Les coulisses du clip de « Born to Die » de Lana Del Rey et pourquoi il a fini par lui étaler de la confiture, son regard expert sur le futur de l’intelligence artificielle et (peut-être) la mort de l’art, les engagements politiques qui définissent sa musique et la fois où il a dû dire non à Donald Trump, sa rencontre avec Hideo Kojima et les mois passés au Japon à collaborer sur son prochain jeu vidéo, les couacs avant de réussir à maîtriser la B.O d’Arcane...
Et plein d’autres anecdotes qui vous emmènent dans les coulisses de la vie d’un artiste mondiale et protéiforme, c’est le programme du nouvel épisode de Processus avec Woodkid.
À voir sur notre chaîne YouTube et en version podcast sur les plateformes d’écoutes.
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MusiqueTranscription
00:00Quand je reçois le projet, je me dis que ce truc va être énorme.
00:02Arkane, c'est fait par un studio qui s'appelle Fortiche,
00:04qui est un studio français, Coco Rico.
00:06On a fait un reportage avec eux d'ailleurs.
00:08Voilà, tout 2020. Je reçois dans la boîte aux lettres le projet.
00:11J'ai dit à mon manager, il faut absolument le faire.
00:12Donc je chante cette chanson et la catastrophe, ça ne leur plaît pas du tout.
00:15C'est quoi qui n'allait pas ?
00:16Je pense qu'ils avaient une maquette qui était assez aboutie
00:18et je pense que ma voix ne correspondait pas assez à la démo.
00:21La chanson était assez rock.
00:22On ne peut pas vraiment dire que je sois quelqu'un de très rock.
00:24C'est un moment qui est assez formateur pour moi
00:26parce que je suis quelqu'un qui peut avoir beaucoup d'égo
00:28et je peux claquer la porte très facilement.
00:29Je peux être une saloperie comme ça parfois.
00:31Et j'étais à ça.
00:32J'étais vraiment ça.
00:33Je dis, allez, vous allez vous faire foutre.
00:35Parce que ça n'avait pas marché sur...
00:36Parce que je n'arrivais pas, parce que j'étais frustré.
00:38Ma voix n'était pas assez puissante.
00:40Et je me suis dit, il vaut mieux que tu te casses
00:42plutôt que d'être en face de ce constat d'échec.
00:44Je me dis, putain, quand même, c'est peut-être l'occasion
00:45d'apprendre un truc sur toi-même
00:47et de te remettre en question.
00:48Ce n'est pas le moment de dire non.
00:50Parle-leur de ce morceau.
00:51Donc je leur dis, j'ai un morceau que j'aimais vraiment bien
00:53en compo, Guns For Ayer.
00:54Est-ce que je peux l'essayer ?
00:55Et je savais très bien que ce truc était inchantable.
00:58Ça couvre trois octaves.
00:59Il y a des modulations dans tous les sens.
01:01Il y a une espèce d'intervalle hyper casse-gueule vocalement.
01:04Je me suis dit, ce n'est pas grave, je vais me sortir les doigts.
01:06Tu n'es pas le plus grand chanteur, mais tu vas te sortir les doigts.
01:08Et j'ai bossé, bossé, bossé, bossé.
01:10J'ai rentré la chanson.
01:10Ils ont dit, OK, pas de problème, on y va.
01:12La bonne anecdote autour de Guns For Ayer,
01:20c'est que c'est un des moments où j'ai appris
01:21à ne pas être une petite saloperie bourrée d'égo.
01:24Et des fois, de te dire, si tu crois en un truc,
01:26tu te remets en question, tu ne prends pas les gens
01:28pour des idiots en face de toi.
01:29Si ça ne marche pas, ce n'est peut-être pas à cause d'eux,
01:30c'est peut-être à cause de toi.
01:31Et tu peux faire mieux, et tu travailles,
01:33et tu te sors les doigts, et tu sors la chanson.