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Le Premier secrétaire du Parti socialiste, député de Seine-et-Marne, était interrogé par Olivier Bost (RTL), Perrine Tarneaud (Public Sénat), Pauline Buisson (M6) et Carl Meeus (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 01 décembre 2024.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans ce Grand Jury, un Grand Jury comme tous les dimanches en
00:16direct sur RTL et à regarder également en direct sur Public Sénat, sur toutes vos
00:22box et sur la TNT.
00:24Bonjour Olivier Faure.
00:25Bonjour à vous.
00:26Vous êtes le premier secrétaire du Parti Socialiste, pourquoi voterez-vous la censure
00:32avec le Rassemblement National et la France Insoumise ? Pourquoi voulez-vous faire tomber
00:37Michel Barnier ? Le gouvernement pointe déjà votre immense responsabilité et les risques
00:42de chaos, chaos politique, chaos économique, chaos financier.
00:47Pourquoi donc voulez-vous faire tomber le gouvernement ? Bienvenue dans ce Grand Jury,
00:52Olivier Faure.
00:53A mes côtés pour vous interroger, Perrine Tarnot de Public Sénat, Karl Meus du Fidaro
00:59et nous serons rejoints par Pauline Buisson de M6.
01:01Dans ce Grand Jury, Olivier Faure, nous verrons ce qui se passe bien évidemment au Parlement.
01:05Dans notre séquence 2027, nous verrons ce que vous pensez d'une candidature unique à
01:10gauche, il est de plus en plus partagé, défendu et puis vous répondrez également
01:15à nos questions express.
01:16Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:20La censure du gouvernement donc, la chute du Premier Ministre Michel Barnier, vous
01:24semble-t-elle inévitable la semaine prochaine, Olivier Faure ?
01:29Écoutez, d'abord, la responsabilité, elle appartient au Premier Ministre lui-même.
01:33Vous vous souvenez qu'au début du débat budgétaire, il avait annoncé que ce budget
01:38était perfectible, ce sont ses mots.
01:40Nous avons cherché, toute la gauche, les écologistes, tout au long du débat, à faire
01:45en sorte que justement nous puissions aller à la recherche de ces compromis.
01:49Nous avons fait des propositions très nettes, très claires, permettant deux choses, épargner
01:53les Français et prélever, sur ceux qui le peuvent, le monde financier, les grandes fortunes,
02:00les grandes entreprises.
02:01Et nous avons été malheureusement éconduits par le Premier Ministre qui, lui, trahissant
02:06y compris le front républicain, a fait un choix, et ce choix se dénégocie avec l'extrême-droite.
02:10Et c'est donc la raison pour laquelle nous avons là un mauvais budget, qui va vraisemblablement
02:15être adopté par la voix d'un 49-3, avec un gouvernement qui a une légitimité extrêmement
02:20faible, et c'est la raison pour laquelle, évidemment, dans ces conditions-là, nous
02:24irons jusqu'à la censure.
02:25Mais, je le dis aussi, ce matin, avec les deux présidents de groupe, avec Boris Vallaud
02:29et Patrick Cannaire, nous avons écrit au Premier Ministre.
02:32Nous lui avons dit que nous étions prêts à, nous-mêmes, réfléchir aux voix et poser
02:38nos propres lignes rouges pour éviter une censure.
02:40Mais ça dépend de lui maintenant, c'est à lui de dire s'il est prêt à écouter
02:43la gauche, ou s'il considère que les Français n'ont voté pour rien le 7 juillet.
02:48Et je rappelle que Michel Barnier a fait 5%.
02:51Nous avons été, nous, la force en tête de l'élection législative, et donc ça
02:55suppose qu'il y ait un moment, eh bien, une forme de raison qui s'empare du Premier
02:59Ministre.
03:00Olivier Faure, jusque-là, c'est plutôt le Rassemblement National qui a posé un certain
03:02nombre de lignes rouges d'ici demain.
03:04Vous, aujourd'hui...
03:05Eh bien, il n'a pas le monopole, le FN, de ces lignes rouges.
03:10Est-ce que ça veut dire que votre position sur une censure pourrait bouger ? Est-ce
03:14que vous pourriez ne pas voter une censure ?
03:15Mais si le Premier Ministre entendait ce que nous lui disons, bien sûr que nous renoncerions
03:19à la censure.
03:20Ça me paraît évident.
03:21Et alors, quelles sont vos exigences ?
03:22Donc selon vous, le jeu est encore ouvert, puisque le budget pour 2025 est en discussion
03:26en ce moment même au Sénat.
03:27Pour l'instant, ce que j'observe, c'est que ni le Sénat, ni la majorité sénatoriale
03:32qui soutient le Premier Ministre, ni même le Premier Ministre lui-même, n'ont pour
03:39l'instant saisi toutes les perches qui ont été tendues pendant tout le débat budgétaire.
03:42Nous avons voté des amendements qui ont été adoptés, y compris par l'hémicycle.
03:46Ils ont plutôt cherché à faire la politique de la chaise vide et n'ont jamais, à aucun
03:52moment, cherché à entrer dans le débat.
03:54Et je vois que maintenant, non seulement ils veulent saisir la main tendue par Marine
04:00Le Pen sur les questions budgétaires, mais pas exclusivement.
04:03C'est aussi M.
04:04Rotaillot qui s'occupe de les occuper sur la loi immigration, c'est l'aide médicale
04:08d'État qui est visée, et c'est même, ce matin, le ministre de l'Économie et
04:13des Finances qui lui explique, Urbi et Torbi, que, regardez, les gens d'extrême droite,
04:19nous avons même baissé l'aide qui est l'aide au développement.
04:23On reviendra sur tous ces aspects-là, mais au préalable, vous dites, nous posons aujourd'hui
04:29des lignes rouges.
04:30Quelles sont ces lignes rouges ?
04:31Ces lignes rouges, elles sont simples, elles sont celles que nous avons donc adressées
04:34au Premier ministre, et qui visent, tout simplement, à revenir sur les mesures qui
04:39sont les plus injustes de ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
04:43Donc, nous voulons, nous, indexer les pensions de retraite, nous voulons faire en sorte qu'on
04:48n'asphyxie pas l'hôpital public et les EHPAD, nous voulons faire en sorte que nous ne supprimions
04:53pas, enfin, que nous ne diminuons pas le prix de la consultation médicale avec, donc, ces
04:58nouveaux tarifs et, en même temps, le ticket modérateur qui, lui-même, va baisser, augmenter,
05:03pardon.
05:04Donc, nous sommes dans une situation où nous voulons, nous, enfin, d'abord, garantir
05:09le fait que les entreprises ne voient pas leurs allégements de cotisations baisser
05:14comme c'est la demande, pour l'instant, de M. Attal qui a obtenu une satisfaction
05:18au Sénat.
05:19Et donc, voilà des propositions qui sont des propositions très simples et qui permettent
05:22d'être entendues et comprises parce que notre problème, c'est les Français.
05:25Pour être clair, si le Premier ministre revient sur ces pistes d'économie, vous ne voterez
05:30pas la censure.
05:31C'est bien l'idée.
05:32Mais je viens de vous dire que si les Français ne sont pas touchés, si l'argent est prélevé
05:37sur les grandes fortunes, les fortunes financières et sur les grandes entreprises, évidemment
05:41que nous serons entendus.
05:42C'est déjà le cas.
05:43C'est déjà prévu.
05:44Non, ce n'est pas prévu.
05:45Non.
05:46Il y a, aujourd'hui, des petits, tout petits efforts qui sont demandés aux grandes entreprises.
05:50Mais il va bien falloir trouver un compromis aux grands entreprises.
05:51Et puis, il y a, aujourd'hui, l'essentiel de l'effort qui est demandé aux Français
05:56eux-mêmes.
05:57Je prends un exemple.
05:58Il y avait, dans le projet de budget initial, des allègements de cotisations qui étaient
06:02supprimés par le Premier ministre.
06:04Eh bien, il vient d'y revenir parce que Gabriel Attal lui a demandé, il même lui a sommé,
06:11de bien vouloir retirer ces abrogations d'exonération.
06:14Eh bien, moi, ce que je dis, c'est qu'il n'est pas normal, aujourd'hui, de continuer
06:17sur cette pente qui est une pente qui nous a mis dans le mur.
06:20On ne peut pas avoir, moi, je vois aussi, je ne suis pas inconscient, je vois le nom
06:24de la dette.
06:25Je vois les déficits énormes qui sont ceux qui ont été constitués par ce gouvernement
06:29ou ces gouvernements précédents.
06:30Et je vois bien que nous avons des efforts à produire, mais ces efforts, à qui devons-nous
06:35les demander ?
06:36Justement, Olivier Faure, vous posez vos lignes rouges, chaque camp politique pose ses lignes
06:40rouges.
06:41Est-ce que vous êtes tout de même prêts à des compromis avec le gouvernement de Michel
06:43Barnier ?
06:44Est-ce que vous êtes prêts à vous asseoir autour de la table pour trouver des compromis
06:47sur certaines lignes et sur lesquelles ?
06:48Mais je reviens à nouveau sur le débat.
06:49Pendant le débat, nous avions, sur le PLFSS, 17 milliards d'exigences.
06:55Nous sommes revenus dans la commission mixte paritaire, et là, je parle de toute la gauche.
06:58Nous sommes revenus autour de 7 à 8 milliards.
07:01Et on nous a envoyés dans les cordes.
07:03Écoutez, pardon, mais enfin, les efforts de compromis, nous les avons faits au fur et
07:07à mesure.
07:08Et nous n'avons fait même que ça, chercher une voie qui permette au pays de ne pas s'enfoncer
07:12dans la crise et de faire en sorte que nous puissions à la fois redresser les finances
07:16publiques et, en même temps, ne pas sacrifier les Français qui ont déjà beaucoup souffert
07:20depuis la crise sanitaire, la crise géopolitique, la crise énergétique.
07:23Est-ce que vous n'arrivez pas un peu tard, Olivier Faure, après une semaine largement
07:27animée par Marine Le Pen, qui a posé un certain nombre de conditions au gouvernement,
07:32qui continue à en poser jusqu'à demain ?
07:34Mais je crois vous avoir dit que Marine Le Pen, elle était absente des débats jusqu'ici.
07:39Elle était occupée par un procès.
07:41Et donc, maintenant, elle arrive et vous êtes tous les uns et les autres à être comme
07:48le lapin dans les phares de la voiture.
07:49La censure dépend aussi du Rassemblement National.
07:54Mais ça, c'est la réalité.
07:55Mais enfin, la réalité, c'est qu'il y avait un débat qui a eu lieu pendant deux
07:59mois et que pendant deux mois, nous n'avons cessé de faire des propositions.
08:02Et donc, je veux bien qu'on dise que Marine Le Pen fait le jeu.
08:05Mais moi, ce que je dis, c'est que le gouvernement avait d'autres possibilités.
08:09Et si aujourd'hui, effectivement, il tient sa légitimité du seul Rassemblement National,
08:14c'est sa responsabilité à lui seul.
08:16Nous ne sommes pas responsables de ça.
08:18Est-ce que vous venez nous dire aujourd'hui, attention, Monsieur le Premier ministre, Michel
08:22Barnier, la censure, ça dépend aussi de nous.
08:25Mais c'est une évidence.
08:27La censure, elle dépend aussi bien de la gauche que de l'extrême droite.
08:30Et donc, nous avons toujours, nous, dit que nous étions.
08:34Et d'ailleurs, je rappelle quand même pour que chacun entende ce que j'ai à dire.
08:39Au mois d'août, les quatre chefs de groupe, puis ensuite, dans un deuxième courrier,
08:44les quatre chefs de parti ont adressé un courrier à la fois du Nouveau Vospre Populaire,
08:49ont adressé un courrier à la fois aux autres présidents de groupe, aux autres chefs de
08:52parti et au président de la République.
08:53En disant quoi ?
08:54En disant que nous, nous étions évidemment élus sur la base d'un projet, mais que nous
08:59n'utiliserions pas le 49-3 et que nous chercherions des compromis texte par texte.
09:05Eh bien, je crois que c'est là, effectivement, la seule façon de procéder.
09:08Et ce que je ne comprends pas, c'est que nous avons là un Premier ministre qui a fait
09:12un choix, ou alors que je le comprends trop bien, c'est que lui considère que la gauche,
09:17ça ne va pas.
09:18Et donc, la seule solution possible, c'est de négocier avec une extrême droite qui n'a
09:22jamais été sociale et qui, aujourd'hui encore, fait la démonstration de son obsession
09:27pour l'immigration.
09:28Carl Meus, on a quand même l'impression qu'avec les lignes rouges que vous fixez,
09:32vous voyez bien que Michel Barnier ne les acceptera pas.
09:34Donc, on s'oriente quand même vers une censure, même si vous ne voulez pas en porter la responsabilité.
09:39Mais ce n'est pas que je ne veux pas en porter la responsabilité, Carl Meus.
09:42C'est simplement que...
09:43C'est l'impression que vous donnez.
09:44C'est en gros la responsabilité de Michel Barnier, et pas la vôtre.
09:45Celui qui s'exprime devant vous appartient à une coalition qui est arrivée en tête
09:49à l'élection législative.
09:50Ça devrait quand même être une indication.
09:52Michel Barnier, il a fait combien ? Il a fait 5%.
09:54Et c'est moi qui devrais, maintenant, venir expliquer que je mange dans sa gamelle.
09:58Non, ce n'est pas vrai.
09:59Il y a une logique institutionnelle qui est de respecter les institutions, de respecter
10:04le vote des Français, et donc de partir de ce que nous proposons, avec, évidemment,
10:10je l'entends bien, le fait que nous ne sommes pas majoritaires absolus, et que ça suppose
10:13de notre part aussi une capacité à concilier les points de vue.
10:16Mais ça ne peut pas être sur la base d'un projet qui est en réalité la continuité
10:20de ce qu'il se fait depuis ce temps, et que les Français ont condamné.
10:23Oui, mais en fixant à nouveau aujourd'hui des lignes rouges, vous nous conduisez tous
10:26vers une censure inéluctable du gouvernement.
10:29Mais pourquoi vous inversez à chaque fois la logique ? Ce n'est pas moi qui pousse le
10:33gouvernement vers ces retranchements.
10:35C'est l'inverse.
10:36Vous avez un Premier ministre qui refuse de négocier, qui parle uniquement à l'extrême
10:40droite.
10:41Et maintenant, vous venez me dire pourquoi vous allez censurer ? Je censure parce que
10:43tout simplement, moi, je ne suis pas d'extrême droite, et donc je n'ai pas envie de devenir
10:47en fait la caution, être le marchepied d'une extrême droite dont, au contraire, je redoute
10:52l'accession au pouvoir.
10:53Et je ferai tout le contraire pour qu'il puisse ne jamais y parvenir.
10:56Vous ne servez pas de marchepied, mais vous êtes dépendant des voix du Rassemblement
11:01National, parce qu'on le sait, la censure ne peut être votée que si tout le NFP le
11:07vote et le Rassemblement National.
11:09Donc, vous acceptez les voix du Rassemblement National, mais vous n'en voulez pas comme
11:13marchepied.
11:14J'en veux pas comme marchepied et j'en veux pas tout court.
11:17Mais surtout...
11:18Vous voulez de ses voix, quand même.
11:19Non, mais vous êtes formidable.
11:20Pourquoi vous me reprochez à moi d'avoir éventuellement les voix du RN s'il vote
11:25la censure, et vous ne les reprochez pas à Michel Barnier s'il ne censure pas ?
11:29Non, c'est vous qui reprochez à Michel Barnier d'avoir les voix du RN, mais vous les acceptez.
11:33Moi, ce que je reproche à Michel Barnier, c'est de négocier avec le Rassemblement National.
11:36C'est d'être aujourd'hui sous sa pression, et en réalité, d'aller même au-delà du
11:42budget de la Sécu et du budget de l'État, puisqu'il s'engage maintenant à baisser
11:46en fait l'aide médicale d'État, et que je vois que ce matin, le ministre de l'Économie
11:50et des Finances se félicite du fait que nous baissions l'aide au développement.
11:54Vous imaginez la logique ? Et même y compris les gens d'extrême droite qui nous écoutent
11:58devraient comprendre que si nous baissons l'aide au développement, qu'est-ce qui va se passer ?
12:00Il y aura encore plus de gens qui partiront de chez eux, parce qu'ils ne pourront plus
12:03vivre dans leur pays d'origine.
12:05Et donc, tout ça relève de la politique de gribouille.
12:08Mais d'une façon plus générale, si le gouvernement Barnier chute, est-ce que vous retoutez à
12:13un chaos tel que le décrit le Premier Ministre lui-même ? Un chaos budgétaire, financier ?
12:19Un chaos, en fait, je sais bien qu'on essaie de nous dire qu'il y a un shutdown à l'américaine
12:23et que d'un seul coup, les sept plaids d'Égypte vont s'abattre sur la France.
12:27Non, mais il y a des choses assez concrètes.
12:29Vous ne savez pas que les marchés financiers, par exemple, pourraient s'envoler ?
12:32Que le coût de notre dette pourrait s'envoler ?
12:34Je vois que l'agence de notation qui, hier, a maintenu la note de la France, montre bien
12:40qu'ils ne craignent rien et qu'ils ne sont pas dans une situation où ils sont.
12:43Ils savent bien qu'il y aura, dans ces cas-là, des ordonnances qui viendront permettre, qui
12:48assureront la continuité de l'État, qui permettront aux gens d'être rémunérés,
12:52qu'il n'y aura pas, les musées ne fermeront pas, les fonctionnaires seront payés, vous
12:55n'aurez pas une pluie de grêle qui s'abattra sur la France.
12:57Tout ça relève de la science-fiction.
12:59Au-delà de ça, le gouvernement met quand même en garde, si le budget pour 2025 ne
13:04passe pas, l'impôt sur le revenu de centaines de milliers de foyers français pourrait augmenter.
13:10Est-ce que ça, ce n'est pas un cas concret qui pourrait vous inquiéter, vous ?
13:14C'est un cas concret qui m'inquiète.
13:16Ça supposerait, dans ces cas-là, s'il y avait une censure qui était votée, que
13:19le gouvernement démissionne et qu'il y ait un nouveau gouvernement.
13:22Et ce nouveau gouvernement, il aurait la charge, dès le mois de janvier, de présenter
13:26un projet de loi de finances rectificatives, et donc de trouver les recettes supplémentaires
13:32qui ne pèsent pas sur les Français, mais qui pèsent sur les grandes fortunes.
13:36Quand nous demandons, par exemple, d'imposer hauteur de 2% les patrimoines nets qui sont
13:41au-dessus de 50 millions d'euros, on ne parle pas d'imposer tous les Français.
13:45Je sais bien qu'à chaque fois qu'on parle d'impôt, on dit « Oh là là, attention,
13:48vous allez tous manger un peu ». Non, pas du tout.
13:50Nous, ce que nous proposons depuis le début, c'est que ce soit uniquement les grandes
13:53fortunes qui payent.
13:54Vous vous rendez compte, quand même, au moment où les Restos du Cœur vont, depuis
14:00hier, entamer leur nouvelle saison, où il y a de plus en plus de bénéficiaires, dans
14:05le même moment, les 500 familles les plus riches de France ont un patrimoine qui est
14:09passé de 600 milliards d'euros à 1 200 milliards en 7 ans.
14:16Ils ont vu leur patrimoine doubler.
14:18Et vous voulez demander aux retraités, aux malades, aux chômeurs, à ceux qui se chauffent
14:24et qui allument leur maison à l'électricité et à ceux qui se chauffent au gaz, de bien
14:30vouloir payer la facture ? Mais dans quel monde vit-on ?
14:33Moi, ce que je défends simplement, c'est la justice.
14:35Faire en sorte que les gens qui nous écoutent comprennent qu'il y a des gens qui sont
14:39là pour les défendre, pour les protéger et ne pas accepter à chaque fois la même
14:43litanie.
14:44On se polirait les riches.
14:45Mais où est-ce que vous avez vu qu'on se poliait les riches ?
14:47Le CAC 40 fait des records chaque année.
14:49Moi, ce que je vois, par contre, c'est que les gens qui viennent dans ma permanence,
14:52que les gens que je rencontre sur les marchés, que je vois tous les jours ce qu'ils me
14:55disent, c'est qu'ils ne peuvent plus acheter des produits de consommation courante.
14:58Et ça, ça me touche, voyez-vous ? Le reste, quand les plus riches viennent nous expliquer
15:02que leur vie va en dépendre, franchement, je les regarde et je me dis, mais où avez-vous
15:08mis votre patriotisme économique ? Le patriotisme économique, c'est aussi un moment d'assurer
15:13la survie du pays et de contribuer à la hauteur de ce que l'on peut produire.
15:18Et donc, les plus riches doivent forcément produire plus d'efforts que les autres.
15:21Olivier Faure, je reviens sur l'un de vos propos tout à l'heure.
15:24Vous aviez dit à l'été, nous avions proposé, si nous avions à Matignon, de ne pas utiliser
15:30le 49.3.
15:31Est-ce que vous dites à Michel Barnier, au Premier ministre, aujourd'hui, n'utilisez
15:36pas le 49.3 demain ?
15:37Oui, je lui dis que ce n'est pas la bonne méthode et que nous devrions, moi, je crois
15:43au parlementarisme.
15:44Je ne crois pas à Jupiter, je ne crois pas aux hyper-présidents.
15:49Et vous pensez qu'on peut avoir un budget sans recours au 49.3 ?
15:51Moi, je crois.
15:52Il sera rejeté, ce budget ?
15:53Mais écoutez, ça dépend d'eux, ça dépend d'eux, on peut trouver des majorités.
15:57Mais pour l'instant, ils n'ont pas été trouvés, et vous savez bien qu'on va être
16:02hors délai, la Constitution, le délai d'examen du projet de loi de finances, et qu'on va
16:06très vite être hors délai, puisque des compromis n'ont pour l'instant pas été
16:10trouvés.
16:11Alors, c'est toujours pareil, ce n'est pas que nous n'avons pas trouvé de compromis,
16:14c'est qu'il y a des gens qui n'ont pas voulu accéder à des compromis.
16:17Ce n'est pas tout à fait la même chose.
16:18Moi, je suis prêt à des compromis, et je viens de vous expliquer qu'on a même baissé
16:22au fur et à mesure nos prétentions, et que nous allons toucher, prenons le budget de
16:25la Sécurité sociale, nous demandons à toucher 1% du volume global.
16:30Pardon, mais enfin, ça va, on ne va pas non plus nous expliquer qu'on est des bolcheviks
16:35et qu'on est venus avec le couteau entre les dents.
16:37On est simplement des gens responsables qui voulons que ce pays avance et qu'il avance
16:41dans des conditions où la justice est enfin respectée.
16:43Vous dites qu'il y a une majorité possible, avec qui cette majorité est possible, sur
16:52le PLFSS demain par exemple ? Et deuxième petite question, le NFP est prêt à déposer
16:58une motion de censure, si l'ERN dépose une motion de censure, vous êtes prêt à
17:02la voter aussi ?
17:03Non mais vous connaissez notre jurisprudence en la matière, nous ne votons jamais rien
17:07avec l'ERN.
17:08C'est-à-dire que nous n'acceptons jamais ces amendements, ces résolutions, ces motions
17:12et donc nous ne le faisons jamais.
17:13Et sur la majorité ?
17:14Et sur la majorité, toutes celles et ceux qui comprennent que dans un moment qui est
17:18un moment difficile, un moment compliqué pour notre pays...
17:21Mais vous avez engagé des discussions avec certains parlementaires par exemple, avec
17:25qui ?
17:26D'abord, nous discutons avec tout le monde, et nous avons même une discussion aujourd'hui
17:30avec tout le monde, c'est-à-dire avec DLR, avec des gens du groupe de Gabriel Attal...
17:36Mais même dans le débat parlementaire, nous avons régulièrement eu des points de convergence
17:41avec le Modem par exemple.
17:43Le Modem a voté avec nous une taxe sur les dividendes.
17:45Ce n'est pas impossible, il y a des gens quand même qui raisonnent et qui se disent
17:49qu'on ne peut pas continuer à dire aux Français « portez tous les efforts » et puis à
17:52ceux qui roulent carrosses leur dire « écoutez, il n'y a rien à vous demander, tout ça
17:59est bien sûr possible ». Mais ça suppose qu'à un moment, des gens prennent conscience
18:04du déséquilibre de ce budget actuel.
18:06Notre séquence question-express avec des réponses par oui ou par non, pour ou contre.
18:14Tout d'abord, Emmanuel Macron a dit que le choc de la réouverture de Notre-Dame serait
18:18un choc d'espérance, vous êtes d'accord ?
18:21Il faut entrer dans l'espérance, c'est Jean-Paul II je crois, non ?
18:26Écoutez, je me félicite que Notre-Dame soit réouverte, c'est à la fois pour celles
18:32et ceux qui y croient au ciel et ceux qui n'y croient pas, un patrimoine qui est extraordinaire.
18:37C'est un pari d'Emmanuel Macron réussi ?
18:40C'est un pari de toutes celles et ceux qui ont voulu que Notre-Dame rouvre et un coup
18:45de chapeau à toutes celles et ceux, artisans, qui ont restauré cette immense cathédrale
18:53et qui ont fait un travail exceptionnel.
18:55Est-ce que vous êtes pour ou contre un débat entre François Hollande et Jean-Luc Mélenchon ?
18:59François Hollande s'il est dit favorable.
19:00Écoutez, je vois bien ce que l'un et l'autre veulent faire.
19:03On les connaît bien, enfin moi je les connais bien les deux, et je sais qu'ils rêvent
19:09de rejouer le match des gauches irréconciliables et d'écraser au fond toutes celles et ceux
19:14qui n'en veulent pas, qui ne veulent pas des gauches irréconciliables.
19:16Donc vous êtes contre alors ?
19:18Je pense qu'ils voudront, et j'imagine qu'il y aura toujours un média pour leur
19:23proposer, parce qu'on sait que ce sera un débat qui opposera deux logiques l'une
19:27contre l'autre.
19:28Mais moi je ne cherche pas à diviser la gauche.
19:30Depuis 2018 que je suis Premier ministre de l'État, c'est l'inverse.
19:32Je cherche à la rassembler, la fédérer, et l'emmener sur un chemin commun pour l'amener
19:37à gouverner.
19:38Donc c'est vraiment pas bien fait ce que je veux.
19:39On y reviendra.
19:40Karl Meus.
19:41Est-ce que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou doit bénéficier d'une
19:45immunité s'il vient en France ?
19:46Non.
19:47Non, la boussole que nous devons avoir, c'est une boussole qui est simple, c'est celle
19:51du droit international.
19:53Et si aujourd'hui il est sous mandat d'arrêt, c'est parce qu'il y a de bonnes raisons
19:56de le faire.
19:57Et quand je vois qu'aujourd'hui il y a un ancien ministre de la Défense, ancien
20:00chef des armées israélien, membre du même parti que M. Netanyahou, et qui explique
20:05que nous assistons en ce moment à un nettoyage ethnique dans la bande de Gaza, je me dis
20:09que oui, il faut faire respecter le droit.
20:11Et je le dis parce que quand Poutine a été mis sous mandat d'arrêt, tout le monde
20:14a applaudi.
20:15Moi je veux un seul poids, une seule mesure, chaque vie compte, et toutes les situations
20:19doivent relever du même droit, le droit international doit être respecté partout.
20:23Alors on va revenir sur les questions de censure, mais vous allez devoir Olivier Faure nous
20:31expliquer une proposition qu'a faite dimanche dernier Boris Vallaud, le président du groupe
20:35des députés socialistes, pour préparer la chute de Michel Barnier et nous préserver
20:39donc d'une crise politique, il propose de monter un pacte de non-censure.
20:44Expliquez-nous, qui serait premier ministre ?
20:47Écoutez, c'est simple, en fait ce qu'a dit Boris, et que je partage pleinement, c'est
20:52qu'il faut que nous sortions de cette crise, et que s'il y a un après Barnier, il faudra
20:57bien qu'on ne s'enfonce pas davantage et que les gouvernements ne tombent pas les uns
21:01après les autres.
21:02Il faudra donc un gouvernement de gauche, parce que la droite ça n'a pas marché,
21:06un gouvernement qui donc respecte le scrutin du 7 juillet, et un gouvernement qui lui-même
21:11s'engage à ne pas procéder par la force, chercher des compromis, mais ça suppose
21:16donc que, en face de cela, puisque nous acceptons l'idée de ne pas procéder par la force,
21:24qu'il y ait aussi un accord de la part de l'ex-majorité, et bien de ne pas censurer
21:30pour permettre donc d'avoir un pouvoir d'initiative qui serait celui de la gauche, mais un pouvoir
21:36de décision qui serait celui du Parlement.
21:38En gros, le front populaire au gouvernement et le front républicain à l'Assemblée,
21:42ce qui me paraît être tout à fait dans la logique de ce que les Français ont voulu.
21:46Mais qui pourrait incarner cette personnalité suffisamment consensuelle ?
21:49Est-ce que ça peut être Lucie Castey ?
21:51Est-ce que ça peut être Bernard Cazeneuve ?
21:53Qui vous voyez ?
21:54Parce que c'est un vrai problème d'incarnation.
21:56Mais je vois bien que vous allez jouer avec les noms des uns et des autres pendant des semaines.
22:01Moi, je ne vous joue pas, ça ne m'intéresse pas.
22:02En fait, je veux...
22:03Vous n'avez pas identifié une personnalité qui pourrait être justement vous-même.
22:07Mais on a identifié la dernière fois Lucie Castey, vous avez vu ce que ça a donné.
22:10Donc pas Lucie Castey alors.
22:11Donc c'est fini.
22:12Michel Barnier.
22:13Je ne vois pas très bien pourquoi on serait là encore en train de faire, de spéculer.
22:17Moi, ce que je veux, c'est que le Président s'exprime, qu'il nous dise.
22:19Parce qu'au fond, celui qui nous a mis dans cette histoire, ce n'est pas les parlementaires.
22:25C'est le Président qui a dissous l'Assemblée le 9 juin.
22:28Et qui a ensuite fait le choix de ne pas respecter la loi des électeurs en nom de Michel Barnier.
22:33Donc maintenant, j'aimerais qu'il s'exprime.
22:34Moi, j'appelle le chef de l'État à venir nous dire comment il entend résoudre cette crise.
22:38Et qu'il fixe la règle du jeu.
22:40Parce que s'il y avait une règle du jeu encore, on pourrait commencer à se dire, bon, peut-être
22:45qu'on peut, là, vous donner quelques pistes.
22:48Mais la vérité, c'est qu'on sait très bien que le chef de l'État est le seul à pouvoir nommer.
22:52Donc moi, j'attends que le chef de l'État nous dise ce qu'il fait.
22:54Et puis nous, du moment, c'est les premiers à le proposer.
22:56Mais on a des tas de noms à lui proposer.
22:58Il n'y a pas de problème.
22:59Tout le Front populaire est prêt à gouverner.
23:01Ce qu'on avait compris de la part de Boris Vallaud, c'est que là, vous étiez quelque
23:03part à l'initiative.
23:04C'est-à-dire que, contrairement à ce qui s'était passé cet été, où vous n'aviez pas choisi
23:08de discuter avec les autres et d'élargir la base du nouveau Front populaire, là, vous
23:14êtes à l'initiative pour, finalement, trouver quelque part une nouvelle majorité.
23:19Et donc, là, ce n'est plus le président de la République à qui vous demandez de trouver
23:22une solution.
23:23C'est vous qui essayez de trouver une solution.
23:24Ce n'est pas ça.
23:25Mais ce n'est pas ce que je viens de vous dire.
23:26Je ne viens pas de vous parler d'un renforcement d'alliance.
23:27Je ne vous ai pas dit que je voulais gouverner avec les macronistes.
23:30Vous voulez que les macronistes ne vous censurent pas.
23:32C'est autre chose.
23:33C'est ce qu'on pouvait un peu déduire de la proposition de Boris Vallaud.
23:38Mais ce n'est pas ce qu'il a dit.
23:39Il a dit qu'on chercherait des compromis.
23:41Et il a, depuis, encore précisé sa pensée en disant que c'est ce qu'il avait déjà
23:45dit au mois d'août et que nous étions dans une situation où nous voulions avoir,
23:50nous, des garanties sur notre capacité à gouverner et, nous-mêmes, accepter l'idée
23:55de faire des compromis.
23:56Nous ne sommes pas majoritaires absolus.
23:57Que craint, au fond, la droite ? Parce que, de toute façon, nous ne pouvons pas imposer
24:01notre point de vue.
24:02Si nous arrivons à l'Assemblée et que nous disons qu'on prend tout au-delà de,
24:05je ne sais pas, de 30 000 euros, comme pourrait le dire la gauche radicale, qu'est-ce qui
24:10se passera ? Est-ce que vous pensez que la droite le votera ? Non.
24:12Donc, nous serons, de toute façon, conduits à des compromis.
24:14Et ça, c'est quand même une autre façon de gouverner.
24:17Ce n'est pas tout à fait celle de Michel Barnier.
24:19Moi, je plaide pour cela parce que je crois, effectivement, que le Parlement peut être
24:24le lieu de la démocratie et qu'on n'est pas obligé de toujours attendre tout d'un
24:28sauveur suprême qui ne viendra pas.
24:30Parce que ça n'existe pas.
24:31Et je vois bien que maintenant, que la campagne présidentielle est à nouveau relancée,
24:36c'est même ce qui pourrit la vie politique.
24:38Parce que les compromis sont impossibles.
24:40Pourquoi ? Parce que vous avez des gens qui ne pensent qu'à une seule chose, c'est
24:43à leur propre candidature.
24:44Et donc…
24:45Vous offrez la transition.
24:46Que de trouver ?
24:47Transitionnons.
24:48Donc, je vous pose la question, tout le monde évoque, et vous venez de le faire, la possibilité
24:53d'une démission d'Emmanuel Macron, de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et encore
24:58récemment, Jean-François Copé, est-ce que pour vous, c'est une solution ? Vous
25:04appelez-vous aussi à la démission d'Emmanuel Macron ?
25:08Si c'était une solution, je pourrais appeler à cette démission.
25:12Est-ce que ça le serait ? Est-ce que quelqu'un pense qu'aujourd'hui, dans la situation
25:17dans laquelle nous sommes, il n'y a pas une menace de voir l'extrême droite l'emporter,
25:22premier point.
25:23Deuxième point, quelle serait la majorité qui permettrait de gouverner et de…
25:27Donc, la majorité parlementaire.
25:29Elle ne peut pas bouger avant l'été prochain et une prochaine dissolution.
25:31Elle ne peut pas bouger avant une prochaine dissolution et elle ne peut pas intervenir
25:35avant le mois de juillet.
25:36Et comme on votera à un moment d'août, la réalité, c'est qu'on ferait au mieux
25:40une élection en septembre, juste à la veille du débat budgétaire.
25:44Vous imaginez le bazar pour ne pas dire…
25:46Donc, vous n'appelez pas à une démission d'Emmanuel Macron ? Pour vous, ce n'est
25:49pas une solution ?
25:50Non, je n'ai pas appelé à la démission du chef de l'État, je n'appelle pas à
25:52cette démission.
25:53Je souhaite, au contraire, qu'on fasse de ce moment qui est un moment très difficile,
25:57j'en conviens, mais un moment où, justement, le parlementarisme retrouve ses droits et
26:02où on fait travailler les parlementaires, qu'on arrête de les prendre simplement
26:06comme de la piétaille qui est simplement là pour se soumettre aux pressions des uns
26:09et des autres.
26:10Ça suppose que chacun prenne sa responsabilité et qu'on arrête de penser uniquement au
26:15présidentiel.
26:16Je vois bien qu'Attal, Philippe, Copé peut-être, Vauquiez, tous ces gens-là ne
26:21pensent que à ça.
26:22Moi, ce n'est pas mon cas.
26:23Macron ne retrouve pas de Premier ministre si on tombe dans une crise politique qui est
26:26quasiment une crise de régime.
26:27On n'en est pas là.
26:29Je pense qu'il peut trouver un Premier ministre et je lui donne la solution.
26:33Qu'il nomme un Premier ministre de gauche, issu du Front populaire, qu'il lui permette
26:38d'avoir un gouvernement qui sera un gouvernement cohérent, qui viendra présenter ses propositions
26:43au parlement et le parlement ensuite discutera.
26:45Et un Premier ministre dit technique ?
26:46C'est là que se joue la majorité.
26:47Et un Premier ministre dit technique, ça, ça peut être une solution ?
26:49Je ne sais pas ce que c'est que Premier ministre technique.
26:51C'est-à-dire moins politique.
26:52J'ai beaucoup d'esprit pour Thierry Baudet, Président du Conseil économique, social
26:54et environnemental, par exemple.
26:55J'ai beaucoup d'esprit pour Thierry Baudet, mais je crois que les décisions qui sont
26:58prises par un gouvernement sont toutes de nature politique.
27:00Et donc, moi, je vous dis, ma préférence, ce n'est même pas une préférence, c'est
27:04une exigence plutôt.
27:05C'est une exigence que je pose au chef de l'État, c'est de nommer un Premier ministre
27:09de gauche, issu du Front populaire, qui permette d'avoir un débat qui soit un débat clair.
27:14C'est quand même simple, la démocratie.
27:15Vous avez des votes, les Français se déplacent, ils font des choix, il faut les respecter.
27:21Parce que moi, ce que je vois, et c'est ce qui m'écoeure le plus en ce moment, c'est
27:24que tous les jours, je vois des gens, j'étais encore hier à Toulouse sur un marché.
27:29Qu'est-ce que me disent les gens ? Ils me disent, mais on est venu voter.
27:32Ça, ça veut dire quoi, Monsieur le député ? C'est vraiment la peine qu'on vienne
27:36encore celle de la prochaine fois ? Non, on ne viendra plus, parce que ce n'est pas
27:38la peine.
27:39On manifeste, ça ne sert à rien.
27:40On vote, ça ne sert à rien.
27:41C'est toujours le même qui décide.
27:43Mais non, il faut leur dire enfin que les choses bougent, changent et que la démocratie,
27:48ça a un sens.
27:49Autrement, comment voulez-vous les convaincre à un moment où on voit dans les enquêtes
27:52d'opinion que plus le temps passe et plus l'adhésion à la démocratie même baisse.
27:57Pourquoi ça baisse ? Parce que les gens ont le sentiment que de toute façon, quel que
28:00soit leur vote, de toute façon, il y a des gens qui décident pour eux.
28:03Alors moi, je leur dis, non, il est possible aussi qu'à un moment, ce soit la décision
28:08populaire qui s'impose.
28:09On va marquer une pause dans ce grand jury.
28:10On se retrouve dans un instant, on va parler de démocratie, mais on va aussi parler de
28:16cette obsession pour un certain nombre, 2027.
28:19A tout de suite.
28:20Suite du grand jury présenté par Olivier Bost.
28:33Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste et notre invité ce dimanche, Pauline
28:38Buisson de M6 et Carl Meus du Filiaro sont à mes côtés.
28:42Le grand jury 2027, c'est demain.
28:46Alors, ce matin, Lucie Castet et Marine Tondelier, Lucie Castet, c'était une potentielle première
28:51ministre de la gauche, Marine Tondelier, c'est la patronne des écologistes, toutes
28:54les deux lancent dans la tribune dimanche un appel à l'ensemble de la gauche pour
28:58une candidature commune en 2027.
29:01Jean-Luc Mélenchon, vendredi soir, a lui proposé une candidature commune en cas de
29:06présidentielle anticipée autour du projet de la France insoumise.
29:10Olivier Faure, vous suivez qui ?
29:11Vous connaissez ma position depuis toujours, ce n'est pas nouveau de ma part, depuis que
29:18je suis premier secrétaire, j'appelle au rassemblement des forces de gauche sur une
29:22base qui soit collective et démocratique.
29:25Et donc, ça suppose que personne n'oppose au préalable, ça ne peut pas être autour
29:29de mon projet, autour de ma personne, ça doit être forcément relevé d'une décision
29:34collective et je le répète, démocratique et démocratique.
29:36Et sur une candidature unique ?
29:37Écoutez, moi je souhaite la candidature la plus commune possible, je ne veux pas me plier
29:43à qui que ce soit, je ne demande à personne de se plier non plus à quoi que ce soit,
29:46je demande à ce que ce choix soit un choix collectif.
29:48Est-ce qu'il serait envisageable que le parti socialiste n'ait pas de candidat sur une
29:51élection présidentielle ?
29:52Mais je viens de vous dire qu'il faut une candidature commune, si je fais soi-même
29:56un préalable en disant que ça ne peut être qu'un socialiste, vous comprenez bien que
29:59tous les autres diront que ça n'est pas logique.
30:02Je ne vais pas me faire comme Jean-Luc Mélenchon qui justement a dit je veux bien une candidature
30:05commune si c'est moi.
30:07Écoutez, la messe est dite.
30:08Vous fixez quand même un préalable, ce n'est pas le programme de LFI.
30:11Mais c'est un programme qui doit être un programme commun, décidé démocratiquement
30:16et collectivement.
30:17C'est aussi simple que ça et ça ne peut pas être l'alignement, le rassemblement,
30:22ce n'est pas l'alignement sur tel ou tel.
30:24Et moi je ne me suis jamais aligné sur Jean-Luc Mélenchon.
30:26Je veux bien accepter l'idée que nous soyons alliés parce que nous avions notamment à
30:29faire face à l'extrême droite et que nous aurons en 2027 à faire face ressemblablement
30:34encore à l'extrême droite et que nous ne pouvons pas prendre, nous, la responsabilité
30:38de laisser en fait le chaos installer avec l'extrême droite.
30:41Donc ça suppose beaucoup d'responsabilité, mais ça suppose aussi que chacun prenne sa
30:46part d'humilité.
30:47Et je veux bien entendre tout ce qu'on veut, mais enfin je ne vois pas très bien au nom
30:50de quoi aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon serait le candidat naturel, ni même pourquoi son
30:54programme serait celui qui s'imposerait à tous.
30:57Je rappelle qu'il n'est pas arrivé en tête aux élections européennes, que nous sommes
31:02à égalité à l'Assemblée Nationale, que nous avons le deuxième groupe au Sénat,
31:09et que nous dirigerons des collectivités locales dans toute la France.
31:12Et donc ça suppose à un moment que chacun prenne conscience de ce qu'est sa force,
31:17sa place, et ne pas chercher à perorer et à considérer qu'à lui seul, il devrait
31:23en fait s'imposer à tous les autres.
31:25Non, il n'y a pas de préalable possible.
31:26Carl Meus.
31:27Il dit quand même que la comédie qui consiste à venir à chaque élection prendre des circonscriptions
31:31et grignoter le programme, c'est terminé.
31:33Quand il dit la comédie, il parle de vous, vous pensez ?
31:38Moi je ne participe à aucune comédie, Carl Meus.
31:41Ça ne m'amuse pas.
31:42Rien ne m'amuse dans cette histoire.
31:44Il n'avait pas l'air de s'amuser beaucoup quand il disait ça.
31:46Je ne sais pas s'il s'amusait, mais moi ça ne m'amuse pas.
31:49Et je ne me suis jamais amusé.
31:50Et quand j'ai fait ces accords, que ce soit la NUPES ou le Nouveau Front Populaire, je
31:54l'ai fait en conscience parce que je pensais qu'il y avait des gens qui espéraient de
31:59nous, qui attendaient de nous et qui n'avaient même que nous pour espérer.
32:02Est-ce que ces propos-là signent la fin du Nouveau Front Populaire ?
32:07Je vous dis tout l'inverse, je vous dis que je souhaite au contraire un processus qui
32:12soit collectif et qui soit démocratique.
32:14Je souhaite que la gauche se rassemble parce que si c'est une condition qui n'est pas
32:18la seule pour gagner l'élection présidentielle, c'est au moins un impératif pour le premier
32:23tour.
32:24C'est quoi les modus de processus ?
32:26Il faut en discuter.
32:27Je suis prêt à en discuter.
32:29Non, ça n'a pas été décidé.
32:31Mais vous, vous avez peut-être des préférences sur une primaire ?
32:34Il y a des tas de possibilités et je ne veux en préempter aucune.
32:37Moi, je dis que je suis prêt à ce que nous réfléchissions ensemble à un processus
32:43qui conduise à un candidat commun.
32:45Et je l'ai dit, collectif et démocratique.
32:47Donc ça suppose qu'à un moment, on puisse voir, alors est-ce que c'est une primaire,
32:51est-ce que c'est une conscience citoyenne, est-ce que c'est des sages auxquels on délègue
32:55le soin de choisir, est-ce que c'est un mode hybride avec une part qui relèverait
33:01des élus, une part qui relèverait des militants, une part qui relèverait des Français sympathisants.
33:05Peu m'importe.
33:06En fait, j'ai envie de dire, au fond, ce qui permettra de décider à froid du mode
33:11d'emploi pour désigner ce candidat sera la bonne méthode.
33:14Mais dans le cadre d'une élection anticipée, avec peut-être une démission d'Emmanuel
33:17Macron, que faites-vous ?
33:19Non mais, moi je ne suis pas science-fiction.
33:21En fait, je veux bien que vous compreniez à chaque fois...
33:23Non mais vous n'êtes pas prêt, pour être clair, vous n'êtes pas prêt.
33:24Vous n'avez pas de candidat à aligner.
33:27Pourquoi vous dites ça ?
33:28On rappelle que s'il y a une démission du président de la République, c'est 35 jours
33:31de campagne.
33:32Vous auriez un candidat pour 35 jours de campagne.
33:33Et vous croyez qu'à 35 jours, on n'a pas le temps de mettre en place un candidat de
33:38la gauche et les écologistes ? Vous pensez qu'on n'est pas capable de trouver ce candidat ?
33:42Autre que Jean-Luc Mélenchon ?
33:43Même autre que Jean-Luc Mélenchon, oui, bien sûr.
33:46Il y a eu plusieurs portraits de François Hollande ces derniers jours pour son retour
33:51à l'Assemblée Nationale.
33:52Quels sont vos rapports aujourd'hui avec l'ancien président ?
33:55Cordiaux.
33:56Mais vous n'êtes pas sur la même stratégie.
34:00Lui dit qu'il faut un candidat du Parti Socialiste à côté de Jean-Luc Mélenchon.
34:04Il dit que Jean-Luc Mélenchon ne gagnera jamais.
34:06Ça, vous le partagez ou pas ?
34:07Je crains qu'effectivement, il n'ait raison sur ce point.
34:11Mais je ne suis pas sûr que François Hollande gagnerait davantage.
34:13Donc ce que je dis, c'est qu'il faut un moment, non pas chercher à opposer les deux
34:19dinosaures de la vie politique à gauche et qu'on cherche au contraire à faire émerger
34:23cette nouvelle génération.
34:24Qu'est-ce que je fais, moi, depuis 2018 ?
34:26Chercher à faire émerger une génération de jeunes responsables qui peuvent demain
34:30incarner la France que nous aimons.
34:32Et donc, c'est la raison pour laquelle je me bats, non pas pour qu'on ait en fait
34:36les deux TGV qui se rentrent l'un contre l'autre, mais qu'on ait au contraire la
34:41possibilité de fédérer l'ensemble de la gauche, de la gauche radicale jusqu'à
34:45la gauche la plus réformiste, pour pouvoir avoir cette masse critique qui permet d'aller
34:49au second tour et de gagner une élection présidentielle.
34:52C'est comme ça qu'on gagne.
34:53Le reste, c'est simplement une querelle de leadership.
34:55Mais moi, ça ne m'intéresse pas de savoir qui est le premier et qui est le second, si
34:59c'est pour perdre l'élection.
35:00Vous vous rendez compte que depuis 2002, nous avons été absents du second tour à trois
35:05reprises en 20 ans.
35:07Ça pourrait être quatre reprises en 25 ans.
35:10Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que la gauche serait durablement disqualifiée.
35:14Et peut-être que demain, nous aurions en plus le risque d'avoir l'extrême droite au pouvoir.
35:18Mais moi, ça ne m'intéresse pas.
35:20Voilà.
35:21Le grand jury.
35:22Ça se passe au Parlement.
35:24Alors au Parlement, notamment, la France insoumise se montre particulièrement offensive contre
35:28vous.
35:29Ses députés ont voulu supprimer la réforme des retraites tourennes adoptée pendant le
35:33quinquennat de François Hollande.
35:34Ses députés veulent remettre en cause le délit d'apologie contre le terrorisme mis
35:38en place, là aussi, sous François Hollande.
35:40Et puis, Jean-Luc Mélenchon vous accuse de vouloir quitter le Nouveau Front populaire
35:43pour rejoindre le Bloc central.
35:45Comment réagissez-vous à toutes ces attaques ? Qu'est-ce que cherche vraiment, selon
35:50vous, la France insoumise ?
35:51Ça glisse.
35:54Ça glisse comme sur les plumes du canard.
35:56Franchement, je ne vais pas passer ma vie à me battre avec le reste de la gauche.
36:01Ça ne m'intéresse pas.
36:02Ça ne m'intéresse pas de commenter les commentaires.
36:05Mais est-ce que ça ne vous arrange pas quelque part ? C'est-à-dire que ça montre finalement
36:09vos différences, ça souligne vos différences avec la France insoumise.
36:11Bien sûr que ça souligne les différences, mais elles existent, mais personne n'est
36:15dupe.
36:16Nous sommes dans une coopétition, une coopération qui est aussi une compétition, avec des gens
36:22différents.
36:23Et donc, il y a des points de vue que je partage et qui me permettent de penser que, par exemple,
36:27si demain, il devait y avoir un gouvernement du Front populaire, nous serions capables
36:30de gouverner ensemble sur des lignes forces qui nous sont communes.
36:33Mais en même temps, je vois aussi là où je ne veux pas aller et là où ils veulent
36:38m'entraîner.
36:39Eh bien, je ne les suivrai pas.
36:40Voilà.
36:41Donc, c'est aussi simple que ça.
36:42Et sur les méthodes, par exemple, de LFI ? On l'a vu cette semaine lors de la niche
36:44parlementaire.
36:45Les députés qui ont publié des noms et des adresses de députés qui étaient hostiles
36:49à l'abrogation de la réforme des retraites.
36:51Qu'en pensez-vous ?
36:52C'est une pratique qui n'est pas la mienne, mais enfin qui est assez courante.
36:55Si vous allez sur le fil de mon propre compte Twitter, vous verrez l'amoncellement de hargne,
37:05de haine, de menaces qui sont faites à mon endroit par des gens qui sont plutôt des
37:10gens de droite ou d'extrême droite.
37:11Et les macronistes ne se privent pas.
37:13Tous les débats sont publics.
37:14Tout ce que nous faisons est public.
37:17Pourquoi ? Parce que la démocratie exige que chacun comprenne ce que celui qui les
37:20représente à l'Assemblée fait en leur nom.
37:24Et donc moi, je n'ai rien à cacher.
37:25Et que si demain quelqu'un veut aller voir ce que j'ai voté et ce que je n'ai pas voté,
37:29je l'invite à le faire.
37:30Parce que tout ce que je fais, je l'assume.
37:32Karl Meus.
37:33Il y a un sujet qui est certes très politicien, mais qui peut être assez important, c'est
37:39le changement de mode de scrutin aux élections législatives.
37:41Michel Barnier a demandé à Pascal Perrineau de réfléchir à un changement de mode de
37:45scrutin pour aller vers une représentation proportionnelle.
37:48Est-ce que vous y êtes favorable ?
37:50Quel type de proportionnel vous conviendrait ?
37:57D'abord, c'est un débat qui existe depuis longtemps et j'observe le tête-à-queue de
38:04Michel Barnier, qui appartient au parti qui a toujours défendu Urbi et Torbi, le scrutin
38:08majoritaire.
38:09Pour ma part, ça faisait partie des points de convergence que j'avais avec eux, puisque
38:14je crois que c'est d'ailleurs dans votre journal, il y a quelques années, quand François
38:16Hollande avait déjà posé cette question, j'avais dit moi-même que je n'y étais pas
38:20favorable et que si Mitterrand n'y était pas revenu, c'est sans doute qu'il avait
38:23quelques raisons.
38:24Mais j'observe aussi que les temps changent et que je ne peux pas m'opposer, moi, à ce
38:29que tout le monde demande.
38:30Alors, je demande à voir ce que serait cette proportionnelle, parce que si c'est une proportionnelle
38:35qui enlise le pays et qui conduit à ce que l'on détache les élus de leurs électeurs,
38:41moi ce que j'aime dans le scrutin majoritaire, c'est que les électeurs, ils savent pour
38:45qui ils votent.
38:46Dans ma circonscription, ils me voient toute la semaine.
38:48Ils savent où j'habite, ils savent ce que je fais, ils me rencontrent au supermarché,
38:52ils me rencontrent au marché, ils me rencontrent partout.
38:53Et c'est à ce moment-là qu'ils peuvent venir me parler.
38:56Et demain, si vous avez des élus comme les élus aux élections européennes, qui connaît,
39:04est-ce que vous connaissez d'ailleurs vous-même, est-ce que vous pouvez me donner le nom du
39:06deuxième de liste de toutes les listes qui étaient aux élections européennes ?
39:10C'est ça que vous êtes en train de nous dire.
39:11Mais moi, je vous dis que je m'interroge sur ce mode de scrutin et donc je ne veux
39:15pas m'opposer parce que je sais que c'est une revendication qui est portée de gauche
39:20à droite et qu'aujourd'hui, elle semble toucher une forme de consensus.
39:24Donc, je dis simplement que je veux faire attention au fait qu'on ne s'illusionne
39:30pas non plus.
39:31On ne résout pas une crise politique avec un mode de scrutin.
39:33Et donc, je suis...
39:34Vous ne vous permettez pas de vous détacher de LFI, je veux dire, ça peut avoir un sacré
39:39avantage quand même pour vous.
39:40Mais je ne suis pas attaché.
39:41Donc, je n'ai pas besoin de me détacher non plus.
39:43Donc, tout va bien.
39:44Donc, ce que je dis, c'est qu'en réalité, si vous avez la proportionnelle, vous avez
39:48peut-être dans l'élection elle-même besoin de personnes.
39:51Regardez le Parlement européen, est-ce que vous pensez qu'il n'y a pas besoin d'alliance
39:54ensuite ?
39:55Ça va ce que vous avez ?
39:56Ben oui.
39:57Ben oui, mais ça veut dire quoi ?
39:58Ça veut dire que ce que vous pensez avoir obtenu en étant détaché, comme vous dites,
40:02pendant l'élection elle-même, vous êtes réattaché derrière parce que vous êtes
40:05obligé de négocier des accords avec d'autres.
40:07Et regardez ce qu'il se passe au Parlement européen, est-ce que les gens qui ont voté
40:11pour Mme Haillet ont voté pour qu'il y ait un vice-président d'extrême-droite
40:15qui va être en charge de la cohésion européenne ?
40:18Pardon, mais enfin, je ne suis pas sûr que les électeurs de droite avaient compris en
40:21votant pour Mme Haillet qu'ils allaient voter pour que Mme van der Leyen fasse ensuite
40:27sa petite cuisine dans le dos des européens.
40:30Donc, je m'interroge, je dis que je veux bien en discuter, mais que je suis prudent
40:35sur cette question.
40:36Le Grand Jury, tout est politique.
40:40On va parler d'autres élections maintenant, les prochaines élections, sauf s'il y a
40:43une dissolution bien évidemment d'ici là.
40:45Ce sont les élections municipales qui se préparent déjà dans les partis et notamment
40:49aux partis socialistes.
40:50Un des meilleurs moyens pour LFI de torpiller la social-démocratie, ce serait de vous attaquer
40:56dans vos bestions municipaux ?
40:57Vous avez une obsession pour LFI, vous.
41:00Il y a quand même un sujet entre vous et la France insoumise.
41:04Je ne sais pas, c'est un sujet.
41:05En fait, ils veulent être candidats aux élections municipales.
41:08C'est normal, c'est un parti politique.
41:09Donc, ils vont devant les électeurs et puis on voit ensuite ce que chacun fait.
41:13Est-ce qu'ils vous feront prendre le risque de perdre des villes en 2026 ?
41:17J'espère, j'imagine, ce sont des gens de gauche.
41:22Vous ne dites pas qu'il faut faire l'union, là, ce n'est pas le même discours que pour
41:25l'électorat.
41:26Pas de NFP au niveau municipal.
41:27Mais le NFP, c'est les élections législatives.
41:30Ensuite, il y a des élections locales où parfois les insoumis sont dans la majorité
41:34et parfois ils sont dans l'opposition.
41:35Je ne peux pas dire que les gens qui sont dans l'opposition, s'ils ne font pas chemin
41:40commun avec nous, on va les rentrer directement dans la majorité.
41:44Mais bien sûr qu'à chaque fois que l'accord est possible, je le souhaite.
41:47Simplement, là, vous êtes en train de faire comme s'il y avait une forme de nouveauté
41:53au fait qu'un parti politique cherche à rentrer en discussion ou même cherche à
41:57se présenter aux élections.
41:58Très bien.
42:00C'est la seule chose, la seule limite que j'y vois.
42:01Et vous avez raison peut-être de le souligner, c'est que quand on est un homme de gauche,
42:05on ne cherche pas à faire tomber des villes qui sont gérées par la gauche et qui sont
42:09bien gérées par la gauche.
42:10Parce que si aujourd'hui vous avez des écoles où la gratuité est quasiment totale, quand
42:16vous avez des cantines où la gratuité est quasiment totale pour les familles les plus
42:20modestes, quand vous avez le transport scolaire qui est assuré, quand vous avez des temps
42:26périscolaires qui sont assurés, quand vous avez pendant les vacances des loisirs qui
42:30sont organisés par ces municipalités, et bien je pense que le mieux à faire, c'est
42:35de dire...
42:36Vous défendez le bilan de la gauche.
42:37Mais je défends le bilan de la gauche et des écologistes quand on végétalise, quand
42:43on s'assure que les bâtiments sont bien isolés du chaud et du froid et pour que les élèves
42:49puissent travailler dans de bonnes conditions, oui, ce sont de bons maires.
42:51Et moi, je me félicite que nous ayons de très bons maires en France.
42:54Et alors sur le cas de Paris, parce que ça a bougé cette semaine, Anne Hidalgo ne va
42:57pas se représenter.
42:58Le sénateur Rémi Féraud a été désigné cette semaine par Anne Hidalgo comme son successeur.
43:05C'est votre candidat ou vous préférez Emmanuel Grégoire ?
43:08Moi, je dirais, je suis fidèle au lapsus d'Anne Hidalgo.
43:15Elle a désigné comme celui qui pouvait unir la gauche Emmanuel Grégoire en se trompant
43:20puisqu'elle avait à ses côtés Rémi Féraud.
43:22Non, elle ne s'est pas trompée.
43:23Je pense qu'elle a fait le bon choix.
43:24Et donc, parfois, les lapsus sont révélateurs et celui-là l'était particulièrement,
43:29je pense.
43:30Est-ce qu'il faudra passer par une primaire pour désigner le candidat officiel du Parti
43:33Socialiste ?
43:34Chez nous, quand il y a plusieurs candidats, on vote.
43:35C'est ça l'avantage des grands partis démocratiques.
43:37Vous appelez les adhérents socialistes parisiens à voter Emmanuel Grégoire, pourquoi ?
43:42Mais écoutez, ils feront bien ce qu'ils voudront.
43:44Je vous ai donné ma préférence.
43:46Maintenant, ce n'est pas à moi de choisir pour les Parisiens.
43:51Je vais vous expliquer cette préférence.
43:52Pourquoi vous préférez Emmanuel Grégoire ?
43:54Parce qu'Emmanuel Grégoire est un homme qui a su, jusqu'ici, être un homme de dialogue
44:00et qui a été aussi un excellent premier adjoint, qui a été celui qui a, alors pardon
44:05de rentrer dans les détails, mais enfin, ils ne le sont pas pour les Parisiens, mais
44:09il a été celui qui a été l'organisateur du plan local d'urbanisme.
44:13Il a été celui qui a permis d'engager la transition énergétique à Paris et donc
44:18qui a une connaissance parfaite des dossiers et qui a aussi montré sa capacité, j'allais
44:23dire par sa rondeur, alors peut-être que ce n'est pas physique ce que je raconte,
44:26mais par sa capacité à concilier les contraires, à faire avancer la gauche ensemble.
44:31Et moi, je souhaite quelqu'un qui peut permettre le rassemblement.
44:33On peut être premier secrétaire du parti socialiste et être contre l'avis de la mère
44:36sortante, Anne Hidalgo.
44:37Mais écoutez, la mère sortante peut mettre des accords avec le premier secrétaire, ça
44:41s'est déjà passé.
44:42Vous avez échangé avec elle sur ce sujet ?
44:44Mais ce n'est pas l'histoire de la présidentielle encore que vous êtes en train de solder.
44:47Je ne suis pas en train de solder quoi que ce soit.
44:49Je dis simplement que ça vous gêne la démocratie, ça vous gêne qu'il y ait des gens qui pensent
44:53différemment, ça vous gêne que...
44:54Non, c'est pour comprendre vos choix.
44:55Mes choix, ils sont...
44:57Je les rends publics grâce à vous.
44:59Mais en réalité, je ne vote pas à Paris, donc je ne désignerai pas le candidat à
45:06l'élection municipale.
45:07Simplement...
45:08Vous avez compris le choix d'Anne Hidalgo parce que vous nous dressez le portrait d'Emmanuel
45:11Grégoire comme étant presque le maire parfait.
45:13Et pourquoi elle ne le choisit pas ? Vous avez compris ?
45:16Moi, je ne sais pas pourquoi elle ne l'a pas choisi.
45:19Elle l'avait choisi comme premier adjoint.
45:20C'était quand même la preuve d'un intérêt pour la personne.
45:23Et je regrette qu'il y ait eu des désaccords qui ont dû s'afficher à un moment ou à
45:26un autre.
45:27Mais je ne suis pas là pour vous raconter des coulisses que je ne connais pas.
45:30Donc je ne sais pas pourquoi.
45:31Simplement, ce que je dis, c'est que dans un moment où nous pouvons perdre la capitale,
45:36je vois les sondages, je vois bien que c'est une élection qui est très compliquée.
45:39Que la dernière fois, il y avait la situation particulière sanitaire, la Covid, il y avait
45:45des épisodes douloureux pour Renaissance avec Griveaux, puis avec Buzyn.
45:49Et puis, il y avait la division de Renaissance avec la candidature de Villani.
45:53Tout ça a été à aider et a participé à la victoire.
45:57Cette fois-ci, il va falloir se remuer et maintenir le cap parce qu'à Paris, il y
46:02a quand même un cap à préserver.
46:04Donc, je souhaite que nous puissions aller vite, que nous puissions faire en sorte que
46:07ce débat-là soit un débat qui permette à la fin de réconcilier tout le monde.
46:11Et je fais confiance à Rémi Ferrault pour, derrière, être parfaitement loyal.
46:16Je connais Rémi aussi bien qu'Emmanuel et je sais que Rémi Ferrault, qui a été
46:20lui aussi premier secrétaire du Parti Socialiste à Paris, sera capable d'engager la campagne
46:28sous les auspices d'Emmanuel Grégoire sans aucune difficulté.
46:31Je lui fais confiance.
46:32Est-ce que la gauche peut se permettre d'être divisée dès le premier tour à Paris ?
46:35Vous évoquez les risques.
46:37C'est un risque que je ne prendrai pas.
46:41Donc, il faudrait qu'il y ait des listes uniques.
46:43On sait que c'est un scrutin particulier.
46:45Mais que la gauche soit unie dès le premier tour.
46:47Écoutez, moi, je suis toujours favorable à l'idée de l'union la plus large, le
46:51plus vite possible, parce que désormais, on sait que les élections se jouent souvent
46:54au premier tour et que c'est la dynamique créée qui permet ensuite la victoire.
46:58Vous allez dire qu'on est obsessionnel, mais même avec Alephi.
47:00Ah, vous êtes vraiment obsessionnel.
47:02Mais je crois qu'Alephi l'est aussi, mais c'est pour ça qu'on vous pose la question.
47:04Mais pas moi.
47:05Olivier Faure, vous l'aviez évoqué d'un mot en première partie de ce grand jury,
47:10les soucis judiciaires de Marine Le Pen.
47:12Avez-vous été surpris par les réquisitions de la justice dans le procès du Rassemblement
47:16national pour ses emplois d'assistant européen au service du parti ?
47:20Avec notamment une peine d'illégibilité immédiate pour Marine Le Pen.
47:24Ce qui me surprend, c'est la défense de Marine Le Pen, qui fait comme si elle n'était
47:27coupable de rien.
47:28Je vous rappelle que c'était autrefois tête haute, main propre, la campagne de son père.
47:34Et qu'ils ont fait leur fortune sur les malvastations qui ont été constatées dans
47:40d'autres formations politiques.
47:42Et qu'eux, c'était, on lave plus blanc que blanc.
47:45La réalité, c'est que le parti de Marine Le Pen, les preuves ont été largement apportées
47:49dans le procès l'année dernière.
47:51Mais qu'elle ne puisse pas éventuellement se présenter en 2027, est-ce que ça vous
47:57interroge ou pas ? Est-ce que c'est une responsabilité pour la justice qui est trop grande ?
48:01Mais tout à l'heure, je vous ai dit, le droit, toujours le droit.
48:04Et il n'y a pas de puissant et de misérable.
48:07La justice doit être la même pour toutes et pour tous.
48:09Et donc, je plaide pour ne rien dire maintenant.
48:12Ce n'est pas moi qui vais dicter aux magistrats et leur dire ce qu'il faut faire ou pas faire.
48:15Ils prendront la décision qu'ils entendent prendre.
48:17Simplement, ce que je dis, c'est que les décisions de justice, normalement, on ne les
48:21commente pas.
48:22Et avant même qu'elles soient intervenues, on ne fait pas pression sur elles.
48:26Je ne comprends pas ce qu'un ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin en l'occurrence,
48:30est venu faire en expliquant aux juges ce qu'il devait appliquer.
48:34Ce n'est pas normal.
48:35Ce n'est pas comme ça que l'état de droit a été bâti en France.
48:38Il nous reste quelques minutes Olivier Report.
48:40Un mot sur la situation économique.
48:42160 000 emplois sont actuellement menacés par des plans sociaux, beaucoup plus selon
48:46la CGT.
48:47Nous allons atteindre le chiffre record de 65 000 défaillances d'entreprises sur l'année
48:532024.
48:54Nous sommes en train de subir une nouvelle vague de délocalisations.
48:59Ce que je vois, c'est qu'il y a des gens qui font d'immenses profits et qui préfèrent
49:05licencier pour délocaliser et faire encore plus de profits.
49:09Ça, je le vois, effectivement.
49:11J'ai été voir des salariés à plusieurs reprises et dans ces entreprises...
49:17Est-ce que le Parti Socialiste a autre chose à dire qu'il faut taxer les entreprises les
49:22plus riches et les plus riches en la matière ?
49:25Sur le travail, sur l'emploi, qu'est-ce qu'il y a à dire le Parti Socialiste aujourd'hui ?
49:28Il ne s'agit pas de taxer, toujours taxer.
49:30Il s'agit de dire que nous faisons beaucoup d'efforts pour l'entreprise française.
49:34Beaucoup.
49:35C'est 80 milliards d'examination de charges chaque année, de cotisations chaque année.
49:39Mais vous l'aviez fait vous-même entre 2012 et 2017, sans conditionner l'emploi.
49:44Oui, et c'était d'ailleurs certainement une erreur.
49:48Et nous faisons aussi le crédit d'impôt recherche qui sert aux entreprises à financer
49:55leur recherche et développement.
49:57Et ça n'empêche pas, par exemple, l'entreprise Sanofi de délocaliser sa recherche.
50:01Donc je dis que oui, là, il y a un problème.
50:03Il y a des entreprises qui sont toujours là pour se sucrer, mais qui ne participent pas
50:08au développement économique de la France.
50:09C'est quoi les solutions du PS face à un retour éventuel du chômage ?
50:12Et s'il y avait un appel à lancer ce matin au patronat, c'est de leur dire que moi,
50:17je suis...
50:18Il y a des gens qui disent qu'ils sont pro-business.
50:20Je ne sais pas ce que ça veut dire.
50:21Moi, je suis non pas pour les affaires pour les affaires, mais je crois au monde de l'entreprise.
50:26J'en viens.
50:27Mais simplement, ce que je dis aussi, c'est que les entreprises, elles ont aussi un devoir
50:31civique.
50:32Et dans un moment aussi grave que celui que nous connaissons, on ne peut pas se comporter
50:36comme si on avait juste à satisfaire des actionnaires.
50:39On a aussi à satisfaire des salariés, des gens qui ont donné leur vie pour l'entreprise,
50:43des gens qui se sont battus pour qu'elles fassent des bénéfices.
50:46Des salariés qui ont parfois une compétence exclusive et qui, à plus de 50 ans, se retrouvent
50:51dans une situation où ils savent déjà qu'ils ne retrouveront pas d'emploi.
50:54Alors, c'est à ces gens-là qu'il faut penser d'abord.
50:56Et quand on fait 2, 3, 4 milliards de chiffre de bénéfices, on ne peut pas derrière être
51:02dans une situation où on dit à ces gens, finalement, le mouchoir que l'on gêne après
51:08l'avoir bien essuyé.
51:09Si le Parti socialiste revient au pouvoir demain, c'est un appel finalement aux dirigeants
51:13d'entreprises.
51:14Il n'y a pas de solution ou en tout cas d'idée précise demain pour le travail.
51:20Bien sûr que si, sur la pénibilité, sur les conditions de vie au travail, sur tous
51:24ces sujets-là, il faudra engager de grandes négociations.
51:26Moi, je suis pour une conférence salariale aussi, une conférence qui permette de se poser
51:30la question de l'échelle salariale.
51:31Comment est-ce qu'on fait pour expliquer aujourd'hui que des gens qui sont, par exemple,
51:35dans le métier du soin, du lien, qui sont essentiels à nos vies, ces gens qui vont
51:40assister peut-être un jour vos parents, vos grands-parents et qui sont aujourd'hui
51:45à être payés une bouchée de pain.
51:48Ces gens qui s'occupent de nos enfants handicapés.
51:51Je ne sais pas si on se rend compte que ces gens travaillent pour 800 euros par mois.
51:56Et vous voulez qu'en fait, on continue ? Moi, je veux une société qui assure sa propre
52:01cohésion.
52:02Merci beaucoup.
52:03Qui assure sa propre cohésion par la justice.
52:04Et c'est ce que je défendrai jusqu'au bout de ma vie.
52:06Merci beaucoup Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste pour ce Grand Jury.
52:10Bon dimanche à tous, à la semaine prochaine.