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Le ministre des Outre-mer était interrogé par Thomas Despré (RTL), Steve Jourdin (Public Sénat), Pauline Buisson (M6) et Jim Jarrassé (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Thomas Despré du 27 avril 2025.

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bienvenue dans ce grand jury en direct du grand studio RTL et à la télévision sur Public Sénat, Canal 13 de la TNT.
00:21Bonjour Manuel Valls.
00:21Bonjour.
00:22Après ce que certains ont appelé une traversée du désert, vous avez fait un retour remarqué au gouvernement il y a 4 mois.
00:28Ministre d'Etat, ministre des Outre-mer, numéro 3 de l'équipe de François Bayrou, vos collègues parlent d'une métamorphose.
00:34On vous dit passionné par vos sujets.
00:37Vous étiez cette semaine à Mayotte avec Emmanuel Macron avant un long déplacement en Nouvelle-Calédonie cette semaine.
00:42Mais sur place, indépendantistes et loyalistes attendent désormais bien plus que des déclarations d'intention.
00:48Bienvenue dans ce grand jury, Manuel Valls.
00:50Merci.
00:50A mes côtés pour vous interroger aujourd'hui Pauline Buisson d'M6, Steve Jourdin de Public Sénat et Jim Jarassé du Figaro qui nous rejoindra dans la deuxième partie d'émission.
01:00Dans ce grand jury, Manuel Valls nous parlerons également politique.
01:04Quel regard portez-vous sur votre ancienne famille politique, le parti socialiste fracturé sur la stratégie à adopter vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon ?
01:11Il y aura également une séquence dédiée au Parlement.
01:13Sans oublier bien sûr nos questions express, dont vous connaissez le principe des questions courtes et des réponses directes.
01:20Le grand jury, l'actualité de la semaine.
01:23Mais d'abord, Manuel Valls, l'actualité de ces dernières heures, c'est cette attaque au couteau.
01:27Dans le Gard, un fidèle musulman malien a été tué dans une mosquée.
01:31Le suspect potentiellement extrêmement dangereux est encore en fuite.
01:35Comment est-ce que vous qualifiez cette attaque ?
01:37On ne doit pas prier dans un lieu de culte, dans une église, dans une synagogue et donc dans une mosquée pour mourir.
01:45Je pense à ce jeune malien, à sa famille, à ce jeune victime d'un assassinat, d'un crime atroce.
01:53J'espère tout simplement que la police pourra très vite interpeller cet assassin, ce criminel.
02:00Et je veux adresser bien sûr, à mon tour, d'autres membres du gouvernement l'ont fait,
02:03mon soutien, ma solidarité à tous les Français musulmans qui, je l'imagine, sont choqués par cet acte terrible.
02:12Est-ce que vous parlez d'islamophobie ?
02:14Non, je ne parle jamais d'islamophobie.
02:16C'est un terme qui a été inventé il y a bien longtemps.
02:20C'est le terme employé par François Bayrou hier.
02:21Eh bien, je ne l'aurais pas employé.
02:23Ignominie islamophobe.
02:24C'est quelque chose d'ignoble, c'est une ignominie, bien sûr, ce qui s'est passé.
02:29Mais c'est un acte de haine, sans doute.
02:32On verra avec l'enquête, elle le dira, à l'égard de l'islam, des musulmans.
02:38C'est la deuxième religion de France.
02:41Elle compte, elle pèse.
02:42J'étais maire d'Evry, où les musulmans sont évidemment très présents.
02:47Et je reviens avec le président de la République, vous le soulignez, de Mayotte et de la Réunion,
02:54où on pratique là-bas un islam d'une très grande tolérance, d'une très grande ouverture.
03:00Mais je ne l'utilise pas ce terme.
03:01Il a été inventé il y a plus de 30 ans par les mollas iraniens pour clouer aux pylories.
03:07Donc François Bayrou n'aurait pas dû employer ces termes.
03:09Chacun emploie les mots, mais c'est un terme qu'il ne faut pas employer.
03:13Il ne faut jamais employer les termes de l'adversaire et de ceux qui précisément veulent la confrontation avec ce que nous sommes,
03:22c'est-à-dire un pays ouvert qui accueille chacun à condition que chacun respecte les règles communes.
03:28Ce matin, le président de SES Racisme, Dominique Soppo, s'est étonné, je cite,
03:32de la timidité des réactions de certains responsables politiques.
03:35Toujours aucune visite ministérielle sur place.
03:38Qu'est-ce que le gouvernement attend ?
03:40Vous savez que ce soit le ministre de l'Intérieur ou le ministre de la Justice, Aurore Berger,
03:45qui est très mobilisée sur la lutte contre les discriminations, le racisme et l'antisémitisme.
03:50Je viens de le faire moi-même.
03:52Chacun s'engage et est présent.
03:54Cherchons pas à diviser quand précisément on attaque la France pour ce qu'elle est,
04:00souvent, depuis maintenant plus de 15 ans.
04:03parce que nous sommes une république laïque, parce que nous sommes une terre catholique, chrétienne,
04:09parce que nous accueillons la plus vieille communauté juive d'Europe,
04:12et parce que nous sommes un pays qui accueille depuis déjà de nombreuses années beaucoup de musulmans.
04:19Nous ne cherchons pas à diviser autour de je ne sais quelle présence.
04:21Vous connaissez la force du symbole ?
04:23Est-ce qu'il faut que Bruno Retailleau se rende sur place ?
04:25Oui, ce n'est pas à moi de le décider.
04:27Il le fera, je n'en doute pas, avec le temps nécessaire.
04:31Ne doutez pas un seul instant de l'engagement du gouvernement,
04:35et en tout cas du ministre de l'Intérieur.
04:36C'est une responsabilité que j'ai occupée dans la lutte contre toutes les formes de violence,
04:41dans une société qui est devenue et qui reste évidemment très violente.
04:45Il y aura plusieurs rassemblements qui seront organisés, notamment ce soir,
04:48des rassemblements contre l'islamophonie.
04:50Il y en aura un à Paris, place de la République.
04:52Est-ce que vous allez vous y rendre ?
04:54Non, comme ministre, je ne me rendrai pas à ce rassemblement.
04:57Je suis à un autre rassemblement en fin d'après-midi,
05:01puisque aujourd'hui c'est une journée importante.
05:04On commémore un autre événement, qui est celui de l'abolition de l'esclavage,
05:09voulu par un grand républicain, Victor Schochler.
05:11J'ai une cérémonie autour de la figure du Mozart noir,
05:14le chevalier de Saint-Georges, mais j'accompagne évidemment
05:17tous ceux et toutes celles qui luttent contre le racisme,
05:22contre la haine des juifs ou des musulmans.
05:26Et dans ces moments-là, il faut chercher à se rassembler
05:29et pas dans une forme de concurrence victimaire
05:32dont certains sont souvent les joueurs.
05:36Qui visez-vous particulièrement ?
05:38En général, vous savez, dans le débat,
05:40je ne doute pas que vous trouverez ce que je vise.
05:42On a bien compris, donc Manuel Valls, que vous ne reprenez pas ce terme d'islamophobie.
05:46Il y a eu une autre attaque au couteau cette semaine,
05:48c'était à Nantes, dans un établissement scolaire,
05:50une lycéenne poignardée par l'un de ses camarades.
05:53Est-ce que pour vous c'est un fait divers,
05:55ou le signe d'un ensauvagement encouragé par une société laxiste ?
05:58C'est ce qu'a dit Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur.
06:00Il y a un processus de brutalisation aujourd'hui qui touche depuis longtemps,
06:05d'ailleurs, notre société, toutes les sociétés.
06:09Il y a une forme aussi d'américanisation.
06:11Au fond, on pense à cela quand on a une telle attaque dans une école.
06:15Ce n'est pas la première, bien évidemment,
06:17mais on pense à des faits parfois encore plus graves aux Etats-Unis.
06:22En sauvagement de la société ?
06:23Oui, l'acte de Nantes est effrayant.
06:29Alors, là aussi, je regarde, comme chacun, je lis la presse,
06:34je vois les raisons qui ont conduit à ce crime atroce,
06:38les références complotistes, nazies, peut-être même,
06:42de l'auteur de cette attaque.
06:46Une question de santé mentale aussi ?
06:48Peut-être, mais en tout cas, oui.
06:50Comment peut-on, pour toutes ces raisons,
06:52larder de coups de couteau une jeune fille dans ce lycée ?
06:58C'est difficile de trouver une explication.
07:01Donc, ça veut bien dire, oui, c'est à la fois un fait d'hiver,
07:05c'est aussi, évidemment, un fait de société,
07:07parce que ce n'est pas la première fois,
07:09et parce qu'on voit qu'à travers les réseaux sociaux,
07:14les vidéos, la possibilité de passer à l'acte,
07:19parfois ce sont des loups solitaires, des hommes, des femmes.
07:22Ça veut dire qu'il faut renforcer la sécurité dans les établissements scolaires,
07:25il faut des portiques de sécurité partout, ça c'est ce que vous encouragez ?
07:28Souvent, ils existent, souvent ils ont existé,
07:30déjà par le passé, tous les moyens qui peuvent être donnés par l'État ou par la région,
07:36puisque c'est de sa compétence pour protéger les établissements scolaires,
07:41doivent être pris.
07:42On vous sent un peu fataliste, quand même ?
07:44Non, je ne suis absolument pas fataliste,
07:46vous savez, en pleine campagne présidentielle en 2012,
07:48on dit souvent que les écoles n'ont pas fait l'objet d'attaques terroristes,
07:52il y a eu une école, une école juive qui a été attaquée,
07:55vous savez, à Toulouse,
07:59on voit bien que, depuis, toutes les écoles,
08:03tous les instituts, tous les établissements de confession juive sont protégés.
08:09C'est pareil aujourd'hui, souvent pour les institutions musulmanes,
08:13c'était pareil, à un moment, pour les églises,
08:16parce qu'après les attaques contre des prêtres,
08:19le prêtre Hamel, je m'en rappelle,
08:21il y a eu des...
08:23le père Hamel, il y a eu des...
08:25la nécessité, là aussi, de sécuriser.
08:28Donc il faut des policiers devant chaque établissement, aujourd'hui ?
08:31C'est toute la difficulté,
08:32ça veut dire qu'il faut prévenir, il faut un travail d'enquête,
08:35il faut surveiller les réseaux sociaux,
08:38il n'y a pas de risque zéro, il n'y a aucun fatalisme,
08:40mais il y a une nécessité d'avoir, de comprendre ces phénomènes de société,
08:45et puis d'agir pour les prévenir et les empêcher, bien évidemment.
08:48Est-ce qu'il faut que les chefs d'établissement aient la possibilité
08:50de fouiller les sacs des élèves ?
08:55C'est ce que propose un sénateur centriste, Laurent Laffont.
08:58Aujourd'hui, seule la police peut le faire devant les établissements.
09:01Oui, je pense que...
09:02De toute façon, tout ce qui permet de protéger nos enfants,
09:07les personnels aussi de ces établissements scolaires qui ont été victimes,
09:11il faut le rappeler, d'actes de barbarie au cours de ces dernières années,
09:17tout cela, à mon avis, ne devrait pas faire l'objet de la moindre discussion.
09:20Il faut protéger les établissements scolaires,
09:23nos enfants, les enseignants et les personnels de ces établissements.
09:28Manuel Valls, l'actualité de ces derniers jours,
09:29ce sont aussi ces attaques, près d'une cinquantaine dans des prisons,
09:33un peu partout en France, un climat quasi insurrectionnel.
09:36Vous avez été ministre de l'Intérieur, vous l'avez dit.
09:38Que peut-on faire ? Qu'est-ce que le gouvernement peut faire ?
09:42Bruno Retailleau a dit cette semaine qu'il n'était pas un magicien.
09:45Est-ce que ça veut dire que le gouvernement est impuissant ?
09:48C'est tout le contraire, je crois.
09:50C'est parce que le gouvernement est en train d'agir.
09:53Il y a un débat, je l'entends, je me déplace beaucoup dans les Outre-mer,
09:57donc je suis parfois éloigné des débats,
09:59y compris d'une partie des questions que vous êtes en train de me poser,
10:01même si, évidemment, comme membre du gouvernement, je regarde ça attentivement,
10:04mais je suis très concentré sur ma mission vers nos compatriotes ultramarins.
10:10Il y a eu des attaques en prison, en Outre-mer ?
10:13Je ne crois pas, je n'ai pas eu cette information.
10:17Mais on dit souvent que le gouvernement n'agit pas,
10:19on ne peut pas agir à cause de la situation de l'Assemblée nationale,
10:23de l'absence de majorité.
10:24Mais regardez, il y a une loi très importante,
10:27qui était d'essence parlementaire,
10:29contre le narcotrafic qui a été adopté,
10:31ou qui va l'être maintenant définitivement par l'Assemblée nationale et le Sénat.
10:36Il y a des projets très puissants que porte Gérald Darmanin
10:40sur le fait qu'on va construire, accueillir dans des prisons spécifiques
10:46les narcotrafiquants les plus dangereux.
10:50Et c'est sans doute parce qu'il y a cette action de l'État
10:53que nous avons face à nous, peut-être,
10:56les enquêtes le démontreront,
10:58des attaques très violentes contre les établissements pénitentiaires
11:03et contre les personnels avec des menaces.
11:05Ce que je veux dire tout simplement,
11:06et là c'est aussi le ministre des Outre-mer qui parle,
11:09c'est-à-dire que le narcotrafic nous mène une guerre
11:12à une échelle que peut-être nos compatriotes n'imaginent pas encore.
11:15Nous le voyons en Marquillique, en voie de l'île.
11:16Ces attaques s'expliquent par le narcotrafic ?
11:18Parce que pour l'instant on n'a pas d'explication.
11:20Vous avez raison, mais c'est une des explications.
11:23Pourquoi on prend autant de temps avant de déceler les causes, les implications ?
11:27Oui, parce que les enquêtes sont longues,
11:28elles n'obéissent pas évidemment au questionnement de la presse ou un tweet.
11:33On a besoin d'enquêtes approfondies.
11:35Mais il y a trop de faits, trop d'attaques,
11:37trop de menaces sur les agents pénitentiaires
11:40pour ne pas penser qu'il s'agit de quelque chose de particulièrement coordonné.
11:44Comment faut-il faire pour protéger les prisons ?
11:46Est-ce qu'il faut déployer l'armée ?
11:47Quelles sont les solutions ?
11:49Il y a des moyens de police, de gendarmerie, de renseignement aussi.
11:55C'est l'action de la justice qui doit permettre de protéger ces prisons.
11:59Elles le sont.
12:00Et il faut protéger surtout les agents pénitentiaires
12:04qui font l'objet de menaces très directes.
12:07Il faut bien se rendre compte que les moyens du narcotrafic
12:09en France, en Europe, dans le monde, dans la Caraïbe par exemple,
12:15avec toutes ces organisations qui organisent le trafic de drogue
12:20depuis le Mexique, depuis le Venezuela, depuis la Colombie,
12:23depuis l'Équateur, qui passent par exemple par la Martinique et la Guadeloupe
12:27pour atteindre l'Europe, ont des moyens, ces organisations, considérables
12:31en termes de moyens financiers, d'armes, de bateaux, d'avions, de sous-marins.
12:34Vous qui avez été ministre de l'Intérieur, vous constatez que ça a progressé ?
12:37C'est une explosion qui n'a rien à voir avec ce que j'ai connu.
12:42C'est un sujet global, mondial.
12:45Déjà eu, ce point a déjà été abordé dans des réunions internationales.
12:50Je pense que c'est vraiment au niveau du G7, du G20,
12:53des organisations internationales, qu'il faut prendre la dimension
12:57de ce que cela représente, d'une déstabilisation des États.
13:01En Europe même, nous le voyons bien,
13:03les menaces vis-à-vis de la famille royale néerlandaise,
13:06de l'ancien Premier ministre de ce pays,
13:08ce qui se passe aussi en Belgique.
13:10Ils n'hésitent rien, ils menacent les politiques,
13:13les responsables de la justice, les citoyens.
13:17Donc il faut se préparer à livrer une véritable bataille.
13:20Je ne sais pas, je n'ai pas tous les éléments
13:22pour avoir la bonne information de ce qui est en train de se passer,
13:25mais je pense que c'est une des explications.
13:26Et d'une manière générale, on veut bien qu'il faut livrer cette bataille,
13:30qui va être une bataille longue et difficile,
13:32parce qu'on s'attaque tout simplement à l'essence même
13:34de ce que représentent les États démocratiques.
13:36Manuel Valls, vous êtes ministre d'État,
13:40ministre des Outre-mer.
13:41Les autorités sanitaires ont annoncé hier retirer sans délai
13:44les personnes âgées de 65 ans et plus
13:47de la campagne de vaccination contre le chikungunya.
13:50À La Réunion, le vaccin X-chik pour lutter contre le virus
13:54a fait face à trois événements indésirables graves
13:57chez des patients de plus de 80 ans, dont un décès.
14:00Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ce matin ?
14:02Je vais être précis, parce que la stratégie vaccinale
14:05mise en place à La Réunion, c'est la première fois
14:07qu'un vaccin a été utilisé contre le chikungunya.
14:11Et compte tenu de la situation épidémique,
14:15elle a fait l'objet, cette stratégie,
14:16de décisions de nature médicale, purement médicales.
14:20Soyons précis, donc, la vaccination a commencé début avril,
14:24à la suite de l'avis de la Haute Autorité de Santé,
14:28qui, je le rappelle, rassemble des médecins reconnus.
14:31Cette autorité a recommandé l'utilisation de ce vaccin,
14:35le chikung, en priorité pour les plus de 65 ans,
14:38en particulier avec des comorbités,
14:41puis pour les comorbides âgés de 18 à 64 ans.
14:45C'est-à-dire des gens qui sont en état de faiblesse.
14:48Ce vaccin a reçu son autorisation de mise sur le marché
14:51en juin dernier, en juin 2024.
14:54Il n'y a donc pas eu de hâte pour vacciner
14:58de manière prématurée au cours de ces dernières semaines.
15:01Il n'y a pas eu de précipitation ?
15:02Je ne crois pas.
15:03Dans le cadre du processus de pharmacovigilance,
15:06à laquelle participe l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament,
15:10dès que des cas graves sont signalés,
15:14la Haute Autorité de Santé a été saisie en urgence
15:17par le ministre de la Santé,
15:20et la cible vaccinale, comme on dit,
15:22a été adaptée sans délai.
15:26Donc il faut en permanence surveiller
15:28et faire référence aux autorités de santé,
15:31aux autorités médicales.
15:33Le politique, de ce point de vue-là,
15:35doit se plier à ses avis.
15:36Il y a un taux de vaccination qui est déjà très faible à La Réunion.
15:38Est-ce que vous craignez un réflexe anti-vax, comme on dit ?
15:41Ça n'a jamais été le cas à La Réunion jusqu'à là.
15:45Il y a aujourd'hui, ce qui est beaucoup,
15:47nous étions à La Réunion, moi j'y suis allé plusieurs fois
15:50au cours de ces dernières semaines,
15:51il y a plus de 130 000 cas signalés,
15:5440 000 confirmés,
15:57mais sans doute évidemment beaucoup plus,
15:59autour de 90 000.
16:00Il y a 47 cas graves,
16:02il y a 9 décès, c'est beaucoup,
16:04dont 9 nouveaux-nés,
16:05dont 2 nouveaux-nés, pardon,
16:07ce qui est évidemment un drame.
16:10L'État s'est mobilisé déjà depuis plusieurs mois,
16:13que ce soit au niveau de l'ARS,
16:15avec des emplois aidés aussi qui ont été déployés sur le terrain,
16:1933 000 maisons visitées,
16:21éradication des larves et des moustiques,
16:23distribution de répulsifs contre les moustiques.
16:26Vous craignez que le bilan s'aggrave ?
16:28Le bilan est déjà lourd,
16:30il peut évidemment s'aggraver,
16:33c'est pour ça qu'il faut à chaque fois
16:34avoir ces gestes préventifs,
16:36et avec le Président de la République,
16:37nous avons assisté, nous l'avons voulu,
16:39parce que c'est une manière aussi de faire passer des messages,
16:42pour rappeler qu'il faut être extrêmement vigilant.
16:46Le dispositif Orsec, vous vous rendez compte,
16:48a été mobilisé déjà depuis 6 mois.
16:51Donc ça veut dire qu'il faut continuer à se mobiliser,
16:54et faire face à ces risques sanitaires,
16:57qui sont incontestables malheureusement.
16:58Et ce qu'avec ces informations ces dernières heures,
17:00c'est que finalement la population sur place
17:01stoppe ce mouvement de vaccination
17:04et ne veuille pas prendre le risque ?
17:05C'est un risque ?
17:06Il est faible,
17:07parce que je crois qu'aujourd'hui,
17:08c'est autour de 3 000 personnes seulement
17:10qui ont été vaccinées,
17:12c'est pour ça que mon collègue de la santé,
17:15Yannick Oder,
17:15suit particulièrement ce sujet.
17:18Vous continuez d'appeler tous ceux qui le peuvent
17:20à se faire vacciner, malgré...
17:22Oui, avec ces éléments-là.
17:25Des cas ont été signalés,
17:27des recommandations ont été données
17:29au nom de la région scientifique, médicale.
17:32Je fais confiance à ces autorités sanitaires.
17:34Manuel Loss, vous étiez cette semaine à Mayotte
17:36avec Emmanuel Macron,
17:384 mois après le passage du cyclone Chido.
17:40Les réseaux d'eau, d'électricité et de communication
17:42ont été rétablis,
17:43mais les bidonvilles sont déjà de retour,
17:46malgré les promesses du gouvernement.
17:48C'est un échec ?
17:49Non.
17:49Ces bidonvilles ont été mises en place
17:53quelques jours après seulement Chido,
17:55reconstruits à une vitesse...
17:58Mais du coup, cette promesse du gouvernement
17:59n'était pas tenable.
18:00Mais la promesse ou l'engagement,
18:02il est sur le long terme,
18:04il est inscrit dans la loi.
18:06Ça n'est en rien facile.
18:08Même sur place, il y a 15 jours,
18:10j'étais à Mayotte,
18:12une nouvelle fois,
18:13j'ai assisté à ce qu'on appelle à des casages,
18:15c'est-à-dire à des destructions de bidonvilles,
18:18y compris parce qu'il y a des projets d'école,
18:20de reconstruction de logements.
18:22Oui, c'est long et c'est difficile, bien évidemment.
18:25Il faut bien se rendre compte du choc
18:26qu'a subi Mayotte,
18:28avec ce cyclone qui a ravagé le territoire,
18:31mais qui a mis en exergue aussi
18:33les maux qui existaient avant.
18:36Je pense évidemment aux questions d'insécurité,
18:39à l'immigration irrégulière,
18:40à l'habitat illégal,
18:42et à ces bidonvilles,
18:44aux problèmes scolaires,
18:45aux difficultés d'accès à l'eau.
18:47Donc oui, il y a évidemment des sujets.
18:50Pour cela, il faut reconstruire avec patience.
18:54Moi, je comprends l'impatience,
18:57parfois le désespoir,
18:59la colère des Mahorais
19:01par rapport à ce qu'ils ont vécu
19:03et ce qu'ils vivent encore au quotidien.
19:05Mais je veux dire aussi que l'État
19:07se mobilise de textes de loi,
19:09un texte de loi d'urgence adopté définitivement
19:12au mois de février,
19:14qui donne plus de moyens à l'État
19:16pour agir.
19:17Un texte de loi, on y reviendra sans doute,
19:19qui va être examiné
19:20avant l'été au Parlement,
19:22qui représente plus de 3 milliards,
19:243 milliards 2, pour être précis,
19:26d'investissements
19:26entre 2025 et 2031,
19:31avec des engagements très forts
19:32en matière de sécurité,
19:33contrôle des armes,
19:35création d'une zone franche globale
19:36pour développer l'économie,
19:38un accompagnement spécifique
19:39pour la jeunesse,
19:41une convergence sociale,
19:42ce qui est une demande très forte
19:43d'égalité accélérée
19:45d'ici à 2031,
19:48mais qui commencera dès 2026,
19:51et des dispositifs notamment
19:52qui viennent de se mettre en place,
19:53un prêt à taux zéro,
19:54à condition que les banques jouent le jeu,
19:56pour que les Mahorais
19:57puissent reconstruire leur maison.
20:00Et puis je suis moi-même très concentré,
20:02c'est des questions qui peuvent paraître
20:03très concrètes,
20:04mais elles le sont pour eux,
20:05enlever les déchets,
20:07l'accès à l'eau,
20:08il y a enfin une usine
20:10de dessalement qui va être construite,
20:12une retenue collinaire
20:13qui est prévue dans les prochaines années,
20:15une mobilisation de tous les instants,
20:18parce que nous devons cette solidarité
20:20à nos compatriotes maorais
20:21qui sont aussi attachés à la France.
20:24Manuel Valls,
20:24quand on regarde dans le détail
20:25justement ce texte
20:27que vous avez présenté cette semaine
20:28avec Emmanuel Macron,
20:30les premières mesures sont avant tout
20:31sécuritaires, migratoires,
20:33avec 35 000 reconduites à la frontière par an,
20:36essentiellement d'immigrés clandestins
20:37venus des Comores,
20:38contre 25 000 aujourd'hui.
20:40Est-ce qu'il faut comprendre
20:41que selon vous,
20:42le principal problème de Mayotte
20:43aujourd'hui,
20:44c'est l'immigration
20:45et pas la pauvreté ?
20:46Ah non,
20:47dans le texte,
20:48la partie sécuritaire
20:50est une partie,
20:51je viens de vous dire que...
20:52C'est le premier chapitre.
20:53Oui,
20:54parce que c'est sans doute aujourd'hui
20:55la première préoccupation,
20:57mais le renforcement,
20:58la création d'une zone franche globale,
21:00c'est pour l'économie,
21:01c'est pour les entreprises.
21:02Le soutien aux agriculteurs,
21:04nous avons mis aussi en avant
21:05avec le chef de l'État,
21:07c'est une priorité.
21:08Le reboisement,
21:09c'est une nécessité vitale
21:11pour Mayotte.
21:12La question de l'école,
21:14on va reconstruire,
21:16rénover beaucoup
21:17des écoles,
21:18c'est la priorité des priorités.
21:20Et la convergence sociale,
21:21qui est au cœur de ce texte,
21:23c'est répondre
21:25à la promesse républicaine,
21:27celle de l'égalité.
21:29Mais on a beaucoup entendu...
21:30Mais je l'ai dit moi-même
21:31à plusieurs reprises,
21:32si on ne règle pas
21:33la question de l'immigration illégale,
21:35tout ce que nous allons entreprendre
21:38risque de ne pas atteindre
21:40ce objectif
21:40et sera mis à mal.
21:42Et le mur de fer
21:44qui a été annoncé
21:44par le président de la République,
21:47ce sont des hommes,
21:47des moyens,
21:49des technologistes,
21:49pensent à la surveillance,
21:50à la détection,
21:51à l'interception.
21:52Certains ministres envisagent
21:54la suppression du droit du sol
21:55à Mayotte.
21:56Est-ce que c'est une bonne
21:57ou une mauvaise idée ?
21:58Mais il vient d'être restreint.
22:00Actuellement,
22:01le texte de loi,
22:02la proposition de loi
22:02qui a été adoptée
22:03est examinée par le Conseil constitutionnel.
22:06Il avait déjà été restreint
22:07il y a quelques années.
22:09Est-ce qu'il faut aller plus loin ?
22:11J'ai déjà eu l'occasion de le dire,
22:13donc je le répéterai devant vous,
22:15qu'on ne peut pas remettre en cause
22:17de mon point de vue
22:17le droit du sol au plan national.
22:20que cela toucherait un fondement
22:22de notre République.
22:24Vous êtes en divergence
22:24avec Bruno Retailleau,
22:25le ministre de l'Intérieur ?
22:26Mais ça peut arriver
22:27qu'on ait des débats,
22:28même si nous avions signé
22:30il y a quelques mois
22:30avec Bruno Retailleau
22:32et Sébastien Lecornu,
22:35le ministre de la Défense,
22:37une tribune pour dire
22:37notre engagement
22:38pour protéger Mayotte
22:40sur le fait qu'on pouvait restreindre
22:41le droit du sol.
22:42Mais pas supprimer.
22:43Bien évidemment,
22:44attendons la décision déjà
22:45du Conseil constitutionnel.
22:48Et surtout,
22:48il faut se concentrer
22:51sur l'essentiel.
22:52L'essentiel,
22:53c'est ce mur de fer
22:53qui a été annoncé
22:54par le président de la République.
22:57C'est la coopération indispensable
22:58mais qu'il faut aussi imposer
23:00aux Comores
23:01pour qu'il y ait,
23:03c'est l'objectif
23:03que nous le sommes fixés,
23:0535 000 reconduites
23:06à la frontière,
23:07essentiellement aujourd'hui
23:08des Comoriens.
23:10C'est qu'on ne puisse pas partir
23:11d'enjoints,
23:12notamment pour rejoindre
23:13de manière illégale
23:14Mayotte.
23:15C'est ce travail-là
23:16qui doit être fait.
23:17Et la lutte contre
23:18l'habitat illégal
23:19et la fin des bidonvilles,
23:20nous l'avons évoqué.
23:21Si on ne résout pas
23:22ces fléaux
23:23qui gangrènent
23:25Mayotte,
23:26tout ce que nous allons
23:28mettre en oeuvre,
23:29tout ce que nous voulons
23:29mettre en oeuvre,
23:30ce qui n'a jamais été fait
23:31pour reconstruire,
23:33refonder,
23:33comme l'avait dit
23:34François Bayrou
23:34quand il s'était rendu
23:36à la fin de l'année
23:37à Mayotte,
23:37puisque c'est un projet
23:38de refondation
23:39de Mayotte,
23:41c'est une attente
23:41très forte
23:42de nos compatriotes
23:43maorais.
23:43Tout ce que nous ferons
23:44alors à ce moment-là
23:45n'aura pas de sens.
23:46Mais cette problématique
23:46de l'immigration illégale
23:47à Mayotte,
23:51elle n'est pas nouvelle.
23:52On a l'impression
23:52qu'elle est redécouverte
23:54avec le cyclone Chido.
23:56Qu'est-ce qui nous prouve
23:56que ça va fonctionner
23:57cette fois-ci ?
23:58Elle n'a pas été découverte
24:00par le cyclone Chido
24:01puisque le ministre
24:02Darmanin,
24:03quand il était ministre
24:04de l'Intérieur,
24:06lui-même s'était engagé
24:07sur un certain nombre
24:08de mesures,
24:09avait mis en place
24:10des outils
24:10qui pour beaucoup
24:11je pense au radar
24:12mais aussi
24:14à des vedettes
24:15de la gendarmerie
24:16ont été détruites
24:17par Chido.
24:18Donc nous sommes en train
24:19de reconstruire également
24:20ces moyens.
24:21Non, non,
24:22cette problématique
24:23peut-être oubliée
24:24de la presse
24:25mais pas de ceux
24:27qui ont en charge
24:27Mayotte.
24:28Je le dis souvent d'ailleurs,
24:29on parle des territoires
24:30ultramarins
24:31quand il y a
24:32des cyclones,
24:33des éléments naturels
24:34ou quand il y a
24:35des émeutes
24:36ou quand nos
24:37grands champions
24:39sportifs
24:40reçoivent
24:41une médaille
24:41olympique
24:43et puis après
24:43on oublie.
24:44Non, non,
24:44cette réalité,
24:46ce sont les Mahorais
24:46qui la vivent
24:47tous les jours,
24:48c'est pour ça
24:48que nous prenons
24:49non seulement
24:50des engagements
24:50mais nous mettons
24:51en place
24:51des moyens
24:52pour lutter
24:53contre ces fléaux.
24:54Manuel Valls,
24:55rapidement,
24:55une cinquantaine
24:56d'écoles primaires
24:56n'avaient pas pu
24:57rouvrir en janvier.
24:58Sur place,
24:59les associations
24:59s'interrogent déjà
25:00sur la rentrée
25:01du mois de septembre
25:02prochain.
25:03Est-ce que
25:03tous les écoliers
25:04présents à Mayotte
25:05à la rentrée
25:06pourront se rendre
25:06à l'école
25:07tous les jours
25:08et toute la journée ?
25:09Il ne faut pas faire
25:10de promesses
25:11inconsidérées.
25:12Nous avons déjà réussi
25:13avec Elisabeth Borne
25:14ce qui a été un exploit
25:16qu'il y ait
25:16une rentrée scolaire
25:18fin janvier
25:20début février
25:21dans des conditions
25:22extrêmement difficiles.
25:23précisément parce que
25:25déjà,
25:26beaucoup d'élèves
25:26à Mayotte
25:27vont à l'école
25:28ou le matin
25:28ou l'après-midi
25:29et là,
25:30avec des écoles
25:31et des classes détruites,
25:32c'était beaucoup
25:33plus difficile.
25:34Le préfet a à la main
25:36une enveloppe
25:37de 100 millions d'euros,
25:38évidemment croître,
25:40pour réaliser,
25:41c'est déjà le cas,
25:41les travaux d'urgence
25:42pour aider les communes
25:44à reconstruire
25:45et à rénover
25:46ces écoles.
25:47Et puis,
25:48il y a des plans,
25:49il y en a déjà
25:49qui sont mis en oeuvre,
25:50de construction
25:51de nouveaux établissements
25:53scolaires,
25:54mais je pense aussi
25:55à la restauration scolaire
25:56parce que nous sommes
25:56très en retard
25:57à Mayotte
25:58parce que c'est souvent
25:58le seul repas
25:59digne de ce nom
26:01pour les élèves maorais.
26:03Donc,
26:03il faut tout faire
26:04pour que la rentrée
26:04se fasse dans les meilleures
26:05conditions possibles
26:06au mois de septembre
26:07mais au mois de septembre prochain,
26:09nous n'aurons pas atteint
26:09évidemment cet objectif
26:11que nous nous donnons
26:12dans le projet de loi.
26:14Il y a la construction
26:15des écoles,
26:16il y a aussi
26:17le projet éducatif
26:18pour que les maorais
26:20puissent bénéficier
26:21de la même qualité
26:22d'enseignement
26:23que l'ensemble
26:24des petits français.
26:29Manuel Valls,
26:30vous connaissez le principe
26:31des questions courtes,
26:32des réponses si possible,
26:33très courtes également.
26:34Fallait-il mettre
26:35les drapeaux en berne
26:36hier pour les obsèques
26:37du pape François ?
26:38Oui.
26:39Ce n'est pas contraire
26:40à la laïcité ?
26:41Je ne crois pas.
26:41Je pense que le pape,
26:43en général,
26:44le pape François,
26:45est une personnalité
26:46qui rayonne.
26:48Je suis un républicain,
26:49un laïc,
26:50chacun connaît mes convictions,
26:52mais la France
26:52est aussi une terre chrétienne,
26:54une terre catholique.
26:56Le pape est en plus
26:57un chef d'État.
26:59Ah, ça a été fait
26:59pour Jean-Paul II
27:01qui pour moi
27:02reste sans doute
27:02la figure la plus
27:04la plus forte
27:07de ce monde chrétien
27:08de ces dernières décennies.
27:11Il n'y avait aucune raison
27:11de ne pas le faire.
27:12Et Emmanuel Macron
27:13doit-il retirer
27:14sa légion d'honneur
27:15à Nicolas Sarkozy ?
27:16Il s'est exprimé,
27:17le président de la République.
27:19Je suis d'accord avec lui,
27:20c'est un débat difficile,
27:22mais vous savez...
27:22Oui ou non, Manuel Valls ?
27:23Pardon ?
27:24Oui ou non ?
27:24Oui, c'était ça.
27:26La question,
27:27c'est simple.
27:27Non, il ne faut pas le retirer
27:29puisque vous voulez
27:29une réponse claire et nette.
27:30Faut-il interdire les grèves
27:31à la SNCF
27:31pendant les vacances scolaires
27:32ou les ponts ?
27:34Oui, mais précisément,
27:36le débat oui-non
27:37qui est un jeu
27:37auquel on se livre
27:38quand on est
27:40un jeune garçon
27:41ou une jeune fille
27:42n'est pas forcément
27:44adapté toujours
27:45à la vie politique
27:47et la complexité
27:49des sujets.
27:50Le droit de grève,
27:50nous venons de parler
27:51de la Constitution,
27:52le droit de grève
27:52c'est un droit constitutionnel.
27:55Mais je peux comprendre
27:56l'agacement
27:57de nos compatriotes
27:58sur des mouvements de grève
28:00qui honnêtement
28:00n'ont pas lieu d'être.
28:01Donc c'est plutôt non.
28:02Merci beaucoup Manuel Valls.
28:03On se retrouve
28:03dans la deuxième partie
28:04de l'émission.
28:05Suite du Grand Jury
28:17présenté par Thomas Desprez
28:18Et toujours avec nous
28:20Manuel Valls,
28:21ministre d'État,
28:21ministre des Outre-mer,
28:22numéro 3 du gouvernement
28:24à mes côtés
28:25pour vous interroger
28:25Pauline Buisson
28:26d'EMSIS
28:27et Jim Jarassé
28:28du Figaro.
28:29Le Grand Jury,
28:31tout est politique.
28:32Manuel Valls,
28:34vous effectuerez cette semaine
28:35votre troisième visite officielle
28:36en Nouvelle-Calédonie.
28:37Nous sommes quasiment
28:38un an après les émeutes
28:39de mai 2024.
28:41Si vous avez réussi
28:42à remettre
28:42toutes les parties
28:43autour de la table,
28:44il n'y a toujours pas
28:45d'accord,
28:46de manière très synthétique
28:47et pédagogique,
28:49où en est-on aujourd'hui ?
28:50Le dialogue se poursuit
28:52et nous allons entrer,
28:53je l'espère,
28:54je le souhaite,
28:54je fais tout pour cela,
28:56dans une véritable phase
28:57de négociation
28:58la semaine prochaine.
29:00Vous venez de le dire,
29:01il y a presque un an,
29:03il y a eu des émeutes
29:04qui ont fait d'abord
29:06des morts,
29:0714,
29:07de nombreux blessés,
29:09le sang a coulé
29:10de nouveau,
29:11mettant au fond,
29:12je crois,
29:12pour nos compatriotes,
29:14pour l'opinion internationale
29:15aussi,
29:16fin à une période
29:17incroyable
29:18où la Nouvelle-Calédonie
29:19était synonyme précisément
29:21de dialogue
29:22et de réconciliation
29:23après les terribles événements
29:24des années 80
29:25et notamment ceux
29:26d'Ouvéa de 1988.
29:29Donc il faut,
29:30il fallait retisser le lien
29:32pour que les différents
29:33protagonistes politiques,
29:35indépendantistes
29:36et non-indépendantistes,
29:38se parlent entre eux
29:38et parlent évidemment
29:39avec le gouvernement.
29:41Mais,
29:41nous marchons sur un fil
29:43au-dessus des braises,
29:44toujours,
29:45la situation reste grave.
29:46Vous avez effectué
29:47deux visites,
29:48pour le moment,
29:48il n'y a pas encore d'accord ?
29:50Est-ce qu'il est proche ?
29:51Il le faut.
29:52C'est indispensable.
29:54Sans accord
29:55dans les prochains jours,
29:56dans les prochaines semaines,
29:58sans cet accord,
29:59alors que la Nouvelle-Calédonie
30:00est face à un gouffre économique.
30:02Plus de 2 milliards
30:03d'euros
30:05de destruction
30:06de bâtiments publics
30:07et d'entreprises.
30:08Certains font le comparatif
30:09avec la Première Guerre mondiale
30:11sur le territoire national
30:12en termes de coût.
30:13Je me fiche toujours
30:14de ces références,
30:15mais le coût
30:15est évidemment très important.
30:16dans une situation
30:17du nickel
30:19qui est essentielle
30:21pour la Nouvelle-Calédonie
30:22qui reste inquiétante,
30:23même si nous travaillons
30:24à des pistes de reprise
30:26des usines
30:27et à un retour
30:28de l'activité
30:29dans les mines.
30:31des métropolitains
30:34qui sont partis
30:35de la Nouvelle-Calédonie.
30:36Une situation
30:37qui m'inquiète beaucoup.
30:38Ce n'est pas une compétence
30:39de l'État,
30:39mais du gouvernement
30:40de la Nouvelle-Calédonie.
30:41Mais nous travaillons
30:42avec les élus sur place
30:43pour trouver des solutions.
30:44Une situation
30:45qui m'inquiète beaucoup
30:46sur le plan de la santé.
30:47Il n'y a plus de médecins
30:48sur place.
30:49Donc, une situation
30:50qui reste difficile.
30:51Et s'il n'y a pas d'accord,
30:52s'il n'y a pas d'accord,
30:54eh bien alors,
30:55l'incertitude économique
30:57et politique
30:57peut conduire
30:58un nouveau désastre
30:59à la confrontation
31:00et à la guerre civile.
31:01Et c'est pour ça
31:02que j'ai lancé
31:03plusieurs appels
31:03et je le fais encore
31:04aujourd'hui
31:05à votre micro
31:07à l'ensemble
31:08des protagonistes politiques,
31:10indépendantistes
31:10et non-indépendantistes.
31:12Et je sais
31:12que cela a un écho,
31:13ce que je vais dire
31:14dans la société calédonienne
31:16qui est très inquiète.
31:17Chacun doit assumer
31:18ses responsabilités.
31:19Est-ce qu'il faudra
31:20aller jusqu'à
31:21un nouveau référendum
31:22sur la question
31:23de la Nouvelle-Calédonie
31:24et son appartenance
31:25à la République ?
31:25Je fais attention
31:25là où je suis,
31:27face à vous,
31:27à tout mot
31:29que je peux prononcer
31:30alors que vont commencer
31:31des discussions
31:32et des négociations.
31:34Moi, je sens
31:35qu'il y a un esprit
31:36de responsabilité
31:37cependant
31:37de la part
31:38des responsables politiques
31:40et il faut essayer
31:41de concilier
31:42l'inconciliable.
31:43C'est quoi ?
31:44L'aspiration
31:45à l'indépendance
31:47de la part
31:48des Kanaks,
31:49peuple autochtone
31:51qui doit,
31:52évidemment,
31:53qui aspire
31:53à la sortie
31:54de la colonisation.
31:56Nous sommes dans un processus
31:57toujours
31:58de décolonisation
32:00qui aspire
32:01à l'émancipation
32:02et de l'autre côté,
32:03ceux qui sont
32:04profondément
32:05attachés
32:05à la France
32:07et d'ailleurs,
32:07les Calédoniens
32:08par trois fois
32:09à travers des référendums
32:10ont donné leur attachement
32:11à la France
32:12même si nous savons
32:12que le troisième référendum
32:14a été très largement
32:15boycotté
32:16par les indépendantistes
32:18et notamment
32:18par les Kanaks.
32:19Tout cela nous oblige
32:20à trouver
32:21une voie
32:22originale,
32:25inventive,
32:26à faire preuve
32:26de responsabilité.
32:27Moi, tout simplement,
32:28ce que je peux dire,
32:29c'est qu'avec le conseil spécial
32:30du Premier ministre,
32:31puisque nous sommes
32:32tous les deux
32:32embarqués
32:33dans ces négociations,
32:34nous partons ensemble
32:35avec nos collaborateurs
32:36demain,
32:38c'est que
32:38nous prendrons
32:40nos responsabilités
32:41et nous mettrons
32:42sur la table
32:43un projet
32:44qui parlera
32:45évidemment
32:45de la société calédonienne,
32:47du redressement
32:48des finances
32:49des collectivités
32:49territoriales,
32:50de l'avenir économique
32:51et notamment
32:52du nickel,
32:53de l'avenir
32:53de la jeunesse,
32:54parce que ce qui s'est passé
32:55l'année dernière,
32:55pour tout le monde,
32:56y compris,
32:57et surtout peut-être
32:57pour les Kanaks,
32:58on a vu une jeunesse
32:59aujourd'hui déracinée
33:00qui sortait également
33:02dans la rue.
33:03Donc, il faut parler
33:04des questions de fond,
33:05mais d'autre part,
33:06il faut avancer aussi
33:07sur l'exercice du droit
33:09à l'autodétermination,
33:10sur la nécessité
33:11d'une loi fondamentale
33:12pour la Calédonie,
33:14sur une réforme
33:14du corps et le droit.
33:17Sur tous ces sujets-là,
33:18il faut avancer.
33:18Sur ce sujet
33:19de la réforme
33:20du corps électoral
33:21qui était notamment
33:22à l'origine de la crise
33:23l'année dernière,
33:24rien n'a été réglé
33:26et une partie
33:26des Calédoniens,
33:27notamment ceux
33:28qui viennent de Métropole,
33:29réclament aujourd'hui
33:30l'intégration
33:32des nouveaux arrivants
33:33dans le corps électoral.
33:34Est-ce que vous allez
33:35aussi avancer
33:36sur ce sujet précis ?
33:37Est-ce que c'est
33:38un de vos objectifs ?
33:39Bien sûr,
33:39sur l'idée même
33:40de la citoyenneté calédonienne,
33:42ce qui inclut,
33:44ce qui a abouti
33:44à une réforme
33:45du corps électoral
33:46et qu'une partie
33:47de ceux qui ont été
33:48privés de ce vote
33:49puissent l'exercer
33:51librement.
33:52Mais,
33:52je veux être très clair,
33:54il n'y aura pas
33:55de réforme
33:56du corps électoral,
33:57une modification
33:58de ce corps électoral
33:59sans un accord global.
34:01Sinon,
34:01nous risquerions
34:02de nous retrouver
34:03exactement dans
34:04la même situation
34:05qui aboutit
34:07aux émeutes
34:07et aux faits
34:08que je suis en accueillie.
34:08C'est un changement
34:08de méthode
34:09avec Gérald Darmanin
34:10qui lui avait fixé
34:12une sorte d'ultimatum
34:13pour obtenir un accord.
34:15Il y avait un projet
34:16de loi constitutionnelle.
34:17Je suis arrivé
34:17au cabinet de Michel Rocard,
34:19ça ne nous rajeunit pas.
34:20En 1988,
34:23le lendemain
34:23ou le surlendemain,
34:24j'étais très jeune,
34:25je n'avais pas 24 ans,
34:27de la fameuse poignée de main
34:28entre Jacques Lafleur
34:29et Jean-Marie Djibahou.
34:32L'histoire de la Nouvelle-Calédonie,
34:33je la connais.
34:34J'ai travaillé aussi
34:35avec Lionel Jospin
34:36qui a permis
34:36des accords de Nouméa.
34:38Comme Premier ministre,
34:39je me suis occupé
34:41de ce dossier,
34:43j'ai sauvé le nickel
34:44à l'époque.
34:45Je suis reconnu
34:45avec Edouard Philippe
34:46ou d'autres
34:47comme ceux
34:47qui connaissent
34:48et qui ont une certaine autorité
34:49sur la Nouvelle-Calédonie.
34:50Mais,
34:51je me garderais bien
34:52de donner des leçons
34:53parce que c'est un dossier
34:55particulièrement difficile.
34:56Gérald Darmanin
34:56a beaucoup travaillé
34:57sur ce dossier.
34:58Il s'est rendu lui-même
34:59de nombreuses fois.
35:01Ce que je sais,
35:01c'est qu'on ne peut pas
35:02procéder par ultimatum.
35:03Mais il faut aussi
35:04prendre ses responsabilités.
35:06Et j'espère que,
35:07avec les propositions
35:08que nous allons faire,
35:10trouver ce chemin
35:11qui est difficile
35:12encore une fois,
35:13qui concilie,
35:15j'allais dire,
35:15qui réconcilie
35:16des points de vue opposés,
35:18nous trouverons
35:18avec un nouveau statut,
35:20une nouvelle manière
35:21de regarder l'avenir,
35:22ce lien avec la France.
35:23Nous trouverons
35:24la défense
35:25des intérêts stratégiques
35:26aussi de mon pays,
35:27de la France,
35:28là-bas,
35:28dans cette zone
35:29du Pacifique,
35:30en lien avec la stratégie
35:31Indo-Pacifique
35:32du Président de la République.
35:33Sur tous ces sujets-là,
35:34j'espère que nous allons
35:35avancer.
35:36C'est essentiel,
35:37pas seulement pour
35:38la Calédonie,
35:39c'est évidemment primordial,
35:41mais aussi,
35:41au fond,
35:42je le sens bien
35:42dans tous les territoires
35:43ultramarins,
35:45sur,
35:45et pour mes compatriotes ici,
35:47on m'en parle,
35:48moi,
35:48on me parle beaucoup
35:49de la Calédonie,
35:50qu'est-ce qui se passe là-bas ?
35:51Quelle peut être la solution ?
35:52Est-ce qu'on ne met pas
35:53trop d'argent ?
35:54Ou quels sont
35:55les problèmes
35:56qui se posent ?
35:56C'était votre
35:57première question
35:58tout à l'heure.
35:58C'est un sujet
35:59qui me passionne,
36:00qui passionne
36:00beaucoup de monde,
36:01et d'une certaine manière,
36:02il faut réussir
36:04la sortie
36:04de cette décolonisation,
36:06et il faut inventer
36:07quelque chose
36:08qui préserve
36:08ce lien
36:09entre la Nouvelle-Calédonie
36:10et la France,
36:11et qui permette aussi
36:12à ce territoire
36:13qui est à 17 000 km
36:15de Paris,
36:16de trouver les moyens
36:17de mieux se gouverner,
36:18de mieux s'auto-gouverner.
36:19Toute première question,
36:20Manuel Valls,
36:21dans le projet d'accord,
36:22il y a donc toujours
36:23ce droit à l'autodétermination,
36:26très concrètement,
36:27est-ce que,
36:28dans les prochaines années,
36:29il y aura un nouveau référendum
36:31en Nouvelle-Calédonie ?
36:32Est-ce que c'est une option
36:32qui est sur la table ?
36:33Le droit à l'autodétermination
36:34est un droit constitutionnel,
36:38conventionnel,
36:38il est inscrit
36:39dans les accords de Nouméa
36:40qui sont constitutionnalisés,
36:42qui sont la base
36:43des discussions
36:45que nous avons
36:45en Nouvelle-Calédonie
36:47ou à Paris.
36:47Je ne répondrai pas
36:49à cette question
36:50de manière directe.
36:52Ce droit,
36:52il doit être préservé,
36:53quoi qu'il arrive.
36:54Mais ce que je souhaite,
36:55moi,
36:56c'est de trouver un accord
36:57qui permette,
36:58encore une fois,
36:59de concilier
37:00et le droit
37:00à l'aspiration,
37:02à l'autodétermination
37:03et le lien
37:03avec la France.
37:05Je suis prudent,
37:06vous pouvez le comprendre,
37:07parce que tout mot
37:08que je prononce ici
37:09est interprété,
37:10tordu,
37:14mis au service,
37:15parfois,
37:15de projets politiques,
37:16de ceux minoritaires,
37:18fort heureusement,
37:19qui ne veulent pas d'accord.
37:20Moi, je souhaite un accord.
37:22J'espère et je crois
37:23que les partenaires politiques
37:24indépendantistes
37:25et non-indépendantistes
37:27souhaitent un accord.
37:28Les Calédoniens
37:29souhaitent un accord
37:30parce qu'ils ont besoin
37:30de stabilité
37:31pour reconstruire
37:33la Calédonie
37:33sur le plan économique,
37:34sur le plan social
37:35et sur le plan de la société.
37:36Parce que ce que j'ai ressenti là-bas,
37:38pour la première fois
37:39depuis très longtemps,
37:40c'est de la haine.
37:41C'est du racisme
37:43à l'égard des Canaques
37:44ou des Blancs.
37:45Des inscriptions
37:46à l'égard des leaders Blancs,
37:47par exemple,
37:47Européens,
37:48qui étaient insupportables.
37:50Et donc,
37:51partie de cette tension
37:52est fort heureusement retombée.
37:54Il y a aussi,
37:55je veux le rappeler,
37:56plus de 20 escadrons
37:57de gendarmerie
37:58et beaucoup de policiers
37:59sur place.
38:00Donc, ça veut dire que...
38:01Vous sentez qu'à tout moment,
38:02ça peut repartir ?
38:03Oui.
38:04À tout moment,
38:05ça peut repartir.
38:06Il y a beaucoup d'armes,
38:07beaucoup trop d'armes
38:08sur place.
38:09Donc, oui,
38:10ça peut repartir.
38:11Et puis,
38:11il y a aussi les risques
38:12d'une explosion sociale.
38:14Le nombre de SDF
38:15a doublé à Nouméa.
38:17Il y a du chômage
38:18et la désespérance
38:19chez une partie
38:19de la jeunesse canaque,
38:21notamment.
38:21Oui,
38:22donc,
38:22il y a tous ces risques.
38:23C'est pour ça
38:24que la responsabilité
38:25de tous,
38:26c'est de trouver un accord.
38:27Et moi,
38:28je resterai le temps nécessaire,
38:29je mettrai toute mon énergie
38:30pour qu'il y ait un accord.
38:32Pas pour moi,
38:33pour eux.
38:34Le Grand Jury,
38:35ça se passe au Parlement.
38:37Manuel Valls,
38:38le Premier ministre,
38:39François Bayrou,
38:40sera auditionné
38:40le 14 mai prochain
38:41par la commission d'enquête
38:42sur Bétaram.
38:44Cette semaine,
38:45dans un livre témoignage,
38:46la fille du chef du gouvernement
38:47révèle qu'elle a,
38:49elle-même,
38:49subi des violences
38:50durant sa scolarité.
38:52Avez-vous déjà parlé
38:53de ce dossier
38:54directement au Premier ministre ?
38:55Que vous en a-t-il dit ?
38:57Non,
38:57on a échangé.
38:59Vous savez,
39:00sur un tel sujet,
39:01moi j'ai quatre enfants,
39:03de 26 à 33 ans,
39:06et je n'ose imaginer
39:08comment je réagirais
39:09comme père,
39:10pas comme responsable politique,
39:13si ma fille s'exprimait
39:14de la manière
39:14dont on l'a fait,
39:15avec beaucoup de dignité,
39:16la fille de François Bayrou,
39:18et François Bayrou
39:19qui est un homme politique
39:20expérimenté,
39:22chevronné,
39:23je le sens,
39:24je le sens,
39:24bien sûr,
39:25souffrir,
39:25bien évidemment,
39:27désireux de s'exprimer
39:29sur ce sujet-là
39:30devant la commission d'enquête,
39:31désireux d'une parole,
39:32et moi je veux lui apporter
39:33mon soutien,
39:35pas celui seulement
39:36d'un ministre,
39:38et doit toute loyauté
39:40au chef du gouvernement,
39:41d'autant plus celui
39:42qui m'a proposé
39:42de rentrer au gouvernement,
39:44mais tout simplement,
39:46comme un...
39:48un être humain,
39:50quelqu'un qui est placé
39:53là devant quelque chose
39:54qui le dit lui-même.
39:55Un point précis.
39:56Une très grande souffrance
39:57et je n'ose imaginer
40:00ce qu'il ressent
40:01malgré sa pudeur,
40:03donc je lui apporte
40:04mon soutien
40:05et ma très grande solidarité.
40:06Un point précis
40:07sur cet ouvrage,
40:08Manuel Valls,
40:09Hélène Perlant,
40:09la fille de François Bayrou,
40:11révèle que François Bayrou
40:13a bien rencontré
40:15le juge d'instruction
40:16en charge de l'enquête
40:18ouverte en 1998.
40:20Il était donc bien
40:21au courant
40:22de ce qui pouvait se passer
40:23à Bétaram ?
40:24C'est au Premier ministre
40:25de répondre à cette question.
40:27Vieriez-vous que sa communication
40:28a été hasardeuse ?
40:29Il aura l'occasion.
40:29Paris, la niée, trop courant ?
40:31Mais face à de tels faits
40:32qui remontent d'ailleurs
40:33à loin, face à la...
40:35Moi je suis frappé d'ailleurs
40:36par le fait que beaucoup
40:37de gens disent
40:37on le savait, on le savait,
40:38mais personne s'est exprimé
40:39par ailleurs.
40:41Je ne connais pas le dossier.
40:43Je vois qu'Elisabeth Borne
40:44agit avec beaucoup de force
40:46pour que là aussi,
40:48dans ces établissements privés
40:49comme dans les établissements
40:51publics, on protège
40:52évidemment nos enfants
40:53et que la parole
40:54puisse se libérer.
40:55C'est essentiel.
40:57Moi je trouve que le Premier ministre
40:58aura l'occasion
40:59de s'exprimer une nouvelle fois
41:01et qu'il fait preuve
41:01d'une très grande dignité.
41:02Est-ce qu'il faut entendre
41:03d'autres ministres ?
41:04A l'époque, il a cité
41:05Elisabeth Guigou,
41:06il a également cité
41:07Jacques Lang.
41:08Est-ce qu'il faut qu'il soit
41:09eux aussi reçu ?
41:10Mais il y a une commission
41:10d'enquête.
41:11Par ailleurs, la justice
41:12fait son travail.
41:13Vous comprendrez que chacun,
41:15s'il est amené
41:16à devoir s'exprimer
41:17ou s'il est invité
41:18à s'exprimer,
41:20devra évidemment le faire.
41:22Mais d'abord avec une pensée.
41:24une pensée pour toutes les victimes
41:26et ce qu'elles ont pu ressentir.
41:28Enfin, il faut quand même
41:28s'imaginer que pendant
41:30des décennies même,
41:33des victimes de violence,
41:35de viol,
41:36n'ont pas pu s'exprimer.
41:38C'est une souffrance
41:39et on le voit bien
41:40à chaque fois qu'il y a eu
41:41ce type d'affaires.
41:42Donc, c'est pour ça qu'il faut,
41:44dans la mesure du possible,
41:45faire preuve d'une très grande dignité,
41:47d'une très grande responsabilité,
41:48entendre d'abord les victimes,
41:50aller chercher la vérité
41:51et dans la mesure du possible,
41:53ne pas politiser.
41:54Mais c'est aussi devenu
41:55une affaire politique
41:55dont certains menacent
41:56de faire tomber le gouvernement
41:57sur cette affaire.
41:58Je le sais bien,
41:59mais vous savez avec...
42:00Vous diriez quand même
42:00que ça fragilise François Bayrou ?
42:02Vous pensez que c'est déjà facile
42:03pour lui et pour nous ?
42:06Moi, je pense que François Bayrou
42:08est solide à la tête du gouvernement,
42:10qu'il veut agir,
42:11qu'il veut réformer
42:12dans des situations
42:13qui, évidemment, impossibles.
42:14Sinon, il le dit lui-même.
42:15Nous ne serions pas là.
42:17Mais je pense que beaucoup de Français
42:18voient aussi l'aspect humain,
42:20ce qui est en cause
42:21dans cette affaire.
42:24Et chacun a des enfants.
42:25Il peut imaginer
42:25ce qui peut arriver.
42:27Nos enfants nous disent tout.
42:29Non, ils cachent beaucoup de choses.
42:30Nous le savons.
42:31Donc, parlons,
42:34pensons à la souffrance
42:35de ces victimes,
42:36des parents aussi,
42:37du sentiment de responsabilité
42:39qu'ils peuvent avoir
42:41et faisons en sorte
42:42que la vérité soit établie.
42:45Je pense que notre démocratie
42:47est déjà suffisamment fragile.
42:49Nous sommes dans un monde
42:50déjà suffisamment fragile,
42:53instable.
42:54Nos compatriotes
42:55sont suffisamment inquiets
42:56pour qu'on essaie
42:57d'aborder ces questions.
42:58C'est un vœu pieux,
42:59je vous l'accorde,
43:00avec de la dignité.
43:01Pauline Buisson.
43:02Dès demain,
43:02l'Assemblée nationale
43:03va reprendre en commission
43:04l'examen de la proposition
43:05de loi sur la fin de vie.
43:07Est-ce que si vous étiez député,
43:09vous voteriez ce texte ?
43:10Oui.
43:10Vous savez,
43:11quand j'étais dans l'opposition,
43:12j'ai porté notamment
43:13avec Laurent Fabius
43:15et Jean Glavani
43:16dans les années 2000
43:17des propositions de loi
43:18qui allaient très loin
43:19dans ce sens.
43:22Je comprends les débats,
43:23ce que peuvent ressentir
43:24les religions,
43:25les philosophies,
43:26chacun soi-même.
43:27Et puis,
43:27confronter ce problème
43:29de la souffrance
43:30ou du rôle des soins palliatifs
43:33ou comment, en effet,
43:34on aborde ces questions
43:35de fin de vie.
43:38Je comprends que chacun
43:39puisse avoir une opinion.
43:40Le fait qu'il y ait deux textes,
43:41un texte sur les soins palliatifs,
43:42un texte sur l'aide à mourir.
43:43C'est un problème.
43:45Mais moi, je suis...
43:46Non, ça c'est...
43:46Pour bien expliquer
43:47ce qui a été interprété,
43:49de dissocier ces deux sujets,
43:50certains ont interprété cela
43:52comme une volonté aussi
43:53de laisser les uns
43:54s'exprimer sur les soins palliatifs
43:56pour ne pas risquer,
43:58finalement,
43:59de tuer le texte sur la pandémie.
44:01C'est de toute façon
44:02indispensable.
44:03Et vous savez,
44:03ce débat agite aussi
44:04le monde médical
44:06et je peux parfaitement
44:07le comprendre.
44:09Mais regardons depuis
44:10Jeuninbert,
44:11mais regardons les écrits
44:12de Noël Châtelet,
44:14ce que peut écrire
44:16l'association
44:18pour l'aide à mourir
44:19dans la dignité
44:20sur ces sujets.
44:21Donc moi,
44:21je suis plutôt
44:22de leur côté.
44:24Je garde pour moi
44:25ce que je pourrais
44:26éventuellement faire
44:27face à la confrontation
44:28de la maladie
44:29et de la souffrance.
44:30C'est quelque chose
44:30de très intime.
44:32Mais je suis,
44:33pour ma part,
44:34je me situe là
44:35dans une lignée républicaine,
44:37progressiste,
44:38sur ce sujet-là,
44:39je suis pour aller
44:41le plus loin possible
44:42avec des règles,
44:43bien évidemment.
44:44Nous avions avancé.
44:45Vous savez,
44:45quand j'étais au gouvernement,
44:46j'étais Premier ministre,
44:47il y avait eu la loi
44:48Clès-Leonetti.
44:50Ça avait été une avancée.
44:50Ça n'allait peut-être pas
44:51aussi loin
44:52de ce que je pensais.
44:53Mais Marisol Touraine,
44:54sous l'autorité du président
44:55François Hollande,
44:56y avait travaillé aussi
44:57de manière très efficace.
44:58Il faut chercher
44:59des consensus là-dessus.
45:01Mais croyez-moi,
45:02dans la mesure du possible,
45:03pour ce qui me concerne,
45:05comme simple citoyen,
45:06je soutiens ceux
45:07qui veulent avancer
45:07dans ce sens.
45:08Justement,
45:08quand vous étiez au gouvernement
45:09avec Christiane Taubira,
45:10c'était le projet de loi
45:11sur le mariage pour tous
45:12qui avait été adopté à l'époque.
45:13Cette loi sur la fin de vie,
45:15c'est la grande loi sociétale
45:16qu'il manque
45:17aux deux quinquennats
45:18d'Emmanuel Macron ?
45:19Mais il y a eu une loi
45:20bioéthique
45:21importante sur la PMA
45:22que nous n'avions pas fait,
45:25précisément,
45:25parce que,
45:26vous savez,
45:27chaque quinquennat
45:27ou chaque législature
45:28permet d'avancer
45:29sur ces questions-là.
45:31C'est des sujets délicats
45:32qui passionnent
45:33les Français.
45:34Et le politique,
45:35vous savez,
45:35on dit souvent
45:35que le politique
45:36est impuissante.
45:37Non, non.
45:37Écoutez,
45:38sans une majorité de gauche,
45:39il n'y aurait pas eu
45:40le mariage pour tous.
45:42Sans les différentes majorités,
45:43après,
45:44chacun voit bien,
45:45on ne défait pas très souvent
45:46ce qui a pu être fait.
45:48Certains, d'ailleurs,
45:48regrettent leur vote
45:50en disant
45:50qu'il aurait peut-être dû voter
45:52la loi pour le mariage
45:54pour tous
45:55ou qu'il aurait dû faire
45:56la PMA plus vite.
45:57Eh bien,
45:57cette nouvelle loi
45:59sur la fin de vie
46:00arrive.
46:01Il faut avancer.
46:02Mais le politique,
46:03là,
46:03joue pleinement son rôle.
46:04Le Parlement aussi.
46:05Et il faut le souligner
46:06dans un débat,
46:07dans une confrontation
46:07avec la société.
46:09Ce n'est pas indigne.
46:10Au contraire,
46:10je crois,
46:11ça permet de saluer
46:12la qualité,
46:13parfois,
46:14s'il décrit aujourd'hui,
46:15mais tout de même
46:15du débat démocratique.
46:18Le Grand Jury
46:192027,
46:20c'est demain.
46:22Manuel Valls,
46:22est-ce que vous êtes encore
46:23aujourd'hui un homme de gauche ?
46:25Toujours,
46:25mais pourquoi vous me posez
46:26la question ?
46:26Je suis un républicain de gauche.
46:28Je me suis engagé,
46:29possiblement,
46:30pour Michel Rocard.
46:30J'avais 18 ans
46:32et la gauche,
46:35c'est ma famille.
46:36Évidemment,
46:37il y a toujours des débats
46:38au sein de la gauche,
46:39des fractures.
46:40Moi,
46:40mes références,
46:41c'est,
46:42d'un point de vue intellectuel,
46:44c'est Camus,
46:45mais quand je regarde
46:46les écrits magnifiques
46:48de Raymond Aron,
46:49qui n'était pas un homme de gauche,
46:50je me trouve plus proche
46:51de Raymond Aron,
46:52de Jean-Paul Sartre.
46:53C'est évidemment
46:53Clémenceau,
46:54qui était un grand républicain,
46:55décrié par une partie
46:56de la gauche.
46:57Mais moi,
46:57je suis un homme de gauche,
46:58je suis un républicain
46:59et je pense que le pays
47:00a avant tout aujourd'hui
47:01besoin plus que des débats
47:02de droite-gauche
47:03que de rassemblement.
47:04Un homme de gauche
47:05qui ne se retrouve pas
47:06dans le Parti Socialiste
47:07aujourd'hui,
47:07en tout cas.
47:08Mais moi,
47:08j'ai quitté le Parti Socialiste
47:10en 2017,
47:11donc ça date déjà,
47:13parce que j'avais théorisé
47:15les gauches irréconciliables,
47:17parce que c'était la fin
47:18d'une époque,
47:19d'un monde
47:20qui m'a profondément bouleversé
47:21à ce moment-là,
47:22qui d'une certaine manière
47:23m'a en partie brisé.
47:24Vous disiez,
47:26je me suis reconstruit
47:28depuis,
47:29comme on dit,
47:30mais j'avais vécu ça aussi
47:31d'une manière plus personnelle,
47:33plus infime.
47:34Vous dites...
47:34La fin du quinquennat
47:35de François Hollande,
47:36les brisures,
47:37ce qui s'était passé.
47:38Mais,
47:38ça c'est dû passer,
47:40mais sur la théorisation
47:42des gauches irréconciliables,
47:44j'ai le sentiment,
47:45parfois,
47:45que les faits
47:46m'ont peut-être donné raison.
47:47Mais vous dites donc
47:48qu'il y a encore aujourd'hui
47:49une gauche de gouvernement
47:51qui existe.
47:52Si oui,
47:53qui,
47:53pour l'incarner ?
47:54Est-ce que c'est Bernard Cazeneuve ?
47:55Est-ce que c'est François Hollande ?
47:56Est-ce que c'est vous-même ?
47:58Comment vous voyez les choses ?
48:00Je dois dire,
48:01je ne suis plus au Parti Socialiste.
48:03Donc,
48:03je ne peux pas me mêler
48:05par respect
48:06vis-à-vis des militants,
48:08on connaît encore beaucoup,
48:10qui vont s'exprimer
48:11à l'occasion de leur...
48:11Mais là,
48:11on parle d'une incarnation à gauche.
48:12Mais moi,
48:13je me réjouis plutôt
48:14qu'il y ait un retour
48:16du Parti Socialiste.
48:16C'est indispensable
48:17pour l'équilibre
48:19de la vie politique française
48:20et notamment des débats
48:21au sein de la gauche
48:22entre la gauche radicale,
48:23on va l'appeler comme ça,
48:24celle de Jean-Luc Mélenchon
48:26et une gauche du gouvernement,
48:27en effet.
48:28Et ce que j'attends,
48:30je le dis avec responsabilité
48:32et d'une certaine manière affection,
48:34ce que j'attends
48:35du Parti Socialiste,
48:36c'est qu'il joue pleinement
48:37son rôle de responsable.
48:40Prenons un exemple,
48:41Lionel Jospin,
48:43une référence,
48:44mais quand il s'exprime,
48:45on l'écoute,
48:46a dit très clairement,
48:48par exemple,
48:48lui était,
48:49je crois que c'est ce que pensent aussi
48:50François Hollande
48:51et Bernard Casse-Neuve,
48:53opposé à l'idée
48:54que le Parti Socialiste
48:55renverse le gouvernement.
48:57Il est dans l'opposition,
48:58il fait valoir ses propositions,
49:00on trouve des espaces
49:00de négociations,
49:02mais on ne crée pas
49:02une crise politique
49:03en votant la censure,
49:05avec qui plus est
49:05le Rassemblement National,
49:07à un moment
49:07où la France a besoin
49:09de stabilité,
49:10alors qu'il y a la guerre
49:11en Ukraine,
49:12et que Donald Trump
49:13mène une guerre commerciale.
49:14Si le PS faisait sa rupture
49:18avec Jean-Luc Mélochon
49:19de façon claire,
49:20est-ce que vous seriez prêt
49:21peut-être à reprendre votre carte ?
49:22Oula, ça c'est autre chose,
49:25je ne personnalise pas l'affaire,
49:26mais si le Parti Socialiste,
49:28qui quand même,
49:29écoutez, on l'a vu
49:29pendant la campagne
49:31des Européennes,
49:33sur la campagne de nature
49:35à développer la haine
49:37contre Israël et les Juifs
49:38que menait la liste
49:40de la France insoumise,
49:41les attaques subies
49:42par Raphaël Glucksmann,
49:49tête de liste aux Européennes,
49:52on voit bien que c'est...
49:53Comment peut-on gouverner ensemble ?
49:55Je ne parle même pas des projets.
49:56J'évoque aussi,
49:57d'une certaine manière,
49:58les valeurs
49:59qui peuvent nous rassembler.
50:00Si le PS fait ses choix,
50:03ça a plus grand l'autonomie,
50:04ça ne veut pas dire
50:04qu'il rejoint aujourd'hui
50:05ceux et celles qui gouvernent,
50:09je m'en réjouirais.
50:11Et là, Bernard Cazeneuve,
50:12François Hollande
50:13ont évidemment tout le rôle à jouer.
50:15Moi, je suis au gouvernement.
50:17J'ai quitté le PS en 2017.
50:19D'ailleurs, Bernard Cazeneuve aussi,
50:20il l'a fait quelques temps après.
50:22Est-ce qu'on a besoin
50:23d'une gauche républicaine ?
50:24Oui, bien évidemment,
50:25qui défende la République.
50:27Et la République, c'est quoi ?
50:28C'est à la fois des valeurs fermes,
50:29c'est la laïcité,
50:30mais aussi c'est la justice sociale,
50:32la lutte contre les inégalités sociales.
50:33C'est ce que je fais
50:34à la tête de ce ministère.
50:36Justement, vous,
50:37homme de gauche,
50:37dans ce gouvernement,
50:38comment vous sentez-vous ?
50:39Un gouvernement dirigé
50:40par François Bayrou,
50:41avec Bruno Retailleau,
50:43des Républicains ?
50:44Oui, et avec Éric Lombard,
50:46avec François Rennes-Samen,
50:47avec Juliette Méadelle,
50:48et il y en a bien d'autres.
50:49Mais nous sommes dans un moment
50:50où il n'y a pas d'autre choix
50:51que de faire ce que nous sommes
50:52en train de faire,
50:53c'est-à-dire de rassembler
50:54des hommes et des femmes
50:55qui viennent d'horizons différents.
50:58Et je vais vous faire une confidence,
51:00ce choix-là,
51:00il est, à mon avis,
51:02il s'impose pour longtemps.
51:04Face aux extrêmes,
51:05le rassemblement national d'une part
51:08et la France insoumise d'autre part,
51:11il faut rassembler les Républicains.
51:13Il faut un candidat unique
51:14pour la prochaine présidentielle
51:15qui va des sociodémocrates
51:17jusqu'aux Républicains ?
51:18De quelle autre voie ?
51:20Il faudra la trouver.
51:21Je ne parle pas des mécanismes,
51:23primaires ou pas primaires,
51:25et puis il y a un premier tour
51:26à l'élection présidentielle,
51:27et des hommes ou des femmes
51:28s'imposeront, c'est ainsi.
51:29Mais il n'y a pas d'autre voie,
51:30à condition qu'on soit clair
51:32sur les projets,
51:33sur l'Europe,
51:34sur notre vision du monde,
51:35sur la défense de la République
51:36et la laïcité,
51:37sur la justice sociale.
51:38On dit souvent,
51:40Manuel Valls,
51:40il a changé,
51:41il n'a pas changé.
51:43À la tête du ministère
51:44où je suis,
51:45on a beaucoup parlé
51:45de la Nouvelle-Calédonie,
51:47je me bats pour l'égalité réelle,
51:49contre la vie chère,
51:50contre l'insécurité
51:51qui gangrène
51:51ces territoires ultramarins,
51:53contre le sentiment
51:53de ne pas être écouté,
51:55d'être parfois même
51:56méprisé depuis Paris.
51:59Si ce n'est pas ça,
52:00être de gauche,
52:01être un républicain
52:02qui se bat
52:03pour des valeurs
52:03de justice sociale,
52:04je ne sais pas ce que serait...
52:05Moi, je ne peux pas changer.
52:06Je ne peux pas changer.
52:07Il m'arrive de changer.
52:08Évidemment,
52:09on peut se tromper aussi.
52:10J'ai commis des erreurs.
52:11Cela va de soi.
52:12Mais sur l'essentiel,
52:14la défense de la République,
52:15la lutte contre l'antisémitisme,
52:17la défense de la laïcité,
52:19mon engagement
52:19pour la justice sociale,
52:21je ne l'ai pas changé,
52:21ne changerai pas.
52:22Défendre ces valeurs,
52:23en un mot,
52:24en 2027,
52:24vous pourriez en prendre votre part ?
52:26Je participerai au débat
52:27d'une manière ou d'une autre.
52:28Mais vous pensez
52:30que dans le moment
52:31que nous traversons
52:32face aux risques...
52:33Vous savez,
52:34nous sommes...
52:34Il y a eu cette image
52:35incroyable hier,
52:36dans les voûtes,
52:38sous les arcades
52:40de Saint-Pierre,
52:41cette conversation
52:42entre Trump et Zelensky.
52:45Il y a peut-être
52:46une voie possible
52:46et le président de la République
52:47y travaille beaucoup
52:48et je veux saluer
52:50ce travail.
52:51Vous pensez que c'est le moment
52:52que chacun d'entre nous
52:54amène sa personne
52:55dans cette affaire ?
52:55Non.
52:56Moi,
52:56j'appelle plus que jamais
52:57un sursaut collectif
52:58et c'est ce que nous faisons
52:59autour de François Bayon.
53:00Merci beaucoup,
53:01Manuel Valls.
53:01Rendez-vous la semaine prochaine
53:03pour Le Grand Jury.
53:03Merci.
53:04Sous-titrage Société Radio-Canada

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