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ÉducationTranscription
00:00Bonjour à tous chers abonnés d'Omerta,
00:29merci de nous rejoindre pour ce nouveau grand entretien.
00:31Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir M. Claude Chollet.
00:34Bonjour.
00:35Bonjour.
00:36Vous êtes ancien entrepreneur et vous présidez aujourd'hui l'Ogim,
00:41l'Observatoire du journalisme.
00:42Et je profite de cette introduction pour faire un petit peu de publicité
00:46sur la dernière parution éditée à la nouvelle librairie de Rodolphe Quart,
00:57dont vous préfacez l'ouvrage.
00:59Et l'ouvrage s'intitule « La menace non conservatrice,
01:02une France et une Europe sous influence ».
01:05Et ça rejoint parfaitement la thématique, chers auditeurs,
01:08de notre dernier magazine consacrée au retour de Trump
01:12et à l'empire contre-attaque.
01:14Claude Chollet, je disais, vous présidez l'Observatoire du journalisme,
01:19l'Ogim.
01:20Est-ce que vous pouvez d'abord expliquer à nos auditeurs
01:23ce que c'est que cet observatoire et pourquoi l'avoir créé ?
01:28Alors, l'Observatoire du journalisme,
01:30qui est parfois mieux connu sous son acronyme,
01:33Ogim, je l'ai créé en 2012.
01:36Et 2012, c'était la campagne Sarkozy-Hollande.
01:41Maintenant, 2012, ça paraît très loin.
01:43Je ne suis pas forcément un partisan inconditionnel de Nicolas Sarkozy,
01:50mais le déséquilibre entre le traitement médiatique
01:52des deux candidatures, celle de Sarkozy et celle de Hollande,
01:55qui finalement a été élue,
01:58m'a paru particulièrement déséquilibré.
02:01Et comme je me suis toujours intéressé au journalisme,
02:05bien que je n'ai pas été journaliste,
02:07j'ai fait une carrière en entreprise,
02:11je me suis dit, mais qu'est-ce qu'on fait ?
02:12Alors, on peut déplorer une situation,
02:14puis on rentre chez soi,
02:15et puis on pleure dans son petit lit blanc,
02:16mais ça, ce n'est pas très constructif.
02:18Et avec deux camarades, un universitaire et un journaliste,
02:21on pourrait faire quelque chose pour décrypter les médias.
02:25Et on voulait appeler ça l'Observatoire des médias.
02:27Mais le titre était déjà pris,
02:29donc on a créé l'Observatoire du journalisme,
02:32mais il fallait un angle,
02:33il fallait trouver quelque chose, une spécificité.
02:36Et on a trouvé les portraits de journalistes.
02:38Et si on faisait des portraits de journalistes ?
02:40Alors, on dirait, pourquoi faire des portraits de journalistes ?
02:43Pour une raison toute simple,
02:44c'est que l'information à l'état brut, ça n'existe pas.
02:48L'information, c'est un produit transformé,
02:51par des médiateurs, par des transformateurs,
02:53qui sont les journalistes.
02:55Et sans journaliste, il n'y a pas d'information.
02:59Alors, j'entends très souvent dire,
03:02oui, mais les journalistes ne sont pas objectifs.
03:04Et la réponse est, bien sûr que non.
03:06Vous n'êtes pas objectif, je ne suis pas objectif.
03:08Vous avez une éducation,
03:10vous parlez dans une langue,
03:12vous avez une histoire,
03:14vous avez sans doute des convictions,
03:16comme j'en ai,
03:16et les journalistes également.
03:18Donc, on ne peut pas,
03:18nous sommes tous subjectifs.
03:20Donc, on ne peut pas leur demander l'objectivité.
03:22Ce qu'on peut leur demander,
03:23ce qu'on doit leur demander,
03:25et c'est un tout autre débat,
03:26c'est l'honnêteté.
03:29C'est le respect des faits.
03:32Et l'objectif de l'Observatoire du journalisme,
03:35c'est vous informer sur ceux qui vous informent.
03:38Puisque ces transformateurs traitent l'information,
03:42d'abord, ils ne peuvent pas traiter de tout.
03:43Donc, ils vont choisir les sujets.
03:45Ils vont les mettre en scène.
03:47Et c'est normal de les mettre en scène,
03:48parce qu'il faut qu'il y ait une certaine appétence
03:50pour le public.
03:52Il y a des choses dont ils vont choisir
03:54de ne pas parler.
03:54et il y a aussi des termes qui vont employer
03:57et vont parfois aussi employer
04:00ou utiliser des jugements moraux,
04:02des jugements disqualifiants
04:04pour certaines informations
04:05et des jugements qualifiants
04:06pour certaines autres informations.
04:08Et notre travail, depuis 2012,
04:11on publie deux papiers par jour
04:13depuis cette époque.
04:14Donc, on a dû publier 6 000 articles,
04:18300 portraits de journalistes,
04:2035 infographies sur les groupes de presse.
04:23Notre travail, c'est d'écrypter
04:25le travail des journalistes
04:27d'une manière aussi calme que possible.
04:31Nous sommes un média engagé,
04:33mais nous ne sommes pas un média militant.
04:35On est engagé, je dirais,
04:36du côté conservateur ou populiste.
04:39Vous choisissez le terme
04:40et le qualificatif que vous voulez,
04:42mais nous ne sommes pas un média militant.
04:44Et toujours, toujours, toujours,
04:46nous respectons les faits.
04:49Est-ce que dans ces portraits,
04:50dans cette galerie de portraits,
04:51est-ce qu'il y en a un
04:53qui vous a particulièrement marqué,
04:55que vous pourriez donner un exemple
04:57pour expliquer le travail de recherche
05:00que vous avez fait à nos éditeurs ?
05:02Alors, il y a 34 000 cartes de presse en France.
05:05Il y en a encore 5 ou 6 000 journalistes
05:07qui n'ont pas de carte de presse,
05:09mais qui sont enregistrés.
05:09Donc, ça fait 40 000 personnes.
05:11On ne va pas faire 40 000 portraits.
05:13Les 300 portraits,
05:14ce sont les journalistes les plus connus
05:16ou ceux qui sont dans l'actualité.
05:17Si je devais en prendre un particulièrement significatif,
05:22ça serait celui d'Edoui Plenel.
05:24Alors, on a consacré un long portrait à Edoui Plenel,
05:26y compris un portrait vidéo.
05:28Patron de Mediapart.
05:29Alors, patron de Mediapart.
05:30Surtout, ancien patron du monde.
05:32D'abord, on va prendre dans l'ordre.
05:34Ancien trotskiste.
05:35Son nom, c'était Krasny, rouge.
05:37Son nom de militant à la Ligue communiste révolutionnaire.
05:43Rédacteur en chef de Rouge, l'organe de la SR.
05:46Puis, fait une très belle carrière au Monde,
05:48dont il devient le rédacteur en chef.
05:52Puis, quitte le Monde et crée Mediapart de mémoire en 2012.
05:58Son itinéraire est vraiment intéressant
06:02parce que son influence au Monde a été négative sur tous les plans.
06:08Négative d'abord sur le plan de la diffusion du journal.
06:11Négative sur le plan de la crédibilité du journal.
06:16Et extrêmement négative sur le plan, je dirais,
06:19de la désinformation qu'il a pratiquée pratiquement constamment.
06:24A un point tel, d'ailleurs, qu'il a dû quitter le journal.
06:27Et quand il est créé Mediapart,
06:29il le crée avec, au fond, une espèce d'auréole de victime.
06:32En disant, j'ai été chassé du monde.
06:34Ce qui n'est pas tout à fait exact.
06:35Il a dû le quitter.
06:37Enfin, il a quitté plutôt dans de bonnes conditions.
06:40Et quand il crée Mediapart, il le crée avec une fausse barbe.
06:45C'est-à-dire, il me dit, je vais créer un média indépendant basé sur les fêtes.
06:51Alors, indépendant, plus ou moins quand même.
06:54Quand Mediapart a été créé, c'était l'époque de la campagne électorale.
07:00Il y a eu une aide assez sérieuse de Ségolène Royal à ce moment-là.
07:07Et Xavier Niel a dû donner quand même 200 000 ou 300 000 euros pour aider.
07:13Ça va être quand même bien.
07:15Moi, si quelqu'un me donnait à l'OGYM 300 000 euros, je peux vous dire que je pourrais faire beaucoup de choses.
07:19Et Pierre Péant, Pierre Péant qui est le journaliste, un très grand journaliste qui est décédé il y a quelques années maintenant,
07:27dans le monde diplomatique, de mémoire, je crois que c'est le long de septembre 2019,
07:33il a déshabillé le système Mediapart.
07:36Et qu'est-ce que c'est le système Mediapart ?
07:38C'est un système d'agence de renseignement.
07:41Edwin Plenel dispose, de par sa longue carrière de journaliste,
07:45et aussi sans doute pour service rendu, de très nombreux contacts dans la magistrature et dans la police.
07:53Ces contacts font passer des dossiers.
07:56Des dossiers qui sont rassemblés par la DGSE, rassemblés peut-être dans les préfectures.
08:04C'est très intéressant d'avoir des dossiers policiers ou des dossiers de magistrats
08:08qui sont théoriquement réservés aux policiers et aux magistrats.
08:12Ça veut dire qu'on ne respecte pas la loi.
08:15Et ensuite, ces dossiers sont mis en forme, remis en scène,
08:20c'est bien d'ailleurs, en général, par les journalistes de Mediapart
08:25et ils le présentent comme des enquêtes indépendantes.
08:29Alors qu'au fond, ce sont, je dirais, les sous-produits de ce que passent volontairement
08:36les magistrats et certains policiers.
08:38Pas tous les magistrats et pas tous les policiers.
08:40Il ne faut bien sûr pas généraliser.
08:41Est-ce que vous parliez de subjectivité qui, selon vous, est intrinsèque à tout journaliste ?
08:52Vous parliez aussi d'honnêteté.
08:53Est-ce qu'il y a un problème aujourd'hui dans le monde journalistique
08:59avec l'honnêteté et une hyper-subjectivité ?
09:04Alors, bon, ce n'est pas moi qui vais condamner la subjectivité en soi.
09:11Ce que je vais condamner, c'est la subjectivité qui vous induit à ne pas traiter du réel
09:17et à soit l'occulter, soit vraiment, dans certains cas, à choisir le contraire du réel.
09:26Alors, on ne connaît pas, bon, 34 000 journalistes comme une carte de presse, 40 000 au total.
09:34Il y a quand même eu des enquêtes qui ont été faites sur les préférences politiques des journalistes.
09:40Alors, de mémoire, 2012, ça doit être 40% pour, ou 45% pour François Hollande,
09:4830% pour les autres, ou 35% pour les autres candidats de gauche et du centre,
09:56peut-être 15% pour le candidat de droite,
09:58et puis Marine Le Pen, ou 2% ou 3%.
10:03Ça, ça donne un tableau général.
10:05Maintenant, si on s'intéresse aux écoles de journalisme, eh bien, c'est pire.
10:09Il y a 14 écoles de journalisme qui sont reconnues par l'État en France.
10:13Bon, les plus connues, c'est le CFJ de Paris, l'école de Sciences Po, l'ESJ de Lille,
10:21qui est la pire, les plus gauchistes de toutes.
10:23Et d'ailleurs, il y a une annonce pour vos téléspectateurs.
10:27À la fin du mois d'octobre, ou début novembre,
10:31nous allons sortir une nouvelle brochure sur les écoles de journalisme,
10:34qui est extrêmement instructive.
10:36Dans ces écoles de journalisme, il y a des votes fictifs.
10:40Bon, c'est intéressant, c'est vrai, pour des étudiants de faire un vote fictif,
10:43au moment, en particulier, des élections présidentielles.
10:47Alors, je n'ai pas tous les chiffres en tête.
10:49Mais pour les derniers, que ce soit l'école de Lagnon,
10:52que ce soit l'école de Sciences Po, que ce soit le CFJ à Paris,
10:56que ce soit l'école de Marseille,
10:58ça donne, Mélenchon, entre 50 et 60%.
11:0250 et 60%.
11:05Le candidat socialiste, 15%.
11:10Le candidat écologiste, 12%.
11:14Macron, quelques pourcents.
11:16Et Marine Le Pen, 1%.
11:18Comment vous l'expliquez ?
11:20Alors, ça s'explique assez simplement.
11:221. La plupart des professeurs, pas tous,
11:25encore une fois, ne généralisons pas,
11:27sont de gauche ou d'extrême-gauche.
11:29La plupart, pas tous.
11:31Donc, il y a déjà un écrémage
11:32lors de la sélection des candidats.
11:35Je ne veux pas dire qu'il est impossible
11:37pour un jeune étudiant de sensibilité conservatrice,
11:42soit étudiant dans ses écoles,
11:45mais à ce moment-là, il a intérêt à faire profil bas.
11:47Je discutais il n'y a pas très longtemps
11:49avec Laurent Oberton,
11:50qui a fait l'ESJ de Lille,
11:52qui est la pire de toutes.
11:54Alors, je lui ai dit, mais comment tu as fait ?
11:56Parce que les études durent deux ans.
11:58Il m'a dit, pendant deux ans,
11:59je me suis tu.
12:02Je me suis tu.
12:04J'étais comme une espèce de sous-marin,
12:05je ne parlais à personne.
12:06Les cours sur le plan technique
12:07sont plutôt bien faits.
12:10Mais comme si j'avais été repéré,
12:12j'aurais sans doute eu des soucis,
12:15j'ai pris garde à ne pas me faire repérer.
12:18J'ai un autre exemple qui me vient en tête,
12:23une ancienne collaboratrice de l'OGIM,
12:27qui a fait l'école de Sciences Po,
12:30l'école de Sciences Po,
12:31qui est une bonne école.
12:32À un moment donné,
12:33je remonte un peu dans le temps,
12:35c'est en 2016,
12:36l'école du journalisme décide
12:38de faire un vote fictif
12:39pour les élections américaines.
12:41À l'époque, c'était Trump, Hillary et Clinton.
12:4550 élèves votent,
12:4849 pour Hillary Clinton,
12:511 pour Trump.
12:52Alors là, on se pose la question,
12:55mais qui a pu voter pour Trump ?
12:58Alors d'abord, on la soupçonne, elle,
12:59parce qu'on savait quand même
13:00qu'elle était un peu différente des autres,
13:02mais elle n'avait pas voté.
13:04On cherche,
13:05on cherche le coupable ou la coupable.
13:07On ne le trouve pas.
13:08La conclusion,
13:10c'est un plaisantin qui a fait ça pour s'amuser,
13:11parce qu'on ne peut pas voter pour Trump
13:14à l'école de journalistes de Sciences Po.
13:16On doit voter naturellement
13:17pour Hillary Clinton.
13:19Et je pourrais vous multiplier
13:21les exemples en ce sens.
13:24Ce qui veut dire que non seulement
13:25l'orientation politique générale
13:27des journalistes,
13:28pas tous les journalistes,
13:29une majorité sans doute de journalistes
13:31et à des degrés divers,
13:34sont progressistes,
13:36utilisons ce qualificatif,
13:40et ça ne va pas changer dans les années à venir.
13:42Ça risque de devenir pire.
13:46Est-ce qu'il y a quand même une évolution
13:49en 40 ans de journalisme ?
13:53Est-ce que vous notez quand même une évolution
13:55ou c'est finalement une constante
13:56depuis 68 ?
13:59Je crois que ça remonte avant 68.
14:01Je pense que ça remonte pratiquement,
14:03je dirais, à l'immédiate après-guerre,
14:08où il y a eu une espèce de deal
14:10entre les gaullistes et les communistes,
14:14les communistes qui étaient très forts
14:15à ce moment-là.
14:17Les gaullistes disent,
14:17nous on prend la tête des médias,
14:19on prend la direction,
14:21mais vous,
14:22vous faites rentrer autant de journalistes
14:25que vous voulez.
14:26Alors maintenant,
14:26les journalistes communistes,
14:27il n'y en a presque plus.
14:28Ça devient une rareté,
14:29il y en a quelques-uns à l'humanité.
14:30c'est plutôt écologauchiste,
14:35écologiste de gauche,
14:39je dirais,
14:41c'est-à-dire le contraire de la...
14:44c'est-à-dire vert à l'extérieur,
14:47la pastèque,
14:48c'est vert à l'extérieur
14:49et rouge à l'intérieur.
14:51Alors, un peu plus vert,
14:51un peu plus rouge,
14:52vous avez toutes les nuances.
14:55Et si je devais donner
14:56un qualificatif général,
14:57ça serait libéral-libertaire.
14:59Plus ou moins libéral
15:01sur le plan économique,
15:03on ne remet pas en cause
15:04en tout cas vraiment le capitalisme,
15:07très libertaire
15:08sur le plan sociétal,
15:10avec des nuances.
15:12On sera beaucoup plus libéral
15:13à l'opinion
15:14et on sera plus libertaire,
15:16je ne sais pas moi,
15:17à Politis,
15:19à Rempart
15:20ou à Bastamag.
15:23Mais à l'opinion,
15:24on est tout aussi libertaire
15:26qu'à Libération.
15:28aux échos,
15:30on est tout presque
15:31aussi libertaire
15:32ou aussi libertaire
15:34qu'au monde.
15:35C'est-à-dire qu'on vit
15:37dans une espèce
15:37d'entre-soi naturel.
15:40C'est-à-dire,
15:40être plus ou moins progressiste,
15:43on est considéré
15:44comme faisant partie
15:44de la maison.
15:45On fait partie,
15:46est-ce que j'emploierais
15:47le terme caste ?
15:48Allez, pourquoi pas ?
15:49On fait partie de la caste.
15:51On est entre soi.
15:52On se comprend.
15:53C'est le sociologue
15:56de gauche,
15:57Pierre Bourdieu,
15:58qui avait défini
15:59un terme,
16:00un concept
16:01qui me paraît intéressant
16:02qui est celui
16:02de l'habitus.
16:04Alors,
16:04qu'est-ce que c'est
16:04que l'habitus ?
16:05C'est l'habitude,
16:07c'est l'ensemble
16:08des normes sociales,
16:09non écrites,
16:10je dis bien,
16:11non écrites,
16:12pour être intégrées
16:12dans un groupe social
16:13quel qu'il soit.
16:14On le sait,
16:15quand on change
16:15d'entreprise,
16:16par exemple,
16:16la manière
16:19de se comporter
16:20n'est pas la même.
16:22L'habitus
16:23du journalisme
16:24sur le plan
16:25idéologique,
16:26c'est d'être
16:26plus ou moins
16:27libéral,
16:28libertaire.
16:28En tout cas,
16:28c'est de ne pas
16:29être conservateur.
16:30Être conservateur,
16:31c'est considérer
16:32à minima
16:33comme un peu bizarre,
16:35voire dangereux
16:36ou pire,
16:37comme carrément
16:38insupportable.
16:39Et si vous n'êtes
16:40pas dans la ligne,
16:42pour la plupart
16:42des médias,
16:43pas dans tous
16:43les médias,
16:44bien évidemment,
16:45on a beaucoup
16:45de manières
16:46de vous le faire
16:46savoir.
16:48Généralement,
16:48ce n'est jamais
16:49le propriétaire
16:50qui vous le fera
16:50savoir.
16:51C'est rare
16:52que ce soit
16:52le rédacteur
16:53en chef.
16:54Ce n'est pas
16:54nécessairement
16:55le chef
16:55de service.
16:56C'est votre voisin
16:57d'ordinateur
16:58qui va vous dire
16:59« Mais François,
17:01Étienne ou Juliette,
17:02tu te rends compte
17:03de ce que tu as dit
17:04en conférence
17:05de rédaction ?
17:06Mais tu n'es pas
17:07vraiment des nôtres. »
17:09Tiens,
17:09encore une autre anecdote
17:10avec un autre
17:11des journalistes
17:13qui a écrit
17:14à Logim.
17:15un journaliste
17:17qui fait
17:18une bonne école
17:19de journalisme
17:20et qui ensuite
17:21part à Ouest-France.
17:22Très bien,
17:23la presse quotidienne
17:24régionale,
17:25c'est intéressant
17:25pour l'apprentissage.
17:28Bon,
17:28il part à Ouest-France,
17:29il s'installe
17:30à Rennes
17:31et un jour,
17:32bon,
17:32conférence de rédaction
17:33tous les jours,
17:33normal,
17:34et un jour,
17:36à Rennes,
17:37la situation sécuritaire
17:38s'est beaucoup dégradée
17:39ces cinq
17:41ou ces dix
17:41dernières années.
17:42et, bon,
17:43il y a un fait divers,
17:45un afghan,
17:46un réfugié afghan,
17:47on ne sait pas
17:48s'il est réfugié
17:49avec des papiers
17:49ou sans papiers,
17:50l'histoire ne le dit pas,
17:51agresse une vieille dame.
17:54Il ne la tue pas,
17:55mais il la mollesse
17:56très sérieusement
17:57pour lui prendre son sac.
17:58Bon,
17:58on en parle
17:59en conférence de rédaction,
18:00ah oui,
18:00tiens,
18:00on en parle,
18:01qu'est-ce qu'on pourrait faire,
18:02etc.
18:03Et puis,
18:04la gérisonniste
18:04qui dit,
18:04mais attention,
18:06attention,
18:08si on en parle,
18:09est-ce que ça ne va pas
18:10favoriser,
18:11à l'époque,
18:11c'était le Front National,
18:12ce n'était pas
18:12le Rassemblement National,
18:14est-ce que ça ne va pas
18:15favoriser le Front National
18:16et le Rassemblement National ?
18:18Ah,
18:19mais tu as raison,
18:20tu as raison,
18:20mais c'est vrai,
18:20c'est embêtant ça.
18:21Alors,
18:21qu'est-ce qu'on peut faire ?
18:23D'abord,
18:23on va changer le prénom.
18:26On va changer le prénom.
18:27Alors,
18:27je ne me souviens plus
18:28du prénom
18:29de cet afghan.
18:31On va l'appeler,
18:32une petite plaisanterie,
18:33on va l'appeler Vladimir,
18:35au hasard,
18:35parce que ça peut être amusant.
18:37Puis,
18:38par ailleurs,
18:38on ne va pas en parler
18:40quand même trop,
18:42on ne va pas mettre
18:43quatre colonnes,
18:44on va mettre une colonne
18:45dans un coin.
18:47Et à ce moment-là,
18:48ce garçon,
18:50qui est jeune diplômé,
18:51qui est encore,
18:51je dirais,
18:52peut-être plein de
18:54plein d'illusions,
18:55jeune diplômé,
18:57il dit,
18:57mais quand même,
18:58ce n'est pas possible,
18:59on doit respecter le réel,
19:00on ne peut pas changer
19:01ce prénom
19:02et mettre Vladimir.
19:03Et puis,
19:04silence de mort.
19:07Bon,
19:08la conférence de réaction
19:09se termine.
19:12Et à ce moment-là,
19:12c'est un journaliste
19:13qui vient le voir
19:13en lui disant,
19:15il dit,
19:15moi,
19:15est-ce que tu te rends compte
19:17de ce que tu as dit
19:18pendant la conférence
19:20de rédaction ?
19:21Est-ce que tu t'en rends compte ?
19:23Mais tu n'es pas des nôtres.
19:26Tu es de l'autre côté.
19:28Tu es fasciste.
19:30Fais très attention
19:31à ce que tu dis.
19:32Sinon,
19:32tu ne pourras pas rester.
19:33C'est un avertissement
19:34sans frais.
19:35En bonne et due forme.
19:37Bon,
19:38qu'est-ce qui s'est passé ?
19:39Au bout d'un an,
19:39il est parti.
19:40Parce que le climat
19:41était irrespirable
19:43et lui,
19:44il considérait
19:44qu'il ne pouvait pas
19:45faire son métier.
19:46Il ne faut pas
19:47se faire d'illusions.
19:47le climat politique
19:50dans la presse quotidienne
19:51régionale
19:51est plutôt pire
19:52que dans la presse
19:53quotidienne nationale.
19:55Est-ce qu'il y a quand même
19:56une radicalisation
20:00sur la scène politique ?
20:02Il n'y a plus
20:03beaucoup d'espace
20:03finalement
20:04pour l'espace central
20:07qui part
20:08soit vers
20:09la gauche,
20:10l'extrême gauche,
20:11soit vers
20:12le rassemblement national.
20:14Est-ce que c'est un peu
20:15avec une radicalisation
20:18de la vie politique,
20:19des échanges politiques ?
20:23Est-ce qu'il y a
20:23la même...
20:24Vous observez
20:24le même phénomène
20:25dans la sphère journalistique ?
20:27C'est-à-dire que
20:27il faut
20:29soit vous êtes
20:31dans la sphère
20:32de gauche,
20:33d'extrême gauche,
20:34soit vous passez
20:34ou des progressistes,
20:36soit vous passez
20:36du côté
20:37des conservateurs
20:41ou par exemple
20:42de la sphère CNews.
20:43Est-ce que vous observez
20:44une antagonisation
20:46aussi
20:46de la sphère
20:48journalistique,
20:49médiatique ?
20:49Je crois qu'il y a
20:50une antagonisation
20:51mais je pense
20:51qu'elle est partielle.
20:53Ce qui est certain,
20:53c'est qu'il y a
20:54une influence
20:55de l'an...
20:56Bon,
20:57bref,
20:59du fait qu'il y ait
21:00deux camps
21:00bien séparés
21:02sur le plan politique.
21:03Ça crée
21:04des antagonismes
21:05sans doute
21:05à l'intérieur
21:06des rédactions.
21:08Je ne suis pas
21:09certain
21:10que pour autant
21:12ça va provoquer
21:13une adhésion
21:14implicite
21:15ou explicite
21:15d'un grand nombre
21:17de journalistes
21:18par exemple
21:18aux Insoumis
21:19ou vers le Rassemblement
21:21National.
21:22Je ne crois pas.
21:23Je crois qu'il y a
21:23plutôt un effet
21:25de halo
21:25qui va se produire.
21:28Et le corps central
21:29mou,
21:30le grand corps central
21:31mou
21:32qui va être
21:33libéral,
21:35libertaire,
21:37écolo,
21:38socialo,
21:39un tout petit peu
21:40Insoumis,
21:40mais pas trop
21:41parce que
21:41ce n'est pas bien
21:42non plus.
21:44Celui-là,
21:44je ne suis pas certain
21:45qu'il ait beaucoup
21:45évolué.
21:48Alors par contre,
21:49ce qui est nouveau,
21:50et ça,
21:50ce qui est nouveau,
21:51c'est depuis
21:51l'irruption
21:52de Vincent Bolloré
21:54de manière significative
21:55sur la scène métrique,
21:57il existait déjà
21:58avec Canal+.
22:00Mais le succès
22:02de CNews,
22:04le rachat
22:05d'Europe numéro 1,
22:06le rachat
22:07du journal
22:08du dimanche,
22:11ça crée,
22:12je dirais,
22:13un début
22:13d'appel d'air.
22:14Je dis bien
22:15un début
22:16d'appel d'air.
22:17Restons
22:18raisonnables.
22:20CNews,
22:20c'est 3,2%
22:22d'audience.
22:25Europe 1,
22:25sur les radios
22:27périphériques,
22:28c'est 5%
22:28d'audience.
22:30Le GDD,
22:31c'est 43 000
22:32exemplaires.
22:33Mais ça crée
22:34un début
22:35d'appel d'air
22:36qui est positif.
22:38Pourquoi ?
22:39Parce que ça veut dire
22:39aussi que maintenant
22:40un jeune journaliste
22:41conservateur
22:42va avoir plus de facilité
22:43pour trouver un travail
22:44sans doute
22:45qu'il y a 5 ans.
22:46Une hirondelle
22:47ne fait pas
22:48le printemps
22:49mais réjouissons-nous
22:51de l'arrivée
22:52des hirondelles.
22:53Quelles sont
22:53les thématiques
22:54qui en fait
22:55antagonisent le plus
22:58dans la sphère médiatique ?
23:01C'est quoi ?
23:01C'est l'immigration,
23:02le wokisme ?
23:03Est-ce qu'il y a encore
23:04d'autres ?
23:05L'année dernière,
23:07il y a eu une association
23:07de journalistes polonais,
23:09une association
23:10de journalistes
23:11de polonais
23:11conservateurs
23:12qui m'a demandé
23:13de faire une conférence
23:13à Varsovie,
23:15en anglais,
23:15puisque je ne parle pas
23:16le polonais,
23:18sur les médias
23:19en France.
23:21Et entre autres,
23:21il disait
23:21ce qui nous intéressait
23:22de savoir
23:22quels sont les tabous.
23:24Les tabous.
23:25Enfin,
23:25les sujets
23:25dont on ne va pas parler.
23:27Alors je dis
23:27c'est les trois i.
23:29L'islam,
23:31l'immigration
23:31et l'insécurité.
23:34D'abord,
23:35si possible,
23:36le mieux,
23:37c'est de ne pas en parler.
23:38Il n'y a pas de problème,
23:39pas de vague,
23:40ça n'existe pas.
23:41Et si on en parle,
23:42on en parle
23:43sur la pointe des pieds
23:45et avec une sémantique
23:46particulière.
23:48L'islam,
23:49c'est une religion
23:50comme une autre.
23:52C'est au même rang
23:53que le christianisme
23:54ou le bouddhisme
23:55ou l'hindouisme.
23:57Pourquoi pas ?
23:57Une religion
23:58comme les autres.
24:00L'immigration.
24:01L'immigration,
24:01si on y réfléchit bien,
24:03c'est une ouverture
24:04culturelle magnifique.
24:06Et c'est une chance
24:06pour la France
24:07et c'est une chance
24:07pour l'Europe.
24:08Et par ailleurs,
24:09c'est quand même
24:10bien nécessaire.
24:11Sur le plan économique,
24:13l'insécurité.
24:15Quelle insécurité ?
24:16Il y a un sentiment
24:17en insécurité.
24:19Au fond, non.
24:19L'insécurité
24:20n'augmente pas.
24:21Ce qui augmente,
24:22c'est une espèce
24:23de paranoïa
24:24de mauvais journalistes
24:26dont il faudrait
24:26qu'ils s'expriment
24:28le moins possible
24:29qui parlent d'insécurité.
24:31Mais si on n'en parlait pas,
24:32il n'y aurait pas
24:33d'insécurité.
24:34Et ça,
24:34je leur ai dit,
24:35c'est l'impensé radical
24:37des journalistes français.
24:39Ou ils n'en parlent pas.
24:40Ou alors,
24:40s'ils en parlent,
24:41c'est en faisant
24:42très attention
24:43à ce qu'ils vont dire.
24:46Après,
24:46le wokisme,
24:47c'est au fond,
24:47une espèce de mélange
24:48de tout ça.
24:50Alors,
24:50vous rajoutez le genre.
24:51Dans le wokisme,
24:52il y a l'islam,
24:52il y a l'immigration,
24:53la sécurité,
24:54mais ajoutez aussi
24:54le genre.
24:56Les LGBTQ+,
24:58etc.,
24:59vous rajoutez
24:59le nombre de plus
25:00que vous voulez.
25:03Alors maintenant,
25:03on a le sujet du genre,
25:05on a le phénomène
25:06MeToo,
25:07les féminicides,
25:10etc.,
25:10etc.,
25:11etc.
25:11Le mâle blanc
25:12de plus de 50 ans
25:13qui est un représentant
25:15éhonté
25:15du patriarcat
25:17auquel je m'honore
25:18d'appartenir,
25:20qu'il faut éliminer.
25:22Delphine Ernot,
25:23la patronne
25:23de France Télévisions,
25:26quand elle a pris
25:27ses fonctions
25:27il y a quelques années,
25:28même depuis,
25:29elle a été renouvelée
25:30une fois,
25:31elle a dit
25:31j'ai une mission.
25:34Il y a trop
25:35de mâle blanc
25:36de plus de 50 ans
25:37à l'antenne.
25:41Alors si je le fais
25:42à l'envers,
25:44il faut des femmes
25:45jeunes,
25:47racisées,
25:48arabes ou noires.
25:49Ça veut dire en gros,
25:51je ne vois pas très bien
25:53quelle expression autre
25:55je puis envoyer,
25:55chasser les blancs.
25:57Chasser les blancs.
25:57Il faut qu'il y en ait
25:58le moins possible.
26:01Et ce qui est assez étonnant,
26:03ça n'a pas soulevé
26:05de problème.
26:05Personne n'a dit
26:06quand même,
26:07Madame Ernot,
26:08pourquoi vous faites
26:09la chasse aux vieux
26:10et vous faites
26:11la chasse aux blancs ?
26:12Expliquez-nous pourquoi.
26:14Non, c'est passé
26:14comme une lettre
26:15à la poste.
26:17Donc je dirais
26:17que ça peut quand même
26:18vous donner l'ambiance
26:19qui peut régner
26:19à France Télévisions
26:20et je ne pense pas
26:21que l'ambiance
26:22soit très différente
26:23à Radio France.
26:25France Télévisions
26:26et Radio France
26:28sont les premiers employeurs
26:29en nombre de journalistes
26:30en France.
26:31Ça doit être
26:32plus de 4000 journalistes
26:33ou 4500 journalistes
26:34au total.
26:35Est-ce que sur le...
26:37Prenons deux exemples.
26:38Sur la question
26:39du conflit russo-ukrainien
26:40et sur la question
26:41du conflit
26:42israélo-libano-palestinien,
26:46est-ce que vous retenez
26:48du traitement
26:50de ces deux conflits
26:51par les chaînes
26:53d'information principales
26:56un traitement particulier,
26:59un traitement honnête
27:03ou malhonnête ?
27:04Qu'est-ce que vous pouvez
27:05en dire ?
27:06On va les prendre
27:07dans l'ordre,
27:08dans le conflit
27:09russo-ukrainien
27:11ou Russie-OTAN.
27:13Je pense que c'est plutôt
27:14un conflit entre la Russie
27:16et l'OTAN
27:16qu'est vraiment
27:17avec l'Ukraine.
27:18les pauvres Ukrainiens
27:19servant, je dirais,
27:23de main-d'œuvre
27:26et une main-d'œuvre
27:28qui est taillable
27:28et corvéable.
27:29Merci.
27:30Personnellement,
27:31j'ai beaucoup de peine
27:31quand je pense
27:32aux jeunes Ukrainiens
27:33et aux jeunes Russes
27:34qui tombent
27:35sur le front
27:36dans un conflit
27:38que si on le replace
27:40dans un contexte
27:41plus général
27:43n'a pas été déclenché
27:45vraiment par les Etats-Unis
27:46mais les conditions
27:48du conflit
27:48ont été très largement
27:50favorisées
27:51et construites
27:51par les Etats-Unis.
27:52Mais c'est un autre sujet.
27:55Alors quand le conflit
27:56OTAN-Russie
28:00s'est déclenchée,
28:02il y a eu une espèce
28:04d'unanimisme
28:06des médias.
28:09On a vu un diable
28:10qui sortait de sa boîte.
28:11Le diable,
28:11c'était Vladimir Poutine.
28:13Et de manière parallèle,
28:15on a vu un ange
28:15avec des très petites,
28:17des très jolies ailes
28:19et des dentelles
28:23qui étaient Zelensky
28:24et qui devenait,
28:26je dirais,
28:27un parangon de vertus.
28:28Et là, j'ai l'impression
28:29que ça n'a pas énormément changé.
28:31On a vu des choses
28:32extraordinaires.
28:33Des numéros entiers
28:34du point et de l'exprès,
28:36consacrées
28:39au conflit,
28:41mais d'une manière
28:42totalement univoque.
28:43C'est-à-dire,
28:44on s'engage,
28:45il faut défendre l'Ukraine
28:46et combattre la Russie.
28:47Avec des fausses...
28:49Mais, on parle de fake news,
28:50alors là, il faut dire
28:51des choses hallucinantes.
28:52Je me rappelle,
28:53je ne me souviens plus
28:55si c'est le point ou l'exprès.
28:56Un des deux,
28:58il y avait un portrait
28:59de Vladimir Poutine
29:00où on expliquait
29:02qu'il avait un chaman
29:03et qu'il sacrifiait
29:05des aigles
29:05avec un couteau,
29:07avec son chaman,
29:09pour connaître l'avenir.
29:11Dans le même numéro,
29:12il y avait un expert
29:15qui expliquait
29:16que Poutine était
29:17un fou furieux,
29:18que c'était un impulsif,
29:19qu'il avait déclenché
29:20ce conflit
29:21sans y réfléchir.
29:22Et il y avait un autre
29:23dans le même numéro,
29:24un autre expert
29:24qui expliquait
29:25que ce conflit
29:26avait été préparé
29:27depuis très longtemps
29:28par Vladimir Poutine
29:29dans un plan
29:30absolument machiavélique,
29:33dans le même numéro,
29:34sans que le rédacteur
29:35en chef
29:36voit la contradiction.
29:39Mais, après tout,
29:40un lecteur pouvait lire
29:41tel article
29:42et pas lire tel autre
29:43et avoir
29:44le Poutine machiavélique
29:46ou, au contraire,
29:47le Poutine sanguin
29:48et qui ne réfléchit pas.
29:52Alors, je n'ai pas l'impression
29:53que ça ait beaucoup changé
29:54depuis.
29:56Il y a sûrement
29:57quelques exceptions
29:59dont vous faites partie,
30:02aussi bien sur
30:03votre chaîne YouTube
30:05que sur les numéros
30:06papier
30:07d'Overta.
30:12Donc, je crois
30:13qu'il y a une espèce
30:13d'unanimisme
30:15qui s'explique
30:16très largement,
30:16peut-être pour en revenir,
30:18par l'influence
30:19du soft power
30:21américain
30:22en France.
30:24Et sur le conflit
30:25israélo-palestinien,
30:30je crois que c'est presque
30:31la même chose.
30:34C'est-à-dire que
30:35le conflit israélo-palestinien
30:36est vu en termes,
30:38je dirais,
30:40immédiats,
30:40c'est-à-dire
30:41le massacre,
30:42il faut bien parler
30:43de massacre,
30:43le massacre du Hamas
30:45le 7 octobre,
30:47qui fait
30:471200 morts,
30:51ce qui est tragique
30:52et condamnable.
30:55Mais après,
30:56je dirais,
30:56je ne sais plus
30:57combien on est,
30:5740 000,
30:5845 000,
30:5950 000 morts
30:59du côté palestinien,
31:02au fond,
31:03oui,
31:03ce sont des victimes
31:04collatérales.
31:05Mais j'ai l'impression
31:06qu'elles ne sont quand même
31:06pas traitées
31:07tout à fait
31:08de la même manière.
31:10Et j'ai l'impression
31:11que là aussi,
31:11il y a plutôt
31:12un parti pris
31:13pro-israélien.
31:15On a le droit
31:15d'être pro-israélien
31:16par ailleurs,
31:18mais je ne suis pas certain
31:19qu'il y ait
31:19toute la mesure
31:20et toute la distance
31:22qui devra être prise,
31:24avec quelques exceptions,
31:25pour traiter
31:26d'une manière équilibrée
31:28de ce conflit
31:30qui est un conflit
31:31tragique
31:32où tout le monde
31:32est perdant.
31:33Alors,
31:33vous parliez
31:34de l'influence
31:35américaine en France,
31:36dont on retrouve
31:37le traitement
31:39dans notre dernier magazine.
31:42Quand on voit
31:42avec cette fin
31:44de campagne américaine
31:46le traitement
31:47par les médias français,
31:50les médias mainstream,
31:51dirons-nous,
31:52de la campagne américaine,
31:53on voit quand même
31:54un Trump
31:55qui est présenté
31:56comme un dingue,
31:58un escroc,
31:58un pervers,
31:59enfin,
31:59qui est affublé
32:00vraiment de tous les défauts
32:02et de toutes les tares possibles
32:04et une Kamala Harris
32:05qui est...
32:06Vous parliez
32:09de Zelensky
32:10dépeint en ange
32:11avec ses ailettes,
32:13etc.
32:13On a l'impression
32:14que c'est exactement
32:15la même chose
32:16que finalement
32:17le procédé
32:20de diabolisation
32:21d'un côté
32:22et d'angélisation
32:23de l'autre
32:23est reproduit
32:24systématiquement
32:25et là,
32:25avec la campagne américaine,
32:26on est certainement
32:27au paroxysme
32:29du procédé,
32:31non ?
32:31Je crois qu'on pourrait
32:32parler de séquences,
32:33on pourrait faire
32:33une analyse séquentielle.
32:35Joe Biden,
32:39on peut constater
32:40assez facilement
32:42qu'il était
32:43plus très frais
32:44et peut-être pas
32:45tout à fait
32:45en mesure
32:47d'exercer la présidence.
32:49Jusqu'au moment
32:50où Joe Biden
32:50se retire,
32:51les médias mainstream,
32:53les médias dominants,
32:54ce que j'appelle
32:55les médias
32:55de grand chemin,
32:57disent que Joe Biden
32:57peut-être
32:58qu'il a son âge
33:00mais il a quand même
33:01très très bien
33:03dirigé
33:04les Etats-Unis
33:04pendant quatre ans
33:06et au fond,
33:07on pense quand même
33:08qu'il est plutôt capable.
33:10Il y a des mauvais esprits
33:11qui insistent
33:12sur des incidents.
33:13Il fait des lapsus,
33:14il confond l'Iran
33:15et l'Irak,
33:17il confond la Hongrie
33:17et la Russie,
33:18mais tout ça
33:19ce n'est pas très grave.
33:20Vu des Etats-Unis,
33:21l'Iran et l'Irak
33:22c'est quand même très proche,
33:23il y a des frontières communes,
33:24etc.
33:25Et Kamala Harris,
33:27son image
33:27n'était pas très bonne,
33:28y compris dans les médias
33:29européens
33:31et en particulier
33:31elle est vue
33:33comme une femme
33:34plutôt autoritaire,
33:36représentant quand même
33:37de grands intérêts,
33:38grands intérêts économiques,
33:40représentant quand même
33:41l'upper-class américaine.
33:44Et puis on m'a demandé
33:46« Biden, on va très bien.
33:48Le pauvre vieux,
33:49il n'y arrive plus. »
33:50Donc il faut trouver
33:50une route secours
33:51et comme les temps
33:53sont serrés,
33:54la seule route secours
33:55qu'on puisse trouver
33:57c'est Kamala Harris
33:58puisqu'elle est vice-présidente
33:59et on l'a sous la main.
34:00Et là,
34:01coup de baguette magique,
34:02Kamala Harris
34:03qui avait une image négative,
34:05c'est ce qu'on appelle
34:05en Italien
34:06« Santo subito ».
34:07Elle devient une sainte.
34:10Elle devient une femme formidable.
34:11Elle est racisée,
34:13plus ou moins,
34:14quand même.
34:15Elle est féministe,
34:16bien évidemment.
34:18Elle a un mari
34:19qui est délicieux,
34:21qui vient du Midwest.
34:24C'est une mère de famille,
34:26c'est une combattante,
34:27c'est une modérée.
34:31Elle est délicieuse
34:32et bien sûr,
34:33il faut voter pour Kamala.
34:35On l'appelle Kamala maintenant
34:36parce que c'est son petit nom.
34:38Il faut voter contre Trump
34:39parce que Trump,
34:41rendez compte,
34:42le nombre de procès
34:43qu'il a eu
34:43sur le dos.
34:45Il s'en est toujours sorti.
34:48Il continue
34:49à en avoir.
34:51Donc,
34:51il y a une polarisation,
34:53une double polarisation,
34:54une séquence.
34:56Le diable d'un côté
34:57et la sainte,
34:58sainte Kamala Harris
35:00de l'autre
35:01à travers
35:01ce qu'on doit appeler
35:02un processus
35:03qui est un processus
35:04de construction
35:05pure et simple.
35:06quand on parle
35:09des médias,
35:10de l'observation
35:11des médias,
35:11on ne peut pas
35:12faire l'impasse
35:13sur le rôle
35:13de l'ARCOM,
35:15qui est l'autorité
35:15de régulation
35:16des médias
35:18en France.
35:20Est-ce que ça fait partie
35:21des études
35:25de l'OGYM
35:25et qu'est-ce que
35:27vous pouvez dire
35:28du traitement
35:29réservé par l'ARCOM
35:31au groupe Bolloré
35:33et à une partie
35:35du groupe
35:35puisque le groupe
35:36Bolloré,
35:36il y a Canal,
35:37il y a C8
35:39et CNews
35:40et donc,
35:40en particulier
35:41à C8.
35:43Est-ce que C8
35:44ne paye pas,
35:46je dirais,
35:48le succès
35:49de l'émission
35:50d'Anouna,
35:50certes,
35:50mais surtout
35:51le succès
35:51de CNews ?
35:53L'histoire est intéressante.
35:55L'ARCOM
35:56s'a remplacé
35:56le CSA
35:57et c'est l'ARCOM
35:58qui attribue
35:59les fréquences
36:00de la TNT.
36:02C'est un mécanisme
36:04qui existait
36:04déjà auparavant
36:06mais jusqu'à 2023,
36:09le renouvellement
36:09des fréquences
36:10était pratiquement
36:10automatique.
36:11TF1 avait sa fréquence,
36:13elle la reprenait,
36:14Canal+,
36:15avait sa fréquence,
36:16elle la reprenait,
36:17Énergie avait sa fréquence,
36:18elle la reprenait,
36:18etc.
36:19Pour la première fois
36:20en 2023,
36:22l'ARCOM a dit
36:22maintenant,
36:23on va organiser
36:24un appel d'offres.
36:26C'est la première fois
36:27que ça existait.
36:29Les fréquences
36:30de CNews
36:30et les fréquences
36:31de C8
36:32étaient à renouveler.
36:36Il faut savoir
36:36que le président
36:37de l'ARCOM,
36:38Roch Olivier Mestre,
36:40a été nommé
36:40par le président
36:41de la République.
36:44Je ne prétends pas
36:45du tout
36:46que Macron lui téléphone
36:47en disant
36:47tu vas faire ci
36:48ou tu vas faire ça,
36:49mais je pense
36:49qu'il est quand même
36:50suffisamment intelligent
36:51pour comprendre
36:53les signaux faibles.
36:54D'ailleurs,
36:54les signaux faibles,
36:55ils les avaient bien compris.
36:57Je n'ai pas
36:57en mémoire
36:59le nombre
36:59d'amendes
37:00qui ont été
37:01infligées
37:02par l'ARCOM
37:02à C8
37:04et à Anouna.
37:05c'est absolument
37:06considérable.
37:09Donc l'ARCOM,
37:09pour la première fois,
37:10doit renouveler
37:11ses fréquences.
37:14Ne pas renouveler
37:15la fréquence
37:16de CNews,
37:18c'est gros.
37:19C'est gros.
37:21Politiquement,
37:21ça paraît difficile.
37:24Mais c'est vrai
37:24que le succès
37:26de CNews
37:26inquiète.
37:27Il inquiète
37:28du côté libéral,
37:29libertaire,
37:30progressiste.
37:32Au fond,
37:33on a,
37:33je dirais,
37:34une victime
37:35toute trouvée.
37:36Ça va être
37:37la deuxième chaîne
37:37de Bollory.
37:38On ne peut pas
37:39supprimer CNews.
37:40On ne peut pas
37:40supprimer
37:40Canal+,
37:41non plus.
37:43Ça se voit trop.
37:45On va prendre
37:45le plus petit.
37:46En plus,
37:47c'est Anouna.
37:47Ça tombe bien.
37:49On supprime C8.
37:50C'est intéressant,
37:51mais surtout,
37:51on supprime C8
37:52et on supprime
37:53NRJ12,
37:54au passage,
37:55une petite chaîne
37:55par ailleurs,
37:56pour les données acquis.
37:57Ça, c'est vraiment intéressant.
37:59D'abord,
37:59à Daniel Kretinsky,
38:01le milliardaire tchèque
38:03qui vient de racheter
38:04Editis,
38:06la société
38:06l'éditeur,
38:10qui a racheté Marianne,
38:11qui est en train
38:11de le vendre maintenant,
38:13qui a lancé
38:14Front Tireur.
38:16Bon,
38:16et ce n'est pas
38:17un secret absolu
38:18de savoir
38:19que Daniel Kretinsky
38:20n'est pas en mauvais terme,
38:22je dirais,
38:22avec Emmanuel Macron
38:23et son entourage.
38:25Donc,
38:25Daniel Kretinsky
38:26va avoir
38:27sa chaîne
38:28et qui va appeler
38:29Réel TV.
38:31Mais on donne aussi
38:32une deuxième fréquence
38:33à qui ?
38:34À Ouest France,
38:35qui va s'appeler
38:36Ouest France TV.
38:38Et l'ambiance générale
38:40de Ouest France
38:42est une ambiance,
38:43allez,
38:43on va dire,
38:44centre-gauche
38:45de bon ton,
38:47avec quelques petites éruptions
38:49de wokisme,
38:51tendance insoumise
38:52de temps en temps.
38:54C'est libéral progressiste
38:55avec un petit,
38:56vous le saupoudrez
38:57d'insoumis
38:58et vous obtenez
38:59l'allure générale
39:01du gâteau.
39:02Alors,
39:03ce qui est extraordinaire
39:04dans cette histoire,
39:05c'est que l'Arcum supprime
39:06ces huit,
39:07300 personnes
39:08au chômage
39:09pour donner la fréquence
39:11peut-être
39:12à Ouest France TV,
39:16sauf que
39:16Ouest France TV
39:17ne va pas être
39:18en mesure
39:19d'émettre
39:20avant le mois de mars
39:21et peut-être
39:22avant le mois de septembre
39:23et va engager
39:2435 personnes.
39:26C'est une histoire
39:27à dormir debout.
39:29Non,
39:29ce n'est pas une histoire
39:30à dormir debout.
39:31Au fond,
39:31c'est une histoire
39:31où on fait un rêve
39:33éveillé
39:34et on voit que
39:35l'Arcum,
39:36je ne pense pas
39:37que ce soit
39:37sur une instruction
39:38directe,
39:43mais je dirais
39:43sur une ambiance,
39:44l'Arcum comprend
39:45qu'il faut aller
39:46dans le sens du vent,
39:48on supprime ces huit,
39:49on donne une fréquence
39:50à Kretinsky,
39:51on donne une fréquence
39:52à Ouest France
39:53qui sont quand même
39:54effectivement
39:55mieux intentionnée
39:56que ne l'était
39:57la deuxième chaîne
39:59de Vincent Bolloré.
40:01A votre avis,
40:02Vincent Bolloré,
40:03d'ailleurs,
40:05dans son groupe
40:05sur Canal notamment,
40:06il y a quand même
40:08une certaine diversité.
40:10On peut utiliser
40:11l'émission
40:11comme
40:12Clique de Mouloudachour,
40:14etc.
40:15On ne peut pas dire
40:15que tout soit
40:17systématiquement
40:18de droite radicale,
40:20etc.
40:20mais qu'est-ce
40:22qu'à votre avis,
40:24l'Arcum,
40:25si la sanction
40:26est à dimension politique,
40:30qu'est-ce que l'Arcum
40:31fait payer
40:31à Vincent Bolloré,
40:33à Cyril Hanouna
40:34ou à CNews ?
40:35Qu'est-ce qui dérange
40:36tellement
40:36dans les productions
40:38et les diffusions
40:39de Vincent Bolloré ?
40:41Il y a deux choses
40:42qui dérangent.
40:43La première,
40:43c'est le succès.
40:45Si CNews était resté
40:47à 1%
40:47de part d'audience,
40:49et si Cyril Hanouna
40:51avait 10 000
40:53téléspectateurs
40:54au cours de ces émissions,
40:55personne n'en aurait parlé
40:56et je pense
40:57qu'ils auraient pu dormir
40:58sur leurs deux oreilles
41:01sans être perturbés
41:02par quelqu'un.
41:03Un, le succès.
41:04Deux,
41:05un certain pluralisme
41:07et une certaine
41:08liberté d'expression.
41:10Ça ne veut pas dire
41:11du tout
41:11que sur CNews
41:12ou sur C8,
41:14c'était la droite radicale
41:15qui s'exprimait
41:16ou uniquement d'ailleurs
41:17la droite.
41:18Le simple fait
41:21qu'une personne
41:22de sensibilité
41:24conservatrice
41:25ou populiste
41:26puisse s'exprimer
41:27était considérée
41:29dans le monde
41:29libéral-libertaire
41:30comme un scandale.
41:32Ça ne doit pas exister.
41:34Ces gens-là,
41:35il ne faut pas leur parler.
41:37Il ne faut pas leur donner
41:37la parole non plus.
41:39On doit débattre
41:39mais on doit débattre
41:41entre nous.
41:42Donc le simple fait
41:43d'inviter
41:44de manière régulière
41:45des gens de gauche,
41:47d'extrême-gauche,
41:47de droite,
41:48et pourquoi pas
41:48d'extrême-droite,
41:49ce n'est pas interdit
41:49non plus.
41:52Non,
41:52ce n'est pas bien.
41:54Vous rompez,
41:56je dirais,
41:57le pacte tacite
41:59qui est
41:59on reste entre nous.
42:02Et ceux-là,
42:03on n'en parle pas,
42:04on ne les voit pas,
42:05on ne les entend pas.
42:07Et rompre
42:07ce pacte tacite,
42:09je crois,
42:10était vécu
42:10un peu comme
42:11une véritable déclaration
42:12de guerre
42:13qu'elle n'est pas.
42:14Alors qu'au fond,
42:14c'est simplement
42:15une ouverture.
42:17Et je crois que
42:17ce qu'a bien compris
42:18Vincent Bolloré,
42:20sur un plan strictement
42:21marketing,
42:22sur un plan commercial,
42:23c'est qu'il y avait
42:24un très vaste secteur
42:25de l'opinion
42:26qui peut représenter
42:27peut-être 25%,
42:2830%,
42:2935%
42:30de l'audimat
42:31qui était
42:32délaissé.
42:34Ces gens-là
42:34n'avaient pas droit
42:35à la parole
42:36et les gens
42:37dont ils auraient pu
42:38souhaiter les voir
42:39s'exprimer,
42:39ces gens-là
42:40étaient exclus.
42:41Donc il a aussi
42:41trouvé un créneau
42:42commercial.
42:43Apparemment,
42:44ça a l'air
42:45de plutôt bien
42:45lui réussir.
42:47Et à contrario,
42:49il n'y a aucune
42:50action de l'ARCOM
42:51en direction
42:52de France Inter
42:53ou de France Culture
42:54où là,
42:54c'est vraiment
42:55l'entre-soi
42:55de gauche
42:57ou d'extrême-gauche.
42:58Oui,
42:59Logim a saisi
43:00l'ARCOM
43:01pour faire
43:03une enquête
43:03sur France Inter
43:05et puis sur
43:06Radio France
43:07et puis sur
43:07France Télévisions.
43:08Une enquête
43:09normale,
43:10c'est dans
43:11leur prérogative.
43:12Nous avons été
43:13déboutés
43:13par l'ARCOM
43:14qui nous a dit
43:14« Circuler,
43:15il n'y a rien à voir ».
43:16Avec quelle explication ?
43:18Non,
43:18votre question
43:19ne mérite pas
43:20d'être posée.
43:23Nous n'en voyons
43:23pas l'utilité
43:24et nous venons
43:25de saisir
43:25le Conseil d'État
43:26pour que le Conseil
43:28d'État
43:28saisisse l'ARCOM.
43:30Tout ceci
43:30représente
43:31du temps,
43:32de l'argent.
43:32Je ne veux pas augurer
43:33de la réponse
43:35du Conseil
43:36d'État
43:37mais je crois
43:38qu'il ne faut pas
43:39se laisser faire.
43:40L'ARCOM ne fait pas
43:41son travail
43:41tout simplement.
43:44Elle ne fait pas
43:44son travail
43:45je pense
43:45d'une manière
43:45volontaire
43:47parce que je dirais
43:47enquêter
43:48sur France Inter
43:49ce n'est pas très
43:50compliqué.
43:51Une des émissions
43:52phares de France Inter
43:54qui a disparu
43:54qui était
43:56l'Instant M
43:57de Sonia de Villers
43:59qui était
44:00une émission
44:01quotidienne
44:02sur les médias.
44:03Sur les médias
44:03c'est intéressant.
44:05A Logim
44:06on a fait une enquête
44:06on a pris
44:07182 émissions
44:09de l'Instant M
44:10182 sur
44:11un an et demi
44:12et puis on a essayé
44:13de classer politiquement
44:15les invités.
44:16Il y en a qui ne sont pas
44:16classables politiquement
44:17qui peuvent être
44:18des chanteurs
44:19et des sportifs.
44:20Sur ceux
44:20qu'on pouvait classer
44:21politiquement
44:22à la louche
44:24il y en avait
44:25allez
44:2560 à 70%
44:28qui venaient
44:28de la gauche
44:29et de l'extrême gauche
44:3020 à 25%
44:32qui venaient
44:33du centre
44:345%
44:35qui étaient classés
44:36à droite
44:370%
44:38qui étaient classés
44:39RN
44:39ou reconquête
44:41etc.
44:43182
44:43et 182
44:44missions
44:45depuis
44:45Sonia de Villers
44:46a pris du galon.
44:49Elle a des fonctions
44:50plus importantes
44:51à France Inter
44:51je suppose
44:52que c'est pour
44:53service rendu.
44:53Et vous pensez
44:55qu'il est toujours
44:55possible
44:56pour les jeunes
44:58auditeurs
44:58qui nous écoutent
44:59qui nous regardent
45:00de
45:00est-ce que
45:04le journalisme
45:04peut quand même
45:05conserver ses lettres
45:06de noblesse
45:06est-ce qu'il est
45:07toujours
45:07possible
45:09de vouloir
45:10exercer cette profession
45:12de manière
45:13honnête ?
45:14Je pense que oui
45:15c'est possible
45:15d'abord c'est une profession
45:16magnifique
45:17c'est vrai qu'être journaliste
45:18c'est formidable
45:18on est au coeur
45:19de l'actualité
45:20qu'on fasse d'ailleurs
45:21un journaliste
45:21télévision, radio
45:22ou presse
45:23écrite
45:23ou web
45:24on est au coeur
45:25de l'actualité
45:26on a une véritable
45:27double mission
45:29une mission d'abord
45:30de transmettre
45:31de l'information
45:32une mission presque
45:32artistique
45:34c'est-à-dire aussi
45:34de la présenter
45:35d'une manière
45:36appétante
45:36pour le téléspectateur
45:38l'auditeur
45:40ou pour le lecteur
45:42donc c'est un métier
45:43un métier
45:44qui continue d'ailleurs
45:45à attirer
45:46est-ce que c'est possible ?
45:49Oui
45:49il y a des journalistes
45:50honnêtes
45:51bien évidemment
45:51dire que tous les journalistes
45:53sont libéraux
45:54libertaires
45:54et engagés
45:55ce n'est pas vrai
45:56la majorité
45:57oui sans doute
45:58et à des degrés divers
45:59il y en a qui sont très engagés
46:00parce qu'ils ont des convictions
46:02mais je pense qu'il y en a aussi
46:03une grande masse
46:03qui suivent
46:04ils suivent simplement
46:05ils suivent le courant majoritaire
46:07en gros pour ne pas avoir d'ennui
46:08ils pourraient espérer avoir une promotion
46:11au prochain tour
46:12c'est possible
46:15donc c'est possible
46:16d'exercer son métier
46:17honnêtement
46:17ça demande un effort
46:19ça demande un effort
46:20et je dirais que
46:22l'appel d'air quand même
46:23créé par Vincent Bolloré
46:25CNews
46:26par Omerta
46:28aussi
46:30par Radio Courtozy
46:32par TV
46:32en 5 ans je dirais
46:34le paysage a beaucoup changé
46:36beaucoup changé
46:38je dirais d'une manière
46:39d'une manière positive
46:40il y a un écosystème
46:41où on respire
46:43plus librement
46:44ça ne veut pas dire
46:46qu'on doit être
46:47un journaliste engagé
46:48mais je pense qu'être
46:49un jeune journaliste honnête
46:51c'est possible
46:52et la bonne nouvelle
46:53c'est que je crois
46:53que c'est encore même possible
46:54maintenant
46:54de trouver du travail
46:55la fermeture d'RT
46:57vous l'avez analysé
46:59vous l'avez analysé comment ?
47:00la fermeture d'RT
47:01ce sont des pressions politiques
47:02purement
47:03purement
47:04et simplement
47:05et c'est
47:06je dirais
47:08une mesure
47:09unique
47:10à ce moment là
47:11si RT fait de la propagande
47:12entre guillemets
47:13mais il faut aussi supprimer
47:15à ce moment là
47:15CNN
47:16pourquoi pas
47:16parce que CNN fait de la propagande
47:18et fait de la propagande
47:19tous les jours
47:21mais à ce moment là aussi
47:22je ne sais pas
47:23pourquoi pas
47:24à ce moment là
47:25il faudrait supprimer aussi
47:26G24 News
47:27voilà
47:28et puis
47:28France TV Monde
47:30parce que France TV Monde
47:31aussi d'une certaine manière
47:32est l'émanation
47:33d'un État
47:34c'est une mesure
47:35purement politique
47:38point
47:39c'est pas une mesure
47:40qui
47:41je dirais
47:42qui
47:42punissait
47:44le caractère
47:45de propagande
47:45de RT
47:46c'est une mesure
47:47purement politique
47:48point
47:49en dernier point
47:51je vais vous faire commenter
47:52la couverture
47:53de notre magazine
47:54qu'est-ce que
47:55cette couverture
47:57vous inspire
47:57oulala
47:59vous donnez
48:02je dirais
48:02dans les Walking Dead
48:03parce que
48:05je vois
48:05une espèce
48:05de revenant
48:06une espèce
48:08de fantôme
48:09très
48:10très
48:10très
48:11je le reconnais
48:11parce qu'il y a
48:12la mèche blonde
48:13je me demande
48:14si c'est pas
48:14oui c'est Trump
48:15d'ailleurs c'est marqué dessus
48:16l'Empire Contre-Attaque
48:17alors l'Empire Contre-Attaque
48:19je suis pas
48:20un adepte
48:22de Star Wars
48:23mais je pense que
48:23c'est les mauvais
48:24c'est Dark Vador
48:25Dark Vador
48:26je crois que c'est le mauvais
48:27c'est lui qui revient
48:28alors là
48:29sauf que là maintenant
48:29il est
48:30il est plutôt
48:31il est plutôt blanc
48:32que noir
48:34je crois
48:38qu'au fond
48:39c'est une espèce
48:40de cérémonie
48:41d'exorcisme
48:42que vous êtes en train
48:43de nous présenter
48:45il y a le diable
48:46alors je ne sais pas
48:47qui fait l'exorcisme
48:48dans ça
48:48en tout cas je vois bien
48:49qui est le diable
48:50vous avez Zelensky là
48:51et puis Macron
48:53qui pleure
48:54alors c'est peut-être lui
48:55l'exorciste
48:56qui va pouvoir
48:57grâce à
48:58à des pouvoirs
49:00quasi
49:01quasi religieux
49:02refouler ce diable
49:04dans les enfers
49:05alors l'Amérique
49:06à l'heure du choix
49:07bon effectivement
49:08d'un côté
49:08c'est l'enfer
49:09Trump
49:09et de l'autre côté
49:11c'est le paradis
49:12le paradis
49:14Camilla
49:15oui oui
49:16c'est une couverture
49:16assez dinotomique
49:17qui est quand même
49:18effrayante
49:19il y a plusieurs grilles
49:20de lecture
49:20sur cette couverture
49:22une des grilles
49:23qu'on propose
49:23c'est de dire
49:25que l'Amérique monde
49:27qui est quand même
49:28une constante
49:28même s'il y a
49:29des nuances
49:30entre républicains
49:31et démocrates
49:32est quand même
49:33mise à mal
49:34par la politique
49:34démocrate
49:36qui pousse
49:36notamment
49:37les valeurs
49:37telles que
49:38le wokisme
49:38qui sont rejetées
49:39par la plupart
49:4080% des pays
49:41de la planète
49:42et l'empire
49:43contre-attaque
49:44c'est de dire
49:44finalement
49:45est-ce que
49:45le meilleur moyen
49:47pour sauvegarder
49:48son influence
49:49dans le monde
49:49c'est pas
49:51la politique internationale
49:55que propose
49:55Donald Trump
49:56et les valeurs
49:57conservatrices
49:58que porte Donald Trump
49:59qui serait
50:00peut-être plus à même
50:02de faire respecter
50:04voire de faire aimer
50:05l'Amérique
50:05sur la planète
50:07nous ne nous faisons pas
50:08d'illusions
50:09si Trump gagne
50:11il défendra
50:12les intérêts
50:13américains
50:14il est élu
50:14pour défendre
50:15les américains
50:15il ne faut pas
50:15que les européens
50:16vivent
50:17y compris
50:17les conservateurs
50:18dans une espèce
50:19d'illusion
50:20en disant
50:20Trump va nous aider
50:21Trump va défendre
50:22d'abord
50:23les intérêts
50:24des Etats-Unis
50:25il est élu
50:25pour ça
50:26donc je dirais
50:28si Trump est élu
50:30je crois que ça sera
50:31quand même
50:31une bonne nouvelle
50:32pour la liberté
50:33d'expression
50:33en règle générale
50:35n'attendons pas
50:37qu'il vienne
50:37en Europe
50:38comme sauveur de l'Europe
50:39ce n'est pas son objectif
50:41Claude Chollet
50:42merci
50:42chers auditeurs
50:43cet entretien
50:44touche à sa fin
50:45n'oubliez pas
50:45de vous procurer
50:46le livre
50:47la menace
50:48non conservatrice
50:49une France
50:49et une Europe
50:50sous influence
50:50de Rodolphe Karte
50:52que nous avons reçu
50:53ici également
50:55à la nouvelle
50:56librairie édition
50:57n'oubliez pas
50:58de vous abonner
50:59à cette chaîne YouTube
51:00de liker
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51:02cet entretien
51:03je vous dis
51:03à très bientôt
51:08à très bientôt
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