Le comédien Vassili Schneider était l'invité de France Inter, mercredi 30 avril. Il est le lauréat de la Révélation Masculine des Molières pour son rôle dans “La prochaine fois, tu mordras la poussière”, d’après le roman de Panayotis Pascot, adapté et mis en scène par Paul Pascot.
Retrouvez « L'interview de 9h20 par Léa Salamé » L'interview de 9h20 avec Léa Salamé sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20
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00:00Et Léa, votre invitée vient de décrocher le Molière de la révélation masculine.
00:05Absolument Nicolas, il était invité des nouvelles têtes de Mathilde Serrel il y a quelques mois.
00:10Mais là ce n'est plus une nouvelle tête, c'est une confirmation.
00:13Bonjour Vassily Ferreira, bienvenue sur France Inter.
00:17On est ravis de vous recevoir ce matin pour fêter ce Molière.
00:20On va en parler, mais d'abord si vous étiez une ville, un livre et un défaut, vous seriez quoi ?
00:26Une ville, je dirais Montréal, qui est ma ville natale.
00:32Ensuite c'était quoi ?
00:33Un livre.
00:33Un livre, je dirais Tout contre elle de Marie Chabrero.
00:38Pourquoi ?
00:39C'est un livre que j'ai lu récemment, qui m'a beaucoup touché, qui parle des secrets de famille.
00:46C'est un récit en fait, et qui raconte aussi l'avortement d'une jeune fille qui a subi un avortement à 13 ans et qui l'a caché à ses parents.
00:54Une histoire qui m'a beaucoup touché.
00:57Et si vous étiez un défaut ?
00:58Un défaut, je suis amnésique.
01:02Ce n'est pas un défaut ça si ? Vous oubliez tout ?
01:05J'oublie tout.
01:05Oui si, parce que ça peut faire de la peine aux gens, parfois j'oublie les souvenirs.
01:10Vous oubliez les souvenirs ?
01:11J'oublie beaucoup de choses.
01:13Alors voilà, c'était lundi soir aux Folies Bergères.
01:15Pour la prochaine fois que tu mordras la poussière, adapté du livre de Panayotis Pasco,
01:19qui se joue depuis novembre au Petit Saint-Martin, et vous remportiez à 26 ans le Molière de la révélation masculine de l'année.
01:27J'espère que vous vous en souviendrez.
01:29Vous étiez en tout cas très ému.
01:32Je n'aurais pas le temps ni les mots pour vous dire à quel point cette expérience a été importante pour moi.
01:36et à quel point elle m'a fait grandir.
01:39C'est un texte qui parle de la difficulté qu'on peut avoir à s'offrir aux autres, à recevoir,
01:47de la vulnérabilité qu'on s'interdit trop souvent, particulièrement en tant qu'homme,
01:53et de la difficulté qu'on peut avoir à dire je t'aime aux gens qu'on aime.
01:57Ce sont des choses que je vis et que j'apprends à surmonter grâce au texte,
02:07mais surtout grâce au spectacle, grâce au théâtre,
02:13qui s'est révélé pour moi être l'art du partage, l'art de s'ouvrir aux autres et à soi-même.
02:18Donc ce soir, j'aimerais profiter de ce moment pour dire je t'aime aux gens que j'aime.
02:27D'abord à mes parents qui sont, je ne sais pas où, mais qui sont ici dans la salle,
02:33à qui je dois tout, mon père qui a été particulièrement présent,
02:36qui est venu 48 fois sur 62 représentations.
02:40Mes frères, mon amoureuse qui est ici aussi, merci beaucoup.
02:52Il est vraiment venu vous voir, à 48 représentations sur 62, votre père.
02:58Mais quel père fait ça ? Au maximum, on va voir trois fois,
03:02et le meilleur père va voir trois fois le spectacle de son fils.
03:04Oui, c'est complètement hallucinant, mais du coup, quand il n'était pas là,
03:08à la limite, j'étais déstabilisé.
03:11Puis en plus, sur scène, je profitais, il y a un moment où je cours dans le public,
03:18parce que c'est une scène de danse, et j'en profitais à chaque fois pour lui attraper la main,
03:22lui faire un check.
03:23Oui, mais 48 fois, votre père, vous lui deviez énormément.
03:27C'est vrai que vous aviez peur de ne pas avoir le Molière,
03:30parce que vous aviez juste peur de décevoir vos parents ?
03:32Oui, c'était ça, surtout.
03:34Je n'avais pas peur de ne pas l'avoir, mais je partais du principe
03:37qu'ils allaient repartir un petit peu tristes et déçus.
03:40Pas déçus de moi, mais forcément, ils en rêvaient tellement pour moi.
03:46Il vous a écrit un texto, votre père, vous l'avez lu sur Quotidien, il vous a mis quoi ?
03:51Il m'a dit, il m'a dit, mon amour, de me faire chialer,
03:55je suis tellement fier de toi, je ne me souviens plus exactement ce qu'il m'a dit.
03:59Je t'aime, je t'aime fort.
04:00Et vous dites, on se dit, je t'aime, nous, dans notre famille.
04:03Oui, mes parents sont très généreux là-dessus, ils nous disent, je t'aime.
04:11C'est vrai que vos parents, c'est vos parents qu'on a envie d'interviewer à la fin.
04:14On voudrait savoir ce qu'il y a dans le biberon des enfants Schneider,
04:18pour que vous soyez tous comme ça, avec ces talents, cette grâce, cette gentillesse aussi,
04:24cette manière d'être bien élevés aussi.
04:26C'est vrai que mes parents, ils sont exemplaires.
04:28Et moi, je me dis, le jour où j'aurai un enfant,
04:32je vais vraiment penser à l'éducation que m'ont donnée mes parents.
04:37Ils ont été vraiment exemplaires.
04:40Votre père, il vous répétait tout le temps une phrase,
04:43c'est souris à la chance et prends.
04:45Oui, parce que parfois, il y a des choses qui nous tombent dessus.
04:51On peut se dire, j'ai la flemme.
04:54Lui, c'est vraiment, non, quand la chance est là, il faut la prendre.
04:57Il ne faut pas en avoir peur.
04:58Il ne faut pas avoir peur du mauvais oeil si on prend la chance.
05:01C'est aussi ça, parce qu'on peut avoir peur du mauvais oeil.
05:04Exact.
05:04Puis moi, je suis quelqu'un d'extrêmement chanceux dans la vie.
05:08Mais j'ai appris justement à attraper ces moments où la chance nous sourit.
05:12Vassili, vous êtes le petit dernier de la fratrie des Frères Schneider.
05:16Nils est acteur, Volodya batteur, Aliocha chanteur.
05:18On l'a reçu, il était nommé pour les victoires.
05:21Vous avez été révélé par les amendiers de Valéria Bruni-Tedeschi.
05:24Vous avez explosé dans Montecristo avec Pierre Ninet, 9 millions de spectateurs.
05:28Mais il vous a fallu ce rôle au théâtre pour être vraiment confirmé.
05:32Le théâtre, c'est Valéria Bruni-Tedeschi qui vous avait conseillé de le faire.
05:35Votre père aussi, en vous disant que c'est vraiment là qu'on apprend son métier.
05:38C'est sur scène, tous les soirs, face au public, dans un vrai texte.
05:43Oui, complètement.
05:45J'ai toujours eu cette envie de théâtre.
05:48Mais c'est vrai, j'ai commencé par le cinéma.
05:50Et donc, c'était un autre univers, le théâtre.
05:52Et c'était assez...
05:54C'est une famille aussi.
05:55Donc, il faut réussir à y entrer dans cette famille.
05:58Et Valéria, quand on a fait les amendiers, on travaillait du check-off.
06:02Et elle m'avait dit, je trouve que tu as un potentiel de théâtre.
06:05Et tu devrais vraiment passer les concours, faire les écoles.
06:07Donc, j'ai longtemps hésité.
06:10Finalement, je n'ai pas fait les écoles.
06:12Il se trouve qu'en passant le casting de Poussière, j'ai eu l'occasion du coup de faire du théâtre pour la première fois.
06:18Ce casting, vous le vouliez.
06:20Ce rôle, vous le vouliez.
06:20Vous le vouliez tellement quand vous avez passé le casting avec d'autres.
06:24Paul Pasco, qui est le grand frère de Panayotis, c'est lui qui m'était en scène,
06:28a demandé à chacun de ceux qui passaient le casting de lire, d'apprendre une page et de faire la page.
06:32Et vous le vouliez tellement que vous aviez appris tout le chapitre.
06:34Oui, j'ai appris tout un chapitre parce que ce n'était pas pour faire une démonstration.
06:40Mais je trouvais que une page, c'était trop court.
06:45Et j'avais du plaisir à le travailler, ce texte.
06:48Je pense qu'il fallait aller jusqu'au bout du chapitre.
06:51Je pense que Paul, ça lui a plu.
06:52Il a vu en moi l'envie de travailler.
06:56L'envie d'avoir ce rôle, l'envie de travailler.
06:58Et vous avez bossé pendant les répétitions.
07:00Il en parle.
07:01Il en parlait quelques heures avant la première.
07:03C'était avant novembre.
07:04Novembre, c'était la première.
07:05Depuis, c'est complet, complet, complet, archi-complet.
07:08On écoute Paul Pasco, le metteur en scène.
07:10Parfois, il pense qu'il n'est pas encore assez armé.
07:12On a travaillé intensément pour faire en sorte de le former.
07:15Pour faire en sorte qu'il n'y ait rien qui puisse le déstabiliser.
07:17Il sera déstabilisé par plein de choses, notamment par les personnes qui viennent.
07:21Mais le travail de fond, tout ce qui a été fait, le squelette, même la mémoire du corps
07:24qui a été travaillée pendant toutes ces répétitions,
07:27fait que pour moi, c'est impossible de trébucher.
07:31Il y a ce truc très fort avec cette pièce,
07:34mais avec plusieurs autres pièces de cette rentrée théâtrale qui est très forte.
07:37Je le dis souvent à cette antenne.
07:40C'est vrai que c'est une année très forte pour le théâtre.
07:42Et notamment plusieurs pièces.
07:44La Vôtre, mais aussi on avait numéro 2 avec Axel Orient qui était dans les Nouvelles Têtes lundi.
07:51Il y a aussi le succès du Cercle des Poètes Disparus.
07:54Il y a dans toutes ces salles-là des jeunes et même des très jeunes qui vont au théâtre
07:59et parfois pour la première fois.
08:01Ça, c'est incroyable de réussir à les emmener voir les pièces.
08:03Oui, c'est complètement incroyable et inattendu.
08:07Le jour de la première, il n'y avait pratiquement que des jeunes dans la salle.
08:10Ce qui a fait très peur à Paul.
08:13Parce qu'on peut penser que les jeunes n'ont pas l'habitude finalement de regarder.
08:19Enfin, ont l'habitude de TikTok là où ça va très vite.
08:23Et en fait, justement, ça a été mon meilleur public.
08:27Les jeunes, c'était ceux qui réagissaient le plus.
08:31Mais donc, c'était complètement fou pour moi.
08:33C'est vrai qu'à chaque fois que je vais au théâtre, j'ai l'habitude de voir des gens plus âgés.
08:40Des vieux.
08:41Je n'ai pas osé le bien.
08:42Si vous vous cherchez, vous n'avez pas osé.
08:44Mais voilà, ils sont bien élevés.
08:46Il y a des jeunes, il y a surtout des jeunes filles.
08:48Perrine, qui travaille avec moi, qui est allée vous voir, m'a dit
08:51« Tu as une file tout autour du théâtre de nanas qui sont amoureuses de lui,
08:54qui sont comme des fans complètement... »
08:57Il y a même la gagnante de la Starra qui vous a dit « Épouse-moi, Vassilis ».
09:00C'est vrai qu'il y a un truc avec les...
09:02Je pense que c'est...
09:05Vous êtes le poster au-dessus du lit, quoi.
09:07Non, mais je pense que c'est l'effet TikTok.
09:10Il y a eu un truc sur TikTok.
09:12Moi, je n'ai pas TikTok, donc j'y comprends pas grand-chose.
09:15Mais après « Monte Cristo », même une série que j'avais faite qui s'appelle « Mixte »,
09:19il y a eu des trends, des montages sur TikTok.
09:22Donc, beaucoup d'adolescents, d'adolescentes se sont mis à me suivre.
09:28Et voilà, c'est chouette.
09:29C'est chouette pour vous ?
09:31C'est chouette pour votre amoureuse aussi, quand vous marchez dans la rue ?
09:34Oui, je ne sais pas comment elle le vit.
09:38Je pense que ça ne doit pas être évident.
09:41Cette pièce, elle est très personnelle.
09:43C'est un livre vraiment qui raconte Panayotis,
09:45qui raconte son histoire tourmentée avec son père,
09:47qui raconte sa confusion sexuelle, qui raconte sa dépression aussi.
09:51Vous disiez chez Mathilde Serrel quand vous étiez là,
09:53c'est un personnage loin de moi.
09:54Je n'ai pas souffert de dépression, je n'ai jamais remis en question ma sexualité,
09:57je n'ai pas l'ombre d'une relation conflictuelle avec mon père, ça on l'a compris.
10:01Mais je suis allée chercher quelque chose de moi,
10:04que je ne connaissais pas, une part d'ombre que j'avais, laquelle ?
10:07Qu'est-ce que vous êtes allée chercher ?
10:08Qu'est-ce que vous avez trouvé dans ce rôle ?
10:09Si loin de vous, du Vassili qu'on connaît, si proche de Panayotis,
10:13mais que finalement vous êtes devenu.
10:15Qu'est-ce que vous avez trouvé ?
10:17Le rôle est complètement opposé à moi,
10:19et en même temps dans le texte, il y a des choses qui me ressemblent.
10:22Et j'en parle justement dans le discours.
10:25C'est...
10:26Moi quand j'avais 4 ans, j'ai perdu...
10:30On a perdu notre frère aîné, Vadim.
10:34Moi j'étais trop petit pour comprendre.
10:36Donc forcément j'ai vécu ce deuil en décalage avec le reste de ma famille.
10:42Mais donc il y a toute une partie de moi où j'ai pu avoir honte de...
10:46En me disant pourquoi je ne suis pas aussi affecté que les autres.
10:49Pourquoi je n'ai pas pleuré ?
10:50Vous l'avez dit.
10:51Pourquoi je n'ai pas pleuré ?
10:52Pourquoi je suis moins traumatisé que mes frères en fait ?
10:56Et c'est vrai que...
10:58Du coup je sentais presque un mur,
11:02une frontière entre moi et le reste de ma famille à cause de ça.
11:06Et le texte parle du fait que Panéotis,
11:09en tout cas le fils,
11:11le fils ne comprend pas pourquoi il n'est pas touché par la maladie de son père.
11:14Et il en est affecté.
11:15Il est affecté du fait de ne rien ressentir.
11:18Donc c'est quand même...
11:20Il y a quand même cette chose que j'ai en commun avec ce personnage.
11:24C'est ça que vous avez ressenti.
11:25Cette phrase-là, vous l'avez souvent dit.
11:27C'est vrai que quand on interroge Aliocha ou Nils Schneider,
11:31que j'ai, il se trouve, interviewé,
11:32la question du deuil de ce frère a été constitutive de leur vie.
11:36Mais vous, vous êtes arrivé en dernier, vous aviez 4 ans,
11:39quand ce frère adoré, dont vous dites qu'il était un génie,
11:41qu'il était un poète,
11:43qui avait 17 ans,
11:44au moment d'un accident de voiture terrible au Canada,
11:47alors qu'il allait sur un tournage,
11:49vous avez 4 ans et...
11:51Vous avez honte d'être en décalage, au fond.
11:54Vos parents pleurent tout le temps,
11:55les frères vont être marqués.
11:56Et vous, vous êtes un enfant et à 4 ans, rien n'est grave.
11:59Exact.
12:00À 4 ans, rien n'est grave.
12:01Moi, je voyais que c'était quelque chose de grave pour eux.
12:04Pour moi, c'était presque comme si ça faisait partie de la vie.
12:08À mes copains de l'école, qui avaient mon âge,
12:11je leur disais la nouvelle comme si c'était une chose...
12:16C'est plus tard qu'on comprend.
12:21Et là, maintenant, à travers cette pièce,
12:24c'est ça que vous ressentez, en fait.
12:27Vous vous autorisez à ressentir quelque chose.
12:29Oui.
12:30Oui, oui, je m'autorise à ressentir quelque chose.
12:32Mais c'est vrai que même dans ma vie de tous les jours,
12:34je ressens parfois les bonnes nouvelles me tombent dessus.
12:37Et je suis content, mais en même temps,
12:39je ne me fais pas non plus attraper par le sentiment tant que ça.
12:42Puis quand une mauvaise nouvelle me tombe dessus aussi,
12:45c'est chiant, mais ça ne m'affecte pas plus que ça.
12:47Donc il y a des moments où je me dis...
12:48C'est exactement là où je peux ressembler à Panayotis.
12:54C'est d'être verrouillé.
12:56Oui, parfois je suis verrouillé et j'apprends à me déverrouiller grâce au théâtre.
13:00On va l'écouter, Panayotis Pasco, qui était à ce micro,
13:02qui parle de son...
13:03Entre autres, de son rapport à la virilité,
13:07à ce que c'est qu'être un homme.
13:09Vous dites que vous aviez envie que votre père vous demande pardon.
13:12Pardon de quoi ?
13:14Pardon de m'avoir fait comprendre qu'un homme doit être un bloc de granit,
13:18qu'un homme doit être hermétique,
13:19ne pas laisser les choses du monde entrer en lui.
13:23Ma grande solitude, elle vient de là.
13:26J'ai du mal à laisser les choses entrer.
13:29Et c'est dur, ça peut être l'amour, ça peut être la connaissance,
13:32ça peut être plein de choses.
13:33Je pense qu'il y a toute une génération qui pensait qu'un homme
13:35devait être en contrôle tout le temps,
13:37devait être la personne qui pénètre le monde en fait.
13:40Et je pense que la force, c'est de lâcher le contrôle,
13:42de laisser les choses entrer.
13:44Vous êtes d'accord avec lui ?
13:46Complètement, complètement.
13:48Moi, ce qui est étonnant, c'est que j'ai eu l'éducation inverse.
13:51Comme je dis, j'ai vu mes parents et mes frères être vulnérables,
13:54plus que personne.
13:57Moi, peut-être qu'en grandissant là-dedans,
13:59je me suis créé un mur tout seul.
14:00Oui, on se construit toujours contre, c'est comme ça.
14:04Panayotis Pasco qui parle de santé mentale.
14:07Beaucoup dans votre génération parlent de problèmes de santé mentale.
14:11Vous disiez au monde,
14:12sommes-nous une génération qui va moins bien que les autres
14:15ou seulement une génération qui accepte de libérer la parole
14:17sur les troubles psy ?
14:18Je n'ai pas la réponse.
14:19Je pense que c'est ça.
14:21Je pense que toutes les générations ont leurs problèmes.
14:25Toutes les générations ont envie de s'émanciper de la précédente.
14:28mais comme on libère la parole,
14:31on accepte de s'avouer malheureux.
14:35On a peut-être l'impression qu'aujourd'hui,
14:37on va moins bien qu'avant, je pense.
14:39Mais non, c'est juste la libération de la parole qui est différente.
14:41Je crois, oui.
14:43Il y a la chanson.
14:44La musique est très importante dans la famille Schneider.
14:46Vous chantez, vous, non ?
14:47Non, je ne chante pas.
14:49Je chantonne pour moi, mais je ne peux pas dire que je chante.
14:51Je joue du piano.
14:53Vous jouez du piano ?
14:54Bon, quand il y a la chanson, il y a la chanson de l'année.
14:57Vasily Schneider, en avez-vous marre d'entendre la chanson d'Ali Ocha et de Charlotte Cardin ?
15:18Non, non, non, pas du tout.
15:19Je suis tellement fier à chaque fois que, quand je l'entends, je ne sais pas, dans un magasin ou...
15:26Ou à la SNCF, c'est la chanson choisie par la SNCF.
15:28Quand vous prenez le train, vous l'entendez.
15:30Mais ça me fait tellement plaisir.
15:31Non, non, je n'en ai pas du tout marre.
15:33Et je l'adore, cette chanson.
15:34Il n'y a aucune concurrence entre les frères ?
15:37Ça, c'est quand même un truc, parce que même dans les familles qui ne sont pas aussi talented que vous, aussi douées que vous, il y a quand même de la concurrence.
15:46Ça existe, les sentiments mauvais.
15:48Vous, on a l'impression que vous êtes toujours tous contents l'un pour l'autre.
15:51Oui, déjà, je pense que c'est encore une question d'éducation.
15:56Mais c'est pour ça, mon rêve, c'est d'interviewer vos parents.
15:58Je voudrais comprendre comment on réussit l'éducation.
16:04Non, puis je pense que...
16:06Je ne sais pas, jamais à aucun endroit de ma vie, je me suis senti écrasé par un de mes frères.
16:13Donc, jamais j'ai pu me dire...
16:16Ressentir de la jalousie, quoi.
16:18Jamais ?
16:18Non.
16:19Vous avez juste...
16:20Si, vous avez dit que vous avez parfois ressenti des complexes vis-à-vis d'eux.
16:24Oui, des complexes quand j'étais plus...
16:26Ados où je...
16:28Voilà, je les voyais être aussi talentueux qu'ils sont.
16:35Et moi, je ne me voyais aucun talent.
16:37Donc, à un moment, je me disais...
16:39Moi, je faisais du skate.
16:40Je ne lisais pas.
16:42Et j'avais l'impression d'être le bête, l'idiot de la famille, quoi.
16:47Et l'idiot a fini par avoir son molière cette semaine.
16:49On termine avec les impromptus Vassili Schneider.
16:52Qu'avez-vous de Québécois ?
16:55Je ne sais pas du tout.
16:58On dit que les Québécois sont gentils.
16:59Et on dit de moi que je suis gentil.
17:01Peut-être ça.
17:02Est-ce que vous avez une passion pour Céline Dion ?
17:04Oui, énormément d'admiration.
17:06Mais j'avoue que je ne l'écoute pas beaucoup.
17:09Patrick Devers ou James Dean ?
17:11Patrick Devers.
17:11Pierre Ninet ou Melville Poupot ?
17:14C'est dur, c'est là.
17:16Non.
17:16J'adore Pierre.
17:19Mais Melville vient de jouer dans mon court-métrage.
17:20Oui, parce que vous avez réalisé un court-métrage.
17:23Et vous avez envie de réaliser un long-métrage avant vos 30 ans.
17:25Oui, j'adorerais.
17:26Après, je ne sais pas si je vais y arriver.
17:28C'est tellement...
17:29Ça prend tellement de temps, en fait, de réaliser un film.
17:32Je l'ai compris cette année en faisant mon court-métrage.
17:35Je ne sais pas si...
17:37En fait, si je voulais réaliser un long-métrage,
17:38il faudrait que j'arrête de travailler comme comédien pendant au moins deux ans, quoi.
17:43C'est compliqué.
17:43Mais ça, c'est compliqué.
17:44Juliette Binoche ou Marion Cotillard ?
17:46Juliette Binoche.
17:47TikTok ou Instagram ?
17:48Instagram.
17:49Vous utilisez ChatGPT ?
17:51Non.
17:53Récemment, j'ai essayé.
17:54Ça ne me réussit pas.
17:56Je ne suis pas content des réponses qu'ils me donnent.
17:58Qu'est-ce qui vous indigne ?
17:59Qu'est-ce qui vous indigne ?
18:01Je pense les gens fermés d'esprit.
18:06Ça ne me dérange pas d'entendre des discours qui ne me plaisent pas.
18:12Mais tant que la personne en face de moi peut entendre le mien et l'accepte.
18:17Vous votez ?
18:19Oui.
18:20Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
18:24Liberté.
18:26Et Dieu dans tout ça ?
18:28Je ne crois pas en un Dieu.
18:30Mais je suis assez spirituel.
18:32Je crois qu'il y a autre chose.
18:35La prochaine fois que tu mordras la poussière, adapté du livre de Panayotis Pasco, qui continue.
18:41Alors, il est repris face au succès.
18:43C'est comme ça.
18:44Du 21 mai au 7 juin prochain, au Théâtre Antoine.
18:47C'est une grande salle.
18:48Oui.
18:48Vous avez peur ?
18:49Oui, j'ai peur.
18:51J'ai peur parce que c'est quatre fois plus grand que le petit Saint-Martin.
18:55Là, on est sur 800 places.
18:57Oui, c'est flippant.
18:59C'est flippant.
19:00Mais je suis content en même temps parce que ça va être...
19:02Je vais redécouvrir la pièce.
19:04Ça va être une...
19:06Vraiment comme si je la recommençais en fait.
19:08Je la redécouvrais.
19:09Je crois que de changer de salle, ça...
19:12Ça va être une nouvelle expérience.
19:15Et merci Vassilie.
19:16Je n'ai pas d'avoir été avec nous ce matin.
19:18Et bravo pour le Molière.
19:19Continuez.
19:19Merci beaucoup.
19:20Belle route.
19:21Merci Léa.