Quarante-huit heures après le meurtre d'un fidèle à la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, la chasse à l'homme se poursuit. Ce dimanche, l'auteur présumé de l'homicide, Olivier H. est toujours activement recherché, indique à BFMTV une source proche de l'enquête.
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00:00Merci d'être avec nous ce soir, vous êtes l'avocat de membre de la famille d'Aboubakar Sissé
00:05et vous demandez dans un communiqué de presse que vous avez envoyé tout à l'heure
00:09que le parquet national antiterroriste soit saisi.
00:13Pourtant le procureur a dit que la piste d'un acte anti-musulman était privilégiée
00:17mais je cite « n'était pas la seule ».
00:20Est-ce que vous n'allez pas un peu vite en musique en demandant immédiatement que le PNAT soit saisi ?
00:26Je rappelle qu'il est en ce moment, pour utiliser les termes exacts, en observation.
00:29Je ne pense pas du tout qu'on aille vite en musique, je pense à contrario que le PNAT devrait accélérer
00:36et devrait se saisir sans se poser de questions.
00:39On rentre dans tous les critères de ce que prévoit le code pénal pour que le parquet national antiterroriste soit saisi.
00:44Les conditions sont très claires, il faut qu'il y ait une volonté de semer la terreur.
00:48Et comment est-ce qu'on sait quand il y a une volonté de semer la terreur ?
00:51En fonction de la personne visée, en fonction du lieu visé, en fonction de l'intention, en fonction du mobile.
00:57J'ai eu accès à une vidéo absolument ignominieuse, absolument odieuse, où on voit l'auteur à coups de baïonnette,
01:05ça n'est pas anodin, à coups de baïonnette, tuer cet individu lâchement, avec des dizaines de coups de couteau,
01:12proférant des insultes, le laissant agoniser à terre, insultant la religion de ce dernier.
01:19Et on se pose la question de savoir si c'est un acte terroriste.
01:22– Mais alors comment est-ce que vous expliquez que, là encore, le procureur, tout à l'heure,
01:26il y a quelques instants Bruno Retailleau qui était à votre place,
01:29mette en avant la piste privilégiée d'un crime antimusulman ?
01:32– Mais ça n'est pas une piste privilégiée, il n'y a que ça, il ne peut pas y avoir autre chose.
01:36Au regard de la vidéo que j'ai eue, et je ne doute pas que le procureur et que les membres de l'État l'aient eue aussi,
01:43il n'y a pas d'autre piste.
01:44– Pas d'autre piste, même si, comme l'évoquait tout à l'heure Bruno Retailleau,
01:49la question des antécédents psychiatriques pourrait se poser, ça peut être cumulatif ?
01:53– Oui, vous savez, moi j'ai vu un certain nombre de dossiers
01:56dans lesquels d'autres lieux de culte sont visés,
01:59avec des personnes instables psychologiquement tout autant,
02:02et on ne se pose pas la question de savoir si le PNAT doit être saisi ou pas.
02:06Il y a évidemment une différenciation aujourd'hui qui est extrêmement problématique.
02:10– Différenciation, c'est-à-dire que vous considérez qu'il y a un deux poids deux mesures
02:13selon qu'il s'agit, dans le cas d'espèce, d'une mosquée, d'un fidèle musulman,
02:18par rapport à d'autres religions ou d'autres lieux de culte ?
02:20– Je n'ai jamais vu d'autres lieux de culte qui auraient subi l'équivalence
02:25où le PNAT ne se serait pas saisi immédiatement.
02:27– Et comment est-ce que vous expliquez ça ?
02:30– Je ne l'explique pas et je suis incapable de l'expliquer à la famille aujourd'hui,
02:35et c'est évidemment extrêmement problématique,
02:37parce que la seule explication que l'on aurait à apporter à la famille,
02:41c'est qu'il y a un deux poids deux mesures,
02:42c'est que la République trie en fonction de ses victimes,
02:46et évidemment je ne souhaite pas apporter ce genre d'informations à la famille.
02:50Et donc pour éviter ce deux poids deux mesures,
02:52pour éviter de démontrer qu'on aurait une forme d'inégalité dans la société française,
02:58il faut que le PNAT se saisisse de toute urgence de ce dossier.
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