Chems-Eddine Hafiz, le grand recteur de la mosquée de Paris, était l’invité de BFM Story de ce lundi 28 avril. Il a été interrogé, entre autres, sur le meurtre d’un fidèle de la mosquée de La Grand-Combe dans le Gard.
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00:00La communauté aujourd'hui musulmane, la communauté religieuse musulmane de France est effectivement à la fois atterrée, mais beaucoup en colère aussi.
00:08Et je crois qu'il est nécessaire pour la France de pouvoir entendre cette partie, je dirais, de la nation française,
00:15parce que depuis très longtemps, il y a de la tristesse, de la colère, et aujourd'hui il a fallu un drame de ce type pour que nous puissions aujourd'hui en parler ouvertement.
00:24C'est vraiment pour la première fois qu'on parle de manière tout à fait libre de cette situation.
00:30On a toujours essayé de cacher la haine et les actes anti-musulmans.
00:34Pour vous, on a cherché à la cacher ?
00:36Oui, bien sûr. On a en tout cas cherché en permanence à minimiser.
00:41Il y a aujourd'hui deux poids et deux mesures, c'est clair, à chaque fois qu'il s'agit d'un musulman, je le dis très calmement,
00:47à chaque fois qu'il s'agit d'un musulman, il y a toujours un suspect.
00:49Et pour vous, il y a deux... Je vous arrête une seconde, monsieur le recteur.
00:53Pour vous, il y a deux poids, deux mesures en France.
00:55Vous nous dites quoi ? C'est-à-dire qu'à vos yeux, un citoyen français de confession musulmane est considéré...
00:59Et un citoyen de seconde.
01:01Et moins bien traité que les autres, c'est ça que vous dites ?
01:03Absolument. Je le dis, je le maintiens, c'est peut-être fort, mais en même temps depuis des années,
01:09que l'islam, les musulmans sont devenus, je dirais, le prétexte à tout ce qui se passe en France,
01:15c'est à cause des musulmans.
01:16Ça, je ne sais pas, je ne suis pas là pour accuser, je ne suis pas un procureur de la République,
01:20je suis recteur d'une institution où j'entends tous les vendredis des fidèles qui viennent apeurer.
01:26Aujourd'hui encore, si vous voulez, les gens ont peur.
01:28Il n'y a aucune protection des lieux de culte musulmans.
01:31Le ministre de l'Intérieur, hier soir, a annoncé qu'il renforçait la protection de son démocrate.
01:34Il a fallu qu'il y ait ce drame, il a fallu qu'il y ait un jeune de 22 ans qui a été assassiné de la manière la plus crapuleuse.
01:43Et quand la personne était en train de lui asséner des coups de couteau avec une force, avec une haine,
01:49à ce moment-là, aujourd'hui, on y pense ?
01:51Je suis à la mosquée de Paris, je reçois entre 15 et 20 000 fidèles tous les vendredis.
01:57Vous diriez qu'il y a eu un défaut de protection de la France envers les citoyens français-musulmans ?
02:02Absolument, absolument. Il y a aujourd'hui, et j'espère que cette mort ne sera pas vaine.
02:08On est en train de... Actuellement, c'est l'émotion.
02:11Mais il faut qu'on fasse des propositions, il faut qu'on regarde l'avenir ensemble.
02:15Nous sommes tous des citoyens français.
02:17Et je peux vous assurer que les musulmans de France sont à l'évidence de vrais français.