35des bavures qui ne peuvent pas être acceptées,
19:37la réponse est que je partage
19:39complètement leur point de vue.
19:40Si c'est pour dire qu'il y aurait une police
19:42qui serait forcément une police assassine,
19:45la réponse est non, parce que la police,
19:47elle protège aussi.
19:48Elle est aussi là pour nous protéger,
19:50et faire en sorte que nous puissions
19:51vivre et vivre libre.
19:53Et dans les quartiers populaires,
19:55moi ce que je vis dans une circonscription
19:57qui est une circonscription populaire,
19:59je peux vous dire aussi que les gens
20:01ont besoin de la police,
20:03et demandent sa présence,
20:04parce qu'ils savent aussi que
20:05le principal obstacle à leur vie
20:07en sécurité aujourd'hui,
20:09c'est le narcotrafic.
20:10– Merci Olivier Faure d'être venu
20:11répondre à mes questions ce matin.
20:13Vous êtes le premier secrétaire du Parti Socialiste,
20:16et vous l'affirmez ce matin,
20:17vous demandez qu'il y ait un vote
20:19pour décider qui sera ou non
20:21Premier ministre de votre alliance.
20:23Merci à vous.

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