Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • aujourd’hui
Le ministre de l'Aménagement du territoire François Rebsamen a exclu un retour de la taxe d'habitation tout en envisageant l'instauration d'une "contribution modeste" pour financer les services publics des communes, dans un entretien à paraître dimanche 27 avril dans Ouest-France.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Votre choix, Yves Tréhard, ce soir, alors attention, c'est pas fait, mais ce que vous nous dites c'est qu'on pourrait voir revenir d'une manière un peu déguisée la taxe d'habitation ?
00:10Alors oui, c'est exactement ce qui est à l'ordre du jour. Dans une interview à Ouest-France accordée par le ministre de l'aménagement du territoire,
00:17M. François Rebsamen, que les Dijonais notamment connaissent bien,
00:20L'ancien maire de Dijon, il veut, effectivement, il songe à restaurer ou à créer une contribution locale parce qu'il dit que ça serait plus juste au nom de la justice fiscale et sociale.
00:37Et alors on n'y comprend plus rien, pourquoi ? Parce qu'Emmanuel Macron, ça a été un de ses grands combats quand il est arrivé lors de son premier mandat,
00:46et puis il a résisté alors qu'il avait une forte opposition pour dire je veux supprimer la taxe d'habitation.
00:54On va l'écouter, c'était en 1900, pardon, en 2017.
00:58Réduction d'impôts de 10 milliards sur une politique d'exonération que l'État portera sur d'autres impôts qui sont très injustes.
01:06Quels impôts ? Les impôts locaux ?
01:08Vous avez tout compris, Jean-Jacques Bourdin.
01:10On peut le faire sur le quinquennat de manière raisonnable, de manière, si vous voulez, en plusieurs années, par tranche.
01:19Mais je pense que c'est la mesure la plus essentielle et la plus juste pour le pouvoir d'achat.
01:23Alors voilà, dans sa bouche, c'était la mesure la plus juste.
01:26Dans la bouche du ministre des Aménagements du Territoire, 8 ans après, c'est plus juste de la rétablir d'une certaine façon.
01:33Alors on n'y comprend plus rien.
01:34Ça rapportait à l'époque, bon nom à l'an, 23 milliards d'euros à l'État.
01:40Et pourquoi Macron voulait l'enlever, Emmanuel Macron ?
01:43Parce que ça pesait surtout sur les classes moyennes, les classes les plus modestes, en étant exemptées.
01:51Alors à l'époque, les maires étaient vent debout.
01:53Il y a eu des scènes, notamment au Congrès des maires de France, où Emmanuel Macron s'est rendu et qui disait,
01:59« Les maires, vous êtes en train de nous arracher notre autonomie financière, notre souveraineté,
02:05pour décider ce qui est bon pour nos administrés, tel service public, telle crèche, telle école. »
02:11Voilà. Alors les temps ont changé.
02:13Alors les temps ont changé.
02:14Maintenant, c'est l'État qui veut la rétablir.
02:17Et c'est les collectivités locales, tenez-vous bien, qui tordent un peu le nez en disant,
02:22« On n'a pas envie de revenir en arrière. »
02:25Est-ce qu'on se dirige vers une sorte de grand soir fiscal ?
02:28Alors, on peut se poser la question.
02:30Vous savez ce que disait Clémenceau ?
02:32Il disait Clémenceau, « La France est un pays fertile, on y plante des fonctionnaires, il y pousse des impôts. »
02:37Alors depuis quelques mois, effectivement, il est question de la taxe d'habitation,
02:43il est question que le gouvernement supprime quelques-unes des niches fiscales, 467 niches fiscales en France.
02:50Ça, ça veut dire augmenter les impôts.
02:51Ça veut dire augmenter les impôts, ça rapporte 85 milliards d'euros.
02:53Ça permet aux Français d'économiser 87 milliards d'euros.
02:59La suppression de l'abattement de 10% sur les retraites, ce qui fait beaucoup d'encre.
03:04Là, on est en train de réformer le régime des auto-entrepreneurs qui faisaient la gloire des gouvernements précédents.
03:10Et la TVA, vous allez devoir la payer si vous dépassez 25 000 euros de recettes.
03:16Et puis, on parle aussi de la création de la TVA sociale.
03:19Mais quels enseignements vous tirez, vous, de ce revirement ?
03:23Alors, quatre. Quatre enseignements.
03:25D'abord, qu'est-ce qu'il reste de la promesse d'Emmanuel Macron de ne jamais augmenter les impôts ?
03:31On se demande si tout ça ne va pas finir en bouillie.
03:36Je vous rappelle que c'était la promesse essentielle.
03:38Et c'est ce qui a fait d'ailleurs son succès, au moins au début de son premier quinquennat.
03:42La deuxième, c'est difficilement, c'est décidément très difficile en France de faire des économies.
03:49On préfère faire des impôts.
03:50Et ça, c'est Xavier Bertrand qui le dit ce matin sur notre antenne.
03:54C'est vrai que ce sont des associations d'élus qui sont à l'origine de ça.
03:57Mais ils sont tous tombés sur la tête ou quoi, là ?
03:59Mais ils ne voient pas les Français, ils ne discutent pas avec eux.
04:01Mais les gens en ont marre.
04:02En ont marre de cette overdose fiscale.
04:04Pas question d'avoir de nouvelles contributions tant qu'on n'a pas baissé les dépenses au maximum.
04:10Alors, troisième enseignement, il y a parfois des fausses bonnes idées.
04:15Si c'était une fausse bonne idée, il ne fallait pas le faire.
04:18En 2017, on ne comprend plus rien.
04:20Les Français ne comprennent plus rien.
04:22C'est un peu comme, vous savez, la suppression du cumul des mandats.
04:25Aujourd'hui, tous les élus vous disent que c'était une bêtise.
04:28Il faut revenir là-dessus.
04:31L'expérience le montre.
04:33Et puis, c'est surtout, quatrième enseignement, c'est infernal.
04:36Cette politique de l'essuie-glace.
04:40Des allers-retours, c'est précisément ce qui rompt la confiance, dis-à-vis des Français.
04:46Ce qui tue la politique aussi.
04:48Où est la cohérence ?
04:49Où est la pertinence, Maxime ?
04:51Où est la constance ?
04:52Alors, j'ai trouvé la solution.
04:54Vous vous souvenez de l'aventure ?
04:55C'est l'aventure, ce film.
04:56Évidemment, Loulouche.
04:58De 1972.
05:00Avec, alors là, des acteurs extraordinaires.
05:01Il y avait Jacques Brel, il y avait Lénaud Venturin,
05:03il y avait Aldo Mathione.
05:05Et il y avait Charles Denner.
05:08Quel acteur ?
05:09Et Charles Denner fait un cours de science politique à tous ses copains-là,
05:13qui passent leur temps à enlever John Hallyday, le pape, le Pelé et tout ça.
05:18Et il leur dit, si on veut briller en politique,
05:21notre spécialité, ça doit être la clarté dans la confusion.
05:25Eh bien, on y est.
05:26La clarté dans la confusion.
05:28C'est beau.

Recommandations