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La députée Ensemble pour la République Maud Bregeon était l'invitée politique de franceinfo soir lundi 28 avril 2025.

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Transcription
00:00Bonsoir Maude Bréjean.
00:01Bonsoir Olivier Hermon.
00:03Vous êtes députée Renaissance des Hauts-de-Seine, ancienne porte-parole du gouvernement Barnier.
00:08Après le meurtre d'Abou Bakar Sissé, tué vendredi dans une mosquée du Gard,
00:12le président du Conseil français du culte musulman explique qu'une grande majorité des musulmans de France
00:17ont le sentiment que la haine anti-musulman n'est pas prise au sérieux de la même façon que les autres haines.
00:23Le communiste Fabien Roussel dénonce un deux poids deux mesures.
00:26Selon qu'on a affaire à un crime antisémite et un crime contre un musulman, est-ce qu'ils ont raison ?
00:31Non, et moi je suis extrêmement gênée par le débat qui se tient depuis 24-48 heures.
00:38Je trouve ce débat qui consiste à hiérarchiser ou à savoir s'il y aurait une hiérarchie
00:43entre les meurtres islamophobes, entre les meurtres antisémites extrêmement malsains.
00:52Il n'y a aucune ambiguïté sur la position du gouvernement.
00:55Il n'y a aucune ambiguïté sur la position du socle commun.
00:59Le Premier ministre, le Président de la République, le ministre de l'Intérieur ont réagi dans les heures qui ont suivi.
01:04Et je ne voudrais pas qu'on tombe dans un débat qui pourrait laisser croire
01:10que notre famille politique jouerait un deux poids deux mesures.
01:13C'est honnêtement, je suis extrêmement choquée.
01:16Mais le ministre de l'Intérieur ne s'est rendu qu'hier dans le Gard, 48 heures après le drame,
01:20alors que Bruno Retailleau est plus réactif sur d'autres événements dramatiques.
01:24Est-ce qu'il y est allé un peu trop tard ?
01:26Ce n'est pas une question de course ou de timing, de savoir est-ce qu'on y va dans l'heure, dans les deux heures, dans les dix heures, dans les 24 heures.
01:32Je crois que l'important, c'est d'avoir une condamnation, encore une fois, extrêmement rapide et extrêmement ferme,
01:37sans aucune ambiguïté, sans aucune équivoque.
01:40Ça a été le cas du gouvernement et du président de la République.
01:43Et qu'ils se rendent ensuite sur place pour entendre l'émotion des proches de la victime,
01:50l'émotion de la communauté musulmane sur place, c'est tout à fait normal.
01:53Moi, ce que je voudrais vous dire aujourd'hui, c'est que quand un crime aussi atroce que celui-ci a lieu en France,
02:00plusieurs dizaines de coups de couteau,
02:02que cela concerne un Français de confession musulmane, de confession juive, de confession catholique,
02:07sans aucune confession, c'est la communauté nationale qui est touchée.
02:12Ce n'est pas les musulmans, ce n'est pas les juifs, ce n'est pas les chrétiens, les catholiques, peu importe.
02:16C'est la communauté nationale et donc on ne doit faire aucune distinction et aucune récupération.
02:22Et j'insiste sur ce mot récupération parce que je crois que, encore une fois, depuis hier,
02:28certains dans la classe politique, et je pense notamment à Jean-Luc Mélenchon...
02:31Jean-Luc Mélenchon, vous considérez qu'il fait de la récupération quand il accuse le ministre de l'Intérieur
02:35de cultiver un climat islamophobe, où Marine Tondelier, la patronne des écologistes,
02:39qui qualifie Bruno Retailleau d'agent provocateur.
02:42Jean-Luc Mélenchon fait de la récupération et de l'instrumentalisation à des fins électorales.
02:49Jean-Luc Mélenchon voit d'abord...
02:51Vous n'avez pas cru à sa sincérité hier, quand il était quasiment en pleurs,
02:54face à une femme musulmane qui lui disait « nous avons peur ».
02:57Depuis plusieurs années maintenant, essentialisent les Français de confession musulmane.
03:04Voient d'abord en eux des musulmans avant de voir des Français.
03:07Moi, je vois d'abord des Français.
03:09Et je considère qu'un certain nombre de stratégies électorales sont déployées par la France insoumise
03:14pour aller capter une partie de l'électorat dit musulman.
03:18C'est indigne et ça va à l'encontre de l'unité nationale à laquelle on doit tous travailler lorsqu'on est élu politique.
03:25Pourquoi est-ce qu'hier soir, à la manifestation de soutien d'hommage à Paris,
03:28il n'y avait que des personnalités de gauche ?
03:30Ce n'est pas un problème, ça, qu'il n'y ait eu que la gauche hier à Paris, place de la République ?
03:33Parce que c'était une manifestation qui précisément visait à instrumentaliser ce qui s'est passé dans le Gard.
03:40Je crois qu'encore une fois, ce qu'on attend de nous, c'est d'abord une condamnation, je le redis extrêmement clair,
03:45et ensuite de la dignité, réfléchir ensemble à comment est-ce qu'on peut faire en sorte que ce type de drame n'arrive plus.
03:54Le faire sans instrumentalisation, le faire dans le dialogue, le faire dans l'écoute mutuelle et pas dans l'affrontement politique permanent.
04:02Je pense qu'il n'y a pas nécessité, lorsqu'encore une fois un drame aussi odieux arrive sur notre sol,
04:09à faire immédiatement de la politique sur le dos d'un drame aussi odieux.
04:13Maude Bréjon, l'Assemblée débat depuis le début d'après-midi de la programmation pluriannuelle de l'énergie,
04:19alors qu'il fixe la feuille de route énergétique de la France pour les dix ans à venir.
04:23Marine Le Pen accuse à cette occasion les macronistes, LR et la gauche, d'avoir sabordé le modèle énergétique français.
04:30Qu'est-ce que vous lui répondez ?
04:31Marine Le Pen s'est enfermée dans un dogme irrationnel au détriment des intérêts français.
04:37Un dogme anti-énergie renouvelable qui va à l'encontre de toute la connaissance scientifique.
04:42Mais elle vous accuse d'avoir fait du yo-yo sur le nucléaire, ce qui était le cas avec le premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
04:48Il y a aujourd'hui un objectif, c'est sortir des énergies fossiles.
04:51Pour ça, il faut produire une énergie propre au service du climat, une énergie produite sur notre sol,
04:58au service de la souveraineté française et du pouvoir d'achat de nos compatriotes.
05:02Pour ça, il n'y a qu'une seule ligne qui vaille, c'est le développement massif du nucléaire et des renouvelables.
05:08Et je suis abasourdie d'entendre aujourd'hui une partie de la classe politique,
05:14au RN, mais également à l'extrême gauche,
05:17rester enfermée dans cette dualité qui consiste à opposer le nucléaire aux énergies renouvelables.
05:21Pour vous, il faut les deux, mais c'est vrai que la France, ces dernières années,
05:24avec Emmanuel Macron, au début on était plutôt sur la fermeture de centrales nucléaires,
05:28et maintenant on est sur « il faut remettre le paquet sur le nucléaire ».
05:30Ce qui prévaut, c'est le discours de Belfort.
05:33On accélère à fond sur le nucléaire et sur les énergies renouvelables.
05:38De loin ont été votées, allant dans ce sens.
05:41Et Marine Le Pen, aujourd'hui, n'entend pas le consensus scientifique
05:44qui dit de façon très claire depuis plusieurs années et à l'échelle mondiale
05:47qu'on a aussi besoin des énergies renouvelables.
05:50Moi, je vais vous dire, je préfère des énergies renouvelables françaises
05:53que le gaz de M. Théboune ou de M. Poutine.
05:56Si Mme Le Pen fait un autre choix, qu'elle l'assume,
05:59mais notre cap, il doit être extrêmement clair.
06:01Et je constate encore une fois que cette dualité qui persiste en politique
06:05et qui n'a aucun sens, a malgré tout la vie dure.
06:08Le Rassemblement National est aujourd'hui aux énergies renouvelables,
06:11parce qu'Europe écologie les verts est au nucléaire.
06:13Et c'est bien dommage, parce qu'à la fin, c'est le climat,
06:15le pouvoir d'achat et la souveraineté française qui trinquent.
06:17François Bayrou, toujours au sujet de cette PPE,
06:20la programmation pluriannuelle de l'énergie,
06:22ne va publier le décret, c'est un peu technique, qu'à la fin de l'été,
06:25après un vote sur une proposition de loi sénatoriale,
06:28est-ce que le Premier ministre a cédé au RN qui réclamait à corps et à cri un vote ?
06:33En tout cas, moi, je regrette sincèrement qu'on perde encore du temps sur ces questions-là.
06:38Vous auriez préféré que ce soit fait comme prévu avant l'été ?
06:40Oui, on en a déjà trop perdu ces dernières années.
06:45Nous n'avons plus le temps.
06:47Il faut développer, je le redis massivement,
06:49toutes les énergies propres sans distinction,
06:51le renouvelable, le nucléaire, l'éolien, que ce soit terrestre ou en mer,
06:56les barrages hydroélectriques.
06:58Donc François Bayrou comme a une erreur aujourd'hui en décalant ?
07:01On est déjà extrêmement en retard.
07:03Le Premier ministre ne devrait pas faire prendre au pays davantage de retard.
07:07Alors où on se parle, 60% de l'énergie consommée en France est d'origine fossile.
07:11C'est colossal.
07:13La marche à gravir, elle est extrêmement haute.
07:15Et donc on a besoin d'avancer.
07:17Ces décrets, ils doivent permettre de passer notamment
07:19un certain nombre d'appels d'offres sur les énergies renouvelables.
07:22Oui, les industriels, les spécialistes du secteur d'ailleurs,
07:24attendent eux aussi avec impatience ce décret.
07:26Et cette programmation pluriannuelle de l'énergie,
07:28ces décrets font suite à plusieurs années de concertation
07:31avec les professionnels du secteur, avec les parlementaires.
07:34Il n'y a pas lieu d'attendre encore.
07:36Les Français ont tranché lors de plusieurs élections successives.
07:39Et je le redis, deux lois ont été votées
07:41pour accélérer d'une part le nucléaire
07:43et d'autre part les renouvelables à l'Assemblée.
07:45Donc il ne faut pas procrastiner.
07:46J'ai eu l'honneur d'être rapporteur d'une de ces deux lois.
07:49Ça a été validé démocratiquement.
07:51Et donc moi je dis au Premier ministre,
07:53sur la question de l'écologie
07:54et sur la question du pouvoir d'achat en matière d'énergie,
07:58nous n'avons plus le temps d'attendre.
07:59Et on a bien compris votre message, Maud Bréjon.
08:02Dans le cadre de la préparation du prochain budget,
08:04le ministre de l'aménagement des territoires,
08:07François Rebsamen, évoque l'idée d'une contribution modeste
08:10pour financer les services publics des communes.
08:13Est-ce que c'est une piste intéressante ?
08:15Moi j'invite le gouvernement à ne pas avoir
08:17une nouvelle idée de taxes et d'impôts par jour.
08:19Parce qu'on se retrouve un petit peu mal à l'aise,
08:25nous parlementaires du socle commun,
08:26à devoir aller en plateau pour expliquer
08:28pourquoi on est con de chaque semaine.
08:30Donc non, pas un retour déguisé d'une taxe d'habitation.
08:33C'est la question de la semaine dernière de la suppression de l'abattement de 10%
08:37sur les impôts des retraités.
08:39Aujourd'hui, une forme de retour d'une taxe d'habitation qui serait déguisée.
08:44Je crois que tout ça n'est pas très sérieux.
08:46Et que par ailleurs, on ne comble pas le déficit de la France
08:49en faisant les poches des Français.
08:51Il faut avoir le courage de réfléchir à de réelles économies structurelles
08:55qui passent notamment par des réformes.
08:57Le faire en concertation avec les parlementaires,
09:00avec les partenaires sociaux,
09:02mais pas en mettant des ballons d'essai
09:07dans l'atmosphère par voie de presse
09:09tous les deux ou trois jours.
09:10Parce que je crois qu'à la fin,
09:12personne n'y comprend plus rien
09:13et que ça ne sert pas à la clarté budgétaire
09:15et que ça ne sert pas à le gouvernement.
09:16Le ballon d'essai que vous évoquiez
09:18sur l'abattement fiscal des retraités de 10%
09:21n'atterrit pas très bien.
09:22C'est le moins qu'on puisse dire.
09:23Il y a beaucoup de critiques.
09:24Pourtant, Maude Bréjean,
09:25vous étiez porte-parole d'un gouvernement
09:26qui vous ciblait aussi un peu les retraités
09:28puisque Michel Barnier voulait désindexer les pensions de retraite.
09:33Ça n'était pas bien passé.
09:34Il ne faut plus se lancer là-dedans.
09:36Il ne faut pas toucher aux retraités, Maude Bréjean.
09:37Je crois que la question de la solidarité intergénérationnelle,
09:40elle est essentielle
09:41et qu'on doit pouvoir poser la question
09:45de la contribution des retraités à l'effort collectif.
09:48Mais il faut le faire de façon ciblée.
09:50Tous les retraités...
09:50Supprimer l'abattement, c'est pas assez...
09:53Tous les retraités ne roulent pas sur l'or.
09:55La suppression de l'abattement
09:56ferait rentrer dans l'impôt
09:59500 000 retraités...
10:01Qui n'en payaient pas jusqu'à aujourd'hui.
10:02Qui n'en payaient pas aujourd'hui
10:03et donc qui sont plutôt modestes.
10:05Ça, je crois que ce serait ni juste ni compris.
10:08Demander en revanche une contribution
10:10à ceux qui le peuvent le plus,
10:11c'est ce qu'on avait essayé de faire avec Michel Barnier
10:13en ciblant les retraités...
10:15Et vous avez été...
10:16Votre budget a été censuré.
10:17Bien sûr, en ciblant les retraités
10:18les plus aisés,
10:20je crois que ça,
10:21c'était davantage peut-être compris
10:22ou en tout cas explicable.
10:24Je ne suis pas pour dire
10:25qu'on ne touche pas aux retraités.
10:26J'entends bien le discours électoraliste.
10:28Il n'y a pas de tabou politique ?
10:29Il y a un tabou politique en France
10:30sur les retraités, évidemment.
10:33Je crois qu'il faut avoir le courage
10:34de le lever,
10:35de, encore une fois,
10:36poser la question de la répartition
10:38de l'effort
10:39entre les actifs et les inactifs.
10:41Mais ça ne doit pas se faire à l'aveugle.
10:43Il faut demander, encore une fois,
10:45à ceux qui le peuvent de contribuer
10:46et pas à l'ensemble des retraités modestes
10:50comme c'est le cas
10:51avec la suppression de cet abattement.
10:52Maude Bréjean a un tout dernier mot.
10:54Gérald de Darmanin,
10:55dont vous êtes une proche,
10:56a envie d'être candidat
10:57à la prochaine élection présidentielle.
10:59C'est ce qu'il a dit ce week-end.
11:01Qu'est-ce qui ferait de lui
11:02un meilleur candidat
11:03qu'Edouard Philippe ou Gabriel Attal ?
11:05En tout cas, je crois qu'il en a les capacités,
11:07qu'il travaille beaucoup
11:08à un projet qui sera celui
11:12d'une droite populaire.
11:14C'est une très bonne chose qu'il le fasse.
11:16Maintenant, j'invite, moi, sincèrement,
11:18les uns et les autres
11:19à faire preuve de responsabilité.
11:22Il ne faudra qu'un seul candidat ?
11:23Il ne faudra qu'un seul candidat
11:25de la droite et du centre en 2027.
11:27C'est le sens de l'histoire,
11:28c'est le sens du socle commun
11:29qu'on est en train de construire
11:30et des réformes qu'on a portées tous ensemble
11:32ces dernières années.
11:33Mais je ne doute pas
11:33qu'il y aura une responsabilité collective
11:35des uns et des autres
11:36face aux ambitions présidentielles.
11:38Merci Maude Bréjean.

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