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Le maire de Marseille Benoît Payan revient sur l'épisode houleux qui s'est déroulé dans son conseil municipal.

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00:00Elodie Huchat, racontez-nous ce qui s'est passé.
00:01Alors justement sur les faits, sur les propos qu'on a pu entendre,
00:04le conseil municipal, d'abord il faut le comprendre, de Marseille a duré longtemps,
00:07c'est 6 heures de réunion et à de nombreuses reprises,
00:11Benoît Payan et sa majorité sont interrogés sur un certain nombre de faits ou de déclarations.
00:16On a notamment Stéphane Ravier qui est un élu marseillais, Rassemblement National, puis reconquête,
00:20qui explique que selon lui, un maire qui se déplace pendant le ramon d'An dans une mosquée,
00:24s'est égratigné la laïcité, il accuse le maire, je le cite,
00:26vous êtes un bâtisseur de l'islamisation de la ville.
00:29Benoît Payan lui répond, et là aussi ce sont les faits,
00:32que certes il s'est rendu dans une mosquée où il a pris la parole,
00:34mais que le maire de Marseille le fait de manière non pas régulière,
00:38mais en tout cas qu'il a déjà fait le même exercice dans les églises, dans les synagogues,
00:42ce qui gênait un petit peu moins visiblement Stéphane Ravier, c'est la réponse que lui fait le maire.
00:46Alors on a aussi l'élu Denis Rossi, puisque comme il a été beaucoup question,
00:50notamment de mosquées, de religions, tout le monde, alors certains ont égratigné,
00:53d'autres au contraire ont pris la défense, c'est un élu qui dit,
00:56quant à ceux qui m'accusent de faire partie du grand remplacement, je l'assume,
00:59ma femme est musulmane, mon fils va à la mosquée,
01:01et ceux à qui ça ne plaît pas, je les embête, je fais la version polie de cette phrase.
01:05Le maire qui a été aussi interrogé par Catherine Pilat, qui est une élue LR,
01:09et toujours par Stéphane Ravier, qui lui ont demandé des comptes sur un article
01:12de nos confrères de Valeurs Actuelles, qui explique que sans le E,
01:16la police municipale serait communautariste, je ne suis pas exhaustif,
01:19ça a duré 6 heures, mais voilà parmi les accusations et les déclarations des uns et des autres.
01:25Alors Benoît Payan, le dernier conseil municipal de Marseille,
01:28a fait polémique, ce conseil a duré 6 heures,
01:31à plusieurs reprises donc, ainsi que votre majorité,
01:34vous êtes monté au créneau contre des propos que vous avez qualifiés
01:37de racistes et anti-musulmans, pour reprendre vos mots,
01:40vous me dites, je reprends vos mots,
01:42vous avez même souhaité terminer cette réunion par un avertissement
01:44contre, je cite, les délires anti-musulmans,
01:46en expliquant que vous traduirez en justice
01:48les personnes tenant des propos qui tombent sous le coup de la loi.
01:51Pourquoi en êtes-vous venu à cela ?
01:53Benoît Payan.
01:55Bon, d'abord c'est bien résumé et je vous remercie pour la clarté des choses
01:59et pour la vérité des choses.
02:00En effet, moi j'ai assisté à un conseil municipal
02:03qui a tourné à une espèce de cirque,
02:07une espèce d'assemblée accusatoire contre les musulmans
02:10en me reprochant de m'être rendu dans une mosquée
02:13ou en me reprochant de vendre un terrain à une mosquée
02:19pour qu'elle puisse s'étendre.
02:20Je n'entends jamais la même chose
02:21quand je me rends à l'invitation de la communauté juive de Marseille,
02:25notamment pour les fêtes,
02:26où on y est invité, où on y prend la parole.
02:29Je n'entends jamais la même chose
02:30quand je me rends dans une église
02:31et ça m'arrive évidemment extrêmement souvent
02:33ou quand je contribue à la rénovation de Notre-Dame de la Garde.
02:39Alors oui, j'ai entendu là pour le coup des propos,
02:41mais ça venait plutôt de LFI
02:42qui m'accusait de briser la laïcité.
02:44Donc il y a un vrai sujet avec la laïcité dans ce pays
02:48avec une forme obsessionnelle.
02:50Et je trouve que le débat
02:51qu'on est en train d'avoir autour des musulmans
02:53est un débat qui tourne à l'obsession,
02:57voire même à la névrose.
02:58Je crois qu'on ne peut pas mettre dans le même sac
03:00les musulmans et les islamistes.
03:03Et je crois que faire ça,
03:05c'est faire courir un danger à tout le monde.
03:06De la même manière,
03:07on ne peut pas mettre dans le même sac
03:10le gouvernement israélien et les juifs.
03:13Ça conduit, on le tait,
03:14à des actes antisémites
03:15qui sont en train d'exploser.
03:17Mais on voit parfaitement ce qui s'est passé
03:18il y a quelques heures à Nîmes,
03:21dans une mosquée.
03:23Ça conduit exactement à la même chose
03:24pour les musulmans.
03:25Et donc je crois qu'on a besoin d'apaisement.
03:27Et un conseil municipal,
03:28et je veux le rappeler d'ailleurs,
03:30comme je l'ai déjà dit,
03:31et ça m'est arrivé de le dire,
03:33pour toutes les communautés,
03:34attaquer une personne en fonction de son origine
03:37ou de sa religion,
03:38ça n'est pas une opinion.
03:39Dans ce pays, c'est un délit.
03:41Et donc je déférerai,
03:43et j'enverrai chez le procureur de la République,
03:45et je ferai condamner
03:46toutes les personnes qui commettront un délit.
03:49Et le déluchard.
03:50Et justement,
03:51monsieur Mellers,
03:52vous venez de dire qu'effectivement,
03:53il ne fallait pas mettre dans le même plat
03:56les musulmans et les islamistes,
03:57et vous avez bien raison de le dire,
03:58mais ce qui est paradoxal,
03:59c'est que c'est aussi de ceux
04:01dont vous accuse l'opposition.
04:02On va peut-être voir la réaction
04:03qu'a eue Martine Vassal,
04:05président de la Métropole,
04:06président du département,
04:07et elle,
04:08elle vous fait précisément
04:09la même accusation.
04:10Non, nous ne confondons pas l'islamisme
04:12et les musulmans,
04:13nous ne faisons pas d'amalgame
04:14ni d'électoralisme,
04:15et elle annonce qu'elle va porter plainte contre vous.
04:17Qu'est-ce que vous avez pensé de cette action ?
04:19Non, je pense que,
04:20d'abord,
04:21je ne comprends pas du tout pourquoi
04:22est-ce que Mme Vassal s'est sentie visée,
04:24elle n'était pas là.
04:26Vraiment, si elle s'est sentie visée,
04:28je le regrette,
04:28je sais qu'elle a quelque chose
04:29à se faire pardonner,
04:30mais je ne le crois pas
04:31et je ne l'espère pas.
04:33Par ailleurs,
04:34elle a annoncé qu'elle portait plainte,
04:35je ne sais pas ce qu'elle va faire.
04:36On verra bien, encore une fois,
04:38il faut être maître de ses propos.
04:41Encore une fois,
04:42moi, je n'accepte pas
04:43qu'on confonde
04:43les islamistes et les musulmans.
04:46Je n'accepte pas
04:47que chaque délibération
04:50donne lieu
04:51à une névrose anti-musulmane.
04:55C'est la même chose
04:55pour tout le monde.
04:56Nous vivons dans un pays laïque,
04:58nous vivons dans une république
04:59où tout le monde
05:01doit observer la loi.
05:03Et je m'en tiendrai là
05:04et je ne bougerai pas de ça.
05:05Or, aujourd'hui,
05:06je dois rappeler,
05:07et c'est mon rôle,
05:08comme c'est le rôle
05:08de tous les maires,
05:09il n'est évidemment
05:10pas question de politique,
05:12ce n'est même pas une question
05:12de droite ou de gauche,
05:14ce n'est même pas
05:14une question de conviction,
05:15c'est est-ce qu'on appartient
05:16à une communauté
05:17qui s'appelle la République ?
05:18Oui ou non ?
05:19Certains veulent décider
05:20d'en sortir.
05:21Et on en a
05:22sur tout le spectre,
05:24d'ailleurs,
05:24des croyances
05:25et du jeu politique.
05:27Ceux-là
05:27tombent sous le coup
05:29de la loi
05:29ou ne sont pas
05:30les bienvenus
05:31dans mon conseil municipal.
05:32C'est ainsi
05:33que je considère les choses.
05:34Sous-titrage Société Radio-Canada
05:37Sous-titrage Société Radio-Canada
05:39Sous-titrage Société Radio-Canada

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