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00:00En tout cas, s'il y en a un qui va peut-être y aller, ça dépend aussi du contexte judiciaire avec le cas de Marine Le Pen, c'est Jordan Bardella.
00:08Il est prêt à être le remplaçant, si jamais il l'a dit ce matin sur Europe 1 au micro de Sonia Mabrouk.
00:15Nous travaillons ensemble, main dans la main, dans une relation d'une très grande confiance.
00:19Et donc, elle est ma candidate, elle l'a toujours été, elle le reste.
00:23Et si demain, elle doit être empêchée, je pense pouvoir vous dire que je serai son candidat.
00:26Nous ne souhaitons pas prendre le risque que les 11 millions de Français qui se sont portés sur nous lors des dernières élections législatives,
00:34et que d'après les sondages, les prêts d'un Français sur deux qui s'apprêterait à voter pour le Rassemblement National au second tour l'élection présidentielle,
00:40pour Marine Le Pen en l'occurrence, soient privés d'une voix et soient privés d'une expression.
00:44La décision de justice qui a été émise contre Marine Le Pen, elle a choqué beaucoup de Français.
00:48Et donc, je veux dire, il y a comme une forme d'évidence.
00:51J'ai dit William, un commentaire.
00:52Pardon, mais c'est tout à fait normal.
00:54Et je suis certain que Marine Le Pen ne prend pas mal du tout une telle déclaration.
00:59Il est normal.
01:00Moi, j'ai dit tout le mal que je pensais de la décision revêtue de l'exécution provisoire de mettre de côté la favorite des élections.
01:11Il est normal, ne serait-ce que pour ne pas faire de cadeau à l'adversaire,
01:15que M. Bardella, dans l'hypothèse négative où la cour d'appel confirme cette décision funeste,
01:22il y ait quelqu'un qui le remplace.
01:24Alors, ça me paraît totalement naturel.
01:28Oui, mais ce n'était pas tout à fait clair au début.
01:29Donc là, il le précise.
01:30Il est normal qu'à un moment, vous clarifiez les choses.
01:33Oui, parce qu'au Rassemblement National, ça faisait l'objet d'un tabou.
01:37C'est un véritable tabou.
01:39Même quand on interrogeait M. Bardella au départ, il disait...
01:42Absolument, mais parce que lui était dans une position très inconfortable.
01:46S'il montrait qu'il avait envie d'y aller, on l'aurait accusé, on lui aurait dressé,
01:50cousu le magnifique costume du traître.
01:53Ses soutiens ne pouvaient pas dire trop facilement qu'il voulait que ce soit lui
01:57parce qu'on l'aurait accusé d'être antimariniste et de vouloir tuer la mer.
02:00Les plus marinistes ne voulaient pas de Jordan Bardella, mais ne pouvaient pas le dire comme ça.
02:04Donc, c'était une position très inconfortable.
02:06Il fallait absolument trancher.
02:08Il y avait un délai de pudeur.
02:09Il y avait un délai de pudeur, absolument.
02:10Mais là, par exemple, chez les LR, on a vu avec Yann Boucard, qui a vraiment deux couloirs.
02:15Il y a les Wauquiez et il y a les Retailleaux.
02:17Donc, c'est même presque deux équipes de foot.
02:19Est-ce qu'au Rassemblement National, autant j'ai l'impression qu'il y a un consensus sur Marine Le Pen,
02:24qu'il y a un consensus sur Jordan Bardella ?
02:26Oui, je pense assez bien connaître la situation au Rassemblement National.
02:29Je ne pense pas être naïve sur cette question-là,
02:30mais je pense qu'ils ont quand même construit quelque chose d'assez particulier, Marine Le Pen et Jordan Bardella.
02:35Quand on les interview, moi j'ai fait la seule interview politique où ils étaient tous les deux.
02:40Ils n'en ont fait qu'une dans leur histoire, c'était dans le JDD il y a un an.
02:44Et on voit une relation, quelque chose qui est...
02:47Enfin, c'est quand même Marine Le Pen qui lui a confié les clés aux Européennes.
02:50Quant à Jordan Bardella, il a à peine 23 ans, c'est Marine Le Pen qui vend ce ticket pour Matignon.
02:57Quand l'Elysée Matignon, moi je n'avais pas vu de ticket de ce type-là.
03:00Donc, il y a quand même quelque chose de spécial entre eux.
03:03Et peut-être que, justement, les débats qu'ils auraient pu avoir
03:07s'il n'y avait pas eu cette décision judiciaire,
03:11les débats politiques qu'on a eus entre Chirac et Sarkozy,
03:15entre Chirac et Balladur, on aurait pu les avoir avec eux.
03:17Et finalement, c'est peut-être la meilleure épine dans le pied de Jordan Bardella qu'on lui a retiré.
03:22William ?
03:22C'est possible, je ne suis pas insensible à ce raisonnement-là,
03:25mais en tout état de cause,
03:27quand bien même le RN est un parti particulier,
03:30on ne se fait pas de cadeau à l'intérieur,
03:33quand bien même Marine Le Pen est une Le Pen,
03:36et que les Le Pen font souvent passer la politique avant les sentiments,
03:41ça, je sais tout ça,
03:42il n'en demeure pas moins que la situation judiciaire,
03:44c'est la situation judiciaire,
03:46et M. Bardella explique très bien la situation.
03:51Franchement, je ne vois pas le...
03:52Et au contraire, comme le dit très bien Jules,
03:55la manière dont sont agencées les choses,
03:58ça évite encore davantage la compétition.