Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, était l'invitée de C’est pas tous les jours Dimanche
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00:00Qu'est-ce que vous demandez au gouvernement sur ArcelorMittal ?
00:02Nous demandons enfin qu'il prenne le taureau par les cornes.
00:05ArcelorMittal a déjà supprimé 130 emplois l'année dernière,
00:08tout en touchant 300 millions d'euros d'aides publiques.
00:10Et là, que fait le gouvernement ?
00:12Alors qu'Arcelor propose de supprimer 10% de ses effectifs en France,
00:15le gouvernement sort encore le carnet de chèques en disant
00:18« Il n'y a pas de souci, si vous investissez pour décarmoner,
00:21on va signer un nouveau chèque de 850 millions d'euros. »
00:24Il faut faire une toute autre politique.
00:26Concrètement, vous demandez quoi comme mesure au gouvernement ?
00:28Concrètement, nous demandons la nationalisation d'ArcelorMittal
00:31parce que ce que nous savons, nous le disons depuis plusieurs mois,
00:34c'est qu'ArcelorMittal prépare l'arrêt de sa production en France et en Europe.
00:38Il se prépare à relocaliser la production au Brésil et en Inde.
00:42Et donc si on le laisse faire, ces 636 suppressions d'emplois,
00:45il y en aura beaucoup d'autres derrière, puisque nous, nous le voyons bien.
00:49Il n'y a aucun investissement sur aucun de ces sites.
00:51Et donc ce qu'il faut, c'est agir.
00:53C'est ce que nous avions fait à l'époque sur STX, les chantiers de Saint-Nazaire,
00:57qui avaient été nationalisés, qui derrière ont pu être revendus.
01:01D'ailleurs, l'État a fait une très bonne affaire.
01:02Et ça a permis de garder les chantiers en France et de les développer aujourd'hui.
01:06Marc Ferraci, ministre de l'Industrie, qui était assis à votre place jeudi soir,
01:09nous a dit « ce n'est pas à l'ordre du jour, la nationalisation ».
01:11Oui, non mais le problème, c'est qu'on a un ministre qui a un souci avec la langue française
01:15parce que visiblement, le mot nationalisation, c'est un mot qu'il ne peut pas entendre.
01:19Et donc systématiquement, quand on lui parle de ça, il dit non par principe.
01:22Il a dit non par principe sur Vancorex avec une catastrophe et c'est une honte sociale, environnementale, industrielle.
01:30C'est 5000 emplois qui sont fragilisés, qui sont en train d'être supprimés actuellement
01:34à cause de l'entêtement du gouvernement.
01:36Sur Vancorex, donc une plateforme chimique en Isère, il suffisait de nationaliser pendant un mois.
01:42On avait trouvé un repreneur indien et ça permettait de garantir la pérennité de la chimie en France.
01:45Il dit juste que la nationalisation, ce n'est pas efficace et qu'il préfère demander à ArcelorMittal
01:49d'investir davantage, notamment dans la décarbonation sur le site de Dunkerque.
01:53Oui, oui, bien sûr. Et il pense qu'on est dans le monde des bisounours.
01:56C'est juste qu'on demande à ArcelorMittal d'investir alors que nous savons, nous le disons,
02:00nous avons tous les éléments qu'ArcelorMittal prépare la délocalisation.
02:04Et il pense qu'ils vont le faire comme ça bien gentiment.
02:06Ben non, ça ne marche pas comme ça l'économie.
02:07C'est de la même manière sur Renault.
02:10Ça fait des mois et des mois que nous disons que Renault a une politique scandaleuse
02:13vis-à-vis de ses sous-traitants et que l'État n'arrive pas à taper du poing sur la table
02:17en disant à Renault de maintenir sa production en France.
02:20Il faut que l'État hausse le ton face aux grands groupes.
02:23On a eu le souci sur Sanofi et donc Doliprane vient de passer sous pavillon américain
02:28alors que le gouvernement avait un moyen d'agir puisque légalement il pouvait bloquer
02:32cette cession de Doliprane.
02:34Il a refusé de le faire. On en voit le résultat aujourd'hui.
02:37Culbut de Sanofi avec 10 milliards d'euros qui rentrent dans les caisses.
02:41Pour qui ? Pour les actionnaires qui en récupèrent d'ores et déjà la moitié.